
TUNISIE
Rapport des services du FMI sur les consultations de 2010
au titre de l'article IV
Préparé par les représentants des services du FMI pour les consultations
de 2010 avec la Tunisie
Approuvé par Patricia Alonso-Gamo et Dominique Desruelle
Le 4 août 2010
La Tunisie a bien surmonté la crise mondiale, qu’elle a abordée avec des fondamentaux solides qui
sont en grande partie le résultat des politiques prudentes du passé. La réaction rapide et adéquate des
autorités a permis d'amortir l'impact de la baisse de la demande extérieure en 2009. Depuis le milieu
de 2009, la croissance de la Tunisie s'est accélérée mais le déficit du compte courant s'est nettement
creusé et les réserves ont diminué, même si elles restent relativement élevées. La Tunisie reste très
dépendante des partenaires européens dont la reprise, d'après les projections, restera modeste et
soumise à des risques importants de dégradation. La Tunisie aura besoin d’identifier des sources plus
dynamiques de croissance pour faire sensiblement reculer le chômage, qui reste important notamment
chez les jeunes.
Thèmes des consultations. Les discussions ont été axées sur les politiques requises pour
accompagner la reprise dans un contexte international incertain et pour encourager l'émergence de
nouvelles sources de croissance à moyen terme.
Principales questions de politique économique. Les services du FMI estiment que la politique
budgétaire en 2010 est orientée vers un équilibre entre la promotion de la croissance et la
préservation des progrès importants réalisés pour faire baisser la dette publique. La Tunisie dispose
encore d'une certaine marge de manœuvre budgétaire pour amortir un fléchissement de la demande
extérieure au cas où les risques de dégradation chez ses principaux partenaires se concrétisaient. La
politique monétaire et la politique de change doivent viser à éviter l'accumulation de pressions
inflationnistes et à assurer que le récent affaiblissement du solde extérieur ne se prolonge pas. Les
perspectives à moyen terme dépendront du programme de réforme des autorités dont les objectifs
sont de renforcer et de développer le secteur financier, de continuer à libéraliser les transactions
extérieures, d’améliorer le climat des affaires et la compétitivité et de promouvoir la diversification
économique. Ce programme devrait s'accompagner d'un rééquilibrage progressif des finances
publiques afin de ne pas affaiblir la confiance des investisseurs et de préserver la marge de manœuvre
requise pour une politique budgétaire contra-cyclique. Il inclura aussi la modernisation du cadre
opérationnel de la politique monétaire en vue de passer à un régime de ciblage de l’inflation.
Régime de change. Le régime de change est considéré comme un arrangement stabilisé du taux de
change. La Tunisie a accepté les obligations au titre de l'article VIII, Sections 2(a), 3 et 4 et applique un
régime de change exempt de restrictions sur les paiements et les transferts afférents aux transactions
internationales courantes.
Mission. Une équipe des services du FMI, qui comprenait M. Toujas-Bernaté (Chef de mission),
Mme Bhattacharya et MM. Florea, Gijon et De Bock (tous du Département Moyen-Orient et Asie
centrale), ont participé aux discussions à Tunis du 2 au 15 juin 2010. M. Rouai (du Bureau de
l'administrateur) a également pris part aux discussions. Les services du FMI et les autorités se sont à
nouveau rencontrés le 14 juillet 2010.