recommandations Dépistage du cancer colorectal Le cancer colorectal est le cancer le plus fréquent en Europe, avec une incidence de plus de 430 000 cas et plus de 200 000 décès par an. Les tests de dépistage, basés sur la présence de sang dans les selles (test au guaiac, tests immunologiques), visent à détecter des cancers. Ils sont peu sensibles et doivent être répétés tous les ans. Parmi les examens d’imagerie, la coloscopie optique est la seule à permettre le diagnostic et la résection de lésions précancéreuses (adénomes) et de cancers précoces. Elle représente donc à ce jour l’outil de dépistage le plus complet, le plus efficace, mais également le plus invasif et onéreux. Des tests non invasifs plus performants dans le diagnostic des adénomes (analyse de l’ADN dans les selles et dans le sang) sont en cours de validation et influenceront sans doute un futur programme de dépistage dans notre pays. Rev Med Suisse 2013 ; 9 : 754-7 A. Vonlaufen F.-X. Troillet B. Armenian Screening for colorectal cancer : recommendations Colorectal cancer is Europe’s most frequent malignancy with an annual incidence of more than 430 000 cases and a mortality approaching 50%. Fecal blood tests (guaiac fecal occult blood tests, fecal immunological tests) are primarily designed for early cancer detection. They lack sensitivity and have to be repeated annually to be effective. Optical colonoscopy allows the detection and endoscopic removal of precancerous lesions and early cancer. Hence, it represents the most comprehensive and complete – albeit invasive and expensive – screening tool available to date. More sensitive DNA-based stool and blood tests are currently under evaluation and may have the potential to influence a future screening programme, yet to be implemented in our country. introduction Le cancer colorectal est le cancer le plus fréquent en Europe et représente la deuxième cause de mortalité liée au cancer après le cancer du poumon, avec plus de 200 000 cas rapportés en 2008.1 Des progrès thérapeutiques considérables ont été réalisés ces vingt dernières années dans le traitement des cancers colorectaux, avec l’apparition de nouveaux agents chimiothérapeutiques et biologiques. Etant donné son incidence, sa mortalité et l’accès à des traitements efficaces, le cancer colorectal représente une cible idéale pour un programme de dépistage. Le dépistage vise à détecter une maladie fréquente et traitable dans une population asymptomatique. Un test de dépistage doit donc être acceptable pour le patient, simple, sûr et d’un coût supportable pour la société. Il sera idéalement très sensible (peu de faux négatifs), aura une spécificité élevée (peu de faux positifs) et détectera la maladie à un stade précoce (tableau 1). Une majorité des cancers colorectaux se développe à partir d’adénomes (séquence adénome-carcinome). La tendance naturelle à saigner des adénomes d’une certaine taille et des cancers colorectaux a fait de l’hémoglobine le produit de détection de choix. Il existe, en effet, une corrélation entre la taille et le degré de dysplasie de l’adénome et la quantité de sang perdue par les selles.2 tests fécaux L’hémoglobine fécale s’est imposée pendant des décennies comme marqueur principal pour un test de dépistage. La présence de sang dans les selles peut cependant être physiologique (0,5-1 ml/jour) ou être liée à des conditions autres qu’une néoplasie, notamment des saignements gingivaux ou du tractus gastro-intestinal supérieur, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou l’alimentation.3 tests non invasifs de dépistage Test au guaiac Le test au guaiac (par exemple : Hemoccult) représente le test le meilleur mar- 754 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 avril 2013 10_13_37081.indd 1 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 avril 2013 0 04.04.13 09:27 Tableau 1. Examens de dépistage du cancer colorectal (CCR) et des adénomes avancés (AA) Sang occulte ADN tumoral (selles) ADN tumoral Rectosigmoïdo- Coloscopie Colo-CT (sang) scopie Avantages •Simple •Coût faible •Relativement acceptable •Simple •Relativement acceptable •Sensibilité élevée (CCR) •Sensibilité moyenne (AA) •Simple •Acceptable (prise de sang) •Sensibilité élevée (CCR) •Simple (pas de sédation) •Sensibilité élevée pour le rectosigmoïde •Biopsie/ polypectomie •Sensibilité élevée (AA + CCR) •Biopsie/ polypectomie •Sensible (CCR, polypes 10 mm) •Peu invasif •Sensible (préparation parfaite, mains expertes) Inconvénients •Sensibilité faible •Coloscopie si positif •A répéter 1 x/an •Coloscopie si positif •En cours d’évaluation •Coloscopie si positif •En cours d’évaluation •Examen partiel du côlon •Complications potentielles •Coût (intermédiaire) •Préparation perorale •Examen invasif •Complications potentielles •Coût élevé •Préparation perorale •Coloscopie si positif •Coût élevé •Préparation perorale •Coloscopie si positif •Non remboursé Inconnues •Coût •Intervalle de répétition •Coût •Intervalle de répétition •Sensibilité AA •Sensibilité pour les lésions planes •Expertise en Suisse ché mais aussi le moyen le moins sensible pour la détection de l’hémoglobine. Il a fait l’objet de plusieurs études rando­ misées contrôlées. Dans une cohorte ayant bénéficié d’un dé­ pistage par ce test, les cancers ont été détectés en moyen­ne à un stade plus précoce avec, comme conséquen­ce, une ré­ duction de la mortalité sur treize ans de 33%.4 La sensibilité de ce test pour la détection d’adénomes et de cancers est cependant très basse (11 et 13% respectivement).5 Le test au guaiac détecte l’hème au sein de l’hémoglobine qui résiste au passage du tractus digestif. Le test est basé sur l’activité de pseudoperoxidase de l’hème. L’adjonction d’eau oxygénée diluée permet une réaction colorimétrique avec l’acide guaiaconique provenant de la collecte de résine de l’arbre Guaiacum officinale, originaire d’Amérique latine. La limite de détection des tests au guaiac se situe entre 0,3 et 1 mg d’hémoglobine par gramme de selles. Cette limite est influencée par le temps entre la collecte des selles et la lecture du test. Enfin, le produit de la réaction colorimétrique (couleur bleue) est instable, le test doit donc être lu rapidement.6 Tests immunologiques Les précurseurs des tests immunologiques sont utilisés au Japon depuis 30 ans et aux Etats-Unis depuis une quinzaine d’années. Leur utilité n’a été démontrée que dans une seule étude randomisée contrôlée.7 Les tests immunologiques sont basés sur la détection de la partie protéique (globine) de l’hémoglobine par des anticorps mono ou polyclonaux. Etant donné que la structure de la globine est spécifique à l’homme, il n’y a pas de réaction croisée avec l’hémoglobine alimentaire d’origine animale. La limite de détection des tests immunologiques est de 200 μg Hb/g de selles (0,3 ml de sang par échantillon de selles). Le coût de ce test est sensiblement plus élevé que le test au guaiac. Autres tests fécaux La calprotectine fécale est un marqueur de l’inflammation intestinale intraluminale, utilisé dans la distinction entre les 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 avril 2013 10_13_37081.indd 2 Vidéo-capsule du côlon maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et l’intestin irritable. Il est accessible dans la plupart des laboratoires. Dans une méta-analyse, ce test n’a pas été retenu comme examen de dépistage fiable du cancer colorectal et ne doit donc pas être utilisé à cette fin.8 Les tests fécaux à ADN sont basés sur le principe que des cellules mutées, provenant de lésions précancéreuses, sont excrétées dans les selles. Ces tests utilisent des arrays géné­tiques pour la détection de mutations telles que TP53, K-ras, APC, BAT-26 et BRAF. Une étude récente a montré une sensibilité de 54% pour les adénomes avancés et de 85% pour les cancers.9 La combinaison idéale n’est cependant pas encore établie. Le coût des tests génétiques est élevé et l’intervalle de répétition de ce test n’est pas connu. Tests sanguins Une étude récente a validé un test identifiant l’ADN méthylé dans le plasma. Ce test a montré une sensibilité de 68% pour la détection de cancers colorectaux (spécificité de 89%).10 Un nouveau test sanguin de dépistage multigénique (COLOX) est en cours d’évaluation par l’équipe de gastro­ entérologie du CHUV à Lausanne, en collaboration avec une start-up. Ce test détecte des biomarqueurs de la réponse immunitaire de l’hôte contre la tumeur. Dans une étude pilote, ce test a montré une sensibilité de 67% et une spécificité de 93% dans le dépistage du cancer colorectal.11 examens invasifs de dépistage Rectosigmoïdoscopie Il s’agit d’un examen incomplet, n’examinant pas le côlon droit. Cet examen est utilisé comme examen de dépistage dans les pays anglo-saxons, où sa réalisation peut être confiée à des infirmières spécialisées. Deux études récentes ont montré une réduction de l’incidence (31-33%) et de la mortalité (38-43%) liées au cancer colorectal chez des patients ayant bénéficié de cet examen. Bien qu’il s’agisse là des premières études randomisées contrôlées utilisant Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 avril 2013 755 04.04.13 09:27 des moyens endoscopiques,12,13 le bénéfice de la rectosigmoïdoscopie ne concerne logiquement que les néoplasies du côlon distal et elle ne devrait pas être proposée dans un pays aux standards médicaux élevés tel que la Suisse. Coloscopie Une étude helvétique récente, publiée en 2012, comparant 1912 patients ayant eu une coloscopie à 20 774 témoins sans examen de dépistage, dans une population essentiellement rurale, a permis de démontrer une réduction significative en termes d’incidence du cancer colorectal (OR : 0,31 ; IC 95% : 0,16-0,59) et de mortalité liée à ce cancer (OR : 0,12 ; IC 95% : 0,1-0,93).14 Cette étude revêt une importance toute particulière puisqu’elle a été réalisée dans le contexte sanitaire de notre pays. Elle corrobore les résultats d’autres études cas-témoins ou de cohortes internationales antérieures. A ce jour, il n’existe pas d’étude randomisée contrôlée comparant la coloscopie complète à d’autres moyens de dépistage. De telles études sont en cours de réalisation dans les pays scandinaves, en Espagne et aux Etats-Unis.15 La coloscopie n’est pas exempte de complications (saignement, perforation). Celles-ci sont heureusement rares. De plus, 6-12% des adénomes avancés ( 10 mm) et jus­ qu’à 5% des cancers pourraient échapper à la détection par cette technique.16 Ceci serait dû à des problématiques de préparation et/ou d’examens incomplets ou alors à l’histologie des lésions néoplasiques. En effet, il apparaît que certaines tumeurs du côlon droit emprunteraient une voie de carcinogenèse alternative, telle que la voie de l’adéno­me dentelé. Ces lésions sont généralement planes et recou­ vertes de mucus, ce qui rend leur diagnostic par coloscopie plus ardu.17 Colo-CT Le colo-CT est en cours d’évaluation comme examen de dépistage. Il peut être proposé à des patients qui ne souhaitent pas la coloscopie optique ou chez qui une coloscopie complète n’a pu être menée à bien pour des raisons techniques. Des études récentes montrent que 90% des polypes 10 mm pourraient être identifiés par cet examen. On ignore la performance de cet examen dans le diagnostic des adénomes plans. Par ailleurs, le colo-CT nécessite une préparation similaire à la coloscopie. En cas de détection de polypes, une deuxième préparation pour une coloscopie optique sera nécessaire. Enfin, on notera la problématique de l’irradiation liée à l’examen et de la mise en évidence de lésions extra-digestives asymptomatiques (incidentalomes) susceptibles de générer des investigations complémentaires.18 Examen par vidéo-capsule du côlon Cet examen a été comparé à la coloscopie dans une étude multicentrique européenne, portant sur 117 patients.19 La sensibilité et la spécificité pour le diagnostic de poly­ pes de 6 mm étaient de 84 et 64%, de 88 et de 95% pour les lésions de 10 mm. L’examen par vidéo-capsule du côlon est tributaire d’une préparation parfaite du côlon. Il ne peut actuellement être recommandé comme examen de dépistage puisqu’il n’est, en aucun cas, remboursé par les caisses. 756 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 avril 2013 10_13_37081.indd 3 cas spéciaux : surveillance En comparaison à la population générale, le risque de développer un cancer colorectal est approximativement multiplié par deux si le patient est affilié à un parent de premier degré, ayant souffert d’un cancer colorectal à l’âge de plus de 60 ans. Dans le cas où ce cancer s’est déclaré avant 60 ans ou en présence de plusieurs cas familiaux, ce risque est augmenté d’un facteur 4. Dans ces différentes situations, il est recommandé d’effectuer une coloscopie au minimum dix ans avant l’âge du plus jeune parent ayant présenté un cancer colorectal. Les cancers héréditaires du côlon ( 10% de tous les can­cers du côlon), tels que la polypose familiale héréditaire ou le syndrome de Lynch (HNPCC), feront partie d’une catégorie de surveillance précoce particulière. Le diagnostic de syndrome HNPCC est basé sur les critères d’Amsterdam et les guidelines de Bethesda et dépasse le cadre de cet article.20 Les patients atteints d’une colite chronique (rectocolite hémorragique ou colite type Crohn) bénéficieront d’une coloscopie de surveillance annuelle après huit ans d’évolution de la maladie en cas de pancolite et après quinze ans en cas de colite gauche. conclusion La mortalité liée au cancer colorectal a diminué de 30% entre 1990 et 2005. Cette diminution est liée à la conjonction de plusieurs facteurs tels que l’utilisation d’examens efficaces de dépistage et l’amélioration des traitements. Il est envisageable que la généralisation de la prise d’aspirine dans la prévention des maladies cardiovasculaires joue également un rôle.21 De nombreux pays européens ont adopté des program­ mes de dépistage pour le cancer colorectal à partir de l’âge de 50 ans, associant le plus souvent un test de recherche de sang occulte à une coloscopie en cas de résultat positif. L’Allemagne a opté pour un programme de dépistage par coloscopie optique à partir de 55 ans. Les résultats sont encourageants en termes de réduction de la mortalité liée au cancer colorectal, mais le programme est suivi par moins de 10% de la population ayant droit à cette prestation.22 En Suisse, il n’existe toujours pas de stratégie officielle de dépistage, mais des projets pilotes sont en cours d’élaboration dans certaines régions, notamment dans le canton de Vaud.11 La problématique de l’absence de prise en charge d’un examen de dépistage par l’assurance-maladie demeure donc pour l’instant entière. Dans la pratique gastroentérologique générale, nous constatons une augmentation des coloscopies de dépistage pur ainsi qu’un recours plus facile à la coloscopie chez des patients de 50 ans présentant une symptomatologie gastrointestinale chronique (ballonnements, troubles du transit). Il est évident que la coloscopie devient plus acceptable pour le patient grâce aux nouvelles techniques de sédation (Pro­ pofol), mais aussi à la perspective d’un intervalle prolongé sans dépistage (dix ans) en cas d’examen négatif. Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec cet article. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 avril 2013 0 04.04.13 09:27 Adresse Implications pratiques > Etant donné sa prévalence, son agressivité et l’accès à des traitements efficaces, le cancer colorectal représente – à l’instar du cancer du sein ou de la prostate – une cible de choix pour un programme de dépistage > En Suisse, il n’existe pas de stratégie officielle de dépistage Drs Alain Vonlaufen, François-Xavier Troillet et Berj Armenian Service de gastroentérologie Hôpital de la Tour 3, avenue J.-D. Maillard, 1217 Meyrin/Genève [email protected] [email protected] [email protected] du cancer colorectal > Les tests de recherche de sang occulte dans les selles sont peu spécifiques pour le dépistage de lésions précancéreuses (adénomes) > La coloscopie reste à ce jour l’examen de dépistage le plus performant. Des tests non invasifs, basés sur la recherche de mutations génétiques dans le sang et dans les selles, sont en cours de validation et paraissent prometteurs Bibliographie 1 Ferlay J, Shin HR, Bray F, et al. GLOBOCAN 2008, cancer incidence and mortality worldwide : IARC cancer base No. 10 (Internet). Lyon, France : International Agency for Research on Cancer. 2010 : Available at : www. globocan.iarc.fr. Accessed February 6, 2013. 2 Ciatto S, Martinelli F, Castiglione G, et al. Association of FOBT-assessed faecal HB content with colonic lesions detected in the Florence screening programme. Br J Cancer 2007;96:218-21. 3 Moore RA, Derry S, McQuay HJ. Faecal blood loss with aspirin, nonsteroidal anti-inflammatory drugs and cyclo-oxygenase-2 selective inhibitors : Systematic review of randomized trials using autologous chromium-labelled erythrocytes. Arthritis Res Ther 2008;10:1-9. 4 Mandel JS, Bond JH, Church TR, et al. 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