dossier de presse - Les Francophonies

publicité
DOSSIER DE PRESSE
En parcourant notre programme, vous allez rencontrer un ensemble de pictogrammes signalant certains
spectacles comme accessibles aux personnes aveugles, malvoyantes, sourdes ou malentendantes.
Spectacle accessible aux personnes aveugles ou malvoyantes
Documents en gros caractères disponibles
Spectacle de type « lecture » : prédominance du texte sur la scénographie
Spectacle accessible aux personnes sourdes ou malentendantes
Spectacle visuel
Spectacle joué ou traduit en Langue des signes française
5
DU JEUDI 26 SEPTEMBRE AU SAMEDI 05 OCTOBRE 2013
DOSSIER DE PRESSE
Contacts presse :
Patricia Lopez
tél. 06 11 36 16 03
[email protected]
Cécile Morel
tél. 06 82 31 70 90
[email protected]
www.lesfrancophonies.fr
Au 10 septembre 2013 -sous réserve de modifications
5
Écrire ses rêves sur la peau du théâtre
Malgré la grande variabilité des politiques que notre pays
déploie dans le domaine de la langue, de la politique étrangère
et de la culture, qui modifient régulièrement l’horizon de la
francophonie, les Francophonies ont gardé le cap : travailler
au plus près des artistes là où ils sont, dans le respect des
formes d’expression qui sont les leurs ; faire souvent le pari
de la jeunesse (non pour faire partie d’une modernité parfois
discutable mais parce que les « apprentis » nous en disent
souvent plus) ; faire entendre toutes les langues qui voisinent
sur scène avec le français ; rassembler des projets venus
des quatre coins du monde et organiser les conditions d’un
dialogue à Limoges, le temps du festival.
Depuis trente ans, les Francophonies partent à la rencontre
de talents naissants situés loin de nos frontières, contribuent
à élaborer leurs projets, et se font chambre d’écho de leurs
créations. Grâce à ce travail initial, le relais peut être pris en
France et sur le territoire européen. Nous sommes heureux,
cette année en particulier, qu’une pléiade d’artistes
découverts par les Francophonies soit programmée par le
Festival d’Avignon.
Pour marquer et honorer cette 30ème édition, nous avons choisi
de faire la part belle à l’écriture, aux auteurs, à la création
littéraire : née de l’affection particulière de Pierre Debauche
pour les écritures antillaises et africaines, nourrie des talents
accueillis en résidence à la Maison des Auteurs, parcourue par
la vigueur du renouveau des formes et des langages, l’histoire
de notre festival doit tout aux écrivains.
Ils seront donc au cœur de cette édition, nous leur en avons
réservé la meilleure part : commandes d’écriture passée par
Philippe Delaigue (à Julien Bissila, Gustave Akakpo, José
Pliya, Sylvie Dyclo-Pomos, Penda Diouf), cartes blanches
à des collectifs d’auteurs (Les Auteurs passent à l’acte !),
célébration de quelques grands anciens (Duras, Césaire,
Cossery), accueil de grandes voix (Mouawad, Cixous) comme
de jeunes plumes (Tarnagda, Bissila) : toute la programmation
2013 est nourrie de leurs œuvres et de leurs prises de position
esthétiques ou politiques. Même Marivaux joue sa carte,
remis en vie par de jeunes Haïtiens qui le considèrent comme
leur contemporain.
Nous serons attentifs, en effet, à ce qui se passe en Haïti,
deux ans après le séisme, mais nous préférons dire « deux
siècles après l’indépendance » : quelle histoire, quelle société
a continué de se tramer à travers le temps ? Quel rôle jouent
les artistes dans l’édification au quotidien d’un art de la
résistance ? Jean-René Lemoine, Yanick Lahens, Guy Régis
Junior nous diront le temps qu’il fait là-bas, comment on vit
et pas seulement comment on meurt. On les suivra à travers
le Focus Haïti.
Nous sommes heureux de poursuivre la route avec le Théâtre
du Soleil : après les jeunes Afghans, nous accueillons la
création intégrale de la version cambodgienne de L’Histoire
terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, aboutissement
de la longue route qu’Ariane Mnouchkine, Delphine Cottu
et Georges Bigot ont partagée, à la rencontre des jeunes
circassiens de l’école PHARE. Partager le temps, l’expérience, la
passion du théâtre : telle est la belle mission que s’est donnée
le théâtre du Soleil et qui constitue un maillon essentiel de la
francophonie des artistes.
Et c’est pourquoi nous marquerons aussi notre anniversaire
en réservant une matinée (Rêves de théâtre) pour faire se
rencontrer tous les jeunes acteurs, compagnies, écoles qui
vont traverser le festival : pourquoi et comment devient-on
comédien, dans ces différentes sociétés où parfois la liberté
de parole et de pensée est bafouée ? Et en France, dans une
société qui bute sur son avenir, pourquoi faire du théâtre ?
Qu’ont-ils en commun, tous ces jeunes gens, à travers leur
désir de scène ?
Marcel Bozonnet fera le lien, lui qui a le cœur ouvert à tous
les horizons, en particulier au territoire africain. Il fera vibrer
les jeunes écritures de L’Imparfait du Présent avec l’École du
TNB et redonnera son Chocolat clown nègre.
La danse ouvrira le bal avec Heddy Maalem, bientôt rejoint
par Radhouane El Meddeb. Et s’il est deux hommes qui
travaillent l’écriture du corps et son graphisme dans l’espace,
ce sont bien ces deux-là, à l’affût de l'Étranger, de l’Autre qui
circule dans nos veines.
Côte à côte, on le lira dans ces pages, se tiennent des noms
qui ont fait la littérature de langue française, qu’elle soit
théâtrale, romanesque, poétique, et ceux de jeunes voix
qui se lancent sur les scènes. Le festival est une sorte de
construction éphémère, élaborée par la langue, et donc
fragile et fugace, mais qui propose un monde aussi réel, aussi
puissant que celui de nos rêves et qui survivra, nous en faisons
le pari, à celui élaboré par les fausses évidences dictées par la
crise économique.
Marie-Agnès Sevestre
SOMMAIRE
SPECTACLE
D’OUVERTURE
THÉÂTRE
• L'Ouverture du champ, création chorégraphique de Heddy Maalem.........................Création............... page 6
• Seuls, texte, mise en scène et jeu Wajdi Mouawad.........................................................................page 8
• Cahier d'histoires #3, mise en scène Philippe Delaigue........................................Création................page 10
• L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge,
(1ère et 2ème époque), mise en scène Georges Bigot et Delphine Cottu............................Re-création...........page 13
• Les Auteurs passent à l'Acte !.................................................................................................page 16
• L'Homme atlantique (et La Maladie de la mort), mise en scène Christian Lapointe.....Première en France...page 19
• Le Jeu de l'amour et du hasard, mise en scène Jean-René Lemoine........................Création................page 21
• Chocolat, clown nègre, mise en scène Marcel Bozonnet.................................................................page 23
• Et si je les tuais tous Madame ?, texte et mise en scène Aristide Tarnagda...........................................page 25
• Crabe rouge, texte et mise en scène Julien Mabiala Bissila.....................................Création................page 27
• Cahier d'un retour au pays natal, mise en scène et interprétation Jacques Martial................................page 29
• Nié qui tamola, mise en scène Nicolas Chapoulier.....................................................................................page 31
DANSE
• Sous leurs pieds, le paradis, chorégraphie Radhouane El Meddeb et Thomas Lebrun.............................page 33
• Éloge du puissant royaume, chorégraphie Heddy Maalem..............................................................page 35
MUSIQUE
• Arno.................................................................................................................................page 37
• Les Hay Babies....................................................................................................................page 39
• Tomassenko.......................................................................................................................page 40
• Fanfare Eyo'nlé...................................................................................................................page 41
• D'Harmo..................................................................................................Première en France...page 42
RENCONTRES
DÉBATS
• Mémoires d'un continent : l'Afrique au festival des Francophonies...............................................page 43
• Rêves de théâtre.................................................................................................................page 44
• Haïti et ses artistes : l'aventure ambiguë.................................................................................page 44
• Haïti : Café des Droits de l'Homme..........................................................................................page 45
MAISON DES
AUTEURS
• L’Imparfait du Présent..........................................................................................................page 46
• Le Bar des auteurs...............................................................................................................page 49
• Les Prix littéraires................................................................................................................page 52
• Une Vie dans la journée d'Albert Cossery .................................................................................page 54
• Les auteurs en résidence.......................................................................................................page 55
• Le Coq de mon père, une enfance haïtienne (rencontre avec les auteurs)........................................page 57
PRATIQUE
• Librairie du Festival................................................................................................................page 57
• Partenaires du Festival............................................................................................................page 58
• l’équipe du Festival...............................................................................................................page 59
• Le Bureau de l’association.......................................................................................................page 59
• Informations pratiques (tarifs et réservations)................................................................................page 60
• Le Festival en région...............................................................................................................page 62
• Le Festival en un coup d'œil.....................................................................................................page 63
erture
Spectacle d’ouv bre
m
te
p
jeudi 26 se
L'OUVERTURE DU CHAMP
un événement dansé dans la rue
DANSE
CRÉATION
france
Limoges
Spectacle déambulatoire
départ place Saint-Etienne
Jeu. 26/09 à 18h30
Photo Christophe Péan
Chorégraphie
Heddy Maalem
avec une centaine de danseurs
amateurs
En collaboration avec l'équipe
technique du festival et les
Services techniques de la Ville de
Limoges.
Carte blanche pour une création chorégraphique à Heddy Maalem
C'est avec « L'Ouverture du champ » que débutera le festival des Francophonies de Limoges. De
nombreux amateurs forment déjà un groupe de danseurs résolus. Il y aura un bal, un camion
diffusera des rythmes de salsa qui entraîneront public et danseurs vers les extérieurs de la
Cathédrale où nous montrerons le résultat d'un travail déjà bien entamé que nous poursuivons
avec énergie.
J'ai choisi d'appeler cet événement « L'Ouverture du champ », en pensant d'abord au festival
lui-même, à cette importante manifestation qui réunit chaque année des artistes de toute la
Francophonie. De mon point de vue, ce festival situé en plein cœur de notre pays constitue une
chance unique pour l'ouverture des esprits, des coeurs et des horizons. C'est aussi une vraie
dynamique pour la ville de Limoges et pour ses habitants. Marie-Agnès Sevestre la directrice et
toute l'équipe des Francophonies ont à cœur depuis plusieurs années d'associer la population à
l'événement d'ouverture et de le faire en dansant.
Ceux qui répondent à cette invite sont chaque année nombreux et enthousiastes, ils sont danseurs
amateurs ou bien tout simplement des personnes qui ont envie de s'impliquer physiquement,
énergiquement et joyeusement pour donner naissance à ce qui est d'abord « leur » festival. Un
événement artistique majeur qui témoigne de la vivacité de la ville, de son esprit ouvert et de son
désir de se mêler au monde.
Pour un chorégraphe, la mise en mouvement d'un grand nombre de personnes est une aventure
différente, un défi à relever. Il s'agit d'accorder, rassurer, assembler, animer, mettre en jeu, rendre
possible le désir d'être en vie ensemble en dansant. On ouvre des portes, on le fait avec tact pour
livrer le passage. On essaie de faire comprendre ce qu'est vraiment la danse, un oubli de soi pour
un élan vers l'autre.
Voilà la grande manœuvre dans laquelle nous sommes engagés. C'est sans doute pour beaucoup
d'entre nous et plus profondément qu'il n'y paraît, l'occasion d'une ouverture des possibles.
Le festival des Francophonies dit et interroge la place de la France dans le monde, il articule
certains comment et beaucoup de pourquoi, questionne l'avenir, élargit la vision, lie notre langue
au monde et délie les esprits…
Dans quelques mois, le groupe des danseurs et moi même serons prêts à en lancer le mouvement.
Heddy Maalem
6
Photo Fatima Rojas
Heddy Maalem
Heddy Maalem est né en Algérie, à Batna, au cœur des Aurès, d’un père algérien et d’une mère
française. Fils de deux terres, Heddy Maalem préfère se dire fils de la Méditerranée, cette mer qui
tente de combler la béance entre deux peuples. Après avoir longuement pratiqué la boxe puis
l’aïkido, recherché son propre mouvement, il rencontre la danse qui lui apparaît alors comme une
évidence inattendue. Peu à peu, le style se forme, d’un mouvement qui part du ventre ou du sol,
pour percuter l’espace ou le partenaire, sans lyrisme mais non sans esthétisme, un style épuré mais
physique.
En 1989, il fonde sa compagnie et crée Transport phenomena (1991), Corridors (1992), Trois Vues sur
la douce paresse (1994). Heddy Maalem travaille le corps comme un poète travaille la langue, pour
sa matière. Ses chorégraphies, à l’écriture précise et épurée, s’attachent à la clarté, à la lisibilité.
En 1997, il écrit Un Petit Moment de faiblesse, solo remarqué qui devient le prologue de la pièce
Le Beau Milieu créé au Festival d’Avignon dans le cadre du « Vif du Sujet ». K.O Debout, pièce
pour 7 interprètes créée en 1999 à la Maison de la Culture d’Amiens, approfondit sa recherche d'un
mouvement en contrepoint « d'un monde brouillé d'images et de bruits ».
En 2000 Benoît Dervaux, réalisateur de documentaires et cadreur des frères Dardenne, est séduit par
le spectacle Black Spring dans lequel Heddy Maalem réunit des danseurs d’origine africaine. De cette
rencontre naît une collaboration artistique entre les deux hommes avec en 2001 Petite Logique des
forces, trois soli créés au Festival Danse à Aix, en 2002 L’Ordre de la bataille pour 7 interprètes venus
des pays du Sud, puis en 2004 Le Sacre du Printemps pour 14 interprètes africains. Ce dernier opus,
créé au festival des Francophonies, tourne pendant sept saisons successives dans le monde entier.
Habité par un besoin d’alternance entre pièces magistrales et petites pièces, Heddy Maalem écrit en
2006 une série de soli et de pièces courtes qui forment Le Principe de solitude et crée Un Champ de
forces, une pièce pour 12 interprètes (Limoges 2007).
L’année 2009 est marquée par les projets internationaux avec l’adaptation du Sacre du Printemps
pour 20 danseurs de la Sichuan Modern Dance Company en Chine et la création de From the new
world, commande de la ville de Burlington (Vermont, Etats-Unis), à l’occasion du Quadricentenaire
de Samuel de Champlain.
En mars 2010, il crée Mais le diable marche à nos côtés à La Filature, Scène Nationale - Mulhouse
pour 8 interprètes venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour lequel il a reçu l’aide à l’écriture
Beaumarchais décernée par la SACD.
Le chorégraphe se voit confier par le Ministère de la culture et de la communication une mission en
Martinique dans le cadre de 2011 l'année des Outre-Mer, suite à laquelle il réalise Je suis les rivières,
pièce pour 25 jeunes danseurs créée lors de la Biennale Fort de Danse Caraïbes 2012. En octobre 2012,
à l’invitation du Ministère de la Culture colombien et de l’Ambassade de France en Colombie, il crée
Danzas de amor y de guerra dans laquelle sont incluses des formes courtes conçues à quatre mains
avec le chorégraphe Rafaël Palacios.
En 2013, il est invité par le festival des Francophonies à réaliser une carte blanche pour l’ouverture du
festival, avec une soixantaine de danseurs amateurs. Ce sera « L’Ouverture du champ ».
Dans le cadre du festival, il présente également Eloge du puissant royaume, pièce pour 5 danseurs,
créée en avril 2013 à l'Atelier de Paris-Carolyn Carlson, dans le cadre de la Biennale du Val de Marne.
www.heddymaalem.com/
Production Les Francophonies en Limousin avec la compagnie Heddy Maalem.
En collaboration avec
Les Amis de Sarah, Wontanara, ARCM l'Orientalys, Prise de step, Multifa7, Association Etre1main, Amel,
Evidanse, EnDanse, Foyer Céline Lebret, Solid'Air, Tango à vivre, les Clubs de loisirs de la Ville de Limoges et de
nombreux danseurs individuels.
Avec le soutien de
Centres Culturels Municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse, le Théâtre de l'Union/CDN du
Limousin, l’Opéra Théâtre, la Ville de Limoges, l’Université de Limoges.
Remerciements : Police municipale de Limoges.
7
SEULS
THÉÂTRE
canada/québec
Limoges
Opéra Théâtre
Jeu. 26/09 à 21h
Sam. 28/09 à 16h
Rencontre : Une heure
avec Wajdi Mouawad,
Conversation avec Patrick
Le Mauff
ven.27/09 à 18h30, Côté
Jardin
Photo Thibaut Baron
Texte, mise en scène et jeu
Wajdi Mouawad
[Editions Léméac, 2008]
Dramaturgie, écriture de thèse
Charlotte Farcet
Conseiller artistique
François Ismert
Assistance à la mise en scène
Irène Afker
Scénographie Emmanuel Clolus
Éclairage Éric Champoux
Costumes Isabelle Larivière
Réalisation sonore Michel Maurer
Musique originale
Michael Jon Fink
Réalisation vidéo
Dominique Daviet
Suivi artistique en tournée
Alain Roy
Compagnies Au Carré de
L’Hypoténuse / Abé Carré Cé
Carré
Durée : 2h
Harwan, un étudiant montréalais d’une trentaine d’années sur le point de soutenir sa thèse, se
retrouve, suite à une série d’événements profondément banals, enfermé une nuit durant dans
une des salles du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. La nuit sera longue. Elle durera plus
de deux mille ans et l’entraînera, sans qu’il ne puisse s’en douter une seconde, au chevet de sa
langue maternelle oubliée il y a longtemps sous les couches profondes de tout ce qu’il y a de
multiple en lui.
Dans ce spectacle, Wajdi Mouawad poursuit son chemin en ayant l’intuition qu’il est temps
pour lui de se poser la question de ce qui advient à la langue maternelle lorsque tout se met à
fonctionner à travers une autre langue, une langue apprise, monstrueusement acquise. Comment
faire lorsque, pour redevenir celui que l’on a été, il faut redevenir quelqu’un d’autre.
Cette étrange question étant intimement liée au corps, à la voix et à l’être, il ne pouvait être
question d’un autre acteur qui pourrait témoigner pour l’auteur metteur en scène. Il doit jouer à
son tour, pour retrouver, dans le jeu, la ferveur des choses. On appelle cela un solo.
Nous sommes prémonitoires sans le savoir. Nous lançons les dés et des années plus tard, nous
retrouvons le jeu donné par avance comme si nous savions. Mais écouter la marche du temps n’est
pas notre temps. Ainsi : il y a de cela vingt ans, comme pour rire, désoeuvré, à peine sorti de l’école
de théâtre, je m’étais écrit un texte de théâtre, pour pouvoir le jouer moi-même et tenter, de mon
mieux, de donner forme aux choses sombres et obscures qui m’habitaient.
J’avais écrit sur le bois de ma table un texte qui sonnait bien à mes oreilles mais dont je ne
comprenais rien :
Quand on est petit,
On est bien mal renseigné.
Alors on imagine.
Plus tard,
Imaginer, ça devient plutôt compliqué
Alors on se renseigne
Alors on devient grand.
C’est dans l’ordre des choses.
Et les choses sont bien faites
Puisqu’elles nous empêchent de revenir en arrière
Ce qui est très bien
Car si un homme, par le plus grand des hasards,
Croisant un jour, par exemple au sortir d’un épais brouillard,
L’enfant qu’il avait été,
Et si tous les deux se reconnaissaient comme tel,
Et bien ils s’écrouleraient aussitôt la tête contre le sol,
L’homme de désespoir,
8
L’enfant de frayeur.
Je ne savais pas alors que je venais d’écrire le mot du programme pour un spectacle que j’allais créer
vingt ans plus tard. Ces deux spectacles, le premier ayant pour titre Alphonse et celui-ci, que j’ai
appelé Seuls, sont tous deux des spectacles que j’aurai joué… seul… Celui d’hier, celui d’aujourd’hui,
le spectacle d’hier, le spectacle d’aujourd’hui, l’enfant et l’adulte, sortis du brouillard, se rencontrant
dans le cataclysme des nostalgies brutales et anciennes, ramenant à la surface, pour une seconde,
l’objet oublié du bonheur.
Wajdi Mouawad
Note de l'auteur
« Ce n’est pas le froid de l’hiver ni le manque de lumière. Ce n’est pas même l’ombre de la mort qui
rôde, encore moins la conscience d’une catastrophe. Il n’y a, d’ailleurs, pas même une conscience. Il
n’y a rien. Une forme léthargique d’indifférence. C’est imperceptible. Il suffit de peu. Une déviation
d’un degré et les choses perdent leur saveur. Pourquoi se lever s’il faut bien se recoucher et pourquoi
manger si c’est pour avoir encore faim et recommencer à manger et sans cesse chuter d’un geste
vers un autre, éternel ressassement. Ce n’est rien. Un frémissement. Quelqu’un. Cela pourrait être
n’importe qui et c’est bien là la douleur. Et c’est comme pour tout le monde qui, se réveillant
chaque matin et se regardant dans la glace, pense : « cela pourrait être n’importe qui ». Et la vie,
comme une énigme, joyeuse ou malheureuse, la vie engluée dans un temps trop linéaire, comme
une flèche. Cela pourrait être n’importe qui. Il pourrait s’appeler n’importe comment. C’est ce que,
du moins, il pense, lorsqu’on lui demande son prénom : « comment vous appelez-vous ? »
- Je m’appelle Harwan, mais ça n’a aucune importance et je pourrais bien m’appeler n’importe
comment, comme n’importe qui. C’est comme ça.
Ce n’est rien…
Je m’appelle Harwan ».
Photo Jean-Louis Fernandez
Wajdi Mouawad
Né en octobre 1968, l’auteur, metteur en scène et comédien Wajdi Mouawad a passé son enfance au
Liban, son adolescence en France et ses années de jeune adulte au Québec avant de vivre en France
aujourd’hui. Il obtient son diplôme de l’École Nationale de théâtre du Canada en 1991. De 1990 à
1999, il co-dirige avec Isabelle Leblanc la compagnie Théâtre Ô Parleur. De 2000 à 2004, il dirige le
Théâtre de Quat’Sous à Montréal. En 2005, il fonde au Québec Abé Carré Cé Carré, et, en France, Au
Carré de l’Hypoténuse, compagnies de création. Ces compagnies se répondent des deux côtés de
l’Atlantique et sont emblématiques d’une aventure théâtrale franco-québécoise porteuse d’avenir.
A partir de 2007, il a été directeur artistique du Théâtre Français du Centre National des Arts à Ottawa
et parallèlement associé à l’Espace Malraux à Chambéry. Il est aujourd'hui artiste associé au Grand
T à Nantes. Dès 1991, il met en scène ses propres textes Littoral (1997), Willy Protagoras enfermé
dans les toilettes (1998), Rêves (2000), Ce n’est pas la manière qu’on se l’imagine que Claude et
Jacqueline se sont rencontrés (coécrit avec Estelle Clareton 2000), Incendies (2003), Forêts (2006),
Ciels (2009) et Temps (2011). Il met également en scène d’autres textes, notamment : Al Malja (1991)
et L’exil (1992) de Najil Mouawad, Macbeth de Shakespeare (1992), Tu ne violeras pas de Edna Mazia
(1995), Trainspotting de Irvine Welsh (1998), Œdipe Roi de Sophocle (1998), Disco Pigs de Enda
Walsh (1999), Les Troyennes d’Euripide (1999), Lulu le chant souterrain de Frank Wedekind (2000),
Reading Hebron de Jason Sherman (2000), Le Mouton et la baleine de Ahmed Ghazali (2001), Six
personnages en quête d’auteur de Pirandello (2001), Manuscrit retrouvé à Saragosse, un opéra
de Alexis Nouss (2001), Les Trois Sœurs de Tchekhov (2002), Ma Mère chien de Louise Bombardier
(2005). Parallèlement, il ouvre avec Seuls (créé en 2008) un nouveau chapitre de création nommé
Domestique : Dans la lignée de Seuls, symbole du fils, Wajdi Mouawad concevra à partir de 2014 les
autres maillons du cycle : Soeurs, Frères, eux-mêmes suivis de Père et Mère ; sous la forme de solos
ou de duos.
Il se consacre à porter au plateau les sept tragédies de Sophocle : après le premier opus Des femmes
en 2011, viendront les créations Des Héros puis Des Mourants puis l'intégrale en 2015.
Ses pièces sont pour la plupart publiées aux éditions Actes Sud et Leméac. Il est l'auteur de deux
romans : Visage retrouvé (2002) et Anima (2012), récompensé par quatre prix littéraires.
www.wajdimouawad.fr
Un spectacle de Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré Cé Carré-Québec, compagnies de création
En coproduction avec l’Espace Malraux - Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, le Grand T - Théâtre de LoireAtlantique, le Théâtre 71 - Scène nationale de Malakoff, la Comédie de Clermont-Ferrand - Scène nationale, le Théâtre
National de Toulouse Midi-Pyrénées, le Théâtre d’Aujourd’hui, Montréal.
Wajdi Mouawad est artiste associé au Grand T.
Au Carré de l'Hypoténuse est une association Loi 1901, conventionnée par le Ministère de la Culture et de la
communication DRAC Pays de la Loire, soutenue par la Ville de Nantes.
Abé Carré Cé Carré bénéficie du soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Tournée : Teatro Valle Inclan, Centro Dramatico Nacional à Madrid, du 4 au 6 octobre 2013. Festival Solo, centre
théâtral Na Strastnom à Moscou, 11 octobre 2013. Teatre Lliure à Barcelone, du 27 février au 2 mars 2014. La Filature
à Mulhouse, du 14 au 15 mars 2014. La Comète - Chalons en Champagne du 18 au 19 mars 2014.
Accueil en partenariat avec l'Opéra Théâtre de Limoges.
9
CAHIER D'HISTOIRES # 3
THÉÂTRE
création
france / Bénin / Congo /
Togo / Sénégal
Limoges
CCM Jean Gagnant
Jeu. 26/09 à 21h
Séance tout public
LimogesLycée Léonard Limosin
Ven. 27/09
Séance scolaire
Aubusson
Lycée Eugène Jamot
Lun. 30/09
Séance scolaire
Bort-les-Orgues
Lycée Bort-Artense
Mar. 1/10
Séance scolaire
Textes
Gustave Akakpo :
Où est passé le temps ?
Julien Mabiala Bissila
Imagine
Penda Diouf
Le Symbole
José Pliya
La Déclaration
Mise en scène
Philippe Delaigue
Collaboration artistique
Sabrina Perret
Avec
Alvie Bitémo,
Frank Koumba
Papy Maurice Mbwiti,
Nina Nkundwa,
Modeste Nzapassara
Nanténé Traoré,
La Fédération
Durée : 1h20 environ
photo Juan Robert
Projet de compagnie, projet du festival : pour s’emparer des lieux emblématiques du lycée (la
cour, le réfectoire, la salle de classe, le CDI), commander à quatre auteurs une pièce chacun et
interroger quatre thèmes fondamentaux (l’amour, la politique, la mort, le désir d’ailleurs).
Tel est le projet partagé par la Fédération, compagnie dirigée par Philippe Delaigue et le festival
des Francophonies à l’occasion de son trentième anniversaire.
Cahier d’histoires # 3 est un cahier Afrique-subsaharien, où le regard est porté sur l’adolescence
en Afrique. Nous avons passé commande aux auteurs José Pliya (Bénin/France), Gustave Akakpo
(Togo/France), Sylvie Dyclo-Pomos (Congo), Julien Bissila (Congo/France),et Penda Diouf (Sénégal/
Côte d'Ivoire) en partenariat avec trois lycées de la région Limousin : à Bort-les-Orgues en
Corrèze, Aubusson dans la Creuse et Limoges en Haute-Vienne.
Un projet d’écriture qui porte le théâtre vers les jeunes
Plutôt que de poser un décor dans un lycée, nous avons fait du lycée notre décor ! Tel est le projet
initial de Cahiers d’histoires, projet singulier et unique en son genre. Il emmène le théâtre au
lycée, habite provisoirement des lieux qui sont ceux des adolescents et provoque la rencontre
entre l’École et l’Art.
Philippe Delaigue a souhaité construire cette aventure en plusieurs volets. Interroger l’adolescence
dans différentes parties du monde, aller à la rencontre d’auteurs de pays francophones proches
ou lointains et déployer une aventure commune qui donne sa chance à l’étonnement comme au
familier.
Après Cahier d’histoires # 1 qui se passait en France, et Cahier d’histoires # 2 qui prenait place dans
le Maghreb, ce tout nouveau Cahier d’histoires # 3, créé spécialement en partenariat avec le festival
des Francophonies, s’embarque vers le continent africain.
L’opportunité nous est ainsi donnée de pouvoir découvrir, à notre tour, un autre regard porté
sur l’adolescence. Ce frottement entre lycée et théâtre permet à chacun de pouvoir s’étonner de
l’autre.
Les lycéens s’étonnent que le théâtre, finalement, puisse aussi les concerner ! Les artistes du projet
ne cessent d’être étonnés par ces lycéens, leur écoute, leur regard et les mots magnifiques qu’ils
mettent sur des pièces d’une réelle exigence !
C’est peut-être là le secret d’une vraie rencontre : faire de la place à l’étonnement.
Une version scénique de Cahier d’histoires # 3 sera créée au Centre culturel Jean Gagnant pour
permettre aussi au public du festival et des Centres culturels de pouvoir partager ce moment, et
aux adolescents qui ne pourraient pas voir les quatre pièces de les voir toutes en une fois... et de
franchir les portes du théâtre sans appréhension !
Cahier d’histoires # 1 a été créé en 2009 à Alès avec les auteurs Pauline Sales, Sarah Fourage, David
Lescot et Daniel Keene. Cahier d’histoires # 2 a été créé en 2011 au Maroc avec les auteurs Fouad
Laroui, Mustapha Benfodil, Hajar Bali et Youssef Fadel.
Les comédiens
Les actrices Nanténé Traoré, Alvie Bitémo et Nina Nkundwa étaient présentes l’an dernier pour
Afropéennes. Quant à Papy Maurice Mbwiti, c’est un fidèle du festival soit comme auteur, soit
comme acteur. Frank Koumba complète la distribution. Sous la direction de Philippe Delaigue,
cette équipe aguerrie va partir à la conquête des adolescents en Limousin, puis en région RhôneAlpes, avant de tourner en Afrique.
10
Gustave Akakpo répond à la commande sur le thème la politique. Son titre : Où est passé le temps ?
Julien Mabiala Bissila répond à la commande sur le thème du désir d’ailleurs. Son titre : Imagine
Penda Diouf répond à la commande sur le thème de la mort. Son titre: Le Symbole.
José Pliya répond à la commande sur le thème de l’amour. Son titre : La Déclaration
Photo Patrick Fabre
Photo José Pliya
Gustave Akakpo, photo DR
Photo Patrick Fabre
Philippe Delaigue
Il est le fondateur de la Comédie de Valence – Centre dramatique régional en 1997 (puis national
en 2001), après un énorme travail d'implantation de sa compagnie TRAVAUX 12 à Valence et dans les
départements de la Drôme et de l'Ardèche. C'est à sa demande que Jean-Paul Angot vient diriger
avec lui cette maison de 1997 à 2002 puis Christophe Perton, à partir de 2001.
Il est le fondateur de la Comédie Itinérante (tournées décentralisées par les villages de Drôme et
d'Ardèche). Ces tournées ont, durant plusieurs années, irrigué les territoires ruraux de ces deux
départements à raison de trois spectacles par saison.
Il souhaite désormais rassembler, au sein de sa nouvelle compagnie : la Fédération fondée en 2007,
des artistes et des directeurs de théâtre pour qu'ils inventent ensemble de nouvelles pratiques et
aventures théâtrales.
José Pliya
Né en 1966 à Cotonou au Bénin, José Pliya a obtenu en 2003 le Prix du jeune théâtre André Roussin
de l’Académie Française pour Le Complexe de Thénardier et l’ensemble de son œuvre. Auteur, il a
écrit une vingtaine de pièces de théâtre traduites et créées sur les cinq continents. Il est metteur
en scène de nombreuses pièces créées en Afrique, dans la Caraïbe et aux Etats-Unis. Il a dirigé les
comédiens de la troupe de la Comédie Française dans sa pièce Les Effracteurs au Studio Théâtre en
2004. En 2009 il met en scène le discours De la race en Amérique de Barack Obama au théâtre du
Rond Point et en 2011 il écrit et met en scène un spectacle jeune public Mon petit Poucet. Il dirige
depuis 2005 l’Artchipel - Scène Nationale de la Guadeloupe.
Ses pièces sont publiées aux éditions des Quatre vents.
Gustave Akakpo
Né en 1974 à Amého, au Togo, Gustave Akakpo reçoit en 1999 le premier prix junior Plumes Togolaises
au Festival de Théâtre de la Fraternité, organisé à Lomé. Il a participé à plusieurs résidences et
chantiers d’écriture, au Togo, en France, en Belgique, et en Syrie. Egalement animateur culturel,
il préside l'association « Escale des écritures » créée à la suite de chantiers d'écriture organisés au
Togo par l'association « Ecritures vagabondes ». Gustave Akakpo est lauréat 2004 du prix SACD de la
Dramaturgie francophone pour sa pièce La Mère trop tôt et lauréat du 6ème Prix d'écriture théâtrale
de Guérande 2006 pour sa pièce A Petites pierres. Il coordonne le comité de lecture du Tarmac, scène
nationale francophone à Paris. Il a joué l’année dernière au festival des Francophonies son spectacle
Chiche l’Afrique.
La plupart de ses pièces de théâtre sont disponibles aux éditions Lansman.
Julien Mabiala Bissila
Né en 1976 à Pointe-Noire, il suit une formation dramatique et est primé "meilleur comédien" en
1996 avec Odes du crépuscule, mis en scène par Jean-Jules Koukou au festival international de théâtre
scolaire (F.I.T.E.S). Pendant la guerre civile du Congo, il passe près de quatre ans dans la forêt.
A partir de 1999, il se consacre au théâtre et participe à plusieurs créations du Théâtre des Tropiques et
du Saka-Saka Théâtre. Il crée la compagnie Nguiri-Nguiri Théâtre en 2002 et met notamment en scène
ses textes Le Musée de la honte, La Dernière chance ainsi que des textes d’Emmanuel Dongala adaptés
à la scène.
En Europe, il est accueilli par le théâtre du Vieux Colombier en 2005 dans le cadre de son programme
« Ecritures d’Afrique » et, en 2009, comme comédien par le Théâtre des Bernardines à Marseille pour
la création d’un texte d’Aristide Tarnagda On ne payera pas l’oxygène. Sa pièce Crabe rouge a été lue
à Paris au Théâtre du Rond-Point et à Limoges dans le cadre des Nouvelles Zébrures 2010.
En 2011, il obtient la bourse du festival des Francophonies et réside à la Maison des auteurs. En
septembre 2012, sa pièce Au nom du Père du fils et de J.M. Weston est lue à l'occasion des 29es
Francophonies en Limousin puis, en mars 2013, dans le cadre de Nouvelles Zébrures. Elle est publiée
chez Accoria.Il présente en création sa pièce Crabe rouge pendant ce festival 2013 au Centre culturel
Jean Gagnant.
11
Photo DR
Penda Diouf
Penda Diouf est née à Dijon il y a 31 ans, d’un père sénégalais originaire de Dakar et d’une mère
ivoirienne de Dimbokro. Elle retourne régulièrement dans ses deux pays d’origine.
Après des études de Lettres modernes, elle passe un DEA en Arts du spectacle option théâtre. Elle
nourrit par ailleurs sa passion pour les arts vivants en travaillant comme ouvreuse, standardiste,
agent d’accueil dans les théâtres publics de Seine-Saint-Denis, ce qui lui permet de voir de nombreux
spectacles.
Elle écrit sa première pièce Poussière à l’âge de 19 ans. Elle obtient une bourse d’encouragements
du CNT. Deux lectures sont ensuite organisées au Tarmac de la Villette en 2007 puis au théâtre de
la Huchette en 2009. La pièce est ensuite sélectionnée par le bureau des lecteurs de la Comédie
française pour la saison 2010. Sa deuxième pièce, traitant de la vidéosurveillance, C’est pour votre
bien, reçoit une bourse de la SACD fondation Beaumarchais en 2008.
Elle écrit aussi Modou et Fanta, La boutique et Non merci. Le symbole, pièce commandée par la
compagnie La Fédération, est sa dernière création.
Penda Diouf est actuellement bibliothécaire et rédactrice de guides de voyages en free lance
http://lafederation.net/la-federation
Co-production Le Cratère - Scène nationale d’Alès, La Fédération et Les Francophonies en Limousin.
La Fédération est conventionnée par la Drac Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes et la ville de Lyon.
Ce projet reçoit le soutien de la Région Rhône-Alpes (dispositif FIACRE).
Tournée 2013-2014 : Théâtre de l’Olivier à Istres : 14 et 15 octobre ; Espace Culturel Théâtre du Sémaphore à Port de
Bouc : 17 et 18 octobre ; Lycée d’Altitude, Théâtre du Briançonnais à Briançon : 21 et 22 novembre ; Le Cratère à Alès,
les 27, 28 février et 1er mars 2014 ; Amphithéâtre du Pont de Claix, Pont de Claix : 20 et 21 mars ; Lycée Condorcet de
Saint Priest : 25 mars.
Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges, le lycée Léonard Limosin (Limoges), le lycée
Eugène Jamot (Aubusson) et le lycée Bort-Artense (Bort-les-Orgues).
12
r
hmçeais
k
en fran
e
l
c
cta en
Spertitré
su
L'HISTOIRE TERRIBLE MAIS INACHEVÉE DE
NORODOM SIHANOUK, ROI DU CAMBODGE
Re-création en khmer d’après la mise en scène d’Ariane Mnouchkine (1985)
THÉÂTRE
création (2
E
époque)
france - cambodge
Limoges
Théâtre de l'Union
Ven 27/09 à 19h30
(1ère époque / 3h10 avec 20 mn d'entracte)
Sam. 28/09 à 19h30
(2e époque / 3h20 avec 20 mn d'entracte)
Dim. 29/09 à 14 h30
Photo Michèle Laurent
(intégrale 7 h / 2 entractes de 20 mn et un
d'1h environ entre les deux parties)
Texte Hélène Cixous
[Théâtre du Soleil / Editions
Théâtrales / BnF]
Mise en scène Georges Bigot,
Delphine Cottu
Direction historique et textuelle
Ashley Thompson
Traduction Ang Chouléan
Avec Chea Ravy, Chhit
Chanpireak, Chhith Phearath,
Horn Sophea, Houn Bonthoeun,
Huot Heang, Huot Hoeurn,
Khuon Anann, Khuonthan
Chamroeun, Mao Sy, Nov Srey
Leab, Nut Sam Nang, Ong
Phana, Pin Sreybo, Pov Thynitra,
Preab Pouch, Sam Monny, Sam
Sarry, San Marady, Sim Sophal,
Sok Doeun, Sok Kring, Thorn
Sovannkiry, Uk Kosal, Uk Sinat
Et les musiciens Norng Chantha,
Pho Bora, Pring Sopheara, Vath
Chenda
Décor et accessoires Everest
Canto de Montserrat, Elena
Antsiferova
Lumières Elsa Revol, Georges
Bigot
Masque Erhard Stiefel
Costumes Elisabeth Cerqueira,
Marie-Hélène Bouvet, d’après les
costumes originaux
Interprète et sur titrage Rotha
Moeng
Régie Olivier Petitgas, Vincent
Lefevre assistés de Sam
Sopheak et Sonia Chauveau
Constructeurs bois Jules Infante,
Florentin Guesdon
Assistantes à la mise en scène
Sophie Piollet, Caroline Panzera
Théâtre du Soleil / Phare PonLeu
Selpak / Festival Sens Interdits,
Les Célestins-Théâtre de Lyon
1985. La dictature des Khmers rouges, orchestrée par le dirigeant politique et militaire Pol Pot,
vient de tomber. Du Cambodge, alors, on ne sait encore que peu de choses, si ce n’est qu’une
partie de sa population vient d’être victime d’un des plus terribles génocides de l’histoire
contemporaine. Un an après la diffusion sur les écrans du film La Déchirure de Roland Joffé qui
rend compte du massacre, Ariane Mnouchkine met en scène L’Histoire terrible mais inachevée
de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, un texte monumental d’Hélène Cixous qui retrace
l’histoire du Cambodge, de son indépendance en 1953 à la fin du régime khmer rouge en 1979.
« En ce temps-là, raconte le comédien Georges Bigot, qui interpréta l’idéaliste et capricieux
monarque Norodom Sihanouk, nous étions nombreux à partager avec Ariane et Hélène le désir
de jouer cette pièce au Cambodge. L’histoire ne l’a pas permis de cette manière-là. » Elle le
permettra autrement.
Car depuis 2009, en collaboration avec Delphine Cottu, le comédien s’est lancé dans une épopée
théâtrale et humaine de grande envergure : la recréation, en langue khmère, de l’œuvre de
1985 avec trente jeunes acteurs cambodgiens de l’École des arts Phare PonLeu Selpak.
Riche de mois entiers de transmission à Battambang dans le nord-est du Cambodge, portée
par un style de jeu néo-expressionniste de grande qualité, cette vaste fresque épique perpétue
l’ambition théâtrale et citoyenne du Théâtre du Soleil et nous rappelle à quel point les plateaux
peuvent se faire l’écho de l’Histoire en cours.
J'ai eu l'immense honneur, en 1985, d'interpréter au Théâtre du Soleil le rôle de Sa Majesté Norodom
Sihanouk, roi du Cambodge. La puissance métaphorique et poétique de l'œuvre d'Hélène Cixous et
le génie visionnaire d'Ariane Mnouchkine avaient insufflé, aux jeunes acteurs que nous étions, la
force et l'humilité respectueuse d'incarner cette période de l'Histoire cambodgienne. Nous étions
nombreux à partager avec Ariane et Hélène le désir de jouer cette pièce au Cambodge (…) J'ai
toujours eu la conviction, au plus profond de moi-même, qu’un jour ce rêve se réaliserait, quoi
qu'il arrive. J'étais lié pour toujours à cette histoire, grâce à ce fil si ténu, celui du cœur et de l'art,
si fort et si fragile... Le désir d'aller au Cambodge, d'y rencontrer son peuple ne me quittait pas.
Cette occasion s'est présentée en décembre 2007, quand Ariane m'a proposé de rejoindre le projet
de réaliser la pièce au Cambodge avec des artistes cambodgiens. Le « destin » frappait à ma
porte ! J'ai tout de suite répondu présent à cet appel (...) Ce projet correspond peut-être au
désir, si souvent rencontré, du peuple cambodgien d’approcher au mieux les tenants de son
histoire contemporaine. Cette aventure artistique et humaine plutôt rare, est ainsi une preuve de
persévérance et de résistance au service de l’histoire et de l’art du théâtre dans le monde, mais
aussi, un acte pour la reconstruction du pays.
Georges Bigot
13
Ariane Mnouchkine, photo dr
photo Claude Truong Ngoc
La création de L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge
en langue khmère, au Cambodge, était un rêve peut-être déjà secrètement formulé par Ariane
Mnouchkine en 1985, lorsqu’elle créa le spectacle en français à Paris. À l’initiative d’Ashley Thompson,
Ariane Mnouchkine est retournée au Cambodge en 2007 et y a rencontré de jeunes artistes dans un
cadre pédagogique d’exception : les élèves circassiens de l’École des Arts Phare PonLeu Selpak à
Battambang.
Le Théâtre du Soleil est d’abord intervenu à l’École Phare dans le cadre d’ateliers de théâtre à partir
de décembre 2007, date à laquelle Maurice Durozier et Georges Bigot, qui interprétait le roi Sihanouk
dans la mise en scène d'origine, sont arrivés à Battambang en premiers éclaireurs. Puis Ariane
Mnouchkine a dirigé un atelier en janvier 2008, relayée ensuite par d'autres comédiens du Soleil,
comme Hélène Cinque et Delphine Cottu. Ces premières interventions ont fait naître la volonté de
construire avec ces jeunes apprentis comédiens khmers un projet artistique exigeant, impliquant un
développement collectif, sur le long terme et plusieurs rendez-vous successifs avec les membres du
Théâtre du Soleil, autour de la seule pièce du répertoire contemporain mondial sur l’histoire récente
du Cambodge : L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge.
Dans cette perspective, le projet est plus particulièrement confié, au sein du Théâtre du Soleil,
à Georges Bigot et à Delphine Cottu, qui qui commencent alors à travailler sur une reprise de la
mise en scène d’origine, en lien étroit avec Hélène Cixous, Ashley Thompson et Ang Chouléan,
poète et traducteur cambodgien. Le développement du travail a naturellement abouti au désir
de représentations publiques du spectacle. Car l’enjeu de cette aventure partagée est de faire (re)
découvrir au public l’histoire terrible mais inachevée du peuple khmer, dont les tragédies actuelles
placent ce pays en tête des pays prioritaires pour l’aide au développement.
Hélène Cixous
Hélène Cixous est née le 5 juin 1937 à Oran. Depuis 1967 (Le Prénom de Dieu), elle a publié une
soixantaine de fictions et d’essais (en littérature, philosophie, psychanalyse, arts), dont Dedans,
La Jeune Née, La Venue à l’écriture, Le livre de Prométhéa, Manne, Photos de racines, Les
Commencements, Le Troisième Corps, Voiles (avec Jacques Derrida), Hyperrêve, Les Rêveries de la
femme sauvage... Son œuvre a été traduite dans plus de vingt langues. Elle est auteur de théâtre,
principalement pour le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine (L’Histoire terrible mais inachevée
de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, 1985, L’Indiade, ou l’Inde de leurs rêves, 1987, La Ville
Parjure, ou le réveil des Erinyes, 1991, Tambours sur la Digue, 1999, Les Naufragés du Fol Espoir
(Aurores), 2010). Agrégée d’anglais en 1959, docteur d’État en 1968 (thèse : L’exil de James Joyce),
elle est chargée la même année de la création de l’Université Expérimentale de Paris 8 – Vincennes,
où elle enseigne jusqu’en 2005. En 1974 elle y institue le premier doctorat en Études Féminines.
Depuis 1983, tient un séminaire au Collège International de Philosophie.
Georges Bigot
Georges Bigot a été acteur au Théâtre du Soleil de 1981 à 1992. A partir de 1992, il travaille avec Stuart
Seide, Claire Lasne, Laurent Lafargue, Declan Donnellan, Simon Abkarian, Paul Golub, Christophe
Rauck, Valérie Grail, Wajdi Mouawad, Philippe Adrien, Anne Bissang, et en 2013 avec Laurent Pelly.
Metteur en scène depuis 1993, il traduit et met en scène en 2006 Embedded de Tim Robbins avec le
Petit Théâtre du Pain, spectacle qui tourne pendant quatre ans, et en 2012, Ail d’Hélène Cixous (créée
à Los Angeles avec The Actor’s Gang). Parallèlement, il dirige divers stages de théâtre à travers le
monde (Los Angeles, Chicago, Fortaleza, Salvador, Crato, Santiago du Chili, Singapour, Battambang)
et en France, au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de 2004 à 2006. Il a enseigné la
pratique de l’art de l’acteur à l’Université de Bordeaux III de 1993 à 2001, et enseigne depuis 2009 à
l'Ecole nationale supérieure de l'Académie de Limoges. Il a dirigé le festival de théâtre « Les Chantiers
de Blaye » de 1996 à 2001.
photo A. Lafontaine
Delphine Cottu
Delphine Cottu a intégré le Théâtre du Soleil en 1997, elle a joué dans Et soudain des nuits d’éveil,
Tambours sur la digue, Le Dernier Caravansérail, Les Éphémères et a aussi participé aux Naufragés du
Fol Espoir. Parallèlement, depuis 2004, Delphine Cottu encadre des ateliers de formation en France
(classes option théâtre, à l’occasion de la programmation du Théâtre du Soleil au baccalauréat), et
à l’étranger (Maroc, Argentine, Israël). En 2007, elle collabore avec Charles-Henri Bradier pour sa
création de L’Arbalète magique, conte musical de Thon That Tiêt pour chanteurs et orchestre, avec
l’ensemble Musica 13. En 2010, elle joue La Puce à l’oreille, sous la direction de Paul Golub, en 2013,
Liliom, sous la direction de Jean Bellorini.
14
Ecole Phare Ponleu Selpak, photo dr
Phare PonLeu Selpak
Les trente jeunes artistes cambodgiens sont tous des élèves de l’École Phare PonLeu Selpak, une
grande école d’arts du spectacle, de musique et d’arts visuels qui se trouve à Battambang au
nord-est du Cambodge. La troupe de théâtre de Phare PonLeu Selpak a été créée en 2000. Elle se
compose de jeunes circassiens. Son objectif est d’offrir au public cambodgien des outils de réflexion
pertinents sur des problèmes sociaux contemporains comme le SIDA, le trafic des enfants, l’hygiène
et la violence conjugale. De nombreux membres de la troupe viennent eux-mêmes d’une situation
familiale difficile. La pratique du cirque puis celle du théâtre est alors devenue pour eux un moyen
de se sortir de la rue et de se responsabiliser. Phare PonLeu Selpak est aujourd’hui l’un des plus
importants centres culturels au Cambodge.
Le spectacle sera programmé au Théâtre du Soleil dans le cadre du 42e Festival d'Automne à Paris
du 3 au 26 octobre 2013.
www.theatre-du-soleil.fr
Une coproduction Théâtre du Soleil / Festival Sens Interdits - Célestins, Théâtre de Lyon / Phare PonLeu Selpak.
Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes, de la Ville de Paris, de l’Institut Français (Ministère des Affaires Etrangères,
Ministère de la Culture et de la Communication), de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de l’Onda.
Lauréat du Trophée des Associations de la Fondation EDF (2011), Prince Claus Fund Award (2012).
Merci à Air France, Ambassade Royale du Cambodge en France, Asian Cultural Council, British Academy, University of
Leeds, World University Network, et au lycée des métiers du bois Léonard de Vinci (Paris 15e).
Accueil en co-réalisation avec le Théâtre de l'Union - CDN du Limousin.
Tournée octobre et novembre 2013
Lisbonne (Teatro São Luiz) du 19 au 21 septembre ; Paris (Théâtre du Soleil / Festival d’Automne à Paris), du 3 au 26 octobre ;
Lyon (Célestins / Festival Sens Interdits), du 28 au 30 octobre ; Théâtre de Vénissieux, le 8 novembre ; Comédie de
Valence, le 19 novembre ; Théâtre National de Toulouse, du 21 au 23 novembre.
15
LES AUTEURS PASSENT A L'ACTE !
THÉÂTRE
création
Une partie des auteurs réunis à Limoges en 2012. Photo Patrick Fabre
Collectifs et regroupements
d’auteurs invités :
Nous sommes vivants : Suisse
Moziki littéraire : République
Démocratique du Congo
Le Jamais Lu :
Québec-Canada
Le Cercle :
Burkina Faso et Congo
Djando La Maandzishi :
Comores
Le théâtre aujourd’hui, en Europe comme ailleurs, se nourrit d’éléments divers qui concourent
à faire de la scène le rendez-vous de tous les langages : images fixes ou animées, fragments
de documents, matériaux sonores, éléments chorégraphiques. La scène contemporaine tend à
s’incarner dans des fragments de réels, ou d’imaginaires, confrontés les uns aux autres.
Parallèlement, et presque paradoxalement, nous voyons se construire des regroupements
d’auteurs dramatiques, formels ou informels, qui posent des actes artistiques d’une nature
nouvelle : que ce soit - selon les contextes géographiques et économiques - pour s’adresser
directement au public sans attendre le stade de la mise en scène, pour s’entre-passer commande
d’écriture sur un sujet partagé ou pour alimenter une vie littéraire et théâtrale défaillante ou
inexistante.
Ces « collectifs d’auteurs », qui se donnent tous des « chartes » ou posent des « manifestes »,
et qui passent à l’action sous des formes élaborées ou spontanées, nous les avons rencontrés
lors de nos voyages ou à Limoges, en particulier lors des derniers festivals des Francophonies,
pendant lesquels les échanges ont fait rage sur les besoins de confrontation, de diffusion,
d’édition.
Nous les avons conviés en 2012 pour qu’ils débattent ensemble de la façon dont ils voient la
production d’un langage pour le théâtre, en inventant des pratiques d’écriture nouvelles ou
des pratiques nouvelles autour de leur écriture. Nous avons constaté qu’elles vont pour certains
jusqu’à l’invention de manifestations originales et quasi institutionnelles comme Le Jamais
Lu à Montréal, quand d’autres optent pour de vrais happenings littéraires (La Coopérative en
France).
Pour le festival 2013, nous sommes allés plus loin et leur avons proposé de prendre la scène,
directement, et de transformer leurs manifestes en spectacles : produites par les auteurs
eux-mêmes, ces créations d’un soir, directement adressées au public, vont leur permettre de
remettre en jeu la posture solitaire, autonome, de l’auteur dramatique. Mais aussi de convoquer
l’improvisation, la musique, le dialogue direct avec le public.
Nous avons envie de découvrir et de faire découvrir au public ces manières de « passer à l’acte ».
Voilà qui sera fait.
Le rendez-vous est donné à Limoges : pour partager, en public, au sein de la francophonie,
l’aventure des collectifs d’auteurs. Et nous nous demanderons, ensemble, si ces rassemblements
d’auteurs aux manifestes plutôt volontaristes, atteignent les buts qu’ils se sont fixés et,
pourquoi pas, s’ils découvrent « en marchant » des horizons inconnus.
16
SOIRÉE DES MANIFESTES
THÉÂTRE / MUSIQUE
Limoges
CCM Jean Gagnant
Sam. 28/09 à 20h30
Durée : 1h30 environ
THÉÂTRE / MUSIQUE
VIDÉO
SUISSE
Limoges
CCM Jean Gagnant
Mar. 1/10 à 18h30
Par l'ensemble des collectifs
Direction artistique Marcelle Dubois
Avec les musiciens Mangane et Vincent Mondy
En guise d’introduction à cette série de rendez-vous publics, nous proposons une « soirée des
manifestes ». Chaque groupe écrira le manifeste qui décrit les motifs de son rassemblement,
de ses actions. Nous cherchons une parole forte et engagée. Le mot “manifeste” est puissant.
Nous n’en écrivons pas tous les jours. Il doit être l’essence distillée des motivations de chacun
des auteurs.
À ces manifestes s’ajouteront les réponses aux questions que Marcelle Dubois posera aux
collectifs. Ils y répondront de façon poétique, politique, dramaturgique, lyrique, par
la musique, peu importe du moment que les mots soient toujours traités avec un souci
artistique.
Exemples :
Que signifie le mot francophonie pour vous ? Est-ce un concept dépassé, est-ce un concept à
réformer, est-ce un espace d’appartenance ?
De quels artistes êtes-vous les enfants ? Donnez-nous les passages des œuvres qui vous ont
construit en tant qu’auteur, en tant que penseur.
De qui rêvez-vous être les parents artistiques ? Que souhaitez-vous laisser dans votre sillage ?
Le mot pays évoque-t-il quelque chose pour vous ?
Pourquoi avoir décidé de prendre la parole chez vous ? Pourquoi l’art, et pas la politique,
l’humanitaire, autre chose ?
En musique, les auteurs sur le plateau entraîneront les spectateurs vers des aventures de
langage et d’improvisation.
Ensuite, dans les salles de spectacle, dans les espaces publics, au Bar des Auteurs, seront
présentées les créations / performances, données par les collectifs invités.
Si t'es venu à Limoges pour critiquer,
t'aurais mieux fait de rester en Suisse !
Par le collectif Nous sommes vivants (Suisse).
Cinq auteurs de théâtre suisses réunis en collectif prennent la parole :
Marie Fourquet, Julie Gilbert, Jérôme Richer, Antoinette Rychner, Philippe Solterman.
Vidéaste : Frédéric Choffat
Musiciens : Mangane, Vincent Mondy
Technicien : Laurent Schaer
Durée : 1h30 environ
Parce que la Suisse, ce n’est pas seulement les banques, les montres et le chocolat
Ni les montagnes, les lacs et les verts pâturages
Nous prenons la parole
(Extrait du manifeste du collectif « Nous sommes vivants »)
Photo Louis Dasselborne/Le Nouvelliste
Prenez dix « lieux » de Limoges (la gare de Limoges-Bénédictins, la place de la République, les bords
de la Vienne, le centre commercial Beaubreuil, la rue de la Boucherie…), cinq auteurs de théâtre
suisses romands réunis en collectif, un vidéaste complice et deux musiciens invités. Mélangez le tout
et vous aurez une soirée totalement originale qui se construit devant vous par l’action du hasard
et des rencontres. Un mélange de mots, d’images et de sons où la ville de Limoges devient l’objet
de toutes les attentions, un personnage chahuté, observé sous différents angles dont un portrait
forcément subjectif finit par émerger.
Le collectif « Nous sommes vivants » propose du théâtre documentaire dynamité par une forme
ludique. Une invitation à redécouvrir des lieux qui nous sont familiers. A se frotter à la réalité de
l’écriture contemporaine. A sa manière de dire le monde d’aujourd’hui.
http://noussommesvivants.blogspot.fr/2011/10/liens.html
17
THÉÂTRE/MUSIQUE
CANADA/QUÉBEC
Limoges
Expression 7
Mer. 2/10 à 21h
Jeu. 3/10 à 21h
Durée : 1h30 environ
JUSQU'OÙ TE MÈNERA TA LANGUE ?
par Le Jamais lu (Montréal)
Direction artistique : Martin Faucher
avec les auteurs/comédiens Sarah Berthiaume, Dany Boudreault, Marc-Antoine Cyr, Marcelle
Dubois, Martin Faucher, Emmanuelle Jimenez,
et les musiciens Benoit Landry (piano et sample) et Navet Confit (batterie et sample)
Ce concept littéraire a été créé par le Jamais Lu, afin de rassembler dans une forme jubilatoire
les points de vue sur l’actualité de 12 auteurs dramatiques québécois de la nouvelle
génération. Ils ont témérairement accepté le défi que Martin Faucher, idéateur et metteur en
scène de la soirée, leur a lancé : répondre dans un très court laps de temps à une batterie de
questions, thèmes et sujets libres ou imposés afin que se dresse le temps d’une soirée unique
un portrait impressionniste de l’air du temps.
Il a demandé à ces auteurs de nous parler de beauté et de laideur, de hargne et de douceur,
de héros et de salauds, de rêve, de révolution et de réconciliation. Avec ce spectacle, Martin
Faucher les a poussés à dépasser leurs limites en abordant des territoires littéraires qui leur
étaient inconnus ou peu fréquentés. Au final, ils nous invitent à réfléchir, à faire exploser nos
carcans intellectuels, mais surtout à appartenir à la même communauté qui espère davantage
que ce qu’on lui offre.
Quatre comédiens, accompagnés de deux musiciens, livrent avec joie et fougue ces mots.
Puis, au cours du spectacle, trois auteurs montent eux-mêmes sur scène pour livrer leur
parole. Ce mélange de textes polémiques, politiques et poétiques, dans le contexte des
Francophonies en Limousin, donnera au public français l’occasion de saisir ce qui anime le
cœur de la population québécoise en temps réel. Chaque spectacle est unique puisqu’il est
toujours précédé d’une phase de réécriture afin qu’il soit le plus près de l’actualité précédant
le spectacle.
www.jamaislu.com
THÉÂTRE/MUSIQUE
KIN KIESSE !
R.D. CONGO
Limoges
Côté Jardin
Jeu. 3/10 à 18h30
Durée : 1h environ
Entrée libre
Photo Jessie Mills
(on va s'écouter et bien vivre)
par le Moziki littéraire (RD Congo)
Direction artistique : Papy Maurice Mbwiti
avec les auteurs performeurs
Marie-Louise Bibish Mumbu, Papy Maurice Mbwiti et Fiston Nasser Mwanza
Régie musique: Djojo Kazadi
Imaginez une kermesse littéraire, une performance artistique inventée en direct pour recréer
dans le Jardin du festival une ambiance digne de la ville de Kinshasa, notamment le Bloc
de Bandal. On y fera partager le défi de l’écrit, du dire, de l’écoute et du non silence. Le
challenge : comment trouver de la poésie dans un environnement dissonant et festif…
Lectures, jets de mots et d’images, de musiques, tout cela s’effectuera dans une sorte de
foire de vie…
Dans Kin kiesse !, le public est aussi acteur : il lui sera demandé deux choses. D’abord de
passer dans la journée déposer des petites lettres, des mots personnels ; puis à ceux qui le
veulent, d’écrire pendant le déroulé de la performance des bouts de texte.
Quatre personnes du public liront ces lettres et mots de spectateurs, qui deviennent avec
nous des « Mozikis circonstanciels ».
Production Festival des Francophonies.
Avec le soutien de la Société Suisse des Auteurs, du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la SACD, de Pro
Helvetia, fondation suisse pour la culture, et de l'Institut Francais et la Région Limousin.
Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges, Expression 7.
18
L'HOMME ATLANTIQUE
(et la maladie de la mort)
THÉÂTRE
PREMIÈRE EN FRANCE
canada/québec - france
Limoges
CCM Jean Moulin
Lun. 30/09 à 20h30
Mar. 1/10 à 20h30
Rencontre avec les
artistes lundi 30
septembre à l'issue du
spectacle.
Photo Yann Turcotte
Texte Marguerite Duras
[Les Éditions de Minuit]
Mise en scène Christian Lapointe
Avec Jean Alibert, Anne-Marie
Cadieux, Marie-Thérèse Fortin
Violon Christelle Cotnam
Scénographie Jean-François
Labbé
Assistance à la mise en scène
Alexandra Sutto
Vidéo Lionel Arnould
Lumières Martin Sirois
Musique et environnement
sonore Mathieu Campagna
Costumes Mylène Chabrol
Dramaturgie Sophie Devirieux
Programmation de logiciel vidéo
Pierre-Olivier Fréchet-Martin
Direction technique
Mathieu Thébaudeau
Direction de production
Catherine Desjardins-Jolin
Compagnie Théâtre Péril
Durée : 1 h 10
Sur le plateau, dans un premier temps, une réalisatrice improvise un film avec une actrice et
un acteur. Il est question d’un homme qui a loué les services d’une femme pour « essayer ça,
essayer l’amour ». Ils ne quittent pas la chambre pendant plusieurs jours. Dehors, il y a la mer.
Dans un deuxième temps, le film réalisé est présenté au public : la révélation en direct des
textes de Duras se double de la création d’un objet filmique. Il y a création dans la création, à
la manière des poupées russes, conférant à l’objet final une forme définitivement multiple. Le
spectacle au final se révèle comme un livre mis en scène par un autre.
« Le soir de son départ, dans un bar, vous racontez l'histoire. D'abord, vous la racontez comme s'il
était possible de le faire. Ensuite, vous la racontez en riant comme s'il était impossible qu'elle ait
eu lieu ou comme s'il était possible que vous l'ayez inventée. »
Duras est un mythe. La femme autant que l’auteure, la voix autant que l’écriture. L’œuvre,
immense, dans tous les sens du terme, fascine ou agace mais semble imposer sa loi à quiconque
tente de l’interpréter. Véritable icône de la littérature contemporaine à Montréal (où elle fait
toujours l’objet de recherches et de conférences), Marguerite Duras n’effraie pas Christian Lapointe,
jeune acteur et metteur en scène de Québec. Il s’est donné un beau défi en proposant sa vision
de L’Homme atlantique et La Maladie de la mort, deux courts textes écrits au début des années
80, qui ont devancé bien des littératures actuelles sur le plan des procédés narratifs, entremêlant
le réel et la fiction, révélant le processus de création d’une œuvre, mettant en jeu sa fabrication
en direct.
Aujourd’hui, comment expliquer la rencontre entre Marguerite Duras et Christian Lapointe ? Une
certaine forme de ravissement peut-être, un état entre hypnose et envoûtement qui se manifeste
chez l’une par la lenteur, le ton, la complexité, et chez l’autre par l’immobilité, l’incantatoire, le
symbolique. Un intérêt tout particulier pour la ligne poreuse qui marie le réel au fictif, sa propre
vie mêlée à son œuvre littéraire, chez Marguerite Duras, à son œuvre théâtrale chez Christian
Lapointe : tous deux ne cessent de sonder les gouffres entre le vécu et l’imaginé, entre les
hommes et les femmes, entre ce qui est raconté et ce qu’il serait possible de raconter. Christian
Lapointe poursuit sa démarche atypique, manipulant le réel pour déstabiliser le théâtral, et nous
entraîne sur un plateau de cinéma où s’improvise un troublant film durassien. Joignant son art
à la voix tranchante de l’auteure française, il place le public au centre d’un fascinant récit, où le
rugissement de la mer ne cesse d’exacerber une déchirante détresse sexuelle, magnifiée par un
impossible amour.
Pour sa création autour de Duras, Lapointe s’entoure d’une prestigieuse distribution : MarieThérèse Fortin et Anne-Marie Cadieux, deux figures-phares de la scène montréalaise, et Jean
Alibert qui a traversé avec Wajdi Mouawad les plus grandes scènes européennes.
19
Marguerite Duras
Née en 1914 en Indochine, où elle passe son enfance, elle vient en France à 18 ans, étudie le droit
puis se consacre à l’écriture : romans, théâtre, scénarios de films, articles. Elle inaugure une nouvelle
forme d’écriture, très personnelle, qui, par le jeu des combinaisons narratives et l’importance
accordée à la parole, rend compte de la complexité des voix et des points de vue. Parce que
Marguerite Duras revendique la prédominance de « l’écrit » sur toutes les formes de représentation,
elle transgresse les règles traditionnelles des genres jusqu’à construire des textes hybrides qui
échappent aux classements. Ce qu’elle entend partager avec ses lecteurs et ses spectateurs, c’est le
mouvement d’une œuvre toujours à venir, qui se défait à mesure qu’elle s’invente, l’exécution d’un
livre voué à son propre effacement, à la fois l’origine et la faillite du geste de la création. La mort, le
désir, l’enfance, la perte, la mémoire, l’amour sont convoqués inlassablement par la dynamique de
l’écriture. Marguerite Duras s’éteint à Paris en mars 1996.
L'Homme atlantique, publié en 1982, est la transcription de la bande-son du moyen métrage du
même nom réalisé à partir de rushes du film Agatha et les lectures illimitées. Marguerite Duras
y découvre l'importance capitale et les velléités d'autonomie de la bande sonore des films. C'est
rééquilibrer le cinéma, l'arracher aux metteurs en scène et aux acteurs et le redonner à l'écriture, à la
voix même de l'écrivain : en effet une grande partie du film se déroule dans le noir total, redonnant
aux voix toute leur puissance.
La Maladie de la mort est publié en 1983. On y trouve la perte du désir, l’impossibilité d’aimer, la
femme inaccessible et idéalisée ou au contraire rabaissée et prostituée, l’union charnelle comme
impossible quête d’absolu. Ce texte, dense, dérangeant par sa radicalité, a été adapté pour la scène
par Bob Wilson en 1997, avec Lucinda Child, et par Bérangère Bonvoisin en 2006 avec Fanny Ardant.
Marguerite Duras est considérée au Canada comme une figure extrêmement prestigieuse de la
littérature et son passage à Montréal pour une série de conférences en 1981 a donné naissance à un
livre d’entretiens, Marguerite Duras à Montréal (Ed. Solin, 1994).
2013 célèbre le centième anniversaire de Marguerite Duras.
Photo Patrick Fabre
Christian Lapointe
Né en 1978, auteur, metteur en scène et acteur, Christian Lapointe a surtout mis en scène des pièces
dites In-yer-face : mouvement théâtral britannique né dans les années 90, ce théâtre d’affrontement,
ne ménageant jamais son public, a souvent recours à un langage et à des images crus. Le but de
ce mouvement n’est en aucun cas d’agresser le public mais de le provoquer émotionnellement
pour que celui-ci s’implique dans ce qu’il voit. Cette « provocation émotionnelle », pour rester
authentique, se doit d’évoluer constamment.
Il met en scène William Butler Yeats, Villiers de L'Isle-Adam, Mathieu Arsenault, Mark Ravenhill,
Sarah Kane, Larry Tremblay ainsi que ses propres pièces comme C.H.S. programmée en 2009 au
Festival d’Avignon. Artiste engagé à l'écriture métaphorique, Christian Lapointe rend compte du
désordre du monde et de nos désordres intérieurs, à l’intérieur d'un cycle de pièces regroupées sous
le nom de Théâtre de la Disparition. Ses travaux sont présentés au Canada, en Australie, en Asie et
en Europe.
En 2007, il est invité à Berlin par l'Institut International de Théâtre à participer à un colloque pour
auteurs et praticiens sur les nouvelles dramaturgies. En 2010, il reçoit le prestigieux prix John-Hirsch
du Conseil des arts du Canada qui récompense un metteur en scène francophone « faisant preuve
d'une vision artistique originale ».
Sa dernière production Outrage au public de Peter Handke est présentée au Festival Trans-Amérique
2013, tout comme la présente création L’Homme atlantique (et la maladie de la mort).
A propos du Théâtre Péril
Fondé par Christian Lapointe en 2000 et basé à Québec, le Théâtre Péril est connu pour ses productions
exigeantes, demandant au public un investissement particulier. Prédisposé à produire des objets
théâtraux à partir d’œuvres denses, poétiques et parfois qualifiées d’impossibles à monter, le Théâtre
Péril se plaît à passer du répertoire à la création. La compagnie creuse une dramaturgie prisant le
risque et la tentative d’élaborer des langages théâtraux propres à chaque expérience artistique.
http://theatreperil.com/
Coproduction Festival Transamériques (Montréal), Recto-Verso (Québec), Théâtre français du Centre National des Arts
(Ottawa).
Résidence de création Place des Arts. Avec le soutien de la Ville de Québec dans le cadre de l’entente de
développement culturel.
Création mondiale à Montréal le 31 mai 2013 au FTA puis au Carrefour International de Théâtre à Québec les 7 et 8 juin.
Tournée : L’Usine C à Montréal du 12 au 15 février ; Centre national des Arts à Ottawa du 19 au 22 février 2014.
Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges.
.
20
LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD
THÉÂTRE
CRÉATION
haïti
Boisseuil
Espace du Crouzy
Mar. 1/10 à 20h30
Jeu. 3/10 à 19h
Rencontre avec les
artistes jeudi 3 octobre
à l'issue du spectacle.
Texte de Marivaux
Mise en scène
Jean-René Lemoine
Avec
Vladimir Delva (Arlequin),
Carline Colagène (Lisette),
Gaëlle Bien-Aimé (Silvia),
Rolaphton Mercure (Dorante),
Jean Samuel André (Mario),
Jean-Marc Mondésir (Monsieur
Orgon).
Scénographie et costumes
Jean-René Lemoine
Assistant à la mise en scène
Jean-Samuel André
Robe de Lisette créée par
Miko Guillaume
Réalisation costumes
Louis Soirilus et Gadesa
Réalisation décor Christian
Laplanche assisté de Ricardo
Louis
Création lumière Claude Fontaine
Durée : 1 h 40
photo José Azor/Fokal
Alors que leurs pères viennent de décider de les marier, Dorante et Silvia ne se sont encore
jamais vus. Pour « examiner un peu » son prétendant, la jeune fille échange ses vêtements
avec sa suivante, Lisette. Mais le jeune homme a eu exactement la même idée : il arrive auprès
d’elle sous le nom de Bourguignon, avec son valet, Arlequin, qui se pavane dans les habits
de maître. Une double intrigue s’engage… Monsieur Orgon et son fils, Mario, seuls informés
du travestissement des jeunes gens, décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du
hasard ».
Avec Le Jeu de l’amour et du hasard, Jean-René Lemoine a souhaité mettre en scène pour la
première fois une comédie, et une comédie de Marivaux parce que cette pièce met en lumière des
thématiques toujours d’actualité dans la société haïtienne contemporaine : les rapports entre les
classes sociales, qui s’appuient, entre autres, sur les différentes nuances de couleur de peau, et la
pratique du langage des maîtres, un marqueur qui ne trompe pas. Même si l’histoire est racontée
sur le ton de la comédie, l’échange de rôles tel que le 18ème siècle s’est amusé à le pratiquer sur les
scènes de théâtre prend ici une nuance de cruauté mentale particulière.
Note d'intention
J'ai eu cette fois l’envie de travailler un classique, un texte du répertoire pour voir comment on
pouvait se l'approprier en Haïti, sans le trahir évidemment. Ensuite, cette pièce - vertigineuse offre une palette de jeu très riche, des registres contrastés auxquels on peut accéder assez facilement
dans un premier temps, avant de pénétrer les immenses difficultés tapies dans la subtilité de sa
mécanique. Enfin, je trouve qu'elle met en lumière des thématiques qui sont encore vivantes ici,
sans doute plus qu'elles ne le sont en France où la pièce est très souvent montée. A commencer
par le rapport entre maître et serviteur qui est empreint de cruauté, mais aussi de bonté, de
douceur, d'une tendresse complice un peu condescendante. Il y a un vivre ensemble entre les
maîtres et serviteurs de Marivaux que je retrouve dans la société haïtienne. Sans parler du déni
d’eux-mêmes qui caractérise les serviteurs dans la pièce. Il me paraissait intéressant d’aborder
cela en s’emparant d’un texte qui ne prétend pas nous amener à une catharsis quelconque. Le
spectateur est emporté tout simplement dans les méandres de la passion et il est amené à palpiter
pour les deux couples. Quels que soient ses postulats ou ses a priori, il est piégé par la mécanique
parfaite de la pièce, et ce n’est qu’à la fin qu’il comprend (s’il veut) l’étendue de sa violence.
Il y a peut-être encore une raison que j'ajouterais en « post-scriptum » : il me semblait aussi
intéressant de présenter un spectacle choral. A Port-au-Prince on joue souvent des monologues,
j’avais envie de créer un groupe, une équipe, et de voir comment on peut jouer ensemble ici.
L'apprentissage du jeu passe grandement par l'écoute. Se trouver à l'intérieur d'un groupe et avoir
cette disponibilité, cette générosité, être cet instrument au sein du chœur, de l'orchestre, je crois
que c'est un bon exercice pour les comédiens d'ici.
Jean-René Lemoine
21
Marivaux
Marivaux a laissé une œuvre considérable, composée de romans, de feuilletons, mais surtout de
nombreuses pièces. Par sa nature, le dialogue de Marivaux est en parfait accord avec le talent de
comédiens rompus à la commedia dell’arte et grâce à eux, Marivaux apporte le renouvellement du
théâtre qui se faisait attendre depuis Molière. Il emprunte d’ailleurs nombre de conventions à la
commedia dell’arte : les « types » sur lesquels il construira des variations, le masque d’Arlequin, les
travestissements. Et aussi l’importance de l’amour comme ressort de la comédie. Marivaux procède
d’une veine urbaine, courtoise, s’intéressant à la modernité en ce qu’elle relève de la mode,
élégante, provisoire. Sa langue est celle de la première moitié du 18ème, nette, analytique au point
qu’on la jugea « métaphysique ».
A l’encontre des règles du classicisme, de la fixité psychologique des personnages, Marivaux s’en
remet aux replis et aux détours qui enveloppent notre âme. Il transforme le personnage de la
comédie classique en une figure qui évolue sur scène et se transforme pour coïncider avec la vérité
de son être. Il aborde avec une égale importance les préceptes de la société, correspondant aux règles
d’une éducation très raffinée, et d’autre part l’instinct, les vibrations de la nature. Il ne les oppose
pas mais les fait se juxtaposer. A travers un tourbillon de sentiments (l’inconstance, la prudence,
la jalousie, la timidité, l’orgueil, l’indifférence…) et à travers une succession de déguisements, de
révélations, d’imprévus, il fait naître une impulsion libératrice qui exprime tout l’hédonisme du
Siècle des Lumières : la recherche et la naissance du plaisir.
La psychologie de Marivaux gravite autour de la naissance d’un sentiment. Celui-ci s’empare
du personnage, y compris à son insu et même contre sa volonté. De ce point de vue on peut le
rapprocher de l’auteur de La Princesse de Clèves. La pudeur, instinct qui s’oppose à tout ce qui n’est
pas permis, provoque l’imagination, suscite la fantaisie, entraîne les personnages à protéger leurs
sentiments les plus secrets… Le travestissement devient une solution pour jouer la comédie au sein
de la comédie, une forme nouvelle de théâtre dans le théâtre.
Ainsi, dans Le Jeu de l’amour et du hasard, la pièce va à l’encontre d’un mariage négocié par des
tiers, se conformant à la logique sociale du monde réel, jetant les cœurs et souvent les biens, dans
un système marchand où la femme devient une simple marchandise. Mais chez Marivaux, rien
n’est plus farouche qu’une femme sur le point d’être percée à jour, elle utilise toutes les armes pour
se défendre : l’indifférence, la haine, la comédie d’un autre amour, tout ce qui l’empêchera de
s’avouer vaincue !
Le Jeu de l’amour et du hasard, créé en 1730, est la pièce la plus célèbre et la plus représentée, tant
en France qu'à l'étranger.
Photo Marco Samson
Jean-René Lemoine
Comédien, auteur, metteur en scène, Jean-René Lemoine est né en Haïti, il a vécu au Zaïre et en
Belgique. Après un parcours d'acteur entre l’Italie et la France, il se consacre essentiellement à
l'écriture et à la mise en scène. Il s’installe définitivement à Paris en 1989.
En 1997, il crée la compagnie Erzuli, écrit et met en scène L’Ode à Scarlett O’Hara. Puis Ecchymose,
au Petit Odéon et au Théâtre de la Tempête. En 2001, il crée Le Voyage vers Grand-Rivière, au Centre
Dramatique National de Sartrouville, puis en 2003, L’Adoration au Théâtre Gérard Philipe de SaintDenis.
En 2003/2004, La Cerisaie d’Anton Tchekhov est la première pièce qu'il met en scène dont il ne soit
pas l'auteur (au Théâtre Gallia de Saintes et reprise à la MC93 Bobigny). La même année, il met
en scène Verbó de Giovanni Testori au Théâtre Garibaldi de Palerme. En 2006, il met en scène et
interprète son texte Face à la mère à la MC93 Bobigny, qui tourne en France et à l’étranger jusqu’en
juin 2008.
En 2009, sa pièce Erzuli Dahomey, déesse de l’amour est lauréate du Prix SACD de la dramaturgie
de langue française, aux Francophonies de Limoges. Sélectionnée par le bureau des lecteurs, elle
a fait son entrée à la Comédie-Française en 2012 (théâtre du Vieux-Colombier) dans une mise en
scène d’Eric Génovèse. Sa dernière pièce, Iphigénie, a obtenu l’aide à la création du CNT et paraît
aux Solitaires Intempestifs, précédée de In memoriam (enregistrement public par France Culture à
Théâtre Ouvert en avril 2012).
Il se consacre également à un travail d’adaptation : pour le théâtre, il adapte Syngué Sabour, roman
de Atiq Rahimi (Prix Goncourt 2009) ; pour le cinéma il écrit les scénarios de : Moloch Tropical, long
métrage réalisé par Raoul Peck, Marché noir, long métrage de Charlie Van Damme, Notre Père, long
métrage d’Olivier Meyrou.
www.fokal.org
Production Fondation Connaissance et Liberté – FOKAL.
Avec le soutien de l’Ambassade de France en Haïti et l’Institut Français en Haïti (IFH), la Fondation Culture Création
et la Fondation de France - Fil Culture Haïti, l'Institut Français et la Région Limousin, l’Organisation Internationale de
la Francophonie et Air France Port-au-Prince.
Présenté à Port-au-Prince, Haïti, Festival des “Quatre Chemins” organisé par la Fokal (26 novembre - 9 décembre 2012)
Accueil en co-réalisation : Festival des Francophonies en Limousin et la Ville de Boisseuil
Avec le soutien de l'Université de Limoges.
22
CHOCOLAT, CLOWN NÈGRE
THÉÂTRE/CIRQUE
france
Limoges
Théâtre de l'Union
Mer. 2/10 à 19h
Jeu. 3/10 à 19h
Conférence de Gérard
Noiriel : Homme
invisible pour qui
danses-tu ?
Bar de l'Union
Mer.2/10 à 12 h 15
Adaptation Marcel Bozonnet,
Gérard Noiriel
d'après Chocolat, clown nègre de
Gérard Noiriel
Mise en scène Marcel Bozonnet
Assistante à la mise en scène
Manon Conan
Avec : Marcel Bozonnet, Fannie
Outeiro, Sylvain Decure, Yann
Gaël Elléouet, Ode Rosset
Costumes Renato Bianchi
avec la collaboration de Sylvie
Lombart
Chorégraphie Natalie Van Parys
Conception vidéo Marc Perroud
Conception son Louise Bardet
Dispositif Marcel Bozonnet et
Renato Bianchi avec la collaboration de Sara Sablic
Réalisation des costumes Sylvie
Lombart, Catherine Manceau,
Corinne Pauperé, Anne Poupelin
Coiffes Laurence Solignac
Masques Carole Batailler
Dramaturgie Joël Huthwohl
Conseillère image Judith Ertel
Régisseur général Michel Lothe
Régisseur vidéo Thierry Wilmort
Habilleuse Sabine Bulant
Compagnie des ComédiensVoyageurs
Durée : 1h15
photo Elisabeth Carecchio
Jeune esclave de La Havane, Rafaël est vendu à un marchand portugais qui l’emmène avec lui
à Bilbao. Après avoir été valet de ferme, groom, mineur, il est finalement embauché en France
dans un cirque. Très vite adopté par le public parisien, devenu « Chocolat, l’universel, le fameux,
le légendaire, l’immortel », il devient une sorte de monument national dans la presse française.
Il triomphe avec son compère Foottit, le clown blanc. « Chocolat est roi, Chocolat est maître. Vive
Chocolat », écrit Jules Claretie, dans ses chroniques sur la vie culturelle à Paris. Peint par ToulouseLautrec, filmé par les frères Lumière, source d’inspiration pour Claude Debussy, il devient le roi des
nuits parisiennes à Montmartre et aux Champs Elysées. Puis son étoile pâlit. Avec sa compagne
Marie, il sombre dans la misère, oublié de tous. Il meurt à Bordeaux en 1917 et est enterré avec les
indigents dans la fosse commune.
Marcel Bozonnet, directeur artistique de la compagnie des Comédiens-Voyageurs et Gérard Noiriel,
historien de l’immigration, président du collectif DAJA (Des Acteurs culturels Jusqu’aux chercheurs et
aux Artistes) ont travaillé ensemble pendant 18 mois autour de ce projet.
Comment montrer au public que c’est grâce à Chocolat, le premier artiste noir sur la scène française,
que les Français ont pensé à se sentir « blancs » ? Comment retranscrire dans le langage artistique
d’aujourd’hui les mises en scène de Foottit et Chocolat, empreintes de domination coloniale ?
Ce sont quelques-unes des questions auxquelles Marcel Bozonnet et Gérard Noiriel tentent de
répondre avec ce spectacle à vocation nomade, capable d’aller au-devant de tous les publics.
Avant tout, le spectacle est un hommage rendu à celui qui fut le premier artiste noir en France,
injustement oublié aujourd’hui. Au-delà de ses talents comiques, Rafaël a fasciné le public parisien
comme chanteur et surtout comme danseur. Il a fait découvrir aux Français une gestuelle (qualifiée
alors de « simiesque ») issue de la culture des esclaves noirs d’Amérique, qui triomphe à la Belle
Époque avec le cake walk (danse populaire syncopée en forme de marche née dans les plantations de
Virginie au milieu du 19e siècle, importé en Europe par le music hall) et que l’on retrouve aujourd’hui
dans la gestuelle de danseurs de hip hop. Mais Chocolat fascine aussi parce qu’à l’époque, la plupart
des Français n’ont jamais vu de Noirs.
Cette découverte sera faite de surprises, de plaisanteries condescendantes, mais aussi d’admiration,
de compassion et de solidarité. Le spectacle interroge les dimensions contradictoires de cette rencontre
fondatrice.
Foottit et Chocolat inventent la comédie clownesque (le clown blanc et l’auguste), en même temps
qu’ils fixent le stéréotype colonial du « nègre stupide » giflé par le blanc.
Mais comme le note Gérard Noiriel : « Au lendemain de l’affaire Dreyfus, on ne peut plus montrer sur
une scène française un noir frappé par un blanc sans une certaine mauvaise conscience. » Dès lors,
Chocolat ne fait plus rire. Il tente une nouvelle carrière au théâtre, grâce à Firmin Gémier, mais il n’a pas
le profil de l’acteur « populaire » tel que l’attend le public français. Le duo Foottit et Chocolat a toutefois
connu une gloire posthume : les deux clowns ont inspiré Samuel Beckett, cinquante ans plus tard, pour
les personnages de Pozzo, le maître, et Lucky, une sorte d’esclave, dans En attendant Godot (1952).
23
Bar de l'Union
Mer.2/10 à 12 h 15
Homme invisible pour qui danses-tu ? A propos du clown Chocolat
Conférence de Gérard Noiriel
La conférence retrace l'itinéraire exceptionnel de Rafael, un esclave cubain vendu à un marchand
espagnol, et qui deviendra l’un des artistes les plus populaires de la scène française à la Belle
Epoque, sous le nom de « Chocolat ». Gérard Noiriel décrit, images à l’appui, les performances de
celui qui fut à la fois mime, clown et danseur, en mobilisant la culture gestuelle des esclaves afroaméricains. Il s'interroge sur les raisons de son triomphe et de son déclin, sur les stéréotypes d'une
époque qui annonce notre « modernité ».
(En collaboration avec le collectif Daja : Des Acteurs culturels jusqu'aux Chercheurs et aux Artistes.
http://www.daja.fr/)
Photo Patrick Fabre
Crédit nc.
Marcel Bozonnet
Acteur, metteur en scène, professeur de théâtre, Marcel Bozonnet entre dans la troupe de la Comédie
Française en 1982 et en devient Sociétaire en 1986. Il dirige ensuite le Conservatoire National Supérieur
d'Art Dramatique de Paris de 1993 à 2001, puis administre la Comédie-Française de 2001 à 2006. Il
ouvre la salle Richelieu à des auteurs contemporains et fait notamment entrer au répertoire Marie
Ndiaye et Valère Novarina. Il invite des metteurs en scène internationaux comme Bob Wilson, Piotr
Fomenko, Anatoli Vassiliev. Sa mise en scène de La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette,
qu’il interprète lui-même, est un sublime hommage à la langue précieuse de l’amour et du corps.
En 2006, il fonde la compagnie Les Comédiens-Voyageurs, accueillie en résidence à la Maison de
la Culture d’Amiens. Il met alors en scène Jackie d’Elfriede Jelinek, Rentrons dans la rue ! à partir
de textes de Victor Hugo et Antonin Artaud autour du thème de la révolte des peuples et crée aux
Francophonies de Limoges Baïbars, le mamelouk qui devint sultan, à partir du Roman de Baïbars,
un conte de la littérature arabo-musulmane.
Il réalise en 2011 la mise en scène d’Amadis de Gaule, opéra de Jean-Chrétien Bach, pour l’OpéraComique de Paris et crée le spectacle à l’Opéra de Versailles. Cette année il a présenté à Amiens Les
Couloirs des exilés de Michel Agier et Catherine Portevin.
Gérard Noiriel
Gérard Noiriel est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France. Il s'est également intéressé
à l'histoire de la classe ouvrière et aux questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire.
Parallèlement à sa carrière universitaire, il participe à l'élaboration d'une quarantaine de documentaires
historiques (« Racines ») diffusée sur France 3 en 1990-1991, évoquant l'apport des immigrés à l'histoire
de France. Directeur d’études à l’EHESS depuis 1994, il est aussi co-directeur de la collection Sociohistoires des éditions Belin et co-fondateur de la revue de sciences sociales Genèses. Il est également
membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton (Etats-Unis) et fait partie du comité de rédaction
pour la revue Social Identities et la revue électronique Histoire de l'immigration.
Membre du conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à sa création, il
décide d'en démissionner en mai 2007 avec sept autres universitaires, pour protester contre la création
par Nicolas Sarkozy d'un ministère associant la question de l'immigration et de l'identité nationale.
Peu après sa démission, il fait paraître un essai intitulé À quoi sert l'identité nationale (Agone, 2007).
Par ailleurs militant du droit d'asile, il se prononce pour l'autonomie de la recherche vis-à-vis des
considérations politiques conjoncturelles : pour lui, le chercheur et le citoyen ne doivent pas répondre
aux mêmes préoccupations : si les intellectuels peuvent parfaitement intervenir dans le débat public,
ils doivent en revanche prendre garde à expliciter ce qui relève du discours scientifique et ce qui relève
du discours militant. Il reste ainsi très critique vis-à-vis du rôle que jouent les experts dans les médias,
ainsi qu'envers l'instrumentalisation politique des faits historiques (il est notamment président du
CVUH : Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’Histoire).
www.maisondelaculture-amiens.com
Production : Maison de la Culture d'Amiens / Centre de création et de production, en co-production avec la Cie des
Comédiens-Voyageurs.
Résidence d’aide à la création à la Brèche, Pôle Régional des Arts du Cirque, Cherbourg-Octeville (Manche)
Résidence d’écriture au Centre National des Écritures du Spectacle-La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
En partenariat avec l’Académie Fratellini. Avec la collaboration du collectif DAJA.
Films Lumière - © Association frères Lumière : Foottit et Chocolat III. Chaise en bascule / Panorama pendant l’ascension
de la Tour Eiffel. Les films chronophotographiques d’Etienne-Jules Marey et Félix-Louis Regnault ont été restaurés
numériquement et reportés sur pellicule 35 mm par la Cinémathèque française qui détient et conserve les négatifs.
Remerciements : Valérie Fratellini, Sébastien Lefrançois, Nabila Tigane, l’IRCAM, Le Hall de la Chanson.
Tournée : du 28 novembre au 1er décembre 2013 / Théâtre Nouvelle Génération, Lyon ; 6 et 7 décembre 2013 / Théâtre
de Sartrouville ; 10 et 11 décembre 2013 / Maison de la Culture d'Amiens ; 17 décembre 2013 / Centre Culturel Jacques
Tati, Amiens (tournée en décentralisation de la Maison de la Culture d'Amiens)
Accueil en co-réalisation avec le Théâtre de l'Union - CDN du Limousin.
24
ET SI JE LES TUAIS TOUS MADAME ?
THÉÂTRE
burkina-faso
Limoges
Espace Noriac
Jeu. 3/10 à 21h
Ven. 4/10 à 19h
photo nc
Texte et mise en scène
Aristide Tarnagda
[Editions Lansman, octobre
2013]
Avec
Hamidou Bonssa
Lamine Diarra
et
David Malgoubri
Salif Ouedraogo
du groupe Faso Kombat
Scénographie Charles Ouittin
Assistantes à la mise en scène
Safoura Kabore, Sira Diarra
Lumière Mohamed Kabore
Costumes
Huc Jean-Christophe Michel
Compagnie Théâtre
Acclamations
Durée : 1 h
Et si je les tuais tous madame ? passe en revue toutes les actualités du monde tout en marquant
d’un point d’honneur la situation de l’Africain. Misère, exil, abandon, rêves et désillusions,
mais aussi irrépressible besoin d'aller de l'avant : à travers les paroles de Lamine, c'est tout
un continent qui prend la parole.
Mêlant le théâtre à la musique, le hip hop incisif du groupe Faso Kombat aux chansons
d'inspiration plus traditionnelle d'Hamidou Bonssa, Aristide Tarnagda porte un regard aigu
sur les rapports ambigus qu'entretiennent deux mondes qui se sont côtoyés pendant plus
d'un siècle sans vraiment se comprendre. En racontant sa vie, ses échecs et ses désirs, Lamine
incarne ainsi les mots de celui qui est aujourd'hui encore prisonnier, celui qui ne se heurte qu'à
des murs et des silences et pour lequel il n'existe plus qu'un seul horizon : un voyage qui lui
sauverait la vie. Voyage vers un autre continent ou retour au pays natal ? Rien n'est tranché, si
ce n'est la nécessité d'être ailleurs, là où les blessures peuvent peut-être cicatriser, là où enfin
les paroles pourraient s'échanger. Là où « attendre est espérer ».
Je vis dans un pays où tous les jours il pleut des tonnes et tonnes de promesses… On promet de
payer les études de son enfant, d’offrir de belles tenues à sa femme pour qu’elle ne soit pas la
risée des autres, on promet de construire une maison décente à ses parents qui végètent dans
des quartiers oubliés et abandonnés, à la merci de l’obscurité, du manque d’eau, du manque de
rêve : on promet de planter des rêves dans le ventre des gens qu’on aime. Promettre c’est aussi
donc porter une croix. Alors on se met à chercher les voies et les moyens qui nous permettront
d’enfanter des rêves dans les vies de ceux que nous aimons, que nous portons en nous. On
cherche autour de soi et quand la réalité autour de nous se révèle inféconde, on se tourne vers
d’autres horizons, vers l’inconnu, toujours dans l’espoir de tomber vaille que vaille sur des rêves
qui pourront ressusciter le rire sur les lèvres des siens.
La vie prend alors un autre rythme, un rythme plus accéléré, plus rapide qu’un TGV. Tout devient
urgent. C’est une question de valoir mieux que son cul. Alors on ne se pose plus de questions.
On fonce, on fonce, on fonce, comme un enfant défonce les cuisses de sa mère pour foncer dans
le monde, on fonce, on fonce, on fonce dans le froid, on fonce dans l’isolement, on fonce dans
le ventre de la terre et on se met à fouiner, les rues, les âmes, à la recherche d’un rêve, d’un
souvenir, des bouts de visage, des bouts de soi-même, on fonce et on sue, on se sue, on s’émiette
et on s’éparpille…
Aristide Tarnagda
La mise en scène
« La question de l’urgence se révèle l’oxygène de la pièce. En effet le travail des acteurs s’est tout
de suite focalisé sur : comment faire entendre toute une vie le temps d’un feu rouge ? Plusieurs
pistes se sont dégagées mais une nous a semblé plus juste, plus intéressante : c’est celle de la
25
désobéissance, celle de la feinte, du contre-pied ( pour emprunter un langage sportif, les meilleurs
joueurs aujourd’hui étant ceux qui savent feinter, dribbler). Et si donc nous dribblions le texte en le
posant, en le respirant, en faisant résonner chaque mot, en instaurant un silence inexistant dans la
matrice du texte ?
La question d’urgence a enfanté à son tour la question du rythme, de la musicalité. C’est pourquoi
nous avons associé un groupe musical (Faso Kombat) à notre processus de création. Les musiciens ne
sont pas là pour apaiser nos oreilles. Ils viennent nous emmerder de temps en temps en devenant
Lamine par intervalle irrégulier, comme des ombres qui apparaissent pour demander à quand
le vaccin du palu, à quand les écoles gratuites, à quand de l’eau potable pour tous et non du
champagne pour une minorité ? »
Aristide Tarnagda
Aristide Tarnagda, né en 1983 à Ouagadougou, étudie d’abord la Sociologie. Puis, comédien au
Théâtre de la Fraternité dirigé par Jean-Pierre Guingané, sa rencontre avec Koffi Kwahulé a été
déterminante. Depuis l’écriture s’est ancrée au cœur de sa vie. Alors, tue-moi, aux Récréâtrales 2004,
en est le premier acte. D’autres textes suivent : Les Larmes du ciel d’août (création aux Francophonies
en Limousin en 2011), De l’Amour au cimetière, On ne payera pas l’oxygène.
Exils 4 et Les Patrons, Je les emmerde sont deux commandes d’Eva Doumbia pour la compagnie
La Part du pauvre. Avec « Visa pour la création » de CulturesFrance, il a été accueilli en résidence à
Rennes par la compagnie Lumière d’août et le théâtre national de Bretagne (il en résulte 333 millions
d’arrêts cardiaques et Façon d’aimer).
Photo Patrick Fabre
Il a résidé à la Maison des Auteurs de Limoges en 2009 grâce à une bourse du Centre national du
livre.
Il collabore régulièrement avec la metteuse en scène Marie-Pierre Bésanger de Tulle et sa compagnie
Bottom théâtre, en partenariat avec le festival des Francophonies : ils ont présenté Vêenem ou
l'attachement en 2009, et l’année dernière Terre rouge (reprise à Avignon et au Festival de la Luzège
en 2013). Cette pièce avait fait l’objet au préalable d’une présentation à la Maison des Métallos dans
le programme Nouvelles Zébrures 2011.
Et si je les tuais tous madame ? a été créé en 2012 au festival Les Récréâtrales à Ouagadougou et
présenté lors du festival d’Avignon 2013.
Production : Compagnie Théâtre Acclamation et La Voie du Caméléon
Co-production : Récréâtrales, Institut français
Avec le soutien de : Festival des Récréâtrales (Ouagadougou), Theater im Bauturm - Freies Schauspiel (Cologne,
Allemagne), Festival d'Avignon, Institut Francais et Région Limousin, Festival des Francophonies en Limousin.
Et si je les tuais tous Madame ? a été créé en 2012 au festival Les Récréâtrales à Ouagadougou et présenté lors du
Festival d’Avignon 2013.
Tournée : du 26 février au 15 mars 2014, Le Tarmac, Paris.
Accueil en partenariat avec l'Espace Noriac.
26
CRABE ROUGE
THÉÂTRE
création
CONGO
Limoges
CCM Jean Gagnant
Ven. 4/10 à 21h
Sam. 5/10 à 18h30
Photo dr
Texte et mise en scène
Julien Mabiala Bissila
Avec les comédiens
Alvie Bitemo,
Dorient Kaly,
Julien Mabiala Bissila,
Adam-Richard Mahoungou,
Ulrich Ntoyo,
et le musicien
Benoist Bouvot
Scénographie/lumière
Charline De Reims
Création costumes Alvie Bitemo
Administration
Florence Douaze-Bonnet
Compagnie Nguiri-Nguiri
Durée : 1 h 15
Crabe rouge est un bar sordide le long du fleuve Congo, le bar le plus chaud de Diata-Ville…
Bibiche y danse en professionnelle malgré sa grossesse, le « colonel » Dolpic vient y chercher
des noises à Bayouss le tenancier et l’ex enfant-soldat Marley vient y rouler des mécaniques.
Ce jour-là, la télévision nationale retransmet le procès des responsables des « disparus du
Beach ». Mais dans le bar le chaos de la vie continue : impossible de fermer les robinets de bière
comme l’ordonne le gouvernement, en attendant le verdict du procès à la télé. Des coupures
d’électricité à répétition plongent le bar dans le noir. Mais dans le chaos de la vie, même dans
la nuit, il y a de la vie. Même si elle est racontée, dans une langue décapée à l’acide, par ceux
qui sont peut-être déjà morts ou par l’enfant qui refuse de naître. Des personnages déjantés,
avec leur violence, leur humour, leur séduction aussi, et qui sont capables de naître n’importe
où, parler votre langue et habiter près de chez vous.
L’affaire : « Les disparus du Beach »
En avril 1999, dans un souci d'apaisement alors que la guerre civile du Congo-Brazzaville prend fin,
Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, annonce la réconciliation nationale.
Il signe des accords avec la République démocratique du Congo (ou Congo-Kinshasa) et le Haut
Commissariat aux Réfugiés, pour le retour de milliers d’hommes, femmes et enfants qui avaient
fui la guerre civile en se réfugiant à Kinshasa, de l’autre côté du fleuve Congo.
Le premier retour des familles (1500 personnes) a lieu par la « traversée du Beach », par des navettes
fluviales qui effectuent la liaison Brazzaville-Kinshasa, sous le contrôle du Haut Commissariat aux
Réfugiés. Ces personnes sont accueillies dès leur arrivée dans le port fluvial du Beach de Brazzaville
par une personnalité gouvernementale puis, une fois celle-ci partie, interpelées par des militaires
appartenant probablement à la garde présidentielle et triées : les jeunes et les hommes valides
sont acheminés par convois dans des camps (ou vers la Présidence selon les sources). À partir de
ce moment, toute trace de ces hommes est perdue.
En 2005, un procès de plus de trois semaines a lieu à Brazzaville. La Cour criminelle décide, par
son verdict du mercredi 17 août, d’acquitter les quinze accusés dans l’affaire des disparus du
Beach, tout en reconnaissant la disparition de plus de 85 personnes lors des événements de 1999.
La Cour de cassation française casse le 9 avril 2008 la décision annulant la procédure du « Beach
de Brazzaville » devant les juridictions françaises. Elle décide ainsi de renvoyer l'affaire devant la
juridiction de Versailles, laissant la voie ouverte à la réouverture de l’enquête.
En juin 2007, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles valide toutefois l’enquête
dans cette affaire. Mais, concernant le chef de la police congolaise Jean-François Ndengué, elle
a estimé qu’il jouissait d’une immunité empêchant sa mise en examen en France pour « crimes
contre l’humanité ».
De même, le 2 novembre 2007, un arrêté ministériel congolais a établi une interdiction de
commémoration publique aux victimes du massacre du Beach.
27
Notes de l'auteur
L’intérêt de ce texte n'est pas d'expliquer ou d’apporter la véritable version sur l’affaire « des
disparus du Beach ». L’importance pour moi par ce texte est de questionner à travers les mots, les
costumes, la lumière, les émotions, le jeu et la scénographie, une époque, d'une part et d’autre
part, comment raconter ce que nous avons vécu, l’horreur, sans pathos ? On dit que « la guerre
anesthésie les consciences ». Comment faire notre propre devoir de mémoire, rendre justice à nos
disparus tout en gardant l’élan vital de notre jeunesse, l’insouciance et la joie qu’on confère à nos
âges ? C’est ce que notre travail tente de faire.
France Inter – Patrick Pesnot (février 2013)
Combien de disparus ? Des dizaines, des centaines… On ne sait pas. Ou plutôt on ne veut pas savoir…
Je veux parler de ce que l’on a appelé « le massacre du Beach » ! Le Beach étant le port fluvial de
Brazzaville, tout près du palais présidentiel de Denis Sassou Nguesso… Si près même que certains
témoins, depuis les fenêtres de leur bureau de la résidence présidentielle, ont pu sentir la fumée des
bûchers sur lesquels on brûlait des corps…
Alors que s’est-il passé ? Ce massacre, perpétré par des soudards proches du pouvoir, est l’ultime
conséquence de la terrible guerre civile qui a ensanglanté la capitale de la République du Congo, plus
communément nommée Congo-Brazzaville, pendant une année entière à partir de décembre 1998…
Un conflit ethnique d’une violence inouïe avec son cortège de viols et d’assassinats systématiques…
à tel point qu’on a parlé de massacres de type génocidaire. Au total, des dizaines de milliers de
morts, 500.000 personnes déplacées, 800.000 sans abri et une forte odeur de pétrole…
Photo Patrick Fabre
Julien Mabiala Bissila
Julien Mabiala Bissila est né en 1976. Il suit une formation dramatique à Brazzaville. Il est primé
"meilleur comédien" en 1996 avec Odes du crépuscule mis en scène par Jean-Jules Koukou au
festival international de théâtre scolaire au Congo (F.I.T.E.S). Pendant la guerre civile du Congo, il
passe quatre ans réfugié dans la forêt. A partir de 1999, il se consacre au théâtre et participe à
plusieurs créations du Théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre. Il crée la compagnie NguiriNguiri Théâtre en 2002 et met en scène ses textes Le Musée de la honte, La Dernière chance ainsi que
des textes d’Emmanuel Dongala adaptés à la scène.
Il est régulièrement invité sur les scènes et festivals africains. En 2005, il est accueilli par le théâtre
du Vieux-Colombier (programme « Écritures d’Afrique ») et, en 2009, comme comédien par le
Théâtre des Bernardines à Marseille pour la création d’un texte d’Aristide Tarnagda On ne payera
pas l’oxygène par Eva Doumbia. Une première lecture Crabe rouge, alors en chantier, a été réalisée à
Marseille par Eva Doumbia. La pièce a ensuite été lue à Paris au Théâtre du Rond-Point et à Limoges
dans le cadre des Nouvelles Zébrures 2010 (direction Bénédicte Wenders).
En 2011, il obtient la bourse Festival des Francophonies et réside à la Maison des auteurs. En septembre
2012, sa pièce Au nom du Père du fils et de J.M. Weston est lue au Festival des Francophonies en
Limousin puis, en mars 2013, dans le cadre de Nouvelles Zébrures par l’Académie théâtrale de l’Union
(direction Anton Kouznetsov).
Crabe rouge est présenté cet été au festival Contre Courant à Avignon ainsi que la mise en espace de
Au nom du père et du fils et de J.M.Weston par les étudiants de l’Académie de théâtre de Limoges.
Une autre lecture publique enregistrée par RFI en partenariat avec le Festival d’Avignon est présentée
en public le 16 juillet 2013.
Production Compagnie Nguiri-Nguiri
Coproduction Festival des Francophonies en Limousin
Résidence de création au centre de formation et de recherche en Arts dramatiques de Brazzaville. avec le soutien du
Cercle Culturel Sony Labou Tansi (Brazzaville), Les Bernardines, Festival Mantsina/Scène (Brazzaville), Espace Baobab
(Brazzaville) Centre de formation et de recherche en Arts dramatiques (C.F.R.A.D)
Avec le soutien de l'Institut Français, de l'Espace Krysogone Diangouaya, Arcis Production et du Collectif 12.
Avant-première : Festival Contre Courant, Avignon, 18 juillet 2013.
Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges .
28
CAHIER D'UN RETOUR AU PAYS NATAL
THÉÂTRE
martinique / france
Panazol
Médiathèque
Ven. 4/10 à 20h30
Limoges
Théâtre de l'Union
Sam. 5/10 à 20h30
photo James Hercule
D'Aimé Césaire
[Editions Présence Africaine]
Mise en scène et interprétation
Jacques Martial
Scénographie
Pierre Attrait
Création lumière
Jean-Claude Myrtil
Peinture
Jérôme Boutterin
Création d'accessoires
Martine Féraud
Assistant mise en scène
Tim Greacen
Régie
Marc Martinez
Compagnie de la Comédie Noire
Durée : 1 h 20
Cahier d'un retour au pays natal est le premier d'une série d'écrits qui va faire d’Aimé Césaire
l'un des plus grands poètes de langue française du XXe siècle. Cahier d'un retour au pays natal
va aussi devenir le texte fondamental symbolisant la fierté et la dignité retrouvées des peuples
noirs à travers le monde. Aimé Césaire pose les premiers jalons du concept de « négritude » dont
il poursuivra l’étude dans Discours sur le colonialisme…
Voyage dans le temps et dans l'espace, le spectacle met en scène un noir, un homme, l'Homme,
en fracture de lui-même, exilé dans la solitude de son être, aux portes du hurlement irréversible,
qui effectue la traversée du retour à son pays natal, c'est-à-dire à son humanité.
À propos de l’œuvre
André Breton s’exclame : « Ce poème n’est rien moins que le plus grand monument lyrique de ce
temps !».
A cette époque, les thèses racistes du comte de Gobineau sur l’inégalité des races nourrissaient la
philosophie du IIIe Reich.
A cette époque, dans le Mississippi, Bessie Smith mourait d’une hémorragie devant un hôpital
réservé aux Blancs qui refusait de la soigner.
A cette époque, Joséphine Baker, reine de Paris, déposait sa ceinture de bananes.
A cette époque, Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor et Léon Damas inventaient la Négritude et
rendaient à la femme et à l’homme noirs leur dignité d’êtres humains.
Si le Cahier d’un retour au pays natal est fermement enraciné dans la réalité sociale, historique et
géographique des Antilles françaises de l’entre-deux-guerres, son actualité n’en reste pas moins
intacte. Le message humaniste a transcendé son époque et alerte nos consciences. Il nous rappelle
de toute sa force que « la carte du printemps est toujours à refaire… ». Saluée depuis l’origine
comme un texte fondamental dans l’affirmation de l’égale dignité de tous les humains et de
toutes les cultures, l’écriture convoque l’Histoire et la mémoire, non pour accuser mais pour DIRE
et exprimer le refus de toute aliénation.
Jacques Martial met en scène et interprète avec maestria ce premier poème fondateur de l’œuvre
d’Aimé Césaire publié en 1939. Présenté en Guadeloupe, en Australie, aux USA, au Bénin, la presse
est unanime tant sur la qualité de la mise en scène que la performance d'acteur de Jacques
Martial.
2013 célèbre le 100ème anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire.
29
Aimé Césaire
Photo Présence Africaine
Photo P.E. Rastoin
Né en 1913 en Martinique, il est le père fondateur de la « Négritude », concept qu'il avait créé dans les
années 1930 avec Léopold Sédar Senghor. Patriarche des lettres antillaises et, plus généralement, des
lettres francophones, il fut tour à tour craint, critiqué, mais jamais renié. Même la jeune génération
d'écrivains martiniquais qui a pris ses distances par rapport à la négritude - pour se définir comme
métis et créoles - reconnaît volontiers ce qu'ils doivent à ce père spirituel dont découle la liberté
antillaise présente et à venir : « C'est la Négritude césairienne qui nous a ouvert le passage vers l'ici
d'une Antillanité désormais postulable, et elle-même en marche vers un autre degré d'authenticité
qui restait à nommer », écrivent Chamoiseau, Confiant et Bernabé. « La Négritude césairienne est
un baptême, l'acte primal de notre dignité restituée. Nous sommes à jamais fils d'Aimé Césaire ».
Christian Schiaretti vient de mettre en scène la pièce Une Saison au Congo au TNP de Villeurbanne à
l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Césaire.
Son œuvre, riche de sept recueils de poésie, de quatre pièces de théâtre et d'innombrables essais,
demeure toujours d'une grande actualité. Paradoxalement, sa poésie est aujourd'hui peu connue
en France, alors qu'elle est enseignée dans les grandes universités du monde entier, notamment
en Afrique et aux Amériques où Césaire est considéré comme une des voix majeures de la littérature
francophone et post-coloniale.
En 2008, retiré de la vie politique depuis plusieurs années, Aimé Césaire décède à l’âge de 94 ans. Il
reste une figure incontournable de l’histoire martiniquaise.
Jacques Martial
Né en région parisienne dans une famille d'origine antillaise, Jacques Martial mène depuis trente
ans une carrière de comédien, metteur en scène et directeur de compagnie. Formé à Paris, il engage
un parcours théâtral sous la direction de Georges Wilson, Jean-Paul Roussillon, Irina Brook et bien
d'autres. En 2000, il crée la compagnie de la Comédie Noire. Il met en scène des auteurs tels que José
Pliya, Marivaux et Aimé Césaire.
Parallèlement à ses activités théâtrales, Jacques Martial a développé depuis 1979 une carrière de
comédien au cinéma et à la télévision. Il travaille entre autres avec Claire Devers, Samuel Fuller,
Robert Kramer...
Il crée par ailleurs l'association Rond-Point des Cultures qui a présenté, en partenariat avec le Théâtre
du Rond-Point et dans divers théâtres de Paris, des manifestations mettant en valeur les cultures
d'Outre-mer et, plus généralement, la créativité des artistes issus des minorités visibles.
Depuis 2006, il est Président de l’Établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette.
Cahier d'un retour au pays natal, créé en 2003 à l'Artchipel - Scène nationale de la Guadeloupe, a
connu un succès public et critique tant en France qu'à l'étranger, et tourne depuis sa création.
Production Compagnie de la Comédie Noire
En coproduction avec l'Artchipel - Scène nationale de Guadeloupe
Avec le soutien du Conseil régional de la Guadeloupe, le Ministère de la Culture, le Ministère de l'Outre Mer et
CulturesFrance.
Tournée 2013 : Bligny, Vitry-sur-Seine, Haïti, Martinique, Ste Lucie, St Vincent, la Dominique, Bonneuil-sur-Marne,
Nice, Atlanta, New York (prévisions).
Accueil en coréalisation avec le Théâtre de l'Union-CDN du Limousin.
30
NIÉ QUI TAMOLA
THÉÂTRE DE RUE
EXPOSITION - BAL
SUISSE
Limoges
Place Saint-Etienne
Sam. 5/10 à 20 h
Photo Loïc Benoit
Auteur, metteur en scène
Nicolas Chapoulier
Avec :
Cédric Cambon,
Nicolas Chapoulier,
Jérôme Colloud,
Mathieu Fonfria,
Antoine Frammery,
Neil Price,
Anthony Revillard,
Gaël Richard,
Nicolas Turon
Compagnie Les 3 Points de
suspension
Durée : 3 h + bal
Bal en entrée libre
Ce roadmovie théâtral réinvente la tradition des récits de voyage. Présentée sous forme d'une
soirée hommage à la mémoire de Daniel Meynard, cette rétrospective se déroule en trois parties :
une déambulation dans la plus grande exposition dédiée à Daniel Meynard jamais réalisée à
travers le monde (témoignages, jeux vidéos, installations mécaniques, une conférence sur le
rôle positif du réchauffement climatique, une expérience de poésie vaudoue…), un one-man
show documentaire qui retrace l'histoire de la Françafrique sous la Ve République et enfin
le Grand Bal de DJ Yabon, grand inventeur du "métixage", qui nous invite, au son de la savane
et de l'accordéon à pile, à un safari musical jusqu'au bout de la nuit.
Daniel Meynard nous a quittés il y a bientôt quatre ans, et suite à sa disparition, la Fondation
Daniel Meynard a fait appel à des artistes, des plasticiens, des comédiens, des poètes, qui ont
tenté de recréer l'univers, la parole, l'action de Daniel Meynard, dans le but de sentir le monde
à travers ses yeux. Nié qui Tamola, (“L’œil voyageur” en langue bambara) est une exposition/
parcours spectacle dans son espace mental. Nous pénétrons dans la vision que Daniel Meynard
portait sur les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Nous découvrons
des fragments de mémoire, en flânant dans l'état de confusion propre à un retour de voyage,
cet instant où tout s'entremêle, se mélange, se noue... Dans une confusion que nous appelons
"L'état Daniel Meynard".
"La deuxième partie du spectacle (...) consiste en une performance solo du comédien qui incarne
tous les personnages clés de la Vème République ayant joué un rôle déterminant dans les relations
franco africaines. Véritable tour de force pour ce comédien qui assure à la fois les bruitages, les
imitations et les parties musicales." Sylvain Marchand - 29.06.2011
Créé et réalisé par une équipe de jeunes artistes franco-suisses nourris aux droits de l'Homme, Nié
qui tamola évoque avec humour les échecs de la décolonisation, les scandales de la Françafrique,
les mirages de la libre circulation des hommes, dans une Europe au racisme persistant et aux
frontières angoissées. Avec impertinence et dérision, en croisant anecdotes et faits historiques, Nié
qui tamola fait émerger le portrait d'une génération désenchantée, désabusée mais consciente
du rapport à l'autre.
Daniel Meynard
Daniel Meynard, né le 14 juillet 1920 à Conakry (Guinée), et mort le 23 septembre 2009 à Bamako
(Mali) à l'âge de 89 ans. Tour à tour neurologue, ethnologue, écrivain, journaliste, illustrateur,
philosophe, poète, cuisinier, océanographe, comédien, plasticien, musicien, inventeur et
réalisateur, il est surtout célèbre pour ses pensées autour des relations franco-africaines et la
création du concept de baobabité. Atteint du syndrome d'Asperger, Daniel Meynard a surmonté
son handicap en développant une mémoire hors du commun, ce qui lui a valu notamment de
gagner le « International Pi Award » de Calcutta en 1986 en récitant 3 jours durant les décimales
de Pi. Entre 1976 et 1980 il travaille comme océanographe sur la Calypso avec le commandant
Crédit DR
31
Cousteau où il découvre le phytoplancton. Longtemps peu considéré dans le milieu du journalisme,
son travail d'investigation sur les rapports politiques et économiques entre la France et ses anciennes
colonies africaines fait aujourd'hui référence en la matière. Sa pensée a grandement inspiré les
mouvements indépendantistes des années 1960. Très engagé, il a cherché à analyser les conséquences
psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus
connus Le Syndrome de Tarzan ou Le Regard des méduses, il analyse le processus de décolonisation
sous les angles sociologique, philosophique et neuro-psychiatrique. Très peu connue en France mais
très appréciée dans les pays francophones, sa pensée est aujourd'hui ranimée par la création en 2010
de la Fondation Daniel Meynard.
La scénographie a été conçue comme un labyrinthe, un dédale, symbolisant l'enchevêtrement, la
confusion que l'on peut ressentir lors d'un retour de voyage en Afrique subsaharienne. L'exposition
peut être installée et ouverte quelques jours en aval ou en amont du reste de la rétrospective. « L'installation fourmille d'objets insolites et technologiques. Suscitant notre curiosité, c'est avec
étonnement que nous découvrons les trouvailles absurdes et loufoques d'une compagnie qui a érigé
l'humour décalé au rang d'un art savamment maîtrisé ». Sylvain Marchand
Les 3 Points de Suspension
Nicolas Chapoulier, Anthony Revillard et Mathieu Leroux, trois acrobates formés aux techniques
circassiennes (École de Cirque de Genève Cirqule, Zigmunt Biejag, Nordine Allal), créent en 2001
la compagnie Les 3 Points de Suspension. En 2002, ils sont rejoints par Jérôme Colloud, musicien
de jazz, chanteur, pianiste et comédien.
Issus d’univers et d'esthétiques très différents les uns des
autres, les artistes de la compagnie Les 3 Points de Suspension explorent ensemble les richesses du
mélange des techniques, des disciplines et des influences, principalement dans l'espace urbain.
Tandis que Mr. Baryton (2003) et Voyage en bordure du bord du bout du monde (2006) s'inspirent
de la tradition foraine et des films d'horreur des années 50, Nié qui Tamola (2011) consiste en un
dispositif documentaire qui interroge les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines,
évoquant les échecs de la décolonisation. La Grande saga de la Françafrique (2012) est un one-man
show documentaire issu du dispositif Nié qui tamola qui retrace les scandales de la Françafrique.
Au
final, c'est toujours le rapport à l'altérité et à l'identité que questionnent Les 3 Points de Suspension,
avec un humour décapant et décalé.
Le bal de DJ Yabon
Au son de la savane et de l'accordéon à pile, DJ Yabon nous invite à un safari musical au remix
impossible sur les chemins remplis de nids-de-poule musicaux de New York à Kinshasa. Une
aventure corporelle à vivre et à transpirer jusqu'au bout de la nuit. Peace, love and bissap !
www.troispointsdesuspension.fr
Production Les 3 Points de suspension
Co-produit par Les Ateliers Frappaz, Quelques p'Arts... le SOAR, le Fourneau - Centre National des Arts de la Rue [en
Bretagne], le Parapluie - Centre international de création artistique, de recherche et de rayonnement pour le théâtre
de rue, le Citron Jaune - CNAR, Port-St Louis-du-Rhône, CSC du Parmelan, l'Atelier 231 - CNAR, Les Usines Boinot CNAR de Niort, Festival Rendez-vous chez nous - ACMUR (Ouagadougou)
Soutenu et accueilli en résidence : NIL OBSTRAT / la Ville de Pantin, le Château de Monthelon, la Vache qui Rue, La
Gare de Marigny le Cahouet.
La compagnie Les 3 Points de suspension est membre de l'Atelier 26 - La Nacre.
Elle est subventionnée par la DRAC Rhône-Alpes, le Conseil régional Rhône-Alpes, le Conseil général de Haute
Savoie, la Ville de Saint-Julien en Genevois, Auteurs d'Espaces Publics : SACD-Ville de Pantin.
Tournée : 11 octobre 2013, La Grande Saga de la Françafrique à St-Clément de la Place (49), La rue du milieu
23 novembre 2013, La Grande Saga de la Françafrique à Claret (34), Association Mélando
06 décembre 2013, La Grande Saga de la Françafrique à Witry les Reims (51), Les Escalpades
20 février 2014, La Grande Saga de la Françafrique à Rablay sur Layon (49), Villages en Scène
22 février 2014, La Grande Saga de la Françafrique à Cernusson (49), Villages en Scène.
32
SOUS LEURS PIEDS, LE PARADIS
DANSE
tunisie
Limoges
CCM Jean Moulin
Ven. 27/09 à 20h30
Aubusson
Théâtre Jean Lurçat
Mar. 1/10 à 20h30
Photo Agathe Poupeney
Solo dansé sur Al Atlal (les
ruines), poème chanté pour la
première fois en concert par
Oum Kalthoum en 1966
Conception et interprétation
Radhouane El Meddeb
Chorégraphie Thomas Lebrun et
Radhouane El Meddeb
Scénographie Annie Tolleter
Lumières Xavier Lazarini
Sonographe Stéphane Gombert
Régisseur général
Bruno Moinard
La compagnie de Soi
Durée : 1 h
Parti d’une phrase de la tradition prophétique (Le Paradis est sous les pieds des mères…),
Radhouane El Meddeb, qui s’associe pour l’occasion à Thomas Lebrun, crée un solo sur la féminité.
Un hommage aux héroïnes, aux sœurs, aux mères. Radhouane El Meddeb danse sur Al Atlal (Les
Ruines) écrit par Ibrahim Naji, une des plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe, chantée
par Oum Kalthoum en 1966. Sous leurs pieds, le paradis naît du grain de la voix pour découvrir
d’autres gestes, d’autres perceptions, d’autres sensations à traduire dans une chorégraphie.
Dans la Tradition Prophétique de l’Islam, il est dit que « Le Paradis est sous les pieds des mères ».
Ce sont elles, en effet, qui donnent la vie et portent tout le poids de la maternité, qui entretiennent
et nourrissent l’enfant avec les forces de leur propre corps, font le sacrifice de leur liberté et de
leur santé pour que naissent vie et mouvement. C’est à cette figure maternelle que Radhouane El
Meddeb a voulu rendre hommage dans ce solo qu’il danse lui-même, et à travers lui, la femme et la
féminité prennent possession d’un corps d’homme. Pour cette traversée de la féminité, pour trouver
la force de puiser en soi, profondément, dans ce corps masculin, pour atteindre la générosité et la
sensualité et dévoiler la fragilité qui l’habite, Radhouane El Meddeb a souhaité un complice, en la
personne de Thomas Lebrun : deux hommes pour danser la femme. Pour toute musique, ils ont
choisi une version chantée en concert en 1966 par Oum Kalthoum d’Al Atlal (Les Ruines), immense
poème de l’égyptien Ibrahim Naji, une des plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe...
Al Atlal
Al Atlal est un poème du poète égyptien Ibrahim Naji, interprété pour la première fois par Oum
Kalthoum sur une composition de Ryad Essoumbati en 1966. Le poème est écrit en arabe classique
et reprend un des thèmes majeurs de la poésie arabe : les ruines ou traces laissées par l'amante
après son départ. Al Atlal fait partie des vingt plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe.
C’est peut-être le personnage principal de ce spectacle, c’en est certainement l’armature, le paysage
mental. Et Oum Kalthoum, la figure de référence à LA femme arabe, dans son sens du tragique, de
la volupté et de la nostalgie.
C'est à partir de cette figure maternelle que j'explore ce nouveau solo, sonde mon bouleversant désir
d'être sur scène... pour un hommage aux mères... aux femmes... à la féminité... Car mon envie de
danser est une envie de démesure et de ravissement... La danse est pour moi une traversée féminine,
dans la légèreté et la grâce. Des espaces féminins, et des sons, des voix de femmes multiples et
foisonnantes, dans toutes les langues, de tous les temps et de toutes les contrées.
Ce désir de femme n’est peut-être qu’une seule femme, une seule chanson, une seule voix. La voix
solitaire d’une femme. Ma danse se veut un hommage aux héroïnes, à nos mères, à nos sœurs...
C’est un signe vers les femmes qui m’entourent et m’ont entouré, mais aussi vers la femme qui est en
moi, vers ma propre féminité. En la dévoilant, je dévoile ma fragilité, ma perception de la sensualité
33
et du courage dans le même temps. Ce dévoilement se conçoit sans travestissement. Se mettre dans
la peau d’une femme, ce n’est pas se vêtir comme une femme, se revêtir de féminité, mais bien
puiser en soi, profondément, pour trouver la générosité et la sensualité.
Radhouane El Meddeb
Photo Antoine Tempé
Photo Frédéric Lovino
Radhouane El Meddeb
Formé à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Tunis, il a travaillé avec les pionniers du théâtre
tunisien et du monde arabe : Fadhel Jaïbi, Taoufik Jebali et Mohamed Driss ; il a été consacré
"« jeune espoir du théâtre tunisien » en 1996. En France, il travaille avec les metteurs en scène
Jacques Rosner, Lotfi Achour et Catherine Boskowitz. Il collabore artistiquement avec des auteurs tels
que Natacha De Pontcharra et Adel Hakim.
Au cinéma, il joue dans deux films de Férid Boughedir Halfaouine, l’enfant des terrasses (1990), Un
été à la Goulette (1996).
Il se met en scène en 2005 dans Pour en finir avec MOI, puis il crée pour Montpellier Danse 2006
un solo Hûwà, Ce lui. En 2007, il intègre la distribution de 1000 Départs de Muscles, création
d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. En 2008, il crée Quelqu’un va danser… pour les Rencontres
Chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Cette même année, lors de la carte blanche
au CND Sonorités et corps d’Afrique, il conçoit la performance culinaire et dansée Je danse et vous
en donne à bouffer.
En 2008 et 2009, Radhouane El Meddeb intervient dans le cadre du dispositif « Corps produit, corps
productif » organisé par les Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint Denis et « Mon corps mon
lieu » notamment soutenu par la fondation Culture et Diversité.
En 2010, il crée au Centre National de la Danse à Pantin, sa première pièce de groupe Ce que nous
sommes. En décembre 2010, il crée Chant d'amour au Collectif 12, performance autour d’un roman
et film de Jean Genet. En avril 2011, il crée la performance Tunis le 14 Janvier 2010 pour le Meeting
Point 6 et Montpellier danse.
Depuis janvier 2011, Radhouane El Meddeb est artiste associé au 104-Centquatre à Paris. Il crée À
L’Etroit dans le cadre du festival Concordan(s)e avec l’auteur Philippe Adam puis Sous leurs pieds, le
paradis en juillet 2012 au festival Montpellier Danse.
En janvier 2013, il créé Nos limites au 104-Centquatre avec Matias Pilet et Alexandre Fournier, deux
danseurs issus du cirque.
Thomas Lebrun
Né en 1974, diplômé d’Etat en danse contemporaine, Thomas Lebrun est d’abord interprète pour
plusieurs chorégraphes comme Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Pascal Montrouge, ou Christine
Jouve. En 1998, il fonde la compagnie Illico à l’occasion de l’écriture d’un premier solo intitulé Cache
ta joie. Artiste prolifique, il crée une trentaine de spectacles en dix ans au sein de sa compagnie
avec qui il développe un univers décalé. Il y aborde les problèmes liés à l’identité avec humour et
dérision, en se travestissant dans What You Want ? ou en demandant à ses danseurs de s’échanger
leurs masques dans Switch. Associé au Vivat d’Armentières, scène conventionnée pour le théâtre et
la danse, puis au Centre de développement chorégraphique de Lille, il collabore également avec des
compagnies étrangères telles que le Ballet national de Liaonning en Chine ou le Grupo Tapias au
Brésil. En 2011, il crée Six order pieces, dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales
de Seine-Saint-Denis puis la pièce Quatre ciels de novembre pour le Junior Ballet du Conservatoire
National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
En 2012, il crée La Jeune fille et la mort.
Depuis l’an dernier, Thomas Lebrun est directeur du Centre chorégraphique national de Tours.
www.lacompagniedesoi.com
Production La Compagnie de Soi
Coproduction Montpellier Danse 2012, le 104-centquatre (Paris), le Centre chorégraphique national de Tours –
direction Thomas Lebrun, avec l’aide à la création de la DRAC Ile-de-France - Accueil studio : CND
Ce solo bénéficie du soutien de la Charte de diffusion signée par l'ONDA, l'ARCADI, l'OARA, l'ODIA et Réseau en scène
de septembre 2013 à décembre 2014.
Radhouane El Meddeb est artiste associé au CENTQUATRE.
Tournée : 26 et 27 novembre – Festival Strasbourg-Méditerranée à Strasbourg ; 24 janvier 2014 – Hangar 23, Rouen ; 31
janvier 2014 – Art Danse ; 18 mars 2014 – Théâtre des quatre saisons à Gradignan ; 20 mars 2014 – Théâtre en Dracénie,
Draguignan ; 22 mars 2014 – Pavillon Noir à Aix-en-Provence
Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse
34
ÉLOGE DU PUISSANT ROYAUME
DANSE
france
Limoges
CCM Jean Moulin
Ven. 4/10 à 21h
Rencontre avec les
artistes à l'issue du
spectacle
Photo Patrick Fabre
Chorégraphie Heddy Maalem
Danseurs
Anthony-Claude Ahanda alias
Jigsaw
Wladimir Jean alias Big Trap
Ludovic Manchin-Opheltes alias
Kellias
Émilie Ouedraogo alias Girl Mad
Skillz
Anne-Marie Van alias Nach
Scénographie Rachel Garcia
Création lumières
Guillaume Fesneau
Compagnie Heddy Maalem
Durée : 1h
« Il semblerait que le monde ait fait naître, là où on ne l’attendait pas, une danse du dedans,
authentiquement spirituelle, faite pour débusquer des monstres et dire l’inarticulé des paroles
rentrées dans la gorge de ceux qui ne peuvent même plus crier. La seule danse qui vaille ».
Ce spectacle est le fruit de la rencontre d'Heddy Maalem et de "krump dancers". Popularisé par
le documentaire Rize de David Lachapelle (2004), le Krump - acronyme de Kingdom Radically
Uplifted Mighty Praise, soit littéralement « éloge puissant d'un royaume radicalement élevé » est
né dans les années 1990 dans les ghettos de Los Angeles.
Plus qu’une danse, plus qu’une transe, il est l'expression d'un mode de vie et d’une culture qui
parlent de fraternité, de tolérance et d’amour. Le défi est donc de mettre en forme, sans l’altérer,
ce qui jaillit de manière si spontanée. Le sens, la parole ne sont pas absents. Leur présence est
même si évidente, si massive et parfois si inattendue que toute la délicatesse consiste à mettre en
scène ce qui pourrait apparaître comme insensé. Heddy Maalem a élaboré sa création sous l’angle
d’un rituel, d’une ode au mouvement de « ces seigneurs de rien, maîtres et danseurs en leurs
puissants royaumes ».
J’ai rencontré les danseurs de Krump sans doute parce que je les ai toujours cherchés. Ils s’appellent,
Jigsaw, Kellias, Crow… noms de code de leur identité réinventée.
Le Krump est un mouvement profond, pas encore une marchandise. Avant d’être une mode, c’est
un rite inventé, une sorte de louange forcenée, la contorsion brutale de celui qui refuse la camisole
contemporaine.
Ces danseurs nous disent : Qu’arrive-t-il à la force qui nous mène ? Que signifie ce monde échoué ?
Qui vit dans l’obscur de nous-mêmes ?
Cette danse est une chance car elle est un partage de la violence qui nous fonde et un moyen de la
comprendre en se délivrant du discours. C’est une danse du début ou de la fin des temps, qui dit
l’essentiel de ce qui fait un homme aujourd’hui, un secret pour lui-même vivant debout au plus
noir de sa propre nuit.
Heddy Maalem
Un royaume sans roi ni sujets où seule la danse est reine
Cette nouvelle création avec des danseurs de Krump est sans doute l'aboutissement de ma longue
recherche autour de danses utilisant les énergies hautes, l'état plutôt que la forme, la maîtrise du
mouvement organique plutôt que la pure technicité.
Dans mes précédentes créations, j'ai déjà poussé cette investigation assez loin. Elle m'a peu à peu
mené à considérer la chorégraphie moins comme l'exercice d'une pure géométrie des corps que comme
l'organisation du vivant et des masses énergétiques que déplacent l'écoute des danseurs, la fusion des
corps organiques et sonores, les scansions de l'espace-temps. À l'instar du peintre, du sculpteur, du
cinéaste, chorégraphier est pour moi d'abord l'affirmation d'une liberté, la poursuite déterminée d'une
vision propre, le libre jeu de ce que je considère comme participant au mouvement du monde.
35
Ces danseurs sont étonnamment ouverts à cette proposition nouvelle. Il va sans dire que leur
« relatif » manque d'expérience peut constituer une contrainte. Pour ma part c'est exactement ce
que je recherche non par un amour immodéré de la difficulté mais par refus de repasser dans les
mêmes traces et désir de progresser dans l'approfondissement de ma pratique de chorégraphe.
Le Krump est une danse récente, peu connue, dont la profondeur reste masquée par les clichés
véhiculés sur les danses urbaines. Tout l'enjeu est de faire apparaître les qualités exceptionnelles
de ces danseurs et la portée poétique d'une danse liée à la plus grande modernité comme à une
manière de danser aussi ancienne que notre humanité.
Heddy Maalem
Photo Richard Volante
Heddy Maalem
Heddy Maalem est né en Algérie, à Batna, au cœur des Aurès, d’un père algérien et d’une mère
française. Fils de deux terres, Heddy Maalem préfère se dire fils de la Méditerranée, cette mer qui tente
de combler la béance entre deux peuples. Après avoir longuement pratiqué la boxe puis l’aïkido,
recherché son propre mouvement, il rencontre la danse qui lui apparaît alors comme une évidence
inattendue. Peu à peu, le style se forme, d’un mouvement qui part du ventre ou du sol, pour percuter
l’espace ou le partenaire, sans lyrisme mais non sans esthétisme, un style épuré mais physique.
En 1989, il fonde sa compagnie et crée Transport phenomena (1991), Corridors (1992), Trois Vues sur
la douce paresse (1994). Heddy Maalem travaille le corps comme un poète travaille la langue, pour
sa matière. Ses chorégraphies, à l’écriture précise et épurée, s’attachent à la clarté, à la lisibilité.
En 1997, il écrit Un Petit Moment de faiblesse, solo remarqué qui devient le prologue de la pièce
Le Beau Milieu créé au Festival d’Avignon dans le cadre du « Vif du Sujet ». K.O Debout, pièce
pour 7 interprètes créée en 1999 à la Maison de la Culture d’Amiens, approfondit sa recherche d'un
mouvement en contrepoint « d'un monde brouillé d'images et de bruits ».
En 2000 Benoît Dervaux, réalisateur de documentaires et cadreur des frères Dardenne, est séduit par
le spectacle Black Spring dans lequel Heddy Maalem réunit des danseurs d’origine africaine. De cette
rencontre naît une collaboration artistique entre les deux hommes avec en 2001 Petite Logique des
forces, trois soli créés au Festival Danse à Aix, en 2002 L’Ordre de la bataille pour 7 interprètes venus
des pays du Sud, puis en 2004 Le Sacre du Printemps pour 14 interprètes africains. Ce dernier opus,
créé au festival des Francophonies, tourne pendant sept saisons successives dans le monde entier.
Habité par un besoin d’alternance entre pièces magistrales et petites pièces, Heddy Maalem écrit en
2006 une série de soli et de pièces courtes qui forment Le Principe de solitude et crée Un Champ de
forces, une pièce pour 12 interprètes (Limoges 2007).
L’année 2009 est marquée par les projets internationaux avec l’adaptation du Sacre du Printemps
pour 20 danseurs de la Sichuan Modern Dance Company en Chine et la création de From the new
world, commande de la ville de Burlington (Vermont, Etats-Unis), à l’occasion du Quadricentenaire
de Samuel de Champlain. En mars 2010, il crée Mais le diable marche à nos côtés à La Filature, Scène
Nationale - Mulhouse pour 8 interprètes venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour lequel il a reçu
l’aide à l’écriture Beaumarchais décernée par la SACD.
Le chorégraphe se voit confier par le Ministère de la culture et de la communication une mission en
Martinique dans le cadre de 2011 l'année des Outre-Mer, suite à laquelle il réalise Je suis les rivières,
pièce pour 25 jeunes danseurs créée lors de la Biennale Fort de Danse Caraïbes 2012. En octobre 2012,
à l’invitation du Ministère de la Culture colombien et de l’Ambassade de France en Colombie, il crée
Danzas de amor y de guerra dans laquelle sont incluses des formes courtes conçues à quatre mains
avec le chorégraphe Rafaël Palacios.
En 2013, il est invité par le festival des Francophonies à réaliser une carte blanche pour l’ouverture du
festival, avec une soixantaine de danseurs amateurs. Ce sera « L’Ouverture du champ ».
Dans le cadre du festival, il présente également Eloge du puissant royaume, pièce pour 5 danseurs,
créée en avril 2013 à l'Atelier de Paris-Carolyn Carlson, dans le cadre de la Biennale du Val de Marne.
www.heddymaalem.com
Coproduction Compagnie Heddy Maalem, La Briqueterie - Centre de développement chorégraphique du Val deMarne, Centre de développement chorégraphique Toulouse Midi-Pyrénées, Le Parvis - Scène Nationale TarbesPyrénées, Atelier de Paris-Carolyn Carlson.
Le spectacle est soutenu par l’Adami et bénéficie de l’aide à la diffusion de l’Arcadi pour la saison 2013/2014.
Le spectacle a été créé dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne 2013.
Tournée 2013-2014 : 2/09 : TANZtheater INTERNATIONAL, Hanovre (Allemagne) ; 9/10 : Seoul International Dance
Festival, Busan (Corée) ; 12/10 : Seoul International Dance Festival, Séoul (Corée) ; 26/11 : Le Parvis-Scène Nationale
de Tarbes-Pyrénées ; 9 & 30/01 : Festival Faits d'Hiver, MPAA, Paris ; 27/02 : Festival international du CDC Toulouse
Midi-Pyrénées (31) ; 28/03 : Espace 1789, Saint-Ouen (93) ; 3/04 : Pronomades, Théâtre de Saint-Gaudens ; avril 2014
: Le Gymnase-CDC, Roubaix (59) ; 17/04 : Théâtre de Cahors (46) ; À venir : La Filature-scène nationale de Mulhouse,
CNCDC Châteauvallon (83)
Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse.
36
ARNO
future vintage
és
Horizons croeis
présent
MUSIQUE
belgique
Limoges
CCM John Lennon
1ère partie D'Harmo(voir page
42 )
Mer. 2/10 à 21h
Photo Dany Willems
Avec
Arno
accompagné de
Serge Feys claviers
Mirko Banovic basse
Mattijs Vanderleen batterie
Filip Wauters guitares
Celui qui chantait « Putain, putain c'est vachement, bien, on est quand même tous des
Européens », avec son groupe TC Matic, est parti en Angleterre chez le producteur John Parish
(collaborateur notamment de PJ Harvey) pour enregistrer cet album, Future Vintage, en deux
semaines seulement. Un vent de contestation souffle sur l'album, où Amo dénonce l'absurdité de
la société de consommation et appelle à se méfier des discours officiels dans des diatribes punk et
décalées. Mêlant présent et avenir, sons mélancoliques et électro, le " bazar " d'Arno est unique,
même si, de son propre aveu, il a voulu " tuer Arno " dans ce nouvel opus - sans succès tant le
mélange entre chroniques sociales, textes surréalistes et chansons d'amour crues, portent sa
patte. Du Arno grande classe à voir absolument sur scène tant l'artiste y excelle.
« Tout est vintage de nos jours, les rockers sont habillés comme leurs grands-pères, avec leurs barbes
et leurs cheveux longs. J’étais comme ça en 1972 ! » Arno
Chaque sortie d’album, chaque concert sonne comme un rendez-vous régulier avec un ami de
longue date que l’on ne manquerait pour rien au monde. Pas question de rater une note d’une
de ses chansons poignantes, d’une reprise décapante ou d’une confidence émouvante. Impossible
de manquer une des nouveautés qui jalonnent ce parcours. Arno c’est à la fois le rock’n roll et la
chanson à texte, la simplicité et la subtilité, la générosité et la déconnexion. C’est la musique et le
cinéma, la Belgique flamande, francophone et même anglophone !
Le jeu de mots et le visuel de son dernier album disent la diversité et complexité d’un auteur luxuriant.
Arno n’hésite pas à télescoper un rock affûté et aventureux à une ballade à faire chialer, à un récit
burlesque où la tolérance le dispute au pessimisme. Cette bête de scène increvable, à la voix éraillée
reconnaissable entre mille, manifeste une ouverture d’esprit qui n’a pas sa langue en poche. L’originalité
de ses mises en scène révèle un artiste qui a su imposer sa singularité. C’est humain, décalé, joueur,
ultraléché, sismique, étrangement harmonieux... Truculentes ou mélancoliques, ou même les deux
à la fois, les chansons qu'il invente comme celles qu'il prend à l'abordage ne font jamais semblant.
Il est bien l'un des derniers rockers dandy, comme ses deux grands-pères, Charles et Ernest, dont les
prénoms ont donné le titre à son 25ème album, sorti en mars 2002, Arno Charles Ernest.
37
Arno
Né en 1949 à Ostende, Arno Hintjens, ce flamant rock frappé par la grâce, est un personnage entier
poussé par le désir de chercher et d'écrire inlassablement. Il a toujours librement mélangé à ses
chansons la langue française, anglaise et flamande. Au travers de textes au réalisme échevelé, il
brosse une galerie de portraits intimes.
Photo Danny Willems
De 1970 à 1986, Arno forme plusieurs groupes, comme TC Matic, Charles et les Lulus ou encore Tjens
Couter, avant de se lancer dans une carrière solo. C’est en 1990 qu’il se fait connaître en France du
grand public en signant la bande originale du film Merci la vie de Bertrand Blier.
En 2005, aux Victoires de la musique, son album French Baazar, écrit entièrement en français et
produit par lui seul, reçoit la victoire du meilleur album pop/rock. En 2007, il sort l’album Jus de Box,
un album multilingue. Il revient en 2010 avec un nouvel album, Brussld, composé entre Ostende, sa
ville d'origine, et Bruxelles, sa ville d'adoption.
En 2011, Arno a notamment collaboré avec Brigitte Fontaine et Stromae.
Discographie
1986
« Arno »
1988
Charlatan
1990
Ratata
1993
Idiots savants
1995
À la française
1999
À poil commercial
1999
European cowboy
2002
Arno Charles Ernest
2004
French bazaar
2007
Jus de box
2010
Brussld
2012
Future Vintage
www.arno.be
Accueil en co-réalisation avec Horizons Croisés
Tournée : 03/10/13, Seyssinet (38) CC J.J. Rousseau — 04/10/13, Clermont-Ferrand (63) La Coopérative de Mai —
05/10/13, Villeneuve sur Lot(47) Théâtre— 08/10/13, Argenteuil (95) Le Figuier Blanc — 10/10/13, Maubeuge (59) La Luna —
12/10/13, Noisiel (77) Auditorium Jean Cocteau — 17/10/13, Poitiers (86) Le Confort Moderne — 18/10/13, Laval (53) Le 6 par
4 — 19/10/13, Alençon (61) La Luciole— 23/11/13, Cesson-Sévigné (35) Centre culturel — 06/12/13, Le Locle, Théâtre Casino
(Suisse) — 07/12/13, Lons le Saunier (39) Théâtre —1 4/12/13, Mennecy (91) Espace Jean-Jacques Robert.
38
LES HAY BABIES
MUSIQUE
CANADA/NOUVEAU-BRUNSWICK
Limoges
Pub L'Irlandais
Jeu. 26/09 à 22 h
Rilhac-Rancon
Salle Paul Eluard
Ven. 27/09 à 20h30
Rochechouart
Pôle culturel R. Leclerc
Sam. 28/09 à 18h
Bosmie l'Aiguille
Salle Georges Bizet
Dim. 29/09 à 17h
Avec
Katrine Noël voix et guitare
Vivianne Roy voix et ukulélé
Julie Aubé voix et banjo
Photo Carol Doucet
Les Hay Babies, trio de musique indie-folk, est composé de trois filles originaires du NouveauBrunswick : Katrine Noël, Vivianne Roy et Julie Aubé. Elles entremêlent leurs accents afin de créer
une ambiance apaisante et présenter leur propre recette. Leur grande force réside certes dans les
harmonies vocales mais aussi dans les belles histoires qu’elles racontent.
A tout juste vingt printemps, le trio cisèle un indie-folk acadien ourlé d’une grâce et pertinence
inédites. Vivianne, Julie et Katrine constituent la plus belle espérance d’un Girls Band au talent
naturel authentique.
Ensemble depuis novembre 2011 seulement, les Hay Babies font déjà beaucoup jaser ! Reconnues
pour jouer dans des lieux inusités, elles ont suscité l’attention de l’industrie musicale lors de leurs
concerts intimes dans les ascenseurs de l’hôtel Delta (Moncton) où se tenait la Semaine de la musique
de la Côte Est en avril 2012.
En 2012 sort leur premier EP, Folio, comportant six titres originaux : quatre chansons en français
et deux en anglais. On y retrouve une musique colorée, empreinte de sensibilité et d’humour, à
l’image de ces trois jeunes auteures-compositrices-interprètes.
Marc « Chops » Arsenault signe la réalisation de Folio alors que Léandre Bourgeois en assure la prise
de son. Rémi Arsenault, Dano LeBlanc, Christian Belliveau ainsi que Jessie Mea ont également ajouté
leur brin de magie musicale au banjo de Julie Aubé, au ukulélé de Katrine Noël ainsi qu’à la guitare
de Vivianne Roy.
Les trois artistes sont toutes lauréates du concours l’Accro de la chanson organisé par la Fédération
des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (2009 et 2010). En 2011, elles ont toutes les trois été
finalistes au Gala de la chanson de Caraquet (Nouveau-Brunswick).
Nous jouons généralement des chansons influencées des racines du folk avec une teinture d’indie,
mais nous ne nous créons pas de limites et de barrières. Dans le fond, notre but est d’emmener un
nouveau son au sein de la musique francophone et de donner au public un sentiment de nostalgie
et de confort.
CD : Folio, EP - 2012
http://leshaybabies.com/
Tournées
6 et 7 juillet : Festival Pause guitare (Albi, France) ; 12-15 juillet : Francofolies de La Rochelle (France)
; 16 juillet :
Châtelaillon-Plage (France)
; 17-21 juillet 2013 ; Francofolies de Spa (Belgique)
; 31 juillet : Mercredi Show (Dieppe,
Nouveau-Brunswick) ; 13 septembre : Festival international de la chanson de Granby (Québec) ; 21 et 22 septembre :
Festival Chaînon à Laval ; 1er octobre : Beaucourt (90) ; 23 octobre : Centre national des arts (Ottawa, Ontario).
39
TOMASSENKO
antifreeze solution
musique
belgique/france
Eymoutiers
Mairie, salle d'exposition
Ven. 27/09 à 20h30
Limoges , La Marmaille
(goûter-concert)
Sam. 28/09 à 15h
Panazol
C.C. Jean Cocteau
Sam. 28/09 à 20h30
Crozant
Arboretum de la
Sédelle
Dim. 29/09 à 16h
Saint-Mathieu
Salle Gabriel Marsaud
Vend. 4/10 à 20h30
Photo Nicolas Marchant
"Un remède parfait pour lutter contre le gel de vos zygomatiques ! "
Catherine Delaunay, Laurent Rousseau et Olivier Thomas chantent et enchantent les sens et
les non-sens. Un spectacle savoureux, légèrement surréaliste. Une musique vivante, intime et
singulière. La symbiose des trois musiciens-acteurs vient parfaire la bonne humeur du spectacle.
Un spectacle de théâtre musical tout public !
Limoges
Côté Jardin
Sam. 5/10 à 18h30
Tomassenko, c’est le projet d’Olivier Thomas. Comédien, musicien autodidacte, chanteur. Il propose
un univers singulier, poétique, où se côtoient humour et profondeur. Tomassenko, c’est un trio. Un
orchestre de poche pour une musique acoustique et intime où textes, voix, mélodies et rythmes sont
à l’honneur. Mots, onomatopées, borborygmes. Petites chansons singulières à portée universelle :
mettons notre imagination débordante sens dessus dessous !
Écriture et composition
Olivier Thomas : Tomassenko
Textes touchants, à la fois drôles et profonds, poétiques ou sarcastiques. Associations inattendues
d’instruments bidouillés ou réels qui invitent au spectacle : grelots, plaquàpieds, likembés, cor
de basset, organetta, scie musicale, demi-clarinettes, capteur dentaire, fantôme sonore, piano à
orteils, guitares jouets, pinces croco...
Avec
Catherine Delaunay,
Clarinette, percussions
Laurent Rousseau guitare
Olivier Thomas
percussions, organetta
Tomassenko présentera une version jeune public le samedi 28 septembre à La Marmaille.
Discographie
Antifreeze solution - 2009, tomassenkoproduction
Organetta - 2013, factice - igloo records
www.tomassenko.be/artists.php?lienText=trio
40
FANFARE EYO'NLÉ
musique
bénin
Sardent (CIATE)
En extérieur
(en cas de mauvais temps
repli à la salle des Fêtes)
Sam. 28/09 à 17h30
Limoges
Côté Jardin
Mer. 2/10 à 15h
Saint-Junien
La Mégisserie
Ven. 4/10 à 20h30
Saint-Yrieix-la-Perche
Place de la Nation
(en cas de mauvais temps
à 17 h au C.C. J.P. Fabrègue)
Sam. 5/10 à 15h
Avec
Mathieu Ahouandjinou
Caliste Houannou
chant, trompette
Christophe Takpa
Jean Ahouandjinou
trombone et chant
Simon Yambode
Cyprien Assinou
Jules Gnanmassou
chant et percussions
Roch Ahouandjinou
sousbas
photo Patrick Fabre - Limoges 2012
La Fanfare Eyo'nlé nous emmène dans un voyage unique et authentique le long des
racines africaines où se mêlent rythmes, danses et chants. Ces huit musiciens ont su allier
ingénieusement l'héritage des musiques festives béninoises, que l'on retrouve dans les
percussions, et la musique jazzy des fanfares de rue, présente dans les arrangements des
cuivres. Alors que les percussions rythment les cuivres, les chants, eux, se collent à l'actualité :
démocratie, sida, chômage des jeunes. Ces chants célèbrent également les divertissements
traditionnels, les cérémonies du culte vaudou, les funérailles rituelles et les rites initiatiques.
Ça chante, ça bouge, ça danse, bref, ça vit.
La Fanfare Eyo’nlé, « Réjouissons-nous » en yoruba, a été créée par huit musiciens, dont l’objectif
est de valoriser la musique béninoise en produisant une musique moderne basée sur les rythmes
traditionnels du pays. Le répertoire reflète la dualité de l’homme béninois actuel, proche de ses
racines et qui aborde la vie moderne avec ses problèmes. Les cultures Goun, Yoruba et Torri du sudest du pays sont la source de leur musique. Leur répertoire est donc riche et varié non seulement par
le style mais aussi par le contenu. Ils se sont produits lors de nombreux événements en Afrique et
en Europe, au Festival de fanfares à Orléans… au Centre culturel français à Cotonou, l’année dernière
au festival des Francophonies.
Ils étaient l’an dernier la cheville ouvrière musicale de la Carte blanche Nous sommes là ! de Hafiz
et Aïcha. Aujourd’hui ils reviennent avec leur son et leurs projets plus personnels. Nous somme sûrs
que le public sera heureux de retrouver à Limoges et en région le groove béninois d’Eyo’nlé !
http://www.myspace.com/fanfareeyonle
41
D'HARMO
MUSIQUE
PREMIÈRE EN FRANCE
CANADA/QUÉBEC
Limoges
Côté Jardin
Ma. 1/10 à 18h30
Limoges, CCM John Lennon
Première partie d'Arno
Mer. 2/10 à 21h
Saint-Léonard de Noblat
Espace Denis Dussoubs
Jeu. 3/10 à 20h30
Lubersac
Salle polyvalente
Ven. 4/10 à 20h30
Aixe-sur-Vienne
C.C. Jacques Prévert
Sam. 5/10 à 20h
Avec
Pascal "Per" Veillette,
Cédric Houdayer,
Samuël Caron,
Lévy Bourbonnais
Photo André Bourbonnais
Le concert D’Harmo est bien plus qu’un simple spectacle de musique, c’est une performance en
soi. L’authenticité de cet ensemble ne laisse personne indifférent : ils sont quatre harmonicistes à
souffler et à aspirer dans leur instrument, créant une présence scénique physique, dynamique et
énergétique. Avec son répertoire original, D’Harmo propose un concert envoûtant, teinté d’humour
et de virtuosité qui permet réellement de redécouvrir l’harmonica sous toutes ses formes.
D’Harmo : une expérience musicale incomparable et littéralement à couper le souffle !
Délicieusement original et musicalement sophistiqué, D’Harmo réunit quatre des plus talentueux
harmonicistes de la scène musicale québécoise. Cette formation multigenre constituée de toute
la famille d’harmonicas (harmonica basse, chromatique, à accord, diatonique et harmonetta),
interprète un répertoire inspiré des musiques traditionnelles klezmer et québécoises, du jazz, du
classique et de l’avant-garde. Les prouesses à l’harmonica de Lévy Bourbonnais, Samuel Caron,
Cédric Houdayer et Pascal Veillette, de même que leur performance sur scène à la fois énergique et
pleine d’humour, donnent lieu à une expérience musicale hors du commun.
L’ensemble D’Harmo est composé strictement d’harmonicistes. Ce type de formation, rarement vu et
entendu au Québec et dans le monde, est tout à fait unique.
Depuis la création de l’ensemble en 2010, D’Harmo s’est produit à plusieurs reprises sur scène,
notamment dans le cadre du Toronto jazz festival, du Festival de musique juive de Montréal, du
Festival ashkénaze et du Off festival de jazz de Montréal.
Récipiendaire du prix ROSEQ/RIDEAU 2012 et lauréat du Prix de la diversité 2011 du Conseil des Arts
de Montréal, D’Harmo a lancé en septembre 2011 son premier album éponyme qui met en valeur
l’approche innovatrice de leur instrument et de leur musique.
Cédric Houdayer, Pascal « Per » Veillette, Samuël Caron et Lévy Bourbonnais sont parmi les
meilleurs harmonicistes au Canada. Ils possèdent tous une expérience professionnelle en tant
qu’interprètes, enseignants et compositeurs. Ils ont fait des études en musique avec l’harmonica
comme instrument principal et participent activement à le promouvoir comme un instrument
complet : instrument populaire, aux possibilités méconnues, qui leur demande d’unifier leur talent
pour créer un ensemble d’harmonicas ainsi qu’une musique innovatrice et originale.
Discographie : D'harmo, septembre 2011.
http://dharmo.ca/
42
Á l'occasion du 30e anniversaire du Festival des Francophonies en Limousin
MÉMOIRE D'UN CONTINENT :
l'afrique au festival des francophonies
RENCONTRE / DÉBAT
Limoges
Côté Jardin
Sa. 28/9 à 18h30
Jeunes lunes ? vieilles lunes ? lunes noires ? toutes les lunes d’Afrique sont passées par le
festival des Francophonies depuis 30 ans.
Une génération d’artistes, par familles entières ou en solo, a débroussaillé ici son rapport
au théâtre, à la langue, mais aussi à son histoire en marche. Tout en assumant une relation
douloureuse à leurs sociétés qui peinaient à constituer un “public”, et parallèlement une
relation parfois conflictuelle aux partenaires français trop normatifs.
Après bien des années dans le giron de programmes ou d’institutions relevant de la
Francophonie, une nouvelle génération d’artistes trouve aujourd’hui à se faire entendre sur
les scènes européennes.
Cette récente notoriété se paie-t-elle de nouvelles incompréhensions ?
Aujourd’hui, quelle incitation à une nouvelle imagination ?
Quelles portes encore à ouvrir ?
A l’occasion de sa trentième édition, le festival des Francophonies revient sur l’aventure du
théâtre africain à Limoges.
La rencontre sera animée par Elikia Mbokolo, historien, producteur à RFI de l’émission
hebdomadaire “Mémoire d’un continent”.
L’enregistrement de l’émission, en public, dans le Jardin du festival, sera retransmise ultérieurement
à l’antenne.
Avec :
Monique Blin (directrice du festival de 1984 à 2000)
Souleymane Koly (metteur en scène, auteur, chorégraphe... Côte d'Ivoire/Guinée)
Étienne Minoungou (festival Les Récréâtrales à Ouagadougou)
Dieudonné Niangouna (festival Mantsina sur scène à Brazzaville)
Marie-Agnès Sevestre (directrice du festival)
Aristide Tarnagda (auteur et metteur en scène au Burkina-Faso)
Photo Aurélia Blanc
Elikia M'Bokolo
Né à Kinshasa (anciennement Zaïre, actuel Congo RDC), Elikia M'Bokolo a fait ses études universitaires
à Paris où il a été élève de l'École normale supérieure. Après avoir obtenu son agrégation d'histoire
en 1971, sa carrière universitaire se déroule principalement à l'École des hautes études en sciences
sociales à Paris. Il est actuellement directeur d'études au Centre d'études africaines. Parallèlement,
il enseigne aussi à l'Institut d'études politiques de Paris, à l'Institut des relations internationales, à
l’Université de Kinshasa et dans plusieurs universités non francophones, notamment à New York,
Lisbonne et Porto. Depuis 1994, Elikia M'Bokolo produit pour Radio France Internationale l'émission
hebdomadaire « Mémoire d'un continent », consacré à l'histoire du continent noir. Il a contribué,
avec ce même média, à l'édition d'un coffret de 7 CD d'archives radiophoniques intitulé Afrique. Une
histoire sonore 1960-2000 (2001), et d'un coffret de 3 CD intitulé L'Afrique littéraire. 50 ans d'écritures
(2008), en collaboration avec Philippe Sainteny. Il est par ailleurs le président de la Coordination de
la diaspora congolaise.
Il a publié une douzaine d'ouvrages, parmi lesquels :
L'Afrique au XXe siècle : le continent convoité (Paris, Le Seuil, 1985),
L'Afrique noire. Histoire et civilisation (2 vol., Paris, Hatier, 1992),
L'Afrique entre l'Europe et l'Amérique, la place de l'Afrique dans la rencontre des deux mondes
(Paris, UNESCO, 1995),
Au Cœur de l'ethnie, avec Jean-Louis Amselle (Paris, La Découverte, 1999),
Le Livre noir du colonialisme (ouvrage collectif sous la direction de Marc Ferro, Robert Laffont,
2003), Afrique noire. Histoire et civilisations. Du XXe siècle à nos jours (coéd. Hatier/AUF, Paris, 2004),
Médiations africaines. Omar Bongo et les défis diplomatiques d'un continent (éd. L'Archipel, Paris,
2009).
En partenariat avec RFI
43
RÊVES DE THÉÂTRE
FORUM
Limoges
Espace Cité
Lun. 30/09
de 10h à 12h30
Entrée libre
Pourquoi choisir à 20 ans de devenir comédien ?
Pourquoi faire du théâtre ?
Quels rêves poursuit-on à Phnom Penh, Port-au-Prince, Rennes ou Limoges ?
Comment vivre en tant que jeune acteur dans des sociétés qui pratiquent la censure ou qui
n’offrent que peu de perspectives ?
Lors de la 30e édition, le festival des francophonies va accueillir plusieurs jeunes compagnies
de théâtre : les étudiants cambodgiens de École Phare Ponleu Selpak de Battambang, qui
viennent interpréter L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge,
les étudiants français de l'École du Théâtre national de Bretagne qui présentent les lectures de
L'Imparfait du Présent, la compagnie des jeunes comédiens haïtiens qui jouent Le Jeu de l'Amour
et du Hasard.
Tous ces comédiens avec ceux de la nouvelle promotion de l'Académie, école nationale supérieure
professionnelle de théâtre du Limousin et les jeunes lycéens de l'option théâtre du Lycée Léonard
Limosin à Limoges vont partager durant une matinée leurs "Rêves de théâtre".
Rencontre animée par Marcel Bozonnet.
Cette rencontre est dédiée à Bénit Pandian et Anton Kouznetsov. De Centrafrique et de Russie, ils ont
vécu pleinement pour leur rêve de théâtre.
HAïTI ET SES ARTISTES :
l'aventure ambiguë
Cette table-ronde se propose d’interroger des créateurs haïtiens (écrivains, poètes, metteurs
en scène) sur le sens que prennent leurs créations dans le contexte haïtien actuel.
Quelles sont les relations entre les productions artistiques et l’environnement social et
politique d’Haïti ?
Les artistes répondent-ils à une urgence à laquelle ils sont confrontés ?
Dans le contexte haïtien de 2013, la création a-t-elle un pouvoir de mobilisation sociale ?
débat
Limoges
BFM (salle de conférence)
Mer. 2/10 à 18h30
Entrée libre
Table ronde animée par Yves Chemla, enseignant et critique littéraire, spécialiste de la littérature
haïtienne.
Avec la participation de
Yannick Lahens,romancière et intervenante de la Fondation Culture et création,
Jean-René Lemoine, metteur en scène et auteur,
Michèle Lemoine, directrice du département théâtre de la FOKAL*,
Guy Régis Jr, metteur en scène et auteur,
et les artistes haïtiens présents.
Débat co-organisé par Le Festival des Francophonies en Limousin et la BFM de Limoges en partenariat avec l'Université
de Limoges.
*FOKAL : Fondation Connaissance et Liberté (Fondasion konesans ak libète) à Port-au-Prince, Haïti.
44
HAïTI QUEL AVENIR ?
café des droits de l'homme
débat
Limoges
Côté Jardin
Quel avenir pour Haïti ?
Le regard porté sur Haïti est habituellement empreint de compassion tant il est vrai que la
première République noire s’empêtre dans une misère sociale d’autant plus indescriptible
qu’elle se trouve accentuée par des catastrophes naturelles à répétition.
Pourtant, le peuple haïtien est loin d’avoir dit son dernier mot comme en témoigne sa grande
richesse culturelle, fidèle reflet de la finesse de ce peuple et de son désir de s’inventer un
avenir meilleur.
Cette question d’avenir se pose avec acuité depuis le terrible séisme qui a ravagé l’île mais
qui a été l’occasion pour le peuple haïtien de donner une leçon de courage au monde entier.
Comment ce désir d’avenir se traduit-il dans la réalité post séisme ?
La catastrophe a-t-elle permis un nouveau départ pour le peuple haïtien profondément
attaché aux valeurs de liberté et de démocratie ?
Ven. 4/10 à 18h30
Entrée libre
Rencontre animée par Christian Moulinard, politologue, maître de conférences en droit public et
directeur de l'IPAG (Institut de Préparation à l'Administration Générale) de l'Université de Limoges.
Avec la participation de
Lyn François, maître de conférence, vice doyen de la Faculté de Droit de Limoges, Président d'ACEM
Haïti 87,
Sylvie Bajeux, directrice à Port-au-Prince du Centre oecuménique des droits de l'Homme,
Me Philip Gaffet, avocat, consultant à l'ONU, actuellement chargé de mission en Haïti,
Yanick Lahens, romancière et intervenante de la Fondation Culture et création,
et des artistes haïtiens présents.
Débat co-organisé par la Ligue des Droits de l'Homme de Limoges et Les Francophonies en Limousin, en partenariat
avec l'Université de Limoges, le Secours populaire 87 et Enfance Arc en Ciel.
45
L’IMPARFAIT DU PRÉSENT
LECTURES
RENCONTRES D'AUTEURS
Limoges - Expression 7
Sam. 28/09 et dim. 29/09
Direction des lectures
Marcel Bozonnet
Commentaires dramaturgiques
Michel Beretti
Avec les élèves de l'Ecole du TNB
/ 8e promotion
Pénélope Avril, Leslie Bernard,
Laure Catherin, Julien Derivaz
Matthias Jacquin, Chloé Lavaud
Chloé Maniscalco, Hector Manuel
Joaquim Pavy, Lou Rousselet
Georges Slowick, Ophélie
Trichard, Gaëtan Vettier
Alexandre Virapin-Apou
Adèle Zouane
Sam. 28/09 à 10h
Chaque année, le Comité de lecture de la Maison des auteurs reçoit et analyse une centaine de textes
envoyés par des auteurs de langue française, du monde entier.
Au cœur du Festival, pendant un week-end, nous présentons quatre de ces textes : ils ne constituent
ni un « hit parade » ni un même un échantillon représentatif de la tendance du moment. Ces œuvres
n’ont jamais été créées en France, parfois même sont inédites dans le pays de leurs auteurs, qui
peuvent être très débutants ou très confirmés… Il s’agit donc plutôt d’un « baromètre » de l’écriture
théâtrale de langue française, dans sa diversité linguistique et dans la multiplicité de ses formes.
Ce programme nous l’avons appelé L’Imparfait du présent : quelque chose d’aujourd’hui dont nous
ne connaissons pas encore vraiment le sens et dont le devenir ne sera complètement révélé que par le
passage à la scène.
Chaque année, nous invitons une École nationale de théâtre à s’impliquer dans la mise en lecture
publique de ce bouquet dramaturgique : telle une troupe constituée, la promotion de jeunes comédiens
va s’investir à fond dans la mise à jour de ces œuvres, pour eux totalement inconnues jusque là. Un
directeur artistique/dramaturge les guide dans ce parcours en forme de « tétralogie light ».
Chaque lecture sera suivie d’une rencontre en présence de l’auteur, animée par Michel Beretti.
Ces lectures seront enregistrées par RFI et diffusée à une date ultérieure.
LES CHAMPS PÉTROLIFÈRES
de Guillaume Lagarde (Canada-Québec)
Une grande maison de banlieue. Composée d'une mère, d'un père et d'un fils, une
cellule familiale au bord de la désintégration. Un jour, le fils ramène une punkette
de la capitale. Métamorphosée de toutes les manières, chosifiée jusqu'à la moelle,
celle-ci deviendra tout à la fois fille, sœur, double de la mère, esclave sexuelle du
père et du fils, etc. La cellule se trouvera ainsi profondément raffermie, en un système
hallucinant d'aliénation.
Photo Guy Labelle
Sam. 28/09 à 11h30
Guillaume Lagarde résume ainsi son parcours scolaire : « Mes études se résument à peu de choses, soit
quelques sessions en lettres au Collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse. » Comme auteur dramatique, les
adaptations télévisuelles des pièces de Michel Tremblay et les œuvres de Samuel Beckett, d’Alain RobbeGrillet, de Bernard-Marie Koltès, d’Harold Pinter et de Lars Noren ont grandement influencé son écriture,
chacune à leur manière. Sa toute première pièce, Les Champs pétrolifères, a fait l’objet d’une lecture
remarquée lors de l’édition 2012 des Dramaturgies en dialogue. Il termine une seconde pièce intitulée
Propolis.
180 degrés,
de Driss Ksikès (Maroc)
A, photographe professionnel, reçoit la commande d’un reportage photographique sur Z, jeune
femme portant la burqa. Leur relation faite d’attirance et de retrait, d’approches et de reculs, se
transforme en une chorégraphie subtile du désir, autour de la visibilité du corps et de l’invisibilité
des identités. D’autres personnages (un frère chômeur et dealer et sa sœur cadre active et moderne,
un couple fatigué, deux ouvrières l’une femme d’imam et l’autre ex-prostituée) commentent le
chassé-croisé entre A et Z, prennent des paris, faisant apparaître des pans de leur propre vie intime.
Photo DR
Journaliste, écrivain, dramaturge, Driss Ksikès est un véritable homme orchestre. En 2006, alors qu'il
s'occupe de la revue indépendante Nichane, un dossier sur les blagues marocaines le projette malgré lui
sur le devant de la scène. En voulant montrer comment les Marocains peuvent rire des tabous du sexe,
du roi et de la religion, il s'attire les foudres du régime ; ce qui se dit au café ne s'écrit pas noir sur blanc
46
dans les colonnes d'un journal... Reconnu coupable d'atteinte à l'Islam, il est condamné à de la prison
avec sursis.
Depuis, Driss a tourné la page. Il dirige aujourd'hui le Centre d'études sociales, économiques et managériales
(CESEM) de l'Institut marocain des Hautes Études de Management (HEM), et édite sa propre revue,
Economia. Il est aussi co-responsable de la compagnie DABATEATR et co-fondateur des Rencontres Ibn
Rochd à Rabat.
Auteur d’un roman, Ma boîte noire (co-édition Tarik à Casablanca et Le Grand Souffle à Paris, 2006),
il écrit aussi des pièces de théâtre, sa plus grande passion. Sa dernière pièce, 180°, s'intéresse aussi bien à
l'Islam qu'aux problèmes de communication entre les êtres dans les sociétés arabes. Dans ce dialogue entre
un photographe libertaire et une femme portant la burqa, une galerie de personnages forment une série
de nouvelles autour de ces deux protagonistes centraux : une jeune cadre féminine et rebelle, un chômeur
drogué, une ouvrière femme d'imam, une ex-prostituée et un couple qui s'ennuie devant la télévision.
Dim. 29/09 à 10h
LE CADAVRE DANS L'ŒIL
d'Hakim Bah (Guinée)
Un jeune homme, né dans le camp de Boiro à Conakry, sous la dictature de Sékou Touré a été témoin
de la mort publique de son père, exécuté par pendaison le 25 janvier 1971. Le personnage nous fait
revivre son regard d’enfant de ce jour-là, sous l’emprise du cadavre de son père, gravé depuis au
fond de son œil. Le pont du 8 novembre, pont des exécutions collectives, a été démoli le 10 mars
2012 pour construire un échangeur routier. Dans un geste qui semble vouloir évacuer ce sinistre
épisode, c’est une partie de l’histoire guinéenne que l’on a dérobée au visible.
Photo Edith Merieau
Né à Mamou (Guinée), Hakim Bah est diplômé en licence Informatique à l’Université UNIC de Conakry et
est directeur de la compagnie Zone de Turbulence. A la fois poète et dramaturge, il a publié aux éditions
Edilivre un recueil de Poésie intitulé L’envers en vers. Il a suivi des formations en écriture dramatique avec
Roland Fichet, en mise en scène avec François Rancillac et Kouam Tawa. Son texte Sur la pelouse a été créé
à la 7e édition des Récréatrales au Burkina Faso. Ticha-Ticha bénéficie du soutien du programme « Afrique
et Caraïbe en créations » de l’Institut Français pour une résidence au Théâtre de l’Aquarium à Paris.
Le Cadavre dans l’oeil est une commande conjointe du Théâtre de Folle Pensée à Saint-Brieux et du Centre
Culturel Franco-guinéen dans le cadre du projet Portrait avec paysage initié par le Théâtre de Folle Pensée.
Dim. 29/09 à 11h30
OCCIDENT EXPRESS
de Matéi Visniec (Roumanie-France)
Un vieillard aveugle ayant connu tous les camps d’internement à l’Est nous entraîne dans
un inventaire post-communiste où se mêlent la nostalgie de l’Orient Express, l’affairisme et le
proxénétisme d’une base militaire américaine, l’envie de pisser sur toutes les frontières qui l’ont
empêché de vivre, l’importance idéologique des emballages occidentaux dans la chute du Mur et la
notion révolutionnaire de « peuple fluide » imaginée par un doctorant chaque fois recalé…
Photo DR
Matéï Visniec est né à Radauti, au nord de la Roumanie, en 1956. Il découvre très vite dans la littérature un
espace de liberté et se nourrit de Kafka, Dostoïevski, Poe, Lautréamont… Il aime les surréalistes, les dadaïstes,
le théâtre de l'absurde et du grotesque, la poésie onirique, la littérature fantastique, le réalisme magique du
roman latino-américain, même le théâtre réaliste anglo-saxon, bref, tout sauf le réalisme socialiste.
Parti à Bucarest pour étudier la philosophie, il devient très actif au sein de la génération 80 qui a bouleversé le
paysage poétique et littéraire de la Roumanie de l'époque. Il croit en la résistance culturelle et en la capacité
de la littérature de démolir le totalitarisme. Il croit surtout que le théâtre et la poésie peuvent dénoncer la
manipulation des gens par les « grandes idées », ainsi que le lavage des cerveaux opérés par l'idéologie.
À partir de 1977, il commence à écrire des pièces de théâtre qui circulent abondamment dans le milieu
littéraire, mais qui restent interdites de création. Il s'affirme en Roumanie avec sa poésie épurée, lucide,
écrite à l'acide.
En septembre 1987, il quitte la Roumanie, arrive en France et demande l’asile politique. Il sera
naturalisé français en 1993. Il travaille alors comme journaliste pour Radio France Internationale et commence
à écrire en français, en menant les deux carrières de front : le journaliste est au service du dramaturge, et
donne pour point d’ancrage du récit dramatique des phénomènes d’actualité. Une écriture fouillée, d’une
précision incroyable.
À ce jour, Matéi Visniec compte de nombreuses créations en France ; une vingtaine de ses pièces écrites en
français sont éditées (Actes Sud-Papiers, L'Harmattan, Lansman). Il a été joué dans une trentaine de pays.
47
Michel Berreti © Sandro Campardo
MICHEL BERETTI
Etudes de Philosophie et de Linguistique à l’Université de Genève.
Ecrivain de théâtre : auteur d’une centaine de pièces, adaptations, livrets d’opéra représentés sur les
scènes suisses, allemandes et françaises.
Théâtre lyrique : dramaturge de l’Opéra National de Paris de 1986 à 1995.
Dramaturgies : Oper Frankfurt, Hamburgische Staatsoper, National Theater Mannheim, Schwetzinger
Festpiele.
Mises en scène : Oper Frankfurt, Ulmer Theater, Pfalztheater Kaiserslautern, Badisches Staatstheater
Karlsruhe, Opéra de Paris (Opéra-Comique).
Enseignement : Introduction à l’écriture théâtrale contemporaine, étude comparative des textes dans
les écoles de théâtre. Texte et musique : Université de Lausanne. Formation des enseignants à l’atelier
d’écriture et à l’enseignement du théâtre en classe. Ateliers d’écriture : académies de Versailles, Dijon,
Besançon.
Membre de l’AdS, des EAT-France et EAT-Suisse, sociétaire de la SACD de 1984 à 2000 puis depuis 2010,
entre-temps membre de la SSA (Société Suisse des Auteurs).
L'École DU ThÉÂtre national de bretagne
Depuis 2012, Eric Lacascade est le directeur pédagogique de l’École : « Il est salutaire pour le théâtre
d'avoir une Ecole en son sein, il est essentiel pour l'École d'être au cœur du théâtre. L'existence au
sein du Théâtre National de Bretagne d'une École nationale révèle à quel point la formation et la
transmission font partie de la globalité du processus théâtral. Et combien l'École de théâtre, telle que
nous la concevons, doit se situer dans un espace où chaque jour se croisent des praticiens au travail.
L'École reflète la sensibilité et l'expérience de son directeur pédagogique. Fort de ce qu'il a lui-même
appris, de ce qu'on lui a transmis, de ses certitudes et de ses doutes, de ce qu'il a accompli, de sa
recherche présente et à venir, l'École est le déploiement des soubassements de l'œuvre du metteur
en scène-chercheur. Ce fut le cas sous la direction pédagogique de Stanislas Nordey, c'est dans ce
même esprit de metteur en scène-chercheur que je m'inscris aujourd'hui. Cette position, loin de
réduire l'enseignement à ma seule pratique, m'amène à souhaiter la collaboration d'artistes mus
par la même recherche et les mêmes questionnements fondamentaux, mais qui produisent des
approches et des formes aussi différentes que le sont les expressions du théâtre d'art sur les scènes
contemporaines. »
www.t-n-b.fr/fr/ecole_tnb/index.php
Accueil en partenariat avec Expression 7.
48
LE BAR DES AUTEURS
LECTURES
RENCONTRES D'AUTEURS
Limoges
Bar du Théâtre de l'Union
haïti
Ven. 27/09 à 12h15
D'après le texte de Yanick Lahens
[ Editions Sabine Wespieser ]
Lecture dirigée par
Eva Doumbia
avec
Gaëlle Bien Aimé et Pascale
Julio
Photo Rotpunkt
Photo Patrick Fabre
Trois rencontres autour des écritures contemporaines et des grands débats du monde
contemporain.
LA COULEUR DE L'AUBE
Dans l’aube grise de février, l’inquiétude étreint Angélique : Fignolé n’est pas rentré et toute
la nuit les tirs n’ont cessé de gronder au loin… Angélique la sage est une fille soumise, une
femme de trente ans en apparence résignée. Sa famille, le fils qu’elle a eu par accident, les
malades de l’hôpital, constituent son unique horizon. Sa sœur Joyeuse, la belle, la sensuelle,
n’a pas abdiqué, elle, sa liberté, sa révolte, son désir de bonheur et d’une vie meilleure,
malgré la misère, la violence, les rackets et les enlèvements qui sont leur lot quotidien. Les
deux femmes tentent de retrouver la trace du jeune homme. Au fil de la journée et de leur
enquête, Angélique et Joyeuse, en réalité les deux visages du même désespoir, dessinent une
géographie apocalyptique de la ville. Fignolé, militant déçu du parti des Démunis, s’est perdu
dans les méandres d’une impossible lutte, dans les hasards du désordre absolu.
De ses voyages, aussi bien littéraires que géographiques, Eva Doumbia rapporte des rencontres. En
Haïti, où elle a conduit un atelier de mise en scène à l’initiative de la FOKAL (*), elle choisit de travailler
autour des textes de la romancière Yanick Lahens. Mais c’est la rencontre particulièrement incisive
avec les jeunes actrices de Port-au-Prince qui lui donne envie de poursuivre le travail en France.
(*) Fondasion Konésans ak libèté
Yanick Lahens
Née en Haïti en 1953, Yanick Lahens part très jeune pour la France où elle fait ses études secondaires,
puis des études supérieures en Lettres. À son retour en Haïti, elle a enseigné à l'École Normale
Supérieure (l'Université d'État) jusqu'en 1995. Elle vit à Port-au-Prince où elle prend une part active
dans l'animation culturelle et l'activité citoyenne. Son œuvre occupe une place privilégiée – à côté de
celles de Marie Chauvet, Jan J. Dominique, Yanick Jean et Paulette Poujol-Oriol – dans la littérature
au féminin en Haïti.
Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, elle brosse avec lucidité et sans complaisance
la réalité de son île. Elle occupe sur la scène littéraire haïtienne une position très singulière par son
indépendance d'esprit et sa liberté de ton. Elle consacre une part importante de son temps à une
fondation destinée à former les jeunes générations aux stratégies de développement durable.
Son magnifique La Couleur de l'aube paru chez Sabine Wespieser a reçu le Prix Millepages 2008 et le
Prix RFO 2009.
Elle a reçu le Prix littéraire Richelieu de la Francophonie 2009.
En 2012, Faille qu’elle écrit en 2010 en réaction au tremblement de terre, lui a valu de nombreux
interviews et critiques passionnées (cf Les Inrocks, décembre 2012).
En 2013 Guillaume et Natahalie est paru aux éditions Sabine Wespieser.
Eva Doumbia
Née en 1968, française d’origine malienne et ivoirienne, Eva Doumbia a d’abord fait des études de
Lettres et de Théâtre, puis elle intègre en 2001 l’Unité Nomade de Formation à la mise en scène. Elle y
étudie auprès de Jacques Lassalle, Krystian Lupa, André Engel et Dominique Müller. En 1999, elle crée
à Marseille la compagnie La Part du pauvre. Trois ans plus tard, Eva Doumbia crée un second groupe
à Abidjan : Nana Triban. Depuis 2003, elle anime régulièrement des ateliers de formation en Côte
d’Ivoire, au Burkina Faso, au Niger, en Haïti, à l’invitation des Instituts Français.
Parmi ses dernières créations : Primitifs / about Chester Himes (2007), Moi et mon cheveu, sur des textes
de Marie-Louise Bibish Mumbu, créé au festival de Marseille, puis repris au Festival des Francophonies
en 2011. Elle a présenté, lors de « Nouvelles Zébrures » 2011, une lecture autour de Blues pour Elise
de Léonora Miano, à Paris et à Limoges. L’année dernière elle a créé au festival des Francophonies
Afropéennes de Léonora Miano.
En 2013, elle est invitée par le Théâtre de la Criée à Marseille pour une série de créations autour
d’écritures de femmes contemporaines.
algérie
Mar. 01/10 à 12h15
D'après Laissées pour mortes
[Editions Max Milo]
Un témoignage de Rahmouna
Salah et Fatiha Maamoura
recueilli par Nadia Kaci
Conception et adaptation
Laurent Hatat et Mounya Boudiaf
Lecture dirigée par Laurent Hatat,
compagnie Anima Motrix
Avec Mounya Boudiaf et
Christophe Carassou
Photo DR
Photo Anima Motrix
HAINE DES FEMMES
La nuit du 13 juillet 2001 à Hassi Messaoud, des dizaines d'hommes enflammés par le prêche
virulent de l'imam de la mosquée locale vont violer, mutiler, torturer une centaine de
femmes. Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura sont parmi les victimes. Le premier procès sera
une mascarade de justice, et les femmes de Hassi Messaoud abandonneront les unes après les
autres ces poursuites épuisantes et coûteuses. Certaines iront se cacher dans d'autres régions,
d'autres tomberont dans la drogue ou la prostitution dont justement on les avait accusées.
Suicide, errance, folie.
Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura, elles, refusent de se soumettre et témoignent
de la difficulté de vivre hors du joug des hommes dans les bouleversements de l'Algérie
d'aujourd'hui.
C'est cette parole que la compagnie Anima Motrix souhaite saisir dans toute sa brutalité,
toute son actualité, dans une théâtralité bousculée par l'enchevêtrement des deux écritures.
Nadia Kaci
Née à Alger où elle vit jusqu'à son départ pour Paris en 1993, Nadia Kaci est d'abord comédienne.
Au cinéma, elle a joué notamment dans Bab el Oued City de Merzak Allouache, Ça commence
aujourd'hui de Bertrand Tavernier, Le Harem de Madame Osmane de Nadir Moknèche, puis avec
le premier rôle de Nationale 7 de Jean-Pierre Sinapi en 2000. En 2003, deux cinéastes algériens
lui offrent deux personnages de "femmes libérées" dans l'Algérie d'aujourd'hui : Viva Laldgérie de
Nadir Moknèche, et Les Suspects de Kamal Dehane.
Comédienne au théâtre, elle est apparue dans des pièces d'auteurs algériens, parmi lesquelles Le
Patio du pays éperdu de Ziani-Chérif Ayad, qu'elle joue à Alger en 1996. En 2003, dans le cadre
d'une résidence de création à Ajaccio, elle écrit Femmes en quête de Terres, une pièce à plusieurs
voix dont elle est l'unique interprète sur scène.
Laurent Hatat
Laurent Hatat est arrivé au théâtre en pente douce, celle du plateau. C’est après un séjour prolongé
en Allemagne -dont il n’est en fait jamais vraiment revenu- qu’il s’aventure sur « la face nord »,
celle de la mise en scène. Tout commence en 1999, à la Comédie de Béthune, où il met en scène
Grand Cahier d’après Agota Kristof. C’est le premier spectacle de la compagnie, qui tournera pendant
quatre saisons. Dès lors, il est régulièrement artiste associé à plusieurs théâtres, des scènes nationales
ou centres dramatiques : l’Hippodrome de Douai, le Nouveau Théâtre de Besançon, le Théâtre de
la Commune à Aubervilliers et le Théâtre du Nord à Lille qui accompagne toujours sa compagnie. En
2001 il a été Lauréat de l’Unité Nomade de formation à la mise en scène du CNSAD de Paris.
En 2012 il choisit d’adapter HHhH, le roman de Laurent Binet paru en 2010, et crée en parallèle
Nanine, un texte de Voltaire peu monté au théâtre. Il poursuit ainsi l’aller-retour entre textes
contemporains et classiques qui caractérise son parcours.
Mounya Boudiaf
Après une première formation au Théâtre-école du Phénix à Valenciennes, elle intègre en 2003 la
première promotion de l'EPSAD (Lille). Elle travaille notamment aux côtés de Stuart Seide, David Géry
et Laurent Hatat. Elle travaille toujours régulièrement dans les projets de jeunes metteurs en scène
issus de l'EPSAD. Chanteuse et attirée par la mise en scène depuis longtemps, elle a monté des formes
cabarets ainsi que des lectures-spectacles, notamment pour le festival Les nuits de Mézos qu'elle a
créé en 2007.
Photo DR
50
MOURIR TENDRE
haïti
Ven. 4/10 à 12h15
Texte de Guy Régis Jr
[Editions Solitaires intempestifs,
2013]
Lecture par Anne Alvaro
Photo Patrick Fabre
Photo DR
Lorsqu’une éclipse survient, plongeant tout le pays dans une obscurité que l’on croit devoir
durer cent ans, Perpétue poursuit dans la tourmente et sous le sceau de l’ignominie son
irrémédiable errance. Pourchassée par une meute d’hommes et de bêtes, elle appelle de ses
vœux Alexandre, celui qui peut-être saura la sauver, la combler de son amour et lui redonner sa
dignité de femme. Pour l’heure, elle doit fuir sous les yeux d’un chœur de spectres insensibles
à sa douleur, qui se contentent de commenter la catastrophe, ne gardant de sa plainte, de son
cri, que le ton de leur funeste récit.
Le festival des Francophonies suit depuis de nombreuses années le parcours singulier de Guy Régis
(invitation dans le cadre des Rencontres de la Villette, résidence d’écriture à la Maison des Auteurs,
lectures, prix littéraires). Aujourd’hui nous saluons la naissance de la rencontre entre l’actrice Anne
Alvaro et cet auteur théâtral d’Haïti : de ces deux incandescences devrait naître l’an prochain une
création sur scène.
Guy Régis Jr
Né en avril 1974, Guy Régis Jr. est auteur, traducteur, metteur en scène, vidéaste, fondateur et
animateur de Nous Théâtre, célèbre compagnie de théâtre contemporain haïtien.
Ses textes sont mis en lecture et montés dans les théâtres, à l'Université, dans les rues, sur les places
publiques et tout autre lieu de grande audience. En Europe : au Centre Georges Pompidou, au Théâtre
national de Belgique, au Tarmac de la Villette, au Festival international de Liège, aux Francophonies
en Limousin. Ailleurs : au Vénézuela, aux États-Unis, au Brésil, au Canada, etc.
Le Père, premier texte d'une trilogie en cours d'écriture (Le Père, Le Fils, La Mère) sur la famille et sur ces
familles haïtiennes qui ne jurent que par le départ vers les États-Unis, a reçu le Prix Beaumarchais /
Etc Caraïbe du meilleur texte francophone en 2009. Une lecture dirigée par David Gauchard a été
présentée au cours des 27es Francophonies en Limousin.
En 2010 il met en scène sa pièce Moi, fardeau inhérent au Tarmac de La Villette. En 2011, Experimental
Betty est mise en lecture par Catherine Boskowitz au festival Zones théâtrales d'Ottawa, dans le cadre
du projet « Les Transatlantiques », expédition théâtrale réalisée en partenariat avec les Francophonies
en Limousin.
En septembre 2011 Guy Régis Jr. est en résidence au théâtre de l'Échangeur à Bagnolet, où il poursuit
son ambitieuse traduction en créole de l’œuvre de Marcel Proust A la recherche du temps perdu.
Depuis 2012, Guy Régis Junior est responsable pédagogique pour les Arts de la scène à l’Institut
national des Arts de Port-au-Prince.
Son dernier texte Ida est paru en mai 2013 aux éditions Vents d'Ailleurs.
Anne Alvaro
Anne Alvaro est née en Algérie, pays qu’elle quitte dès l’âge de 3 ans pour venir en France. Inscrite très
jeune au Conservatoire de Créteil, elle participe dans la mouvance de 1968 à différentes expériences
de théâtre contemporain. Très vite elle joue avec les plus grands metteurs en scène comme Denis
Llorca, Georges Lavaudant, Alain Françon. Parallèlement, elle mène aussi une carrière au cinéma. En
1982, elle fait sa première apparition dans Danton d’Andrzej Wajda, puis elle joue dans des films de
Raoul Ruiz ou encore de Romain Goupil.
C’est en 2000 que l’actrice est révélée au grand public par son rôle dans le film Le Goût des autres
d’Agnès Jaoui qui lui vaut un César du meilleur second rôle. Par la suite, elle tourne dans La chose
publique de Mathieu Amalric et Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel. Les Césars la
consacrent à nouveau pour son interprétation dans Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier en 2011.
Malgré ce succès sur grand écran, le théâtre a une place très importante dans sa carrière ; elle travaille
avec de nombreux metteurs en scène comme Hubert Colas, Bernard Sobel, David Lescot, Fabrice
Melquiot, Patrick Pineau et cette année Gérard Watkins dans Lost (replay) au Théâtre de la Bastille.
Accueil en partenariat avec le Théâtre de l'Union-CDN du Limousin
51
PRIX LITTÉRAIRES
Deux prix sont remis pendant le Festival des Francophonies.
LECTURES
RENCONTRES D'AUTEURS
belgique
Limoges
Théâtre de l'Union
Jeudi 3/10 à 12h30
LECTURE DU PRIX SONY LABOU TANSI DES LYCÉENS 2013
Depuis 2003, le Pôle de Ressources pour l’Éducation Artistique et Culturelle « écritures contemporaines
francophones et théâtre » de l’Académie de Limoges, en partenariat avec la Maison des Auteurs, a
mis en place un Comité de lecteurs lycéens qui se renouvelle chaque année. Pour 2012-2013, il est
composé d'environ 1000 élèves du Limousin (Ahun, Bellac, Brive, Limoges, Saint-Junien et Tulle),
ou de Die, Laval, Le Havre, Lyon, Pézenas, Saint-Etienne, de La Réunion (Trois-Bassins), de Guyane
(Cayenne, Kourou), d'Algérie, de Belgique, et du Togo.
Le 7 mai dernier, les lycéens ont décerné le Prix 2013 à Jean-Marie Piemme (Belgique) pour sa pièce
Dialogue d'un maître avec son chien (éditions Actes Sud-Papiers). Le prix sera remis à l'auteur le 3
octobre, et la pièce sera lue par une dizaine de lycéens ayant participé au Prix 2013, dirigés par Elise
Hôte et Renaud Frugier de la compagnie L’Unijambiste.
dialogue d'un chien avec son maître,
sur la nécessité de mordre ses amis
de Jean-Marie Piemme (Belgique)
Texte de Jean-Marie Piemme
[Editions Acte Sud-Papiers]
Direction des lectures
Elise Hôte et Renaud Frugier
Cie L'Unijambiste
Lecture par les élèves participant au prix
Une marge, lieu à l’écart de tout, une bordure d’autoroute. Le portier d’un hôtel de luxe
vit là. Il a sa caravane, ses habitudes, ses illusions. Le temps, comme les voitures, passe.
Tout l’ignore. Un chien traverse la bretelle, roule sous les roues des bolides. Il provoque un
carambolage parce qu’il adore ça, et rejoint l’homme, sain et sauf. Tout est possible dans le
monde de Jean-Marie Piemme.
L’auteur belge confronte ces deux bestiaux, les livre à un concours d’éloquences et d’idioties :
joutes verbales et recherches de poux. Tous deux s’apprivoisent, débattent du rôle de
l’homme dans le monde qu’il a bâti et où il se traite le plus souvent comme un chien. Lui
cherche sa gamine que l’administration lui a enlevée. C’est le clebs, sans préjugé ni pedigree,
qui l’aidera à la retrouver.
Un homme au caractère de chien et un chien errant au grand cœur à la recherche éperdue d'un
maître. Deux grandes gueules. Le premier n'a pas le sou, vit de son maigre revenu de portier de
palace, connaît le grand monde, celui des arrangements et du fric. C'est un menteur par fierté, un
crâneur. L'autre crève de faim et rêve d'un nid douillet. C'est un débrouillard roublard mais il a un
fond délicieux bien que très... cynique.
Il fallait bien que ces deux-là se rencontrent. Commence une difficile approche, faite de pas en
arrière et de pas en avant, de chasses gardées, de mises à l'épreuve de la confiance, de l'amitié, de
la fidélité... pour arriver à ce que l'un et l'autre dévoilent leur solitude, leur tendresse, leur espoir
dans la vie.
On retrouve dans l’écriture de Jean-Marie Piemme des thèmes récurrents tels que l’effondrement des
utopies, la trahison de classe, les rapports de force, les jeux de pouvoir, la vulgarité d’une époque
et de ses hommes politiques, la faiblesse du sentiment, la lâcheté devant le désir et la question de
l’identité.
Son art poétique passe au travers de toute la psychologie des personnages et de toute préoccupation
de composition préalable. Il fait rouler l’oralité des répliques sans rien négliger de la construction
dramatique. Si Dialogue d’un chien avec son maître critique l’humanité par le biais d’un chien, la
pièce n’en est pas moins pleine d’empathie pour ses semblables, sans renoncer tout de même à sa
rage et à son dégoût. Sa langue est acide, féroce mais aussi vive, virevoltante et lyrique !
Jean-Marie Piemme
Né en Wallonie en 1944, Jean-Marie Piemme a suivi des études de littérature à l'Université de Liège
et de théâtre à l'Institut d'Etudes Théâtrales de Paris. De 1983 à 1988, il rejoint l’équipe de Gérard
Mortier à l’Opéra National de Belgique. En 1986, il écrit sa première pièce, Neige en décembre, qui
sera suivie d’une trentaine de textes joués en Belgique et à l’étranger. Certains d’entre eux ont été
diffusés sur France Culture.
Photo Alice Piemme
52
Ses pièces sont principalement publiées aux éditions Actes Sud-papiers et aux éditions Lansman.
En décembre 2002, la revue Alternatives théâtrales lui a consacré son numéro 75. En tant que
dramaturge, il a reçu de nombreux prix : Nouveaux talents (SACD 1992), RFI (1994), Prix ado du
théâtre contemporain (Amiens / Picardie, 2009 / 2010)…
Il mène également un travail de chercheur sur les médias et de conférencier. En 2010 à l’Université
d’Avignon a été donnée une conférence sur ses textes intitulée Un théâtre de la disparition,
conférence publiée en 2011 aux Presses universitaires d’Avignon.
Actuellement, il enseigne l’histoire des textes dramatiques à l’Institut national supérieur des Arts du
spectacle (INSAS, Bruxelles).
Le prix Sony Labou Tansi des Lycéens est une des actions du Pôle de Ressources pour l’Éducation Artistique et Culturelle
« écritures contemporaines francophones et théâtre » initiée et animée par le CRDP du Limousin et le Rectorat de
Limoges (DAAC) en partenariat avec les Francophonies en Limousin, et le concours du Centre des Écritures dramatiques
Wallonie-Bruxelles, des Centres culturels municipaux de Limoges, le Conseil régional du Limousin, la DRAC du
Limousin, les Écrivains Associés du Théâtre (Paris), Promotion Théâtre (Association Théâtre éducation WallonieBruxelles).
Cette action est réalisée avec le soutien de la Direction régionale SNCF Limousin qui dote le prix Sony Labou
Tansi.
SUISSE
Limoges
Côté Jardin
Sam 5/10 à 12h
REMISE DU PRIX 2013 DE LA DRAMATURGIE DE LANGUE
FRANÇAISE DE LA SACD
La commission Théâtre de la SACD distingue chaque année un auteur d’expression française
parmi une dizaine de textes proposés par la Maison des auteurs. Le Prix sera remis au lauréat
à l'occasion du festival.
Grâce à un accord entre les Francophonies, la SACD et France-Culture, le texte lauréat bénéficiera
d’un enregistrement par France Culture dans le cadre de ses dramatiques radiophoniques et sera
diffusé dans les mois qui suivent.
La lauréate est Antoinette Rychner pour son texte Intimité Data Storage édité en février dernier
par Les Solitaires Intempestifs. Le texte a été créé en Suisse en février/mars 2013.
Née en 1979 à Neuchâtel, Antoinette Rychner reçoit en 1999 le Prix international jeunes auteurs
pour sa première nouvelle : Jour de visite. Elle se forme alors aux techniques du spectacle, travaille
pour différents théâtres de Suisse romande et signe des scénographies pour des compagnies
indépendantes. Elle rejoint ensuite l’Institut Littéraire de Suisse de Berne. L’écriture est lancée et elle
enchaîne les collaborations et publications.
Photo Guillaume Perret
Les huit textes sélectionnés cette année étaient :
Le Mécanicien de Guillaume Corbeil (Canada-Québec), inédit
Les Descendants de Sedef Ecer (Turquie) – éditions de l’Amandier
Le Match de Driss Ksikès (Maroc), inédit
Les Bonnes intentions de Cathy Min Jung (Belgique), éditions Hayez&Lansman
Sans partir de Julien Mages (Suisse), inédit
Nouveau monde de Jérôme Richer (Suisse), inédit
Intimité Data Storage d’Antoinette Rychner (Suisse) - éditions Les Solitaires intempestifs
Palpitations de Valentine Sergo (Suisse)
Partenariat SACD / France Culture / Les Francophonies en Limousin
53
reb
Cultures-Magh
BFM
Limousin et la
présentent
RENCONTRE / DÉBAT
égypte
Limoges
BFM (salle de conférence)
Jeu. 03/10 à 18h30
Avec Joëlle Losfeld (éditrice),
Sophie Leys, (réalisatrice et
photographe),
Rencontre animée par Laurent
Doucet (Cultures Maghreb
Limousin)
UNE VIE DANS LA JOURNÉEE
D'ALBERT COSSERY
Un nom d’écrivain a longtemps circulé sous le manteau, malgré les hommages (depuis Henry
Miller qui le découvrit, jusqu’à Georges Moustaki qui lui dédia une chanson ; en passant
par Camus, Michel Piccoli, Frédéric Beigbeder etc.), et les prix les plus grands (Grand Prix de
la Francophonie pour l’ensemble de son œuvre, prix prestigieux de la Société des Gens de
Lettres, prix Méditerranée pour les plus importants). Ce nom, c'est celui d’Albert Cossery. Mais
depuis les bouleversements survenus ces dernières décennies dans le monde arabe, et grâce à
la passion pour son œuvre et sa philosophie de la vie d’une éditrice comme Joëlle Losfeld ou
d’une photographe et cinéaste comme Sophie Leys (et quelques lecteurs rompus à la transmission amoureuse et subversive des livres), le caractère jubilatoire et quasi prophétique de
ses écrits déborde de la fraternité discrète des premiers temps et se diffuse voluptueusement
par ces temps de tristesse, comme les arabesques du thé qui infuse, ou les volutes entêtantes
de la fumée dans un café oriental.
Né au Caire dans une famille syrienne orthodoxe, Cossery devient athée et écrivain très jeune
au contact de la littérature, qu’il découvre au Lycée Français. Souvent comparé à notre grand
écrivain des Lumières pour son regard acéré et son ironie joyeuse, ce Voltaire franco-égyptien
aurait eu 100 ans cette année (il nous a quittés en 2008, décédé dans sa chambre de l’hôtel la
Louisiane à Saint-Germain-des-Prés, où il logea durant 60 ans…). Entendre des témoignages
sur sa vie et des extraits de son œuvre, c’est prendre le risque de la dérision contre la violence,
ou comme il le fait dire à l’un des ses personnages : « de faire sa révolution tout seul » !
Laurent Doucet
Une Vie dans la journée d'Albert Cossery
Documentaire de Sophie Leys
Dans une journée, on peut voir défiler la vie d’Albert Cossery, écrivain. Cette journée étant ponctuée
d’entretiens avec quelques intervenants : Michel Piccoli, Frédéric Beigbeder...
Production Le Grec, avec Albert Cossery, Claire Labarbe, 35 mn, 2005.
Photo DR
Albert Cossery
Albert Cossery est né le 3 novembre 1913 au Caire en Égypte et est décédé le 22 juin 2008 à Paris.
En 1945, il s’installe en France, à l’hôtel La Louisiane où il y restera jusqu’à la fin de sa vie. Ses
écrits inspirent de nombreux créateurs comme des chanteurs, des metteurs en scène, ainsi que des
étudiants et des chercheurs.
Passionné par la langue française, Albert Cossery commence à écrire des romans et des poèmes
français à l’âge de 10 ans, mais c’est seulement en 1940, avec l’aide d’Henry Miller, qu’Albert Cossery
publie son tout premier ouvrage Les Hommes oubliés de dieux publié aux éditions Joëlle Losfeld
(qui publiera toutes les œuvres de l’auteur sauf les rééditions). Trois ans plus tard sort La Maison de
la mort certaine. Ses romans Les Couleurs de l’infamie et Mendiants et orgueilleux sont adaptés en
bande dessinée par Golo. Ce dernier ouvrage sera également adapté au cinéma ainsi que La violence
et la dérision.
Albert Cossery passionne par son génie d’écriture, ce qui lui vaut de nombreuses récompenses comme
en 1990, le Grand prix de la Francophonie pour l‘ensemble de son œuvre ou bien encore en 2000, le
prix Méditerranée pour Les Couleurs de l‘infamie. Il est fait officier des Arts et des Lettres en 1995 par
le ministre de la Culture et la Francophonie de l‘époque, Jacques Toubon.
Organisé par Cultures Maghreb Limousin et la Bibliothèque Francophone Multimédia en partenariat avec les
Francophonies en Limousin.
54
LES AUTEURS EN RÉSIDENCE
à la maison des auteurs en 2013
La Maison des auteurs accueille pour cette année huit auteurs en résidence, leur permettant de
travailler sur leurs projets d’écriture et de participer à des rencontres avec le public du Limousin.
Valéry NDONGO (Cameroun). Résidence, en mars.
Après avoir adapté sa poésie en sketches,Valéry Ndongo se lance dans le « one man show ». En 2009, il crée
Black, James Black, pas comédien à Yaoundé, présenté ensuite à Paris et Bamako. Un an plus tard, il écrit et
interprète Bienvenue ô kwatt. Il participe aux Nouvelles Zébrures 2013 avec Africa Stand up à Limoges, étape de
travail de son one-man show Voir Paris et mourir jeune créé au Tarmac à Paris en avril 2013.
Charlotte NGO NTAMACK (Cameroun). Résidence en mars.
Auteure, comédienne et conteuse, Charlotte Ngo Ntamack a suivi des formations en jeu et écriture avec Roland
Fichet, Catherine Boskowitz et Martin Ambara. Elle est invitée en 2007 au Théâtre du Vieux Colombier pour
Ecritures d’Afrique. Comme comédienne, elle participe à plusieurs festivals en Afrique et reçoit le Grand prix des
Scènes d’ébène 2007. Également humoriste, elle fait les premières parties du Stand Up night show aux côtés de
Valéry Ndongo. Pour les Nouvelles Zébrures 2013, elle assurait la première partie de Africa stand up à Limoges
de Valéry Ndongo. A L’Alocodrome (Paris) elle a présenté Don’t cry, stand up !
Marc VALLES (Haïti). Résidence en avril et mai.
Poète, comédien et membre fondateur de Phrase Ambulante (association de production culturelle), Marc Vallès
commence le théâtre en 2007 avec la compagnie B’arts, rejoint Dram’art en 2009. Il rencontre des metteurs
en scène comme Catherine Boskowitz, Eva Doumbia ... et élargit sa vision du théâtre. En 2012, il réside à la
Cite Internationale des Arts à Paris (bourse Visas pour la Création) pour La Petite, adaptation du roman Les
Immortelles de Makenzy Orcel.
Manuel-Antonio PEREIRA (Belgique). Résidence en mai et juin.
En 1995, Manuel Antonio Pereira fonde le groupe Tsek qui associe théâtre, musique, danse et vidéo. Il
écrit principalement des textes pour le théâtre et la danse. Manuel Antonio Pereira a participé à plusieurs
résidences d’écriture (Berlin, Montréal, La Chartreuse-Avignon, Limoges). Ses pièces (Requiem pour une
cascadeuse, Mythmaker, Permafrost) sont éditées chez Espace 34. Il a reçu plusieurs prix : Prix Sony Labou
des lycéens 2010 pour Mythmaker, Prix des metteurs en scène pour Permafrost…
Sylvie DYCLO-POMOS (Congo). Résidence en mai et juin.
Sylvie Dyclo-Pomos s’intéresse au théâtre et à l’écriture dès son jeune âge. Elle obtient une bourse
d’encouragement à l’écriture de la DMDTS en 2006 pour La folie de Janus, présenté en lecture à Avignon en
2007.
Elle collabore notamment avec l’Institut Français de Brazzaville, Les bruits de la rue, la Compagnie
KAF. En résidence à la Maison des auteurs elle écrit Coma bleu, mis en lecture au Festival d’Avignon 2013.
Mohamed Anssoufouddine (Comores). Résidence en juillet et août.
Auteur de fiction et de poésie, Anssoufouddine est né à Mirontsy, sur l’île d’Anjouan, aux Comores.
Cardiologue de profession, il est membre fondateur de Djando la Maadzishi (un collectif d’auteurs et
de critiques littéraires comoriens). Engagé sur le front culturel, il s’occupe également de l’association
Bibliothèque de Mirontsy.
Paille-en-queue et vol (poésie) est publié chez Komedit, En jouant au concert des apocryphes (poésie)
aux éditions Coelacanthe. Sont également parues deux nouvelles dans des recueils collectifs, Lambeaux
d’Anarchipel chez Komedit et Le Rebelle dans la revue Project-îles.
Laurent HATAT (France). Résidence en août et septembre.
Laurent Hatat est arrivé au théâtre en pente douce, celle du plateau. C’est après un séjour prolongé
en Allemagne -dont il n’est en fait jamais vraiment revenu- qu’il s’aventure sur « la face nord »,
celle de la mise en scène. Tout commence en 1999, à la Comédie de Béthune, où il met en scène
Grand Cahier d’après Agota Kristof. C’est le premier spectacle de la compagnie, qui tournera pendant
quatre saisons. Dès lors, il est régulièrement artiste associé à plusieurs théâtres, des scènes nationales
ou centres dramatiques : l’Hippodrome de Douai, le Nouveau Théâtre de Besançon, le Théâtre de
55
la Commune à Aubervilliers et le Théâtre du Nord à Lille qui accompagne toujours sa compagnie. En
2001 il a été Lauréat de l’Unité Nomade de formation à la mise en scène du CNSAD de Paris.
En 2012 il choisit d’adapter HHhH, le roman de Laurent Binet paru en 2010, et crée en parallèle
Nanine, un texte de Voltaire peu monté au théâtre. Il poursuit ainsi l’aller-retour entre textes
contemporains et classiques qui caractérise son parcours.
Michèle RAKOTOSON (Madagascar). Résidence en octobre et novembre.
Bourse du Centre national du livre (sous réserve)
Journaliste et écrivain (romancière et dramaturge), Michèle Rakotoson est l’auteure de plusieurs pièces
de théâtre jouées en Afrique, en Europe et en Amérique. Après 20 ans passés à RFI, où elle a notamment
dirigé le concours de nouvelles Les Inédits de RFI-ACCT et créé le prix RFI Témoin du Monde, elle est rentrée
à Madagascar. Elle est la présidente de Opération Bokiko, association d’appui à l’édition à Madagascar. En
2012, Michèle Rakotoson a été nommée Commandeur des Arts et des lettres malgaches et a reçu la Grande
médaille de la Francophonie, décernée par l’Académie française.
Parmi ses dernières publications : Tana la belle (Editions Elytis-2011), Tovonay, l’enfant du Sud (Editions
Sepia 2009).
56
LA LIBRAIRIE DU FESTIVAL
Le Festival poursuit sa route avec « La Librairie des territoires » de Sarrant (Gers).
Les libraires accueilleront le public Côté Jardin, 11 avenue du général de Gaulle.
On y trouvera les textes des auteurs présents ainsi qu’un large choix de titres d’auteurs de langue
française.
La Librairie des territoires
Didier Bardy et Catherine Mitjana-Bardy, passionnés de livres, créent en 2000 leur librairie à Sarrant, dans
le Gers. Souhaitant être au plus proche du public, ils créent des rencontres autour du livre et s’engagent
plus particulièrement dans le domaine du développement local et culturel.
En 2010, La Librairie des territoires devient également une maison d’édition spécialisée dans les enjeux
territoriaux. Elle publie en 2011 son premier ouvrage : Culture, Tourisme et Territoire.
http://www.lires.org/
LE COQ DE MON PÈRE, UNE ENFANCE HAÏTIENNE
de Jules-Bert Jean et Catherine de Silguy
RENCONTRE / DÉBAT
HAITI
Limoges
Côté Jardin
Lun. 30/09 à 18h30
Avec les auteurs Catherine de
Silguy et Jules-Bert Jean.
À l'occasion de la parution du livre Le Coq de mon père, une enfance haïtienne aux éditions
Grandvaux, la librairie vous invite à échanger avec les co-auteurs Catherine de Silguy et Jules-Bert
Jean sur les réalités de vie actuelle en Haïti.
Jules Bert Jean raconte avec humour ses souvenirs d'enfance. Il a grandi sur l'île de la Gonâve en Haïti,
dans la campagne de Boukanlama, entre une mère-courage et un père chasseur de vaches sauvages,
paysan, pasteur évangéliste, éleveur de cochons et d'un coq de combat qui fit sa fortune. Près de soixante
ans plus tard la situation a peu évolué : gestes immuables d'une pauvreté digne, coutumes imprégnées
de croyances aux êtres surnaturels, accès plus facile à l'eau et à l'école, mais graves dégradations de
l'environnement et toujours pas d'électricité.
Chaque chapitre comporte trois parties : les souvenirs de Jules Bert Jean, des témoignages recueillis sur les
mêmes lieux en 2012 et le point sur la situation actuelle en Haïti par Catherine de Silguy. Cet ouvrage est
illustré par de nombreuses photographies de Thérèse Bodet.
Les auteurs sont membres de l'association Soley Lakay (Soleil de la maison) qui œuvre à la construction de
maisons, l'installation de pompes solaires pour l'eau potable, de jardins familiaux. Les droits de ce livre
sont destinés au financement de ces actions.
Photo éditions Granvaux
57
PARTENAIRES DU FESTIVAL
Les Francophonies en Limousin
sont subventionnées par :
- le Ministère de la Culture et de la Communication
Direction Régionale des Affaires Culturelles
du Limousin,
Délégation Générale à la Langue Française
et aux Langues de France,
- les Collectivités territoriales
le Conseil régional du Limousin,
la Ville de Limoges,
le Conseil général de la Haute-Vienne.
Avec le concours de :
l’Organisation Internationale de la Francophonie,
l’Institut Français,
la SACD,
Sofia et la Culture avec la copie privée,
le Centre National du Livre (résidences d’auteur).
L’édition 2013 bénéficie du soutien de :
l'Ambassade de France en Haïti,
l'Institut français en Haïti,
la Fokal (Fondation Konésans ak Libète)
l’ONDA,
la SACEM,
la Société Suisse des Auteurs.
Les Francophonies en Limousin sont
réalisées en association avec :
le Théâtre de l’Union / Centre Dramatique national du Limousin,
l’Opéra Théâtre de Limoges,
les Centres Culturels Municipaux de Limoges-Scène
conventionnée pour la danse,
le Théâtre Expression 7,
l’Espace Noriac,
la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges,
la Marmaille,
l’Espace du Crouzy à Boisseuil,
les municipalités, Centres culturels et associations
des villes d’accueil du Festival.
En partenariat avec :
A.V.E.C, Agence de Valorisation Économique et Culturelle du
Limousin,
SNCF, direction régionale Limousin
Cœur de Limoges,
SICAME.
Nos partenaires Médias :
Africultures,
Beaub’FM,
Club de la presse du Limousin,
Demain TV,
Espace Francophone (France 3),
France 3 Limousin,
France Bleu Limousin,
France Culture
Info Limousin.com,
Jeune Afrique,
La 7 à Limoges,
L’Écho,
Le Populaire du Centre,
Mouvement,
les Radios Associatives en Limousin
RCF Email Limousin,
RFI,
RTF,
Télérama,
Télim,
Theatre-contemporain.net
Le Festival remercie :
La Préfecture du Limousin, les services techniques et culturels
de la Ville de Limoges, l’Office du tourisme de Limoges, le
Grilladin, les Madeleines Bijou, Music Passion, Graal Sonorisation, Opel Auto ZI Nord Limoges, Audio Concept, la Cinémathèque du Limousin.
et avec la collaboration de :
l’Université de Limoges,
Cultures Maghreb Limousin,
les Singuliers associés,
la Ligue des Droits de l'Homme de Limoges,
le Secours Populaire 87,
le PREAC « Écritures contemporaines francophones et
théâtre », Académie de Limoges,
Horizons croisés,
la Librairie des Territoires.
58
L’ÉQUIPE DU FESTIVAL
Directrice : Marie-Agnès Sevestre*
Administrateur : Guillaume Taillebourg*
Secrétaire générale : Béatrice Castaner*
Maison des auteurs : Nadine Chausse*
Assistante Maison des auteurs : Charline Bulla
Relations publiques : Olivia Paltrier** - Véronique Framery-Salles*
Assistante relations publiques, billetterie groupes : Mathilde Lesage
Comptabilité : Martine Junien*
Secrétariat / communication / PAO : Mireille Gravelat*
Secrétariat de direction : Béatrice Princelle*
Direction Technique : Christophe Rouffy
et une équipe de techniciens intermittents du spectacle
Communication : Ariane Eloy
Assistante communication : Amandine Lacotte
Coordination tournées région et ateliers L'Ouverture du Champ : Hanïa Jaafri
Coordination accueil des compagnies : Françoise Leday
Assistante administration et coordination : Audrey Faure
Accueil : Frédérique Vassent
Graphiste : Atelier Cédric Gatillon
Relations presse : Patricia Lopez, Cécile Morel, assistées de Lucille Badaire-Soustelle
Agent d’entretien : Sira Touré *
Billetterie : Mathilde Brière et Cécile Gougat
*équipe permanente
** Olivia Paltrier remplace Véronique Framery-Salles d'avril à octobre.
L’Association bénéficie de l’aide de la Région Limousin dans le cadre du dispositif Emplois Associatifs.
LE BUREAU DE L’ASSOCIATION
Président : Tahar Ben Jelloun, écrivain
Président d’Honneur : Robert Abirached, Professeur émérite à l’Université Paris X-Nanterre,
Secrétaire : Jacques Chevrier, Professeur à l’Université Paris IV-Sorbonne.
Les Francophonies tiennent à remercier tout particulièrement :
Le Président de l’Association et les membres du Conseil d’Administration,
Les membres des Comités de lecture : Marie-Pierre Bésanger, Michel Beretti, Sylvie Chalaye, Gérald
Châtelain, Gérard Cherqui, Florence Delaporte, Céline Delbecq, Kossi Efoui, Halah Ghosn, Jean-Yves Picq,
Jean-Luc Raharimanana, Nicole Sigal, Luc Tartar, Bénédicte Wenders.
59
INFORMATIONS PRATIQUES
TARIF UNIQUE* : 12 ¤ /spectacle
sauf :
- goûter-concert Tomassenko à La Marmaille : 8 ¤
- intégrale de L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk... : 20 ¤
- concert Arno : 25 ¤
Entrées gratuites (dans la limite des places disponibles) :
Spectacle d’ouverture L'Ouverture du champ, Le Bar des auteurs, L’Imparfait du Présent,
les lectures, les rencontres et débats de Côté Jardin.
* tarifs des spectacles présentés à Limoges et Boisseuil.
SPECTATEURS FIDÈLES ET CURIEUX !
5 places achetées à la billetterie, une 6e place à 1 ¤ pour découvrir une des soirées des Auteurs passent
à l'acte ! (Soirée des manifestes, Si t'es venuà Limoges pour critiquer... ou Jusqu'où te mènera ta
langue ?)
RÉSERVATIONS ET LOCATIONS :
• En ligne sur le site du festival : www.lesfrancophonies.com
(supplément pour les frais de dossier : 1 ¤)
• Au bureau du festival ou par courrier :
Les Francophonies en Limousin
11, avenue du Général-de-Gaulle - 87000 Limoges.
• Par téléphone (à partir du 6 septembre) : 05 55 33 18 43
• Règlements : CB, chèque, espèces, chèques vacances (ANCV), chèques culture, Cheq’up ! (pour les 16–20
ans domiciliés dans le Limousin), [email protected] (pour les élèves de 3e domiciliés en Haute-Vienne).
Les billets sont en vente également le soir sur les lieux de spectacle (sous réserve de places disponibles).
Jours et heures d’ouverture de la billetterie générale :
• du vendredi 6 au samedi 14 septembre : du mardi au samedi de 12h30 à 19h
• du mardi 17 septembre au samedi 5 octobre : tous les jours de 11h30 à 19h
(fermé le dimanche 22 septembre)
VENIR AU FESTIVAL
• Des navettes bus gratuites sont mises à disposition pour les spectacles joués à : CCM Jean-Moulin,
CCM John Lennon, Espace du Crouzy à Boisseuil (départ 45 mn avant le début du spectacle, devant
les bureaux du festival, 11 avenue du Général de Gaulle).
• En transports en commun
Opéra Théâtre : Arrêt Poste
Théâtre de l’Union : Arrêt E. Vineuse
CCM Jean Gagnant : Arrêt J. Gagnant
CCM Jean Moulin : Arrêt Beaubreuil C. Commercial
CCM John Lennon : Arrêts Collège L. Blum ou Lycée professionnel Marcel Pagnol
Théâtre Expression 7 : Arrêt Libération
Espace Noriac : Arrêt Rectorat
BFM : Mairie de Limoges
Des lignes spéciales nuit, dimanches et jours fériés sont accessibles. Pour plus d’informations :
www.stcl.fr
60
• Covoiturage
Avec le Conseil Général de la Haute-Vienne : www.covoiturage87.com
ou www.vadrouille-covoiturage.com
• En rollers
Avec le Limoges Roller Skating (LRS) : www.limogesrollerskating.info
• En vélo
Avec l’association véli-vélo : http://velivelo.wordpress.com
ACCUEIL DES PERSONNES HANDICAPÉES
Accueil des personnes à mobilité réduite
Toutes les salles sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, sauf le Théâtre Expression 7 et
l’Espace Noriac (nous contacter). Afin d'être accueilli dans les meilleures conditions, signalez votre
venue au plus tard 24h avant la date de la représentation choisie.
Accessibilité
Les spectacles accessibles aux personnes sourdes ou non-voyantes sont signalés dans le dossier de
presse par le pictogramme correspondant.
ACTUALITÉS
Tout au long des 10 jours du festival, retrouvez sur notre site ou notre profil facebook toute l’actualité
du Festival en vidéo avec www.theatre-contemporain.net
Les Francophonies en Limousin
11 avenue du Général-de-Gaulle, 87000 Limoges
[email protected]
www.lesfrancophonies.fr
www.facebook.com/francophoniesenlimousin
tél. : + 33 (0)5 55 10 90 10
61
LE FESTIVAL EN LIMOUSIN
Les spectacles en région (dates confirmées, programmation en cours)
Aixe-sur-Vienne
Aubusson
Bort-les-Orgues
Boisseuil (billetterie festival)
Bosmie-l’Aiguille
Crozant
Eymoutiers
Lubersac
Panazol
Rilhac-Rancon
Rochechouart
Saint-Junien
Saint-Léonard de Noblat
Saint-Mathieu
Saint-Yrieix la Perche
Sardent
D'Harmo (C.C. J. Prévert - sam. 5/10 à 20h) 05 55 70 77 00
Cahier d'Histoires #3 (Lycée Eugène Jamot- lun. 30/09 )
Sous leurs pieds le paradis (Théâtre Jean Lurçat - mar. 1/10 à 20h30)05 55 83 09 09
Cahier d'Histoires #3 (Lycée Bort-Artense - mar. 1/10)
Le Jeu de l'amour et du hasard(Espace du Crouzy - mar. 1/10 à 20h30, jeu 3/10 à 19h)
Les Hay Babies (Salle Georges Bizet - dim. 29/09 à 17h) 05 55 39 00 49
Tomassenko (Arboretum de la Sedelle - dim. 29/09 à 16h) 06 72 14 10 42
Tomassenko (Salle d’exposition de la Mairie - ven. 27/09 à 20h30) 05 55 69 27 81
D'Harmo (Salle polyvalente - ven. 4/10 à 20h30) 05 55 73 50 14
Tomassenko (Salle Jean Cocteau - sam. 28 à 20h30) 05 55 06 47 68
Cahier d'un retour au pays natal (Médiathèque - ven. 4/10 à 20h30) 05 19 99 40 41
Les Hay Babies (Salle Paul Eluard - ven. 27/09 à 20h30) 06 22 92 54 89
Les Hay Babies (Pôle culturel R. Leclerc - sam. 28/09 à 18h) 05 55 43 00 80
Fanfare Eyo'nlé (La Mégisserie - ven. 4/10 à 20h30)05 55 02 87 98
D'Harmo(Salle des Fêtes/Espace Denis Dussoubs - jeu. 3/10 à 20h30) 05 55 56 11 18
Tomassenko (Salle des Fêtes - ven. 4/10 à 20h30) 05 55 00 30 26
Fanfare Eyo'nlé (C.C. Jean-Pierre Fabrègue - sam. 05/10 à 15h) 05 55 08 88 78
Fanfare Eyo'nlé (Salle des fêtes- sam. 28/09 à 17h30) 05 55 62 56 70
62
le festival en un coup d’œil
Jeudi 26 septembre
Spectacle d’ouverture
Limoges
L'Ouverture du champ
Seuls
Limoges
Cahier d'histoires # 3
Limoges
Les Hay Babies
Limoges
Place Saint-Etienne
Jardins de l'Evêché
Opéra Théâtre
CCM Jean Gagnant
Pub L'Irlandais
Cahier d'histoires # 3
La Couleur de l'aube
Wajdi Mouawad
L'Histoire terrible... (1ère époque)
Sous leurs pieds, le paradis Les Hay Babies
Tomassenko
Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Rilhac Rancon
Eymoutiers
Lycée L. Limosin
Bar Théâtre de l'Union
Côté Jardin
Théâtre de l’Union
CCM Jean Moulin
Salle Paul Éluard
Salle d'exposition
L’Imparfait du présent
Tomassenko
Seuls
Fanfare Eyo'nlé
Les Hay Babies
Mémoires d'un continent
L'Histoire terrible... (2ème époque)
Soirée des Manifestes
Tomassenko
Limoges
Limoges
Limoges
Sardent (CIATE)
Rochechouart
Limoges
Limoges
Limoges
Panazol
Expression 7
La Marmaille
Opéra Théâtre
En extérieur/Salle des Fêtes
Pôle culturel R. Leclerc
Côté Jardin
Théâtre de l’Union
CCM Jean Gagnant
Salle Jean Cocteau
L’Imparfait du présent
L'Histoire terrible... (intégrale)
Tomassenko
Les Hay Babies
Limoges
Limoges
Crozant
Bosmie l'Aiguille
Expression 7
Théâtre de l’Union
Arboretum de la Sédelle
Salle Georges Bizet
Théâtre
Forum
Rencontre
Théâtre
Cahier d'histoires # 3
Rêves de théâtre
Le Coq de mon père
L'Homme atlantique
Aubusson
Limoges
Limoges
Limoges
Lycée Eugène Jamot
Espace Cité
Côté Jardin
CCM Jean Moulin
Théâtre
Lecture
Théâtre/Musique
Musique
Théâtre
Théâtre
Danse
Cahier d'histoires # 3
Haine des femmes
Si t'es venu à Limoges...
D'Harmo
L'Homme atlantique
Le Jeu de l'amour et du hasard
Sous leurs pieds, le paradis
Bort les Orgues
Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Boisseuil
Aubusson
Lycée Bort-Artense
Bar Théâtre de l'Union
CCM Jean Gagnant
Côté Jardin
CCM Jean Moulin
Espace du Crouzy
Théâtre Jean Lurçat
Homme invisible...
Fanfare Eyo'nlé
Haïti et ses artistes...
Chocolat, clown nègre
Jusqu'où te mènera ta langue ?
Arno (1ère partie : D'Harmo) Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Bar Théâtre de l’Union
Côté Jardin
BFM
Théâtre de l’Union
Expression 7
CCM John Lennon
départ 18h30 page 6 Danse 21h
page 8 Théâtre
21h
page 10 Théâtre
22h
page 39 Musique
Vendredi 27 septembre
Journée
12h15
18h30
19 h30
20h30
20h30
20h30
page 10
page 49
page 8 page 13
page 33
page 39
page 40
Théâtre
Lecture
Rencontre
Théâtre
Danse
Musique
Musique
Samedi 28 septembre
10 h et 11 h 30
15h
16h
17h30
18h
18h30
19 h30
20 h 30
20h30
page 46
page 40
page 8 page 41
page 39
page 43
page 13
page 16
page 40
Lectures
Goûter-concert
Théâtre
Musique
Musique
Débat
Théâtre
Théâtre/Musique
Musique
Dimanche 29 septembre
10 h et 11 h 30
14h30
16h
17h
page 46
page 13
page 40
page 39
Lectures
Théâtre
Musique
Musique
Lundi 30 septembre
Journée
10h
18h30
20h30
page 10
page 44
page 57
page 19
Mardi 1er octobre
Journée
12h15
18h30
18h30
20h30
20h30
20h30
page 10
page 49
page 16
page 42
page 19
page 21
page 33
Mercredi 2 octobre
12h15
15h
18h30
19h
21h
21h
page 23
page 41
page 44
page 23
page 16
page 37
Conférence
Musique
Débat
Théâtre/Cirque
Théâtre/Musique
Musique
63
Jeudi 3 octobre
12 h30
18h30
18h30
19h
19h
20h30
21h
21h
page 52
page 54
page 16
page 23
page 21
page 42
page 25
page 16
Lecture
Rencontre/Débat
Théâtre/Musique
Théâtre/Cirque
Théâtre
Musique
Théâtre/Musique Théâtre/Musique
Vendredi 4 octobre
12h15
18h30
19h
20h30
20 h 30
20 h 30
20h30
21h
21h
page 49
page 45
page 25
page 29
page 40
page 42
page 41
page 27
page 35
Lecture
Débat
Théâtre/Musique Théâtre
Musique
Musique
Musique
Théâtre Danse
Samedi 5 octobre
12h
15h
18h30
18h30
20h
20h
20h30
page 52
page 41
page 27
page 40
page 31
page 42
page 29
Prix Littéraire
Musique
Théâtre Musique Théâtre/expo
Musique
Théâtre
Prix Sony Labou Tansi des Lycéens
Albert Cossery
Kin Kiesse !
Chocolat, clown nègre
Le Jeu de l'amour et du hasard D'Harmo
Et si je les tuais tous madame ? Jusqu'où te mènera ta langue ?
Limoges
Limoges
Limoges
Limoges
Boisseuil
Saint-Léonard
Limoges
Limoges
Théâtre de l'Union
BFM
Côté Jardin
Théâtre de l’Union
Espace du Crouzy
Espace Denis Dussoubs
Espace Noriac
Expression 7
Mourir tendre Limoges
Haïti : Café des Droits de l'Homme Limoges
Et si je les tuais tous madame ? Limoges
Cahier d'un retour au pays natal Panazol
Tomassenko
Saint-Mathieu
D'Harmo Lubersac
Fanfare Eyo'nlé Saint-Junien
Crabe rouge
Limoges
Éloge du puissant royaume Limoges
Bar Théâtre de l'Union
Côté Jardin
Espace Noriac
Médiathèque
Salle Gabriel Marsaud
Salle polyvalente
La Mégisserie
CCM Jean Gagnant
CCM Jean Moulin
Remise du Prix SACD Fanfare Eyo'nlé
Crabe rouge
Tomassenko
Nié qui tamola
D'Harmo
Cahier d'un retour au pays natal Côté Jardin
Pl. de la Nation
CCM Jean Gagnant
Côté Jardin
Place Saint-Etienne
CCM Jacques Prévert
Théâtre de l’Union
Limoges
Saint-Yrieix
Limoges
Limoges
Limoges
Aixe sur Vienne Limoges
64
Téléchargement