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Mémoire pour le Diplôme Interuniversitaire de Pédagogie Médicale
Les supports pédagogiques
du module 4
Dominique Mazevet
Pascale Pradat-Diehl
Service de Médecine Physique et de Réadaptation
GH Pitié Salpêtrière
Université Pierre et Marie Curie
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1 Introduction
Ce mémoire s’intéresse aux supports de cours d’un module récemment introduit dans le
cursus médical, le Module 4 « handicap, incapacité, dépendance ».
Du fait de la nouveauté de ce module transversal, les supports pédagogiques sont encore très
disparates, dans leur contenu que dans leur forme, mais aussi dans leur qualité et leur
adéquation à la problématique enseignée.
2 Définition du module 4 et historique
Le module 4 a été mis en place dans le cursus du cycle lors de la réforme des études
médicale depuis l’année universitaire 2002-2003, comme les 11 autres modules
transdisciplinaires. La notion de « module transdisciplinaire » ou de « transversalité » apparaît
alors comme une notion tout à fait nouvelle dans la conception classique des études
médicales. Certains modules, comme le module 4 et le module 1 et 11, présentent un caractère
plus « transversal » que d’autres qui s’inscrivent plus facilement dans une pathologie
d’organe.
Module 4 : Handicap - incapacité - dépendance
1 - Objectifsnéraux
À partir des notions générales sur les handicaps et les incapacis, l’étudiant doit comprendre à propos de deux ou trois exemples, les
moyens d’évaluation des déficiences, incapacis et handicaps, les principes des programmes de rééducation, de adaptation et de
insertion et surtout la prise en charge globale, médico-psycho-sociale, de la personne handicae dans une filière et/ou unseau de
soins.
2 - Programme denseignement
49. Évaluation clinique et fonctionnelle d’un handicap moteur, cognitif ou sensoriel.
50. Complications de limmobilité et du cubitus. Prévention et prise en charge.
51. Lenfant handica: orientations et prise en charge.
52. Le handicap mental. Tutelle, curatelle, sauvegarde de justice.
53. Principales techniques de rééducation et de réadaptation. Savoir prescrire la masso-kinésithérapie et lorthophonie.
Extrait de l’arrêté du 10/10/00
Le module 4 a bénéficié de 2 nouveautés, la transversalité et l’étude d’un thème qui n’était
jusqu’alors que peu abordé au sein du cursus médical, l’approche médico-sociale :
- Le module 4 se centre sur les conséquences sur la vie quotidienne et sociale des patients et
non sur un mécanisme diagnostic traitement comme c’était habituel au cours du cursus
médical.
- Les objectifs ne ciblent pas une pathologie précise mais sont des thématiques très
générales que « l’étudiant doit comprendre à propos de deux ou trois exemples ».
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- Les exemples doivent être puisés dans la liste des pathologies ciblées dans les modules ou
dans la 2ième partie « maladies et grands syndromes » susceptibles d’être posées à l’ECN
(par exemple AVC, mais probablement pas traumatisme crânien)
- Nécessité d’un support pédagogique traitant à la fois les données générales listées dans
l’énoncé du module 4 et les données adaptées aux pathologies cibles (ex : Evaluation
clinique et fonctionnelle d’un handicap, moteur, cognitif ou sensoriel/ Evaluation clinique
et fonctionnelle d’un handicap, moteur, cognitif ou sensoriel dans les suites d’un AVC :
module 9, question 133 sur l’AVC, décrire les principes de la prise en charge au long
cours)
La mise en place du module 4 dans les différentes UFR est encore hétérogène suivant :
- le temps d’enseignement (ex : initialement 12 h à la Pitié-Salpêtrière, maintenant 24 h,
contre 35 heures à St Antoine)
- les thèmes abordés
- les enseignants responsables du module : enseignants de Médecine Physique et de
Réadaptation dans certaines facultés, de neurologie dans d’autres, parfois organisation
multi-disciplinaire.
3 Problématique de cet enseignement dans le cadre de la
spécialité de Médecine Physique et de Réadaptation
La prise en charge des incapacités et des handicaps est un enjeu majeur de notre société et les
avancées législatives des dernières années se heurtent à des difficultés de mise place en partie
liées au manque de personnel formé de façon adéquate. Le personnel médical ne fait pas
exception à cette constatation. Les spécialités médicales amenées à intervenir dans la prise en
charge des personnes handicapées sont :
- En premier lieu, la Médecine Physique et de Réadaptation (MPR)
- La médecine générale
- La médecine du travail
- Et en fonction des déficiences, la neurologie, la rhumatologie, la pédiatrie,etc.
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La loi 2005-102 du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la participation
et la citoyenneté des personnes handicapées a renforcé la nécessité d’un enseignement
universitaire du handicap. Cette loi comprend une partie sur « prévention, recherche et soins »
et stipule dans l’article 7 « Les professionnels de santé et du secteur médico-social reçoivent
au cours de leur formation initiale et continue, une formation spécifique concernant
l’évolution des connaissances relatives aux pathologies à l’origine des handicaps, et les
innovations thérapeutiques, technologiques, pédagogiques, éducatives et sociales les
concernant , l’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées, ainsi que l’annonce
du handicap ».
La spécialité au premier plan des intervenants médicaux du handicap, la Médecine Physique
et de Réadaptation, connaît un problème majeur démographique depuis plusieurs années. Le
DES de la spécialité n’est pas assez choisi par les étudiants pour assurer un renouvellement
démographique ; en revanche, il existe une forte demande de médecins ayant déjà validé et
exercé une spécialité (comprenant la médecine générale) pour une formation permettant de
postuler à une qualification en MPR par la voie du DIU de Médecine de Rééducation.
Cette apparente contradiction a plusieurs explications :
- Peut être est ce une spécialité nécessitant une certaine maturité et un recul par rapport
à une spécialité plus « aiguë »
- Mais surtout, on constatait une méconnaissance profonde des étudiants de cette
spécialité dont ils ne connaissaient souvent même pas le nom. Le fait de n’avoir aucun
enseignement théorique de cette discipline y était sûrement pour quelque chose. Selon
les régions, des stages dans des services de MPR sont proposés aux étudiants
hospitaliers mais il est fréquent que ceux-ci soient intégrés à un enseignement comme
celui de la neurologie, ce qui ne facilite pas la lisibilité de la spécialité. Les places de
stage en MPR qui permettent de faire découvrir aux étudiants ce qu’est le handicap,
les filières et les réseaux de soins ainsi que le rôle des différents intervenants
impliqués sont toutefois insuffisantes pour qu’ils y aient tous accès.
Le module 4 a pour cela un rôle déterminant dans le développement de notre spécialité. Il est
encore trop tôt pour en apprécier les retombées sur le nombre d’étudiants choisissant la
spécialité à l’issue de l’ENC.
La mise en place de l’enseignement du module 4 ne s’est pas faite sans difficultés dans
certaines facultés et 4 ans plus tard, des ajustements sont encore nécessaires.
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