Le Premier Consul franchissant les Alpes
au col du Grand-Saint-Bernard
Par Jacques-Louis David
I. La jeunesse de Bonaparte
Napoléon Bonaparte naît à Ajaccio en Corse, le 15 août 1769. Issu d’une famille de petite
noblesse, il est le deuxième enfant de Carlo Maria Buonaparte et de Maria Letizia Ramolino.
En 1777, Charles obtient pour son fils Napoléon une bourse à l’École royale militaire. Il
montre déjà une propension à l’art du commandement, en organisant des jeux militaires dont
il prend la tête. En 1784, le père de Bonaparte meurt et sa femme éprouve des difficultés pour
financer les études de ses enfants. Afin de trouver un rapide revenu pour sa famille et pour
perfectionner sa formation, Napoléon Bonaparte passe l’examen d’entrée de l’École militaire
de Paris, il est alors affecté comme lieutenant en second à Valence en 1787.
II. Bonaparte et la Révolution
Lorsque la Révolution éclata en 1789 le lieutenant Bonaparte est en garnison en province.
Il est spectateur de l’invasion des Tuileries par le peuple le 20 juin 1792, et aurait manifesté
alors son mépris pour l'impuissance de Louis XVI. Ce dernier signe quelques jours plus tard
son brevet de capitaine. Napoléon se fait élire à la tête de la Garde nationale en 1792.
Bonaparte soutient la Révolution. Le plan qu’il soumet au général Dugommier permet la
reprise de la ville aux troupes royalistes et britanniques. En décembre 1793, Bonaparte est
chargé de commander l’artillerie qui va attaquer la ville. Il manœuvre avec une telle adresse
qu’on lui propose de prendre le commandement d’une brigade contre les insurgés de l’Ouest.
Il refuse et se rend à Paris. À partir de 1793, Napoléon Bonaparte commence son irrésistible
ascension. De Toulon, où il fait ses premières armes, à l’Italie, où il galvanise ses soldats et
remporte de brillantes victoires, il est désormais en marche pour une destinée hors du
commun.
Ses amitiés avec les Jacobins (relation avec Robespierre) lui valent d’être brièvement
arrêté après la chute de celui-ci le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794). Libéré, il refuse d'être
affecté en Vendée et végète un temps sans commandement effectif, puis Barras lui offre de
combattre l’insurrection royaliste de Vendémiaire contre la Convention en 1795. L’opération
est un succès. Quelques jours plus tard, Bonaparte est nommé commandant de l’armée de
l’intérieur, une promotion d’une rapidité étonnante.
III. Les Campagnes
a. La campagne d’Italie
Nommé le 2 mars 1796 commandant en chef de l’armée d’Italie de 40 000 hommes
mal nourris et mal vêtus, il entraîne ses hommes et bat à plusieurs reprises l’armée
autrichienne plus nombreuse et mieux équipée. Il bat également l’armée sarde.
Antoine-Jean Gros
. En 18 jours d’une
activité prodigieuse,
Bonaparte a battu deux
armées, remporté de
nombreuses victoires, qui
vont assurer sa popularité
en France.
À son retour d’Italie, en
décembre 1797,
Bonaparte, tout auréolé de
ses victoires, est accueilli
comme un héros par le
Directoire qui organise
une cérémonie officielle
pour célébrer la paix.
En Italie, le général Bonaparte prend conscience de ses forces et de la situation
qui est la sienne. Il règne sur les champs de bataille et a la faveur du public. En 1797,
Bonaparte organise une manœuvre politique qui permet d’écarter plusieurs royalistes
du pouvoir à Paris et de préserver la république jacobine.
b. La campagne d’Egypte
Bonaparte persuade alors le Directoire de porter la guerre en Égypte, où il pourra
couper la route des Indes à la Grande-Bretagne. Inquiet de sa popularité, le Directoire le
charge de mener l'expédition en Égypte, avec aussi l'idée de s'en débarrasser. Admirateur du
Siècle des Lumières, Bonaparte décide d’emmener des scientifiques, et fonde l’Institut
d’Égypte.
Le 19 mai 1798, Bonaparte quitte Toulon avec le gros de la flotte française et parvient
à échapper à la poursuite de la flotte britannique de Nelson. Bonaparte laisse 3 000 hommes à
Alexandrie et commence à remonter le Nil.
Le premier véritable combat de la campagne d'Égypte a lieu à Chebreïs le 13 juillet
1798 où les cavaliers mamelouks sont défaits, grâce à l’artillerie de l’armée d’Orient.
Le 24 juillet 1798, Bonaparte et son armée entrent triomphalement au Caire.
Mais les 1
er
et 2 août 1798, la flotte française est presque entièrement détruite par les
navires de Nelson. Désormais, les Britanniques sont maîtres de la Méditerranée et Bonaparte
est prisonnier de sa conquête. Suite à cette défaite, les Turcs, le 9 septembre 1798, déclarent la
guerre à la France. Il faut rappeler qu’à cette époque l'Égypte fait partie de l'empire ottoman,
comme la majorité du Moyen-Orient.
. Le Premier Consul
franchissant les Alpes au
col du Grand-Saint-
Bernard par Jacques-
Louis David
En février 1799, Bonaparte se déplace en Syrie pour affronter les troupes ottomanes
que le Sultan a envoyé pour attaquer les Français en Égypte. Le 10 février 1799, Bonaparte
quitte le Caire avec son armée et bat les Turcs aux combats d’El-Arich et de Gaza. Le 7 mars
1799, la ville de Jaffa est prise et pillée par les Français. C’est à ce moment-là que la peste
apparaît dans les rangs des Français. Le 19 mars 1799, Bonaparte met le siège devant Saint-
Jean d’Acre. Bonaparte écrase l’armée turque de secours envoyée par le Sultan pour libérer le
siège de Saint-Jean d’Acre à la Bataille du Mont-Thabor. Bien que victorieuse à cette bataille,
le 16 avril 1799, l’expédition en Syrie sera décimée par la peste puis arrêtée à Acre.
Bonaparte décide d’abandonner le siège et retourne en Égypte.
La situation du Directoire lui paraissant favorable à un coup de force, Bonaparte, qui
n’a plus qu’une armée de terre affaiblie, ayant perdu sa marine, abandonne le commandement
de l’armée d’Égypte à Kléber.
IV. Du consulat à l’Empire
Arrivé dans la capitale, le général renverse le directoire. Le 20 Brumaire les trois
Consuls sont désignés : Bonaparte, Sieyès et Ducos. C’est le début du Consulat. Bonaparte est
le premier consul, puis Cambacérès et Lebrun, comme 2
e
et 3
e
consuls de la République.
Sieyès, quant à lui, sera relégué au poste de président du Sénat.
Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867)
La Constitution de l’an VIII entre en vigueur le 25 décembre 1799. Le consul corrige
lui-même les résultats s’ils ne sont pas satisfaisants. Le Consulat est une forme de despotisme
éclairé.
En 1800, Bonaparte attaqua et vainquit l’Autriche une nouvelle fois. Battus à Marengo
par Napoléon et à Hohenlinden par Moreau, les Autrichiens durent signer le traité de
Lunéville le 9 février 1801, ce qui amena les Britanniques à signer la paix d’Amiens le 25
mars 1802 (4 germinal an X, contresignée deux jours plus tard). Si son pouvoir était fragile au
lendemain de Brumaire, la victoire de Marengo et ses suites consolidèrent fortement la
situation de Bonaparte.
En 1802, Bonaparte rétablit l’esclavage dans les colonies. Ce rétablissement devait
faire repartir une économie défaillante dans les colonies des Antilles. Il fallut attendre 1848
pour que l’abolition définitive de l’esclavage soit promulguée.
A travers toute son action politique, Napoléon développe une pratique de plus en plus
personnelle du pouvoir. En 1802,il s’affranchit un peu plus de l’illusion de collégialité du
Consulat en organisant un plébiscite par lequel il devient consul à vie. Puis en 1804, franchit
le pas et s’empare du pouvoir : le 18 mai, un sénatus-consulte proclame Napoléon « Empereur
des Français ».
V. L’empire Victorieux
Le sacre est comme un signal pour les autres Pays Européens. Napoléon devient trop
puissant. Désormais, les coalitions se succèdent pour briser cet élan. Une nouvelle alliance se
dresse face à Napoléon en 1805. La flotte française est battue par les Anglais à Trafalgar en
Octobre. Mais la Grande armée bat les Russes et les Autrichiens à Austerlitz, en Décembre.
Les Prusses rejoignent alors la coalition, mais Napoléon bat à nouveaux les Russes à
Léna en 1806 puis à Friedland en1807. Les Anglais conservent la maîtrise des mers et en
1809, l’Autriche se joint à l’Angleterre. Mais en juillet la Grande Armée les défait à Wagram.
Le sacre impérial,
événement unique dans
l’Histoire de France
représenté sur le tableau
de Jacques-Louis David.
Napoléon à la bataille
d'Austerlitz François
Gérard
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