Article original
Évaluation rapide de la mémoire
événementielle :
apport de la batterie EVE-10
Short public events memory evaluation:
the EVE-10 battery contribution
CATHERINE THOMAS-ANTÉRION
KARINE COLLOMB
CÉLINE BORG
BRIGITTE NEVERS
BERNARD LAURENT
Unité de neuropsychologie,
Service de neurologie,
CHU Bellevue, Saint-Étienne
<catherine.thomas@chu-st-
etienne.fr>
Tirésàpart:
C. Thomas-Antérion
Résumé. La mémoire du passé ancien comprend la mémoire autobiographique et la
mémoire des événements publics et des personnes célèbres. Son atteinte peut être asso-
ciée à celle de la mémoire antérograde. Elle peut être plus ou moins étendue dans le temps
et concerner ou non tous les secteurs de la mémoire du passé. La batterie EVE-10 est la
forme réduite de la batterie EVE-30, seule batterie en langue française permettant d’explo-
rer le souvenir des événements publics. Les sujets doivent évoquer dix événements surve-
nus de 1950 à 2001, les identifier en choix multiple, répondre à deux questions de détails les
concernant et les situer dans le temps. Elle permet de contrôler une éventuelle réexposition
des événements et de rechercher l’existence de souvenirs flashs. La batterie a été testée
chez 108 témoins âgés de 20 à 79 ans. Les difficultés les plus grandes ont été observées
pour les détails et la situation de l’événement dans le temps. De meilleurs scores ont été
observés chez les sujets les plus âgés, les hommes et les sujets de niveau culturel élevé. Le
nombre élevé de souvenirs flashs concernant la mort de Lady Di (rapportés chez 51,8 % des
sujets) et pour l’attentat des Twin Towers (98,1 % des sujets) permet de recommander ces
deux événements pour les rechercher. La batterie est réalisable en vingt minutes et pré-
sente un intérêt diagnostique et pratique en neuropsychologie clinique, en particulier avant
de travailler avec des patients déments sur des outils tels que la lecture du journal.
Mots clés : mémoire du passé, mémoire événementielle, norme, batterie EVE-10,
syndrome démentiel
Abstract. Remote memory includes autobiographical memory and memory for public
events and famous people. Amnesia for public events can be associated or not with deficits
in autobiographical memory, and anterograde amnesia. It could extend on various periods
of time and involve all or only parts of remote memory. We present a short version (EVE-10)
of a previous 30-item scale (EVE-30), assessing memory for public events. Ten events which
occured from 1950 to 2001, were assessed by free recall, recognition, questions on details
and research for flashbulb memories. The scale was administrated to 108 subjects aged
from 20 to 79 years. Higher scores were observed in older subjects, men, and people with
higher education. Flash bulb memories were found in 51,8% of subjects for the death of
Lady Di and in 98,1% for the terrorist attack against the Twin Towers.
Key words:remote memory, public events memory, norm, EVE-10 battery, dementia
La mémoire du passé comprend la mémoire
autobiographique, les connaissances didacti-
ques et les souvenirs des événements publics
et des personnes célèbres. L’évaluation de la mémoire
des événements publics a souvent été proposée dans
la littérature depuis les années 1970, soit dans des
protocoles composites utilisant des événements et des
célébrités, soit dans des protocoles plus spécifiques
concernant les événements publics [1-3]. Les premiers
travaux sélectionnaient les événements marquants à
partir des titres des premières pages des grands jour-
naux comme le Times [1].
La plupart des questionnaires comportaient seule-
ment une épreuve de rappel ou de reconnaissance de
l’événement en choix multiple. Certains protocoles pré-
sentaient des scènes célèbres à identifier [4]. D’autres
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[4] ont proposé d’évaluer la connaissance qu’avaient
les sujets des événements publics en leur demandant
de répondre à des questions de détails suggérant que
le seul rappel de l’événement ne suffisait pas pour
conclure à l’intégrité de ce type de souvenir.
La naissance des théories multisystémiques de la
mémoire, en particulier la distinction proposée par Tul-
ving en 1972 [5] entre la mémoire épisodique et la
mémoire sémantique, a également contribué au déve-
loppement d’une conception cognitive de la mémoire
du passé. La mémoire des événements publics a été
longtemps considérée uniquement comme un savoir
décontextualisé, donc comme une mémoire sémanti-
que. Certains auteurs ont néanmoins souligné que les
événements publics avaient un contexte spatiotempo-
rel précis et qu’ils pouvaient générer des souvenirs
flashs dans certaines conditions, telles que la surprise,
l’émotion qu’ils suscitaient, les conséquences person-
nelles qu’ils entraînaient [6] ou l’état émotionnel initial
[7, 8]. Pour ces événements, il est possible de préciser
la situation personnelle dans laquelle le sujet se trou-
vait lorsqu’il a appris l’événement. Brown et Kulik [6]
ont ainsi défini 6 dimensions canoniques : le où, le
quand, le quoi, le avec qui, le comment, et le niveau
d’implication personnelle. Ces travaux reprenaient les
données anciennes de Colgrove enregistrées après
l’assassinat d’Abraham Lincoln en 1899. Les souvenirs
flashs sont des souvenirs détaillés, imagés et conser-
vent durablement les informations contextuelles
entourant l’acquisition de l’événement. Pour ces
auteurs, le rappel de l’événement et d’une seule de ces
dimensions canoniques suffit à qualifier le souvenir de
souvenir flash. L’événement qui en a le plus suscité,
aux États-Unis, a été l’assassinat du président John
Foster Kennedy. Les deux variables critiques pour la
formation d’un souvenir flash étaient le niveau de
surprise et les conséquences. Plus l’implication affec-
tive personnelle était élevée, plus le souvenir était net
et détaillé. Depuis ce travail, plusieurs études se sont
intéressées aux souvenirs flashs. Il existe toujours un
débat dans la littérature sur ce qui détermine l’exis-
tence des souvenirs flashs. Différentes études ont
remis en cause le rôle du niveau de conséquence. Ainsi
Pillemer [7], à propos de la tentative d’assassinat de
Ronald Reagan, a montré que la génération du souve-
nir flash était plutôt liée à l’intensité de la réaction
émotionnelle initiale lors de l’annonce de l’événement.
De même, pour Conway [8], le niveau de surprise, le
niveau de conséquence et la répétition ne seraient pas
essentiels pour la construction du souvenir flash à la
différence du niveau émotionnel induit. L’importance
de l’événement dans les médias et dans les discussions
avec d’autres personnes pourrait expliquer aussi le
maintien de certains souvenirs flashs [9]. L’impact
social de l’événement jouerait alors un rôle primordial
[10] corrélé à l’émotion suscitée par ce dernier.
De la même façon, la mémoire autobiographique,
après avoir été considérée comme largement épisodi-
que a été décomposée en aspects épisodiques (épiso-
des de vie) et sémantiques (noms d’amis, adresses)
[11, 12]. Les aspects sémantiques ont été enrichis par
les traits de caractère de l’individu et les événements
épisodiques répétés tant de fois que l’on n’en a plus de
détails phénoménologiques précis (les promenades
tous les jeudis au parc) [13-16]. La mémoire autobio-
graphique épisodique apparaît désormais liée à la
conscience auto-noétique que l’on peut avoir de ces
événements et au fait qu’il s’agisse d’événements spé-
cifiques, détaillés, situés dans le temps et l’espace. La
mémoire autobiographique est évaluée dans des para-
digmes très différents. L’épreuve des mots indices [17]
consiste à demander de générer des souvenirs person-
nels à partir de 12 mots. Le questionnaire de Kopelman
(1989) [12] permet d’évaluer la mémoire autobiogra-
phique en distinguant une composante épisodique et
une composante sémantique pour trois périodes de
vie. Des épreuves de fluences biographiques ont été
parallèlement développées [18]. Enfin, le TEMPau [19]
permet d’évaluer de façon très rigoureuse la mémoire
autobiographique épisodique en contrôlant la nature
strictement épisodique du souvenir et ce pour 5 pério-
des de temps.
La littérature neurologique a en outre souligné
l’intérêt d’explorer la mémoire du passé rapportant des
cas de patients présentant des amnésies rétrogrades
isolées [20], des gradients d’amnésie différents selon la
pathologie [21-23] ou des dissociations au sein de la
mémoire du passé. Ainsi ont été rapportées des amné-
sies limitées aux événements publics, la mémoire per-
sonnelle étant respectée [24-26] ou la dissociation
inverse [27, 28]. Des observations singulières ont éga-
lement souligné la possible préservation de secteurs
sémantiques, en mémoire personnelle et en mémoire
didactique, alors que la mémoire biographique épisodi-
que et la mémoire événementielle étaient atteintes
[29], ceci confirmant, s’il y avait lieu, l’intérêt d’explorer
la mémoire du passé dans toutes ses composantes, en
dehors des habituelles dichotomies : mémoire épisodi-
que et mémoire sémantique [30].
Nous avons développé la batterie EVE en langue
française, dans les années 1990 [31-33] pour explorer la
mémoire des événements publics. Cette batterie a
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aujourd’hui évolué vers la batterie EVE-30 et la batterie
EVE-10. Cette dernière est une forme réduite de la bat-
terie permettant une évaluation minimale et rapide,
mais relativement exhaustive et adaptée à la réalité clini-
que par son temps de réalisation de 20 à 30 minutes.
Matériel
Historique
La batterie EVE a été élaborée dans les années 1990
partant du constat qu’il n’existait pas de batterie d’éva-
luation des événements publics en langue française.
Les événements ont été sélectionnés initialement à par-
tir des Chroniques du XX
e
siècle (Larousse). Nous
n’avons pas retenu la méthode de sélection d’événe-
ments adoptée par Sanders et Warrington [1] à partir
des premières pages d’un grand quotidien national. Il
apparaît en effet que certains événements n’ont finale-
ment, à l’épreuve du temps, qu’une importance rela-
tive, que certains ont pu être « remplacés », « mas-
qués » par la répétition d’événements proches
(succession de catastrophes pétrolières), voire que cer-
tains n’ont pas été traités avec l’intérêt qu’ils méritaient
(Tchernobyl). Depuis, cette méthode a été répliquée et
enrichie par la sélection des événements jugés « incon-
tournables » par les sélections Paris Match et Le Point,
toutes les deux publiées sous forme de jeux de société
(évocation/questions de détail), par la sélection des 100
événements-clés du Grand Atlas de l’Histoire du
Monde (éditions Atlas) et par les événements et per-
sonnalités marquantes d’un siècle de journal publiés
par Le Figaro (2000), L’Humanité (2004) et Le Monde
(2004).
La batterie initiale comportait des événements sur-
venus de 1900 à 1993, répartis en 24 événements pré-
sentés verbalement (par exemple, la guerre du Golfe)
et 24 événements présentés sous la forme de scènes
photographiées (par exemple, Mai 1968). En effet, il
n’existait pas dans la littérature de données permettant
de savoir si le mode de présentation influençait ou non
les performances.
En outre, il n’était pas certain que les événements
présentés sous la forme de scènes célèbres puissent
l’être de façon équivalente verbalement (la mort de
Kennedy et/ou la photographie mythique de l’événe-
ment). Rapidement, il est apparu que les scènes célè-
bres n’étaient pas nombreuses et aucun des travaux
utilisant cette batterie n’a montré de dissociation en
faveur de l’un ou l’autre des modes de présentation.
Les événements concernaient majoritairement des
événements politiques. Un certain nombre d’événe-
ments étrangers restaient des incontournables. Certai-
nes époques offraient peu de choix d’événements (les
années 1950). La batterie fut étudiée chez 162 sujets
contrôles âgés de 16 à 95 ans et les normes obtenues
régulièrement enrichies [32-34].
La batterie EVE-30
Les deux principales limites des protocoles d’éva-
luation de la mémoire du passé, outre la variabilité
individuelle des performances, sont la réexposition des
événements et la nécessité de mettre à jour les batte-
ries.
Nous avons donc revu la batterie EVE en la simpli-
fiant en une batterie ne comprenant que 30 événe-
ments présentés verbalement à partir de 1920. La
répartition reste similaire : 3 événements pour la
période 1920-1939, puis par décennie et enfin 9 événe-
ments pour les années 2000-2004 sachant que chaque
nouvelle année trois événements seront remplacés par
d’autres et que la batterie sera ainsi plus facilement
renouvelée. La réexposition est contrôlée. Pour chaque
événement contemporain du sujet, un souvenir flash
est recherché.
La batterie EVE-10
Nous avons sélectionné 10 événements de la batte-
rie EVE-30 : un de la période 1950, deux des périodes
1960, 1970, 1980, 1990, chaque fois un « facile » et un
« difficile » et un des années 2000 (Encadré 1). Nous
recommandons de chercher l’existence de souvenirs
flashs pour les événements : « La mort de Lady Di » et
« L’attaque des Twin Towers » car il s’agit des deux
événements qui en ont suscité le plus dans la popula-
tion parmi les dix événements retenus (chez plus de
50 % des sujets).
Le mode de passation reste le même que dans la
batterie précédente. Il s’inspire des batteries les plus
exigeantes [4] et ne se limite pas au rappel et à la
reconnaissance de l’événement. Quatre types de ques-
tions sont proposés : évocation, reconnaissance, ques-
tions de détails et datation. Lors de l’évocation libre de
l’événement, il est demandé de façon explicite que
celle-ci soit la plus détaillée et précise possible. Une
cotation de 0, 1 ou 2 est proposée selon la richesse du
souvenir. Cette cotation permet de distinguer un sujet
qui rappelle correctement un événement, mais de
façon imprécise, d’un sujet qui a une connaissance
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Encadré 1
La batterie EVE-10
1. Évocation : la mort de Lady Di
2. Est-ce :
l’assassinat d’une princesse par un terroriste ?
la mort accidentelle en voiture d’une princesse ?
le suicide d’une princesse ?
3. Quelle était la marque de la voiture qui transpor-
tait la princesse ?
3 bis. Comment s’appelait l’ami de la princesse, tué
avec elle dans l’accident ?
4. Datation (1997)
1. Évocation : la victoire de Mimoun
2. Est-ce :
la victoire d’un tennisman français ?
le titre du spectacle d’Élie Semoun ?
la victoire d’un athlète français d’origine algé-
rienne ?
3. Quelle épreuve a-t-il gagné ?
3 bis. Où se déroulait la compétition ?
4. Datation (1956)
1. Évocation : l’affaire du Watergate
2. Est-ce :
un best seller de Paul Loup Sulitzer ?
l’affaire qui a conduit à l’assassinat de Kennedy ?
un scandale aux États-Unis ?
3. Qui a fait éclater l’affaire ?
3 bis. Qui a dû démissionner suite à ce scandale ?
4. Datation (1973)
1. Évocation : un petit pas pour l’homme mais un
grand bond pour l’humanité
2. Est-ce :
le premier homme qui a marché sur la lune ?
la navette spatiale Discovery et son équipage ?
une réplique du film « 2001, l’Odyssée de
l’espace » ?
3. Quel est le nom du premier homme qui a marché
sur la lune ?
3 bis. Quel était le nom de la capsule spatiale ?
4. Datation (1969)
1. Évocation : l’effondrement des Tours du World
Trade Center
2. Est-ce :
le titre d’un film de Steven Spielberg qui fit scan-
dale ?
un attentat terroriste à New York ?
une tempête aux États-Unis ?
3.
Qu’est-ce qui a provoqué l’effondrement des tours ?
3 bis. Citez le nom d’un des protagonistes de cet
événement ?
4. Datation (2001)
1. Évocation : la première cohabitation
2. Est-ce :
une marque de préservatifs ?
un prix Goncourt de Françoise Sagan ?
un président de gauche gouvernant avec un pre-
mier ministre de droite ?
3. Qui était le premier ministre ?
3 bis. Quelle fut la cause de la fin de la cohabitation ?
4. Datation (1986)
1. Évocation : Tchernobyl
2. Est-ce :
un danseur étoile des ballets russes ?
le successeur de Kroutchev ?
une catastrophe nucléaire ?
3. Dans quel pays l’accident a-t-il eu lieu ?
3 bis. Combien de morts a-t-on annoncé officielle-
ment : plusieurs dizaines ? Milliers ? Millions ?
4. Datation (1986)
1. Évocation : Jacques Mesrine
2. Est-ce :
un créateur de mode ?
l’ennemi public n° 1 ?
le titre d’un film d’Yves Montand ?
3. Comment est-il mort ?
3 bis. Qui était son principal complice ?
4. Datation (1979)
1. Évocation : le printemps de Prague
2. Est-ce :
l’invasion de la Tchécoslovaquie ?
une chanson de Charles Trenet ?
une exposition d’art contemporain ?
3. Qui dirigeait alors le pays ?
3 bis. Qui l’a envahi ?
4. Datation (1968)
1. Évocation : la guerre du Golfe
2. Est-ce :
la guerre entre l’Irak et une coalition occidentale ?
le conflit opposant les pêcheurs français et espa-
gnols dans le golfe de Gascogne ?
la guerre entre Israël et l’Egypte ?
3. Quelle était la cause du conflit ?
3 bis. Qui était le président de l’Irak ?
4. Datation (1991)
C. Thomas-Antérion, et al.
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exacte et détaillée de celui-ci. La reconnaissance de
l’événement se fait parmi un choix de trois. Certains
distracteurs sont plus plausibles que d’autres. La cota-
tion est de 0 ou 1. L’épreuve de reconnaissance est
réalisée même si l’évocation est parfaite. Si le sujet
échoue, la bonne réponse lui est donnée.
Le sujet doit ensuite répondre à deux questions de
détail, afin de montrer qu’il a une connaissance plus
complète de l’événement, Chaque question réussie
permet d’obtenir 1 point. Enfin, une datation précise de
l’événement n’est pas exigée, hormis pour les 2 derniè-
res années. Les sujets doivent situer l’événement sur
une règle chronologique. Une datation correcte vaut 1.
Cette règle a été adoptée compte tenu qu’il est rapporté
que, dans la population générale, les sujets datent très
rarement un événement de façon précise mais le
situent dans une période de temps ou le rapprochent
d’autres événements de la même période. De la sorte,
un événement parfaitement restitué comptabilise 6
points. Le score global de la batterie est de 60 points.
Population
La batterie EVE-10 a été utilisée auprès de 108 sujets
témoins de 20 à 79 ans répartis en 3 niveaux d’éduca-
tion (niveau 1 pour le certificat d’études ou le CAP,
niveau 2 pour le brevet ou le baccalauréat, niveau 3
pour les études supérieures), deux genres et 6 tranches
d’âge. Tous les sujets avaient un contact régulier avec
l’information (télévision ou journaux), au moins trois
fois par semaine et, par contre, aucun n’avait un métier
en lien avec les événements publics. Aucun n’avait
d’antécédent neurologique ou psychiatrique ou ne pre-
nait de traitement susceptible de modifier la cognition.
Nous présentons les performances dans cette batte-
rie de trois patients et un témoin apparié afin d’illustrer
l’intérêt et la facilité de réalisation de la batterie chez
des patients (figure 1). Il s’agit de deux hommes et une
femme, âgés de 70 à 73 ans, ayant fait des études
supérieures et présentant une maladie d’Alzheimer
(MMS à 24), une démence fronto-temporale (MMS à
Pourcentage de bonnes réponses (EVE-10)
0
20
40
60
80
100
120
Évocation
Reconnaissance
Questions
Date
Score total
Scores de EVE-10
BM (MA)
DB (DFT)
EK (Dep)
RC (Tem)
Figure 1. Pourcentage de bonnes réponses obtenues dans les quatre épreuves d’EVE-10 : évocation, reconnaissance, questions et
datation par 4 sujets : BM (homme de 70 ans, niveau 3, maladie d’Alzheimer, score au MMSE = 25) ; DB (homme de 73 ans, niveau 3,
démence frontotemporale, score au MMSE = 26) ; EK (femme de 74 ans, niveau 3, dépressive, MMS = 28) ; RC (homme de 71 ans,
niveau 3, témoin, score au MMS = 30).
Figure 1. Percentage of correct answers in the four parts of EVE-10 (evocation, recognition, details, and datation of the event) in 4
subjects: BM (Alzheimer’s disease male patient aged of 70 years with high education level, and MMSE score = 25); DB (male patient with
frontotemporal dementia; age = 73 years, high education level; MMSE score = 28); EK (female depressed patient; age = 74 years; high
education level; MMSE score = 26); RC, control subject (male, high education level; MMSE score = 30).
Évaluation de la mémoire événementielle
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