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Illustration : Alexander Zick
JEANNOT
ET MARGOT
Dossier pédagogique 2014-2015
SPECTACLE TOUT PUBLIC
Librement inspiré du conte des frères Grimm
Création 2014
Comédiens : Rym Bourezg et Simon Lapierre
Machiniste/Habilleuse : Sarah Chabrier
Régie générale : Pierre Berlioux
Illustration : Alexander Zick
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SOMMAIRE
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Le spectacle
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La production
- La Comédie du Fol Espoir
- Le répertoire
- Les autres activités de la Compagnie
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Arrêt sur...
- Jacob et Wilhelm Grimm
- Extraits de Jeannot et Margot
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Pour aller plus loin
- Le théâtre de tréteaux
- Jeannot et Margot à l’opéra
- Jeannot et Margot à l’écran
- Jeannot et Margot cuisinés !
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Bibliographie / Discographie
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Contacts
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LE SPECTACLE
JEANNOT
ET MARGOT
La famine s’abattant sur le pays, les parents de Jeannot et Margot
prennent la décision d’abandonner leurs enfants dans la forêt. Livrés
à eux-même, ils errent sans but dans la nuit et la froideur jusqu’à ce
que leurs pas les mènent jusqu’à une maison en pain d’épice qui
s’avère être lamaison d’une terrible sorcière...
Arriveront-ils à rentrer chez eux ?
« Nous travaillons actuellement à la création d’un nouveau spectacle
intitulé« Jeannot et Margot », librement inspiré du conte des frères
Grimm du même nom. Dans d’autres versions cette histoire est
également connue sous le nom de Hansel et Gretel.
Maison de la sorcière
Ce spectacle est une tentative de mêler théâtre de tréteaux et
machinerie à l’italienne. Nous essayons d’intégrer les procédés
propres au théâtre de tréteaux (lazzis, chants, escrimes, danse...)
dans un décor « à l’italienne », avec toiles peintes, apparitions, vols
et autres effets de machinerie théâtrale. Une réunion de deux
innovations théâtrales italiennes du XVIe siècle : la commedia
dell’arte et la machinerie scénique moderne.
Deux comédiens sur scène, une machiniste en coulisses pour faire
vivre cette histoire pleine de rebondissements. Un spectacle à
l’atmosphère magique, où l’aspect terrible de l’histoire est contrebalancée par un traitement comique, cher à la Comédie du Fol
Espoir.
Adapter le conte « Jeannot et Margot », c’est vouloir mettre sur les
planches l’un des voyages initiatiques les plus célèbres de la tradition
orale. C’est montrer qu’à tout âge, quelque soit notre situation, notre
destin est entre nos mains.
C’est affirmer que tout le monde, à l’image des personnages de ce
conte, peut aimer, changer et réussir.
Nous espérons que tous ces ingrédients en feront un beau spectacle
populaire, pour petits et grands.»
Maquette toile peinte «Maison de la sorcière»
240 X 270 cm
Maquette toile peinte «Maison des parents» 1/3
240 X 240 cm
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LA PRODUCTION
LA COMÉDIE DU
FOL ESPOIR
La Comédie du Fol Espoir est née de l’envie de quatre amis, Pierre
Berlioux, Rym Bourezg, Sarah Chabrier et Simon Lapierre, de se
réunir afin de créer et diffuser des spectacles accessibles à tous.
Ayant tous les quatre été sensibilisés aux démarches du théâtre
populaire suite aux nombreuses expériences de chacun dans ce
domaine, il nous est apparu essentiel de posséder des structures
scéniques amovibles, un « théâtre de poche » (petite boite noire à
l’italienne) ainsi qu’un tréteau traditionnel de commedia dell’arte.
Cette autonomie technique nous permet de faire un « théâtre tout
terrain » permettant d’amener le théâtre à tous les publics, dans les
conditions les plus diverses possibles.
Nous entendons ainsi pallier aux problématiques techniques qui se
posent notamment dans les milieux ruraux où il existe peu de
structures dédiées au spectacle.
De plus, les membres de la compagnie sont formés au jeu théâtral
populaire et aux techniques de l’illusion scénique autant d’outils
pour créer des pièces vivantes, généreuses et divertissantes, tout en
étant rattachées aux problématiques sociales, économiques et
humaines du public.
PIERRE BERLIOUX : Titulaire d’un C.E.P.I.T. obtenu au Conservatoire d’Art Dramatique d’Avignon, ainsi que d’une formation
de technicien lumière délivrée par l’ISTS (84), il travaillera en tant que comédien et technicien au sein du Théâtre Rural
d’Animation Culturelle de Beaumes-de-Venise. Il y assurera la régie technique des spectacles lors des tournées en France et
à l’étranger (Angleterre et États-Unis). Puis il commencera un apprentissage de la régie plateau / machinerie scénique au
Centre de Formation Professionnel aux Techniques du Spectacle de Bagnolet (93). Il travaillera alors au Théâtre des Célestins
(69), ainsi qu’à la Ferme du Buisson (77). Parallèlement, il se formera aux arts du cirque (jonglage, trapèze, acrobaties), au
mime à l’Atelier de Belleville,(75), à la dramaturgie théâtrale à l’AIDAS (78) et au théâtre physique à Prague (République
tchèque).
RYM BOUREZG : Titulaire d’une Licence en Information et Communication obtenue à Bordeaux, puis d’un Master en Arts
du spectacle à l’Université Libre de Bruxelles, elle travaillera au service « communication et médiation » du Théâtre des
Tanneurs de Bruxelles. Parallèlement, elle sera formée au techniques du jeu théâtral à l’Académie des Arts de Bruxelles ainsi
que par des intervenants du Conservatoire Royal de Mons (Belgique). Elle intégrera l’Académie Internationale des Arts du
Spectacle de Paris, dirigée par Carlo Boso et Danuta Zarazik, où elle se spécialisera à la Commedia dell’arte (théâtre populaire
et de tréteaux) ainsi qu’aux techniques du mime, du flamenco, du chant, de l’acrobatie, et de l’escrime théâtrale.
SARAH CHABRIER : Titulaire d’un Master Recherche en Arts Plastiques obtenu à la faculté de Saint-Etiennne, elle obtient
par la suite son DMA (Diplôme des Métiers d’Arts) Costumière-réalisatrice à La Martinière Diderot de Lyon, elle travaillera
alors en tant que costumière au sein de structures telles que l’Opéra de Bonn (Allemagne), l’Opéra Bastille et l’Opéra Garnier;
en tant qu’habilleuse au sein de la tournée du spectacle «Mademoiselle Julie» par les Tréteaux de France. Elle participera
aux Rencontres Internationales de Théâtre en Corse (L’Aria) et s’engagera dans la conception et la réalisation des costumes
de «la femme oiseau» (Cie la Mandarine Blanche).
SIMON LAPIERRE : Titulaire d’une Licence en Arts du Spectacle obtenue à l’Université Stendhal de Grenoble, il est initié aux
formes du théâtre populaire par Alain Bertrand (Cie Alain Bertrand), Patrick Seyer (Cie Partage), Serge Poncelet (Théâtre du
Soleil), puis est formé de manière intensive à la commedia dell’arte par Carlo Boso et Danuta Zarazik, au sein de l’Académie
Internationale des Arts du Spectacle, à Paris. Il y apprendra également l’escrime théâtrale, le mime, le chant, l’acrobatie et
la danse. Parallèlement, il animera des ateliers théâtre à l’Alpe d’Huez, Versailles, et Dakar. Il participera également à de
nombreux festivals en France (Grenoble, Bourg d’Oisans, Nancy, Cergy, Versailles, Paris) et à l’international (Prague, Syracuse,
Bergame, Venise et Rome).
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LA COMÉDIE DU
FOL ESPOIR
L’ÎLE AU TRÉSOR
SPECTACLE TOUT PUBLIC
Une version « augmentée » sera disponible en septembre 2014.
Mise en scène et interprétation : Simon Lapierre et Pierre Berlioux
Durée du spectacle : 1h15 environ
Mesdames et messieurs, bonsoir !
Nous sommes heureux de vous accueillir pour vous conter la fabuleuse histoire de ... l'île au trésor !
Une histoire pleine de pirates sanguinaires, de héros au grand coeur, d'amitié, de trahison, de rhum et
d'aventures !
Venez écouter l'épopée du jeune Jim Hawkins, garçon rêveur travaillant à longueur de journée dans l'auberge
de ses parents. Venez entendre comment un vieux loup de mer vînt bouleverser cette vie monotone, en poussant
Jim à s'élancer à la recherche d'un trésor perdu, en compagnie du courageux Docteur Livesey, du fier Capitaine
Smollett et, bien sûr, du mystérieux Long John Silver...
Ce spectacle est une adaptation du roman éponyme de Robert Louis Stevenson. Cette histoire, déjà largement
adaptée au cinéma, est cette fois-ci portée sur tréteau afin de permettre au spectacle de s’inscrire dans une
démarche de théâtre populaire chère à la Comédie du fol espoir.
Un spectacle explosif, où les deux comédiens interprètent les 15 personnages de cette aventure, en changeant
de costumes à une vitesse vertigineuse. Un spectacle populaire et participatif, avec plusieurs degrés de lecture,
qui en font une pièce résolument tout public.
Parce qu’il est primordial de transmettre aux enfants des histoires porteuses de questionnements sur soi et sur
la société, de rapporter des récits d’aventure où la frontière entre le « bon » et le « mauvais » est mince, où la
fragilité et la friabilité de l’Homme sont représentées sans manichéisme simpliste, nous pensons que le théâtre
doit poser ces questions au plus grand nombre sous une forme simple et divertissante. Notre spectacle se veut
accessible à tous en puisant dans deux formes artistiques populaires : le conte et le théâtre de tréteaux.
En effet, narrer l’oeuvre littéraire au travers du conte permet de la transmettre sous une forme plus épurée et
donc plus accessible, notamment pour les enfants, tout en conservant l’essence profonde du texte. Installer ce
conte sur un tréteau lui donne une dynamique forte, propre aux récits d’aventures.
Masques, escrime, mime, acrobaties, chants, musiques, tous les éléments appartenant au théâtre de tréteau se
mettent au service de l’oeuvre pour permettre au public de rêver. Et ce, au travers d’un élément primordial au
rassemblement populaire : le rire.
Une première version de ce spectacle a tournée en été 2012 en Rhône-Alpes cumulant une vingtaine de dates.
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AUTRES ACTIVITÉS
DE LA COMPAGNIE
- La formation artistique pour enfants : cours hebdomadaires, stages
d’initiations, interventions ponctuelles dans les écoles, centres de
loisirs, structures associatives diverses, etc.
Les membres de la compagnie peuvent intervenir sur des thèmes
aussi divers que le théâtre classique, l’improvisation, le mime, la
commedia dell’arte (travail des personnages, des masques, des
canevas) et les arts du cirque (jonglage, gymnastique acrobatique).
- La formation artistique pour adultes amateurs : cours hebdomadaires, stages, interventions ponctuelles au sein de compagnies,
mise en scène, etc.
- Mise en place d’ateliers au sein d’entreprises (exercices de cohésion
d’équipe, travail sur la prise de parole, l’aisance communicationnelle,
etc.)
- Animations de soirées ou d’événements « à la carte » : saynettes,
combats d’escrime théâtrale, jonglage, balooning, jusqu’au spectacle
intégral spécialement conçu pour l’occasion (conférences burlesques, spectacles sur commandes...).
- Soutien logistique : installation et location de matériel (tréteaux,
lumière, costumes...) pour des associations.
- Conception et réalisation de décors (bois, métal), mise en oeuvre
des scénographies de spectacle ou d’aménagement.
- Création et/ou réalisation de costumes ; Encadrement d’ateliers
costume pour les amateurs.
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ARRÊT SUR...
- Les frères Grimm
- Extrait de Jeannot et Margot (Hänsel et Gretel en allemand) des fères Grimm
J. & W. GRIMM
LES FRÈRES PHILOLOGUES
(SOURCE : BNF, EXPOSITION VIRTUELLE, LES
CONTES DE FÉES)
Les frères Jacob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm, que la
postérité a indissociablement lié au point de n’en faire qu’un dans
l’esprit commun, l’ont été dans leur vie comme dans leur oeuvre. Leur
attachement mutuel remonte à leur plus tendre enfance. Leurs
parcours respectifs ne cessent de se croiser. Ils poursuivent tous deux
des études de droit à l’université de Marburg et partagent le même
réseau d’amis, parmi lesquels Arnim et Clemens Brentano. Unis dans
leur volonté d’exhumer les contes du passé, ils publient en 1812 à
quatre mains leurs fameux Kinder und Haus-Märchen. Leur étroite
collaboration scientifique et littéraire se poursuit dans les années
suivantes avec la publication des Chants de l’Edda (1815), des
Légendes allemandes (1816-1818), des Runes allemandes (1821) et
des Contes irlandais (1826). En 1829, on les retrouve tous deux
travaillant à la bibliothèque de Göttingen, en 1838 à Cassel, trois ans
plus tard à Berlin. Plus encore que leurs contes qui font pourtant leur
succès, leur entreprise monumentale commune demeure le
Dictionnaire allemand sur lequel ils travaillèrent jusqu’à la fin de leur
vie. Arrêté à la lettre F, le dictionnaire a été poursuivi depuis et achevé
en 1960 grâce à la collaboration de plusieurs générations de
germanistes.
Fondateurs de la philologie allemande, les frères Grimm ont encore
publié une Histoire de la langue allemande (1848).
Jakob et Wilhelm Grimm recueillent
les récits populaires allemands.
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« Jeannot et Margot se tinrent sagement près du feu, et quand ce fut
midi, chacun mangea son petit bout de pain. Ils croyaient que leur
père n’était pas loin, parce qu’ils entendaient les coups de la cognée
; mais ce n’était pas sa hache qu’ils entendaient frapper : c’était une
EXTRAITS
grosse branche qu’il avait attachée de telle sorte que le vent la fît
(EDITION GRASSET - MONSIEUR CHAT) battre çà et là. Et comme ils étaient restés là longtemps, ils eurent
les yeux lourds de fatigue et ils finirent par s’endormir. Quand ils se
réveillèrent, c’était déjà la nuit noire.Margot commença à pleurer en
disant :
- Comment allons-nous faire à présent pour sortir de la forêt?
Mais Jeannot la réconforta et lui dit :
- Attends seulement que la lune se lève, ce ne sera pas long, et nous
trouverons bien le chemin. »
«La lune monta et ils se levèrent, mais ils ne trouvèrent plus une seule miette de pain nulle part, car les milliers
de becs des milliers d’oiseaux qui volent partout, dans la forêt ou la campagne, les avaient avalées.
- Nous trouverons bien notre chemin quand même, va ! dit Jeannot à Margot. Mais ils ne le trouvèrent pas. Ils
marchèrent toute la nuit et encore toute la journée du matin jusqu’au soir, mais ils n’étaient toujours pas sortis
de la grande forêt; et comme ils n’avaient rien mangé que quelques rares petits fruits qu’ils avaient pu trouver
par terre, quelle faim ils avaient !
JEANNOT ET MARGOT
Ils étaient tellemnt fatigués que leurs jambes ne voulaient plus les porter. Alors ils se laissèrent tomber au pied
d’un arbre et s’y endormirent. Le matin fut vite là, et c’était déjà leur troisième journée loin de la maison
paternelle. Ils se remirent en marche, mais ce fut pour s’enfoncer toujours plus profondément dans la forêt ; s’il
ne leur venait pas un prompt secours, ils allaient infailliblement mourir d’épuisement. Or, vers midi, ils aperçurent
sur une branche un bel oiseau blanc comme neige, et il chantait si joliment qu’ils s’arrêtèrent pour l’écouter.
Son chant fini, l’oiseau ouvrit ses ailes et voleta devant eux, et ils le suivirent jusqu’auprès d’une maisonnette
sur le toit de laquelle il alla se poser.
En approchant encore, ils virent que la maisonnette avait des murs de pain d’épices et un toit de biscuit ; quant
aux fenêtres, elles étaient de sucre filé.
- Nous allons croquer dedans que c’en est une bénédiction ! Moi je mange un bout de toit, dit Jeannot, et toi,
Margot, tu peux manger de la fenêtre, c’est tout sucré.»
«Le lendemain matin, très tôt, elle [la sorcière] se leva avant le réveil des enfants, et quand elle les vit dormir si
gentiment, avec leurs bonnes joues rouges, elle se chuchota à elle même :
- Un fameux morceau que je vais avoir là !
Alors elle empoigna Jeannot de ses mains sèches et le porta dans une petite remise où elle l’enferma derrière
une porte grillée : il pouvait bien crier tant qu’il voulait, cela ne servait à rien. Ensuite elle revint secouer Margot
pour la réveiller, et elle lui cria :
- Debout, paresseuse, puise de l’eau et fais cuire quelquechose de bon pour ton frère qui est là-bas, dans la
remise, où il faut qu’il engraisse. Parce que dès qu’il sera assez dodu, je le mangerai.
Et Margot eut beau pleurer très amèrement, cela ne servit à rien et rien n’y fit : elle dut faire ce que la méchante
sorcière voulait.»
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POUR ALLER PLUS LOIN
- Le théâtre de tréteaux
- Jeannot et Margot à l’opéra et à l’écran
- Jeannot et Margot cuisinés
LE THÉÂTRE
DE TRÉTEAUX
(SOURCE : BERNARD CROQUETTE,
«TRÉTEAUX THÉÂTRE DE»,
ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS [EN LIGNE])
Au XVIIe siècle, à Paris notamment, aux carrefours et dans les foires,
saltimbanques et charlatans dressent leurs tréteaux : on y montre
des tours, on y arrache les dents, on y vend (et vante) des drogues.
Des farceurs débitent leurs boniments : ainsi Herpinot, aux Halles,
dont on a gardé un discours adressé « aux dames de Paris ».
Les plus célèbres de ces farceurs sont deux frères, Mondor et Tabarin,
qui, de 1618 à 1625, sont installés place Dauphine sur une modeste
estrade. Tabarin y déclame des « fantaisies » pleines de verve et
d'érudition, ou échange avec son comparse des répliques plaisantes.
D'autres acteurs se joignent à eux parfois, et ainsi s'esquisse une
vraie farce. Boileau n'aura que mépris pour ces représentations
populaires qui obtiennent un gros succès ; il y renverra le « faux
plaisant, à grossière équivoque » : Qu'il s'en aille, s'il veut, sur deux
tréteaux monté, / Amusant le Pont-Neuf de ses sornettes fades, / Aux
laquais assemblés jouer ses mascarades.
Et pourtant, au moins au début du siècle, elles ont d'étroits rapports
avec le théâtre « établi » : le trio de farceurs qui assure le triomphe
des comédiens du roi, Gros-Guillaume, Gaultier-Garguille et Turlupin,
s'inspire de Tabarin. Et de ce théâtre rudimentaire Molière saura se
souvenir.
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JEANNOT ET MARGOT
À L’OPÉRA
(SOURCE : CD HÄNSEL ET GRETEL, DIR. J. TATE, EMI,
1990, EXTRAITS DU TEXTE D’A. JACOBS)
HÄNSEL ET GRETEL (1893)
DE ENGELBERT HUMPERDINCK
Opéra en 3 actes / Livret de Adeleid Wette
Composé à Francfort-sur-le-Main en 18911, l'opéra fut créé le 23
décembre 1893 à Weimar sous la direction de Richard Strauss.
Durée 1h40 environ
Hänsel et Gretel est un opéra féerique aux mélodies rafraîchissantes et aux personnages colorés. Un conte pour
grands et petits qui allie la richesse d’un orchestre wagnérien à la simplicité de chansons folkoriques.
Hänsel et Gretel vit le jour sur un livret de la soeur du compositeur, Adelheid Wette, dont le souhait particulier
était, pour ses propres enfants, de voir créer une sorte de théâtre musical en chansons. Cette oeuvre, aujourd’hui
purement et simplement qualifiée d’opéra - entièrement chanté, à la seule exception de deux lignes de dialogue
parlé vers la fin - est en réalité intitulée dans la partition Märchenspiel, c’est-à-dire « Pièce féerique ».
Créé à Weimar le 23 décembre 1893, c’était le premier opéra du compositeur. A aucun autre moment de sa vie,
il ne remporta un tel succès.
Le livret d’Adeleid Wette s’éloigne quelque peu du conte tel qu’il fut à l’origine publié (1812-1815) dans la
collection des frères Grimm. Le côté particulièrement peu sentimental de l’original se trouve presque englouti
sous les prières, les visions d’anges et l’esprit moralisant de la version d’Adeleid Wette. L’une des différences
essentielles est que la Mère (ou plutôt la belle-mère) veut dans la version originale se débarrasser des enfants.
Ceci, évidemment, aurait été tout à fait intolérable pour la mentalité bourgeoise du théâtre allemand des années
1890. La Mère, terriblement éprouvée comme elle l’est par la pauvreté, n’en est pas moins cette Hausfrau
bienveillante et attentive que l’on s’étonne de voir assez irréfléchie pour laisser ses enfants aller dans la forêt.
Mais, d’un autre côté, le nécessaire élargissement de la trame des frères Grimm de la part du compositeur et de
sa librettiste n’est pas sans avantage. Les personnages principaux restent de bout en bout au coeur du sujet les enfants, les parents et la Sorcière. Deux nouveaux personnages, le Marchand de Sable et la Fée Rosée
apportent des solos peu développés mais fort efficaces. Remplaçant l’« oiseau blanc comme neige » qui guide
les enfants dans l’histoire originale, les deux notes du chant du coucou portèrent le compositeur au sommet de
son inspiration. En définitive, alors que l’histoire des frères Grimm s’achevait en faisant retrouver aux enfants le
chemin de la maison, tout en ramenant des bijoux enlevés à la maison de la Sorcière (assez pour bannir à jamais
la pauvreté), les parents de l’opéra retrouvent leurs enfants sur le théâtre de leurs exploits.
Bien que célèbre et populaire, cet opéra sur un plan musical n’a rien de transparent, et c’est encore moins une
oeuvre «légère ». Aussi mélodieuse et invitant à la danse soit la musique, les mélodies prises individuellement
n’en sont pas moins parfaitement incorporées à un tissu subtil et continu prolongeant ce qui a précédé.
L’orchestration est volontairement dense, parfois menaçante pour les voix.
PERSONNAGES
Festival de Glyndebourne, crédit : Bill Cooper
PETER, fabricant de balais / LE PÈRE (Baryton)
GERTRUD, sa femme /LA MÈRE (Mezzo-soprano)
HANSEL, leur fils (Mezzo-soprano)
GRETEL, leur fille (Soprano)
LA SORCIÈRE (Mezzo-soprano ou ténor)
LE MARCHAND DE SABLE (Soprano)
LA FÉE ROSÉE (Soprano)
DES ENFANTS (Sopranos et altos)
QUATORZE ANGES (Rôles muets)
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JEANNOT ET MARGOT
À L’ÉCRAN
Plusieurs réalisateurs ont adapté l’histoire de Jeannot et Margot à
l’écran. Parmi eux on retrouve Ray Harryhausen, grand pionnier des
effets spéciaux mais aussi Tim Burton !
Ray Harryhausen en pleine animation
Ray Harryhausen est un réalisateur de films et concepteur d’effets spéciaux. Spécialiste de l’animation image
par image (stop motion), il reste dans les mémoires pour quelques moments d'anthologie comme la bataille des
squelettes de Jason et les Argonautes, ou le vol du ptérodactyle d'Un million d'années avant J.-C.
A partir de 1945, il réalise plusieurs épisodes pour une série de contes de fées, Mother Goose Stories. Anecdote
amusante : il sera aidé dans la réalisation de ses créatures de sa mère pour les costumes et de son père pour la
fabrication des accessoires et des armatures. Hansel et Gretel sort en 1951.
En 1982, alors que Tim Burton travaille chez Disney, il réalise une version du conte de 45 minutes pour la
télévision. Elle sera diffusée le 31 octobre 1983 sur Disney Channel et plus jamais diffusé après. De fait, c’est
comme si ce film n’avait jamais existé. Pendant des années, il n’y a pas eu une seule image circulant sur Internet.
Il a fallu attendre l’exposition du Musée d’Art Moderne de New-York de 2009 pour que le film réapparaisse.
Il met en scène un casting d’acteurs américains d’origine japonaise et fait référence à la culture pop et aux films
japonais. Le design et le style rendent hommage aux films de monstres. Plusieurs types d’effets spéciaux sont
utilisés comme des projections de face, la perspective forcée ou encore l’animation image par image.
Illustration : Tim Burton
Illustration : Tim Burton
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JEANNOT ET MARGOT
CUISINÉS
Les irrésistibles recettes sont une interprétation de certains mets
délicieusement épouvantables qui se trouvent dans les récits de
Roald Dahl (James et la pêche géante, Charlie et la chocolaterie...).
Les illustrations sont de Quentin Blake.
(SOURCE : LES IRRÉSISTIBLES RECETTES DE
ROALD DAHL)
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BIBLIOGRAPHIE - DISCOGRAPHIE
SUR LES CONTES
- Jeannot et Margot, Grimm, illustré par Monique Felix, édition Grasset dans la collection Monsieur Chat, 1983
- Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim, éditions Robert Laffont, 1976
- Le conte, in TDC n°1045, décembre 2012
- Exposition virtuelle de la BNF [http://expositions.bnf.fr/contes/index.htm]
SUR L’OPÉRA
- CD, Hänsel und Gretel de Humperdinck, direction Jeffrey Tate, EMI, 1990
- L’avant-scène opéra, Hänsel et Gretel, n° 104
FANTAISIE
- Les irrésistibles recettes, Roald Dahl, folio bilingue, 2009
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CONTACTS
SOCIÉTÉ DES THÉÂTRES DU VAL D’YERRES
SERVICE DE L’ACTION CULTURELLE
BP 150 - 91330 Yerres
www.levaldyerres.fr
MARJORIE PIQUETTE [responsable] - 01 69 53 62 16
[email protected]
LAURA HOLODYSZYN [assistante] - 01 69 48 23 24
[email protected]
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SUR LE BLOG :
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