Introduction - Amour - Église de La Bonne Nouvelle

Livret des guides pour les groupes de maison
« Le fruit de l’Esprit – Intro – Amour »
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Études suivies sur le « Fruit de l’Esprit » Modules 0 et 1
Introduction - Amour
Étude : mer 10/09/2008 – groupes de maison mer 17/09/2008 (a priori)
Étude biblique - module 0
Introduction du thème
Nous commençons une nouvelle série d’études thématiques que nous avons intitulée « Fruit
de l’Esprit ». Il s’agit bien d’une étude thématique et non pas d’une étude biblique d’un
verset de la lettre de Paul aux Galates. Cela ne nous empêchera pas de nous souvenir d’où
vient ce verset clef, et de faire allusion au contexte, mais le ton et l’orientation de cette série
d’étude est bien thématique.
A la suite de la série d’études sur l’éthique de l’année 2007-2008 nous poursuivons nos
réflexions en étant particulièrement concrets, et en nous mettant à l’écoute de
l’enseignement biblique concernant notre caractère et sa transformation liée à la nouvelle
naissance et à l’œuvre de l’Esprit en nous.
1. Lectures introductives
Quelques lectures bibliques peuvent introduire le thème et nous mettre en route pour cette
réflexion thématique.
Ez 36.26 et Ps 51.12
Un cœur nouveau, profondément transformé : voilà une des plus grandes promesses de
l’AT, répondant à un des plus grands cris du croyant, et préparant l’enseignement de Jésus à
Nicodème concernant la « nouvelle naissance » (rien moins que cela pour être sauvé !).
Mt 5-7
Le sermon sur la montagne est un appel solennel à vivre d’une façon toute nouvelle en
ressemblant à notre Père céleste. Le Seigneur nous enseigne à dépasser les expressions
les plus visibles de l’obéissance à la Loi, et à être exigeants même avec nos pensées ! Il
nous enseigne à nous donner pour les autres, à faire le « 2ème mille », et à aimer même nos
ennemis !
Il faut pour cela tout repenser, ne pas garder les yeux fixés sur les choses visibles mais
amasser des trésors dans les cieux, trésors invisibles avec nos yeux, mais bien réels et
éternels.
Cet enseignement prépare le chemin à toutes les exhortations des épîtres qui vont
concerner la vie chrétienne intérieure et la transformation que peut opérer l’Esprit.

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« Conduisez-vous »
Nous trouvons beaucoup d’exhortations qui nous invitent à vivre différemment dans les
épîtres du nouveau testament. Il faut marcher, vivre, se conduire :
Phil 1.27 : d’une manière digne de l’évangile
Col 4.5 : avec sagesse
1 Pi 1.17 : avec la crainte de Dieu
Eph 5.8 : comme des enfants de lumière
Tout cela est tellement nouveau pour l’homme désorienté par nature, que l’apôtre Paul parle
d’une marche « en nouveauté de vie » (Rom 6.4).
Tous ces textes nous parlent de notre comportement, et d’une transformation radicale.
« Soyez transformés »
D’autres textes nous enseignent que c’est de l’intérieur que tout cela doit venir. « Soyez
transformés », nous dit Rom 12.1s en parlant d’un renouvellement intérieur lié à la
connaissance du Dieu vivant dont Paul a parlé dans les 11 premiers chapitres de cette lettre.
En écrivant aux Corinthiens, Paul leur parle d’une transformation jusqu’à ressembler … au
Seigneur ! Cela n’est possible que par le Seigneur lui-même, par son l’Esprit (2 Co 3.18).
Gal 5.22 et contexte proche
Le texte qui guidera notre réflexion dans cette série d’études parle clairement d’une
transformation intérieure radicale (avec la forte opposition entre les œuvres de la chair et le
fruit de l’Esprit). Cette transformation touche la vie quotidienne, notre attitude, nos réactions,
notre comportement, notre façon de vivre.
L’expression elle-même « fruit de l’Esprit » nous rappelle que ce travail est l’œuvre que seul
Dieu peut faire en nous.
2. Les facettes du « fruit de l’Esprit »
Regardons le fruit de l’Esprit dans son ensemble avant de prendre le temps de méditer ses
différentes facettes l’une après l’autre.
Il y a neuf facettes énoncées par Paul dans ce verset. Beaucoup de lecteurs et de
commentateurs s’accordent pour dire qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive qui définirait le
fruit de l’Esprit de tous les côtés et en ferait en quelque sorte tout « le tour ». Nous sommes
plutôt devant un bouquet dont les fleurs principales sont repérées en laissant libre place à
beaucoup d’autres nuances et développements…
Certains ont proposé que « l’amour », qui vient en tout premier, peut être vu comme le fruit
principal, ensuite décliné par toute la suite du tour d’horizon. Il y a effectivement des
parallèles importants entre Gal 5.22 et I Co 13 (patience, bonté, bienveillance, …).
Il a par ailleurs été proposé de voir trois groupes de trois parmi ses neuf facettes, avec une
classification éventuelle, sans dogmatisme bien sûr, puisque la liste et ouverte, non
exhaustive (classification proposée entre autre par J.Stott) :
- amour, joie, paix : devant Dieu, aspects liés au salut reçu
- patience, bonté, bienveillance : devant les autres
- fidélité(foi), douceur, maîtrise de soi : en nous, plus intérieur
Nous sommes en tous cas devant un fruit qui nous fait bien envie…

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Conclusion
Le fruit de l’Esprit nous parle d’une transformation extrêmement profonde et intérieure.
Elle correspond à la sanctification que l’Esprit opère en nous. Notre caractère, toute notre
façon de vivre et de voir les choses, tout est complètement touché et changé.
Est-ce notre expérience ? Notre rêve ? Notre espérance confiante dans le Seigneur ?
La visée est très haute, mais souvenons-nous que c’est l’œuvre de Dieu, le fruit de l’Esprit
en nous.
Questions pour le groupe de maison
1. Une question théologique
Le « fruit de l’Esprit » est une expression qui évoque clairement l’œuvre de Dieu en nous.
Alors quelle est la part du croyant dans tout cela ? Comment trouver la frontière entre le
légalisme que Paul dénonce dans toute la lettre aux Galates, et la bonne place des efforts et
de la discipline ?
2. La même question très concrètement…
L’ Esprit développe en nous son fruit, Dieu produit en nous le vouloir et le faire.
Que reste-t-il donc à faire ?
- Quoi faire chaque jour avec nos luttes dont parle Gal 5.17 par exemple ?
- Quand Paul exhorte les Galates à « marcher par l’Esprit » (Gal 5.25), qu’est-ce que
cela veut dire concrètement ?
- Quand Pierre dit qu’il nous faut « faire tous nos efforts » (2 Pi 1.5), à quoi cela
correspond-il dans notre expérience de la vie chrétienne ? Où sont les efforts à
faire ? Qu’est-ce qui fait changer les choses dans ma vie ?
- Qu’avons-nous repéré dans notre vie qui favorise ou qui freine notre marche avec le
Seigneur ?
Éléments de réponse
>> à l’écoute du contexte de Gal 5 il nous faut accepter que la lutte contre la chair est difficile, choisir
d’écouter l’Esprit, et de nous soumettre quand beaucoup de voix peuvent nous dire le contraire...
>> acceptons de faire tous nos efforts selon l’exhortation de 2 Pi 1 même si nous ne comprenons pas
toutes les articulations entre la souveraineté de Dieu et notre volonté (nous en sommes loin !...).
>> puisque c’est l’œuvre de Dieu en nous, il est probablement important que nous le connaissions de
mieux en mieux, que nous prenions le temps de l’écoute, de la contemplation… Pour plus ressembler
à Jésus-Christ lisons et relisons l’histoire de sa vie…

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Étude biblique – module 1 – L’AMOUR
Introduction
C’est avec l’amour que notre parcours des différentes facettes du fruit de l’Esprit commence.
L’amour qui est sans surprise en tête de liste ! Cela nous rappelle beaucoup de textes de
différents auteurs du NT :
- selon Paul, l’amour est le plus grand de tous (1 Co 13),
- selon Jean il nous faut aimer comme Dieu puisque cela touche à l’essence même de
Dieu qui est amour (1 Jn 4.8 ; 3.14),
- selon Pierre, rien n’est plus important et il nous faut « avant tout » avoir « un amour
ardent les uns pour les autres » (1 Pi 4.8),
- et le Seigneur lui-même résume toute la loi par le commandement de l’amour (Mt
22.34-40).
Voici donc bien, en premier, une des facettes les plus fortes, et les plus « constitutives » du
fruit de l’Esprit.
1. Tour d’horizon linguistique
Dans l’Ancien Testament
On peut repérer quatre mots évoquant l’amour dans l’AT.
Amour-miséricorde ( dox - resed)
Certains théologiens parlent du plus grand mot de la Bible ! Mot exprimant la bonté
imméritée de Dieu, sa grâce, son amour vertigineux pour son peuple. C’est le mot qu’on
trouve au début du décalogue, en Ex 20.6. Dieu fait miséricorde : c’est ainsi qu’il se présente
tout au début de l’alliance conclue par les deux tables de la Loi.
Aimer ( bha - ahav)
De loin le mot le plus fréquent, évoquant l’amour entre amis, l’amour spontané, sans
opposition mais tout de même en contraste avec l’amour évoqué par la bonté immérité.
Il est utilisé pour évoquer aussi bien l’amour divin que l’amour humain, l’amour pour les
personnes que l’amour pour les choses et pour la nourriture (un peu comme le mot amour en
français…).
C’est ce mot qu’on trouve dans le texte très fort de Gen 22.2 : « prends ton fils, celui que tu
aimes » (1er exemple du mot dans l’AT) ; ou encore dans Lev 19.18 : « tu aimeras ton
prochain comme toi-même », de toute évidence un emploi extrêmement positif du mot même
s’il n’a pas la dimension vertigineuse de la resed.
Amour-fraternité ( Mxr - racham)
Un troisième mot apparaissant un peu plus de 20 fois dans l’AT évoque l’idée de fraternité,
d’appartenance à une même famille, et de bonté pour l’autre. C’est ce mot que l’on trouve
plusieurs fois dans le livre de Osée (par ex dans Osée 1.6 dans le nom propre : Ruhama)
dans un contexte d’amour d’un groupe et d’un peuple (voir Osée 1.9).

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Aimer-connaître ( edy - yada)
Rappelons en terminant que c’est avec le verbe « connaître » que les textes hébreux
désignent l’amour conjugal (Gen 4.1 « Adam connut sa femme »).
Dans le Nouveau Testament
Les grecs avaient quatre mots pour exprimer les nuances majeures de l’amour, mais deux
seulement se retrouvent dans le NT.
L’amour de l’ami ( filew - phileo)
25 fois comme verbe et 30 fois comme nom. On le trouve par exemple dans l’épisode très
connu de la question de Jésus à Pierre (Jn 21.15 (réponse de Pierre)).
Amour qui se donne ( agapaw – agapao)
De loin le plus fréquent : 137 fois comme verbe et 116 fois comme nom. Il évoque l’amour
qui se donne, l’amour immérité. On le trouve dans Jn 21.15 pour la question de Jésus. Et
c’est ce mot là que l’on trouve dans les « grands textes » parlant de l’amour du Dieu-
Sauveur : Jn 3.16 ; 1 Co 13 ; Gal 5.22 ; …
Pour info, deux autres mots, hors NT :
stergein - stergein
Amour familiale des parents entre eux ou pour leurs enfants. Pas dans le NT (apocryphe Sir
voir dict Bauer).
erwv - eros
La passion irraisonnée et le désir. Pas utilisé dans le NT. Allant dans des sens opposés à
agapao : un amour possesseur (cp qui se donne), un amour mérité (cp immérité).
2. A l’écoute de textes bibliques
Après ce tour linguistique, cherchons à mieux comprendre ce qu’est l’amour de Dieu et
comment il veut qu’on aime, en lisant quelques textes mettant l’accent sur l’amour et sa
place dans la vie du croyant.
Gal 5.22
Comme nous l’avons remarqué en introduction, Gal 5.22 place l’amour en tête de liste des
différentes facettes du fruit de l’Esprit. Il en fait ainsi une manifestation principale de la
sanctification, et attribue à Dieu son développement en nous.
1 Co 13
Le chapitre 13 de 1 Co est un des plus longs textes qui nous permettent de méditer ce qu’est
l’amour véritable dont Dieu nous parle.