Atelier A2 : Le climat pour entrainer la biodiversité, quels enseignements tirer de cet enjeu au sein du monde économique ? Note de synthèse Intervenants : Grégoire Cousté – FIR, Alain Grandjean – Carbone 4, Stéphane Hallaire – Reforest’action, Claire Tutenuit – EPE, Hélène Valade – Suez Environnement. Animation : ORÉE, Hélène Leriche Cet atelier, construit par Hélène Leriche de l’association ORÉE et Isabelle Cadart de l’Onema avait pour but de questionner les enseignements que l’on peut tirer de la réappropriation des questions du climat par les acteurs et la possibilité de s’en inspirer pour la biodiversité. Les échanges ont ainsi porté sur : o o o L’estimation du succès des réflexions climatiques auprès du monde économique ; Les démarches et outils qui furent élaborés ; L’inspiration possible pour la biodiversité, ses limites et les autres pistes. Nous nous attachons ici à résumer les principales idées ayant émergé de ces échanges : La problématique du climat n’est pas nouvelle pour les entreprises qui se sont peu à peu approprié le sujet au travers de diverses actions, reflétées par la montée en puissance ces dernières années de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et les outils de reporting environnemental créés par la loi Grenelle 2 puis la loi pour la transition énergétique et pour la croissance verte (TEE). Les investisseurs se sont intéressés à la question plus récemment que les entreprises (il y a un an ou deux), rejoignant un élan collégial vers les problématiques climat.Cette réussite est due en grande partie aux travaux du GIEC qui a eu un rôle moteur d’expertise scientifique et à la communication intense autour de ses travaux. Les intervenants sont revenus sur les stratégies existantes pour la prise en compte de l’enjeu climat, en termes d’investissement, de législation, d’outils et d’indicateurs. Ils ont rappelé que cette réussite n’aurait pas pu avoir lieu sans l’implication des collectivités locales et des ONG, mais que deux chantiers restent à ouvrir, celui de l’implication des citoyens et de la conversion des emplois. Les échanges ont révélé par ailleurs que l’implication des acteurs en matière de biodiversité en est encore à ses balbutiements, du fait notamment du manque d’expertises scientifiques. La mise en place de l’IPBES1 devrait pallier à ce manque dans les prochaines années. Tous ont souligné le fait que la biodiversité est un sujet bien plus complexe que le climat, ce qui se reflète dans la diversité des indicateurs disponibles. La mesure de ces indicateurs est difficile, du fait notamment de l’impossibilité de mettre en place une unité de mesure commune comme cela a été le cas pour le climat (tonne équivalentCO22). Les intervenants ont tenu à rappeler que les liens entre climat et biodiversité étaient étroits, et qu’il était impossible de penser l’un sans prendre en compte l’autre. La nature, l’arbre, les services écosystémiques et la mise en avant des co‐bénéfices sont des moyens efficaces pour créer une 1 International platform for biodiversity and ecosystems services 2 La tonne équivalent CO2 (TéqCO2) est l’unité de mesure qui prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre (et non pas seulement le CO2) et qui permet de quantifier les émissions de gaz à effet de serre passerelle entre le climat et la biodiversité et mobiliser les acteurs. Cette mobilisation ne pourra être totale sans la mise en place d’une pédagogie importante autour des enjeux de biodiversité. Une collaboration entre toutes les parties prenantes est essentielle à ce sujet et permettra d’identifier tous les liens qui existent entre climat et biodiversité. Une mobilisation citoyenne est indispensable pour cristalliser ces questions et accélérer la dynamique des acteurs autour du climat et de la biodiversité. Un des enjeux principaux pour la réussite de ces questions environnementales (climat et biodiversité) repose dans l’évolution des modèles économiques actuels hautement consommateurs de matières premières et d’énergie et producteurs de déchets vers des modèles plus inclusifs comme l’économie sociale et solidaire ou l’économie circulaire.