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LARENAISSANCE SANITAIRE • N° 4 - OCTOBRE 2005
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En Picardie
Comme dans toutes les autres
régions de France, et conformé-
ment aux instructions ministé-
rielles, ont été constitués un comité
d’orientation régionale, un comité de pilo-
tage, des groupes thématiques par spécia-
lité et discipline, et des groupes territo-
riaux autour des conférences de secteur.
Par ailleurs, et parallèlement, les repré-
sentants des usagers, les syndicats et les
élus ont été consultés.
En Picardie, cependant, une certaine
méfiance perdurait depuis le Sros 2.
Celui-ci avait laissé de mauvais souvenirs
dans les bassins de vie les plus concernés
par les orientations prévisibles du Sros 3,
qui pouvaient porter atteinte à l’existence
même de certains établissements, les uns
en difficultés, les autres pas.
Dans le même temps, à l’occasion de
conférences dites « de convergence »
entre rapporteurs territoriaux et théma-
tiques, ces derniers, sur fond de vérité,
se sont cru autorisés à tenir des propos
ressentis comme agressifs et suffisants
par les personnels des territoires réputés
fragiles ou en difficultés.
La tension s’aggravant, les élus, maires
et conseillers généraux, ont décidé de
se mobiliser à l’échelle de l’ensemble de
la Picardie pour en appeler à davantage
de concertation et à moins de mépris.
Fait exceptionnel, une immense majo-
rité d’établissements publics et privés
ont réuni en assemblée générale perma-
nente les présidents de conseil d’admi-
nistration, les présidents de CME, les
directeurs, afin d’obtenir l’arbitrage de
l’autorité ministérielle pour une
meilleure concertation.
Aujourd’hui, la phase 2 de la consulta-
tion préalable au Sros 3 prend meilleure
tournure, puisque, au sein des nou-
veaux territoires de santé, les chefs de
projets thématiques seront appelés à
débattre avec les représentants territo-
riaux à l’occasion de réunions, qui bou-
cleront leurs travaux le 15 octobre au
plus tard.
Il faut noter que la Picardie sera désor-
mais divisée en quatre territoires:
• Nord-Ouest: « chef-lieu» Amiens
• Nord-Est: «chef-lieu» Saint-Quentin
• Sud-Ouest: « chef-lieu» Beauvais
• Sud-Est : « chef-lieu » Compiègne.
Indéniablement, en matière d’équipe-
ments lourds et structurants, ce
découpage, source de mutualisation
et de gradation des soins, paraît plus
efficient que le précédent en huit sec-
teurs.
Il reste que, s’agissant de lutter contre
les fuites extrarégionales, ce clivage
n’empêchera pas les patients de l’est
picard d’aller vers Reims plutôt que vers
Compiègne. De ce fait, les dépenses de
santé au profit des hôpitaux de Laon,
Soissons et Château-Thierry seront
moins importantes qu’elles ne l’auraient
été dans le cadre d’une répartition terri-
toriale différente.
Associé à la T2A, dans un contexte
général de réduction des coûts hospita-
liers, le Sros 3 ne manquera pas de redé-
finir un paysage de santé régional plus
performant sans doute, moins coûteux
qui plus est, mais, sans conteste, au
détriment des établissements les plus
faibles.
Jean-Louis Yonnet
À l’occasion de la réalisation de ce Sros 3,
l’agence régionale de l’hospitalisation
de Picardie a eu le souci d’instaurer
une parfaite démocratie sanitaire :
l’objectif premier de sa méthodologie
avait pour vocation de mobiliser
l’ensemble des acteurs de santé régionaux.
Les Sros 3
En Île-de-
Le contexte réglementaire de la
région Île-de-France pour l’élabo-
ration du Sros 3 est le même que
celui des autres régions et découle du
nouveau cadre juridique mis en place
par l’ordonnance du 4 septembre 2003.
La particularité de cette région tient
essentiellement à la densité de sa
population (10 952 011 habitants pour
12 000 km, soit 912 habitants/km2) et
au nombre important d’établissements
de santé et d’équipements dont elle
dispose.
Des disparités importantes existent
cependant entre départements. Le
CMC de la porte de Pantin est localisé
dans Paris intra-muros dans le territoire
de santé n° 75. Ce territoire englobe six
arrondissements (8e, 9e, 10e, 17e, 18eet
19e) et représente 33% de la population
parisienne (702940 habitants).
Les thématiques abordées par les diffé-
rents groupes de travail constitués pour
l’élaboration du Sros 3, qu’ils soient
« d’experts » ou « d’animation locale »,
sont les mêmes que dans toutes les
régions et territoires de santé.
Cependant, la volonté annoncée des
autorités de tutelles d’harmonisation et
d’équilibrage des installations mises au