Vivre les béatitudes - Eglise Evangélique Libre d\`Orléans

publicité
Notes de prédication sur les béatitudes.
Ps : Il ne s’agit pas d’un texte en bonne et due forme mais d’un
résumé des prédications données sur le sujet en été 2014
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.
6 Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des
cieux leur appartient.
« Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux »
Les béatitudes : … un mot qui peut paraître un peu désuet les de la source du vrai
bonheur.
1
Les béatitudes parlent de bonheur ; elles commencent toutes par ce mot
« heureux ».
A la lecture deux choses sont à souligner :
-
Une aptitude au bonheur par l’intérieur de nous-mêmes et non par les
évènements extérieurs
Un bonheur solidaire d’une espérance (l’un ne peut aller sans l’autre)
Faisons un tour d’horizon sur le bonheur aujourd’hui : comment fonctionne notre quête du
bonheur aujourd’hui ?
A sa manière, Jules Renard écrit : « Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus
grande pièce serait la salle d'attente ».
Qui n’aspire pas au bonheur…et si possible durable…et pourtant que nous est-il proposé ?
Parler de bonheur durable est tout le problème car nous sommes bien conscients
que le bonheur a un caractère éphémère. Le bonheur n’a vraiment de sens que s’il
est en rapport avec une espérance, ne faut-il pas concevoir un bonheur qui soit assez
puissant pour passer les épreuves ? Si nous interrogeons notre population
contemporaine, la plus grande majorité dira se trouver entre bonheur et malheur, et
ce d’une manière un peu neutre, et, surtout selon les circonstances. Par exemple : Si
on a gagné le match ou non ! Si l’argent est rentré comme prévu, si les enfants ont
réussi à l’école ; bref, il est évoqué plein de lieux de la vie quotidienne qui ponctuent
notre vécu de bonheur.
En règle générale notre bonheur dépend de l’extérieur, de la réussite de projets ou
autres circonstances. Très peu parle de bonheur dépendant de notre personne, de
notre intériorité, de notre spiritualité ou de notre morale.
Quelques penseurs qui influencent notre compréhension du bonheur :
Faisons le lien : bonheur-espérance. Parler de ce lien bonheur-espérance fera dire a
bon nombre de personnes que c’est l’espérance que demandent les craintifs.
Dans le bouddhisme, on proposera un bonheur par des méthodes d’initiation qui
consistent à regarder en nous ; on parlera de nombrilisme !
Chez les philosophes grecs, le bonheur est directement lié à la vertu ; il faut agir bien.
Dans la philosophie moderne : il faut agir et cadrer avec une morale personnelle et
universelle. Agir bien pour le bien de tous.
Du côté de la pensée matérialiste, celle la plus proche de notre culture actuelle, il
s’agira de thésauriser, d’être en tout point non seulement à l’abri du besoin mais
suffisamment riche pour s’offrir ce qu’on désire à l’instant même où on le désire. Un
bonheur sans jamais attendre et souvent : jamais donner sauf s’il y a un rapport sur
investissement. Ne rien perdre, toujours gagner !
2
André Comte-sponville philosophe moderne humaniste dira : aimer plutôt
qu’espérer. (Il propose un horizon bien proche)
Pour Michel Onfray : le bonheur est à faire dans la vie à l’instant présent. Pour lui,
toute espérance future est une fuite… (Remarquons qu’il n’y a pour cet auteur que
l’homme et son monde. L’action de Dieu qui transforme une vie pour lui donner un
sens nouveau est totalement absente voire volontairement exclue.
Ces références montrent que le monde ne peut ouvrir sur une autre réalité que luimême. Sans s’en rendre compte ces penseurs confirment pourtant l’Ecriture. En
effet, en ramenant le bonheur uniquement à une expérience du moment ; il y a une
forme de démission. C’est l’aveu poignant que le monde ne peut promettre. Il n’y a
aucune promesse car promettre c’est espérer. La seule espérance que notre monde
propose est celle du moment ! C’est l’aveu que l’homme ne peut jamais par lui-même
assurer une espérance. Ecriture définit l’homme naturel comme celui qui vit sans
espérance. Parce qu’il faudra que l’espérance vienne d’ailleurs que de l’homme.
Ces penseurs peuvent parfois faire une référence à l’intériorité ou aux richesses
matérielles telles qu’on peut parler d’un bonheur-possession mais l’espérance
manque. Pire elle semble interdite parce qu’elle volerait le présent. Mais c’est bien
mal comprendre l’espérance chrétienne qui est autant un aujourd’hui qu’un demain.
« Heureux »… selon l’Ecriture et la foi.
Il s’agit de lire les béatitudes en pensant qu’elles décrivent une attitude de cœur, une
réalité spirituelle en écho avec la vie. Elles parlent d’un bonheur conditionné par une
attente (espérance) par l’être (intériorité) et non seulement le présent et l’avoir. Elles
promettent le royaume de Dieu et le Royaume doit amener la personne à vivre selon
l’esprit de Dieu.
Si nous pensons et que nous croyons que les paroles de Jésus ont une valeur et une
portée à la fois universelle et ce, pendant tout le temps de la grâce ; alors les
béatitudes sont encore d’actualité et le seront quel que soit le fonctionnement du
monde, ses priorités, ses troubles, ses espoirs.
C’est donc déjà un enjeu de taille de lire les béatitudes de jésus en sachant qu’il nous
parle, à nous, encore aujourd’hui comme il parlait à ses disciples au premier siècle.
Jésus veut aller plus loin que la « Loi Ancienne »
La loi s’exprime en des termes négatifs : < Tu ne feras pas ceci ou cela…> Les
orientations de la « Loi Nouvelle » font appel à la liberté de la personne. Jésus
spécifie : < Vous avez appris…, et moi, je vous dis > . Nous pouvons dire que les
Béatitudes sont huit Paroles qui forment le code de l'Alliance nouvelle entre Dieu et
les hommes – ces huit paroles, Jésus va les incarner. L’une n’est pas plus importante
qu’une autre.
Les huit Béatitudes de Matthieu sont toutes positives – il n’y a aucune prescription
négative. Les Béatitudes constituent « le code de l'Amour », à la lumière desquelles
3
nous pouvons examiner nos manques... nos incohérences. Par les Béatitudes, Jésus
nous propose la charte de notre parcours vers Dieu et de notre combat pour la
personne. C'est un programme actif qui débouche directement sur la vie pratique de
tous les jours.
Jésus veut répondre au cheminement proposé par le judaïsme qui disait « faire est
donc être » que jésus transforme volontiers en « faire n’est donc que paraître ».
Jésus disqualifie le rapport entre justice et actes de justice pour faire redécouvrir ce
que les prophètes annonçaient mais qui a été oublié : à savoir que Dieu veut inscrire
sa loi dans le cœur. jérémie 31 « ma loi au dedans d’eux. »
L’AT disait déjà :
« Heureux quiconque craint le Seigneur et suit ses voies!
Tu jouis alors du produit de ton travail;
Heureux es-tu, le bonheur est pour toi!
Il dit : heureux les pauvres en esprit et nous voyons que le pauvre en esprit loin d’être
le demeuré qui entretient une méconnaissance volontaire, est celui qui refuse d’être
hautain ; il est en reconnaissance de sa vulnérabilité naturelle.
Intériorité espérance (Matth., V, 3) Qui sont les pauvres en esprit?
Les humbles, ceux dont le cœur est contrit. L'esprit désigne ici l'âme, l'intention, la
volonté : sa première béatitude est pour ceux qui s'humilient et s'abaissent de leur
propre mouvement et par un libre choix.
Ils ne sont pas prisonniers de leur suffisance et ne se vantent pas de leurs vertus. Ils
s’opposent à l’orgueilleux qui sait tout et se donne tous les droits. Les pauvres par
l’esprit sont ceux qui ont cessé de voir dans leur moi le centre du monde pour le voir
dans le prochain et en Dieu.
Jésus cite ce point en continuité du prophète Esaie 61 : 1 L’esprit du Seigneur,
l’Eternel, est sur moi, Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux
malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux
captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance ;
Et Esaïe 66 : 2 Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l’existence,
dit l’Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit
abattu, Sur celui qui craint ma parole.
D’un point de vue biblique cette pauvreté lui fait attendre Dieu.
Attente de Dieu pour lui plaire. Il est en attente de connaître l’amour de Dieu sa
grâce et son pardon ; en somme le pauvre en esprit n’est plus celui qui se place
comme ennemi de Dieu mais déjà comme ami, comme enfant aimé du père. Il vit en
espérance et en confiance avec Dieu. On peut le comparer à la pauvreté de l’enfant
qui attend ce que lui-même ne peut donner.
4
Le Royaume des cieux est à eux.
Le Royaume appartient à cette catégorie de personnes, bien qu’elles n’en n’aient pas
la pleine jouissance. Mais elles peuvent considérer que maintenant, déjà, le
Royaume leur appartient
Prenons la mesure de l’humilité comme Dieu la voit ; ce n’est pas un plus pour être
plus agréable ou plus sympa ; elle n’est pas une vertu qui nous rendrait buvable …ceci
ne serait qu’un aspect du comportement. Non l’humilité par ce que jésus dit « je suis
doux et humble de cœur » fait passer l’œuvre de Dieu, nous pouvons dire que
L’humilité si importante car elle est le chemin de l’œuvre de Dieu son inverse est un
chemin diabolique. Elle conditionne l’appartenance du royaume
Jésus parle de bonheur parce que tout ce qui appartient à Dieu sera sien la gloire et
le royaume et le plus excellent la présence favorable et continuelle de Dieu jusqu’à
l’infini.
En effet, c’est notre décision d’appartenir à Dieu qui procure le bonheur dont parle
jésus – tout notre bonheur est conditionné par notre attitude de cœur car c’est par
elle que le Seigneur nous donnera de la joie et surtout nous fera procurer de la joie
aux autres.
Vivons déjà dans la foi, l’humilité, comme citoyen des cieux
Ephésiens 2:12 que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en
Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le
monde. 13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous
avez été rapprochés par le sang de Christ.
5
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.
6 Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des
cieux leur appartient.
« Heureux les affligés car ils seront consolés »
Deux lectures sont possibles pour comprendre qui sont les affligés et pourquoi :
Une première lecture : « les affligés….ceux qui souffrent »
La première vague de ce volet proclame : « Heureux les affligés »… ceux qui vivent
l’affliction, ceux qui pleurent… les endeuillés, car ils seront consolés. Dans la langue
française, on qualifie une personne "d'affligée" lorsque celle-ci éprouve un grand chagrin,
une douleur profonde, en attirant surtout l'attention sur l'état d'âme de cette personne. Cet
état d'âme peut toutefois s'extérioriser et se manifester par de la tristesse, des larmes et des
lamentations. Il faut noter que cette béatitude ne touche pas une catégorie de personnes,
mais des moments auxquels nul n'échappe (affliction, persécution). Ni le riche, ni le pauvre,
ni le violent, ni l’artisan de paix ne sont dispensés de vivre des moments de larmes...
6
Les "affligés" dans Matthieu ou Luc sont très concrets; les affligés pleurent leurs parents,
leurs amis, ils pleurent une perte, une rupture... Cette béatitude vise spécialement les
personnes qui vivent dans une grande affliction humaine mais sont appelés à garder une
attitude de confiance en Dieu.
Matthieu s'est inspiré d'Esaïe 61, 2-3 (mission du prophète) on lit: « Annoncer une année de
grâce de la part de Yahvé, un jour où notre Dieu se fera justice pour réconforter les affligés et
ceux qui ont de la peine; (la récompense) leur donner un diadème au lieu de cendre, l'huile de
la joie (parfum) à la place d'un vêtement de deuil, la louange au lieu du désespoir ».
Nous lisons très souvent dans l’AT Dieu qui vient consoler son peuple à cause de ses ennemis
venus le détruire. Un peuple doit être consolé de l’injustice aveugle.
C’est le sens de Jérémie 31:13 « Alors les jeunes filles se réjouiront à la danse, Les jeunes
hommes et les vieillards se réjouiront aussi ; Je changerai leur deuil en allégresse, et je les
consolerai ; Je leur donnerai de la joie après leurs chagrins. »
Une seconde lecture : les affligés peuvent aussi être ceux qui se repentent ; C’est en effet
une autre cause d’affliction à laquelle nous pensons moins mais qui peut être comprise dans
les paroles de Jésus
Jean Chrysostome ( un père de l’église du 4ème siècle : exilé en 403et mort en 407 ) allait
dans ce sens en disant : « Il ne faut pas non plus croire ici qu'il béatifie simplement les
larmes; il parle des larmes versées sur le péché; car il est un deuil défendu, celui qui porte
simplement sur les choses temporelles. C'est ce que Paul nous enseigne dans ce passage; "La
tristesse selon le siècle opère la mort; la tristesse selon Dieu produit la pénitence et conduit
sûrement au salut." (II Cor., VII, 10)
Chrysostome poursuit en disant : « Le Sauveur proclame donc heureux ceux qui pleurent sous
l'impression de cette dernière tristesse, mais qui pleurent abondamment, et non d'une
manière quelconque. C'est pour cela qu'il emploie cette expression: "Qui pleurent", au lieu de
celle-ci: "Qui sont tristes" ».
L’auteur nous éclaire sur le sens de cette béatitude par rapport à la consolation
Deux formes de consolation pour le présent comme pour le futur
Il y a une consolation à cause des épreuves et une consolation spirituelle de la repentance
deux facettes indissociables.
a) Une « consolation-présence » de Dieu dans l’épreuve
La récompense est promise aux personnes affligées : une tenue de fête, au lieu d’un esprit
abattu. Quel est le « champ d’action », de cette Béatitude ? Jésus voudrait-il ainsi fournir
une espérance pour toutes les souffrances qui jalonnent notre vie ? Nous savons, par
expérience, qu’il y a des temps où notre vie oscille entre la joie et la peine, le bonheur et la
souffrance, les rires et les pleurs entre la lumière et les ombres…
7
Cette consolation promise vient de Jésus. Lui seul peut en donner un sens parce qu’il l'a
vécue avant quiconque. La souffrance et le mal ne sont pas bénéfiques (en soi) mais ce sont
les fruits qui en germent qui sont bénéfiques et ces fruits sont :
1) la confiance en Dieu,
2) la foi
3) la sérénité
4) l'espérance
5) la force morale
6) la joie
7) la paix.
b) Une consolation spirituelle de la repentance
Psaume 32 : Heureux celui à qui la transgression est remise, A qui le péché est pardonné ! 2
Heureux l’homme à qui l’Eternel n’impute pas d’iniquité, Et dans l’esprit duquel il n’y a point
de fraude ! 3 Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée ; 4
Car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, Ma vigueur n’était plus que sécheresse,
comme celle de l’été. — Pause. 5 Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon
iniquité ; J’ai dit: J’avouerai mes transgressions à l’Eternel ! Et tu as effacé la peine de mon
péché. Pause.
Paul va reprendre ce texte pour montrer l’œuvre de pardon réalisé en Christ
Romains 4 : 7 Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, Et dont les péchés sont
couverts ! 8 Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute pas son péché !
C) Une troisième dimension a cette béatitude : être porteur de consolation
La béatitude : « ils seront consolés » est promise aux passionnés du salut. Être consolé par
Dieu, c’est être rendu capable d’apporter aussi nous-mêmes une consolation. Nous sommes
porteurs de la consolation même de Dieu, tant par rapport aux épreuves que par rapport à la
démarche de salut.
Consoler dans l’épreuve ne se fait pas de n’importe quelle manière. Il faut soi-même avoir
vécu le deuil pour comprendre comment des phrases toutes faites n’ont pas toujours le
mérite ou le don de consoler et d’encourager. Il vaut mieux dire : Je suis là, si tu as besoin…
que de prononcer des phrases que l’on connaît et qui choquent plus qu’elles n’apportent de
soutien.
N’oublions pas que nous sommes toujours seuls à vivre notre propre douleur. Personne ne
peut la vivre à notre place. Ce dont nous avons besoin, c’est que quelqu’un nous
8
accompagne, qu’il se fasse proche. Nous avons besoin de quelqu’un qui nous aide à accueillir
cette souffrance, qui nous épaule et qui nous soutienne, qui nous reflète notre souffrance et
nous aide à trouver les moyens pour vivre le mieux possible ce passage. Mais n’oublions pas,
nous avons la réponse au-dedans et que l'on s'affaiblit quand on crie sa peine, sa détresse à
droite et à gauche, on perd sa force intérieure. Dans toute vie il y a des expériences difficiles
et si on est honnête il nous faut reconnaître qu'elles nous aident à grandir. On ne vit rien
pour rien.
d) Une quatrième dimension Consoler en invitant à se tourner vers Dieu
La grande consolation du pardon divin qui fait passer de la mort à la vie et ne plus passer en
jugement comme le dit jésus
jean 5 : 24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui
qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à
la vie.
e) une cinquième dimension : Une consolation que nous encourageons pour nous-mêmes
par nos choix de vie
Plus notre vie va chercher à plaire à Dieu et plus notre paix avec lui sera grande.
Qu’il s’agisse d’une consolation nécessaire à cause du péché ou à cause des épreuves le
Nouveau Testament est clair. Le christ est à l'œuvre pour consoler ceux qui s’approchent et
qui s’approchent chaque jour de plus en plus. Il nous console par son pardon en tout premier
lieu et par la sérénité et la délivrance qu’il donne.
9
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.
6 Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des
cieux leur appartient.
« Heureux les débonnaires (les doux) car ils hériteront la terre »
La troisième béatitude va dans le même sens que la première il est question de
douceur et d’héritage-récompense
« Heureux les doux car ils hériteront la terre »
La douceur… aujourd’hui !
Parler aujourd'hui de douceur, de tolérance, c'est presque faire référence à un autre
monde, quand on considère la violence aux mille visages qui s'étale devant nos yeux :
la guerre entre les pays, le terrorisme, violence dans les foyers, violence entre
conjoints, à l'endroit des enfants, entre les individus, à l'endroit des personnes âgées
ou invalides, violence verbale, non-verbale, violence psychologique, harcèlement…
10
… La douceur est à la fois désirée « personne ne veut la guerre » et mal vue dans le
contexte actuel car on l’associe spontanément au comportement du mouton. Être
doux comme un mouton équivaut à être entièrement passif… « suiveux », sans
caractère.
Quand Jésus proclame : « Heureux les doux » il ne fait pas l’éloge de la passivité, de la
mollesse… Au milieu de notre décor contemporain, Jésus proclame encore
aujourd’hui, avec assurance : « Heureux les doux car ils auront la terre en héritage ».
Psaume 37 Comme pour d'autres Béatitudes la référence de cette béatitude :
« Heureux les doux car ils possèderont la terre » se retrouve particulièrement dans les
psaumes. Les mots Terre et pays sont synonymes dans les psaumes.
Psaume 37, Le verset 11 : « … mais les humbles (les doux) posséderont la terre,
réjouis d'une grande paix ».
Le Verset 22 « … les bénis du Seigneur hériteront la Terre , mais les maudits seront
abattus » Le verset 29 « … les justes hériteront la Terre , y vivront à jamais »
1 : La douceur dont il est question traduit une paix intérieure qui vient de Dieu.
Pour qualifié le doux, un mystique disait « Il s’agit de celui qui porte en lui une telle
paix intérieure que rien ne peux ’ébranler ».
Ceci ouvre la voix au fait qu’il faut faire
Il faut faire une grande distinction entre les qualités morales d’un individu et
l’appel des béatitudes :
En effet ; s’il s’agissait des qualités morales il y aurait un peu d’injustice. Celui qui a
hérité d’un tempérament plutôt colérique partirait avec deux longueurs de retard.
Sans doute si notre caractère, quel qu’il soit a toujours besoin d’être modelé, Jésus
ne donne pas ici un cours de psychologie et même encore moins de morale. Il s’agit
de la douceur comme accueil de Dieu (on retrouve la disposition première de
l’humilité)
Dieu est-il doux ?
A première vue nous nous laisserions vite prendre par l’image véhiculée sur le
comportement de Dieu. Qui ne penserait pas aux guerres de l’AT entre autres !
L’image d’un Dieu sanguinaire a fait son chemin et pousse à mettre Dieu de côté en le
rangeant dans le même tiroir que les être humains.
Mais avoir une telle vision des choses, c’est regarder d’un peu loin.. avec un soupçon
de bricolage
En effet on voudrait voir Dieu violent et dur avec les gens qui nous ennuient mais
sympa et cool avec nous. Même si nous marchons volontairement à côté de sa
parole !
11
Dieu et l’ancienne alliance
Il y a dans l’AT une alternance permanente et directe entre bénédictions jugements.
C’est le propre de l’ancienne alliance : une idole = plus de terre féconde ; retrait de
l’idole = le pays refleurit.
Dans le Nouveau Testament
La nouvelle alliance est différente tous sont dans le temps de la grâce. Ensuite Dieu
aura son temps de jugement. D’où la tâche de l’église qui doit annoncer la bonne
nouvelle. Car dans le plan de Dieu c’est l’annonce de son amour qui pourra
convaincre les cœurs.
Pourtant Dieu est un Dieu de douceur. Déjà dans l’AT Dieu répugnait à juger son
peuple. Mais, parce qu’il est sourd et avec un cou raide, il le fait plier pour lui éviter
de disparaître.
C’est la douceur de Dieu lorsqu’il dit à son peuple en
Qui est dur ? Michée 6 : 3 Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ?
Réponds-moi ! 4 Car je t’ai fait monter du pays d’Egypte, Je t’ai délivré de la maison
de servitude, Et j’ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie.
Il s’agit de la douceur de Dieu qui accueille et promet à son peuple le rétablissement
d’une vie féconde promettant de faire disparaître les idoles et faire taire par la vue de
sa bénédiction les doutes les murmures.
Les vendeurs sont chassés du temple parce que, non jésus, mais son père est insulté,
Jésus éloignera le mal et la tromperie. Dans l’AT il fallait aussi éloigner toute idolâtrie.
L’exemple de la douceur de Jésus-Christ:
La douceur dont jésus parle ici est celle de l’œuvre de l’esprit en nous il s’agit de celui
qui accueille la douceur de Dieu ; il s’agit de celui qui accueille le pardon de Dieu et va
le transmettre. Il s’agit de la douceur de Dieu lorsqu’il accueille le pécheur jésus
indique qu’il est l’inverse de la loi et de l’accusateur qui n’accueille pas mais rejette.
Jésus est lui-même décrit : Matthieu 12 : 18 Voici mon serviteur que j’ai choisi, Mon
bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, Et il annoncera
la justice aux nations.19 Il ne contestera point, il ne criera point, Et personne
n’entendra sa voix dans les rues. 20 Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra
point le lumignon qui fume, Jusqu’à ce qu’il ait fait triompher la justice. 21 Et les
nations espéreront en son nom.
C’est la reprise de Esaïe 42 : 1 Voici mon serviteur, que je soutiendrai, Mon élu, en
qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon esprit sur lui ; Il annoncera la justice aux
nations.2 Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, Et ne la fera point entendre dans
les rues. 3 Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra point la mèche qui brûle
encore ; Il annoncera la justice selon la vérité. 4 Il ne se découragera point et ne se
relâchera point, Jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, Et que les îles espèrent
en sa loi.
12
Arrêté au Jardin des Oliviers, Jésus ne résiste pas et n'admet aucune brutalité : il
guérit l'oreille de Malchus et fait rengainer l'épée de Pierre. Il se taira devant ses
juges et ne ripostera pas aux injures de ses bourreaux. Cette non-violence de Jésus,
qui aurait pu se défendre avec une armée d'anges comme il lui a été suggéré au
moment de la tentation au désert, manifeste que la douceur est une des manières de
vivre la pauvreté en esprit.
Sans doute les auditeurs du sanhédrin qui classaient les « acceptables » et les « nonacceptables » prennent ici une leçon de spiritualité.
Et lui le rejeté vient encore accepter la douleur de la croix pour sauver arracher du
mal. Il y a donc une similitude : Il s’agit de la douceur qui peux habiter le croyant et
qui prend exemple sur son Seigneur.
C’est par la douceur du Seigneur que le monde est sauvé et qu’une nouvelle terre se
formera. Il y a douceur lorsque le pardon et la miséricorde sont les habitants d’une
terre où la justice règnera.
La douceur de Jésus, est celle à laquelle il nous invite pour comprendre ce que
représente la disponibilité à Dieu et à l’autre.
La douceur de Dieu révélée et accomplie en Christ consiste à mettre à cœur une
nouvelle alliance (Jérémie 31) qui ne pourra être rompue et qui ne pourra plus laisser
de place au jugement : jean 5 : 24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute
ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en
jugement, mais il est passé de la mort à la vie. « vous être passé de la mort à la vie
« Le doux » accepte le temps de Dieu et la manière de Dieu. Il n'est donc pas un
faible mais, au contraire un croyant qui, avec une grande force d'âme, sait attendre.
Les béatitudes sont plus qu’une question de psychologie... elles désignent une
attitude choisie à cause de Jésus Christ.
Les vrais doux sont d'abord, par rapport à Dieu, ceux qui acceptent de ne pas posséder Dieu,
de ne pas le prendre de force, de ne pas l'acheter par des moyens ascétiques, magiques. Il
s'agit de ne pas faire violence à Dieu, attention à la mauvaise interprétation le royaume ce
sont les violents qui s’en emparent; Jésus dit en fait : ce sont ceux qui ne sont pas approuvés
de Dieu qui s’arrogent le droit de tenir les rennes du royaume. Le txete ne nous invite pas à
vouloir à tout prix obtenir de Lui ce que l'on désire; mais il nous pousse à lui faire confiance
et à accepter doucement ce qu'il veut.
La douceur de laisser l’esprit de Dieu agir ; la douceur de la mise en confiance de la foi en
exercice ; Seigneur tu t’en occupes ; texte du prophète Zacharie : « Ce n’est ni par la
puissance ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Eternel des armées ».
Une nouvelle terre
La promesse de posséder la terre est à lire dans le cadre de la nouvelle alliance :
quelle terre est promise ? Nous retrouvons le thème du royaume de Dieu
13
2 Pierre 3 : 9 Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse,
comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas
qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. Le jour du Seigneur
viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments
embrasés se dissoudront et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée.
Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la
sainteté de votre conduite et votre piété, tandis que vous attendez et hâtez
l’avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les
éléments embrasés se fondront ! Mais nous attendons, selon sa promesse, de
nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. C’est pourquoi, bienaimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et
irrépréhensibles dans la paix.
14
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.
6 Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des
cieux leur appartient.
« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront rassasiés »
Les béatitudes
Dans toutes les béatitudes n’oublions pas que christ s’adresse à tous sur la
montagne et aussi à nous aujourd’hui.
N’oublions pas non plus le pluriel « ceux qui ont » ; « ceux qui sont »
Jésus pourrait déjà penser à toute une communauté tout un peuple qui va se
différencier du monde ou du peuple actuel.
Les béatitudes sont en ce sens une invitation à changer de regard sur nous
même, sur le monde, et sur Dieu.
C’est la raison pour laquelle il y a ces contrastes saisissant : « heureux ceux qui
manquent de quelque chose ! ». « Heureux ceux qui ont faim et soif de
justice » : en apparence il s’agirait plutôt d’un malheur de vivre avec cette
15
faim et cette soif ; mais il y a en arrière plan quelque chose de plus grand qui
se cache encore parce que tout n’est pas encore advenu ; c’est le royaume de
Dieu
Le sens du texte
Pour mieux comprendre l'expression "avoir faim et soif de justice" nous consultons
les attaches bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament; Désirer la justice veut
dire, chercher l’Eternel.
Dans Isaïe 51, 1-3 on lit : « Écoutez-moi, vous qui désirez la justice, vous qui cherchez
l’Eternel »
Et dans Amos 8,11: « Voici que des jours viennent - oracle de Yahvé - où j'enverrai la
faim sur la terre: non pas une faim de pain, non pas une soif d'eau, mais la soif
d'entendre les paroles de l’Eternel ».
La faim et la soif désignent un désir ardent (vital) c’est autant un besoin du
cœur que du corps ; l’homme qui a faim et surtout soif est aux limites de la
résistance.
La justice: un acte souverain de Dieu
La justice dont il est parlé est à comprendre au sens large, c’est-à-dire qu’il ne
s’agit pas de la justice obtenue par la foi ; il ne s’agit pas non plus de voir une
justice sociale ; ce serait trop réduire le terme. Il est question du verdict
souverain de Dieu envers les opprimés et on peut même penser à un acte
souverain de Dieu éliminant la totalité du mal qui affecte l’humanité toute
entière. S’attendre à Dieu tout entier !
Le fait d’avoir faim et soif de justice indique que le croyant approuve le plan
de Dieu pour l’humanité et qu’il veut lui être fidèle. Il attend ardemment cette
justice non seulement pour lui-même ( on peut penser à la persécution mais
aussi à la justice pour le totalité du monde, en somme le salut du monde)
Jésus ne dit pas simplement heureux ceux qui ont faim et soif (sous entendu :
de vie de bonheur, de reconnaissance), il précise faim et soif de justice
comme si la justice était précisément en ce monde ce qui manque
cruellement. Et ce manque apporte beaucoup de dérèglement.
En ce cas Jésus montrerait du doigt que l’in-justice ou la privation totale de
justice serait la racine quasi unique de tout mal.
Et ce manque se fait tellement important qu’il provoque pour le croyant une
faim et une soif aux limites de la résistance.
La lutte contre la propre justice
16
Jésus pourrait en ce cas ici nommer sans le dire directement : « le péché «
des hommes ». Ces hommes qui se persuadent d’être justes
Comme c’était le cas pour les pharisiens
« Ceux qui se persuadent d’être justes » C’est ce que jésus dit en Luc 18 :19 et
il donne la parabole du pharisien et du publicain
Jésus donne en ce cas la définition du juste.
Le vrai « juste »
Dans le judaïsme le juste est celui qui fait de bonnes œuvres.
C’est l’action qui définit un juste. C’est même l’action qui octroie la justice.
Encore aujourd’hui sont élevés au rang de « Justes », ceux qui pendant la Shoa
ont eu une action méritante et favorable au peuple d’Israël.
Sans que Jésus néglige l’action, il approfondit la notion de justice ; il faut que
ce soit celle du cœur.
En effet un homme peut faire une action juste mais ne pas avoir son
cœur totalement juste.
Les pharisiens accomplissaient des actions justes. C’est actions étaient
répertoriées. Mais jésus montrera que le juste doit d’abord l’être
intérieurement et ensuite ces actes suivront et pour qu’il le soit
intérieurement il faut qu’il est en lui une faim et une soif dans son cœur. Le
pharisien n’a pas soif et faim de justice il a soif et faim d’être approuvé dans
sa propre-justice.
Et la question reste « mais d ‘où peut lui venir cette soif et cette faim de
justice ? » On peut penser que l’œuvre prochaine du Saint-Esprit est préparée
par Jésus.
L’exemple de Christ qui a eu soif et faim de justice
Quand Jésus a-t-il montrée cette faim et cette soif de justice ?
Beaucoup d’actions seraient à mentionner.
Nous pourrions penser à chacun des miracles opérés qui permettaient à une
personne de retrouver : sa dignité, sa santé, sa famille, son village.
On peut penser à la résurrection de Lazare comme acte de faim et de soif de
justice face à la mort dévastatrice, une mort qui au départ ne faisait pas partie
du plan divin.
17
On peut comme nous l’avons dit, penser à la parabole du pharisien et du
publicain où lorsque Jésus invectivent les chefs du peuple et leur dit l’inverse
de la béatitude : « malheur à vous qui vous comportez de la sorte » !
Certainement la manière dont Jésus va chasser du temple les vendeurs est un
acte de justice par excellence.
Sans éclats Jésus va réhabiliter l’humilié : celui qui vit chaque jour l’injustice
mais qui est oublié de tous
Il sera rassasié : c’est l’annonce renouvelé du règne qui vient.
C’est notre espérance chrétienne. Les affamés, les assoiffés ont comme
promesse : ils seront rassasiés... Ils le seront au plus haut point dans la vision
éternelle, quand ils verront Dieu tel qu'il est comme dit le psaume l6 : « je
serai rassasié quand apparaîtra ta gloire.» Là, il ne restera rien à désirer: « Il
rassasie de biens ton désir, et le désir du juste lui sera accordé.» Ps l02, 5 ;
Le rassasiement terme qui montre qu’il n’y a plus de besoin ; c’est le signe du
repos.
Or ce repos définitif ne peut avoir lieu que dans le royaume à venir, lorsque le
mal persécuteur et tentateur ne peut avoir de puissance ni d’effet
Apoc 22 : 2 Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y
avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit
chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. Il n’y aura
plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville ; ses
serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Il
n’y aura plus de nuit ; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce
que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles. Et il
me dit : Ces paroles sont certaines et véritables ; et le Seigneur, le Dieu des
esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les
choses qui doivent arriver bientôt. Et voici, je viens bientôt. — Heureux celui
qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !
18
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
6 Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des
cieux leur appartient.
« Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde »
La 4ème béatitudes disait : « heureux ceux qui ont faim et soif de justice car ils
seront rassasiés » Nous avons ici affaire au même type de personne ; ceux qui
vont faire preuve du don d’eux-mêmes pour autrui.
La Miséricorde
Un mot qui fait un peu archaïque :
Miséricorde (du latin misericordia [de misericors « qui a le cœur (cor) sensible
à la pitié »]). Dans la Bible, le mot miséricorde est souvent synonyme de
compassion : c’est l’attitude intérieure qui pousse quelqu’un à s’occuper de
gens qui sont dans la détresse, à sympathiser avec eux. Dans l’Ancien
Testament, le verbe hébreu raam signifie brûler de pitié ou de tendresse pour
quelqu’un qui se trouve dans la difficulté, la faiblesse ou la souffrance. Dans
ce sens, il s’applique par exemple à l’amour d’un père envers son fils, à celui
d’une mère envers son nourrisson ou d’un homme envers sa bien-aimée.
19
La miséricorde signifie donc avoir le cœur sensible à la souffrance de l’autre
et ce ; jusqu’au pardon jusqu’au rétablissement total de l’autre qui était
perdu.
La miséricorde est d’abord un qualificatif de Dieu. On connaît le Dieu
miséricordieux dans sa version originale grecque lorsqu’on chante :
« Seigneur miséricordieux : Kyrié Eléisson ».
La miséricorde : une Qualité de Dieu et une identité de Dieu :
Le ps 116 :5 dira que Dieu est miséricordieux en précisant :
L’Éternel fait grâce et il est juste, Notre Dieu est compatissant.
Le Dieu miséricordieux est celui auprès duquel ont trouve grâce ; pardon
Il convient de noter que la miséricorde de Dieu n’est pas simplement un
sentiment; elle se manifeste toujours par des interventions personnelles de
Dieu dans l’histoire d’Israël: il a compassion de son peuple et le multiplie.
La miséricorde : Une compassion en exercice pratique.
A travers toute la bible : Dans Exode (3, 7-8) on lit à l'épisode du Buisson
ardent : l’Eternel dit dans un premier temps : « j'ai vu la misère de mon
peuple; j'ai entendu ses cris devant ceux qui l'accablaient (donc pas
insensible à ses appels angoissés); oui, je connais ses douleurs… » Et c'est
ainsi que Dieu a montré :
1. Une compassion : il a vu la misère de son peuple déchu... il a été pris
aux entrailles…
2. Dans un deuxième temps de la miséricorde : le pardon des péchés,
c'est décidé, j'agirai, je le ferai, je le délivrerai ou une autre traduction « Je
descendrai le délivrer de la main des Égyptiens et je le ferai monter vers
une terre où coule le lait et le miel » (Pays de Canaan)
L'Évangile nous le prouve constamment que Jésus a pratiqué ces deux
aspects de la miséricorde : le pardon des péchés. Comme son Père, Jésus a
pratiqué le pardon divin, le pardon des péchés donné aux pécheurs; à ceux
et à celles qui se reconnaissent pécheurs – faibles et qui s’ouvrent pour
accueillir le pardon du Seigneur miséricordieux.
La miséricorde, Jésus en témoigne en faveur de ceux que l'on appelle les
pécheurs qui ont besoin de salut. « Je ne suis pas venu appeler les justes,
mais les pécheurs; c'est la miséricorde que je veux et le sacrifice ». (Mt 9,
l3)
Reconnaître la miséricorde de Dieu : Un sujet profond de louange
C’est à cause de sa miséricorde de son extrême compassion que les disciples,
et les croyants vont trouver en Dieu ; en Christ un véritable sujet de louange.
20
Chez les prophètes, Paul, Pierre
Dès Noel, avant même que l’œuvre de Christ ait commencé que la croix ait eu
lieu
Le sacrificateur Zacharie dira de son fils Jean-Baptiste et de Jésus :
Luc 1 : 76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; Car tu
marcheras devant le Seigneur pour préparer ses voies, Pour donner à son
peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, Grâce à
l’ardente miséricorde de notre Dieu. C’est par elle que le soleil levant nous
visitera d’en haut Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans
l’ombre de la mort Et pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.
C’est le cas de Paul :
1 tim 1 : 12 Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, le Christ-Jésus notre
Seigneur, de ce qu’il m’a estimé fidèle en m’établissant dans le service, moi
qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme emporté.
Mais il m’a été fait miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans
l’incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour
qui est en Christ-Jésus.
C’est le cas de Pierre :
1Pierre 1:3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon
sa grande miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ
d’entre les morts, pour une espérance vivante.
Béatitude : Les « miséricordieux »
Le caractère de Dieu que Christ nous montre est une révélation de ce qu’est
Dieu et de ce qu’il fait, et c’est aussi une sérieuse invitation pour nous.
Luc précisera que la miséricorde doit pouvoir s’exercer par le croyant et en
toutes circonstances :
Luc 6 : 35
Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Votre
récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les
ingrats et pour les méchants. : 36 Soyez miséricordieux, comme votre Père
est miséricordieux. 37 Ne jugez pas, et vous ne serez point jugés, ne
condamnez pas, et vous ne serez point condamnés, absolvez et vous serez
absous. 38 Donnez, et l’on vous donnera: on versera dans votre sein une
bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la
mesure dont vous mesurez.
21
Nous voyons que la miséricorde n’est pas seulement un acte de bienfaisance
ou d’entraide ; la personne est impliquée spirituellement moralement et on
peut dire affectivement.
La miséricorde est un acte qui coûte ; qui est loin d’être simple.
Qui n’a pas parfois éprouvé de la difficulté à pardonner, à sacrifier une
part de lui-même pour un autre ? Et peut-être un autre qui coûte ; et
Jésus va jusqu’à parler des ennemis.
La compassion- miséricorde est une œuvre de Dieu en nous pour lutter contre
l’orgueil l’autosatisfaction. La compassion, est-il besoin de la dire est sans
doute un des pires ennemis du Diable, lui qui ne connaît que le jugement et la
condamnation.
Dieu est miséricordieux et nous emmène avec lui dans ce chemin.
Le contraste de la béatitude : heureux… pour un acte qui coûte
Heureux !.Alors que pardonner, se donner soi-même, est difficile et peut
paraître parfois tellement inutile ou désuet aujourd’hui. Et pourtant il y a,
selon Dieu, un réel bonheur à donner et à se donner. Comme le dit le terme
le miséricordieux est celui qui partage, par sa compassion, la misère, la
faiblesse, la souffrance de l’autre.
Une fois de plus dans les béatitudes nous voyons mentionné un bonheur
intérieur qui aura des conséquences dans le royaume à venir.
Ils obtiendront miséricorde : exercer la compassion-miséricorde comme
Dieu, comme ce qui témoigne d’une identité du chrétien
On pourrait penser à du donnant-donnant, à une sorte de réarrangement du
œil pour œil ; dents pour dents. Une rétribution pour bonne conduite.
Mais il ne s’agit pas de comptabiliser qui fait bien ou moins bien il s’agit d’être
conséquent avec la foi. Si la grâce nous habite alors nous faisons grâce et si
nous ne faisons pas grâce on peut douter que la grâce nous habite. C’est une
fois de plus la cohérence de la bouche et du cœur ; de la pensée et des actes.
Qui est visée ici de la part de Jésus. De la même manière que si nous avons
connu le pardon de Dieu, nous pardonnerons à notre tour comme une
conséquence normale de la foi. On donne ce qu’on a reçu de Dieu non par loi
non par obligation, mais comme une conséquence normale ; comme ce qui va
de soi.
Si ce n’est pas le cas la question n’est pas « pourquoi ne fais-tu pas comme
Dieu ? » Mais plutôt : as-tu bien connu l’amour de Dieu et sa grâce ?
Jésus invite une fois de plus les auditeurs dont font partie les pharisiens à
bien savoir s’ils connaissent le Seigneur aussi bien qu’ils le prétendent, et à
revenir à une attitude plus humble pour recevoir de Dieu.
22
Vivre la miséricorde
Vivre la compassion d’autrui, nous avons dit n’est pas chose simple mais elle
peut n’être pas pénible si nous faisons le choix de vivre la miséricorde non
comme un départ avec Dieu devoir à accomplir mais véritablement comme un
plan de vie ; un projet de vie.
Etre là comme une cheville ouvrière entre Dieu et l’autre.
Travaillons à être des liens entre les personnes comme des charnières
Naturellement nous pouvons ressembler plus à des boîtes à clou
Créons le plus possible du lien par la compassion l’écoute et la réflexion
comme le Seigneur nous y invite.
Notre compassion permet toujours au Seigneur d’agir.
Et si nous savons qu’il agit alors en notre cœur et en communauté nous
sommes heureux et notre louange sera encore plus grande, et elle aura ses
conséquences dans le royaume à venir.
•
•
•
•
Quel geste de miséricorde, de pardon, de réconciliation le Seigneur me
demande-t-il dans le concret de ma vie ?
Miséricorde envers ?
Pardon pour ?
Réconciliation avec…
23
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.
6 Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des
cieux leur appartient.
« Heureux ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu »
La béatitude de l’impossible !
A la première lecture c’est sans doute notre première réaction : « je ne le pourrai
jamais »
Il y a vraiment de quoi rester « béa » devant une telle promesse.
1) Jésus nous promet l’impossible ! Voir Dieu
2) et il nous semble qu’ il nous demande aussi l’impossible « avoir le cœur
pur » !
Nous pouvons nous demander : mais quel est donc cet évangile qui nous promet
l’impossible et nous demande l’impossible !
24
Et pourtant une fois de plus, Jésus s’adresse bien à nous comme à ses disciples
c’est-à-dire des êtres humains ; mortels, imparfaits. Il y donc un secret de la part de
Jésus, lui qui n’ignore jamais à qui il parle. Il connaît trop bien les élans et les
hésitations des hommes.
Commençons par la promesse : voir Dieu
Voir Dieu
Nous relevons bien qu’il s’agit d’un futur ; ce n’est pas accompli ; Ils verront Dieu.
Nous aurions envie d’ajouter… ni plus ni moins !
Voir Dieu, nous savons que c’est le désir le plus cher de l’homme même s’il en
cache son désir. Si on disait : « venez nous allons voir Dieu » on peut imaginer que les
athées seraient en tête, rien que pour voir si c’est bien lui, et au moins faire une
photo. Et que dire de ceux qui ont la soif de le voir.
Souvenons-nous de ceux qui ont voulu voir Dieu
Nous pensons bien sûr à Moise ;
Exode 33 :
18 Moïse dit: Fais-moi voir ta gloire!19 L’Eternel répondit: Je ferai passer devant
toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel; je fais grâce à qui
je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde.20 L’Eternel dit: Tu ne pourras
pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre.21 L’Eternel dit: Voici un lieu
près de moi; tu te tiendras sur le rocher.22 Quand ma gloire passera, je te mettrai
dans un creux du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé.23 Et
lorsque je retournerai ma main, tu me verras par derrière, mais ma face ne pourra pas
être vue.
Ici Moise fait l’expérience de l’impossible : voir Dieu
C’est impossible parce ce qu’il y a incompatibilité entre Voir et Vivre.
Incompatibilité entre Voir et Vivre ?
Il devient donc presqu’impossible que Dieu devienne un jour visible à l’homme
non pas à cause de la différence entre l’homme et Dieu (l’un créature ; l’autre
créateur) mais à cause d’une dimension morale. Il semble bien que dès que Moise
demande a voir Dieu, c’est la différence de sainteté qui fait obstacle.
Ceci est d’une importance capitale car « voir Dieu » n’est pas impossible à
l’homme
Non du fait qu’il est limité et Dieu illimité
Non plus parce que lui est sur terre et Dieu ailleurs
Non plus parce que Dieu est esprit et l’homme fait de chair et de sang
25
C’est tout autre chose qui empêche de voir Dieu : c’est la relation brisée depuis
Eden.
Ainsi lorsqu’on pense qu’on ne peut pas voir Dieu à cause de notre finitude c’est
une grave erreur et même un déplacement du problème car en disant cela ; on dit
« L’homme ne peut voir Dieu puisque l’homme est homme et que Dieu est Dieu » ;
C’est comme cela ! On ne peut rien y changé donc Dieu sera toujours l’inconnu.
En mettant en avant la différence Dieu-Homme, on occulte le vrai problème qui
est celui d’une relation brisée à cause du péché de l’homme.
En somme il faut bien le dire ainsi :
C’est bien à cause du péché que l’homme ne peut voir Dieu. C’est la raison pour
laquelle Moise ne peut voir qu’une partie de Dieu.
Ceci veut dire : « résolvons le problème du péché et alors l’homme pourra comme
c’était le cas pour Adam et Eve avant la chute voir naturellement Dieu ! »
« Résoudre le problème du péché » : c’est en cela que Jésus inaugure une
promesse nouvelle exprimée ici dans la béatitude « voir Dieu »
Voir Dieu : Une promesse vraie.
Si la béatitude était seulement une poésie, ou une métaphore, elle serait
charmante : Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu ; une manière de dire qu’ils
connaîtront la quiétude et la félicité.
Nous savons que ce n’est pas une métaphore lorsque jésus emploie ces mots ; il y
a bien le fait d’être un jour face à face avec Dieu
C’est une promesse vraie
Ceci nous amène à la deuxième partie de la béatitude
Une promesse conditionnelle ?
Heureux les cœurs purs; ceux qui ont le cœur pur
Il y a bien ici une sorte de condition ou de terrain favorable pour voir Dieu : un
cœur pur.
Jusque là les Juifs pensaient que l’homme peut voir Dieu par l’étude de l’Ecriture
Le cœur pur dans l’ancien testament :
Dans les psaumes et les prophètes on donne au mot cœur son vrai sens biblique
Pour les Sémites (fils de Sem) Éthiopiens, Araméens, Hébreux et l'ensemble des
peuples du Proche-Orient le mot cœur veut dire: la source vive des actions où se
trouve engagés autant l'âme que le corps; l'être profond, tout ce que je suis.
Voir Dieu est en relation avec un cœur purifié… mais purifié de quoi ?
26
On a pu penser à la pureté de la pensée ; bien penser, avoir une bonne logique
pour accéder à Dieu donnait l’explication d’un cœur pur. Il y a eu le mouvement fort
dit des gnostiques qui prétendaient qu’on pouvait voir Dieu si on faisait des efforts. Il
s’agissait d’efforts de pensée, d’efforts de privation, comme si on montait une
échelle. Chaque effort sur soi-même sur son corps sur sa pensée permettant
d’accéder un peu vers Dieu. C’est une sorte de purification de la pensée comme elle
est proposée dans la franc-maçonnerie (le grand orient) où on fait son testament
philosophique.
Jésus parle de ce qui nous sépare de Dieu à savoir l’impur
Il nous veut voir purifié du péché et non de notre finitude.
Le fait d’avoir un autre Dieu et nous savons que le péché nous offre sans cesse
d’autres dieux. Et ces autres dieux nous font tomber dans l’immoralité la duplicité (le
cœur double) : le fait de pencher un peu pour Dieu ou un peu pour d’autre chose.
C’est cela que Jésus vient réparer, il vient donner un cœur nouveau ; un cœur de
pierre remplacé par un cœur de chair ( prophète Jérémie) pour une seule chose : voir
Dieu. Et bien compris comme voir Dieu avec un regard favorable.
Avoir et garder le cœur pur c’est s’engager à refuser et éliminer toute duplicité.
Avoir un cœur pour Dieu un cœur pour les autres.
Jésus vient rouvrir la route qui était barrée. Il y a un nouveau bonheur que celui
d’être dans la pureté de cœur avec Dieu. Le cœur pur, nous le comprenons bien n’est
pas le cœur sans péché sans faute par lui-même ; personne ne serait pur ; le cœur
pur est celui qui a été purifié par la grâce de Dieu.
On retrouve dans l’idée du cœur pur l’idée de la pauvreté d’esprit, à savoir,
dépendre de lui, s’attendre à lui ; le cœur impur n’attend pas Dieu ; il le fuit ! Au
contraire le cœur pur cherche Dieu pour le servir.
Voir Dieu d’un cœur pur voir Dieu avec un cœur purifié va nous envoyer vers les
autres, va nous montrer les autres comme Christ les voit. C’est aussi cela aujourd’hui
voir Dieu, c’est voir le cœur des autres qui a besoin de Dieu et ainsi servir Dieu de
tout son cœur
Il y a ici un réel bonheur aujourd’hui et en attente un jour de « voir Dieu ».
« Que votre oui soit oui » (Jc 5,12)
Ces Paroles de Dieu m'invitent à : l’Opération-Vérité"?
Quelle est la qualité de la droiture de mon cœur?
Quelle est la qualité de mes intentions dans tous les domaines ?
Dans mes relations avec les autres, ai-je un regard limpide, authentique, empreint de bonté et qui ne juge
pas ?
27
Vivre les béatitudes
Il y a huit Béatitudes évangéliques :
1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.
2 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
3 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.
4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.
6 Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume
des cieux leur appartient.
Deux béatitudes qui pourraient bien sembler opposées mais qui se complètent ; il s’agit ;
quelles que soient les circonstances d’être producteurs de paix ! De produire la paix et pas
seulement la souhaiter. Expression "les artisans de paix"
Nous avons l’impression d’avoir encore face à nous une béatitude impossible.
Que signifie pour nous la paix ! Le sens du mot PAIX semble difficile... et peut donner lieu à
plusieurs interprétations. Dans notre société, il existe trois catégories de "faiseurs de paix".
1ère catégorie : Les pacifistes qui s'emploient activement à faire ou à refaire la paix là où la
division existe entre les humains : caractéristique plus politique la paix par l’action ; il s’agit
de produire la paix en empêchant un mal.
2e catégorie : Les ZEN ; surfer au dessus des difficultés (un retour en fait du vieux stoïcisme)
ne pas laisser les événement nous atteindre. Ce qui compte c’est de ressentir la paix plus
que de la produire.
3e catégorie : les concordataires Les pacificateurs, qui cherchent le consensus minimum
pour que se vivent la paix ( diplomatie réconciliateur modérateur)
28
Il ne s’agit pas de juger le bien-fondé de tout cela car tous cherchent la fin de la violence de
l’agressivité destructrice et de l’entretien de conflit par vengeance ou cupidité. Et nous
pouvons dire que moralement il y a du bon dans les démarches
Jésus se situe encore une fois selon un autre registre en parlant d’une paix ; celle du cœur :
il ne parle ni de méthode, ni d’action, ni de programme, ni de processus, mais de son
œuvre à lui en nous-mêmes et pour la répandre au autres ; parce que c’est par cette
œuvre que tout commence.
-
1 : Tout d’abord avec Dieu une paix à recevoir de Dieu ; une paix que lui va produire.
Une paix qui vient après le pardon des offenses.
Paul l’exprimera en disant : Romains 5:1 Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix
avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ,
Ou encore en romain 8 : 1 Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui
sont en Jésus-Christ.2 En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi
du péché et de la mort.
-
2 : Ensuite une paix qui nous fait vivre : comme un fruit de l’esprit en nous :
Jean 14:27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas
comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.
Jean 16:33 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez
des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde.
Galates 5 : 22 Quant au fruit de l’Esprit, c’est : amour, joie, paix, patience, bonté,
bienveillance, foi, 23 douceur, maîtrise de soi ; aucune loi n’est contre de telles choses.
Un chrétien toujours en guerre contre lui-même ou contre les autres a besoin de se laisser
nourrir par la paix de Dieu et à apprendre par l’esprit saint à changer de regard.
3 : Troisièmement une paix à produire à transmettre à entretenir dans nos rapports
mutuels :
Ephes 4 : 1 Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher
d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, 2 en toute humilité et
douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, 3 vous efforçant
de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix.
Rappelons-nous dans l’évangile c’est toujours l’orgueil qui existe les querelles.
La discussion l’échange de point de vue …même parfois musclé n’est pas une
querelle ; la querelle veut détruire alors que la discussion veut faire triompher ce qui est
juste et bon. ( je vous renvoie sur ce sujet à tous les écrits sur la gestions des conflits » les
bons ; les mauvais ; les nécessaires ou les inutiles.
29
Produire la paix est liée à la reconnaissance envers Dieu et au fait de compter sur son
œuvre. Produire la paix avec les autres c’est comme le dit le notre père pardonné comme
nous avons été pardonné.
La paix de Dieu n’est pas l’indifférencié ou un Zen flou, c’est une paix qui vient après le
pardon des offenses ; c’est une paix qui existe parce que le regard de Dieu n’est plus
celui d’un jugement mais celui dune nouvelle relation avec lui pour l’éternité.
La promesse est d’être appelé fils de Dieu c’est- à- dire de son rang et de sa dignité. En
effet qui ne produit pas la paix ne produit pas l’œuvre de Dieu et le saint esprit vient nous
assister pour être artisan de paix.
Jésus dit ensuite
8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le
royaume des cieux leur appartient.
La persécution injuste : Gethsemané Cette béatitude des persécutés, proclamée par Jésus il
l’a vécue tout au long de sa vie publique et dans sa Passion : l'inimaginable agonie au jardin
de Gethsémani, agonie non pas de maladie mais d'angoisse devant les affres de la mort au
péché du monde, à tel point que des gouttes de sang ont perlé sur le front du Fils de Dieu !
Mais peut-être davantage encore quand il dit à son Père « que cette coupe s’éloigne de
moi », prière qui exprime cette douleur du cœur : - d'être abandonné de ses amis; - trahi par
l'un des siens
À CAUSE DE MOI La dernière béatitude s’adresse effectivement à des personnes qui auront
à subir l’outrage, la persécution, la calomnie; qui rencontreront la haine et l’exclusion, qui
seront rejeté à cause du nom de Jésus. Tout cela : À CAUSE DE MOI … Cette béatitude fait
référence aux insultes, aux persécutions, aux calomnies infligées et endurées à cause de
Jésus Christ, à cause de l’attachement à Lui.
les pseudo-martyrs : Faisons attention aux pseudo-martyrs, aux personnes qui se croient
facilement victimes et qui se classent dans cette catégorie de souffre-douleur. Il nous faut
prendre conscience que toute persécution ou souffrance ne relève pas nécessairement de
l’attachement à Jésus Christ mais parfois de notre comportement ou notre manière
d’aborder les autres. . Il faut savoir défricher, dans la vérité, ce qui m’appartient
(personnalité, tempérament, entêtement, mesquinerie, orgueil, opinion personnelle etc.), et
ce qui revient à mon engagement à la suite de Jésus.
Le « A cause de moi » parle bien d’une persécution à cause de ce que le christ a fait et
demande ; C’est totalement extérieur à mon comportement c’est la cause même de
l’évangile qui est en cause. Propriétaire du royaume des cieux Jésus en fait en appel à la
fidélité et la récompense promise va de pair avec d’autre béatitude le royaume leur
appartient. Pourquoi eux ? Parce ce que le christ est honoré avec fidélité comme le seul
sauveur
30
Téléchargement