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3. Un partage de la valeur ajoutée favorable aux entreprises est-il la garantie d’un
niveau élevé d’investissement ?
3 – Au-delà du P.I.B.
Après avoir lu les extraits proposés, répondez aux questions.
L'État du monde, publication annuelle, éd. La Découverte (Francisco Vergara)
L'état du monde indique désormais dans ses pages et dans ses tableaux statistiques " le niveau
de "développement humain" de chaque pays, mesuré par l'indicateur de développement
humain (IDH). Ce nouvel indicateur composite est calculé chaque année, depuis 1990, par le
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Une telle initiative est venue du fait que l'indicateur de développement le plus couramment
utilisé, le produit intérieur brut (PIB) par habitant, calculé au taux de change du marché, est,
dans de nombreux cas, une très mauvaise mesure du niveau de bien-être atteint. Par exemple,
l'Arabie saoudite, avec 7 040 dollars par habitant en 1992, ne comptait pas moins de 35,9%
d'analphabètes dans sa population adulte et présentait un taux de mortalité infantile de 31‰.
L'île Maurice, dont le PIB par habitant atteint 40% de celui de l'Arabie saoudite, semble
néanmoins avoir un développement "humain" plus élevé ; elle ne compte que 14%
d'analphabètes et le taux de mortalité infantile y est trois fois moindre (20 ‰).
Dans l'idéal, l'indicateur de "développement humain" devrait pouvoir tenir compte de
nombreux facteurs.
Le PNUD a préféré ne retenir que trois éléments pour construire son indice : le niveau de
santé, représenté par l'espérance de vie à la naissance ; le niveau d'instruction, représenté par
le taux d'alphabétisation des adultes et le nombre moyen d'années d'études (avec une
pondération de deux tiers pour le premier et d'un tiers pour le second) ; et enfin le revenu
représenté par le PIB par habitant après une double transformation tenant compte de la
différence de pouvoir d'achat existant d'un pays à l'autre et du fait que le revenu n'augmente
pas le bien-être d'une manière linéaire (lorsqu'on passe de 1 000 à 2 000 dollars de revenu
annuel par habitant, le bien-être augmente beaucoup plus que lorsqu'on passe de 14 000 à 15
000 dollars).
Dans un premier temps, chacun de ces facteurs (espérance de vie à la naissance, niveau
d'instruction et revenu) est exprimé sur une échelle allant de 0 à 1. Le "0" signifie que le pays
concerné est doté du maximum observable concernant la variable en question, tandis que le
"1" correspond à la plus faible valeur observable. En matière d'espérance de vie à la
naissance, par exemple, la valeur la plus élevée observée est celle du Japon (78,6 années), la
plus faible est celle de la Sierra Léone (42 années). Un pays comme le Maroc, avec 62 années
d'espérance de vie, aurait, dans l'échelle allant de 0 à 1, un indice 0,45 [(78,6 - 62) : (78,6 -
42) = 0,45] ; le Japon, avec ses 78,6 années d'espérance de vie, aurait un niveau 0 [(78,6 -
78,6) : (78,6 - 42) = 0].
Le même calcul est réalisé pour l'indicateur de niveau d'instruction et pour l'indicateur de
niveau de revenu. Dans une seconde étape, on effectue la moyenne des trois chiffres ainsi
obtenus, que l'on soustrait du chiffre 1. On obtient ainsi l'indice composite de développement
humain. On aboutit pour le Japon à un IDH de 0,929 et pour le Maroc de 0,549. Par ce
moyen, il est possible d'opérer un classement de tous les pays
Extraits du rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du
progrès social (Joseph Stiglitz, Amartya Sen, Jean-paul Fitoussi)
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