des facteurs de production (terre, travail et capital),
qui se traduisent par une baisse des écarts entre les
prix, une croissance des phénomènes migratoires et
une intégration du marché des capitaux. La législation,
plus ou moins libérale, est considérée, sur l’ensemble
de la période, comme un phénomène secondaire par
rapport aux gains de productivité dus aux progrès
technologiques, qui poussent au développement du
commerce et de l’investissement, et se traduisent par
les convergences de prix relatifs. Ainsi, le degré de
mondialisation est mesuré de manière indirecte, et la
mondialisation est globalement associée à certaines
périodes historiques. Les deux derniers siècles ont
ainsi connu deux « bonnes périodes », entre 1820 et
1914 puis entre 1950 et 2000. Durant chacune de ces
périodes, l’intégration se traduit sur le marché des
produits par une réduction forte des écarts de prix
entre pays (pour chaque période autour de 80%).
Cette réduction est un mécanisme fondamental ici, car
elle peut être interprétée à l’aide de la théorie du com-
merce international : cette réduction va, au XIXe puis au
XXe siècle, accroître les inégalités dans les pays riches
en terre et pauvres en main d’œuvre, alors qu’elle va les
réduire dans les pays riches en main d’œuvre et pau-
vres en terre. Le progrès vers l’intégration mondiale du
marché des capitaux est estimé à 60%. Le phénomène
migratoire s’accroît également (mais aucun ordre de
grandeur n’est donné ici). La « mauvaise période » est
située entre 1914 et 1950 : les écarts de prix doublent,
le taux de migration s’effondre, le marché des capitaux
se segmente.