ISSN n° 2335-1047
N° 1356 – Mardi 11 avril 2017 – Prix : 10 DA
PHOTO : NEWPRESS
Rio 2016
L’HEURE DES BILANS
A SONNÉ
DES OFFICIELS SANS
BOUCLIERS
LIRE EN PAGES 2-3
LIRE EN PAGE 4
Les protestataires restent sur leurs gardes
Faculté Alger 3 : Les déclarations
surprises de Hadjar
LIRE EN PAGES 2-3
A l’occasion
du nouvel an
Hijri (Awal
Muharram),
Reporters
souhaite une
bonne année
à tous les
Algériens.
BONNE ANNÉE 2967
Assegas
amegaz
A l’occasion de Yennayer
Reporters
présente
ses meilleurs voeux
à tous les Algériens.
Notre photo : Une élève
palestinienne dans une
école primaire à Ramallah.
PHOTO : NEWPRESS
PHOTO : NEWPRESS
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EVE AU COMBAT,
DÉCENNIE NOIRE
ET «ARAB IDOL»
Lire en pages 16-17
SPÉCIAL FAFM 2016
PHOTO : NEWPRESS
Hadji Baba Ammi,
l’argentier du pays a
été auditionné hier
par la commission
parlementaire «finances
et budget». Sa feuille de
route économique pour
2017 devrait être votée
sans difficulté.
Lire également notre édito
«Doubler le
ww
PAR-DELÀ LES
AMALGAMES,
LES RACINES
DE L’HISTOIRE
Par Abdelmadjid KAOUAH
Lire en page 12
Plus de 1 600 attaques terroristes en Afrique en 2016
Libye, le péril aux frontières
Djihadistes du Moyen-Orient, la bombe du retour !
SOVAC-VOLKSWAGEN,
LE TEST ALGÉRO-ALLEMAND
LIRE EN PAGES 2-3
BOUDJEMAA TALAI
«La compagnie se porte mal»
BEKHOUCHE ALLÈCHE
Le nouveau patron par intérim
aux commandes
LIRE EN PAGE 4
LICENCES D’IMPORTATION
ET QUOTAS
La commission
intersectorielle
tranchera
aujourd’hui
Lire en page 6
ETATS-UNIS
L’imprévisible Donald
Trump investi demain
président
Hocine Belalloufi,
journaliste et essayiste
« Le nouveau président
devra composer... »
Lire en pages 2-3
L’HISTOIRE
ET SES RETOURS
DE FLAMME
Lire en page 12
CHRONIQUE DES 2RIVES
Tipasa
Pouponnière de
Hadjout, la crainte
de la fermeture
Lire en page 8
Ligue 1 de football Mobilis (Mise
à jour de la 20
e
journée / 18h00)
USM Alger-CR
Belouizdad,
le derby capital
Lire en page 19
Soldat de la
Minurso au Sahara
occidental
HOMMAGE
Projet de
construction
de quatre
nouvelles
raffineries
Sonatrach
n’exclut pas
un
nancement
sur fonds
propres
Lire en page ?
???
???
Lire en page ?
???
???
Lire en page ?
Cinéma
Six  lms
algériens
à la
Fespaco
Lire en page 16
ABDERREZAK SAGHOUR, POLITOLOGUE
«Beaucoup d’Algériens ne voteront pas
pour un programme, mais pour
la stabilité et la sécurité du pays»
LIRE EN PAGES 2-3 ET 4
ENERGIE
Sonatrach et ses partenaires
Le ministre des Transports,
hier, lors de la cérémonie
d’installation du nouveau patron
par intérim de l’entreprise.
LES PROFESSIONNELS DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES
TIRENT LA SONNETTE DALARME
200 MÉDICAMENTS
EN RUPTURE !
LIRE EN PAGE 5
JOURNÉE DU 24 FÉVRIER
BOUTEFLIKA REPREND
SES ACTIVITÉS
PUBLIQUES
Le président de la République, Abdelaziz
Boutefl ika, a reçu, hier à Alger, le ministre
des A aires maghrébines, de l’Union africai-
ne et de la Ligue des Etats arabes, Abdelka-
der Messahel, qui lui a présenté un compte-
rendu sur la situation dans la région, notam-
ment au Sahel, au Mali et en Libye.
Abdelkader Messahel reçu en
audience par Le chef de l’Etat
Le secrétaire général du FLN a défendu, hier, ses choix et les listes de
candidats retenus pour le scrutin du 4 mai prochain. Vent debout, il a nié
toute manipulation et minimisé les contestations qui ont éclaté dans plusieurs
permanences de son parti à travers le pays. A Tiaret, un militant est mort
d’un arrêt cardiaque à la suite d’un désaccord violent sur la tête de liste.
La Fête du tapis
avancée au 18 mars
LIRE EN PAGE 8
SANTÉ
RÉDUCTION ET MAÎTRISE DES IMPORTATIONS
50 NOUVEAUX PRODUITS
SOUMIS À LICENCE
Lire en pages 2-3
CHUCK BERRY EST MORT
IL SAPPELAIT
ROCK N’ROLL
Lire en page 15
ECONOMIE
SELLAL REMONTE LE MORAL
DES MICROENTREPRISES
Lire en pages 2-3
ALGÉRIE POSTE
Des milliers de cartes
de paiement au pilon
Lire en page 4
L’UNION EUROPÉENNE FÊTE SES 60 ANS
Un anniversaire dans la tourmente
LIRE EN PAGE 13
Plusieurs actions de protestation prévues durant
la campagne et à la veille de l’élection
UN SCRUTIN SOUS
LA PRESSION DE LA RUE
LIRE EN PAGE 4
La Première ministre
britannique Theresa May à la
signature de la lettre de sortie
du Royaume-uni de l’UE.
TRÉTEAUX
«Mostaganem
capitale du
théâtre»,
l’austérité
sur scène
Lire en page 16
BANDELETTES
GLYCÉMIQUES
GAIN DE CAUSE
POUR L’UNOP
Lire en page 5
MARCHÉ DE L’INFORMATIQUE
L’ordinateur en
crise, tablettes
et Smartphones
le vent en poupe
Lire en page 5
DANS UNE PERSPECTIVE DE REDÉPLOIEMENT
La CACI va établir une cartographie
économique des régions
LIRE EN PAGE 4
Le Premier ministre
français Bernard
Cazeneuve.
FRONT SOCIAL
Noureddine
Bouderba,
syndicaliste
freelance et
symbole de rejet
du projet de
code du travail
LIRE EN PAGE 5
LE NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE DÉVOILÉ
LA BARRE
HAUTE !
Le «nouveau modèle de croissance économique»
est arrivé ! Adopté par le gouvernement Sellal
en 2016, il a été dévoilé hier avec l’objectif
de se défaire coûte que coûte de l’emprise des
hydrocarbures et de parvenir à une transformation
structurelle de l’économie du pays. L’ambition
a chée est d’atteindre une croissance de 6, 5%
du PIB hors pétrole et gaz à l’horizon 2030 !
LIRE EN PAGE 3
EN VISITE HIER À DJELFA
Sellal en campagne contre
le doute et le désespoir
LIRE EN PAGE 2
Energie / Contentieux
sur les superprofits
Sonatrach et Total,
la voie amiable
Lire en page 4
Santé/Médicaments
Bientôt un arrêté
ministériel pour la vente
de psychotropes dans les
of cines
Lire en page 5
Législatives / Yennoun éclipse
Benyounès
Deux meetings en me
temps pour deux partis
à Bordj Bou Arréridj !
Lire en page 6
Dr Yahia H. Zoubir, professeur
en relations internationales
«Lattaque surprise contre
la Syrie relève d’un
cynisme remarquable»
Lire en page 12
Tomber de rideau du Festival
international du film oriental
de Genève
«Bravo Virtuose»
et «Malaria» ra ent
le Fifog d’or, mention
spéciale pour «Timgad»
Lire en page 16
ACTUJOURD'HUI
lundi 11 avril 2017
2
ACTUJOURD'HUI
lundi 11 avril 2017
3
le point
brèves
commentaire
divers
l’entretien
baromètre
tendances
repères
verbatim
empreinte
up-down
bon à savoir
entretien
sans détour
lm d'un jour, fi lm de toujours
à utiliser pour le sport dans les divisions et autres
le point
Délais et défis
PAR HALIM MIDOUNI
Le gouvernement Sellal a dévoilé hier
les grandes lignes du « nouveau
modèle de croissance économique »
qu’il a promis en 2016 pour que
l’Algérie se construise un nouvel outil
de production et s’affranchisse de
l’emprise actuelle des hydrocarbures.
Le commentaire à chaud que suscite la
copie qu’il a rendue à l’opinion prend
appui sur deux observations
essentielles.
La première est que l’objectif de
croissance du PIB hors gaz et pétrole
qu’il se fi xe est ambitieux : 6, 5% ! La
seconde est que le délai qu’il s’accorde
pour le réaliser est bordé par trois
phases jusqu’à l’horizon 2030 et par un
temps moyen – moins de quinze ans –
dont on peut expliquer le calcul par le
fait que l’Exécutif, avec de précédents
Chefs du gouvernement, a déjà pris un
sérieux retard dans la maturation des
réformes et qu’il se hâte maintenant à
rentrer « dans le dur », comme on dit.
Tout va bien donc ? Face à la chute des
cours du brut et les dommages qu’elle
provoque, l’Algérie, en effet, s’en tire
nettement mieux que d’autres pays
dépendants eux aussi de la rente
pétrolière. Certaines des réformes
proposées dans le document publié
hier par le ministère des Finances
saturent par ailleurs le débat depuis
plus d’une décennie comme le
changement en mieux du système
bancaire et le « développement d’un
marché des capitaux » ou encore de
« territorialiser » le développement
industriel et de réviser les missions de
l’agence nationale du foncier, l’Aniref.
Et ne devraient pas poser de problème
dans leur application sur le terrain. On
s’étonne même qu’elles n’aient pas
abouti assez tôt.
Cependant, les plus redoutables à
accomplir sont celles qui ont un coût
social et qui impactent directement le
quotidien des Algériens et qui
préconisent par exemple – c’est dit de
manière très polie dans le texte du
ministère des Finances- de payer plus
cher la consommation d’énergie en lui
donnant son « juste prix ». Avec les
mesures d’austérité déjà prises par
exemple pour la rationalisation des
importations et qui ont créé une
morosité certaine au sein d’une
population habituée pendant plus
d’une décennie à un train de vie où
tout était disponible à l’excès, cela
requiert du tact et un effort de
pédagogie et de sensibilisation. Si l’on
veut être à la hauteur des défi s, nulle
occasion n’est meilleure que la
campagne électorale actuelle.
Abdelmalek Sellal, Premier ministre : « Les réalisations d’établissements
scolaires par exemple nont pas été gelées. Notre politique de développement a
été bâtie sur le principe de l’égalité sociale et du développement équitable de
toutes les régions du pays »
3 phases sous-tendent le nouveau modèle de croissance économique, adop
par le gouvernement en 2016 et rendu public hier par le ministère des Finances.
Etalée jusquà 2030, chacune de ces phases doit mener l’Algérie à une économie
émergente, débarrassée de la rente pétrolière.
PAR MOUNA AÏSSAOUI
La manière
dont le gouvernement compte
appliquer le nouveau modèle de croissance
économique, adopté en 2016 dans la perspec-
tive de diversi cation et de transformation
structurelle de son économie, et qui sera
exécuté en trois phases, fait réagir les spécia-
listes du domaine.
Pour l’expert nancier Mourad El Besseghi, au-
delà des projections des chi res et agrégats
économiques, il y a deux axes stratégiques qui
se dégagent dans ce nouveau modèle de crois-
sance 2017-2030. Selon lui, le premier a trait à
cette volonté de défaire l’économie de l’Algé-
rie de cette dépendance quasi totale des hydro-
carbures comme ressource avec tout ce qu’elle
comporte comme risque en tant que matière
épuisable et comme ressource soumise aux
aléas du marché et aux vicissitudes de la poli-
tique dans le monde. «Ceci passe inévitable-
ment par la diversi cation de l’économie, un
renforcement du potentiel industriel, une agri-
culture forte et moderne et des services
(y compris nanciers qui doivent subir une
profonde réforme) dynamiques et perfor-
mants», expliquera M. El Besseghi. Il s’agira,
pour lui, de donner la priorité aux secteurs
dans lesquels l’Algérie dispose d’avantages
comparatifs intéressants. L’amélioration des
recettes hors hydrocarbures devient ainsi un
objectif majeur et l’unique issue pour sortir de
ces récurrentes turbulences.
Le second qui découle du premier est relatif à
l’implication plus importante du secteur privé
dans cette croissance économique, ajoutera-t-
il. L’expert nancier estime que « la mise en
place d’une politique motivante est la voie
royale pour inciter la création d’entreprises
avec un accompagnement plus soutenu et la
levée des contraintes qui ont toujours bloqué
le développement du tissu industriel national».
La réforme de la scalité est au cœur de cet
accompagnement pour tirer des recettes ordi-
naires plus importantes mais surtout plus équi-
tables en allant vers des niches et des secteurs
qui échappent à l’impôt. « Avant d’atteindre
les 6,5% de croissance du PIB hors hydrocar-
bures», il faudra passer par une phase de « dé-
collage» 2017-2019, durant laquelle il sera re-
cherché une «optimisation de la dépense », une
« réduction de la consommation de l’énergie »,
une diminution des « importations improducti-
ves » qui ont explosé ces dernières années, etc.
Il faudra rechercher en nous les moyens de «ré-
duire le gaspillage, le gâchis et les dépenses
inutiles », et ce, en revenant très souvent à la
«vérité des prix », au « ciblage des transferts
sociaux ». Cela étant dit, même s’il est facile de
l’énoncer, dira l’expert, il est di cile à mettre
en œuvre sur le terrain, tant les « conséquences
sur le plan social sont insoutenables et incalcu-
lables », précisera M. El Besseghi pour qui, les
dépenses en personnel prennent une bonne
part du budget de fonctionnement. La part in-
compressible des dépenses du budget de fonc-
tionnement vient aux dépens de budget d’équi-
pements et de ses conséquences sur le taux de
croissance du PIB.
Mais cette phase de « décollage » doit les abor-
der et les a ronter, estime-t-il. Elle prépare,
selon lui, la phase dite de « stabilisation » qui
suit celle de 2020-2025 où il est attendu d’at-
teindre e ectivement les 6,5% de taux de
croissance et un taux de participation de l’in-
dustrie manufacturière de 10% du PIB.
« Il va de soi que ce modèle ne peut être réalisé
sans qu’il y ait en parallèle une amélioration
de la gouvernance.
Le développement des systèmes d’informations
de collecte des statistiques pour une bonne
prise de la décision, une démarche fondée sur
la concertation avec les opérationnels et une
amélioration des administrations qui entou-
rent et encadrent l’investissement est un pas-
sage obligé », indique M. El Besseghi. Avant de
conclure : « Ce n’est pas un rêve de penser à un
doublement du PIB per capita, si tous ces ob-
jectifs sont atteints. Il faudra a ronter tous les
chantiers en même temps de façon cohérente
et ordonnée. Mais le chemin à parcourir est la-
borieux. 2030 c’est demain. »
Mourad El Besseghi, expert financier
«Il faudra affronter tous les chantiers de façon cohérente, 2030 c’est demain»
PAR FARID MESSAOUD
La première phase,
étalée sur
trois ans (2016-2019), consiste à fai-
re décoller la nouvelle politique de
croissance. Le gouvernement formule
ici une sorte de contrat de perfor-
mance, faisant évoluer la part des
di érents secteurs d’activité dans la
valeur ajoutée. Pendant la deuxième
phase (2020-2025), l’Exécutif va ins-
taurer une période de transition, de-
vant permettre la réalisation du po-
tentiel de rattrapage de l’économie,
qui sera suivie de la phase de stabili-
sation ou de convergence (2026-
2030), à la n de laquelle l’économie
nationale épuisera son potentiel de
rattrapage et les di érentes variables
de l’économie convergeront vers leur
valeur d’équilibre. La partie est-elle
jouable, en ces temps de baisse des
revenus du pays ? Le gouvernement
procède ainsi par étape, plaçant la
barre haut en s’éloignant des plans
minimalistes d’avant. Il s’est imposé
d’aller le plus loin possible dans la
réorganisation de l’économie natio-
nale, avec des objectifs chi rés. Ain-
si, le nouveau modèle de croissance
cible un taux de croissance hors hy-
drocarbures de 6,5% par an entre
2020 et 2030, une élévation sensible
du revenu du PIB par habitant qui
devrait être multiplié par 2,3 fois, et
le doublement de la contribution du
secteur industriel dans le PIB, soit
10% contre 5,3% actuellement. Cela
ne sera cependant réalisable que s’il
y a une mise à niveau aussi étendue
que possible dans un certain nombre
de secteurs et un renforcement inter-
sectoriel. Il est du reste question de
la modernisation du secteur agricole
en vue d’atteindre les objectifs liés à
la sécurité alimentaire et à la diversi-
cation des exportations. L’énergie
fait partie également des branches
prioritaires dans cette nouvelle stra-
tégie économique, mais avec des élé-
ments nouveaux que les experts ont
intégrés dans le plan dont il s’agit. En
e et, le pays y a rme qu’il veut se
défaire de la dépendance aux hydro-
carbures, en réorganisant autrement
le secteur.
LE JUSTE PRIX
DE L’ÉNERGIE
Dans cette optique, le nouveau mo-
dèle de croissance table sur l’objectif
de transition énergétique qui per-
mettra notamment de réduire de
moitié le taux de croissance de la
consommation interne d’énergie, en
donnant un « juste prix » à l’énergie
et en n’extrayant du sous-sol que ce
qui est strictement nécessaire au dé-
veloppement. En n, le gouverne-
ment souligne la nécessité de ne pas
trop tirer sur les réserves d’hydrocar-
bures et de ne pas fermer les yeux sur
le gaspillage d’énergie. L’autre objec-
tif concerne la diversi cation des ex-
portations pour soutenir le nance-
ment de la croissance économique
accélérée. Pour le réaliser, la nou-
velle politique du gouvernement
compte sur la dynamique des sec-
teurs en développant de nouvelles
branches qui prendront le relais des
hydrocarbures et du PTP. La profon-
deur de cette transformation structu-
relle de l’activité productive et la ra-
pidité avec laquelle le secteur indus-
triel doit émerger constituent une
première di culté à laquelle l’éco-
nomie nationale sera confrontée au
cours de son processus de diversi ca-
tion, est-il mentionné dans le docu-
ment portant nouveau modèle de
croissance économique. Sur le ter-
rain de l’investissement, l’évolution
requise pour réaliser ces transforma-
tions structurelles devra relier l’in-
vestissement hors hydrocarbures à
l’évolution de la productivité du ca-
pital investi. Il est simulé dans ce
cadre un niveau de croissance de la
productivité globale des facteurs qui
permettent de réaliser des croissan-
ces plus élevées. A cet e et, l’amélio-
ration de la productivité globale des
facteurs devra cibler aussi bien l’in-
vestissement privé que public. C’est
pourquoi, y est-il relevé, une seconde
consolidation budgétaire devra gra-
duellement intervenir dès 2025
visant à réduire les dépenses d’équi-
pements inscrites directement dans
le budget de l’Etat, sous la condition
de mettre en place un nouveau sys-
tème national d’investissement en
faisant appel aux partenariats pu-
blics/privés (PPP). Sur le plan de la
solvabilité externe, le nouveau mo-
dèle économique vise la réduction du
gap entre les importations et les ex-
portations hors hydrocarbures, et ce,
à travers deux dimensions « essen-
tielles » : la mise en place d’une poli-
tique soutenue d’e cacité énergéti-
que et de développement des éner-
gies renouvelables qui permet de dé-
gager un surplus conséquent de pro-
duction d’hydrocarbures exportable ;
l’accélération du rythme des exporta-
tions hors hydrocarbures (agricultu-
re, industrie, services). Et la question
des importations dans tout cela ? Les
experts ayant établi ce modèle de
croissance estiment que les simula-
tions montrent que sans un frein à
l’explosion des importations obser-
vées au cours des dernières décen-
nies, aucune croissance économique
soutenable n’est possible.
Y METTRE DE LA
VOLONTÉ POLITIQUE
Ainsi, l’économie nationale doit né-
gocier au cours de sa transition vers
la vision 2030 quatre contraintes ma-
jeures: l’ampleur des transformations
de sa structure productive, l’évolu-
tion de l’endettement interne, la sol-
vabilité externe et la transition éner-
gétique qui permettra d’augmenter
les exportations d’hydrocarbures et
de s’arrimer au train du nouvel ordre
énergétique mondial. Les experts for-
mulent par ailleurs une série de re-
commandations nécessaires à la mise
en œuvre de cette nouvelle stratégie
économique, invitant le gouverne-
ment à y mettre de la volonté politi-
que. Avec une forte volonté politique,
préconisent-ils, et un suivi au plus
haut niveau, il est possible de se
concentrer sur certains secteurs criti-
ques qui permettront de créer la dy-
namique de changement nécessaire
avant d’enclencher les réformes en
profondeur. Parmi ces réformes, le
document cite la révision du statut et
la composition du comité Doing Busi-
ness, en intégrant en son sein non
seulement des représentants concer-
nés du gouvernement et du secteur
privé, mais aussi des chercheurs et
consultants dont la présence appor-
tera rigueur scienti que et vision
large en matière de développement
économique. Le second volet concer-
ne le nancement de l’investissement
à travers la mise en place d’un « véri-
table système national d’investisse-
ment » dans les équipements publics,
la reprise de la réforme du système
bancaire et le développement d’un
marché des capitaux. Le troisième
axe des recommandations porte sur
la politique industrielle dont l’objec-
tif de diversi cation projeté sur la
prochaine décennie impose de fortes
accélérations de la croissance des sec-
teurs. Le quatrième axe se rapporte à
la territorialisation du développe-
ment industriel par la réorganisation
de la gestion du foncier industriel et
son intégration avec notamment la
révision des missions de l’ANIREF et
l’élaboration d’un nouveau program-
me de zones pour soutenir le déve-
loppement industriel de l’Algérie à
l’avenir. Le cinquième axe consiste à
assurer la sécurité énergétique et la
diversi cation des ressources énergé-
tiques, et ce, à travers un programme
d’e cacité énergétique couplé à un
programme industriel et technologi-
que de développement des énergies
renouvelables et de sécurité énergéti-
que. En n, il est proposé que la nou-
velle vision économique soit accom-
pagnée par une administration éco-
nomique « e cace ».
Le nouveau modèle de croissance dévoilé
La barre haute !
Le nouveau modèle de croissance économique, adopté par le
gouvernement en 2016 dans la perspective de diversi cation et de
transformation structurelle de son économie, a été rendu public hier par
le ministère des Finances. Le plan, élaboré par un groupe d’experts, mis
en route en trois phases, table sur une croissance soutenue du PIB hors
hydrocarbures de 6,5% au cours de la prochaine décennie.
En visite hier à Djelfa
Sellal en campagne contre
le doute et le désespoir
Appuyé par une forte délégation ministérielle, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal,
était, hier, en visite dans la wilaya de Djelfa, lors de laquelle il s’est rendu dans
plusieurs localités de la wilaya steppique, « un réel carrefour dans le domaine culturel
et historique, faisant le lien entre l’arabité et l’amazighité », selon la description qu’en
a faite M. Sellal, « venu apporter des salutations chaleureuses aux habitants ».
Mais pas uniquement !
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL, RAFIK AIOUAZ
Le déplacement
de M. Sellal dans la wi-
laya de Djelfa, qui survient en pleine campa-
gne électorale pour les législatives, a été une
opportunité de rappeler dès son arrivée sur
place que « le vote est un droit et un devoir,
mais celui qui refuse de jouir de son droit est
libre [sauf] qu’il n’a pas à nous imposer son
choix et d’appeler les Algériens au doute et
au désespoir », lance-t-il avant de considérer
que « le rendez-vous du 4 mai prochain
constitue une étape importante pour bâtir
les institutions du pays au lendemain des im-
portantes évolutions constitutionnelles ap-
portées ». Le chef de l’Exécutif a enchaîné en
s’attardant sur la situation économique du
pays et, là aussi, il se montre con ant :
« Nous sommes pourvus en réserves de chan-
ges, et nous avons une marge de manœu-
vre ». Il ne manque pas surtout de revenir sur
les raisons qui ont conduit au gel de nom-
breux projets à travers le pays, a rmant que
seuls les projets structurants ont été gelés.
« Les réalisations d’établissements scolaires
par exemple n’ont pas été gelées. Notre poli-
tique de développement a été bâtie sur le
principe de l’égalité sociale et du développe-
ment équitable de toutes les régions du
pays », a rme-t-il, se disant convaincu que
les citoyens avaient droit au même niveau de
services publics en termes de sécurité, de
santé, d’éducation et de logement et que les
projets structurants ont été seulement « ré-
duits ou reportés ». Le Premier ministre a en
outre estimé à deux, voire à trois ans le délai
nécessaire au pays pour retrouver ses moyens
nanciers par le biais de la diversi cation de
son économie. « Dans le secteur de l’indus-
trie, des projets concrets ont été réalisés.
Aussi, à Ain Oussara, nous avons vu le plus
grand projet ici depuis l’indépendance », in-
dique-t-il.
DIALOGUE
Invités à échanger avec les membres de la
société civile, Abdelmalek Sellal, en compa-
gnie du ministre de l’Intérieur Nordine Be-
doui, ont écouté les doléances des citoyens
au niveau du théâtre municipal de la ville.
« Djelfa est classée au regrettable 4e rang à
l’échelle nationale dans le nombre de cancé-
reux, relève un intervenant, Monsieur le Pre-
mier ministre, le cancer ne pardonne pas »,
a-t-il voulu rappeler dans uen tentative d’ap-
peler à plus d’engagement de l’Etat dans la
lutte anticancer. Un autre « souhaite que le
plafonnement des budgets pour les projets
soient revus à la hausse », regrettant le gel de
nombreux projets au niveau national. « On
n’a pas d’économie, des projets vitaux ont
été gelés », déplore-t-il. La question de la
santé a une nouvelle fois été évoquée cette
fois-ci en se plaignant du manque de méde-
cins spécialistes, une préoccupation soulevée
à plusieurs reprises par les habitants de la
wilaya de Djelfa. L’énergie aussi est mise à
l’index : « On sou re de la cherté des factu-
res de Sonelgaz », a rme un autre appelant
à ce que Djelfa béné cie des mêmes avanta-
ges sur les prix de l’énergie pratiqués pour
les villes du sud du pays.
LES MARCHÉS DE GROS
POUR LUTTER CONTRE
L’INFLATION
Dans le cadre de sa visite d’inspection, le
Premier ministre Abdelmalek Sellal a inau-
guré hier plusieurs projets dans di érents
secteurs, dont il est attendu d’épouser dèle-
ment la stratégie économique adoptée par le
pays depuis la chute des recettes des hydro-
carbures. A ce titre, si le Premier ministre a
axé sa visite sur l’autonomie des di érents
projets de la wilaya du centre du pays, à tra-
vers la formation de cadres, la prise en char-
ge des activités en amont et en aval de la
production agricole et la promotion des par-
tenariats public-privé (PPP) pour les futurs
projets du pays, il s’est attardé sur la princi-
pale préoccupation des citoyens, notamment
à l’approche du mois de ramadan, qu’est la
uctuation des prix des produits alimen-
taires, qui peut être réduite, selon lui, par la
multiplication de marchés de gros à travers
le pays. «Le problème de l’in ation, c’est
l’absence de marchés de gros. Vous avez un
rôle important, celui de combattre l’in a-
tion », a-t-il appelé à l’adresse des responsa-
bles d’un projet de marché de gros de fruits
et légumes à Ain Oussera, destiné à approvi-
sionner 9 wilayas du centre du pays. : « Grâ-
ce à vous, on peut avoir les produits toute
l’année et éviter des hausses de prix comme
celle de la pomme de terre récemment », a-t-
il a rmé. Ceci non sans rappeler la volonté
du gouvernement à «stabiliser le marché na-
tional» et d’insister sur la nécessité de for-
mer des cadres dans tous les secteurs liés à
la chaîne de production agricole.
La visite d’Abdelmalek Sellal a aussi été
l’occasion pour les Frères Aïssiou, proprié-
taires d’exploitations agricoles et bovines et
à la tête du groupe Clic Promotion, présent
dans les secteurs de l‘audiovisuel, de l’im-
mobilier, de l’automobile et pharmaceuti-
que, de présenter leur projet de production
de lait et de poudre de lait : « Notre ambi-
tion est de parvenir à une réduction de l’im-
portation de lait d’environ 800 millions
d’euros », indique Tayeb Aïssiou, l’un des
promoteurs du projet d’exploitation. En
outre, le Premier ministre a fait part de sa
volonté de voir l’importation de fourrages
baisser : « Il faut que tout soit autonome.
Vous devez produire l’aliment du bétail ici,
vous en avez les espaces et les capacités. Il
faut éviter l’importation», a-t-il estimé. C’est
en ce sens que le chef de l’Exécutif a plaidé
pour la production in situ de l’alimentation
des élevages. Abdelmalek Sellal a en outre
visité le projet de réalisation d’une centrale
de production électrique de 1 262 mé-
gawatts, pris part à la remise de clés dans le
cadre de l’attribution de 7 600 logements au
niveau du pôle urbain de Berrebih, à l’inau-
guration d’un hôpital de 240 lits ainsi que le
projet de dédoublement du système d’ali-
mentation en eau potable dans le cadre de
la modernisation du réseau de distribution
de la ville de Djelfa.
PHOYO : NEWPRESS
ACTUJOURD'HUI
lundi 11 avril 2017
2
ACTUJOURD'HUI
lundi 11 avril 2017
3
le point
brèves
commentaire
divers
l’entretien
baromètre
tendances
repères
verbatim
empreinte
up-down
bon à savoir
entretien
sans détour
lm d'un jour, fi lm de toujours
à utiliser pour le sport dans les divisions et autres
le point
Délais et défis
PAR HALIM MIDOUNI
Le gouvernement Sellal a dévoilé hier
les grandes lignes du « nouveau
modèle de croissance économique »
qu’il a promis en 2016 pour que
l’Algérie se construise un nouvel outil
de production et s’affranchisse de
l’emprise actuelle des hydrocarbures.
Le commentaire à chaud que suscite la
copie qu’il a rendue à l’opinion prend
appui sur deux observations
essentielles.
La première est que l’objectif de
croissance du PIB hors gaz et pétrole
qu’il se fi xe est ambitieux : 6, 5% ! La
seconde est que le délai qu’il s’accorde
pour le réaliser est bordé par trois
phases jusqu’à l’horizon 2030 et par un
temps moyen – moins de quinze ans –
dont on peut expliquer le calcul par le
fait que l’Exécutif, avec de précédents
Chefs du gouvernement, a déjà pris un
sérieux retard dans la maturation des
réformes et qu’il se hâte maintenant à
rentrer « dans le dur », comme on dit.
Tout va bien donc ? Face à la chute des
cours du brut et les dommages qu’elle
provoque, l’Algérie, en effet, s’en tire
nettement mieux que d’autres pays
dépendants eux aussi de la rente
pétrolière. Certaines des réformes
proposées dans le document publié
hier par le ministère des Finances
saturent par ailleurs le débat depuis
plus d’une décennie comme le
changement en mieux du système
bancaire et le « développement d’un
marché des capitaux » ou encore de
« territorialiser » le développement
industriel et de réviser les missions de
l’agence nationale du foncier, l’Aniref.
Et ne devraient pas poser de problème
dans leur application sur le terrain. On
s’étonne même qu’elles n’aient pas
abouti assez tôt.
Cependant, les plus redoutables à
accomplir sont celles qui ont un coût
social et qui impactent directement le
quotidien des Algériens et qui
préconisent par exemple – c’est dit de
manière très polie dans le texte du
ministère des Finances- de payer plus
cher la consommation d’énergie en lui
donnant son « juste prix ». Avec les
mesures d’austérité déjà prises par
exemple pour la rationalisation des
importations et qui ont créé une
morosité certaine au sein d’une
population habituée pendant plus
d’une décennie à un train de vie où
tout était disponible à l’excès, cela
requiert du tact et un effort de
pédagogie et de sensibilisation. Si l’on
veut être à la hauteur des défi s, nulle
occasion n’est meilleure que la
campagne électorale actuelle.
Abdelmalek Sellal, Premier ministre : « Les réalisations d’établissements
scolaires par exemple nont pas été gelées. Notre politique de développement a
été bâtie sur le principe de l’égalité sociale et du développement équitable de
toutes les régions du pays »
3 phases sous-tendent le nouveau modèle de croissance économique, adop
par le gouvernement en 2016 et rendu public hier par le ministère des Finances.
Etalée jusquà 2030, chacune de ces phases doit mener l’Algérie à une économie
émergente, débarrassée de la rente pétrolière.
PAR MOUNA AÏSSAOUI
La manière
dont le gouvernement compte
appliquer le nouveau modèle de croissance
économique, adopté en 2016 dans la perspec-
tive de diversi cation et de transformation
structurelle de son économie, et qui sera
exécuté en trois phases, fait réagir les spécia-
listes du domaine.
Pour l’expert nancier Mourad El Besseghi, au-
delà des projections des chi res et agrégats
économiques, il y a deux axes stratégiques qui
se dégagent dans ce nouveau modèle de crois-
sance 2017-2030. Selon lui, le premier a trait à
cette volonté de défaire l’économie de l’Algé-
rie de cette dépendance quasi totale des hydro-
carbures comme ressource avec tout ce qu’elle
comporte comme risque en tant que matière
épuisable et comme ressource soumise aux
aléas du marché et aux vicissitudes de la poli-
tique dans le monde. «Ceci passe inévitable-
ment par la diversi cation de l’économie, un
renforcement du potentiel industriel, une agri-
culture forte et moderne et des services
(y compris nanciers qui doivent subir une
profonde réforme) dynamiques et perfor-
mants», expliquera M. El Besseghi. Il s’agira,
pour lui, de donner la priorité aux secteurs
dans lesquels l’Algérie dispose d’avantages
comparatifs intéressants. L’amélioration des
recettes hors hydrocarbures devient ainsi un
objectif majeur et l’unique issue pour sortir de
ces récurrentes turbulences.
Le second qui découle du premier est relatif à
l’implication plus importante du secteur privé
dans cette croissance économique, ajoutera-t-
il. L’expert nancier estime que « la mise en
place d’une politique motivante est la voie
royale pour inciter la création d’entreprises
avec un accompagnement plus soutenu et la
levée des contraintes qui ont toujours bloqué
le développement du tissu industriel national».
La réforme de la scalité est au cœur de cet
accompagnement pour tirer des recettes ordi-
naires plus importantes mais surtout plus équi-
tables en allant vers des niches et des secteurs
qui échappent à l’impôt. « Avant d’atteindre
les 6,5% de croissance du PIB hors hydrocar-
bures», il faudra passer par une phase de « dé-
collage» 2017-2019, durant laquelle il sera re-
cherché une «optimisation de la dépense », une
« réduction de la consommation de l’énergie »,
une diminution des « importations improducti-
ves » qui ont explosé ces dernières années, etc.
Il faudra rechercher en nous les moyens de «ré-
duire le gaspillage, le gâchis et les dépenses
inutiles », et ce, en revenant très souvent à la
«vérité des prix », au « ciblage des transferts
sociaux ». Cela étant dit, même s’il est facile de
l’énoncer, dira l’expert, il est di cile à mettre
en œuvre sur le terrain, tant les « conséquences
sur le plan social sont insoutenables et incalcu-
lables », précisera M. El Besseghi pour qui, les
dépenses en personnel prennent une bonne
part du budget de fonctionnement. La part in-
compressible des dépenses du budget de fonc-
tionnement vient aux dépens de budget d’équi-
pements et de ses conséquences sur le taux de
croissance du PIB.
Mais cette phase de « décollage » doit les abor-
der et les a ronter, estime-t-il. Elle prépare,
selon lui, la phase dite de « stabilisation » qui
suit celle de 2020-2025 où il est attendu d’at-
teindre e ectivement les 6,5% de taux de
croissance et un taux de participation de l’in-
dustrie manufacturière de 10% du PIB.
« Il va de soi que ce modèle ne peut être réalisé
sans qu’il y ait en parallèle une amélioration
de la gouvernance.
Le développement des systèmes d’informations
de collecte des statistiques pour une bonne
prise de la décision, une démarche fondée sur
la concertation avec les opérationnels et une
amélioration des administrations qui entou-
rent et encadrent l’investissement est un pas-
sage obligé », indique M. El Besseghi. Avant de
conclure : « Ce n’est pas un rêve de penser à un
doublement du PIB per capita, si tous ces ob-
jectifs sont atteints. Il faudra a ronter tous les
chantiers en même temps de façon cohérente
et ordonnée. Mais le chemin à parcourir est la-
borieux. 2030 c’est demain. »
Mourad El Besseghi, expert financier
«Il faudra affronter tous les chantiers de façon cohérente, 2030 c’est demain»
PAR FARID MESSAOUD
La première phase,
étalée sur
trois ans (2016-2019), consiste à fai-
re décoller la nouvelle politique de
croissance. Le gouvernement formule
ici une sorte de contrat de perfor-
mance, faisant évoluer la part des
di érents secteurs d’activité dans la
valeur ajoutée. Pendant la deuxième
phase (2020-2025), l’Exécutif va ins-
taurer une période de transition, de-
vant permettre la réalisation du po-
tentiel de rattrapage de l’économie,
qui sera suivie de la phase de stabili-
sation ou de convergence (2026-
2030), à la n de laquelle l’économie
nationale épuisera son potentiel de
rattrapage et les di érentes variables
de l’économie convergeront vers leur
valeur d’équilibre. La partie est-elle
jouable, en ces temps de baisse des
revenus du pays ? Le gouvernement
procède ainsi par étape, plaçant la
barre haut en s’éloignant des plans
minimalistes d’avant. Il s’est imposé
d’aller le plus loin possible dans la
réorganisation de l’économie natio-
nale, avec des objectifs chi rés. Ain-
si, le nouveau modèle de croissance
cible un taux de croissance hors hy-
drocarbures de 6,5% par an entre
2020 et 2030, une élévation sensible
du revenu du PIB par habitant qui
devrait être multiplié par 2,3 fois, et
le doublement de la contribution du
secteur industriel dans le PIB, soit
10% contre 5,3% actuellement. Cela
ne sera cependant réalisable que s’il
y a une mise à niveau aussi étendue
que possible dans un certain nombre
de secteurs et un renforcement inter-
sectoriel. Il est du reste question de
la modernisation du secteur agricole
en vue d’atteindre les objectifs liés à
la sécurité alimentaire et à la diversi-
cation des exportations. L’énergie
fait partie également des branches
prioritaires dans cette nouvelle stra-
tégie économique, mais avec des élé-
ments nouveaux que les experts ont
intégrés dans le plan dont il s’agit. En
e et, le pays y a rme qu’il veut se
défaire de la dépendance aux hydro-
carbures, en réorganisant autrement
le secteur.
LE JUSTE PRIX
DE L’ÉNERGIE
Dans cette optique, le nouveau mo-
dèle de croissance table sur l’objectif
de transition énergétique qui per-
mettra notamment de réduire de
moitié le taux de croissance de la
consommation interne d’énergie, en
donnant un « juste prix » à l’énergie
et en n’extrayant du sous-sol que ce
qui est strictement nécessaire au dé-
veloppement. En n, le gouverne-
ment souligne la nécessité de ne pas
trop tirer sur les réserves d’hydrocar-
bures et de ne pas fermer les yeux sur
le gaspillage d’énergie. L’autre objec-
tif concerne la diversi cation des ex-
portations pour soutenir le nance-
ment de la croissance économique
accélérée. Pour le réaliser, la nou-
velle politique du gouvernement
compte sur la dynamique des sec-
teurs en développant de nouvelles
branches qui prendront le relais des
hydrocarbures et du PTP. La profon-
deur de cette transformation structu-
relle de l’activité productive et la ra-
pidité avec laquelle le secteur indus-
triel doit émerger constituent une
première di culté à laquelle l’éco-
nomie nationale sera confrontée au
cours de son processus de diversi ca-
tion, est-il mentionné dans le docu-
ment portant nouveau modèle de
croissance économique. Sur le ter-
rain de l’investissement, l’évolution
requise pour réaliser ces transforma-
tions structurelles devra relier l’in-
vestissement hors hydrocarbures à
l’évolution de la productivité du ca-
pital investi. Il est simulé dans ce
cadre un niveau de croissance de la
productivité globale des facteurs qui
permettent de réaliser des croissan-
ces plus élevées. A cet e et, l’amélio-
ration de la productivité globale des
facteurs devra cibler aussi bien l’in-
vestissement privé que public. C’est
pourquoi, y est-il relevé, une seconde
consolidation budgétaire devra gra-
duellement intervenir dès 2025
visant à réduire les dépenses d’équi-
pements inscrites directement dans
le budget de l’Etat, sous la condition
de mettre en place un nouveau sys-
tème national d’investissement en
faisant appel aux partenariats pu-
blics/privés (PPP). Sur le plan de la
solvabilité externe, le nouveau mo-
dèle économique vise la réduction du
gap entre les importations et les ex-
portations hors hydrocarbures, et ce,
à travers deux dimensions « essen-
tielles » : la mise en place d’une poli-
tique soutenue d’e cacité énergéti-
que et de développement des éner-
gies renouvelables qui permet de dé-
gager un surplus conséquent de pro-
duction d’hydrocarbures exportable ;
l’accélération du rythme des exporta-
tions hors hydrocarbures (agricultu-
re, industrie, services). Et la question
des importations dans tout cela ? Les
experts ayant établi ce modèle de
croissance estiment que les simula-
tions montrent que sans un frein à
l’explosion des importations obser-
vées au cours des dernières décen-
nies, aucune croissance économique
soutenable n’est possible.
Y METTRE DE LA
VOLONTÉ POLITIQUE
Ainsi, l’économie nationale doit né-
gocier au cours de sa transition vers
la vision 2030 quatre contraintes ma-
jeures: l’ampleur des transformations
de sa structure productive, l’évolu-
tion de l’endettement interne, la sol-
vabilité externe et la transition éner-
gétique qui permettra d’augmenter
les exportations d’hydrocarbures et
de s’arrimer au train du nouvel ordre
énergétique mondial. Les experts for-
mulent par ailleurs une série de re-
commandations nécessaires à la mise
en œuvre de cette nouvelle stratégie
économique, invitant le gouverne-
ment à y mettre de la volonté politi-
que. Avec une forte volonté politique,
préconisent-ils, et un suivi au plus
haut niveau, il est possible de se
concentrer sur certains secteurs criti-
ques qui permettront de créer la dy-
namique de changement nécessaire
avant d’enclencher les réformes en
profondeur. Parmi ces réformes, le
document cite la révision du statut et
la composition du comité Doing Busi-
ness, en intégrant en son sein non
seulement des représentants concer-
nés du gouvernement et du secteur
privé, mais aussi des chercheurs et
consultants dont la présence appor-
tera rigueur scienti que et vision
large en matière de développement
économique. Le second volet concer-
ne le nancement de l’investissement
à travers la mise en place d’un « véri-
table système national d’investisse-
ment » dans les équipements publics,
la reprise de la réforme du système
bancaire et le développement d’un
marché des capitaux. Le troisième
axe des recommandations porte sur
la politique industrielle dont l’objec-
tif de diversi cation projeté sur la
prochaine décennie impose de fortes
accélérations de la croissance des sec-
teurs. Le quatrième axe se rapporte à
la territorialisation du développe-
ment industriel par la réorganisation
de la gestion du foncier industriel et
son intégration avec notamment la
révision des missions de l’ANIREF et
l’élaboration d’un nouveau program-
me de zones pour soutenir le déve-
loppement industriel de l’Algérie à
l’avenir. Le cinquième axe consiste à
assurer la sécurité énergétique et la
diversi cation des ressources énergé-
tiques, et ce, à travers un programme
d’e cacité énergétique couplé à un
programme industriel et technologi-
que de développement des énergies
renouvelables et de sécurité énergéti-
que. En n, il est proposé que la nou-
velle vision économique soit accom-
pagnée par une administration éco-
nomique « e cace ».
Le nouveau modèle de croissance dévoilé
La barre haute !
Le nouveau modèle de croissance économique, adopté par le
gouvernement en 2016 dans la perspective de diversi cation et de
transformation structurelle de son économie, a été rendu public hier par
le ministère des Finances. Le plan, élaboré par un groupe d’experts, mis
en route en trois phases, table sur une croissance soutenue du PIB hors
hydrocarbures de 6,5% au cours de la prochaine décennie.
En visite hier à Djelfa
Sellal en campagne contre
le doute et le désespoir
Appuyé par une forte délégation ministérielle, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal,
était, hier, en visite dans la wilaya de Djelfa, lors de laquelle il s’est rendu dans
plusieurs localités de la wilaya steppique, « un réel carrefour dans le domaine culturel
et historique, faisant le lien entre l’arabité et l’amazighité », selon la description qu’en
a faite M. Sellal, « venu apporter des salutations chaleureuses aux habitants ».
Mais pas uniquement !
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL, RAFIK AIOUAZ
Le déplacement
de M. Sellal dans la wi-
laya de Djelfa, qui survient en pleine campa-
gne électorale pour les législatives, a été une
opportunité de rappeler dès son arrivée sur
place que « le vote est un droit et un devoir,
mais celui qui refuse de jouir de son droit est
libre [sauf] qu’il n’a pas à nous imposer son
choix et d’appeler les Algériens au doute et
au désespoir », lance-t-il avant de considérer
que « le rendez-vous du 4 mai prochain
constitue une étape importante pour bâtir
les institutions du pays au lendemain des im-
portantes évolutions constitutionnelles ap-
portées ». Le chef de l’Exécutif a enchaîné en
s’attardant sur la situation économique du
pays et, là aussi, il se montre con ant :
« Nous sommes pourvus en réserves de chan-
ges, et nous avons une marge de manœu-
vre ». Il ne manque pas surtout de revenir sur
les raisons qui ont conduit au gel de nom-
breux projets à travers le pays, a rmant que
seuls les projets structurants ont été gelés.
« Les réalisations d’établissements scolaires
par exemple n’ont pas été gelées. Notre poli-
tique de développement a été bâtie sur le
principe de l’égalité sociale et du développe-
ment équitable de toutes les régions du
pays », a rme-t-il, se disant convaincu que
les citoyens avaient droit au même niveau de
services publics en termes de sécurité, de
santé, d’éducation et de logement et que les
projets structurants ont été seulement « ré-
duits ou reportés ». Le Premier ministre a en
outre estimé à deux, voire à trois ans le délai
nécessaire au pays pour retrouver ses moyens
nanciers par le biais de la diversi cation de
son économie. « Dans le secteur de l’indus-
trie, des projets concrets ont été réalisés.
Aussi, à Ain Oussara, nous avons vu le plus
grand projet ici depuis l’indépendance », in-
dique-t-il.
DIALOGUE
Invités à échanger avec les membres de la
société civile, Abdelmalek Sellal, en compa-
gnie du ministre de l’Intérieur Nordine Be-
doui, ont écouté les doléances des citoyens
au niveau du théâtre municipal de la ville.
« Djelfa est classée au regrettable 4e rang à
l’échelle nationale dans le nombre de cancé-
reux, relève un intervenant, Monsieur le Pre-
mier ministre, le cancer ne pardonne pas »,
a-t-il voulu rappeler dans uen tentative d’ap-
peler à plus d’engagement de l’Etat dans la
lutte anticancer. Un autre « souhaite que le
plafonnement des budgets pour les projets
soient revus à la hausse », regrettant le gel de
nombreux projets au niveau national. « On
n’a pas d’économie, des projets vitaux ont
été gelés », déplore-t-il. La question de la
santé a une nouvelle fois été évoquée cette
fois-ci en se plaignant du manque de méde-
cins spécialistes, une préoccupation soulevée
à plusieurs reprises par les habitants de la
wilaya de Djelfa. L’énergie aussi est mise à
l’index : « On sou re de la cherté des factu-
res de Sonelgaz », a rme un autre appelant
à ce que Djelfa béné cie des mêmes avanta-
ges sur les prix de l’énergie pratiqués pour
les villes du sud du pays.
LES MARCHÉS DE GROS
POUR LUTTER CONTRE
L’INFLATION
Dans le cadre de sa visite d’inspection, le
Premier ministre Abdelmalek Sellal a inau-
guré hier plusieurs projets dans di érents
secteurs, dont il est attendu d’épouser dèle-
ment la stratégie économique adoptée par le
pays depuis la chute des recettes des hydro-
carbures. A ce titre, si le Premier ministre a
axé sa visite sur l’autonomie des di érents
projets de la wilaya du centre du pays, à tra-
vers la formation de cadres, la prise en char-
ge des activités en amont et en aval de la
production agricole et la promotion des par-
tenariats public-privé (PPP) pour les futurs
projets du pays, il s’est attardé sur la princi-
pale préoccupation des citoyens, notamment
à l’approche du mois de ramadan, qu’est la
uctuation des prix des produits alimen-
taires, qui peut être réduite, selon lui, par la
multiplication de marchés de gros à travers
le pays. «Le problème de l’in ation, c’est
l’absence de marchés de gros. Vous avez un
rôle important, celui de combattre l’in a-
tion », a-t-il appelé à l’adresse des responsa-
bles d’un projet de marché de gros de fruits
et légumes à Ain Oussera, destiné à approvi-
sionner 9 wilayas du centre du pays. : « Grâ-
ce à vous, on peut avoir les produits toute
l’année et éviter des hausses de prix comme
celle de la pomme de terre récemment », a-t-
il a rmé. Ceci non sans rappeler la volonté
du gouvernement à «stabiliser le marché na-
tional» et d’insister sur la nécessité de for-
mer des cadres dans tous les secteurs liés à
la chaîne de production agricole.
La visite d’Abdelmalek Sellal a aussi été
l’occasion pour les Frères Aïssiou, proprié-
taires d’exploitations agricoles et bovines et
à la tête du groupe Clic Promotion, présent
dans les secteurs de l‘audiovisuel, de l’im-
mobilier, de l’automobile et pharmaceuti-
que, de présenter leur projet de production
de lait et de poudre de lait : « Notre ambi-
tion est de parvenir à une réduction de l’im-
portation de lait d’environ 800 millions
d’euros », indique Tayeb Aïssiou, l’un des
promoteurs du projet d’exploitation. En
outre, le Premier ministre a fait part de sa
volonté de voir l’importation de fourrages
baisser : « Il faut que tout soit autonome.
Vous devez produire l’aliment du bétail ici,
vous en avez les espaces et les capacités. Il
faut éviter l’importation», a-t-il estimé. C’est
en ce sens que le chef de l’Exécutif a plaidé
pour la production in situ de l’alimentation
des élevages. Abdelmalek Sellal a en outre
visité le projet de réalisation d’une centrale
de production électrique de 1 262 mé-
gawatts, pris part à la remise de clés dans le
cadre de l’attribution de 7 600 logements au
niveau du pôle urbain de Berrebih, à l’inau-
guration d’un hôpital de 240 lits ainsi que le
projet de dédoublement du système d’ali-
mentation en eau potable dans le cadre de
la modernisation du réseau de distribution
de la ville de Djelfa.
PHOYO : NEWPRESS
24 HEURES AU PAYS
mardi 11 avril 2017
4
ACTUJOURD'HUI
24 HEURES AU PAYS
FONDSÉCO
ENVIRONNEMENT
PLANÉTARIUM
BOUILLON DE CULTURE
SPORTISSIMO
INTÉRIEUR/VUE
le point
brèves
commentaire
divers
l’entretien
baromètre
tendances
repères
verbatim
empreinte
up-down
bon à savoir
entretien
sans détour
lm d'un jour, fi lm de toujours
à utiliser pour le sport dans les divisions et autres
PAR FELLA MIDJEK
Le Programme
d’action pilote
pour le développement rural et l’agri-
culture (PAP-ENPARD) couvre quatre
wilayas du pays pour un coût de 20
millions d’euros  nancé à parts égales
par l’Algérie et l’Union européenne
(UE), sur une période de quatre ans.
Démarré en septembre dernier, ce
projet concerne Tlemcen, Aïn Témou-
chent, Laghouat et Sétif. Le PAP-
ENPARD entre dans le cadre de la di-
versi cation de l’économie algérienne.
A ce propos, lors du séminaire de lan-
cement, hier, le chef de la délégation
européenne à Alger, John O’Rourke,
dira : «Nous voudrions contribuer
dans la diversi cation de l’économie
algérienne, qui est un enjeu majeur
actuellement pour l’Algérie et un des
objectifs de l’Accord d’association, par
l’appui au développement des zones
rurales. » En complément à d’autres
projets de coopération, ce programme,
dont le premier plan sera exécuté du-
rant ce mois, vise à redynamiser les
activités productives et génératrices
de revenus, éviter l’exode rural vers
les villes, hausser la part de l’agricul-
ture dans le PIB (Produit intérieur
brut) et créer de l’emploi. Le program-
me touchera quatre secteurs d’activi-
tés, dont l’agriculture, l’agroalimen-
taire, l’écotourisme et l’artisanat. M.
O’Rourke a attiré l’attention sur le rôle
du tourisme dans les régions rurales,
en Europe, une dynamique est
créée à travers l’attractivité d’autres
secteurs tels que l’agriculture, l’artisa-
nat et l’industrie légère. Cela a provo-
qué le retour de beaucoup d’Européens
dans les campagnes, s’est-il réjoui. Il a
souhaité que la partie algérienne
concrétise les actions de ce program-
me et les adaptera au contexte algé-
rien. Selon l’ambassadeur de l’UE,
« l’Algérie a besoin de ce genre de pro-
gramme, car elle est importatrice de
beaucoup de denrées agricoles et cela
lui permettrait aussi de développer
d’autres  lières et de services dans ses
campagnes». Il sera réalisé par des ap-
pels à propositions qui sont faites par
les acteurs locaux, selon leurs besoins
réels, en vue de créer un développe-
ment local et durable.
VALORISATION
DES PRODUITS DU
TERROIR ET LEUR
LABELLISATION
Inscrit dans le cadre de l’initiative
Enpard, en appui aux pays voisins du
sud de la Méditerranée, dans le do-
maine agricole et rural, ce programme
a été élaboré après une période de six
mois qui a permis de poser des dia-
gnostics a n de déterminer ses ac-
tions. Il s’agit de valoriser les sous-
produits agricoles et ruraux dans les
quatre wilayas pilotes pour le généra-
liser éventuellement aux autres. Ces
wilayas présentent un potentiel élevé
pour une approche participative, se-
lon le Directeur général des forêts, Ab-
delmalek Abdelfettah.
Ce programme va capitaliser les ensei-
gnements tirés des expériences des
di érents programmes de développe-
ment rural initiés par l’Etat depuis
2000, a-t-il ajouté. Ce programme per-
mettra aussi de renforcer la communi-
cation et l’information sur les initiati-
ves entrepreneuriales des acteurs lo-
caux, a conclu la même source. Le
choix de ces quatre wilayas n’a pas été
fait au hasard, notamment en matière
d’écotourisme et d’artisanat. C’est le
cas de « Tlemcen qui développe au ni-
veau de son parc national certaines
activités touristiques que nous som-
mes en train de réglementer ainsi que
de valoriser les produits du terroir», a
indiqué le Directeur général des Fo-
rêts. A titre d’exemple, « la cerise de la
région est développée depuis trois ans
sauf que la lière en elle-même n’est
pas bien maîtrisée par la population »,
a-t-il cité. L’objectif, à travers ce pro-
gramme avec l’UE, est de « créer un
processus du béné ciaire jusqu’à la
création de coopératives et d’associa-
tions a n de labelliser nos produits du
terroir ».
Deux produits de ce genre ont été la-
bellisés, dont la datte Deglet Nour
(Biskra) et la gue sèche de Beni
Maouche (Béjaïa). Cela permettra, se-
lon M. Abdelfettah, d’« améliorer les
conditions de vie des populations ru-
rales et de faire connaître nos produits
». Il s’agit du triptyque écologique,
économique et social, a-t-il souligné.
Pour revenir au choix de Laghouat, les
projets portent sur la réhabilitation de
palmeraies, la production de miel à
travers le jujubier et la réhabilitation
du pistachier de l’Atlas, a ajouté le
Conservateur des forêts, Abdellatif Ka-
cem. Pour Aïn Témouchent, la structu-
ration des organisations agricoles et
non-agricoles seront prises en charge
par le programme européen avec le
renforcement des capacités des agri-
culteurs. Les besoins de la wilaya por-
tent sur l’écotourisme, l’artisanat et la
valorisation des produits dérivés des
forêts telles que les plantes médicina-
les et la culture des champignons, se-
lon Ahmed Benarcer, point focal du
projet dans cette wilaya.
Au programme
de la 4e édition
du FIC
Une
économie
ouverte et
diversi ée
PAR THINHINANE MAKACI
Les travaux du Forum
d’investissement et du
commerce (FIC)
s’achèvent aujourd’hui.
Cet évènement,
organisé depuis le
9 avril dernier par le
Centre arabo-africain de
l’investissement et du
développement (CAAID)
a vu la participation de
nombreux chefs
d’entreprise et d’experts
dans les secteurs
économique et
nancier. Ses
organisateurs l’ont
voulu comme une
«fenêtre » sur les
opportunités
d’investissement en
Algérie « à l’heure où le
débat national porte sur
la diversifi cation de
l’outil économique », a
déclaré le président du
CAAID, Amine Boutalbi.
Il a a rmé, hier, à
Reporters que la « carte
de la diversifi cation est
possible dans le pays »
grâce à l’investissement
national et étranger.
L’Algérie, a-t-il ajouté, a
« des atouts à faire
valoir. D’abord dans le
secteur de l’énergie
renouvelable et du
solaire, dans lequel elle
peut occuper une
position de leadership
mondial. Ensuite, dans
d’autres domaines
d’activités tel
l’agroalimentaire à
travers ses di érents
segments de fi lière,
mais aussi dans
l’électroménager et
l’électronique grand
public, pour lequel nous
avons déjà des
champions nationaux».
Pour M. Boutalbi, «le
cadre législatif actuel
o re aux investisseurs
l’opportunité de faire
des a aires gagnant-
gagnant dans notre
pays et le climat des
a aires est en
amélioration
constante». Le contexte
général, a-t-il expliqué,
est favorable pour
réaliser le grand
dessein de la
«coopération sud-sud»
et la construction d’une
relation économique
durable avec les «
partenaires africains et
arabes ».
« Nous sommes
complémentaires et
nous avons besoin les
uns des autres », a-t-il
poursuivi. En marge du
Forum, des contacts ont
été noués, apprend-on,
entre des opérateurs
algériens et omanais
dans les secteurs du
renouvelable et de
l’agroalimentaire.
Programme d’appui européen au développement rural en Algérie
Des projets pilotes de 20 millions d’euros durant 4 ans
PAR RACHID BELDI
Cette initiative
partagée par les
deux groupes algériens et français
ouvrira la voie à de nouveaux projets
en commun, explique Sonatrach. L’ac-
cord paraphé hier permettra, en e et,
aux deux parties de « fructi er leur
partenariat à travers la concrétisation
de nouveaux projets dans l'amont pé-
trolier, notamment le nouveau cadre
contractuel pour le projet Timimoun,
la poursuite de l'exploitation conjointe
du champ Tin Fouyé Tabankort dans
le cadre d'un nouveau contrat, le dé-
veloppement d'un nouveau projet… »,
souligne la même source, avant d’ajou-
ter qu’il s'agit également d’« élargir la
coopération dans les autres activités,
notamment l'exploration, la pétrochi-
mie, le solaire et le développement à
l’'international », précise Sonatrach. Il
y a lieu de rappeler ici qu’en décem-
bre 2016, les deux groupes avaient
lancé une étude de faisabilité sur un
projet de déshydrogénation de propa-
ne et d'une unité associée de produc-
tion de polypropylène à Arzew, près
d'Oran. La signature de l’accord global
entre Sonatrach et Total intervient
quelques jours seulement après la dé-
claration faite, jeudi dernier, par le
Premier ministre Abdelmalek Sellal à
propos des contentieux entre le grou-
pe énergétique algérien et les sociétés
françaises Total et Engie.
« La majorité des contentieux qui blo-
quaient les relations économiques bi-
latérales ont été réglés (…) Il y a dé-
sormais un nouvel élan dans la coopé-
ration bilatérale, dans le cadre de la
politique nationale de diversi cation
économique.
Un grand nombre de contentieux en-
tre Sonatrach et Engie et Total par
exemple ont été réglés », avait annon-
le Premier ministre lors d’une
conférence de presse animée conjoin-
tement avec son homologue Bernard
Cazeneuve, en visite en Algérie.
Depuis hier, les choses sont encore
plus claires concernant le contentieux
Sonatrach Total. Notamment sur la
formule à adopter pour le règlement
de cette a aire. Ce sera la voie de
l’amiable, précise le communiqué de
Sonatrach lorsqu’il indique que l’ac-
cord signé permettra aussi « le règle-
ment à l'amiable des di érends entre
les deux compagnies ».
Pour rappel, Total avait introduit une
procédure d’arbitrage auprès de la
Cour internationale de Genève pour
contester une taxe sur les pro ts spéci-
ques, une disposition introduite en
2005 dans la législation pétrolière.
Cette démarche, incommodante pour
le groupe Sonatrach, qui n’a pas tardé
à réduire les marges de manœuvres au
pro t d’un partenariat pourtant connu
pour être solide pour avoir tissé ses
longues années en usant de la con an-
ce réciproque.
Avec la signature de ce nouvel accord
décliné en plusieurs opérations à
concrétiser, Sonatrach et Total font
usage de la symbolique lourde pour
illustrer leur réconciliation et, aussi,
leur volonté de rattraper le temps
perdu sous escorte d’une vision d’ave-
nir. Et dans le sillage d’un partenariat
historique.
Energie / Contentieux sur les superprofits
Sonatrach et Total, la voie amiable
Sonatrach a annoncé hier avoir signé, le même jour à Alger, un accord global avec Total qui vise
« à consolider le partenariat existant entre les deux compagnies ». L’accord a été signé par le P-DG
de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et le P-DG de Total, Patrick Pouyanne, indique la
compagnie algérienne dans un communiqué.
SONATRACH ET TOTAL, LA VOIE AMIABLE
24 HEURES AU PAYS
mardi 11 avril 2017
5
ACTUJOURD'HUI
24 HEURES AU PAYS
FONDSÉCO
ENVIRONNEMENT
PLANÉTARIUM
BOUILLON DE CULTURE
SPORTISSIMO
INTÉRIEUR/VUE
le point
brèves
commentaire
divers
l’entretien
baromètre
tendances
repères
verbatim
empreinte
up-down
bon à savoir
entretien
sans détour
lm d'un jour, fi lm de toujours
à utiliser pour le sport dans les divisions et autres
Encadre
Gestion des ressources
en eau potable
L’Algérien
consomme 100
litres d’eau de
«trop» et 50%
de la production
gaspillés !
PAR WAFIA SIFOUANE
La comparaison est édifi ante !
L’Algérien consommerait en
moyenne 180 litres d’eau potable par
jour, soit 100 litres de plus qu’un
Parisien. C’est ce qu’a indiqué hier le
directeur central de gestion d’eau
potable au ministère de tutelle,
Ismaïl Amirouche, invité du forum
d’El Moudjahid. « L’Algérienne des
eaux produit 8 millions m
3
par jour
d’eau, soit 3,3 milliards m
3
par an ; la
dotation en eau potable de l’Algérois
est passé de 128 litres par jour durant
les années 1980 à 180 litres depuis
2007 », a-t-il fait savoir en soulignant
la diversité des ressources en eau
potable. En e et, pour répondre à la
demande du citoyen, l’alimentation
en eau potable provient à 50% des
eaux souterraines, 35% le sont des
barrages et seulement 15% des
stations de dessalement. Rappelons
que l’Algérie possède actuellement
75 barrages, dont neuf en
construction. Le responsable a aussi
a rmé qu’aujourd’hui, 70% de la
population algérienne reçoit de l’eau
potable quotidiennement, dont
36% en. Cependant, 16% de la
population continue à recevoir de
l’eau potable 1 jour/2, tandis que 14%
1 jour/3. « Notre but est d’éliminer le
1 jour sur trois et d’aller au moins vers
1 jour/2, nous ne comptons pas
généraliser la distribution toute la
journée pour ne pas alimenter
davantage les fuites en eau qui sont
considérables», a déclaré
M. Amirouche. Sur ce dernier point, le
responsable a a rmé que le taux de
déperdition en eau avait atteint 50%
de la production. De ce fait, le
ministère des Ressources en eau a
engagé une vaste opération de
réhabilitation du système de
distribution qui a coûté plus de
50 milliards de dinars. « Suite à des
études sur le terrain, nous avons
constaté que la réhabilitation du
système de distribution et la lutte
contre les fuites sont plus
bénéfi ques que la réalisation d’une
station de dessalement ; depuis
juillet 2007, date de début des
travaux de rénovation, nous arrivons
à récupérer plus de 3 millions m
3
par
jour », a-t-il fait savoir en ajoutant :
«Nous allons vers le système de
télégestion, déjà installée dans
39 villes ». S’agissant des entreprises
qui sous-traitent la gestion de l’eau
pour l’Algérienne des eaux, dont
SEAAL, le responsable a qualifi é ce
partenariat de très rentable et
d’e cace. Toutefois, il a annoncé que
les 572 communes dont la gestion
en eau potable est faite sous les
régimes communaux vont bientôt
être intégrées au réseau de l’ADE.
Interrogé sur le risque de sécheresse,
le responsable a a rmé que pour les
zones alimentées par les eaux des
barrages, « il y a de quoi résister à
deux années de sécheresse », a-t-il
fait savoir en ajoutant : « Depuis la
sécheresse de 2001 où l’Algérie avait
même envisagé d’importer de l’eau,
l’Etat a élaboré une bonne stratégie
pour la production et la préservation
de l’eau, d’abord avec la
diversifi cation des ressources, mais
aussi une répartition équitable des
ressources sur l’ensemble du
territoire national ». Il est à noter que
l’Algérie dispose de plus de 18
milliards m
3
de ressources en eau
mais, seules 10 milliards sont
exploitées.
PAR WAFIA SIFOUANE
Nous en
savons
un peu plus sur le décès
tragique de jumeaux nouveau-nés, attribué à
une négligence du personnel soignant de l’hôpi-
tal de Merouana, à Batna. La commission d’en-
quête, dépêchée sur place il y a deux jours par le
ministère de tutelle, a rendu son verdict hier. La
mort de l’un des bébés, celui qui apparaissait sur
les images postées sur les réseaux sociaux, le
bras tumé é, est due à une maladie congénitale.
« Il s’agit de jumeaux nés au bout de 34 semai-
nes de grossesse ; donc ce sont des prématurés.
De plus, ils sont issus d’un mariage consanguin.
Le nouveau-né Djawed est mort quelques minu-
tes après sa naissance suite à des di cultés res-
piratoires, quant à son frère jumeau, Djedi, il est
décédé vingt jours plus tard à cause d’une mala-
die congénitale qui empêchait sa croissance. Les
services de l’hôpital ont tout fait pour sauver le
bébé allant même jusqu’à lui amputer le bras tu-
mé é », a déclaré Omar Beredjouane, inspecteur
général du ministère de la Santé. L’annonce a été
faite pour apaiser les tensions et répondre à
l’opinion publique qui a accusé les services de
l’hôpital de négligence après la publication sur
la toile de la photo du bébé décédé.
D’autre part, il était question de faire le point
sur la mort de la jeune Norhane, 12 ans, décédée
jeudi dernier à Tipasa après dix jours de coma
au lendemain d’une injection de vaccin contre la
rougeole et la rubéole, où le même responsable a
révélé que le décès de la petite  lle « n’avait rien
à voir avec le vaccin, mais a été causé par une
méningite ».
Dans la foulée, il a abordé le « fameux » vaccin
qui a suscité la crainte des parents et fait l’objet
d’une campagne nationale de vaccination du 6
au 16 mars dernier dans l’Education nationale.
M. Beredjouane a a rmé que plus de deux mil-
lions d’enfants, âgés entre 6 et 14 ans, ont été
vaccinés contre la rougeole et la rubéole. Un vé-
ritable échec pour le ministère de la Santé si l’on
considère qu’il avait prévu de vacciner 8 millions
d’enfants. Cependant, il a annoncé une nouvelle
campagne de vaccination contre la rubéole à la
prochaine rentrée scolaire.
323 CLINIQUES PRIVÉES
FERMÉES
Par ailleurs, M. Beredjouane a a rmé que dans
le cadre des inspections habituelles e ectuées
par ses services, sur 6 342 cliniques privées, 323
ont été fermées en 2016 sur le territoire national
tandis que 1 432 autres ont été sanctionnées (en-
tre mises en demeure du personnel et avertisse-
ments). Le même responsable a aussi déclaré que
ses services ont procédé à des contrôles inopinés
au niveau de 10 696 établissements de santé pu-
blique en 2016 à l’issue desquels plusieurs sanc-
tions « ont été ordonnées ». « Pour nous, il n’y a
pas de di érence entre établissement étatique ou
privé du moment qu’ils o rent des services de
santé, notre but est d’avoir un système de santé
uni é », a déclaré M. Beredjouane.
Santé / Commission d’enquête
La négligence écartée dans la mort
des nouveau-nés à l’hôpital de Batna
PAR MERIEM KACI
Son président,
Lot Benbah-
med, a fait savoir à Reporters que le
Conseil de l’ordre des pharmaciens
a travaillé pour l'établissement
d'une réglementation pour gérer
cette activité qui sera soumise à la
tutelle pour approbation: «Nous
avons récemment travaillé avec les
pharmaciens hospitaliers, les phar-
maciens d’o cines et avec des ser-
vices de direction de l’informatique.
Actuellement, on poursuit ce travail
avec le ministère de la Santé, de la
Population et de la Réforme hospi-
talière pour qu’une réglementation
soit mise en place dans les plus brefs
délais», a précisé M. Benbahmed.
Les psychotropes, rappelle M. Ben-
bahmed, sont des médicaments qui
soulagent la douleur, «néanmoins,
ils sont susceptibles de faire l’objet
de tra c divers et leur usage peut
être détourné par des toxicomanes»,
déplore notre interlocuteur d’où « le
fait que certains pharmaciens évi-
tent de commercialiser ce médica-
ment en l’absence d’une réglemen-
tation claire et pour ne pas prendre
le risque de tomber sous le coup de
la justice», indique le président du
CNOP qui ajoute que la dispensa-
tion de psychotropes dans les o ci-
nes est sujette parfois à de mauvai-
ses interprétations.
M. Benbahmed a par ailleurs rebon-
di sur l’a aire des pharmaciens sou-
mis au contrôle judiciaire pour des
a aires liées à la vente de psycho-
tropes : «Il est extrêmement com-
plexe de comprendre commence
la prise en charge d’un malade et la
tentative de tra c», a-t-il prévenu
en appelant la corporation à la « vi-
gilance ». Tout le monde doit pren-
dre ses précautions pour la vente de
psychotropes au risque d'alimenter
sans le savoir les circuits de la toxi-
comanie. Ce dernier regrette le fait
que des pharmaciens ont été accu-
sés à tort d’être des tra quants,
alors qu’ils ne faisaient qu’exercer
leur profession, reconnaissant que
certains sont parfois impliqués, ap-
pelant ainsi à régler en urgence la
problématique du vide réglemen-
taire qui existe depuis plus de trente
ans. Pour rappel, et en attendant
l'arrêté ministériel annoncé, le vice-
président du CNOP, Noureddine
Bettioui, a appelé récemment les
pouvoirs publics à prendre des me-
sures préventives qui mettent le
pharmacien à l’abri lors de la ges-
tion du dossier des psychotropes, et
ce, à travers la délivrance d’ordon-
nances empêchant toute fraude et la
consultation en permanence du -
chier des malades qui ont besoin de
ces médicaments a n d’éviter tout
dérapage.
Santé/Médicaments
Bientôt un arrêté ministériel pour la
vente de psychotropes dans les of cines
Dans quelques semaines, un arrêté ministériel sera promulgué pour régir la vente
et la distribution des psychotropes dans les o cines comblant ainsi le vide
juridique, apprend-on du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP).
DE GHARDAÏA, GHELLAB CHAHINEZ
Selon les services de la Sûreté, cette opération est la plus importante jamais
réalisée dans le pays. Elle a permis de saisir 24 744 comprimés psychotropes et
plus de 100 kilogrammes de kif traité ainsi que 4 225 ml de liquide anesthésiant
concentré. L'enquête de police a commencé sur la base d'indications selon
lesquelles les prix des psychotropes avaient étrangement baissé, ce qui dénote
d'une abondance de l'o re chez les dealers. Après vérifi cation et une fi lature de près
d'un mois, les services de police ont perquisitionné les domiciles de 8 présumés
trafi quants, âgés entre 20 et 32 ans. Lors de ces perquisitions, outre la quantité de
psychotropes récupérés, un ordinateur PC et un appareil scanner servant à la
reproduction et aux photocopies de fausses ordonnances médicales, ont été saisis
ainsi qu'un un téléphone portable et un petit lot d'armes blanches.
Lutte antidrogue
24 744 comprimés psychotropes saisis à Ghardaïa
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