Planche présentée à la loge Travail et Tolérance de Mantes la Jolie
3 / 8
Victor Hugo est élu à l’Académie Française en 1841 et Pair de France en 1845.
En 1843 sa vie personnelle est bouleversée par une tragédie lorsque en Septembre
sa fille Léopoldine et son mari se noient dans la Seine, en Normandie, à Villequier.
Après ce drame, Victor Hugo semble alors chercher dans l’engagement politique un
apaisement à sa douleur.
Né de parents athées, Victor Hugo se rapproche du catholicisme après son mariage.
Il est profondément croyant, parfois même mystique.
Sensible aux mystères du monde, Victor Hugo, comme Voltaire est plutôt déiste, il
essaye d’accorder sa vision spirituelle de l’univers à une conception rationaliste et
optimiste de l’histoire de l’humanité. Après les évènements de 1848, devant
l’indifférence des catholiques face à la misère des ouvriers, il n’accorde plus de crédit
aux religions. Au fil des ans, il devient foncièrement anticlérical et dénonce avec
force l’obscurantisme. Il est également un défenseur de la libre pensée dont il est
l’un des premiers à utiliser l’expression.
2) Victor Hugo, homme politique engagé
Pendant sa jeunesse, Victor Hugo avait été monarchiste. En 1848 il est député du
parti de l’Ordre. Le journal qu’il avait fondé à cette époque « l’Evènement » salua
d’abord avec enthousiasme l’avènement de Louis-Bonaparte. Après la dissolution de
l’assemblée nationale, il est élu en 1849 à l’Assemblée législative et prononce
son discours sur la misère. Mais le coup d’état du 2 Décembre 1851 auquel il essaye
en vain de s’opposer lui fait brusquement prendre conscience que ses alliés en
politique ne partagent pas ses ambitions morales et politiques. Emu par les
souffrances du peuple, il est alors républicain, libéral et progressiste ce qui le
précipita sur les routes de l’exil « Je resterai proscrit, voulant rester debout » déclare-
t-il. Son opposition à Napoléon III se durcit s’exprime dans un pamphlet « parce nous
avons eu Napoléon-le-Grand, il faut que nous ayons Napoléon-le-Petit ». Il quitte
précipitamment le pays pour ne pas être arrêté et se rend à Bruxelles « quand la
liberté rentrera, je rentrerai » dit-il alors. La Belgique craint que ses relations avec la
France deviennent tendues au travers de ses discours politiques, Victor Hugo doit
partir et en 1852, s’installe à Jersey. Le souvenir douloureux de sa fille, ainsi que sa
curiosité le poussent à tenter des expériences de spiritisme consignées dans Les
tables tournantes de Jersey.
En 1865, à l’occasion de la visite de la reine Victoria à Paris, un article très satirique
est publié par des français en exil dans un journal londonien. Trois d’entre eux sont
expulsés ainsi que Hugo, solidaire, qui arrive à Guernesey. Il achète sa maison de
Hauteville et là il continue pendant ses années d’exil de vilipender Napoléon III tout
en se consacrant à la littérature. Pendant ce séjour, il écrit, achève, publie un grand
nombre de ses œuvres dont Les Contemplations (1856 autour de la mort de sa
fille), La légende des siècles (1859), Les Chansons des rues et des bois (1865), Les
Travailleurs de la mer (1866) en hommage au peuple de Guernesey, L’Homme qui rit
(1869), Quatre-Vingt-Treize (1874). Mais surtout Les Misérables (1862) qui demeure
aujourd’hui 150 ans après, une œuvre littéraire très populaire.
Bien qu’officiellement autorisé à rentrer en France en 1859. Hugo choisit, par
provocation, de demeurer dans l’île. Il retourne en France en Septembre 1870 après