Document 1 : Les principales sous-catégories de la parapsychologie, qui sont des domaines
parapsychologiques distincts mais non isolés.
- La télépathie (transmission de pensée à distance)
- La médiumnité (transmission de pensée entre vivants et défunts, ou esprits surhumains)
-La clairvoyance (perception d’objets ou d’événements non directement visibles dans
l’espace)
-La précognition ou la rétrocognition (perception d’objets ou d’événements dans le futur
ou le passé)
- Les psychocognitions
- La psychokinésie (action de la pensée sur la matière, sans contact physique)
- Le voyage astral
- Rêves prémonitoires (précognition onirique)
- Radiesthésie
- etc.
Document 2 : Pour bien comprendre la dimension illusoire et pseudo-scientifique de la parapsychologie,
revenons sur ce qui caractérise l’attitude rationnelle de la zététique et de toute science digne de ce nom
aujourd’hui.
Le premier [précepte de la méthode] était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie,
que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire d'éviter soigneusement la
précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que
ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse
aucune occasion de le mettre en doute. Le second, de diviser chacune des difficultés que
j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux
résoudre. Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les
objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par
degrés, jusqu'à la connaissance des plus composés ; et [en] supposant même de l'ordre
entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. Et le dernier de
faire partout des dénombrements si entiers; et des revues si générales, que je fusse
assuré de ne rien omettre. René Descartes (1596-1650)
Les quatre préceptes de la méthode, 1637
Document 3 : Si le terme “parapsychologie” que nous utilisons en français est récent, par contre les
croyances de type “parapsychologiques” sont immémoriales. Prenons un exemple à la fin du 17ème siècle
avec l’œuvre de Fontenelle. Dans un souci de rationalité, Fontenelle ridiculise dans son Histoire des oracles
la croyance aveugle au merveilleux. Face aux prétendus miracles ou prodiges, il se fait le défenseur de
l'esprit critique, il prône la nécessité de l'examen et le respect des faits.
Assurons-nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette
méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement à la cause, et
passent par-dessus la vérité du fait ; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la
cause de ce qui n'est point. Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à
quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici.
En 1593, le bruit courut que, les dents étant tombées à un enfant de Silésie âgé de sept
ans, il lui en était venu une d'or à la place d'une de ses grosses dents. Horstius,
professeur en médecine dans l'université de Helmstad, écrivit en 1595 l'histoire de cette
dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie miraculeuse, et qu'elle avait
été envoyée de Dieu à cet enfant pour consoler les chrétiens affligés par les Turcs !
Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux chrétiens ni aux Turcs !
En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas d'historiens, Rullendus en
écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre savant, écrit contre le
sentiment [opinion] que Rullandus avait de la dent d'or, et Rullandus fait aussitôt une
belle et docte réplique. Un autre grand homme, nommé Libavius, ramasse tout ce qui
avait été dit de la dent, et y ajoute son sentiment particulier. Il ne manquait autre chose à
tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eut
examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent, avec beaucoup
d'adresse : mais on commença par faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre.
Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-173 : “La Parapsychologie, une pseudo-science“ - 29/08/2001 - page 5