Des liens étroits entre coopération au développement et action pour

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Commission européenne - Fiche d'information
Des liens étroits entre coopération au développement et action pour le climat
Bruxelles, le 17 novembre 2016
Des liens étroits entre coopération au développement et action pour le climat
En quoi le développement est-il lié au changement climatique?
Les conséquences du changement climatique sont visibles partout dans le monde, touchant tous les
secteurs, toutes les catégories de population et tous les pays. Le changement climatique, en faisant
naître de nouveaux défis, non seulement ajoute à la complexité de notre action en matière de
développement, mais compromet aussi les résultats de nos efforts passés, risquant d'inverser la
tendance là où la pauvreté reculait et de fragiliser davantage certaines communautés. Les pays en
développement sont tout particulièrement exposés aux risques liés au changement climatique et sont
moins à même de faire face à ses effets, étant donné que leur économie tend à dépendre davantage
de ressources naturelles et de secteurs sensibles au climat, tels que l'agriculture, la sylviculture et la
pêche.
Il est dès lors essentiel de tenir dûment compte du défi climatique dans les plans et stratégies de
développement durable.
Qu'est-ce que l'action de l'UE en matière de développement a apporté à l'action pour le
climat?
Le changement climatique et le développement sont indissociables: d'une part, les mesures visant à
lutter contre le changement climatique peuvent avoir des conséquences majeures sur le
développement et, d'autre part, la réalisation des objectifs mondiaux de lutte contre le changement
climatique dépendra des décisions en matière de développement.
Il convient de considérer l'accord de 2015 sur le changement climatique dans le contexte plus large de
la promotion d'un développement durable et résilient face au changement climatique dans tous les
pays. Cette approche appelle une cohérence entre les politiques de lutte contre le changement
climatique et les politiques de développement, notamment entre l'accord sur le climat et l'Agenda 2030
et les objectifs de développement durable (ODD), le programme d'action d'Addis-Abeba (AAAA) et le
cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.
L'Union européenne (UE) place le changement climatique au cœur de ses relations extérieures, y
compris en ce qui concerne la coopération au développement, et soutient activement les négociations
multilatérales au titre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
(CCNUCC). S'étant engagée de longue date dans les efforts internationaux visant à lutter contre le
changement climatique, l'Union a montré l'exemple en mettant en place des politiques ambitieuses sur
le plan intérieur. Au niveau européen, elle s'est fixé des objectifs pour réduire progressivement ses
émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Les principaux objectifs en matière de climat et
d'énergie sont fixés dans le paquet sur le climat et l'énergie à l'horizon 2020 et dans le cadre pour le
climat et l'énergie à l'horizon 2030.
Dans tous les aspects de sa coopération avec les pays partenaires en développement, l'Union prend en
compte les considérations relatives à l'environnement et au changement climatique. La Commission
soutient ses partenaires en développement dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques en
matière de développement rural durable, de sécurité alimentaire et de nutrition, d'action pour le
climat, de protection des ressources naturelles et de l'environnement, de transition vers une économie
à faible intensité de carbone (y compris les sources d'énergie renouvelables) et de réduction des
risques de catastrophe. À travers une série d'instruments d'aide extérieure de l'UE, l'Union soutient
principalement ceux que l'on appelle les «pays les moins avancés» (PMA) et les «petits États insulaires
en développement» (PEID) dans la constitution de moyens de subsistance, de communautés et de
sociétés résilients face au changement climatique.
Quels projets l'UE met-elle en œuvre dans les pays partenaires pour soutenir l'action pour le
climat?
L'Union et ses États membres sont les principaux contributeurs au financement de la lutte contre le
changement climatique dans les pays en développement: ils ont ainsi débloqué à cet effet
17,6 milliards d'euros en 2015. Sur ce montant, la Commission européenne a financé 1,5 milliard
d'euros. En 2007, l'Union européenne avait lancé une initiative majeure pour renforcer le dialogue et la
coopération avec les pays en développement, dénommée l'«Alliance mondiale contre le changement
climatique (AMCC)». Elle vise tout particulièrement les pays les moins avancés (PMA) et les petits États
insulaires en développement (PEID). Après avoir été couronnée de succès dans quatre pays pilotes, la
nouvelle phase dénommée «AMCC+» soutient à présent 51 programmes dans le monde entier et est
mise en œuvre dans 38 pays, 8 régions et sous-régions et au niveau mondial. Conformément à l'actuel
cadre financier pluriannuel de l'UE (CFP 2014-2020), cette initiative phare de l'Union en faveur de la
résilience au changement climatique est désormais dotée d'un budget de quelque 350 millions d'euros
et compte parmi les initiatives les plus importantes dans le monde en matière de lutte contre le
changement climatique. En favorisant un dialogue et une coopération efficaces en la matière, l'AMCC
contribue à faire en sorte que les pays en développement qui sont les plus vulnérables au changement
climatique accroissent leur capacité d'adaptation aux effets de ce phénomène, son objectif ultime étant
de soutenir la réduction de la pauvreté et le développement durable.
Quels sont les exemples d'actions de l'UE pour le climat et quels effets positifs ont été
obtenus jusqu'ici?
L'Union européenne a pu obtenir de bons résultats en ce qui concerne l'aide au développement ayant
trait à l'action pour le climat, en particulier dans le cadre de l'AMCC. Plusieurs exemples peuvent être
cités:
Le Fonds pour la résilience du Bangladesh au changement climatique (BCCRF) (durée: 01/2011 à
11/2017)
L'Union apporte son aide au Bangladesh dans le cadre de l'AMCC+, d'une part, pour soutenir les
institutions nationales dans la mise en œuvre de la stratégie et du plan d'action contre le changement
climatique et, d'autre part, pour financer des mesures d'adaptation au changement climatique,
d'atténuation de ses effets et de réduction des risques de catastrophe. Parmi ces mesures figurent la
fourniture de plus de 60 nouveaux abris anticycloniques polyvalents et la mise en place d'une
sylviculture communautaire pour stopper la dégradation forestière et gérer 10 zones boisées d'une
manière plus durable. Ces actions soutiennent des objectifs de développement humain ainsi que le
renforcement de la résilience des communautés concernées au changement climatique. Au total,
l'AMCC a apporté 4,25 millions d'euros de financement à ce projet.
Renforcement des capacités et connaissances nationales relatives aux actions de lutte contre le
changement climatique en Éthiopie (durée: 01/2012 à 12/2016)
Lancée en 2012, l'AMCC Éthiopie teste une agriculture climato-intelligente dans 34 districts, aidant
ainsi les agriculteurs à s'adapter au changement climatique et à en atténuer les effets. Dans la plus
grande partie du pays, l'agriculture est essentielle à la vie, quatre Éthiopiens sur cinq travaillant dans
ce secteur, mais la pression démographique et le changement climatique exercent une pression
considérable sur l'environnement, affectant les moyens de subsistance et exacerbant encore les
conditions météorologiques. Dans le cadre de ce projet de 10 millions d'euros, 46 groupes partenaires
d'utilisateurs des forêts ont été organisés pour gérer 3 552 hectares de terres auparavant dégradées,
quelque 47 sites de pépinière ont été créés dans l'ensemble des régions concernées pour produire des
plants aux fins de la protection et de la conservation des ressources naturelles dans les bassins
hydrologiques ciblés, et 22,15 millions de plants d'arbres ou arbustes ont été produits et plantés.
Programme d'aide de l'AMCC en faveur de la Tanzanie (durée: 01/2010 à 12/2013)
En Tanzanie, l'AMCC a soutenu la mise en place de trois éco-villages dans trois types d'écosystèmes
(zones côtières et îles, terres arides et régions montagneuses) considérés comme particulièrement
vulnérables au changement climatique. Le projet sur l'île de Pemba, mis en œuvre par l'ONG locale
Community Forests Pemba (CFP), était à l'origine un laborieux programme de replantation «une graine
à la fois» sur l'îlot de Kokota, qui s'est transformé en un programme d'actions plus vaste, englobant
des films éducatifs, la construction d'infrastructures et le partage des connaissances entre les
communautés disséminées à travers tout l'archipel de Zanzibar dans l'océan Indien. Au total, l'AMCC a
apporté 2,2 millions d'euros de financement à ce projet.
Programme d'aide de l'AMCC en faveur du Timor-Oriental (durée: 12/2013 à 12/2018)
Ce projet de 4 millions d'euros vise à améliorer la capacité des populations vivant dans certains sousdistricts vulnérables aux risques liés au changement climatique à faire face aux effets de ce dernier par
la gestion durable de leurs ressources naturelles et l'amélioration de leurs moyens de subsistance, en
recourant à des mécanismes de développement local et en tenant compte de l'inclusion sociale et de la
gestion des conflits. Plusieurs avancées sont déjà visibles: la méthode de réalisation des évaluations de
la vulnérabilité au Timor-Oriental a été élaborée et est à présent appliquée dans une région cible. En
outre, les bonnes pratiques en matière d'adaptation au changement climatique au Timor-Oriental sont
actuellement évaluées et consignées. Enfin, on observe également un niveau élevé de participation des
femmes dans toutes les activités du projet.
Quelles perspectives d'avenir pour la coopération au développement en lien avec l'action
pour le climat?
L'Union a été à la pointe des efforts déployés par la communauté internationale pour parvenir à un
accord mondial sur le climat à Paris et elle adopte à présent des mesures pour honorer l'engagement
qu'elle a pris de réduire ses émissions d'au moins 40 % d'ici à 2030. L'accord de Paris de 2015
constitue une étape majeure pour l'action mondiale en faveur du climat et représente une opportunité
de transformation économique, de création d'emplois et de croissance. Avec l'Agenda 2030, les
objectifs de développement durable (ODD) et le cadre de Sendai pour la réduction des risques de
catastrophe, il façonnera l'action de l'Union dans les pays en développement. Développement et action
pour le climat se renforçant mutuellement, la prise en compte du changement climatique et des
questions environnementales dans la coopération au développement de l'Union constitue une option
gagnant-gagnant.
La nature pluridimensionnelle des ODD nécessite de trouver un équilibre entre progrès socioéconomiques et préservation des ressources et écosystèmes de la planète. Le nouveau plan
d'investissement extérieur de l'UE en faveur des pays en développement devrait permettre d'obtenir un
soutien politique à haut niveau pour mobiliser des investissements privés dans l'énergie durable, la
lutte contre le changement climatique et l'économie verte, conformément à l'accord de Paris et à
l'Agenda 2030.
L'engagement du secteur privé dans les processus de développement occupe une place centrale dans
le programme de l'Union européenne pour le développement, ce qui illustre l'énorme potentiel de ce
secteur en tant que moteur d'une croissance économique durable et inclusive, de la création d'emplois
et de la réduction de la pauvreté. Cette approche s'inscrit dans le droit fil du programme d'action
d'Addis-Abeba (PAAA), qui promeut le recours à des mécanismes et des partenariats avec le secteur
privé innovants pour favoriser une plus grande participation financière privée internationale au
développement, à l'appui de l'Agenda 2030 et des objectifs de développement durable pour l'après2015. Elle est également essentielle pour atteindre l'objectif de financement de 100 milliards de dollars
en faveur de la lutte contre le changement climatique.
L'Union continue de déployer des efforts importants afin d'accroître son financement en faveur de
l'action pour le climat et d'atteindre l'objectif de consacrer au moins 20 % de son budget à des actions
de lutte contre le changement climatique. Cela représenterait 14 milliards d'euros entre 2014 et 2020
pour le budget de la coopération au développement. Il s'agit d'une contribution importante à l'objectif
mondial que se sont fixé les pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020
en faveur de l'action pour le climat dans les pays en développement (prolongé jusqu'en 2025 par
l'accord de Paris).
L'Union est déterminée à maintenir cette dynamique et à assurer la mise en œuvre de l'accord de
Paris. Le concours de l'Union dans les années à venir aura pour objectif d'apporter une aide financière
et technique aux pays partenaires afin de concrétiser leurs contributions respectives, déterminées au
niveau national.
Pour en savoir plus:
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-3533_fr.htm
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-3589_fr.htm
http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-16-3590_fr.htm
MEMO/16/3708
Personnes de contact pour la presse:
Carlos MARTIN RUIZ DE GORDEJUELA (+32 2 296 53 22)
Christina WUNDER (+32 2 299 22 56)
Renseignements au public: Europe Direct par téléphone au 00 800 67 89 10 11 ou par courriel
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