ACTUJOURD'HUI
lundi 11 avril 2017
2
ACTUJOURD'HUI
lundi 11 avril 2017
3
le point
brèves
commentaire
divers
l’entretien
baromètre
tendances
repères
verbatim
empreinte
up-down
bon à savoir
entretien
sans détour
fi lm d'un jour, fi lm de toujours
à utiliser pour le sport dans les divisions et autres
le point
Délais et défis
PAR HALIM MIDOUNI
Le gouvernement Sellal a dévoilé hier
les grandes lignes du « nouveau
modèle de croissance économique »
qu’il a promis en 2016 pour que
l’Algérie se construise un nouvel outil
de production et s’affranchisse de
l’emprise actuelle des hydrocarbures.
Le commentaire à chaud que suscite la
copie qu’il a rendue à l’opinion prend
appui sur deux observations
essentielles.
La première est que l’objectif de
croissance du PIB hors gaz et pétrole
qu’il se fi xe est ambitieux : 6, 5% ! La
seconde est que le délai qu’il s’accorde
pour le réaliser est bordé par trois
phases jusqu’à l’horizon 2030 et par un
temps moyen – moins de quinze ans –
dont on peut expliquer le calcul par le
fait que l’Exécutif, avec de précédents
Chefs du gouvernement, a déjà pris un
sérieux retard dans la maturation des
réformes et qu’il se hâte maintenant à
rentrer « dans le dur », comme on dit.
Tout va bien donc ? Face à la chute des
cours du brut et les dommages qu’elle
provoque, l’Algérie, en effet, s’en tire
nettement mieux que d’autres pays
dépendants eux aussi de la rente
pétrolière. Certaines des réformes
proposées dans le document publié
hier par le ministère des Finances
saturent par ailleurs le débat depuis
plus d’une décennie comme le
changement en mieux du système
bancaire et le « développement d’un
marché des capitaux » ou encore de
« territorialiser » le développement
industriel et de réviser les missions de
l’agence nationale du foncier, l’Aniref.
Et ne devraient pas poser de problème
dans leur application sur le terrain. On
s’étonne même qu’elles n’aient pas
abouti assez tôt.
Cependant, les plus redoutables à
accomplir sont celles qui ont un coût
social et qui impactent directement le
quotidien des Algériens et qui
préconisent par exemple – c’est dit de
manière très polie dans le texte du
ministère des Finances- de payer plus
cher la consommation d’énergie en lui
donnant son « juste prix ». Avec les
mesures d’austérité déjà prises par
exemple pour la rationalisation des
importations et qui ont créé une
morosité certaine au sein d’une
population habituée pendant plus
d’une décennie à un train de vie où
tout était disponible à l’excès, cela
requiert du tact et un effort de
pédagogie et de sensibilisation. Si l’on
veut être à la hauteur des défi s, nulle
occasion n’est meilleure que la
campagne électorale actuelle.
Abdelmalek Sellal, Premier ministre : « Les réalisations d’établissements
scolaires par exemple n’ont pas été gelées. Notre politique de développement a
été bâtie sur le principe de l’égalité sociale et du développement équitable de
toutes les régions du pays »
3 phases sous-tendent le nouveau modèle de croissance économique, adopté
par le gouvernement en 2016 et rendu public hier par le ministère des Finances.
Etalée jusqu’à 2030, chacune de ces phases doit mener l’Algérie à une économie
émergente, débarrassée de la rente pétrolière.
PAR MOUNA AÏSSAOUI
La manière
dont le gouvernement compte
appliquer le nouveau modèle de croissance
économique, adopté en 2016 dans la perspec-
tive de diversi cation et de transformation
structurelle de son économie, et qui sera
exécuté en trois phases, fait réagir les spécia-
listes du domaine.
Pour l’expert nancier Mourad El Besseghi, au-
delà des projections des chi res et agrégats
économiques, il y a deux axes stratégiques qui
se dégagent dans ce nouveau modèle de crois-
sance 2017-2030. Selon lui, le premier a trait à
cette volonté de défaire l’économie de l’Algé-
rie de cette dépendance quasi totale des hydro-
carbures comme ressource avec tout ce qu’elle
comporte comme risque en tant que matière
épuisable et comme ressource soumise aux
aléas du marché et aux vicissitudes de la poli-
tique dans le monde. «Ceci passe inévitable-
ment par la diversi cation de l’économie, un
renforcement du potentiel industriel, une agri-
culture forte et moderne et des services
(y compris nanciers qui doivent subir une
profonde réforme) dynamiques et perfor-
mants», expliquera M. El Besseghi. Il s’agira,
pour lui, de donner la priorité aux secteurs
dans lesquels l’Algérie dispose d’avantages
comparatifs intéressants. L’amélioration des
recettes hors hydrocarbures devient ainsi un
objectif majeur et l’unique issue pour sortir de
ces récurrentes turbulences.
Le second qui découle du premier est relatif à
l’implication plus importante du secteur privé
dans cette croissance économique, ajoutera-t-
il. L’expert nancier estime que « la mise en
place d’une politique motivante est la voie
royale pour inciter la création d’entreprises
avec un accompagnement plus soutenu et la
levée des contraintes qui ont toujours bloqué
le développement du tissu industriel national».
La réforme de la scalité est au cœur de cet
accompagnement pour tirer des recettes ordi-
naires plus importantes mais surtout plus équi-
tables en allant vers des niches et des secteurs
qui échappent à l’impôt. « Avant d’atteindre
les 6,5% de croissance du PIB hors hydrocar-
bures», il faudra passer par une phase de « dé-
collage» 2017-2019, durant laquelle il sera re-
cherché une «optimisation de la dépense », une
« réduction de la consommation de l’énergie »,
une diminution des « importations improducti-
ves » qui ont explosé ces dernières années, etc.
Il faudra rechercher en nous les moyens de «ré-
duire le gaspillage, le gâchis et les dépenses
inutiles », et ce, en revenant très souvent à la
«vérité des prix », au « ciblage des transferts
sociaux ». Cela étant dit, même s’il est facile de
l’énoncer, dira l’expert, il est di cile à mettre
en œuvre sur le terrain, tant les « conséquences
sur le plan social sont insoutenables et incalcu-
lables », précisera M. El Besseghi pour qui, les
dépenses en personnel prennent une bonne
part du budget de fonctionnement. La part in-
compressible des dépenses du budget de fonc-
tionnement vient aux dépens de budget d’équi-
pements et de ses conséquences sur le taux de
croissance du PIB.
Mais cette phase de « décollage » doit les abor-
der et les a ronter, estime-t-il. Elle prépare,
selon lui, la phase dite de « stabilisation » qui
suit celle de 2020-2025 où il est attendu d’at-
teindre e ectivement les 6,5% de taux de
croissance et un taux de participation de l’in-
dustrie manufacturière de 10% du PIB.
« Il va de soi que ce modèle ne peut être réalisé
sans qu’il y ait en parallèle une amélioration
de la gouvernance.
Le développement des systèmes d’informations
de collecte des statistiques pour une bonne
prise de la décision, une démarche fondée sur
la concertation avec les opérationnels et une
amélioration des administrations qui entou-
rent et encadrent l’investissement est un pas-
sage obligé », indique M. El Besseghi. Avant de
conclure : « Ce n’est pas un rêve de penser à un
doublement du PIB per capita, si tous ces ob-
jectifs sont atteints. Il faudra a ronter tous les
chantiers en même temps de façon cohérente
et ordonnée. Mais le chemin à parcourir est la-
borieux. 2030 c’est demain. »
Mourad El Besseghi, expert financier
«Il faudra affronter tous les chantiers de façon cohérente, 2030 c’est demain»
PAR FARID MESSAOUD
La première phase,
étalée sur
trois ans (2016-2019), consiste à fai-
re décoller la nouvelle politique de
croissance. Le gouvernement formule
ici une sorte de contrat de perfor-
mance, faisant évoluer la part des
di érents secteurs d’activité dans la
valeur ajoutée. Pendant la deuxième
phase (2020-2025), l’Exécutif va ins-
taurer une période de transition, de-
vant permettre la réalisation du po-
tentiel de rattrapage de l’économie,
qui sera suivie de la phase de stabili-
sation ou de convergence (2026-
2030), à la n de laquelle l’économie
nationale épuisera son potentiel de
rattrapage et les di érentes variables
de l’économie convergeront vers leur
valeur d’équilibre. La partie est-elle
jouable, en ces temps de baisse des
revenus du pays ? Le gouvernement
procède ainsi par étape, plaçant la
barre haut en s’éloignant des plans
minimalistes d’avant. Il s’est imposé
d’aller le plus loin possible dans la
réorganisation de l’économie natio-
nale, avec des objectifs chi rés. Ain-
si, le nouveau modèle de croissance
cible un taux de croissance hors hy-
drocarbures de 6,5% par an entre
2020 et 2030, une élévation sensible
du revenu du PIB par habitant qui
devrait être multiplié par 2,3 fois, et
le doublement de la contribution du
secteur industriel dans le PIB, soit
10% contre 5,3% actuellement. Cela
ne sera cependant réalisable que s’il
y a une mise à niveau aussi étendue
que possible dans un certain nombre
de secteurs et un renforcement inter-
sectoriel. Il est du reste question de
la modernisation du secteur agricole
en vue d’atteindre les objectifs liés à
la sécurité alimentaire et à la diversi-
cation des exportations. L’énergie
fait partie également des branches
prioritaires dans cette nouvelle stra-
tégie économique, mais avec des élé-
ments nouveaux que les experts ont
intégrés dans le plan dont il s’agit. En
e et, le pays y a rme qu’il veut se
défaire de la dépendance aux hydro-
carbures, en réorganisant autrement
le secteur.
LE JUSTE PRIX
DE L’ÉNERGIE
Dans cette optique, le nouveau mo-
dèle de croissance table sur l’objectif
de transition énergétique qui per-
mettra notamment de réduire de
moitié le taux de croissance de la
consommation interne d’énergie, en
donnant un « juste prix » à l’énergie
et en n’extrayant du sous-sol que ce
qui est strictement nécessaire au dé-
veloppement. En n, le gouverne-
ment souligne la nécessité de ne pas
trop tirer sur les réserves d’hydrocar-
bures et de ne pas fermer les yeux sur
le gaspillage d’énergie. L’autre objec-
tif concerne la diversi cation des ex-
portations pour soutenir le nance-
ment de la croissance économique
accélérée. Pour le réaliser, la nou-
velle politique du gouvernement
compte sur la dynamique des sec-
teurs en développant de nouvelles
branches qui prendront le relais des
hydrocarbures et du PTP. La profon-
deur de cette transformation structu-
relle de l’activité productive et la ra-
pidité avec laquelle le secteur indus-
triel doit émerger constituent une
première di culté à laquelle l’éco-
nomie nationale sera confrontée au
cours de son processus de diversi ca-
tion, est-il mentionné dans le docu-
ment portant nouveau modèle de
croissance économique. Sur le ter-
rain de l’investissement, l’évolution
requise pour réaliser ces transforma-
tions structurelles devra relier l’in-
vestissement hors hydrocarbures à
l’évolution de la productivité du ca-
pital investi. Il est simulé dans ce
cadre un niveau de croissance de la
productivité globale des facteurs qui
permettent de réaliser des croissan-
ces plus élevées. A cet e et, l’amélio-
ration de la productivité globale des
facteurs devra cibler aussi bien l’in-
vestissement privé que public. C’est
pourquoi, y est-il relevé, une seconde
consolidation budgétaire devra gra-
duellement intervenir dès 2025
visant à réduire les dépenses d’équi-
pements inscrites directement dans
le budget de l’Etat, sous la condition
de mettre en place un nouveau sys-
tème national d’investissement en
faisant appel aux partenariats pu-
blics/privés (PPP). Sur le plan de la
solvabilité externe, le nouveau mo-
dèle économique vise la réduction du
gap entre les importations et les ex-
portations hors hydrocarbures, et ce,
à travers deux dimensions « essen-
tielles » : la mise en place d’une poli-
tique soutenue d’e cacité énergéti-
que et de développement des éner-
gies renouvelables qui permet de dé-
gager un surplus conséquent de pro-
duction d’hydrocarbures exportable ;
l’accélération du rythme des exporta-
tions hors hydrocarbures (agricultu-
re, industrie, services). Et la question
des importations dans tout cela ? Les
experts ayant établi ce modèle de
croissance estiment que les simula-
tions montrent que sans un frein à
l’explosion des importations obser-
vées au cours des dernières décen-
nies, aucune croissance économique
soutenable n’est possible.
Y METTRE DE LA
VOLONTÉ POLITIQUE
Ainsi, l’économie nationale doit né-
gocier au cours de sa transition vers
la vision 2030 quatre contraintes ma-
jeures: l’ampleur des transformations
de sa structure productive, l’évolu-
tion de l’endettement interne, la sol-
vabilité externe et la transition éner-
gétique qui permettra d’augmenter
les exportations d’hydrocarbures et
de s’arrimer au train du nouvel ordre
énergétique mondial. Les experts for-
mulent par ailleurs une série de re-
commandations nécessaires à la mise
en œuvre de cette nouvelle stratégie
économique, invitant le gouverne-
ment à y mettre de la volonté politi-
que. Avec une forte volonté politique,
préconisent-ils, et un suivi au plus
haut niveau, il est possible de se
concentrer sur certains secteurs criti-
ques qui permettront de créer la dy-
namique de changement nécessaire
avant d’enclencher les réformes en
profondeur. Parmi ces réformes, le
document cite la révision du statut et
la composition du comité Doing Busi-
ness, en intégrant en son sein non
seulement des représentants concer-
nés du gouvernement et du secteur
privé, mais aussi des chercheurs et
consultants dont la présence appor-
tera rigueur scienti que et vision
large en matière de développement
économique. Le second volet concer-
ne le nancement de l’investissement
à travers la mise en place d’un « véri-
table système national d’investisse-
ment » dans les équipements publics,
la reprise de la réforme du système
bancaire et le développement d’un
marché des capitaux. Le troisième
axe des recommandations porte sur
la politique industrielle dont l’objec-
tif de diversi cation projeté sur la
prochaine décennie impose de fortes
accélérations de la croissance des sec-
teurs. Le quatrième axe se rapporte à
la territorialisation du développe-
ment industriel par la réorganisation
de la gestion du foncier industriel et
son intégration avec notamment la
révision des missions de l’ANIREF et
l’élaboration d’un nouveau program-
me de zones pour soutenir le déve-
loppement industriel de l’Algérie à
l’avenir. Le cinquième axe consiste à
assurer la sécurité énergétique et la
diversi cation des ressources énergé-
tiques, et ce, à travers un programme
d’e cacité énergétique couplé à un
programme industriel et technologi-
que de développement des énergies
renouvelables et de sécurité énergéti-
que. En n, il est proposé que la nou-
velle vision économique soit accom-
pagnée par une administration éco-
nomique « e cace ».
Le nouveau modèle de croissance dévoilé
La barre haute !
Le nouveau modèle de croissance économique, adopté par le
gouvernement en 2016 dans la perspective de diversi cation et de
transformation structurelle de son économie, a été rendu public hier par
le ministère des Finances. Le plan, élaboré par un groupe d’experts, mis
en route en trois phases, table sur une croissance soutenue du PIB hors
hydrocarbures de 6,5% au cours de la prochaine décennie.
En visite hier à Djelfa
Sellal en campagne contre
le doute et le désespoir
Appuyé par une forte délégation ministérielle, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal,
était, hier, en visite dans la wilaya de Djelfa, lors de laquelle il s’est rendu dans
plusieurs localités de la wilaya steppique, « un réel carrefour dans le domaine culturel
et historique, faisant le lien entre l’arabité et l’amazighité », selon la description qu’en
a faite M. Sellal, « venu apporter des salutations chaleureuses aux habitants ».
Mais pas uniquement !
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL, RAFIK AIOUAZ
Le déplacement
de M. Sellal dans la wi-
laya de Djelfa, qui survient en pleine campa-
gne électorale pour les législatives, a été une
opportunité de rappeler dès son arrivée sur
place que « le vote est un droit et un devoir,
mais celui qui refuse de jouir de son droit est
libre [sauf] qu’il n’a pas à nous imposer son
choix et d’appeler les Algériens au doute et
au désespoir », lance-t-il avant de considérer
que « le rendez-vous du 4 mai prochain
constitue une étape importante pour bâtir
les institutions du pays au lendemain des im-
portantes évolutions constitutionnelles ap-
portées ». Le chef de l’Exécutif a enchaîné en
s’attardant sur la situation économique du
pays et, là aussi, il se montre con ant :
« Nous sommes pourvus en réserves de chan-
ges, et nous avons une marge de manœu-
vre ». Il ne manque pas surtout de revenir sur
les raisons qui ont conduit au gel de nom-
breux projets à travers le pays, a rmant que
seuls les projets structurants ont été gelés.
« Les réalisations d’établissements scolaires
par exemple n’ont pas été gelées. Notre poli-
tique de développement a été bâtie sur le
principe de l’égalité sociale et du développe-
ment équitable de toutes les régions du
pays », a rme-t-il, se disant convaincu que
les citoyens avaient droit au même niveau de
services publics en termes de sécurité, de
santé, d’éducation et de logement et que les
projets structurants ont été seulement « ré-
duits ou reportés ». Le Premier ministre a en
outre estimé à deux, voire à trois ans le délai
nécessaire au pays pour retrouver ses moyens
nanciers par le biais de la diversi cation de
son économie. « Dans le secteur de l’indus-
trie, des projets concrets ont été réalisés.
Aussi, à Ain Oussara, nous avons vu le plus
grand projet ici depuis l’indépendance », in-
dique-t-il.
DIALOGUE
Invités à échanger avec les membres de la
société civile, Abdelmalek Sellal, en compa-
gnie du ministre de l’Intérieur Nordine Be-
doui, ont écouté les doléances des citoyens
au niveau du théâtre municipal de la ville.
« Djelfa est classée au regrettable 4e rang à
l’échelle nationale dans le nombre de cancé-
reux, relève un intervenant, Monsieur le Pre-
mier ministre, le cancer ne pardonne pas »,
a-t-il voulu rappeler dans uen tentative d’ap-
peler à plus d’engagement de l’Etat dans la
lutte anticancer. Un autre « souhaite que le
plafonnement des budgets pour les projets
soient revus à la hausse », regrettant le gel de
nombreux projets au niveau national. « On
n’a pas d’économie, des projets vitaux ont
été gelés », déplore-t-il. La question de la
santé a une nouvelle fois été évoquée cette
fois-ci en se plaignant du manque de méde-
cins spécialistes, une préoccupation soulevée
à plusieurs reprises par les habitants de la
wilaya de Djelfa. L’énergie aussi est mise à
l’index : « On sou re de la cherté des factu-
res de Sonelgaz », a rme un autre appelant
à ce que Djelfa béné cie des mêmes avanta-
ges sur les prix de l’énergie pratiqués pour
les villes du sud du pays.
LES MARCHÉS DE GROS
POUR LUTTER CONTRE
L’INFLATION
Dans le cadre de sa visite d’inspection, le
Premier ministre Abdelmalek Sellal a inau-
guré hier plusieurs projets dans di érents
secteurs, dont il est attendu d’épouser dèle-
ment la stratégie économique adoptée par le
pays depuis la chute des recettes des hydro-
carbures. A ce titre, si le Premier ministre a
axé sa visite sur l’autonomie des di érents
projets de la wilaya du centre du pays, à tra-
vers la formation de cadres, la prise en char-
ge des activités en amont et en aval de la
production agricole et la promotion des par-
tenariats public-privé (PPP) pour les futurs
projets du pays, il s’est attardé sur la princi-
pale préoccupation des citoyens, notamment
à l’approche du mois de ramadan, qu’est la
uctuation des prix des produits alimen-
taires, qui peut être réduite, selon lui, par la
multiplication de marchés de gros à travers
le pays. «Le problème de l’in ation, c’est
l’absence de marchés de gros. Vous avez un
rôle important, celui de combattre l’in a-
tion », a-t-il appelé à l’adresse des responsa-
bles d’un projet de marché de gros de fruits
et légumes à Ain Oussera, destiné à approvi-
sionner 9 wilayas du centre du pays. : « Grâ-
ce à vous, on peut avoir les produits toute
l’année et éviter des hausses de prix comme
celle de la pomme de terre récemment », a-t-
il a rmé. Ceci non sans rappeler la volonté
du gouvernement à «stabiliser le marché na-
tional» et d’insister sur la nécessité de for-
mer des cadres dans tous les secteurs liés à
la chaîne de production agricole.
La visite d’Abdelmalek Sellal a aussi été
l’occasion pour les Frères Aïssiou, proprié-
taires d’exploitations agricoles et bovines et
à la tête du groupe Clic Promotion, présent
dans les secteurs de l‘audiovisuel, de l’im-
mobilier, de l’automobile et pharmaceuti-
que, de présenter leur projet de production
de lait et de poudre de lait : « Notre ambi-
tion est de parvenir à une réduction de l’im-
portation de lait d’environ 800 millions
d’euros », indique Tayeb Aïssiou, l’un des
promoteurs du projet d’exploitation. En
outre, le Premier ministre a fait part de sa
volonté de voir l’importation de fourrages
baisser : « Il faut que tout soit autonome.
Vous devez produire l’aliment du bétail ici,
vous en avez les espaces et les capacités. Il
faut éviter l’importation», a-t-il estimé. C’est
en ce sens que le chef de l’Exécutif a plaidé
pour la production in situ de l’alimentation
des élevages. Abdelmalek Sellal a en outre
visité le projet de réalisation d’une centrale
de production électrique de 1 262 mé-
gawatts, pris part à la remise de clés dans le
cadre de l’attribution de 7 600 logements au
niveau du pôle urbain de Berrebih, à l’inau-
guration d’un hôpital de 240 lits ainsi que le
projet de dédoublement du système d’ali-
mentation en eau potable dans le cadre de
la modernisation du réseau de distribution
de la ville de Djelfa.
PHOYO : NEWPRESS