PAROLES D’ENTREPRENEURS D ’ A I X - M A R S E I L L E UNE VISION COHÉRENTE POUR NOS ZONES D’ACTIVITÉS es zones d’activités sont le cœur battant de l’économie locale. C’est l’outil de base de l’attractivité et du développement économique. Aujourd’hui gérer ces espaces ne peut plus se faire seulement au niveau communal ou infra-métropolitain. Il faut proposer une vision globale pour avoir une offre d’ensemble attractive, complémentaire et moderne. Les 300 espaces d’activités qui existent sur ce territoire doivent désormais fonctionner en réseau, mutualiser les moyens et bonnes pratiques. A l’heure où la métropole va rationaliser l’organisation administrative et politique d’Aix-Marseille-Provence, les zones d’activités doivent aussi se professionnaliser et se lancer dans une grande mutation en tant qu’acteurs de l’aménagement du territoire. C’est le bon moment ! L’outil que l’UPE 13 a créé, Convergence 13, association qui regroupe aujourd’hui plus de 70% des zones d’entreprises est l’interlocuteur idoine des pouvoirs publics pour conduire ces changements et bâtir un vrai scénario de développement éclairé des zones d’activités. Symbole d’exemplarité et d’excellence de notre territoire, elles doivent être reliées aux bassins d’emploi et d’habitat pour constituer une vraie valeur ajoutée en matière d’attractivité du territoire et répondre mieux et en complémentarité aux exigences nouvelles des entreprises en matière d’environnement, d’accès routier, de connectivité, de logement des salariés et de transports en commun. Pour dessiner un grand schéma d’avenir pour nos zones d’activités, c’est ensemble sous la bannière de Convergence 13 que nous allons construire le territoire de demain. LES FICHES DE l’UPE 13 AV R I L 2 016 N°8 Zones d’activités «Mon entreprise, ma vie, mon territoire » PHOTO FOTOLIA L Johan BENCIVENGA, Président de l’UPE 13 P R O V E N C E es zones d’activités qui accueillent plus de 24 000 entreprises sur le territoire de la métropole (soit à peu près une entreprise sur trois) représentent près d’un emploi sur deux dans les Bouches-du-Rhône. Si moins d’une trentaine sont structurées en association ce sont plus de 300 espaces que l’on peut dénombrer et qui s’étendent sur plus de 25 000 hectares, soit près de 5 % de la superficie des Bouches-du-Rhône. Les zones d’activités sont donc par nature les lieux et les leviers concrets du développement économique. 98 % de l’espace sont aujourd’hui occupés sur l’ensemble de ces sites et seulement 160 hectares sont encore disponibles pour des implantations ou des extensions d’entreprises. On estime à 530 hectares les besoins en foncier dans les 5 prochains années, 1 500 dans 15 ans. Autant dire qu’une gestion concertée des zones d’activités et à la bonne échelle, métropolitaine donc, s’impose plus que jamais. Comment faire ? D’abord imaginer une politique foncière qui prend en compte aussi l’habitat en maîtrisant l’urbanisation pour rationaliser les créations de logements aux bons endroits et limiter de fait les déplacements. Il faut savoir connecter les zones d’activités aux bassins de vie, aux routes et aux zones d’habitation. Connecter, c’est aussi permettre le très haut débit là où la création d’emplois se développe. Savoir penser le territoire 4.0, c’est aussi une question de santé publique. Le livre Blanc des transport de la Mission Théry a fait le constat : 650 000 déplacements métropolitains par jour entre Marseille, Aubagne et Aix-en-Provence. Un taux de motorisation deux fois supérieur à la moyenne nationale. 300 euros par mois en moyenne dépensés par foyer pour les transports. Un bilan carbone catastrophique pour la métropole. Pollution, embouteillages. C’est un an de vie gâché. 6 mois de vie passés dans les bouchons, 6 mois d’espérance de vie perdus par inhalation des particules fines. Les entreprises réclament donc une vraie stratégie pour les zones d’activités afin de permettre la poursuite du développement économique en sachant penser le foncier d’entreprise, les politiques de logement, de transport et les services proposés de façon globale et cohérente. L N°8 ZONES D’ACTIVITÉS PAROLES D’ENTREPRENEURS D ’ A I X - M A R S E I L L E P R O V E N C E Jean-René Pierre Allary Wollenveider Cap au Nord Entreprendre Banque SMC Laurence Freche Présidente de Vitropôle Vitrolles Marseille “ Les entreprises de la zone qui ont créé plus de 3 500 emplois dont une grande partie issue des quartiers Nord de la ville de Marseille rencontrent de vrais problèmes de transports. Nous avons lancé le bus du dernier kilomètre une initiative 100 % Cap au nord . “ ” “ On souhaite un remembrement des parcelles afin que les propriétaires puissent valoriser leur foncier et libérer des espaces pour l’implantation de nouvelles entreprises. On veut une cohérence dans la gestion pour véritablement créer un nouvel espace économique. Chaque zone doit être identifiée clairement selon ses spécificités et les secteurs représentés. ” Jean-René Tony Sessine Wollenveider Président de l’association Banque SMC des commerçants Jean-René Anne-Marie Wollenveider Moro Marquis Banque SMC Président du Pôle de Plan de Campagne “ Nous avons deux régies de transports qui desservent Plan-de-Campagne, nos salariés sont souvent obligés en fonction de leur lieu de résidence d’avoir deux abonnements, c’est dire le manque d’unification des tarifs et des dessertes que nous subissons. ” d’activités d’Eguilles “ Nous avons besoin de centre de vie dans les pôles d’activités, mais pas de refaire un centre-ville. Avoir une crèche, un restaurant peut être utile aux travailleurs de la zone, mais les commerces de loisirs ou les habitations doivent être proscrits à cause des problèmes de sécurité que cela génère. ” Jean-René Laurent Dossetto Wollenveider Deshons Hydraulique SAS, Banque SMC Jean-René Xavier Monaco Wollenveider Proman Euroconcept Banque SMC Saint-Chamas “ Nous attendons de la métropole que le temps de traitement des dossiers se réduise. La prise en charge administrative est historiquement toujours trop longue et déconnectée de l’urgence des besoins exprimés par les entreprises. “ ” Martigues “ Nous devons développer les pépinières et les espaces de coworking. C’est une priorité car ça peut attirer de nouveaux entrepreneurs et de nouvelles spécialisations. Pour accueillir ces nouvelles structures, le raccordement à la fibre optique est indispensable. “” PAROLES D’ENTREPRENEURS D’AIX-MARSEILLE PROVENCE AV R I L 2 016 N°8 Zones d’activités Jean-René Thierry Zarka Wollenveider Solamat Merex Banque SMC Richard Monaco Rognac Manpower “ Nous attendons une réflexion de fond sur le devenir de nos zones et sur leur complémentarité. Les problèmes de qualification entraînent des problèmes d’attractivité. Pour que les zones se développent intelligemment, il faut plus de réactivité dans le traitement administratif des dossiers. “ ” Aubagne “ Il faut améliorer l’accessibilité de la zone et travailler sur le très important « dernier kilomètre » car c’est souvent sur lui que tout se joue. Tout doit être mis en œuvre pour favoriser les déplacements. ” Jean-René François Garotta Wollenveider Président de l’Association Banque SMC Christine Fabre du parc d'activités de Gémenos “ La priorité est la concertation, que nous ne soyons plus mis devant le fait accompli. Les entreprises doivent pouvoir exprimer notre point de vue avant que l’administration ne pose ses décisions, car elles sont les premières concernées et les mieux placées pour exprimer les besoins réels. ” Présidente de la zone d’activités de Rousset, Présidente du GIHVA “ Notre zone est dédiée à l’industrie, à la logistique et aux services qui y sont liés et doit garder cette spécificité sans s’ouvrir à une mixité d’activités qui diluerait son attractivité. Nous militons depuis des années pour une bretelle d’autoroute pour fluidifier l’accès à la zone mais le maire s’y oppose en neutralisant tous les terrains et bloquant de fait le projet. ” Jean-René Olivier Maréchal Wollenveider Car postal, Banque SMC Fabien Severy L.C.E.P.C Salon-de-Provence “ Lançon-de-Provence J’attends de la métropole d’avoir un interlocuteur unique pour tout ce qui concerne les infrastructures du pôle et savoir qui gère le foncier afin de créer une dynamique. “ ” LES FICHES DE l’UPE 13 “ On trouve dans certaines zones d’activités 40 à 50% d’habitations. Quel est l’intérêt d’aller en zone si on y rencontre les mêmes problèmes qu’ailleurs ? ” N°8 ZONES D’ACTIVITÉS PAROLES D’ENTREPRENEURS D ’ A I X - M A R S E I L L E P R O V E N C E AV R I L 2 016 N°8 Zones d’activités Ambition, complémentarité PHOTO D.DALMASSO et cohérence « Nous connaissons bien les zones d’activités de notre territoire, nous savons ce qu’il leur manque et où résident les problèmes. Nous devons donc jouer ce rôle d’interlocuteur expert auprès des pouvoirs publics pour définir les priorités. Prenons un exemple en matière de transports : ce n’est pas la peine d’aller créer une ligne ferroviaire si on peut optimiser le réseau de bus existants. Commençons par harmoniser la billetterie et les tarifs dans un premier temps. Les zones d’activités sont sur tous les territoires de la métropole. Il nous faut donc un schéma directeur à la bonne échelle des bassins de vie et d’emploi pour créer cette complémentarité entre les zones et donc cette cohérence globale ». Guy Partage, Président de Convergence 13 Les 4 priorités des entrepreneurs Prendre en compte les spécificités de chaque zone et de leur bassin d’emploi Créer un modèle coopératif entre les zones d’un même bassin d’emploi. Proposer aux responsables politiques à l’échelle métropolitaine un schéma directeur de développement des zones intégrant les problématiques foncières, de transport, de logement, d’environnement. Développer l’attractivité des zones par le transport, l’accessibilité et le numérique. LES FICHES DE l’UPE 13 N°8 ZONES D’ACTIVITÉS