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André Comte-sponville philosophe moderne humaniste dira : aimer plutôt
qu’espérer. (Il propose un horizon bien proche)
Pour Michel Onfray : le bonheur est à faire dans la vie à l’instant présent. Pour lui,
toute espérance future est une fuite… (Remarquons qu’il n’y a pour cet auteur que
l’homme et son monde. L’action de Dieu qui transforme une vie pour lui donner un
sens nouveau est totalement absente voire volontairement exclue.
Ces références montrent que le monde ne peut ouvrir sur une autre réalité que lui-
même. Sans s’en rendre compte ces penseurs confirment pourtant l’Ecriture. En
effet, en ramenant le bonheur uniquement à une expérience du moment ; il y a une
forme de démission. C’est l’aveu poignant que le monde ne peut promettre. Il n’y a
aucune promesse car promettre c’est espérer. La seule espérance que notre monde
propose est celle du moment ! C’est l’aveu que l’homme ne peut jamais par lui-même
assurer une espérance. Ecriture définit l’homme naturel comme celui qui vit sans
espérance. Parce qu’il faudra que l’espérance vienne d’ailleurs que de l’homme.
Ces penseurs peuvent parfois faire une référence à l’intériorité ou aux richesses
matérielles telles qu’on peut parler d’un bonheur-possession mais l’espérance
manque. Pire elle semble interdite parce qu’elle volerait le présent. Mais c’est bien
mal comprendre l’espérance chrétienne qui est autant un aujourd’hui qu’un demain.
« Heureux »… selon l’Ecriture et la foi.
Il s’agit de lire les béatitudes en pensant qu’elles décrivent une attitude de cœur, une
réalité spirituelle en écho avec la vie. Elles parlent d’un bonheur conditionné par une
attente (espérance) par l’être (intériorité) et non seulement le présent et l’avoir. Elles
promettent le royaume de Dieu et le Royaume doit amener la personne à vivre selon
l’esprit de Dieu.
Si nous pensons et que nous croyons que les paroles de Jésus ont une valeur et une
portée à la fois universelle et ce, pendant tout le temps de la grâce ; alors les
béatitudes sont encore d’actualité et le seront quel que soit le fonctionnement du
monde, ses priorités, ses troubles, ses espoirs.
C’est donc déjà un enjeu de taille de lire les béatitudes de jésus en sachant qu’il nous
parle, à nous, encore aujourd’hui comme il parlait à ses disciples au premier siècle.
Jésus veut aller plus loin que la « Loi Ancienne »
La loi s’exprime en des termes négatifs : < Tu ne feras pas ceci ou cela…> Les
orientations de la « Loi Nouvelle » font appel à la liberté de la personne. Jésus
spécifie : < Vous avez appris…, et moi, je vous dis > . Nous pouvons dire que les
Béatitudes sont huit Paroles qui forment le code de l'Alliance nouvelle entre Dieu et
les hommes – ces huit paroles, Jésus va les incarner. L’une n’est pas plus importante
qu’une autre.
Les huit Béatitudes de Matthieu sont toutes positives – il n’y a aucune prescription
négative. Les Béatitudes constituent « le code de l'Amour », à la lumière desquelles