l’Islam, que d’ailleurs – je cite – « ces gens-là (les terroristes) n’étaient
pas des musulmans, c’étaient des barbares ».
Dimanche, des millions de citoyens ont marché dans les rues de France pour
rendre hommage aux dix-sept victimes des fondamentalistes islamistes et pour
défendre nos libertés, notamment celle d’expression.
Du coup, entendre de bonnes âmes pleines de bonnes intentions ripoliner la
vérité moins d’une semaine après les meurtres m’énerve un peu. Bien sûr que
ces terroristes étaient musulmans ! C’est même au nom de cela qu’ils ont
agi ! (Je doute d’ailleurs que ce spécialiste de je-ne-sais-quoi connût
l’étymologie du mot barbare qui désigne à l’origine « celui qui maîtrise mal
la langue », faute de quoi il en aurait probablement choisi un autre…)
La tension est telle que je me sens obligé de compléter ce que
j’écris par cette évidence absolue que les musulmans ne sont bien
sûr pas des terroristes, que l’immense majorité des citoyens
musulmans n’aspire qu’à vivre comme tous les autres citoyens de
ce pays, en paix et en sécurité.
Mais ce n’est pas nous rendre service que de taire ce qui vient de se passer,
de ne pas oser prononcer les mots. Briser le thermomètre n’a jamais aider à
soigner le malade et ils sont nombreux, religieux de toutes confessions, à
dire eux-mêmes que ce à quoi nous sommes confrontés est bel et bien un
problème d’une interprétation radicale de l’Islam.
Preuve que cette autocensure est intimement liée aux difficultés et à
l’échec, partiel mais hélas patent, que la France rencontre pour faire vivre
ensemble Islam et valeurs de la République, c’est qu’elle disparait lorsque
sont désignés les djihadistes à l’étranger (disons plutôt les moudjahidines,
« les combattants », puisque les mots sont importants et que les différents
concepts de « djihad » dans le Coran sont plus complexes que ça…).
Au Mali, où les troupes françaises sont pourtant le fer de lance de la lutte
contre Al-Quaïda-au-Maghreb-Islamique, au Nigéria où les membres du califat
autoproclamé de BokoHaram ont massacré deux mille villageois la semaine
dernière, en Syrie et en Irak où Daesh martyrise la population, à commencer
par la minorité Yézidie : partout, nous parlons de terrorisme islamique.
Pourquoi des tueries sur le territoire français, perpétrées et revendiquées
au nom de ces mêmes organisations, deviennent-elles soudainement des
« attentats, mais qui surtout n’ont rien à voir avec l’Islam… » ?
Cette même frilosité à prononcer les mots s’illustre avec les soixante-dix
« incidents » lors de la minute de silence organisée dans les écoles
officiellement recensés par le ministère de l’Éducation nationale qui
s’empresse de préciser que ce chiffre est infinitésimal en comparaison des
64.000 établissements scolaires français.
Que sont ces « incidents » pour que le ministère n’en ait comptés « que »
soixante-dix, lorsque des dizaines de témoignages d’élèves, d’enseignants, de