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écologique et, tout dernièrement, il a produit, au grand dam de certains3, une encyclique ( la
première du genre pour la papauté ) – sur l’urgence d’une changement de cap de l’économie
en liaison avec la crise écologique (Encyclique Laudato si’ ou « Dieu soit loué ! »)4
C’est surtout la première encyclique exclusivement consacrée par un pape à la crise
écologique et à la préservation de l’environnement et de la biodiversité. « Elle s’ajoute au
magistère », c’est-à-dire à l’enseignement de l’Eglise, précise François. Long de 191 pages,
composé de six chapitres, l’avant-projet tire son titre du Cantique des créatures, rédigé au
début du XIIIe siècle dans un dialecte italien par Saint-François d’Assise. Dans ce cantique, le
saint rend grâce pour « toutes les créatures ».
Laudato si dresse un bilan scientifiquement détaillé de la situation écologique actuelle, de la
pollution atmosphérique à la santé des océans ou des forêts tropicales en passant par la
biodiversité. « Le climat est un bien commun », y affirme le pape, et celui-ci est en train de
changer : « Il existe un consensus scientifique très substantiel qui indique que nous sommes
en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique. »
« La majeure partie de ce réchauffement global des dernières décennies, ajoute-t-il, est due à
la grande concentration de gaz à effet de serre émis surtout à cause de l’activité humaine. »
Cette affirmation heurtera ceux qui, notamment aux États-Unis , contestent que le changement
climatique ait d’abord une origine anthropique.
L’encyclique met l’accent sur le fait que les atteintes à l’environnement portent préjudice
d’abord aux plus pauvres, pays comme individus. Aussi développe-t-il l’idée qu’« une vraie
approche écologique devient toujours une approche sociale », qui prend en compte « les
droits fondamentaux des plus désavantagés ».
Il a des paroles sévères sur « la consommation compulsive » des pays riches, leur « culture du
déchet » et leur propension à ne pas voir les conséquences environnementales de leurs choix.
« Le réchauffement causé par l’énorme consommation de quelques pays riches a des
répercussions sur les endroits les plus pauvres de la Terre, spécialement en Afrique », écrit-il.
3 Ainsi Marc Guyot et Radu Vranceanu s’en prennent au Pape François qu’ils considèrent comme un nul en
économie pour avoir osé affirmer que l’économie libérale ne profitait pas aux plus pauvres. Pour ces
«spécialistes« de l’économie de marché tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ces deux
enseignants d’économie, dans une importante publication « La Tribune.fr » du 02-04-2014, ont fait paraître
un article de glorification du libéralisme le plus absolu, celui qui proclamait, il y
a trois siècles Bernard de Mandeville et sa « fable des abeilles » (La fable des abeilles
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fable_des_abeilles).
4 Voir l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Laudato_si’