2
Sur les traces d’Alexandre
Le Tigre bleu de l’Euphrate Alexandre le Grand
Laurent Gaudé Jean Racine
Un projet de créations présentées en Diptyque
Comme souvent dans les projets que je mène, le point de départ est une intuition, et la plupart du
temps complètement indicible. J’étais en chemin, avec les acteurs de L’instant avant l’aube, pour créer
Alexandre le Grand de Jean Racine, une pièce de jeunesse qui laisse entrevoir tout ce que le poète va
nous livrer de meilleur par la suite… Et j’imaginais, dans le même espace scénique (un long chemin pris
entre les feux des spectateurs disposés en bi-frontalité), proposer la création d’Iphigénie et bâtir ainsi,
sur deux saisons, un Diptyque racinien. Mais voilà, chemin faisant… je me retrouve un soir devant un
spectacle dans lequel joue un ami violoncelliste, Marc Lauras. Et aussi subitement que cela m’avait tra-
versé 10 ans plus tôt (lorsque je décidais de me retirer des planches, alors que j’œuvrais sur scène avec
ce même violoncelliste sur un texte de Laurent Gaudé au Théâtre du Lierre), me voici retraversé d’une
intuition, contraire et similaire à la fois : reprendre le chemin du plateau, renaître à mon « interprète »
et ce, évidemment, en compagnie de Marc Lauras et de… Laurent Gaudé. Nous avions déjà évoqué
l’idée de nous retrouver autour de ce texte : Le Tigre bleu de l’Euphrate. Il n’en fallait pas moins pour
approfondir, creuser le sujet : un Diptyque qui évoque différentes facettes de ce héros antique singulier.
Deux auteurs, deux écritures pour raconter un seul Mythe. Grâce à la rencontre avec Pascal Larue du
Théâtre de l’Enfumeraie, ce projet aujourd’hui peut prendre corps pour les deux prochaines saisons de
création. Pascal Arbeille - mai 2016
Sur les traces d’Alexandre est conçu pour aller également à la rencontre des publics scolaires (lycées).
Créations 2017 - 2018
Sur les traces dAlexandre
Laurent Gaudé Pascal Arbeille Jean Racine
4
Premier volet
Le Tigre bleu de lEuphrate
Laurent Gaudé Pascal Arbeille
Le Tigre bleu de l’Euphrate
texte de Laurent Gaudé - Actes Sud - Papiers
Un duo acteur/violoncelliste pour porter et défendre une écriture au soufe épique
avec
Pascal Arbeille et Marc Lauras
Mise en scène
Pascal Arbeille
Costumes
Sylvie Aupetit
Lumières
Jean-Marc Pinault (pressenti)
Accueil en résidence et co-réalisation
Théâtre de l’Enfumeraie - Allonnes (72)
et avec le soutien de la commune de La Guérinière
Création 2017
5
6
« Je suis l’homme qui ne possède rien
Qu’un souvenir de conquêtes.
Je suis l’homme qui a arpenté la terre entière
Sans jamais parvenir à s’arrêter.
Je suis celui qui n’a pas osé suivre jusqu’au bout le tigre bleu de l’Euphrate.
J’ai failli. »
Laurent Gaudé
Un homme s’apprête à mourir. Il ne lui reste que quelques heures. Il ne tremble pas. Il retrace
les chemins de sa vie… Et quels chemins ! Lorsqu’on se nomme Alexandre le Grand.
Il parle et la mort l’écoute, lui permet de revivre l’ivresse de son épopée et ressentir, à nouveau, le désir.
Celui de rester dèle à cette soif intérieure que rien ne peut étancher.
Un tapis blanc – Quelques objets accumulés le temps d’une vie – Un homme, tout de blanc vêtu.
Et juste les mots de Laurent Gaudé portés avec le plus d’évidence – Transparence – Immédiateté
Pris entre le temps et l’urgence – Une épure qui soulignerait le dénuement.
La présence d’un double/violoncelliste, pour symboliser le dieu des morts, semble préciser les contours
d’un auto-questionnement… Permet d’envisager beaucoup de reliefs musicaux dans ce monologue…
Au-delà du mythe, c’est bien un homme dans toute sa splendeur et dans tous ses doutes qui s’avance
vers nous, au seuil de sa mort.
Suspendre le temps entre acteur et spectateurs l’espace-temps de ce voyage intérieur. Voilà tout l’en-jeu !
Pascal Arbeille - mai 2016
La mise en scène
Alexandre le sait, sa n est proche.
Elle est inéluctable et immédiate. Il regarde la mort, silencieuse, et attentive
à ses derniers mots. Silence épais et lourd de signication.
Cette adresse directe à la mort est un dialogue d’Alexandre avec lui-même.
Il lui reste une dernière chance d’être parfaitement honnête avec le réel.
Le temps est passé depuis longtemps après sa naissance.
L’enfance passée, il a assumé ses choix, et construit son destin de guerrier, de constructeur d’empire,
d’amoureux et de voyageur infatigable.
Les souvenirs et les douleurs, les succès, les regrets et les bonheurs, reviennent.
On traverse avec lui de grands espaces, des paysages grandioses peuplés d’armées en bataille, et des
connivences secrètes de n de nuits calmes.
La toute dernière étape est la plus surprenante.
Il nous reste toujours une dernière chose à apprendre. Pour une seule expérience : la capacité à mourir.
En toute conscience.
L’instant est décisif. Le présent est essentiel. La n approche et il faut dire les derniers mots avant qu’il
ne soit trop tard.
L’avenir est maintenant réduit, il s’égrène seconde par seconde avant le silence décisif.
Le violoncelle, la ute, et les voix proférées ou chantées, chuchotées ou hurlantes, diront ces trois temps
là : Le passé brumeux, le présent précieux car fragile comme le cristal, et l’absence d’avenir.
La musique
7
8
La musique sera en dialogue permanent avec le sens des mots.
Elle sera également en osmose avec l’acteur, sa respiration, l’épaisseur ou la fragilité de sa voix, et la
présence de son corps dans l’espace.
Le tempo des mots, la violence des images, la subtilité des relations humaines racontées par Laurent
Gaudé, traverseront les corps des deux interprètes, pour passer de la littérature au théâtre.
Certaines musiques seront écrites, peaunées, assagies et presque usées jusqu’à la trame, rendues
transparentes et essentielles, par le travail des répétitions et la précision dramaturgique.
D’autres seront laissées à la surprise et la puissance de l’instant.
Du vide, naitra l’évidence et l’indispensable de cette représentation là, celle justement à laquelle vous
participez en étant venus voir le spectacle ce jour là. Unique. De l’éphémère offert au vent.
Le silence des corps et des voix ouvre l’espace et le temps, puis viendront des sons et des mots, des notes
et des phrases, pour créer le sens, dans l’énergie partagée.
L’improvisation pratiquée entre les deux interprètes lors de spectacles précédents, installe la connivence
profonde qui autorise le risque absolu pour chaque représentation.
La volonté consciente de se placer exactement comme l’équilibriste sur son l dans la nécessité de
laisser apparaitre au delà de la conscience, un dialogue à chaque fois renouvelé.
Avec toujours ce but utopique : l’incarnation des mots de l’écrivain par l’acteur et le musicien doivent
aboutir à raconter et à toucher le public comme s’il était question ici, au delà de l’histoire d’Alexandre,
de chacun et chacune d’entre nous.
Au bout des combats et des espoirs de nos vies, un jour la dernière page, le dernier soufe comme un
point d’orgue poétique, réparateur et dérisoire.
Marc Lauras - Mai 2016
Le calendrier
Sa i S o n 2015 - 2016
Deux temps de rencontre (en mai et en août) ont lieu pour permettre aux deux interprètes d’ouvrir
le chantier, structurer le travail de recherches (vocales, musicales et chorégraphiques) et com-
mencer à batir un langage commun en improvisations, qui sera la source même de la création.
Sa i S o n 2016 - 2017
Mise en place de la création du spectacle dès le mois d’octobre 2016, sur un rythme régulier, d’une
semaine de travail tous les deux mois. Ce rythme de travail (déjà maintes fois expérimenté par
Pascal Arbeille lors de précédentes créations) permet d’envisager une maturation et la dépo-
se d’une pâtine sur l’œuvre en cours d’élaboration. Il apporte également le recul et la tranquillité
nécessaire aux interprètes pour aller au bout du processus avec un regard neuf et une énergie clariée.
Ces temps de créations se dérouleront en résidence à La Guérinière (85) puis à Allonnes (72)
et dans d’autres espaces de la région (démarches en cours pour cela).
Mai 2017, création au Théâtre de Chaoué - Allonnes (72)
Juin 2017, Festival Éclats d’arts - La Guérinière - île de Noirmoutier (85)
10
Second volet
Alexandre le Grand
Jean Racine Pascal Arbeille
Création 2018
Alexandre le Grand
texte de Jean Racine
avec 6 interprètes
Linda Primavera, Laurent Brunetti, Thilina Femino, Mario Pacchioli... et...
(distribution en cours)
Mise en scène
Pascal Arbeille
Direction musicale
Christine Kotschi
Costumes
Sylvie Aupetit
Lumières
Jean-Marc Pinault (pressenti)
Accueil en résidence et co-production
Théâtre de l’Enfumeraie - Allonnes (72)
et avec le soutien de la commune de La Guérinière
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !