CELA NE COÛTE PAS UN SOU….DE SOURIRE !
« Ah ! si j'étais riche », j'aiderais tous les malheureux du monde ! Ah ! si j'avais du temps, je
m'arrêterais pour écouter et encourager tous ceux qui n'en peuvent plus ! Ah ! si j'étais en forme je
passerais du temps auprès de ceux qui sont isolés par l’âge ou la maladie ! Ah ! si….si….
Voici un moyen qui ne coûte même pas un sou, qui ne prendra pas une minute de votre
précieux temps et qui fait un bien fou autant à celui qui le donne qu’à celui qui le reçoit : le sourire.
Vous êtes dans une salle d'attente, un magasin, dans la rue. Un autre regard croise le vôtre,
souriez et voilà que votre visage ouvert, amical appelle en retour un sourire sur le visage de l'autre.
Celui à qui vous avez souri gardera la trace de ce sourire sur ses lèvres et un autre, le rencontrant,
sourira à son tour. Nous pouvons ainsi, tous les jours déclencher une chaîne de sourires. Et cela va
dans les deux sens : le sourire que je perçois sur le visage de l’autre s’accomplit une seconde fois sur
le mien.
Une ritournelle anglaise dit bien cela. Traduite en français, on perd les rimes et c’est moins
joli !
Smile Souriez
a while un peu
And while et tandis que
You smile vous souriez
Another smiles un autre sourit
And there are miles et il y a des kilomètres
And miles et des kilomètres
Of smiles de sourires
And life is worth while et la vie vaut la peine d’être vécue
Because you smile parce que tu souris
Le sourire, ça se partage et ça se transmet comme la lumière pascale.
Le sourire précède le bonjour, il se glisse dans la poignée de main, il illumine la parole. Il
enchante la voix, il ouvre l’oreille à l’écoute. Au téléphone le sourire s’entend. Quand le sourire, cette
lumineuse composition charnelle accompagne nos échanges, nous pouvons compter sur lui pour
désamorcer tout mouvement d’agressivité.
Il ne s’agit pas du sourire « ouistiti » demandé par le photographe. En une seconde tout le
monde relève les zygomatiques et montre les dents. Comme s’il suffisait d’écarter les lèvres et de
montrer les dents pour que cet effort mérite le nom de sourire.
Le vrai sourire traduit une joie intérieure. Comme tout ce qui touche à la vie intérieure le verbe
sourire, comme le verbe aimer ne supporte pas l’impératif. Le sourire « ouistiti » peut se faire sur
commande, mais pas le vrai sourire. Le vrai sourire, toujours au bord des lèvres, prêt à se donner ou à
se recevoir, se nourrit de l’attention émerveillée à la vie comme elle va. Ceux qui sont habités par ce
sourire intérieur vont à la rencontre de tout être vivant, prêts à l’heureuse surprise que réserve la vie à
qui l’accueille comme elle vient.
Ce sourire-là commence lentement. Comme une fleur, on le voit éclore avant de prendre
forme. Il réchauffe le corps tout entier, comme une sève qui monte pour illuminer le regard et
« transfigurer » le visage. Il y demeure assez longtemps pour assurer que rien de fâcheux ne peut
nous arriver. Ce sourire-là s’estompe avec une secrète nostalgie, mais sans jamais tout-à-fait
disparaître. Autre chose est de dire d’une personne qu’elle sourit (un acte) ou qu’elle a toujours le
sourire (une attitude) et de dire qu’elle est souriante. Cela veut bien dire que le sourire fait partie de
son être. Eric Berne nous dit que ce sourire ne se trouve égalé que chez une mère souriant à son
enfant et sur le visage de certaines personnes ouvertes.
Des chercheurs en relations humaines ont découvert que les gens qui sont habités par ce
sourire rayonnant ont cinq fois plus de chance d’être heureux, de vivre harmonieusement avec les
autres et ….de vivre plus vieux ! Le sourire : une fontaine de jouvence ?