Mardi 19 novembre 2013 de 14h30 à 16h30
La Turquie ottomane 1299-1923
Jean-Pierre Arrignon, professeur honoraire des universités, chargé de
conférence à l’EHESS (Paris). Spécialiste du Moyen Âge byzantin et slave.
L’expansion de l’empire ottoman depuis le XIVe siècle se fait en direc-
tion de l’Ouest et non de l’Est. Les Ottomans confrontés à la civilisa-
tion byzantine se sont bien gardés de “faire table rase du passé”, bien
au contraire, ils ont conservé, adapté voire sublimé l’héritage dont
ils étaient porteurs. Sur le plan politique, ils sont les dèles alliés
de la France, largement ouverts aux inuences occidentales, comme
l’illustre le portrait de Mehmet II par Gentile Bellini et le palais du
dernier calife, Dolmanbahce.
Jeudi 21 novembre 2013 de 17h à 19h
*
Massada ou l’étrange histoire de sacralisation d’un suicide collectif
Richard Lebeau, docteur à l’université de Paris Sorbonne.
Massada, trois ans après la chute de Jérusalem est toujours un îlot
indépendant. C’est en 72, que 10 à 15 000 légionnaires assiègent la
citadelle défendue par 967 personnes ! Pour vaincre, il faut que Rome
construise huit camps reliés par des remparts et une rampe d’accès...
Après le suicide des défenseurs et la prise de la forteresse, Massada
devient un mythe sous la plume de l’historien juif Flavius Josèphe, qui
glorie le suicide des derniers défenseurs. Plus tard, après la création
de l’État d’Israël, les jeunes recrues de l’armée israélienne prêteront le
serment que “Massada ne tombera plus jamais”. Cette conférence cher-
chera à mettre en lumière les liens qui unissent les derniers défenseurs
de Massada, des Juifs religieux, aux nouveaux soldats israéliens des
années 1950, des Juifs laïcs voire athées.
Lundi 25 novembre 2013 de 17h à 19h
La Renaissance et le rêve
Claudine Riou, diplômée de l’École du Louvre, conférencière nationale.
(A l’occasion de l’exposition du musée du Luxembourg).
La Renaissance a conféré aux songes une importance extraordinaire.
Pour les philosophes, les théologiens, les médecins et les poètes des
XVe et XVIe siècles, en rêvant, l’homme s’évade des contraintes de son
corps et peut entrer en relation avec les puissances de l’Au-delà, di-
vines ou maléques. Loin des questionnements de notre époque mar-
quée par la psychanalyse et renseignée par les neurosciences, cette
conception fascine les artistes de la Renaissance, qui sont confrontés
en outre à un dé majeur : comment représenter l’irreprésentable ? Se-
ront analysés au cours de la conférence quelques uns des 80 tableaux
d’illustres peintres comme Bosch, Durer, Le Corrège, Véronèse…
Mardi 26 novembre 2013 de 14h30 à 16h30
La Hanse
Christine Bousquet, agrégée d’histoire et maître de conférences en histoire
médiévale à l’université de Tours.
La Hanse des marchands puis celle des villes a réuni pendant plusieurs
siècles des dizaines de villes autour de Lubeck : les bateaux hanséatiques
transportaient d’Est en Ouest toutes les richesses convoitées par l’Occi-
dent médiéval. La fabuleuse aventure de cette mondialisation médiévale
se lit encore dans les paysages urbains de Gotland, de l’Allemagne, des
Pays Baltes, de Novgorod en Russie ou de Bergen en Norvège. C’est sur la
trace de ces marchands aventureux que nous vous convions.
Jeudi 28 novembre 2013 de 17h à 19h
La fin de l’Empire romain, une question d’actualité ?
Thierry Soulard, docteur de l’université de Paris-IV-Sorbonne, diplômé de
l’Ecole du Louvre.
Entre le III
e
et le V
e
siècle, l’Empire romain subit de profonds bouleverse-
ments qui partagent alors l’opinion des contemporains : naissance d’une
nouvelle société ou recul de la civilisation ? Le système politique se trans-
forme, la prospérité économique recule globalement au profit de la fortune
de quelques-uns. La société perd son dynamisme et se ge en un “système
de castes”. Un “nouveau climat de religiosité” s’installe, la religion tradi-
tionnelle et la philosophie héritée de Platon et d’Aristote disparaissant au
prot de multiples sectes d’où nit par émerger le christianisme, qui unit
son destin à celui de l’État. Enn, les peuples barbares aux marges du monde
romain, longtemps contenus, immigrent dans l’Empire et le transforment
de l’intérieur, jusqu’à entraîner sa n. Cependant, dans leurs nouveaux
royaumes, ils assurent la survie du souvenir de Rome qui les marque encore
de son empreinte. Malgré les 1500 ans qui nous séparent d’elle, cette période
de mutation profonde nous renvoie à certaines questions du monde actuel…
n Décembre 2013
Lundi 2 décembre 2013 de 17h à 19h
Picasso revisité
Claudine Riou, diplômée de l’École du Louvre, conférencière nationale.
La réouverture après travaux du Musée Picasso sera l’occasion de revi-
siter certains aspects fondamentaux dans l’œuvre de Picasso. Entre les
dieux grecs et la passion pour les jeux de l’arène, Picasso évoque deux
aspects d’une culture profondément méditerranéenne et classique, qui
apparaissent avec force dans l’œuvre des années 30 et s’inscrivent au
cœur d’une vie privée et d’une vie publique marquées par les tensions.
Mardi 3 décembre 2013 de 14h30 à 16h30
La censure dans l’art est-elle nécessaire ?
Jean-Pierre Arrignon, professeur honoraire des universités, chargé de
conférence à l’EHESS (Paris). Spécialiste du Moyen Âge byzantin et slave.
La censure est la limitation arbitraire de la liberté d’expression, soit par un
pouvoir, politique ou religieux, soit par des groupes de pression, soit par
peur de représailles, notamment économiques : c’est l’autocensure. Dans
l’art, la censure a frappé de nombreuses œuvres, ainsi le Déjeuner sur
l’herbe de Manet, refusé au salon ofciel par le jury, ne fut accepté au salon
des Refusés (1863) que sur autorisation de Napoléon III ; que dire de L’or i-
gine du monde de Gustave Courbet (1866) ! Aujourd’hui nombre de chan-
teurs de Rap sont poursuivis pour leurs textes devant les tribunaux. Com-
ment lire la censure dans l’espace de création ? Telle sera notre démarche.
Jeudi 5 décembre 2013 de 17h à 19h
La Gaule mérovingienne : de Clovis à Charles Martel
Thierry Soulard, docteur de l’université de Paris-IV-Sorbonne, diplômé de
l’Ecole du Louvre.
(A l’occasion des futures grandes expositions sur Charlemagne à Aix
la Chapelle en 2014, une évocation de l’émergence de la dynastie caro-
lingienne sous la monarchie franque).
De tous les royaumes germaniques fondés sur les décombres de l’Em-
pire romain, celui des Francs est devenu le plus puissant et le plus
durable. La conversion de Clovis, acte fondateur, a assuré l’appui de
l’Eglise et des populations gallo-romaines. Mais les partages succes-
sifs du royaume mérovingien selon la coutume franque ont affaibli
progressivement les souverains. Les maires du palais, issus principa-
lement d’une seule famille, ont exercé parallèlement un pouvoir de
plus en plus important qui va déboucher sur leur prise du pouvoir. Les
succès de Pépin de Herstal et Charles Martel, le père de Pépin le Bref,
jouent un rôle décisif en préparant le changement dynastique au prot
de leur propre lignage, celui des Carolingiens.
Lundi 9 décembre 2013 de 17h à 19h
Malte
Alain Blondy, spécialiste du bassin méditerranéen et professeur à l’université
de Paris IV-Sorbonne.
Malte, qui est le plus petit des États de l’Union européenne, est assu-
rément celui qui, de la préhistoire à nos jours, a la plus forte densité
de témoignages historiques. En effet, dès le IVe millénaire, les hommes
qui la peuplèrent lui donnèrent une civilisation d’une richesse inouïe
et sans égale qui en t le pays le plus important pour le mégalithisme
néolithique. Avec l’avancée ottomane au début du XVIe siècle, Charles
Quint offrit l’archipel à un vieil ordre religieux de l’époque des croi-
sades. En un peu moins de trois siècles, l’Ordre en t un pays, le dotant
d’une assiette et d’un rôle économiques de premier plan en Méditerra-
née. Forteresse en mer, Malte devint aussi un conservatoire du Baroque
européen. Les plus grands peintres, tels Mattia Preti ou Caravage, les
architectes de renom, rent de ce rocher stérile une splendide illus-
tration du bon goût aristocratique du XVIIIe siècle. Ce faisant, Malte
aiguisa les appétits des puissances qui se battirent alors pour dominer
l’archipel. La Révolution française fut fatale à l’Ordre, mais aussi à
la prépondérance française à Malte. Les traités de 1814 rattachèrent
dénitivement l’île à Londres jusqu’en septembre 1964 lorsque, enn,
après plus de 3000 ans de sujétion, l’île put devenir indépendante.
Mardi 10 décembre 2013 de 14h30 à 16h30
Arts et sociétés de Mélanésie
Jean-Christophe Huet, docteur en Géographie (spécialité Afrique) de
l’université Paris IV Sorbonne.
Mal connues et parfois mal aimées, les “îles noires” du Pacique, qui