Rester sage Un projet théâtral de la Compagnie Oculus adapté du roman d'Arnaud Dudek Lecture/Rencontre avec l'auteur le vendredi 28 février à 19h30 à ''La Boîte à Livres'' à Tours Sorties de résidence le mercredi 12 mars à 20h30 et le jeudi 13 mars à 11h au centre culturel de Château-Renault Table des matières 1. Synopsis............................................................................................................................................ 3 2. Naissance du projet...................................................................................................................... 4 3. Note d’intention............................................................................................................................. 5 4. Scénographie, lumière et son................................................................................................... 7 5. La Compagnie Oculus.................................................................................................................. 8 6. L’auteur............................................................................................................................................. 9 7. L’équipe.......................................................................................................................................... 10 8. Contact............................................................................................................................................ 11 2 1. Synopsis Martin a 32 ans. Il a une petite amie et un emploi, donc tout ce qu'il faut pour réussir sa vie. Mais voilà que Martin perd tout. Un matin, il décide de prendre son sac à dos, y introduit un marteau, et fonce au volant de sa vieille Opel Corsa se présenter chez son ancien patron. Pour quoi faire exactement ? Lui-même ne le sait pas bien. Un marteau dans un sac, vraiment ? Nous suivons Martin dans un dédale de situations et de personnages. De souvenirs aussi. Car Martin retrouve son ami d'enfance. Ils évoquent ensemble (ou chacun de leur côté) leurs quatre cents coups. Mais aussi Cathy, la mère de Martin. La folie et la mort s'invitent alors dans la discussion, les blessures d'avant rejoignent celles, plus sourdes, de maintenant. À la tombée du jour, ils concluent que leur vie n'est pas vraiment fabuleuse et qu'il faudrait faire quelque chose... Mais quoi ? 3 2. Naissance du projet Ma compagne est libraire. En janvier 2012, elle lit Rester Sage à sa sortie, et le pose sur mon bureau en me le conseillant. Dès ma première lecture, j'ai été séduit par l'écriture d'Arnaud Dudek, par son oralité. Je me suis alors dit : « Voilà des mots qui auraient tout à fait leur place sur un plateau de théâtre, ils semblent fait pour ça ». Ceci dit, je suis à ce moment impliqué dans divers projets en tant que comédien et n'ai pas le temps d'en entamer un autre en tant que porteur. Cela reste donc dans un coin de ma tête. Dix-huit mois plus tard, en juin 2013, je quitte la Belgique pour revenir dans la Touraine qui m'a vu grandir. Au cours de mon déménagement de Bruxelles, je mets de côté Rester Sage et dès mon arrivée en Touraine, je le relis. Cette seconde lecture est l'occasion pour moi de confronter mes premières impressions. Quelle joie de relire le roman, cette fois non plus en tant que simple lecteur, mais avec l’œil du théâtre, et de voir confirmer mes intuitions : l'écriture me plaît, il semble tout à fait possible de dire ce texte à deux voix, et les thèmes traités m'intéressent plus que jamais. Dans la foulée et convaincu, je contacte Audrey pour lui demander de lire Rester Sage, lui ayant déjà fait part du projet juste avant de quitter Bruxelles. Dans le même temps, je cherche à entrer en contact avec l'auteur. Je lui envoie un message et croise les doigts en espérant qu'il me réponde. Il faut parfois de la chance : j'ai celle de tomber sur un auteur disponible, ouvert et curieux. Il me répond dans la journée, m'écrivant qu'il est enchanté de l'idée, qu'il est ouvert à tout. Deux semaines plus tard, nous nous rencontrons pour en discuter de vive voix : le projet est lancé. 4 3. Note d’intention Tout commence par le titre du roman. Avec lequel nous avons un lien personnel. Nous avons tous les deux suivi des études supérieures ''sages'' : la traduction pour Audrey, un cursus d’ingénieur pour moi. Puis, nous avons tout abandonné pour nous lancer dans une formation professionnelle de comédien. Nous n’avons jamais regretté nos choix, mais force est de constater que nous ne sommes pas ''restés sages''. Ensuite nous faisons la rencontre de Martin. Martin vient de perdre son travail. Depuis quelques années, le monde du travail est pour Audrey et moi un de nos sujets de prédilection au théâtre. Ce monde du travail, qui de jour en jour change, se délite, se transforme, et perd tant de gens. Cela nous pose beaucoup de questions. Pas une journée sans que la télévision ou la radio n’aborde le sujet. Pas une journée sans qu'un proche ne nous parle de son boulot, en bien ou en mal. Nous avons le sentiment d'appartenir à cette génération comprise entre celle de nos parents, qui fût une des dernières à vivre le plein emploi et sa sécurité, et celle de nos petits frères, que le management nomme « la génération Y » et pour qui le travail n'est plus une valeur digne de confiance. Nous, nous sommes entre les deux : le travail a clairement une importance, un poids déterminant chez nous, mais pourtant dès le départ nous n'étions pas dans la configuration de relative confiance vécue par nos parents. Rester Sage, en toile de fond, parle sans cesse du travail, comme élément déterminant d'une vie. « Le plus terrible dans l'histoire, c'est que (...) perdre son emploi paraît plus grave que perdre la vie. » « En quelque mois, Muir t'as refusé sans raison plusieurs demandes de congé. Il t'a fait revenir un samedi pour boucler un rapport de trente pages qui a fini à la déchiqueteuse. Il t'a muté dans un bureau sans fenêtre. (...) Petite baisse de moral en ce moment. Un Tranxène par jour. » 5 Et puis Martin a notre âge. Ses doutes, ses questions et ses choix sont aussi les nôtres. La trentaine a ceci de particulier que, pour la première fois de sa vie, on se retourne sur la décennie qui vient de passer pour en faire une sorte de bilan. Notre première décennie (de 0 à 10 ans) est vécue de façon presque inconsciente, nous sommes dans le cocon parental, nous opérons peu de choix. La seconde (de 10 à 20 ans) se déroule toujours dans le cocon familial, nos vies ont à peu près le même cadre que celles de nos camarades, nos choix ne sont pas à assumer seuls. A 20 ans, on commence à être un adulte indépendant (et encore). On opère alors des choix, on affirme des voies, on emprunte certains chemins plutôt que d'autres. Alors pour la première fois, à 30 ans, on se retourne. Puis on regarde loin devant. Ces deux mouvements contraires entraînent des questions, pas forcément angoissantes, mais qui ne trouvent pas leur réponse immédiate, et pour certaines d'entre elles ne la trouveront d'ailleurs sans doute jamais. On se demande de quoi on a envie de remplir sa vie, on se retrouve face à des choix, souvent déterminants. On confronte nos rêves aux réalités de la vie, on prend conscience qu'on n'aura plus jamais vingt ans. Chacun de nous a vécu ces questionnements et les vit encore, à tout âge. Enfin, Martin partage notre ici et notre maintenant. Un monde aux valeurs vacillantes. Dans Rester Sage, le travail n'est pas la seule valeur traditionnelle à sembler bien fragile. Martin plonge dans son passé, questionne son enfance, pense à sa mère, repense à son couple. Martin est dans un monde où rien ne semble acquis, où tout peut se perdre rapidement, où rien n'est sûr, et où la pression sociale et la folie se côtoient. Un monde où le respect des valeurs d'antan ne donne plus l'assurance d'une vie stable. Le couple, la famille, le travail, tout est vacillant. Comment tracer un chemin, quand on perd le fil, si rien n'est fixe à l'horizon ? Mais Rester Sage ne dresse jamais un constat noir et fataliste. Surtout pas. Avec l'écriture d'Arnaud Dudek, tout est prétexte à sourire et à rire. Nous désirons monter ce texte car il nous parle, avec simplicité et humour, de cette grande question que nous nous posons tous, et souvent : ''Qu’est-ce que réussir sa vie ?'' 6 4. Scénographie, lumière et son Scénographie « Rester Sage » multiplie sans cesse les lieux, les ambiances et les époques. L’écriture d’Arnaud Dudek trouve sa force dans sa puissance évocatrice et nécessite un imaginaire dans lequel se déployer. Le pari de l’adaptation théâtrale repose dans la création d’un terrain de jeu favorable au déploiement de l’imaginaire du spectateur. Un plateau nu (l’espace vide cher à Peter Brook) permet de se concentrer sur la narration, de créer de nouveaux espaces mentaux et de donner de la liberté au spectateur, plutôt que de l’étouffer en figurant les choses. Inviter le spectateur à imaginer, plutôt qu’à simplement voir, le met dans une position plus active. Le degré d'imagination que le spectateur entretient avec une histoire définit son degré d'implication dans celle-ci : c’est la ligne conductrice de notre projet et en découlent la scénographie, le jeu d’acteur, la lumière et le son. Nous pensons alors à l’esthétique du one-man-show. Dans un one-man-show, pas de réelle scénographie autre que, la plupart du temps, un plateau nu. Travail de lumière, travail sonore, et surtout travail d'acteur. Tout est raconté par l'acteur, tout est imaginé par le spectateur. Nous partons de cette idée de représentation où tout est raconté. L’écriture du roman, très orale, et brossant des portraits à la manière des impressionnistes, touche par touche, nous place dans l’univers du conte moderne. Ce sont donc deux narrateurs que nous avons sur scène plutôt que deux personnages. Deux narrateurs, qui présentent les personnages, qui racontent l'histoire, qui dessinent et peignent les décors avec les mots de l'auteur plus qu'avec les éléments du scénographe. Lumière La lumière fait office de scénographie, aidant à créer des espaces réels mais surtout mentaux. Partant du plateau nu et prenant en compte les nombreux lieux et époques évoqués par Rester Sage, nous faisons de la lumière un outil primordial pour porter le regard du spectateur et soutenir son imaginaire. Son Une chanson, un morceau, est parfois utilisé pour peindre une époque, une ambiance, une émotion, ou bien se trouver en contrepoint de l'action en cours. 7 5. La Compagnie Oculus Oculus signifie ''œil" en latin. Un oculus est également une ouverture de forme circulaire pratiquée dans un mur, par laquelle le regard passe pour voir ailleurs. Créée à Tours en septembre 2013, sous l’impulsion de Julien Pillot, la Compagnie Oculus souhaite voir le théâtre comme un œil, comme une lucarne sur le monde. Elle désire également mettre le public au centre du processus artistique, et pas seulement à la fin. ''Rester Sage'' est le premier projet de la Compagnie Oculus. Une première étape de travail (octobre 2013) a abouti à une lecture théâtralisée d'une partie du roman, afin de confronter la matière au public, deux soirs de suite. Public et artistes, face à un travail en cours, ont pu débattre ensemble, se questionner, discuter. La compagnie sera en résidence au centre culturel de Château-Renault du 24 février au 14 mars 2014 et donnera deux présentations de ''sortie de résidence''. Présentations de ''sortie de résidence'' le mercredi 12 mars à 20h30, et le jeudi 13 mars à 11h au Centre Culturel de Château-Renault 8 6. L’auteur Arnaud Dudek, né à Nancy en 1979, est un garçon discret. Il a fait ses classes dans des revues littéraires, notamment Les Refusés et Décapage. Son premier roman, Rester Sage (janvier 2012, Alma éditeur) a fait partie de la sélection finale du Goncourt du premier roman et du prix Méditerranée des lycéens. Le second, Les fuyants (août 2013, Alma éditeur), est sélectionné pour le prix des lycéens et apprentis de Bourgogne, et figure dans la sélection des trente romans de la rentrée littéraire FNAC. Titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, il travaille à l’université de Bourgogne. Il est également co-directeur des rencontres littéraires AlternaLivres (Cuisery, Bourgogne). Autoportrait (extrait) « […] Je m'appelle Arnaud et j'aurai bientôt trente-trois ans. Je n'appartiens plus à la génération des débutants, des minots, des espoirs : à présent j'ai un âge de retraite sportive. Oh je sais, ça arrive à des gens très bien, de vieillir. Mais faut-il pour autant l'accepter comme tout le monde ? Sermonner les gamins qui ont fait tomber leur ballon dans mon jardin ? Carafer le vin ? […] Moi je consens à vieillir mais j'essaie de lutter. À ma manière. L'émerveillement est ma bouffée d'oxygène. Vieillir oui, mais en laissant fondre des bonbons sous ma langue. [...] » Tout part du plaisir que nous avons eu à découvrir l'écriture d'Arnaud Dudek. Il nous semblait donc naturel de commencer par le rencontrer. Nous nous sommes vus à plusieurs reprises et maintenons un contact régulier avec lui. Il soutient le projet avec enthousiasme. Nous avons le plaisir de l'inviter à une rencontre organisée à la librairie ''La Boîte à Livres'', à Tours, le vendredi 28 février. Nous lirons quelques extraits de Rester Sage en sa présence et donnerons l'occasion au public de le rencontrer et de lui poser des questions. Lecture/Rencontre avec Arnaud Dudek le vendredi 28 février à 19h30 à ''La Boîte à Livres'', à Tours 9 7. L’équipe Julien Pillot Julien est né en 1980 et a grandi à Tours. Après avoir obtenu un diplôme d'ingénieur télécommunications en Bretagne et commencé un doctorat de mathématiques à Édimbourg (Écosse), Julien abandonne les sciences pour s'orienter vers le théâtre. Il est admis en 2005 à l’INSAS (Bruxelles), d'où il sort en 2009 diplômé avec Grande Distinction. Il travaille alors sur divers projets en Belgique, tant au cinéma qu'au théâtre, ne cessant de découvrir la complémentarité des deux domaines et d'y goûter avec bonheur. Au théâtre, il se forme pendant une année aux techniques d'improvisation au sein de la Ligue d'Impro Professionnelle de Belgique et est un des membres fondateurs de la compagnie Rafistole Théâtre avec qui il joue dans L'Oiseau Vert, adapté de Carlo Gozzi (plus de cent représentations en Belgique et en France). Il a également joué sous la direction de Michel Dezoteux (Les Trois Sœurs de Tchekhov, joué à Bruxelles, Liège et Nancy), dans Petit Émir, un texte de Marie Vaiana adapté du Petit Prince (représentations en Belgique et en Guyane), et en tournée belge avec Le Sabotage Amoureux, de Nothomb, adapté et mis en scène par C. Delmotte auprès de qui il a également fait sa première expérience d'assistanat à la mise en scène (Tout ce que je serai d'Alan Ball) au Théâtre des Martyrs (Bruxelles). En 2013, il rentre en Touraine, crée la Compagnie Oculus à Tours et se lance dans un second projet autour du Bar sous la Mer de S. Benni. Audrey Dero Après une licence en traduction, Audrey intègre l’INSAS, section jeu d’acteur, d’où elle sort diplômée en 2009. A sa sortie, elle part travailler quelques mois à Lyon dans un spectacle de marionnettes et revient en Belgique pour jouer l’adaptation de la bande-dessinée Sambre d’Yslaire, à la Citadelle de Namur (mise en scène: Jacques Neefs). Parallèlement à son travail de comédienne, elle s’intéresse particulièrement au théâtre d’objets et au théâtre visuel. En 2010, elle crée l’asbl Pudding: l’objectif est d’envisager un théâtre hors des murs, dans des lieux non théâtraux. Elle participe au spectacle La petite fille d’Émilie Maréchal au Théâtre Océan Nord (Bruxelles), et travaille à La Bellone (Bruxelles) sur le spectacle Le dictateur d’Émilie Maréchal. En 2013, elle coordonne le projet de quartier Pavé Papier Ciseau aux Halles de Schaerbeek (Bruxelles) avec Marie-Ghislaine Losseau, et participe aux déambulations des marionnettes créées suite aux ateliers. Depuis 2012, elle présente régulièrement des petites formes mêlant objets et récits, dans le cadre d’heures du conte en bibliothèques. 10 8. Contact Compagnie Oculus 49 rue Couvrat-Desvergnes 37000 Tours SIREN : 798 183 349 SIRET : 798 183 349 00017 Licence d'entrepreneur du spectacle : 2-1071216 Porteur du projet : Julien Pillot – 06 12 80 77 95 – [email protected] 11