• N°71 • INDUSTRIES - OCTOBRE 2001 PAG E 15
CAHIER INDUSTRIES
Signe positif
pour investir à
l’étranger :
l’augmentation
du pouvoir
d’achat.
Ne pas improviser son départ. Exemple : même si
l’Australie est considérée comme une destination assez facile,
il faut savoir que le taux de survie à la première année des
« small » et « medium entreprises » (nos PME) est de 33,36 %,
contre 50 % en France. Et dans le cas des franchises, ce
chiffre peut atteindre 76,5 %. La clef de la réussite : des
préparatifs très minutieux.
S’entourer de conseils. Préparez soigneusement votre
démarche depuis la France avec des partenaires tels que le
CFCE, les DRCE, les CCI, les CCE (conseillers du commerce
extérieur). Contactez également les services de l’ambassade
du pays sélectionné ; l’Economic Developpement Board
singapourien possède notamment un bureau à Paris. Avec le
CFME-Actim (devenu Ubifrance depuis le 1er octobre),
participez aux salons professionnels à l’étranger. Pour réaliser
vos études de marché, vous ne manquerez pas d’utiliser les
moyens mis à votre disposition par les PEE, spécialistes de la
première approche, ainsi que les chambres franco-étrangères
de commerce et d’industrie. A Sydney, ce dispositif, complété
par l’action d’un consultant français, BMD, permet de pallier
très efficacement les distances. N’oubliez pas de surfer sur
internet avant d’attaquer le Pacifique. Pensez aussi au
portage, toutefois réservé aux entreprises ayant déjà une
première expérience à l’international.
Partir en missions de prospection. Le moment est venu
de vous rendre sur place. Contactez les organismes qui
peuvent vous fournir des études sectorielles approfondies
(PEE, chambres de commerce, consultants, Medef
international). Au besoin, partez avec eux dans le cadre
de voyages organisés. « Les missions de prospection ne
se résument plus à quelques déjeuners plantureux et
soirées au théâtre. Aujourd’hui, on propose des missions
de confirmation qui ont beaucoup plus d’impact », souligne
Christophe Duday, à la French Australian Chamber of
Commerce and Industry, qui développe des prestations
intéressantes pour le compte des PME françaises :
prospection, démonstration d’échantillons de produits…
Faire preuve de patience. Prévoyez au moins six mois
pour initier un courant d’affaires. Cela représente des frais, et
suppose de choisir qui vous représentera sur place. Expatrier
un salarié ? Embaucher un représentant local ? Toutes les
solutions existent, et présentent avantages et inconvénients,
selon les pays. A première vue, envoyer un Français peut
paraître plus sûr mais choisir un local peut quelquefois faciliter
les démarches. Reprendre une entreprise, s’associer à un
partenaire dans le cadre d’une « joint-venture » peut s’avérer
parfois plus judicieux que de créer sa propre entreprise.
Un cédant ou un associé polonais vous ouvrira toujours
des portes que vous n’auriez pu ouvrir seul. Autre avantage :
il vous mettra en relation avec ses clients.
Enfin, faut-il faire appel à un consultant ? La réponse
sera souvent oui.
générale, l’environnement économique, politique
et juridique du pays pèse lourd dans les choix
d’implantation. L’Australie est un des marchés les
plus attractifs et les plus sûrs de la région Asie-
Pacifique : un cadre politique et juridique anglo-
saxon particulièrement favorable, une conjoncture
qui l’est également et la présence massive de ténors
de l’économie française qui font que le stock d’in-
vestissements français est l’un des plus importants
d’Asie.
A Singapour, le gouvernement favorise activement
les investissements étrangers : ici, on crée son entre-
prise en trois jours, et on peut obtenir d’importantes
subventions selon le secteur et le type d’activité.
«L’économie singapourienne est capable de monter
en gamme et rebondir très rapidement suite à
un choc. Ces
atouts s’expli-
quent notam-
ment par la
politique éco-
nomique très
proactive du
gouvernement, qui a une vision à long terme et des
marges de manœuvre importantes, contrairement à
d’autres pays de la région », observe Didier Janci, res-
ponsable du PEE à Singapour.
Même constat pour la République tchèque : la situa-
tion politique et économique est stabilisée, la mon-
naie (couronne) tchèque se porte bien, l’inflation est
maîtrisée et le pouvoir d’achat augmente. Pour sa
part, la Pologne « a dû montrer patte blanche pour
gagner son ticket d’entrée dans l’Union européenne,
indique Michel Marbot, président de Danuta, leader
des pâtes alimentaires en Pologne, elle allie désor-
Choisir des pays
stables
mais stabilité politico-économique et cadre juridique
fiable ».
Quant au Maroc, il bénéficie d’une action très forte
du gouvernement français pour encourager les PME
à investir sur place, saluant par là-même les efforts
accomplis par le pays dans la modernisation de ses
structures économiques et institutionnelles.
Encore faut-il choisir le bon moment pour s’implan-
ter. En République tchèque, les Français arrivent quel-
quefois un peu tard, après les Anglais, les Hollandais
ou les Allemands. Résultat : beaucoup de places sont
déjà prises.
F. P.-C., L. A.-G. et J. T.-P
Petit guide de la première approche
I. SIMON/SIPA PRESS