Les Pays émergents, l`Afrique et le leitmotiv de l`émergence

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C. Christian TSALA TSALA
&
Hanse Gilbert MBENG DANG
&
Alain Roger Pegha
&
(Sous la direction de)
Les Pays émergents,
l’Afrique et le leitmotiv
de l’émergence
Préface de Chantal METZGER
professeur émérite des Universités
Université Lorraine (Nancy)
2
2
Préface du Pr. Chantal METZGER
« Il est impossible de faire le bonheur du peuple contre
sa volonté » dit le sage.
Le but de toute nation est d’accéder au stade du
développement intégral et de permettre a chacun de ses
citoyens de vivre la vie qui a de la valeur à ses yeux, pour
reprendre les mots du prix Nobel Amartya Sen.
A toute la jeunesse panafricaine
A sa majesté René ZE NGUELE
Au patriarche Dang Dieudonné
A Evina Mbeng Brade Le Sphinx
2
3
42
Remerciements
Nous remercions tous ceux qui, de près ou de loin,
ont œuvré pour l’aboutissement de cet ouvrage. Nous
pensons particulièrement aux personnes suivantes :
– Pr. Daniel Abwa, Vice-Recteur à l’Université de
Yaoundé I (UYI) ;
– Pr. Samuel Efoua Mbozo’o, Doyen à la FLSH de
l’Université de Douala ;
– Pr. Colette Dubois, professeur émérite d’Histoire
Université de Provence en France ;
– Pr. Chantal Metzger, professeur émérite d’Histoire
de l’Université Lorraine en France ;
– Pr. Khalid Chegraoui, Coordonnateur du
Laboratoire de Recherche, Afrique, Espaces et civilisations.
Institut des Etudes Africaines, Université Mohammed VSouissi, Rabat, Maroc.
– Pr. Philippe Blaise Essomba, Chef du Département
d’Histoire à la FALSH de l’UYI ;
– Pr. Jean Menkene Koufan, professeur au
Département d’Histoire à la FALSH de l’UYI ;
– Pr. Albert Pascal Temgoua, professeur au
Département d’Histoire à la FALSH de l’UYI ;
2
– Pr. Kpwang K. Robert, professeur au Département
d’Histoire à la FALSH de l’UYI, conseiller technique au
MINESUP ;
– Pr. Mpoche Kizitus, vice-Doyen, chargé de la
scolarité et du suivi des étudiants à la FLSH de l’Université
de Douala ;
– Pr. Camille Ekomo Engolo, vice-Doyen, chargé de
coopération à la FLSH de l’Université de Douala ;
– Dr. Mamoudou Bouba, Département d’Histoire à la
FLSH de l’Université de Douala ;
– Dr. Dominique Meva’a Abomo, Département de
Géographie à la FLSH de l’Université de Douala,
coordonnateur de la Société Savante Cheikh Anta Diop
(SS-CAD) ;
– Dr. Dong Mougnol Gabriel Maxime et Dr. Moussa
II, enseignants au Département d’Histoire à la FALSH de
l’UYI ;
– Dr. Virginie B. Wanyaka, enseignante au
Département d’Histoire à la FALSH de l’UYI ;
– Dr. Raphaël Batenguene Assil et Monsieur Ernest
Messina Mvogo, Département d’Histoire à la FLSH de
l’Université de Douala ;
– Mlle Ngo Njock Martine Carine, élève infirmière ;
– Madame Dang née Abada Nguélé Suzanne ;
– Mlle Abossolo Ada Larissa, étudiante à l’ENS de
Maroua.
– Molemb Parfait et Hubert Tombwe Mawellet.
– A la maison d’édition Edit livre (France).
2
Comité scientifique
– Daniel Abwa (Professeur), Historien, Université de
Yaoundé I – Cameroun.
– Chantal Metzger (Professeur Emérite), Historienne,
Université Lorraine en France.
– Colette Dubois (Professeur Emérite), Université
d’Aix en Provence en France.
– Philippe Blaise Essomba ((Professeur),), Historien,
Université de Yaoundé I – Cameroun.
– Albert Pascal Temgoua ((Professeur),), Historien,
Université de Yaoundé I – Cameroun.
– Samuel Efoua Mbozo’o (Maître de Conférences),
Historien, Université de Douala – Cameroun.
– Mpoche Kizitus (Maître de Conférences), Linguiste,
Université de Douala – Cameroun.
– Tsala Tsala Célestin Christian (Maître de
Conférences), Historien, Université de Yaoundé I –
Cameroun.
– Robert Kpwang Kpwang (Maître de Conférences),
Historien, Université de Yaoundé I – Cameroun.
2
7
– Onomo Etaba Roger Bernard (Maître de
Conférences), Historien, Université de Yaoundé I –
Cameroun.
– Jean Menkéné Koufan (Maître de Conférences),
Historien, Université de Yaoundé I – Cameroun.
– Mamoudou Bouba (Docteur Ph. D, Chargé de
Cours), Historien, Université de Douala – Cameroun.
82
Comité de relecture
– Dr. Paul Nyeke Mpake
– Dr. Dominique Meva’a Abomo
– Alain Noel Nyebele
– Alphonse Zozime Tamekamta
2
9
10
2
Préface
Evoquer le thème de l’émergence du continent africain
et ce sur fond de luttes intestines et d’attaques de Boko
Haram, est un sujet délicat et difficile. Mais même instable
politiquement, ce continent ne peut être réduit à un
théâtre de conflits. En effet, depuis une vingtaine d’années,
les Africains ont mis en œuvre plusieurs instruments et
dispositifs institutionnels, opérationnels et financiers pour
prévenir, gérer les conflits et consolider la paix sur leur
continent qu’il s’agisse de l’adoption du Mécanisme de
prévention, de la gestion des conflits au sein de
l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1993 et
surtout de la transformation de l’OUA, plus orientée vers
la lutte contre le colonialisme et la quête de l’unité
politique et économique du continent, en une Union
africaine (UA) dans les années 2000, axée sur les
préoccupations de paix et de sécurité avec la mise en place
d’un Conseil de paix et de sécurité. Parallèlement, on
assiste au décollage économique de certains pays d’Afrique
subsaharienne avec des taux de croissance annuel de 5 %,
qui feraient bien des envieux en Europe en 2015 !
2
11
C’est dans ce contexte que de jeunes chercheurs issus
des universités d’Afrique subsaharienne, essentiellement du
Cameroun, ont eu, sous la direction de C. Christian Tsala
Tsala, Hanse Gilbert Mbeng Dang et Alain Roger Pegha,
l’excellente initiative d’analyser d’une part les initiatives de
grands pays émergents comme la Chine et le Brésil en
Afrique et d’autre part, le thème même de l’émergence. Leur
ouvrage est dédié à toute la jeunesse panafricaine.
La notion de « pays émergents », née en 1981, est
attribuée à l’économiste néerlandais Antoine van Agtmael.
Ne correspondant à aucune définition économique précise,
elle varie d’un auteur à l’autre et dans le temps. Elle
désigne les pays en développement susceptibles d’offrir des
opportunités pour les investisseurs. Bien souvent on
procède par exclusion : ces pays en développement ne font
pas partie des pays les moins avancés. Les économistes
considèrent comme « pays émergent », celui « dont le PIB
par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais
qui connait une croissance économique rapide, et dont le
niveau de vie ainsi que les structures économiques
convergent vers ceux des pays développés ».
Yves Bourdillon note dans Les Echos1que l’on peut
mesurer le décollage de l’Afrique grâce à la flambée des prix
de produits miniers, agricoles ou énergétiques vendus à la
Chine, mais aussi grâce à l’essor d’une industrie de
transformation et ceci malgré des situations très
hétérogènes, aux indices de développement tels que la santé
(l’espérance de vie progresse de cinq mois chaque année) et
l’éducation (le taux d’inscription dans l’enseignement
secondaire, quoique encore insuffisant, a progressé de 50 %
1
Les Echos, 8 décembre 2013
12
2
en dix ans). La bancarisation progresse rapidement et un
Africain sur quatre possède un téléphone portable, fort
utile pour faciliter l’accès au marché des paysans. Mais le
continent demeure toutefois très sous-équipé. Les coupures
d’eau ou d’électricité y sont fréquentes, les routes
carrossables peu nombreuses. Autant d’opportunités pour
les entreprises d’équipements et d’infrastructures ; l’Afrique
devrait dépenser 500 milliards de dollars dans ce secteur sur
les dix prochaines années, pronostique la Banque Mondiale.
Les marchés de consommation de produits électroniques,
alimentaires ou cosmétiques ne seront pas en reste, évalués à
1.000 milliards de dollars par an à l’horizon 20202.
Aujourd’hui, la distinction ne se fait plus entre pays
riches et pays pauvres, ni entre un monde développé et des
pays du tiers-monde, mais entre pays avancés (Etats-Unis,
France, Japon, Allemagne), pays émergents du BRICS
(Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud) et pays en
développement (comme le Burkina Faso, le Laos, le
Soudan ou Haïti). Bien sûr, les différences sont grandes à
l’intérieur même de ces catégories et les passages de l’une à
l’autre possibles.
Les exemples de réussite économique et de
développement des pays du BRICS suscitent beaucoup
d’ambitions, et nombreux sont ceux qui en Afrique
espèrent une véritable renaissance, une « Uhem-Mesout ».
Les auteurs de cet ouvrage soulèvent plusieurs
questions pertinentes :
Le continent africain a-t-il intérêt à développer un
2
Ibid. Selon le Boston Consulting Group, des firmes comme Nokia,
Coca-Cola ou Unilever réalisent déjà 10 % de leurs ventes en Afrique,
grâce à l’essor de marchés comme le Kenya, l’Ethiopie et le Nigeria.
2
13
intense partenariat avec les grands pays émergents comme
le Brésil ou la Chine ? Ne va-t-il pas comme le pensent
Julien Wagner3 et Pascal Boniface4 au-devant de grandes
désillusions dans la mesure où croissance n’équivaut pas à
développement et où ces grands « émergents » ont tendance
à conforter les pays riches en ressources naturelles comme le
Nigéria dans une économie de la rente ?
Comment faire redécoller le continent sans revoir les
institutions obsolètes, comment l’intégrer dans le circuit
de la mondialisation ? Quel est aussi l’impact des religions
notamment des religions chrétiennes dans cette intégration ?
Comment le Gabon et le Cameroun, dont sont issus la
plupart des auteurs, pourront-il concrétiser leur ambition
d’atteindre le statut de pays émergents à l’échéance des
années 2020-2030 ? Comment adapter des politiques
sectorielles permettant ce développement sans remettre en
cause les équilibres politiques complexes entre villes et
campagnes et les économies largement fondées sur des
rentes que les groupes dirigeants se sont appropriés 5 ?
A l’instar de Philippe Hugon6, on peut se demander s’il
faut « parler des Afriques, vu les très grands contrastes
3
Julien Wagner, Chine-Afrique, Le grand pillage, Paris, éd. Eyrolles.
Entretien avec Julien Wagner, 3 décembre 2014, www.iris-france.org
consulté le 24 avril 2015
5
Analyse de Serge Michailof, 24 novembre 2014 sur le Rapport du Fond
des Nations unies pour la population (FNUAP). Selon le rapport, la
réduction du taux de fécondité représenterait un important facteur
d’accélération de la croissance économique par habitant. Rappelons que
malgré une croissance de 5 % – que nous pourrions à juste titre leur
envier –, les pays sahéliens, dont le taux de croissance démographique
est de l’ordre de 3,5 %, auront besoin d’environ 45 ans pour doubler leur
revenu par habitant, www.iris-france.org consulté le 24 avril 2015
6
La Croix du 13 juillet 2014.
4
14
2
tant du point de vue géographique, historique, culturel,
religieux, géopolitique qu’économique » ou « d’une Afrique,
au sein de l’Union africaine, vu son rôle réduit dans
l’économie mondiale (moins de 3 % du PIB et du commerce
mondial) et dans l’architecture internationale ? ».
« L’Afrique ambiguë », à la fois une et plurielle, renvoie à des
représentations qui oscillent entre l’afro-pessimisme des
guerres, des épidémies et des famines et l’afro-optimisme
du décollage économique, de la nouvelle frontière de
l’économie mondiale ou d’un continent émergent7.
L’Afrique ne doit plus être uniquement évoquée à
travers le prisme des drames qui la secoue ou de ses
difficultés dites « insurmontables ». On observe actuellement une nette reprise de la croissance économique depuis
le début des années 2000. Le continent africain possède de
nombreux atouts parmi lesquels figurent sa démographie
et ses ressources naturelles. Les deux milliards d’Africains
prévus en 2050 constitueront un marché intérieur
susceptible d’accélérer le développement du continent.
Mais il faudra coordonner les politiques des pays africains,
faire tomber les barrières douanières, et peut-être ouvrir à
l’instar de l’Europe un « marché commun africain ». Ce
développement doit s’adapter aux besoins du continent et
permettre à tous d’accéder aux services de base.
La jeunesse africaine dont les auteurs de cet ouvrage
sont des membres éminents, cette jeunesse qui a accès au
monde qui l’entoure grâce à l’utilisation d’internet, des
réseaux sociaux, constitue l’avenir du continent et porte
tous ses espoirs. Comme l’a déclaré le Lieutenant-colonel
Chatillon « L’Afrique, incontestablement, ne manque pas
7
2
Ibid.
15
de temps, et la patience est requise vis-à-vis d’un
mouvement de développement qui, s’il est inéluctable, a
cependant besoin d’un certain nombre de prérequis – au
premier rang desquels une conscience et une prise en
mains par les Africains eux-mêmes, et l’émergence de
locomotives économiques – pour s’inscrire dans la
durée »8.
Chantal METZGER
Professeur émérite des Universités
Université de Lorraine (Nancy)
8
Tribune du Lieutenant-colonel Xavier Chatillon, 16 avril 2014,
www.iris-france.org consulté le 24 avril 2015
16
2
Introduction
« L’Afrique a besoin d’une transformation structurelle
et non d’un ajustement structurel ». Le mot d’ordre, lancé en
mars 2013 par Carlos Lopes9, président de la Commission
Economique pour l’Afrique des Nations Unies, résume
l’orientation des politiques économiques prise par l’Afrique
au tournant de la décennie 2010. L’heure est à la
planification stratégique pour la transformation des
structures de production des économies africaines. Plusieurs
9
La raison motivant l’essentiel du discours actuel sur « le moment
africain » et « le réveil de l’Afrique » est évidente. Certaines des économies
à très forte croissance dans le monde sont africaines. L’Afrique a montré
une relative fermeté pendant cette période de crise économique. Alors que
la croissance mondiale a baissé de 2,7 % l’année dernière, l’inverse a été
constaté en Afrique qui a enregistré une croissance de 5 %. Il est à noter
que toutes nos sous-régions ont connu une croissance plus forte que la
moyenne mondiale, le taux le plus élevé étant de 6,3 % et le plus bas de
3,5 %. Ces performances sont dues à plusieurs facteurs, notamment une
meilleure gestion macroéconomique, l’augmentation des exportations de
ressources naturelles et l’émergence d’une classe moyenne. Il y a
maintenant à Lagos un marché de consommateurs plus grand que celui de
Mumbai, et les dépenses des ménages du continent dépassent celles de
l’Inde et de la Russie.
2
17
pays africains ont déjà formalisé leur stratégie et se sont
lancés dans leur mise en œuvre : le Kenya, le Rwanda, le
Maroc, l’Afrique du Sud, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, ou
le Gabon par exemple. 10
Après les « Tigres » et les « Dragons » des années 8090, les pays émergents apparaissent comme les acteurs
économiques majeurs de cette première moitié de siècle.
Alors que certaines capitales africaines mobilisent le
concept d’émergence comme un slogan, d’autres le
considèrent comme un objectif atteignable.
« L’émergence » semble être l’objectif visé par les
« politiques » d’une bonne partie des pays africains. En
effet, dans les discours politiques, elle a une occurrence
très significative et apparait vraisemblablement comme le
point de mire de l’exécution des projets de société qui
boosteront la marche vers la recherche du bien-être des
populations.
Certains n’hésitent pas à promettre dans leurs
discours politiques qu’ils réaliseront cette émergence tant
souhaitée une fois que les destinées des pays leur seront
confiées11 :
10
Article paru initialement dans le n°243 (9-15 mai 2013) de
l’Hebdomadaire « Les Afriques ». Auteur : Jël Té-Léssia Assoko Ivoirien
S’intéresse aux relations économiques internationales et plus
particulièrement à leur impact sur la législation et les pratiques sociales
dans les pays en développement. Membre du bureau de l’Afrique des
Idées et Éditeur web adjoint de Jeune Afrique Economie. Diplômé de
Sciences Po Paris et de Paris IX Dauphine en économie. A été le
rédacteur en chef du site web de l’Afrique des Idées entre mars et
août 2013.
11
Le point commun entre tous les pays qui sont parvenu a se hisser a un
niveau de développement tel qu’on les qualifie aujourd’hui de pays
Emergents, ont en commun d’être dirigés par un pouvoir politique
18
2
Boni Yayi à sa prise de pouvoir en avril 2006 avait
manifesté son ambition de faire du Bénin un pays
émergent comme les Dragons de l’Asie au terme de son
mandat ;
Alpha Condé, lors de la campagne électorale de 2010
avait promis de conduire le pays vers le changement
porteur de croissance et de développement, bref faire de la
Guinée un pays émergent ;
Alassane Ouattara dans son premier discours à la
tribune de l’ONU a affirmé avoir l’ambition de faire de la
Cote d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ; –
Mouhamadou Issoufou à son arrivée au pouvoir n’a pas
également caché son ambition pour le Niger : « faire de ce
pays parmi les plus pauvres au monde un pays émergent
d’ici une dizaine d’années » ;
Jeamille Bittar candidat malheureux aux élections
présidentielles de juillet 2013 au Mali s’est engagé pendant
la campagne électorale à faire du Mali un pays émergent
devant plus d’une dizaine de milliers de militants et de
sympathisants ; Fossoun Houngbo, le Premier ministre du
Togo à l’ouverture d’un Forum économique national
affirme que l’ambition de son gouvernement est de faire du
Togo, un pays émergent dans les 20 prochaines années ;
Laurent Bado lors de la campagne électorale pour les
élections présidentielles de 2005 affirmait que : « J’ai
besoin de 5 ans pour éradiquer la pauvreté et de 10 ans
pour faire du Burkina Faso un pays émergent ».
D’autres vont plus loin et en ont même fait le mot clé
largement accepté par la population, donc disposant d’une légitimité
réelle. Ce ne sont pas toujours des démocraties représentatives selon le
model européen, mais ce ne sont pas des régimes politiques contesté par
un frange significative de la population.
2
19
de leur projet de société : Blaise Compaoré en 2010 : « Bâtir
ensemble un Burkina émergent » ; Paul Biya en 2011 :
« Bâtir un Cameroun émergent à l’horizon 2035 » avec des
projets structurants de « pose de la première pierre ». Pour
une frange de la jeunesse camerounaise écartée : « C’est
Mr. Biya qui nous a promis l’émergence à 2035 et a déjà
commencé son action avec l’inauguration des projets de
construction des barrages hydroélectrique de Memve’ele et
Lom Pangar ». En fait on se sent souvent très étrangers à
ces projets, vu que ce sont les Chinois qui sont en majorité
les principaux acteurs de construction.
Beaucoup parmi ceux dont le pouvoir a été confié,
semble être contredits par le temps en terme de réalisation
de cette promesse de faire de leur pays un pays émergent
pendant leur mandat. Mais qu’est-ce qu’un pays émergent
en réalité ?
Qu’est-ce qu’un pays émergent ?
Aucune définition officielle du concept de « pays
émergent », n’existe à ce jour qui fasse l’unanimité.
Certaines définitions privilégient la nature des politiques
économiques adoptées tandis que d’autres insistent sur la
progression de la production, ou sur les trajectoires de
développement engagées par un Etat. Ces définitions et les
classements qui en découlent sont les résultats de luttes
politiques qui ne sont pas étrangères à l’origine même du
concept.
Origine
Le concept de « pays émergent » est apparu pour la
première fois dans la littérature financière. A l’origine,
20
2
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