HAMLET EST MORT, GRAVITE ZERO
d’Ewald Palmetshofer
mise en scène de Vladimir Steyaert
COMPAGNIE
VLADIMIR
STEYAERT
CRÉATION 2015-2016
PRODUCTION : COMPAGNIE VLADIMIR STEYAERT
CO-PRODUCTION (EN COURS) : ZKM-THÉÂTRE DES JEUNES DE ZAGREB
CONTACTS :
ARTISTIQUE : Vladimir Steyaert : [email protected] / 06 13 14 68 50
7, rue Henri Barbusse 42000 Saint-Etienne
ADMINISTRATION/PRODUCTION : Stéphane Triolet : [email protected] / 06 13 46 25 37
Le Bureau Éphémère - 2 rue Dormand 42000 Saint-Etienne
HAMLET EST MORT, GRAVITÉ ZÉRO
D’EWALD PALMETSHOFER
TRADUCTION : LAURENT MULHEISEN
CRÉATION : 2014
Production : Compagnie Vladimir Steyaert
Coproduction (en cours) : ZKM-Théâtre des Jeunes de Zagreb
L’Arche est agent théâtral du texte représenté.
Mise en scène : Vladimir Steyaert
Assisté de Maianne Barthès
Avec :
Christophe Brault : Kurt
Anthony Breurec : Oli
Charlotte Duran : Dani
Pauline Laidet : Bine
Ursa Raukar : Caro
Antoine Sastre : Mani
Scénographie et costumes : Rudy Sabounghi
Vidéo : Éric Petrotto
Son : Jean-Christophe Murat
Lumières : Yann Loric
Calendrier de création :
Mise en espace du texte à Martigues le 26 novembre 2011, dans le cadre de «Café Viennois»,
journée théâtrale autour des dramaturges autrichiens contemporains organisée par le Théâtre des
Salins et la Maison Antoine Vitez.
Répétitions et création prévues à l’automne 2015.
« Dans mes spectacles, je souhaite parler des gens de ma génération en questionnant leur place dans la
société, leur solitude et leur désarroi face à un ascenseur social grippé. Comment peut-on construire sa
propre identité dans un monde régi par des lois économiques, sociétales et familiales qui déterminent
nos pensées et comportements? En quoi l’enfance et l’héritage familial conditionnent-ils notre vie
d’adulte? Comment la profusion d’images (télévisuelles, publicitaires, Internet...) dont nous sommes
inondés au quotidien inuence-t-elle notre imaginaire et notre perception du monde?
Ces questions se retrouvent dans le choix des textes que je monte (très souvent inédits en France) avec
une prédilection pour ceux possédant une dramaturgie complexe rompant avec la linéarité de la narra-
tion, où chronologie et lieux se mélangent et s’entrechoquent, ne racontant pas une mais des histoires
et cassant ainsi le cadre traditionnel de la représentation théâtrale.
Mon univers scénique est pluridisciplinaire et tente de réunir sur le plateau vidéo en direct, musique et
installations plastiques. Depuis mes premiers spectacles, je collabore étroitement avec le scénographe
Rudy Sabounghi, le vidéaste Eric Petrotto et le compositeur Jean-Christophe Murat an de créer des
oeuvres homogènes où les différentes disciplines participent à un seul langage scénique en étant au ser-
vice du texte et du jeu an de réaliser des images et des situations fortes et intenses. Le rapport au texte
est à l’origine de cette création d’images et n’est pas un simple matériau ou un faire-valoir d’effets de
mise en scène. »
Vladimir Steyaert
PAGE 2/18 HAMLET EST MORT, DEGRÉ ZÉRO VLADIMIR STEYAERT DISTRIBUTION
Dans un lieu mal déni, mais qui pourrait
être une sorte de tribunal, six personnages
ont pour tâche de raconter un évènement,
mais chacun le voit à sa manière et va s’ef-
forcer, tout au long de la pièce, de s’attirer les
faveurs de l’audience. Par souci de vérité ?
Pour se racheter ? Pour tirer son épingle du
jeu ? On va donc « rejouer » les épisodes -
depuis ce qu’on croit être le commencement
- qui ont mené à la catastrophe.
L’histoire pourrait se raconter ainsi : Mani
(Manuel) et Dani (Danielle), un frère et une
sœur au début de la trentaine, rendent visite
à leurs parents Kurt et Caro, pour l’anniver-
saire de la mère de Caro, qui fête ses 95 ans.
Or il se trouve que le jour de l’anniversaire
de la grand-mère est aussi celui de l’enterre-
ment de leur vieux copain Hannes, qui a mal
tourné, et que son père a abattu d’un coup de
fusil (s’en réservant un autre pour se tuer lui-
même, sans succès).
Le repas d’anniversaire est sinistre ; de lourds
sous-entendus courent sur les circonstances
de la mort de Hannes, et Caro se plaint auprès
de ses enfants que vivre avec la grand-mère
est un enfer. Caro la soupçonne même de fai-
re exprès de ne pas mourir.
Mani et Dani partent à l’enterrement, où ils
retrouvent deux autres vieux copains, Bine
(Sabine) et Oli (Oliver). Jadis, tous les quatre
étaient inséparables, comme les quatre « an-
gles d’un carré » (comme ils le disent eux-
mêmes). Mais les axes du carré ont tourné.
Il y a d’abord eu Mani/Oli et Dani/Bine, puis
Mani/Bine et Oli/Dani, puis… Oli/Bine et
Dani/Mani. Ces retrouvailles font remon-
ter de vieux conits, de vieilles rancœurs.
Le « changement d’axe » du carré a en effet
conduit à la création d’un couple d’un genre
particulier : celui du frère et de la sœur qui,
depuis qu’Oli et Bine sont partis et se sont
mariés, n’ont pas pu avancer dans leur vie, et
continuent de vivre ensemble dans une rela-
tion de plus en plus morbide et perverse.
Le repas d’anniversaire se poursuit au retour
de l’enterrement. Là, Caro avoue à Dani que
parfois, elle songe à tendre du l de pêche
en haut de l’escalier qui mène aux chambres
; comme ça, quand la grand-mère descendra
la nuit, pour aller aux toilettes, elle tombera,
et ce sera enn terminé. De son côté, Kurt
raconte à Mani dans les moindres détails, et
avec un certain plaisir, ce qui a conduit le
père de Hannes à tuer son ls avant de tenter
de se donner la mort.
Le soir venu, les parents sont de sortie, Dani
et Mani reçoivent Oli et Bine, et toutes les
tensions accumulées au l de cette journée,
mais aussi au l des années, vont exploser.
Il y aura au moins un mort : la grand-mère.
Tuée par qui ? Caro ou Dani ?
Deux coups de feu vont conclure la pièce ;
réminiscences de ceux qui ont tué Hannes ?
Ou tirés par Kurt, sur ses deux enfants, prêts
à consommer leur inceste ?
Le mystère ne sera pas dévoilé.
A chacun sa vérité.
PAGE 3/18 HAMLET EST MORT, DEGRÉ ZÉRO VLADIMIR STEYAERT RÉSUMÉ
Un jour, le comédien allemand Jérôme Veyhl,
avec qui je travaillais sur Huis Clos, me
conseilla vivement de lire hamlet est mort,
gravité zéro d’Ewald Palmetshofer, auteur
autrichien alors inconnu en France, dans
l’idée que je pourrais retrouver dans cette
pièce un univers et des personnages proches
de mes préoccupations artistiques.
Effectivement, à la lecture de cette pièce, il
m’a paru évident que cette écriture donnait
la possibilité d’un fort investissement phy-
sique du jeu des comédiens, une énergie de
plateau, une place à l’émotion, mais aussi au
décalage, me permettant de créer un univers
scénique mêlant musique et vidéo au service
du texte et du jeu.
Ma crainte que cette pièce ne soit qu’une
réécriture “branchée” d’Hamlet ne s’adres-
sant qu’à un public de ns connaisseurs de
Shakespeare et d’Heiner Müller se dissipa ra-
pidement. Bien entendu, il y a des analogies
entre le héros shakespearien et ces anti-héros
autrichiens, l’intrigue débutant par un enter-
rement et se terminant par un carnage mais la
pièce de Palmetshofer est une oeuvre totale-
ment autonome, ne nécessitant pas de savoir
pré-requis, qui puise ses questionnements
existentiels chez Shakespeare et Müller pour
les réenvisager dans notre monde contempo-
rain. Par ailleurs, ce drame familial, où les
non-dits accumulés et la perte de repères dans
un monde régi par la machine-économie vont
mener à une catastrophe, trouve également
ses inspirations aussi bien chez Ibsen que
chez Thomas Bernhard ou Elfriede Jelinek.
Ce texte m’a particulièrement interpellé quant
à sa structure et sa construction dramaturgi-
que mélangeant différents niveaux de tempo-
ralités et de narrations, construction théâtrale
qui n’était pas sans me rappeler le travail que
j’avais effectué sur Débris de Dennis Kelly,
ma première mise en scène.
Cette pièce met en jeu des personnages qui
sont à la fois acteurs et témoins de l’action,
ils jouent et commentent en même temps dif-
férents ashbacks enchâssés. Les discours se
croisent, se tissent, et forment une toile verti-
gineuse de non-dits et de pensées inavouées.
On assiste à un va-et-vient entre des scènes
dialoguées, où la parole est hâtive et contrain-
te par la situation de communication, et des
monologues, où la parole devient poétique et
où la pensée a le temps de s’installer.
Les six personnages se débattent avec des
questionnements existentiels qui font écho
aux miens, et c’est cela qui a créé chez moi
l’envie et la nécessité de monter cette piè-
ce: comment dire l’absurdité et la vanité de
l’existence ainsi que la prise de conscience
de notre condition humaine et sociale. Thé-
matiques fortes et essentielles au travers
d’une écriture étonnante, jamais linéaire ne
manquant pas d’un certain humour noir, sans
jamais tomber pour autant dans le cynisme ni
dans l’ironie.
Alors qu’Hamlet symbolisait les interroga-
tions de l’homme du début du XVIIème siè-
cle, les personnages de Palmetshofer reè-
tent les questionnements des jeunes adultes
d’aujourd’hui.
Ce dont il est question dans hamlet est mort,
gravité zéro, c’est du vide. Vide intime et
vide social lorsque, dans un monde qui n’est
plus dirigé que par la machine-économie, on
se retrouve exclu, privé de toute place, comp-
tant pour rien.
Mani et Dani ont d’ailleurs élaboré toute une
théorie sur la mort de Dieu : Le ciel est devenu
vide, il n’y a plus de Dieu, c’est une machine
qui le remplace et qui décide arbitrairement à
qui elle distribue un numéro. Seuls s’en sor-
tent, sur terre, les êtres qui ont ce numéro,
qui sont l’ «axe des numéros». Seul cet axe
permet d’aller plus loin dans ses ambitions et
d’avoir un avenir.
Et il est clair qu’il n’y a pas de numéro pour
tout le monde !
PAGE 4/18 HAMLET EST MORT, DEGRÉ ZÉRO VLADIMIR STEYAERT NOTE D’INTENTION
Hamlet est mort, gravité zéro nous confronte
à un fait divers : l’homicide qu’un père aurait
commis à l’encontre de ses enfants.
Cet événement est raconté et revécu en direct
par les six protagonistes de la pièce dans une
joute verbale où chacun va donner sa propre
version des faits en tentant de convaincre
l’auditoire.
J’ai donc décidé de transformer le plateau du
théâtre en une véritable scène de «reconsti-
tution» où les différents éléments spatiaux
évoqués dans la pièce seront suggérés : un
banquet d’anniversaire, un cimetière, un sa-
lon de la classe moyenne...
Ainsi, les comédiens navigueront d’un espa-
ce à l’autre, et les spectateurs deviendront en
quelque sorte, enquêteurs et juges de l’action
qui se déroule sous leurs yeux.
Le côté abyssal de la dramaturgie de la pièce
avec différents niveaux de jeu et d’adresses
ainsi qu’une multiplication de points de vue
pousse à trouver des solutions scéniques for-
tes.
L’utilisation de la vidéo me semble indis-
pensable pour rendre lisible cette profusion.
De nombreuses caméras seront présentes
sur scène et pourront tour à tour nous plon-
ger dans l’ambiance d’un docu-ction, met-
tre l’accent sur des détails nous échappant à
première vue, ou encore servir d’appui de jeu
aux comédiens pour s’isoler et raconter leur
propre point de vue.
Le traitement de la vidéo, non systématique,
variera en fonction de l’écriture des scènes.
Elle pourra être aussi bien télévisuelle lors-
que les récits s’apparentent à des témoigna-
ges, que cinématographique en mettant en
avant les non-dits se dégageant de certains
dialogues ou encore onirique lorsque les per-
sonnages partent dans des envolées métaphy-
siques.
Pour renforcer le côté cinématographique de
la pièce, je souhaite également la présence
d’une forte empreinte musicale et sonore se
rapprochant presque d’une bande originale
de lm.
Le travail de la lumière sera également un
appui dramaturgique pour aider à la compré-
hension des changements d’adresses mais
aussi pour créer des atmosphères propres à
chaque espace.
Les six comédiens seront toujours présents
sur scène car ils prennent tous en charge cette
reconstitution.
Ils seront tour à tour acteurs des scènes repré-
sentées, témoins et manipulateurs de l’espace
de jeu ou bien encore des caméras.
Il s’agira de travailler sur la manière dont re-
jouer cette catastrophe affecte leur person-
nage entre distance, empathie et catharsis
en montrant en quoi les non-dits accumulés
avant et pendant ces retrouvailles vont mener
à un déchaînement des passions et des pul-
sions menant à l’horreur dans le nal de la
pièce.
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