Morphosyntaxe
1) qu'appelle t-on un constituant?
Ce sont les éléments constitutifs de la phrase. Il s'agit, en partant de l'unité maximale qu'est la
phrase, de la proposition (sujet+GV) et du syntagme. En deça, on trouve le mot et le morphème.
On détermine ce qu'est un consituant par le test de la commutation.
2) qu'est-ce qu'un syntagme?
C'est un constituant de la phrase de rang intermédiaire, intégré au sein de constituants de rang
supérieur (la phrase ou d'autres syntagmes), et intégrant des constituants de rang inférieur (des
groupes de mots, d'autres syntagmes), sur la base de rapports mutuels étroits entre ces termes.
On distingue syntagme nominal (SN), syntagme prépositionnel (SP), syntagme verbal (SV) et
syntagme adjectval (SA) en fonction de la classe à laquelle apppartient l'élément qui en constiue
le noyau (nom, adjectif, verbe ou préposition, ce noyau est appelé aussi la tête).
A travers une phrase, les différents syntagmes en un coup d'oeil:
2) la commutation et les constituants
il s'agit de substituer à un groupe de mots dans la phrase un élément plus petit qui soit de même
nature que l'élément remplacé:
[le grand chien] [qui boit] est [dans la cuisine].
le grand chien } comme son noyau est un nom, attend donc un paradigme nominal,
donc on commute par un nom: le chat
qui boit } de nature adjectivale, attend donc un paradigme adjectival, donc on
commute par un adjectif: aveugle
dans la cuisine } de nature adverbiale, attend donc un paradigme adverbial, donc on
commute par un adverbe: ici
le chat aveugle est ici.
Combien de constituants en tout? 9 [le][grand][chien][qui][boit][est][dans][la][cuisine]
+ 3 [grand chien][qui boit][dans la cuisine] = 12 constituants
3) en quoi consiste le test de la focalisation?
Ce test permet de reconstituer un constituant par l'usage de la structure c'est.... que
Ce petit chien ronge un os à moelle.
Test de la focalisationc'est un os à moelle que ce petit chien ronge »)
4) qu'appelle t-on l'axe paradigmatique et syntagmatique?
L'axe paradigmatique représente l'axe verticale d'un énoncé. Il commande par exemple toutes
les possibilités de commutations possibles (remplacer un syntagme par un syntagme « plus
court » de même nature) dans un test pour déterminer quels sont les constituants d'une phrase.
L'axe syntagmatique réprésente l'axe horizontale d'un énoncé. Il est régi par les règles
syntaxiques qui veut que les éléments ne peuvent s'enchainer n'importe comment. L'axe
syntagmatique est régi par la notion de valence et par les notions de actants et de circonstants.
5) qu'est-ce que la valence? Rappeler ce que sont les actants et les circonstants.
Développé par Tesnière, la valence concerne principalement les verbes mais aussi quelques noms
et adjectifs. On nomme valence d'un tel terme le nombre d'actants qu'il peut recevoir ou qu'il
doit recevoir pour être saturé, c'est-à-dire fournir un syntagme grammaticalement correct.
le terme d'actants désigne les constituants syntaxiques imposés par la valence de certaines
classes lexicales (comme le verbe principalement, mais aussi le nom, l'adjectif, la
préposition...).
Aux actants imposés par le procès s'opposent les circonstants, qui sont subsidiaires et
déplaçables.
Chaque actant, outre son rôle grammatical (sa fonction), joue un rôle sémantique analogue à
ceux du récit :
* acteur : celui qui agit ;
* agent : celui par qui une action est accomplie ;
* objet patient : ce qui subit l'action ;
* bénéficiaire : celui qui reçoit les résultats de l'action ;
* instrument : ce qui permet l'action.
Ces rôles ne doivent pas être confondus avec les fonctions syntaxiques ; l'acteur n'est pas
forcément le sujet. Par exemple, dans : La pomme est mangée
L'actant la pomme est le sujet mais pas l'acteur.
De même dans « il pleut » (pleuvoir, verbe avalent), il n'y a pas d'actant (aucun acteur ou objet
patient).
6) analyser la phrase suivante en déterminant quels sont les actants et ses
circonstants.
« Jean donne des fleurs à Jacques dans la rue »
Le verbe donner dans cette phrase est trivalent ; il peut être saturé par trois actants, assurant
chacun un rôle et une fonction :
* actant 1 : Jean = acteur = sujet ;
* actant 2 : des fleurs = objet patient = objet direct ;
* actant 3 : Jacques = bénéficiaire = objet indirect.
* circonstant : dans la rue ; celui-ci est subsidiaire et peut être ôté de la phrase.
Bien que trivalent, le verbe donner peut, dans certaines conditions, se passer des actants 2 et
3 : {Je¹} donne {ø²} à {la croix rouge³} ;
{Cela¹} donne {faim²} {ø³} ;
{Il¹} a déjà donné {ø²} {ø³}.
7) qu'appelle t-on un étiquetage morphosyntaxique?
Effectuer l’étiquetage morphosyntaxique d’un texte, consiste à identifier pour chaque mot sa
classe morphosyntaxique à partir de son contexte et de connaissances lexicales. Les étiquettes
morphosyntaxiques sont en majuscules en général.
Chantera
chant – er – a
je chant – ais
1SG.SBJ chant
chantais
chant – ais
chant – FUT – 3SG IPF.IND.1SG chant – IPF.IND1SG/2SG
8) qu'est-ce qu'une phrase pour Chomsky? Rappeler en quoi consiste l'analyse en
constituant immédiat.
Pour Chomsky, une phrase [P] c'est: un groupe nominal [GN] et un groupe verbal [GV]
L'analyse en consitutant immédiat est la consitution de la phrase en arborescence. Le propos de
l'analyse distributionnelle est de rendre compte de l'organisation hiérarchique de la phrase en
l'analysant en sous-ensembles successifs que sont les constituants immédiats, depuis la phrase
jusqu'aux morphèmes: nous sommes donc dans le cadre d'une morphosyntaxe. Pour ce faire, la
procédure relève d'une double opération de segmentation et de commutation, la possibilité de
la seconde venant valider la première.
Cette analyse en constituant immédiat (par exemple voir l'arbre de la question 2) permet
d'identifier des paradigmes de classes distributionnelles, regroupant les éléments pouvant
apparaître dans les mêmes contextes, et donc se substituer les uns les autres. Ces classes se
définissent par des caractéristiques qui relèvent de la place et du contexte dans lequel ils
peuvent apparaître.
Par exemple, reprenons l'arbre de la question 2. Une première tentative de segmentation
avec test de substitution au rang immédiat inférieur à celui de la phrase, montre qu'au
groupe le petit enfant, on peut substituer Pierre, ou encore Mon ami ; que d'autre part au
groupe regardait les gâteaux, on peut subistituer dort ou joue au ballon ; enfin qu'au
groupe avec envie, on peut substituer tranquillement ou tous les jours. A ce premier
niveau, on constate donc que la phrase peut s'analyser en une somme de trois consituants
immédiats: un syntagme nominal le petit enfant, un syntagme verbal regardait les
gâteaux, et un syntagme prépositionnel avec envie. Par les mêmes procédures, on peut
décomposer chacun des syntagmes en unités de rang inférieur, et ainsi de suite, jusqu'aux
unités minimale que sont les morphèmes. Ces opérations donnennt lieu à des réécritures
qui prennent la forme suivante:
P SN1 + SV + SP
SN1 Dét. + GN
SV V + SN2
SP Prép. + N
GN Adj. + N
V Rad. + Dés.
SN2 t. + N
9) qu'est-ce que la représentation en dépendance? Rappeler ce qu'est une relation
anaphorique et un translateur.
Pour Tesnière la phrase c'est avant tout un verbe, soit la structure suivante:
V (S [(A)], [S([A)], [S([A)], [adv.] légende = S:ubstantif, A:djectif
Par exemple le représentation en dépendance de la phrase: il entre dans la maison de son fils.
Un translateur consiste à « transférer un mot
plein d'une catégorie grammaticale dans une
autre catégorie grammaticale, c'est-à-dire à
transformer une espèce de mot en une autre
espèce de mot », le changement de catégorie
entrainant un changement de fonction.
Ici, deux translateurs:
dans (la maison): translateur adverbial
de (son fils): translateur adjectval
« son »: anaphore
Par exemple dans le cas d'un complément du nom:
Le complément « d'Alfred » a un statut
adjectival, au même titre que
« le livre ROUGE »
La relation anaphorique est la relation, d'ordre sémantique, entre un pronom possessif ou un
adjectif possessif et la personne à laquelle il se rapporte:
10) Qu'appelle t-on structure de surface et structure profonde? A quelle autre
notion peut-on les rapprocher?
La structure profonde correspond à l'organisation syntaxique de la phrase à un niveau abstrait,
obtenue à partir d'un ensemble de règles syntaxiques (c'est en quelque sorte un ordre idéal, qui
serait le même pour tous les locuteurs qu'elle que soit la langue parlée) ; la structure de surface
est l'organisation superficielle d'unités qui détermine l'interprétation phonétique et qui renvoie à
la forme physique de l'énon effectif, à sa forme voulue ou perçue. Il n'est pas nécessaire que
la structure profonde et la structure de surface soient identiques. A une structure profonde peut
correspondre plusieurs structures de surface (voix active et passive par exemple).
Cette notion de structure profonde et de structure de surface renvoie à la notion de Tesnière
d'ordre linéaire et d'ordre structural. L'ordre linéaire, qui correspond à celui de la chaine
parlée, et l'ordre structural qui rend compte de l'organisation des mots dans la phrase au moyen
de connexions qui en déterminent la charpente. « Syntaxiquement, la vraie phrase, c'est la
phrase structurale » (Tesnière).
11) qu'appelle t-on mots vides et mots pleins?
Les mots vides sont aussi appelés des mots outils, ce sont des mots grammaticaux qui ne
renvoient à aucune réalité du monde. Ce sont les déterminants, conjonctions, particules, etc.
Les mots pleins sont des mots du lexique, ils renvoient à une réalité du monde. Le verbe, le
nom, l'adjectif et l'adverbe sont des mots pleins, aptes à avoir le statut de noeud (un noeud est
un régissant auquel plusieurs éléments lui sont subordonnés).
12) qu'appelle t-on la grammaticalité et l'acceptabilité?
Grammaticalement correct mais pas acceptable.
Grammaticalité: validité syntaxique d'un énoncé
acceptabilité: pouvoir d'interpréter un énoncé (« le silence vertébral indispose la voie
licite » ne veut rien dire )
13) Faire les tests de commutation et dresser l'arbre de la phrase suivante:
l'enfant qui est revenu de l'école regarde bruyamment son programme télé préféré à
l'étage.
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