
A l’arrière de la maison, avec les sœurs préparant un repas de
fête pour le bicentenaire de la naissance de la fondatrice de leur
ordre, Maria Gay
Joseph de Gerona à Nkolondom, j’ai pu avoir un avant-goût de la conduite camerounaise qui combine réflexe,
rapidité et précision sur un sol parfois très accidenté (surtout en arrivant au quartier). On peut ainsi très vite se
retrouver à trois voitures de front sur une route à deux voies, sans compter les voitures à contre sens (lorsque ça
bouchonne dans l’autre sens). Le code de la route me sembla d’autant plus exotique, pour la française que je suis,
qu’il n’y avait pas de ceinture de sécurité à l’arrière du véhicule. En effet, ici, rares sont les camerounais qui
l’utilisent. Malgré l’heure tardive (il fait nuit dès 18 h), il y avait encore quelques motos qui circulaient (deuxième
véhicule de prédilection à la capitale, un des plus dangereux aussi). C’est en voyant un camerounais, éclairé par
nos phares, nous dépasser sur une moto, son boubou bleu ciel gonflé par le vent, que je me suis convaincue de la
réalité de ce qui m’entourait ; après des mois d’interrogations puis de préparation, j’y étais enfin : ma mission au
Cameroun commençait.
Le Cameroun est un pays chaleureux tant dans son climat que dans les contacts entre ses habitants. Ce
fut donc tout naturellement que la communauté des sœurs de St Joseph de Nkolondom nous attendait au complet,
autour d’une table remplie de victuailles. Ici, me dit-on, un bon repas remplace tous les discours. Le temps de
déposer nos affaires et nous nous fîmes
donc un devoir de faire honneur au repas.
Nous fîmes alors connaissance de sœur
Basilia, supérieure de la communauté des
professes. D’origine espagnole, Sœur
Basilia a participé à l’implantation de la
communauté des sœurs de st Joseph de
Gerona en Afrique dans les années 80 ; tout
d’abord au Rwanda puis, après la guerre
civile, au Congo, pour arriver ensuite au
Cameroun. Forte de son expérience de 30
ans de mission en Afrique, elle dirige
actuellement la communauté de
Nkolondom. Sœur Rosario, qui a
accompagné sœur Basilia en Afrique, est,
quant à elle, responsable du noviciat qui se
trouve à Obili (un quartier plus au centre de
Yaounde).
Beaucoup des professes et jeunes professes résidant à Nkolondom sont rwandaises à l’exception de
sœur Françoise, originaire du Congo. En effet, le Cameroun étant, depuis longtemps, un des pays les plus stables
de la région, la communauté des sœurs de St Joseph y a installé son noviciat. Les postulantes des pays
environnants sont envoyées pour y faire leurs études. Les pré-postulantes (l’étape dure 1 an), postulantes et
novices, au nombre de 21, résident donc au noviciat à Obili. Tandis que la plupart des jeunes professes (ayant fait
leurs vœux temporaires) et professes (ayant fait leurs vœux définitifs) habitent Nkolondom, formant une plus petite
communauté de 9 personnes.