Jean-Pierre Boulois Mes petits pas littéraires 2 2 2 Je m’explique Mes petits pas littéraires sont l’aboutissement d’une épreuve, d’un choc de culture depuis mon arrivée à Paris, un samedi du 23 octobre 1993 : le climat, la nourriture, la langue, les études, etc. C’est aussi une histoire de passion, passion pour la ville lumière, passion finalement pour la France, son histoire, sa culture, voire sa gastronomie, ses vins et ses fromages, et surtout la neige, dont j’ai eu l’occasion de voir et toucher pour la première fois chez des amis, famille des MONTGOLFIER, aux Cots, à côté d’Anonay, en décembre 1993. Il s’agissait pour moi de me surpasser pour faire face à plusieurs facteurs pour ne pas déserter. Mon amour de la France, mon engouement pour les études, notamment de la Philosophie, les Belles Lettres, et la Théologie m’ont soutenu dans mes efforts. Ce dépassement de soi a provoqué en moi une sorte de déracinement, mais aujourd’hui, je n’en suis pas mécontent, j’en suis même fier. L’aboutissement de ce mécanisme trouvera son expression dans l’acte de naturalisation en 2008, par décret du Ministre Eric BESSON, et le Préfet de Paris, dont le souvenir le plus marquant reste la remise de ma Carte de naturalisation française des mains de Madame Rachida DATI, Maire UMP du 7ème arrondissement. Cet acte m’a conforté et comblé. On dit toujours que Paris est La Ville Lumière, qui désarçonne et illumine tous ceux qui tentent leur chance pour un avenir meilleur. L’occasion m’a été offerte, je l’ai saisie. Aussi, je conclurai en reprenant ce bijou de la Poésie française et clamer avec Lamartine : « Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour ? 2 3 Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre Où tu la vis s’asseoir ! Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes Sur ses pieds adorés. Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux. Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère Laissa tomber ces mots : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! « Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. « Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m’échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore Va dissiper la nuit. « Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; Il coule, et nous passons ! » Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse, Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur, S’envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ? 4 2 Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus ! Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus ! Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez ? Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir ! Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux. Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés. Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire, Tout dise : Ils ont aimé ! 2 5 L’écriture est libératrice D’aucuns diraient que l’Ecriture est Thérapeutique. Moi je dirais plutôt que l’Ecriture est UNE LIBERATION. Elle est CRI, un LANGAGE, l’EXPRESSION D’UNE DOULEUR, pour aller contre la Pesanteur du Monde, de la Société, contre les LISIERES du Système ambiant, contre le DETERMINISME SOCIAL. C’est un COMBAT NON VIOLENT pour sa LIBERATION PERSONNELLE. L’Ecriture est COUP DE GEULE ET UN COUP DE CŒUR. D’un point de vue littéraire et philosophique, l’Ecriture est un Plaisir enchanteur et consolateur, ou une Source de douleurs. Ecrire, c’est s’immerger dans la TAGEDIE et la GRANDEUR de la vie. C’est Témoigner, c’est faire DON DES MOTS à mes Frères Démunis. C’est être avec eux dans l’EMPATHIE. C’est les rendre Visibles dans leurs quêtes invisibles. C’est Ressentir la Profonde Satisfaction du Menuisier de l’ombre qui, de ses mains nues, a scié, raboté, poncé, chevillé, sculpté ses planches bien aimées et fabriqué un Vaissellier destiné à la POSRERITE. « L’artisan des mots » Jean-Pierre BOULOIS Paris, le Dimanche 16 septembre 2012 Pendant ma ballade aux Champs Elysées 75008 PARIS 6 2