Introduction
L’appel à candidatures et le choix des pôles de compétitivité en France ont souligné
certaines carences - particulièrement en termes d’image - de la région–capitale comme
métropole « industrielle » dans la compétition globale. A ce jour et en se fondant sur un
examen simple des données économiques disponibles, l’Ile-de-France nous apparaît en
effet plutôt caractérisée par son positionnement affirmé comme pôle tertiaire à vocation
mondiale
La labellisation de certains grands projets « industriels » - comme Cap Digital (connu
auparavant comme IMVN), MEDITECH-Santé, SYSTEMATIC, VMD, MOVEO (auparavant
VESTAPOLIS) - doit ainsi corriger ces insuffisances et contribuer à structurer et soutenir le
mieux possible le développement économique régional.
Par delà les pôles (et les projets au sein des dits pôles) qui ont déjà été retenus dans la
région pour appuyer notamment sa stratégie internationale (et ceux qui pourraient être
choisis dans l’avenir), il convient en fait d’examiner dans le détail toutes les potentialités
franciliennes pouvant asseoir sur une longue période sa dynamique de croissance.
Avec l’ARIST Paris, le CROCIS de la CCIP s’est donc attaché à :
- évaluer, au travers de statistiques régionales, le potentiel économique et de R et D de
l’Ile-de-France, dans des secteurs d’activité ayant des parts de marché à
l’international et des activités de R et D significatives, pour établir leur « portrait –
robot » ;
- examiner, dans six domaines technologiques clefs, le positionnement de la région en
matière d’innovation, à partir de l’analyse statistique des demandes de brevet
déposées entre 1999 et 20031.
Partielle du fait des choix opérés quant aux secteurs étudiés, cette étude est aussi
nécessairement partiale dans son mode d’élaboration.
Ainsi, en dehors du fait que certains secteurs potentiellement « innovants » comme la
santé (ou le commerce) ont été écartés par manque d’éléments statistiques pertinents et
objectifs pour constituer une véritable analyse macro-économique, la recherche effectuée
sur certaines technologies clefs à partir des demandes de brevets comporte des biais
imputables à la difficulté réelle de « localiser » une invention (le déposant n’étant pas
nécessairement l’inventeur…).
D’un autre côté, dans le cadre des pôles de compétitivité mais aussi plus largement dans
des domaines technologiques « clefs » comme l’aéronautique / spatial ou encore le secteur
des télécoms, des PME – PMI peuvent être aussi tout à fait concernées parce qu’elles sont à
la fois innovantes et performantes.
Par ailleurs, cette étude ne permet pas de connaître les problèmes essentiels de
coordination et / ou de gouvernance qui sont aujourd’hui parmi les raisons d’être des
pôles de compétitivité et sans doute l’une des causes pouvant expliquer le défaut
1 Au plan national, on précisera que le nombre de demandes de brevets n’évolue guère depuis 10
ans, la France se révélant en fait toujours plus dépendante de l’étranger en matière de propriété
industrielle.