Entre nécessité et vertu - Les acteurs du champ social dans la complexité de leurs
pratiques et face aux mutations de l'environnement - BERTAUX Roger, HIRLET Philippe -
Presses Universitaires de Nancy - 11/2009 - 340 p.
Les acteurs de l'intervention sociale peuvent être perçus sur divers plans comme mettant en
oeuvre un arbitrage permanent entre nécessité et vertu : entre les contraintes issues des
injonctions des acteurs qui exercent le commandement et les idéaux de vie et de société dont ils
sont porteurs, mais aussi entre la prise en compte de la nécessité, au sens de misère, dans
laquelle se trouvent le plus souvent les usagers de l'action sociale, et la vertu à laquelle ils sont
conviés dans une démarche d'implication visant à surmonter et résoudre leurs difficultés. C'est
bien en ce sens que les acteurs du champ social réalisent un arbitrage entre des positionnements
idéologiques et professionnels qui opposaient radicalement il n'y a pas si longtemps les tenants
d'une approche libérale et les tenants d'une approche sociale, alors que désormais, ils les tiennent
pour également justes et pertinentes.
Cette obligation de gérer ces tensions se situe dans les deux domaines majeurs de leur vie
professionnelle : le rapport aux personnes en difficultés et la vie institutionnelle, et concerne deux
catégories d'acteurs : les intervenants sociaux, anciens et nouveaux, professionnels mais aussi
bénévoles, et les responsables en charge du management des organisations sociales et médico-
sociales.
Cet ouvrage montre ainsi une grande diversité de positionnements et de pratiques, dans un
contexte où la proximité nouvelle des décideurs politiques et les formes de gouvernance
contemporaine, incomparablement plus fines et efficaces que les formes anciennes, tendent à
affaiblir notablement les marges d'autonomie des intervenants sociaux. Pour autant, en dépit du
renforcement du contrôle social qui s'exerce tant sur les personnes en difficulté que sur les
intervenants sociaux, voire sur les cadres des institutions, la relative autonomie de ceux-ci
s'exprime dans des formes de résistance active ou passive qui témoignent de la vitalité du corps
social à résister à l'emprise d'élites soucieuses de le pacifier et de lui faire croire qu'elles travaillent
pour le bien de tous, y compris des plus défavorisés.
Travail social - Oser le sursaut pour ne pas disparaître - Actualités Sociales Hebdomadaires -
20/02/2009 - n° 2597 - pp. 30-33
Tandis que ses valeurs sont absorbées par les logiques managériales et la culture du résultat, le
travail social voit ses marges de manœuvre fondre du fait de la réduction de ses moyens et de
l'intensification des problèmes sociaux. Comment peut-il valoriser son expertise, ses capacités
d'intervention, et investir l'espace politique en tant qu'outil de transformation sociale ? Le débat est
relancé par la FNARS.
Les dynamiques du travail social - Informations Sociales - 03-04/2009 - n° 152 - 154 p.
Dans un contexte de profondes turbulences économiques et sociales, les travailleurs sociaux sont
confrontés à des défis d’importance questionnant l’utilité, la cohérence et, plus largement, la finalité
de l’intervention sociale : trouver les réponses adaptées à l’augmentation de la précarité et à
l’apparition de travailleurs pauvres ; tenir compte des « différences » qui s’expriment avec
l’émergence de la question dite « ethnique » ; adapter la posture et les méthodes aux exigences de
l’individualisation des modes de vie et aux volontés politiques de responsabilisation des usagers ;
évoluer dans un contexte institutionnel mouvant depuis les lois de décentralisation de l’action
sociale.
Qu’en est-il du travail social aujourd’hui ? Ce numéro d’Informations sociales présente des
éléments de bilan des principales transformations du travail social face à ces défis, afin de mieux
appréhender la place et le rôle des travailleurs sociaux dans les politiques sociales actuelles.
Un savoir de référence pour le travail social - DARTIGUENAVE Jean-Yves, GARNIER Jean-
François, GAGNEPAIN Jean - Erès - 2008 - 270 p.
Le plus souvent, les travailleurs sociaux ont l’impression de ne disposer que d’un savoir en miettes
qui donne à voir un homme morcelé, ce que renforce la tendance actuelle à réduire le traitement
des difficultés et des souffrances humaines à de simples procédures ou dispositifs. Or le travail
social, sous peine de perdre son âme, doit s’articuler à un savoir constitué sur l’homme – sans
pour autant renoncer à le discuter, à en éprouver sa pertinence – qui ne soit pas la somme des
apports disciplinaires (sociologie, psychologie, économie sociale, etc.). En prenant appui sur des
situations concrètes qui nécessitent l’intervention de travailleurs sociaux, les auteurs définissent
une anthropologie qui rend compte de la spécificité des processus par lesquels l’homme négocie
son rapport au monde et aux autres. Ils présentent ainsi un antidote aux dérives instrumentales et
managériales qui affectent aujourd’hui en profondeur le travail social.
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