THÉÂTRE VIDY-LAUSANNE AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5 CH-1007 LAUSANNE Presse et communication Sarah Turin / Coralie Rochat T +41 (0)21 619 45 21/74 [email protected] [email protected] www.vidy.ch DOSSIER DE PRESSE EN COMPLÉMENT DU MAG 3 DE FÉVRIER À JUIN 2015 ÉCRIRE UN THÉÂTRE www.vidy.ch D’IMAGE, DE DANSE, DE LITTÉRATURE DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 2 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 CHRISTIAN RIZZO 3 p.4 d’après une histoire vraie ET 100% polyester, objet dansant n°53 11.2.–14.2. DIEUDONNÉ NIANGOUNA Le Kung-Fu Affabulation p.24 Deux spectacles Singspiele 21.4.–24.4. ET BiT p.6 22.4.–24.4. GUILLAUME BÉGUIN 3.2.–22.2. STANISLAS NORDEY MAGUY MARIN Le Manuscrit des chiens III p.8 de Jon Fosse 28.4.–10.5. JULIEN GOSSELIN de Pier Paolo Pasolini Les Particules élémentaire 3.3.–13.3. p.26 p.28 d’après le livre de Michel Houellebecq PROGRAMME COMMUN Vidy-Arsenic & guests p.10 MATHIEU BERTHOLET 18.3.–29.3. WINTER FAMILY No World/FPLL Derborence p.12 13.3.–22.3. ANGÉLICA LIDDELL 29.4.–1.5. d’après Charles Ferdinand Ramuz 7.5.–13.5. NICOLAS BOUCHAUD p.14 Deux spectacles du cycle des résurrections Primera Carta de San Pablo a los Corintios Un métier idéal 5.5.–13.5. ENCYCLOPÉDIE DE LA PAROLE/ JORIS LACOSTE 26.3.–29.3. Deux spectacles ROMEO CASTELLUCCI Giulio Cesare. Pezzi Staccati p.16 Ion p.18 20 MINUTES – première mondiale When I die – A ghost story with music 27.3.–29.3. 27.5.–29.5. ET Suite n°2 LINA SANEH ET RABIH MROUÉ p.36 11.6.–14.6. p.20 ALAIN PLATEL/ FRANK VAN LAECKE p.38 OUVERTURE DE SAISON 15-16 En avant, marche! 20.3.–22.3. THOM LUZ Parlement six spectacles et une installation 20.3.–22.3. et 26.3.–28.3. SCHICK/GREMAUD/PAVILLON p.34 3.6.–4.6. 19.3.–21.3. CINDY VAN ACKER p.32 d’après le livre de John Berger et Jean Mohr ET Tandy 19.3.–22.3. p.30 4.9.–5.9. p.22 HAMLET DANS LES ÉCOLES Mise en scène de Magali Tosato Adaptation de Hamlet de Shakespeare p.40 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 CHRISTIAN RIZZO L’ASSOCIATION FRAGILE d’après une histoire vraie 11.2. – 14.2. Salle Charles Apothéloz Conception, chorégraphie, scénographie et costumes : Christian Rizzo Musique originale et interprétation : Didier Ambact King Q4 Lumière : Caty Olive Avec : Fabien Almakiewicz Yaïr Barelli Massimo Fusco Miguel Garcia Llorens Pep Garrigues Kerem Gelebek Filipe Lourenço Roberto Martínez Production déléguée : L’association fragile Administration, production et diffusion : Bureau Cassiopée Coproduction : Théâtre de la Ville, Paris Festival d’Avignon Opéra de Lille Centre de développement chorégraphique de Toulouse, Midi-Pyrénées la Ménagerie de verre, Paris La Filature – scène nationale, Mulhouse L’apostrophe – scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape/direction Yuval Pick Avec le soutien de : Conseil régional Nord-Pas-de-Calais convention Institut français + ville de Lille Association Beaumarchais – SACD Institut français dans le cadre du fonds de production circles, le Phénix – scène nationale valenciennes Création 2013 Durée : 1h10 Danse/musique Tarif M 4 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 5 En 2004, à Istanbul. À quelques minutes de la fin d’un spectacle auquel j’assiste, surgit comme de nulle part une bande d’hommes qui exécute une danse folklorique très courte et disparaît aussitôt. Une émotion profonde, presque archaïque, m’envahit. Était-ce leur danse ou le vide laissé par leur disparition qui m’a bouleversé ? Bien que floue, cette sensation est restée depuis ancrée en moi. Le point de départ de ce nouveau projet est la réminiscence ou plutôt la recherche de ce que ce souvenir a déposé en moi. Je n’éprouve pas d’intérêt à recréer une danse pré-existante, mais plutôt à comprendre pourquoi j’ai éprouvé une telle empathie à la fois pour ce moment précis et pour cette danse et comment cet impact est encore aujourd’hui vibratoire. Il s’agirait donc de remonter le cours de ma mémoire pour inventer le socle d’une écriture abstraite où de possibles bribes fictionnelles viendraient se loger en creux. Accompagné de huit danseurs et de deux musiciens, je cherche un espace où le mouvement et sa relation à la musique se jouent des catégories «populaires» et «contemporaines». J’imagine une danse prenant appui sur des souvenirs de pratiques folkloriques qui viendrait frictionner avec mon goût pour la chute et le toucher, permettant à chacun de tenir grâce à la présence de l’autre, à son contact immédiat. L’observation factuelle et décontextualisée des mouvements et systèmes de composition souvent communs entre plusieurs danses (plus particulièrement masculines et méditerranéennes) m’offre le terrain idéal pour questionner à nouveau les notions de communauté. Comment faire groupe à un moment donné ? Être ensemble, pour une forme n’appartenant à aucun territoire ou groupe déterminé, penser une danse collégiale qui creuse le sol en même temps qu’elle cherche l’élévation. © Caty Olive Et aussi à Vidy: CHRISTIAN RIZZO ET CATY OLIVE 100% polyester, objet dansant n°53 11.2. – 13.2. Salle René Gonzalez Conception : Christian Rizzo Caty Olive Son : Christian Rizzo Installation lumière : Caty Olive Production déléguée : L‘association fragile Création 1999 Installation/danse Partie intégrante du projet, j’ai confié l’écriture musicale (et son interprétation en live) aux batteurs/compositeurs Didier Ambact et King Q4. Deux batteries donc, aux confins de rythmiques tribales et sonorités rock psychédélique, qui entretiendront une relation entre dialogue et «battle» pour offrir une zone de tension à la danse et à la lumière atmosphérique de Caty Olive. RENCONTRE CHRISTIAN RIZZO Avec l’équipe artistique 12.2. Salle Charles Apothéloz A l’issue de la représentation © Marc Domage DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 DIEUDONNÉ NIANGOUNA Le Kung-Fu 3.2. – 22.2. La Passerelle Texte, mise en scène, scénographie et jeu : Dieudonné Niangouna Collaboration artistique : Laetitia Ajanohun Création lumière : Laurent Vergnaud Création vidéo : Wolfgang Korwin Création son : Nicolas Barrot Production déléguée : Le Grand Gardon Blanc Cie Les Bruits de la rue Les Laboratoires d’Aubervilliers Administration, production et diffusion : Le Grand Gardon Blanc Coproduction : Künstlerhaus Mousonturm, Francfort «Le Kung-Fu» a été créé dans le cadre de la résidence de Dieudonné Niangouna aux Laboratoires d’Aubervilliers. Avec le soutien de la Région Ile-de-France dans le cadre des résidences d’écrivain. Répétitions à Vidy Créé le 12 juin 2014 Durée : 1h50 Théâtre/vidéo Tarif M 6 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 Dans mon enfance les souvenirs les plus marquants furent ceux des films qui m’ont donné à imaginer. C’était un monde dans lequel je trouvais toute la joie de vivre jusqu’à me convaincre que j’en faisais partie. C’est alors que j’ai commencé à dialoguer avec ces acteurs et ces paysages, ces actions et toutes ces histoires qui me concernaient et dont j’étais redevable. Je devais y répondre, prendre parti, et les raconter à mon tour plus que les commenter. Les raconter, seul, en les jouant. Les raconter à ceux qui n’y avaient pas accès. J’ai raconté des films à mes frères, sœurs, grands et petits, à mes cousins, mes tantes, mes oncles, à des amis, à des inconnus, à des vieillards, à des bébés, des chiens aussi. J’ai raconté près de deux mille cinq cents et quelques films dans ma vie et sans me fatiguer. Papa n’était pas que grammairien, c’était surtout et, je crois même d’abord comme moi, un grand amateur de cinéma. À sa mort il avait près de mille cassettes VHS dans ses tiroirs. Des films. Et il y avait de tout. Absolument tout. Papa était un homme complet. Achevé. Un grand amateur de kung-fu. Il me disait « Adé, toi, je t’enverrai en Chine pour aller apprendre le kung-fu au temple Shaolin. Et à ton retour, au Congo, après que tu as rapporté tes cinq dan de kung-fu et une ceinture noire je te produirai, moi ton père, au cinéma. On fera des films de kungfu, ici au Congo ». Mais mon père est mort. Et je n’ai jamais été en Chine. Je n’ai pas appris le kung-fu. Je n’ai jamais joué dans un film. Je suis devenu comédien, et je joue au théâtre. C’est ça mon kung-fu. C’est ça mon cinoche. Le théâtre. Oui c’est là que je fais mon Kung-Fu. Alors à force de raconter des films je me suis raconté. Le Kung-Fu retrace un parcours individuel devenu commun où la vie artistique d’un homme partant du cinéma à la lecture, de la lecture à l’écriture, de l’écriture au théâtre, et du théâtre à l’engagement pour le théâtre, croise à un moment de sa vie l’imaginaire poétique d’une ville et les expériences de ses habitants pour, avec leur désirs et rêves, raconter une fable contemporaine aussi intime qu’universelle. Une histoire personnelle et collective, sur le plateau. Une histoire d’ici et de là appartenant à une communauté de gens qui la font un peu plus chaque jours, qui la vivent mieux qu’un film et qui, en empruntant l’œuvre d’un grand artiste la recréent finalement en d’autres espoirs, en d’autres souvenirs. DIEUDONNÉ NIANGOUNA © Christophe Raynaud De Lage 7 © Désiré Kinzenguélé RENCONTRE AVEC DIEUDONNÉ NIANGOUNA Et proposez votre scène culte du cinéma 10.11. 2015 à 19h Salle René Gonzalez RENCONTRE Avec l’équipe artistique 19.2. La Passerelle A l’issue de la représentation DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 STANISLAS NORDEY Affabulation de Pier Paolo Pasolini 3.3. – 13.3. Salle Charles Apothéloz Mise en scène : Stanislas Nordey Traduction de l’italien : Jean-Paul Manganaro Collaboratrice artistique : Claire ingrid Cottanceau Scénographie : Emmanuel Clolus Lumière : Philippe Berthomé Son : Michel Zürcher Costumes : Raoul Fernandez Construction du décor : Ateliers Théâtre de Vidy Avec : Marie Cariès Raoul Fernandez Thomas Gonzalez Anaïs Muller Stanislas Nordey Véronique Nordey Thierry Paret Production, diffusion : Théâtre de Vidy Coproduction : Théâtre national de la Colline Théâtre national de Bretagne, Rennes Compagnie Stanislas Nordey La Comédie de Saint-Etienne – Centre dramatique national Avec le soutien de : Théâtre national de Strasbourg Répétitions et création à Vidy En tournée avec Vidy Durée estimée : 2h Théâtre Tarif M 8 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 9 «Affabulazione» pour Stanislas Nordey Si j’oublie «La Dispute», que je peux considérer comme un travail d’étudiant, comme une toute première recherche, j’ai commencé ma vie de metteur en scène avec Pasolini, avec «Bête de style». J’ai compris grâce à ce travail, grâce à ce poète, ce qu’était pour moi la nécessité de faire du théâtre. J’ai compris qu’au théâtre, on travaille sur une énigme et qu’au moment de la représentation, l’énigme est toujours là. On la partage avec le spectateur. Non pas que Pasolini soit obscur : son théâtre se déploie en une succession de clartés et d’obscurités et il s’agit de traverser ensemble cette alternance pour y faire son propre chemin. Le regard lumineux de Pasolini sur les Grecs, son amour pour ce passé et nos mythes, la manière dont il les réactive, cela me porte à mon tour. Dans «Affabulazione», il prend appui sur Sophocle et Eschyle et renverse les perspectives avec ce fils parfait et ce père infanticide. Pasolini met en question certaines situations indépassables de nos vies, des lieux d’incandescence absolue, sans jamais donner de solution. «Affabulazione», c’est donc un père. Il m’a fallu du temps pour y arriver, pour penser pouvoir entrer dans cette figure. Jusque-là, j’ai fait beaucoup de fils. Il faut dire que depuis 3-4 ans, je suis à nouveau davantage dans la fonction metteur en scène/acteur. Cette position me semble importante et je tente de l’investir pleinement. Ce qui me met dans une logique interne me permettant peut-être d’incarner un père. Sans parler de ma position de pédagogue à Rennes durant une dizaine d’années, qui relève aussi de l’antériorité et d’une certaine autorité. Dans mon parcours artistique, je suis en quelque sorte passé de fils à père. Je dois dire enfin qu’il m’a fallu du temps pour approcher ce texte parce qu’au Théâtre Gérard Philippe, nous avions produit la mise en scène d’Arnaud Meunier, avec Frédéric Leidgens en père. Et je continuais à voir cet acteur magnifique dans le rôle. J’y reviens maintenant parce que je sais que je dois montrer, montrer tout Pasolini, chacune de ses six pièces. J’en ai déjà mis en scène quatre et j’ai joué dans «Orgie». Je dois m’affronter aujourd’hui à «Affabulazione». Ce projet Pasolini est en moi, c’est un projet sans fin, en quelque sorte, parce que cet auteur me nourrit absolument. Sa fréquentation m’est essentielle. J’aimerais aussi faire quelque chose avec son roman «Petrolio» et avec un long poème très peu connu de lui : «C». Ce qui permettrait de créer une sorte d’inversion de l’idée qu’on a de Pasolini et de son imaginaire, puisque c’est un texte sublime sur le sexe féminin. C’est un poème qui met à bas ce qu’on a pu dire de sa misogynie. J’aime le souffle d’une langue, ses moindres soupirs, ses verbes, ses temps, ses rythmes. Quand je parle de la musique de Pasolini, il faut l’entendre au sens littéral. La traduction de Michèle Fabien et Titina Maselli est très belle, je l’ai beaucoup lue et elle me porte. J’ai pourtant commandé une nouvelle traduction à Jean-Paul Manganaro, partant de l’idée qu’un texte doit être retraduit régulièrement, on dit parfois tous les dix ans. J’ai montré un spectacle une seule fois à Vidy, c’était «La Conquête du Pôle Sud» de Manfred Karge, et dans ma mise en scène, il y avait un extrait de «Qui je suis», de Pasolini. Ainsi, mon passage dans ce théâtre était déjà marqué par cet auteur. STANISLAS NORDEY © Matthias Steffen Teorema © DR Et aussi PROJECTION DE FILMS DE PASOLINI Cinémathèque Suisse Mars/Avril RENCONTRE Avec l’équipe artistique 5.3. Salle Charles Apothéloz A l’issue de la représentation DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 10 PROGRAMME COMMUN Vidy-Arsenic & guests 18.3. – 29.3. THÉÂTRE DE VIDY ARSENIC WINTER FAMILY No World/FPLL – Création JONATHAN CAPDEVIELLE Saga – Création Du 13 au 22 mars 2015 Théâtre Du 18 au 20 mars 2015 Théâtre ANGÉLICA LIDELL Primera Carta de San Pablo a los Corintios – Création CHRISTIAN GARCIA Salomé Du 19 au 22 mars 2015 Les 21 et 22 mars 2015 Théâtre/performance musicale Théâtre ANGÉLICA LIDDELL Tandy Du 26 au 29 mars 2015 Théâtre ROMEO CASTELLUCCI Giulio Cesare. Pezzi Staccati Du 19 au 21 mars 2015 Théâtre Hors les murs CINDY VAN ACKER Ion – Création Du 20 au 22 et du 26 au 28 mars 2015 Danse TRAJAL HARRELL Antigone SR. Twenty looks or Paris is burning at the Judson Church Du 24 au 26 mars 2015 Danse MARIE-CAROLINE HOMINAL Froufrou – Création Du 26 au 29 mars 2015 Danse LES PRINTEMPS DE SÉVELIN SIMON TANGUY, ALOUN MARCHAL, ROGER SALA REYNER Gerro, Minos and Him SCHICK/GREMAUD/PAVILLON 20 MINUTES – première mondial – Création Le 18 mars 2015 Danse Du 20 au 22 mars 2015 Théâtre/performance YASMINE HUGONNET L’Union (titre de travail) – Création THOM LUZ When I die – A ghost story with music Du 27 au 29 mars 2015 Théâtre/musique Les 19 et 20 mars 2015 Danse PIETER AMPE So you can feel Les 21 et 22 mars 2015 Danse LA GRANGE DE DORIGNY Et aussi des concerts des dj parties ! MATHIEU BERTHOLET Berthollet – d’après Charles Ferdinand Ramuz Du 26 au 28 mars 2015 Théâtre Le Théâtre de Vidy et l’Arsenic mettent leurs forces en commun pour permettre au public de découvrir les esthétiques contemporaines défendues par chacun des lieux. Ils invitent pour cette première édition notamment Les Printemps de Sévelin et Le Théâtre La Grange de Dorigny. Ensemble, ils feront de Lausanne une capitale internationale des arts de la scène. Un programme condensé et concerté, engagé, dynamique, exigeant et festif. Le programme complet et détaillé sera disponible mi-janvier 2015. DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 11 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 WINTER FAMILY No World/FPLL 12 Spectacle de théâtre documentaire pour trois performeurs et un conférencier 13.3. – 22.3. Chapiteau Idée originale, conception, mise en scène et scénographie : Winter Family (Ruth Rosenthal et Xavier Klaine) Lumière : Jérémie Cusenier Julienne Rochereau Conseil chorégraphique : Damien Jallet Silvia Bidegain Construction du décor : Ateliers Théâtre de Vidy Avec : Johanna Allitt Mamadou Gassama Guy-Marc Hinant Ruth Rosenthal Production déléguée, diffusion : Winter Family/EPOC productions Théâtre de Vidy Coproduction : CENTQUATRE Paris Théâtre Paul Eluard, Choisy-le-Roi (en cours) Avec le soutien de : Centre Culturel ABC, La Chaux-de-Fonds Fonderie, Le Mans Répétitions et création à Vidy En français et anglais, sous-titré en français et anglais Durée : 1h Théâtre Tarif S DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 13 Ode au monde tel que nous sommes. Des modèles, des réponses sans questions, la joie planétaire. La beauté du monde est telle que nous le partageons : lisse, démocratique, sucré, multiculturel, blanc et saturé. No world the world is her home and she knows every road, every turn, every spot when she looks in the mirror she see them, million twin sisters all look the same same hair, same dress, same smile tastes become sweeter, colors reduce their range she likes them all no dangerous corners, no sharp edges, no threats the world is her home and it’s beautiful © DR Alors que l’humanité perd ses détails et s’approche de l’oubli, nous sommes là pour perpétuer l’adoration de nos pouvoirs. Ce purgatoire deviendra-t-il notre enfer ? Nous sommes le système. We’ve got the Power ! © DR Ruth Rosenthal, face à son ordinateur, incarne une créature type Steve Jobs Reprenant et étirant les codes des conférences TED, elle présente les 9 features & apps, 9 cercles d’un nouveau produit : le Monde. Beauté. Sociale démocratie. Amour. Jeunesse. Femmes. Nourriture. Capitalisme. Multiculturalisme. Joie. Dans l’abstraction d’un décor suédois, elle scroll, danse et présente des textes recomposés à partir d’éléments récoltés sur internet : l’Héritage Mondial. Johanna Allitt, performeuse anglaise, est assise sur scène, check son portable, twerk un peu et tente de rester sous la lumière des projecteurs une semaine de plus. Mamadou Gassama, breackdancer parisien, est assis sur scène, check son portable, travaille dur, danse parfaitement et ne sera jamais le chorégraphe. Ces 3 performeurs lancent les vidéos et les sons du spectacle grâce à un laptop depuis la scène. Ils amplifient le «Non Monde» en proposant des postures et des comportements viraux. Guy-Marc Hinant, un intellectuel wallon, attend sur le plateau puis démarre une conférence crue au sujet du «Non Monde», développant un nouveau paradigme à travers la tentative du Front Populaire de Libération de la Lotharingie. Notre environnement quotidien est projeté sur 2 écrans. Un son domestique et urbain est délicatement diffusé dans la salle. Toutes les personnes présentent sur le plateau incarnent leur propre archétype, jouant leur propre rôle. Tous les sons, les images et les chorégraphies sont documentaires. Les écrans de veille nous apaisent, des entretiens de lotharingiens sont diffusés, des nuggets sont frits, des femmes sont abusées, des célébrités apparaissent et un marteau est léché, des dossiers sont remplis : joie. Proposant un fourre-tout volontairement populiste, apocalyptique et joyeux, Winter Family tente, à travers ces 9 tableaux, de partager avec le public cette forme nouvelle, banale et si particulière de bien-être et d’embarras confortable que nous ressentons tous en ce plus grand dénominateur commun. Célébrons le simulacre ! WINTER FAMILY DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 14 ANGÉLICA LIDDELL deux spectacles du «Cycle des résurrections» 19.3. – 22.3. 26.3. – 29.3. Vidy - Salle Charles Apothéloz Vidy - Salle Charles Apothéloz Primera Carta de San Pablo a los Corintios Tandy (Première Epître de saint Paul aux Corinthiens) Mise en scène, scénographie et costumes : Angélica Liddell Lumière : Carlos Marquerie Son : Antonio Navarro Construction du décor : Ateliers Théâtre de Vidy Avec : Lola Jiménez Angélica Liddell Sindo Puche Production déléguée et diffusion : Atra Bilis Teatro/Iaquinandi, S.L. Coproduction : Théâtre de Vidy Avec le soutien de : Communauté de Madrid et Ministère de l’Education, de la Culture et des Sports – INAEM Avec la collaboration de : Citemor – Festival de Montemor-o-Velho Répétitions et création à Vidy En espagnol, surtitré en français Théâtre Tarif M d’après le roman «Winesburg, Ohio» de Sherwood Anderson Mise en scène, scénographie et costumes : Angélica Liddell Texte : Sherwood Anderson Angélica Liddell Lumière : Carlos Marquerie Son : Antonio Navarro Construction du décor : Trasto Decorados Avec : Fabián Augusto Lola Jiménez Angélica Liddell Sindo Puche Et un ensemble musical – direction Nicolas Farine Production déléguée et diffusion : Atra Bilis Teatro/Iaquinandi, S.L. Coproduction : Berliner Festspiele – Foreign Affairs Temporada Alta 2014/EL CANAL – centre d’arts escèniques Salt/Girona Avec le soutien de : Ministère de l’Education, de la Culture et des Sports – INAEM Avec la collaboration de : Teatros del Canal, Madrid Ensemble Vocal de Lausanne Traduction de «Winesburg, Ohio» : Miguel Temprano Garcia © 2009 by Quardens Crema, S.A.U. all rights reserved Créé le 3 juillet 2014 En espagnol, surtitré en français et anglais Durée : 1h Théâtre Tarif M DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 15 Tandy Il faut peut-être partir de «Tandy», parce que c’est un mot qu’un personnage invente et qui veut dire : avoir la force d’accueillir l’amour. Que se passe-t-il lorsqu’on forge du vocabulaire pour mieux vivre, pour trouver de nouvelles visions ? Dans la courte et percutante nouvelle de Sherwood Anderson qu’Angélica Liddell adapte à la scène, un ivrogne donne ce mot à une petite fille : «Soyez Tandy, ma petite, supplia-t-il. Osez être forte et courageuse. C’est la voie. Risquez tout. Soyez assez brave pour oser être aimée. Soyez quelque chose de plus que l’homme ou que la femme. Soyez Tandy.» Elle est alors une gamine de sept ans qui vit à côté d’un père agnostique, tellement occupé à détruire l’idée de Dieu qu’il ne voit pas les manifestations du divin dans la petite fille. Tout est là des obsessions actuelles d’Angélica Liddell, engagée dans un «Cycle des résurrections». Elle pose dans cette performance collective, «Tandy», la question des ténèbres, de la lumière, de la transcendance, de l’amour, de la mort, de la vie, dans un monde qui nous laisse abandonnés à toutes les violences, à toutes les férocités. Elle met dans l’engagement total des corps sur le plateau la charge même de l’extase, notion qu’elle préfère à celle de folie. Primera Carta de San Pablo a los Corintios. De même, dans «Carta de San Pablo a los Corintios. Beethoven, sinfonía n° 7» travaillet-elle le tressage du sacré avec le profane, puisqu’elle en passe par ce sacrilège : transposer l’ardeur de l’amour pour Dieu, telle que saint Paul l’a décrite, sur les zones de l’amour profane. Comme pour vérifier, par la représentation, que Dieu et l’amour sont la même chose. Ces deux spectacles de l’artiste espagnole, baignés d’une atmosphère baroque, galvanisante, décorative, semblent confondre parfois le contexte d’un théâtre avec celui d’une église : ils peuvent se définir comme des vanités, mais davantage par rapport à l’amour que par rapport à la mort. Soit des pièces qui nous rappellent de manière physique que toutes les possessions, toutes les réussites, tous les succès sont lettres mortes sans amour. MICHÈLE PRALONG © Angelica Liddell Tandy © DR © Angelica Liddell DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 ROMEO CASTELLUCCI Giulio Cesare. Pezzi Staccati Intervention dramatique sur William Shakespeare 19.3. – 21.3. Hors les murs Conception et mise en scène : Romeo Castellucci Assistanat à la mise en scène : Silvano Voltolina Avec : Dalmazio Masini Simone Toni Silvano Voltolina Production déléguée : Socìetas Raffaello Sanzio Créé le 27 mars 2014 En italien, surtitré en français Durée : 45 minutes Théâtre Tarif S 16 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 La force principale que cette mise en scène dégage est la puissance de la rhétorique. Celleci, en tant qu’art de la persuasion, n’est pas le privilège d’un parti. Elle se retrouve dans tous les camps qui, au fil de l’histoire, entendent convaincre. D’où son inhumaine longévité, combinée à la nécessité pour elle, tout aussi inhumaine, de rester toujours jeune. Voilà pourquoi, au cours de l’histoire, elle survit à la succession des règnes, des pouvoirs, des républiques. Son essence relève aussi bien de la propagande que de l’art dramatique - de l’organisation militaire et économique du pouvoir autant que de la libre volonté de création des révolutions populaires et de l’art. En cela consiste son ambiguïté fondatrice, ambiguïté qu’il est inutile de dénoncer ici mais qui reste à interpréter dans toute l’ampleur de ses perspectives. Il est ingénu de prétendre, en vertu d’une plus grande élévation de contenu, «valoir» plus que la publicité, comme le font les poètes collectifs, les poètes qui n’arrivent plus à rester seuls. Le contenu, donné dans un cadre collectif comme le théâtre, est pulvérisé, il n’est donc même plus perceptible (ou plutôt, jamais plus perceptible), s’il ne se revêt pas d’une forme potentiellement autonome et sciemment rhétorique. La rhétorique est la primauté de la forme qui entraîne la force du contenu. C’est l’habit de la parole, qui sonde ici jusqu’à sa propre origine : la voix, l’émission phonique. Et elle le fait sans pitié La haute spécialisation exigée par la rhétorique est très proche de la technologie utilisée dans ce spectacle, elle aussi destinée à émouvoir et à persuader, tel un acteur jouant intensément son rôle. En cela – et en ce point se produit également une union toujours plus compromettante avec la littéralité du théâtre romain – en cela voisine du corps (contrairement à ce qui se passe dans le théâtre grec, depuis toujours plus proche de la parole). La machinerie scénique vaut ici l’édifice verbal. Notre théâtre s’entoure souvent d’instruments empruntés à la technologie moderne, non point par souci de mise à jour des aspects structurels de la mise en scène, mais pour définir ce qui, dans les drames importants, est toujours présent, même de façon cachée : une technologie de vie parmi les multiplicités de ce monde-ci. CLAUDIA CASTELLUCCI Revenir à «Giulio Cesare», spectacle de la Socìetas Raffaello Sanzio mis en scène la première fois en 1997 ne signifie nullement s’abandonner à la nostalgie ou à la séduction de l’autocitation. Les discours de «… vski» et de Marc Antoine s’affrontent à présent comme deux noyaux vivants. Ce sont des pièces détachées, comme quelque chose qui renvoie à un tout mais dont, en même temps, la fonction le dépasse. Ce sont des images efficaces de ce drame de la voix, aux prises avec le pouvoir masqué de la puissance de la parole. La topologie du dire (de l’acteur), enkysté dans le langage et dans ses machines, sa compromission avec la rhétorique, s’inscrivent dans une polarité qui prend la forme du moulage et de l’empreinte. Au centre, le corps et ses organes locuteurs, qui tiennent le premier rôle. D’une part, le personnage de «… vski», allusion tronquée à l’un des pères fondateurs du théâtre, introduit une caméra endoscopique dans les fosses nasales jusqu’à la glotte. Le parcours de l’endoscope est projeté sur un écran circulaire qui permet de suivre à rebours le parcours de la voix jusqu’au seuil des cordes vocales. Le long tube qui dirige le souffle et les mots du dialogue entre Flavius, Marullus et le savetier jusqu’à son rideau de chair, montre l’origine sexuelle de la parole, la limite tautologique d’une voix qui coïncide avec la vibration audible-visible de la cavité buccale. Tatouage absolu de la phonation. D’autre part, Marc Antoine, qui a subi une laryngectomie. Il met sur un piédestal l’oraison funèbre qui est le pic rhétorique du drame, tension vers le monument, avec une technique phonatoire autre. La voix, privée de sa gorge de chair, devient pulsion œsophagienne, pure vibration de l’émotion. L’articulation des significations se brouille et s’évanouit : il n’en reste que la modulation vocale, à demi perdue, et d’un coup, absorbée par les bruits du corps. Le dire égosillé, devient l’exosquelette de la persuasion rhétorique, tandis que le discours coïncide avec une parole issue, à la lettre, d’une «blessure», la seule qui soit en mesure de supporter l’évocation du corps de Jules César, dont les blessures sont autant de «bouches muettes». Ce corps sans organe du langage (les cordes vocales), devient l’étendard d’un corps en soi même éloquent, comme un «moi» envahi par le cadavre qui occupe le trône du discours avec l’explosion nue d’un châtiment corporel. Dans une théologie négative de la voix, le trou à travers lequel passe la respiration de Marc Antoine, laisse entrevoir, dans son absence, la gorge retournée de «… vski». PIERSANDRA DI MATTEO 17 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 CINDY VAN ACKER Ion 20.3. – 22.3. et 26.3. – 28.3. La Passerelle Chorégraphie et interprétation : Cindy Van Acker Lumière et scénographie : Victor Roy Production : Cie Greffe Diffusion : Tutu Production Coproductions : ADC, Genève Théâtre de Vidy Théâtre Les Halles, Sierre Avec le soutien de : Loterie Romande Fondation Leenaards Pour-cent culturel Migros Coopérative suisse des artistes interprètes SIG La Compagnie Greffe bénéficie d’une convention de soutien conjoint de la Ville de Genève, du Canton de Genève et de Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture depuis 2009 Répétitions et création à Vidy Durée : 1h Danse Tarif S 18 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 Pour créer «Ion», Cindy Van Acker trouve de premières impulsions très puissantes chez Nietzsche, le philosophe qui se disait danseur, qui liait plus que quiconque le corps et l’esprit. Une œuvre dont la lecture ne cesse de la stimuler, tant elle est vivante, instinctive, contradictoire. Comme si l’engagement physique de l’auteur dans l’écriture continuait à produire un engagement physique dans la lecture. Elle résume : «Il est puissant. Il est monumental et libérateur. L’espace-temps sous sa plume n’est jamais figé.» A presqu’un an de la première de ce solo, absorbée par la lecture du poète et philosophe allemand, Cindy Van Acker livre une note d’intention sous forme de bâtons rompus : «Il semble que la vie aujourd’hui me réclame de la parole. Et c’est Nietzsche qui vient me conforter. Pourquoi ? Parce qu’il parle haut et fort, de tout, et que sa pensée, écrite noir sur blanc, est toujours en mouvement. Toujours animée, variable, contradictoire, non-fragmentable. Impossible de rendre sa pensée statique si ce n’est en la refusant. Car contrairement à l’identité éphémère d’un mouvement corporel, on pourrait croire que l’écrit est définitif. Que les mots posés arrêtent la pensée en la formulant. Chez Nietzsche, c’est le contraire. La pensée posée continue quand même et ne s’arrête jamais. Pour moi, sa parole est dynamique et spatiale, j’aimerais me faire comprendre quand je dis qu’il parle partout : il parle dans des espaces différents, du petit espace qu’est son corps à l’espace infini de son esprit. On n’a cessé de lui reprocher son incohérence : c’est ce qui me touche infiniment, qu’il ne fige ni ne fixe jamais rien. Son amour et sa détestation de Wagner me semblent par exemple le signe d’une vérité de vie, de pulsions et de sentiments toujours en tension. Les mots, la pensée, tout continue à vivre, à bouger, à changer. Il me libère de ma peur du langage. J’ai commencé à relire Nietzsche, «Le Cas Wagner» notamment, lorsque je travaillais avec Romeo Castellucci pour la chorégraphie de «Parsifal» de Wagner à la Monnaie en 2009. Puis le poète hollandais Hendrik Marsman, qui a écrit une préface à «Ainsi parlait Zarathoustra», m’a ouvert à de très belles intuitions. Il dit par exemple : «Aucun penseur au monde n’a vu le corps autant relié à l’esprit que lui.» Marsman voit sa philosophie comme imbriquée, à la fois contradictoire et non contradictoire, déployée en de subtiles couches, créant une entité cohérente. Avec des lacunes, si on veut, des répétitions, leitmotivs et contradictions, mais de A à Z, invisible et vivante. Et là on touche à une notion essentielle à laquelle je suis sensible aujourd’hui : c’est la question de l’engagement. Il faut inscrire son corps et son esprit dans la lutte. Une autre notion importante pour moi chez Nietzsche c’est celle du renversement des valeurs. Cette idée vient activer ma pensée et mon écriture du corps pour accéder à d’autres formes, et laisser une nouveauté me transformer. CINDY VAN ACKER © Aanéengenaaid de Berlinde De Bruykere 19 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 SCHICK/GREMAUD/PAVILLON 20 MINUTES première mondiale 20.3. – 22.3. Salle René Gonzalez Artistes : François Gremaud Viviane Pavillon Martin Schick Production : INGOODCOMPANY Administration : Michaël Monney Coproduction : Pianofabriek Kunstenwerkplaats, Bruxelles (5 MINUTES) BLITZ festival, Rovinj (10 MINUTES) Le Carré-Les Colonnes, Bordeaux (15 MINUTES) Théâtre de Vidy (20 MINUTES) Création à Vidy En néerlandais, français, croate et français Durée : 20 minutes Théâtre/performance Tarif S 20 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 X MINUTES est un spectacle constamment en croissance, en temps, en substance, et en valeur, et à chaque fois unique. C’est un voyage spatio-temporel, un spectacle qui écrit et recueille sa propre histoire, qui contient sa propre archive, une exposition itinérante, en suivant la notion du temps qui passe, le temps entre chaque étape de création est sous-entendu, perpétuellement contracté. En vivant et grandissant, le spectacle se densifie, contenant, le temps du spectacle, une période de vie de plus en plus significative. Les spectateurs et les acteurs traversent toute l’expérience qui leur a permis d’arriver au moment présent, les dernières minutes inédites, renforçant ainsi la sensation d’être, ensemble, au présent. X MINUTES suit la logique néo-libérale d’une valeur en augmentation exponentielle : more is more ! Selon le marché de l’art contemporain, nous pourrions prétendre : le plus connu, le plus cher, le plus cher, le plus précieux. Notre proposition est davantage une investigation critique de ce marché qu’une critique elle-même. Le système de production de la culture européen est mis à nu et intégré au concept, et devient part du contenu lui-même. Nous jouons avec le processus de vente et de programmation, incitant les programmateurs à prendre des risques, à faire confiance, et à mettre de la valeur dans l’inconnu, leur donnant une part active au processus, l’acheteur ne devient pas seulement coproducteur, mais aussi protagoniste du projet. L’acte d’acheter devient décisif car il influe de manière concrète l’objet. D’un autre côté, les artistes prennent le rôle d’entrepreneurs indépendants et émancipés, vendant leur produit. Le projet invente son propre système d’autosuffisance, en réenvisageant la coproduction à l’image des nouveaux moyens de financements modernes. Il crée une sorte de consommation collaborative, nécessaire à son existence et à sa pérennité. Il joue, dans son propre fonctionnement, avec le système de la société économique occidentale et ses limites. Alors que nous nous questionnons sur la production culturelle, nous cherchons à réfléchir sur et au sein même du produit culturel. Le travail lui-même ne représente pas seulement, mais défie aussi l’idée de ce qu’est une «œuvre d’art». Les artistes, après quelques temps de tournée, auront peut-être un regard critique sur le travail précédemment créé dans le processus, et donc leur développement personnel et artistique sera palpable au fil du spectacle. Les artistes s’amuseront des conséquences provoquées par les règles qu’ils se sont données, et de l’absurdité qui peut en découler. Que se passe-t-il si l’un des artistes est un jour absent ? Si le spectacle est devenu trop long ? Et donc trop cher ? Si le transport des objets ou décor devient trop compliqué ? Si on joue encore quand on sera devenus vieux ? Ou riches ? Et pour terminer, le rôle du spectateur est aussi un rôle actif, dans le sens où il crée des liens entre chaque étape de 5 minutes du projet. Aucun public ne voit le même spectacle, ils vivent une expérience unique, et chaque spectateur devient le témoin privilégié d’une étape singulière constituant un tout qui lie ainsi tous les lieux et publics qui l’ont formé. La production entrera en bénéfice à partir de 95 MINUTES. INGOODCOMPANY © INGOODCOMPANY 21 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 THOM LUZ 22 When I die A ghost story with music 27.3. – 29.3. Salle René Gonzalez Mise en scène, conception, scénographie : Thom Luz Direction musicale : Mathias Weibel Dramaturgie : Marcus Dross Costumes et lumière : Tina Bleuler Son : Martin Hofstetter Avec : Jack McNeill Daniele Pintaudi Suly Röthlisberger Samuel Streiff Mathias Weibel Production : Thom Luz Production, diffusion : Gabi Bernetta Coproduction : Gessnerallee Zürich Spielart Festival München Kaserne Basel Theater Chur Südpol Luzern Avec le soutien de : Canton de Zurich – Service de la culture Zurich Ville de Culture Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture Pour-cent culturel Migros Fondation Ernst Göhner Fondation Georges et Jenny Bloch Projet créé dans le cadre de Connections Création 2013 En allemand surtitré en français Durée : 1h25 Théâtre/musique Tarif S DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 En 1970, un disque atypique provoque la stupeur et l’incrédulité de la presse musicale européenne : l’opus réunit des inédits de grands compositeurs disparus, Liszt, Chopin, Schubert, Rachmaninov, Debussy et de nombreux autres. C’est une modeste femme de ménage anglaise, médium, qui dit recevoir quotidiennement des dictées musicales d’outre-tombe. Née en 1916, morte en 2001, Rosemary Brown a ainsi produit de nombreuses œuvres venues de l’au-delà depuis sa première séance de possession en 1964: tous les jours, elle travaille de 8 heures à 12 heures, puis de 15 heures à 18 heures, alors qu’elle dit connaître à peine la musique et ne pas savoir l’écrire. Du travail de la spirite qui reçoit la visite des fantômes est sorti un corpus considérable : notamment une sonate et douze Lieder de Schubert, une fantaisie impromptue de Chopin, quelques sonates et deux symphonies de Beethoven. Douze ans après la mort de cette étrange musicienne médium, Thom Luz s’empare de son histoire et de ses compositions pour en tirer une soirée de théâtre musical: «When I die», sous-titrée «Une histoire de fantômes avec de la musique». Une pièce irrésistible pour trois musiciens, une comédienne et un comédien. Entre une longue et savoureuse scène d’ouverture qui fait entendre des parasites et le tic-tac d’une horloge, jusqu’à la scène finale qui fait écouter des parasites et la fin d’une œuvre classique, c’est toute l’histoire de Rosemary Brown qui se raconte. Thom Luz n’a pas besoin de grand-chose pour mener son récit : quelques instruments de musique, un semis de tabourets de piano, des tasses, un téléviseur et des boîtes de transport de décor. Le metteur en scène sait jouer du décalage, de la lenteur, de la beauté. Il sait surtout laisser vivre sur scène les situations les plus étranges, afin d’en savourer le burlesque et la mélancolie. THOM LUZ © Reto Schmid © Reto Schmid 23 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 24 MAGUY MARIN Deux spectacles 21.4. – 24.4. 22.4. – 24.4. Salle René Gonzalez Salle Charles Apothéloz Singspiele BiT Conception : Maguy Marin Scénographie : Benjamin Lebreton Lumière : Alex Bénéteaud Création sonore : David Mambouch Son : Antoine Garry Aide à la réalisation des costumes : Nelly Geyres Avec : David Mambouch Conception : Maguy Marin En étroite collaboration avec : Ulises Alvarez Kaïs Chouibi Laura Frigato Daphné Koutsafti Mayalen Otondo/Cathy Polo Ennio Sammarco Direction technique et lumière : Alexandre Béneteaud Musique : Charlie Aubry Eléments de décor et accessoires : Louise Gros, Laura Pignon Réalisation des costumes : Nelly Geyres Dispositif scénique : Compagnie Maguy Marin Production déléguée : Extrapole Coproduction : Théâtre Garonne Latitudes prod Daejeon arts center Marseille Objectif Danse Compagnie Maguy Marin Ad Hoc Extrapole Créé le 28 février 2014 Durée : 1h Danse/théâtre Tarif S Production déléguée, diffusion : Compagnie Maguy Marin Coproduction : Théâtre Garonne de Toulouse Théâtre de la Ville/Festival d’Automne à Paris Monaco Dance Forum – Les ballets de Monte-Carlo Opéra de Lille La Filature – scène nationale de Mulhouse Ballet du Nord – Centre chorégraphique national de Roubaix Nord-Pas-de-Calais Charleroi Danses – Le Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles MC2 : Maison de la culture de Grenoble Théâtre de Nîmes – scène conventionnée pour la danse contemporaine Avec le soutien de : Biennale de la danse de Lyon ; Théâtre national populaire Aide à la création : Adami Créé le 17 septembre 2014 Durée : 1h Danse Tarif M DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 25 Singspiele «L’histoire de chacun se fait à travers le besoin d’être reconnu sans limite; l’amitié désigne cette capacité infinie de reconnaissance. Imaginer que ce besoin soit constamment celui d’autrui, que l’autre comme nous-même soit livré à cette exigence et acharné à obtenir réponse, qu’il se dévore lui-même et qu’il soit comme une bête si la réponse ne vient pas, c’est à quoi on devrait s’obliger et c’est l’enfer de la vie quand on y manque. Le chemin de la reconnaissance, c’est l’infini: on fait deux pas, on-ne-peut-pas-tout-faire, mais personne n’ose justifier autrement que par un petit cynisme le recul devant une telle tâche… » (Robert Antelme, «Les principes à l’épreuve», 1958). Singspiele © B. Lebreton C’est à partir de ce fragment d’un texte de Robert Antelme que nous avons voulu dans ce travail donner place et attention à des visages, anonymes ou reconnaissables, qui, apparaissant, captent notre regard avec l’étrangeté d’une perception, inintelligible dans l’immédiat. Travail d’écoute de ce que précisément ou confusément ces visages nous disent de leurs corps absents, l’histoire particulière que ces visages muets portent, et qui nous échappera toujours. Ils nous parlent d’un lieu que J.L.Nancy nomme «le parler du manque de parole», un lieu «d’avant ou d’après la parole» (J.-L Nancy, «Penser l’image», Les Presses du réel, 2o1o). Quels mystères irréductibles se cachent derrière cette constellation de sensations qui nous arrive au contact d’autrui? Du visage d’autrui? Une épiphanie qui déborde ses expressions, révélant alors l’invisible d’un individu singulier là devant nous. BiT «Le rythme c’est la forme dans l’instant qu’elle est assumée par ce qui est mouvant, mobile, fluide, c’est la forme improvisée, momentanée, modifiable» (Emile Benveniste, «La notion de rythme dans son expression linguistique», Gallimard, 1966 . En ce sens, la vie humaine peut être envisagée comme une forme en constante mutation, «un chemin qui marche» (Paul Klee, «La pensée créatrice», Dessain et Tolra, 1973), une suite d’instants qui sont comme les pulsations d’un rythme plus vaste, à l’échelle d’une vie. D’instant en instant, cette rythmicité est à la fois ce qui nous est le plus proche et reste le plus inconnu: une démarche, des paroles, des réflexes; chacun de nos gestes définissent des phrasés rythmiques composés d’une succession d’instants. Petit à petit, ce que nous vivons s’agrège progressivement à ce que nous avons vécu, et résonne déjà, entre mémoire et attente, de ce que nous vivrons. Les possibles devenirs, multiples à notre naissance, se réduisent progressivement jusqu’à définir l’existence unique d’un être particulier, un rythme qui signe une manière de vivre le temps. Des flux aux vitesses et lenteurs diverses, des durées, des élans, des repos, des accents, des intensités, des densités, des attaques, des timbres, des tempi se déploient dans le présent d’une expérience sensible à la fois empreinte de tout ce qui fut et pourtant déjà à l’écoute de tout ce qui sera. Apparaissent alors les divers rythmes, les diverses manières de fluer, des instants qui sont autant de parties constituant l’ensemble d’une vie humaine particulière parmi d’autres vies humaines tout aussi particulières, des co-existences qui avec l’ensemble plus vaste des générations humaines composent une musicalité. MAGUY MARIN BiT © Didier Grappe RENCONTRE Avec l’équipe artistique 23.4. Salle Charles Apothéloz A l’issue de la représentation BiT DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 GUILLAUME BÉGUIN Le Manuscrit des chiens de Jon Fosse 28.4. – 10.5. Salle René Gonzalez Mise en scène : Guillaume Béguin Traduction : Terje Sinding Collaboration artistique : Françoise Boillat Scénographie : Sylvie Kleiber Léa Glauser Costumes : Julien Choffat Lumière : Matthias Mermod Musique : Stéphane Vecchione Assistanat à la mise en scène : Isabelle Vesseron Avec : Françoise Boillat Jean-Louis Johannides Johanne Kneubühler Laurence Maître Production déléguée : Compagnie de nuit comme de jour Compagnie du Gaz Diffusion : Delphine Prouteau Coproduction : Compagnie du Gaz TPR – Centre neuchâtelois des arts vivants Compagnie de nuit comme de jour Avec le soutien de : Loterie Romande Canton de Neuchâtel Ville de La Chaux-de-Fonds Pour-cent culturel Migros BCN – Fondation culturelle Corodis Fondation Ernst Göhner L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté Créé le 8 mai 2014 Durée : 1h15 Théâtre Tarif S 26 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 27 Depuis de longues années, Haktor est chien de bateau sur le caboteur Le Fou de Bassens. Même s’il commence à se faire vieux, même si son pelage n’est plus noir de jais comme jadis, il est fier de continuer à naviguer, de faire chaque jour sa petite inspection du pont, d’être un chien de bateau accompli et expérimenté. Le Capitaine Phosphore, son maître, n’est plus tout jeune lui non plus. Pour rien au monde il ne voudrait changer de chien, même si Haktor connaît parfois quelques petites défaillances. Einar, le second du bateau, est moins tendre. Il ne comprend pas pourquoi on s’encombre encore d’un vieux chien juste bon à «être jeté à la flotte». Mais le Capitaine Phosphore a une idée derrière la tête. Adopter un second chien, ou plus exactement, une chienne. «Lorsqu’il y a deux chiens à bord, un mâle et une femelle, ils finissent en général par faire des chiots». C’est ainsi qu’embarque la pétulante Loliletta, plus rapide à attraper les morceaux de lard et à sauter sur la couchette du Capitaine qu’à entrer dans le cœur de Haktor. Lorsqu’on est un chien de bateau expérimenté, on ne voit pas l’arrivée d’une «grosse feignasse de chienne» d’un très bon œil… RENCONTRE Une pièce tout public A l’issue de la représentation En amour, en amitié, dans le monde du travail et même au sein de la famille, chacun rêve d’être indispensable, et pourtant chacun sait que tôt ou tard, un être plus jeune, plus beau ou plus performant va se présenter, et convoiter son poste, ou la place que l’on occupe dans le cœur de l’être aimé. C’est ce drame que le chien Haktor, dans la fable imaginée par Jon Fosse, redoute de traverser. La mise en scène du «Manuscrit des chiens» propose différents niveaux de lecture, et par là parvient à s’adresser tant aux enfants qu’aux adultes ou aux adolescents. Il n’y a en effet pas d’âge pour redouter la venue d’un tiers dans une famille, dans un cadre professionnel ou amical. Le chien Haktor et le Capitaine Phosphore sont autant des collaborateurs, des amis, que les membres d’une même famille. Haktor se présente en effet comme un «chien de bateau» avec sa fonction, et le salaire correspondant (sous la forme de morceaux de lard). Mais il vit également une relation d’amitié avec son maître, puisque les compères ont en commun l’usure du temps, et une très longue complicité à bord du Fou de Bassens. Enfin, en extrapolant légèrement, on peut voir dans cette petite vie à bord une forme de famille, avec une «mère» (le Capitaine Phosphore), son «mari» (le chien Haktor), et un enfant corvéable à merci («Einar»), bientôt rejoint par une nouvelle «petite sœur» (Loliletta). Vu ainsi, le drame de Haktor est autant celui du vieillard qui a peur de perdre son travail et sa place dans la société, que celui de l’enfant qui redoute la venue d’un nouveau petit frère ou d’un nouvelle petite sœur. Loin de la question du chien, c’est donc à une fable universelle sur la peur d’être remplacé que nous invite Jon Fosse, et c’est celle-ci que la mise en scène rend visible, à travers un jeu de rôles identitaire ludique et troublant. COMPAGNIE DE NUIT COMME DE JOUR © Pablo Fernandez © Anthony Anciaux Avec l’équipe artistique 30.4. Salle René Gonzalez DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 JULIEN GOSSELIN SI VOUS POUVIEZ LÉCHER MON CŒUR Les Particules élémentaires d’après le livre de Michel Houellebecq 29.4. – 1.5. Salle Charles Apothéloz Adaptation, mise en scène et scénographie : Julien Gosselin Création musicale : Guillaume Bachelé Création lumière : Nicolas Joubert Création vidéo : Pierre Martin Création sonore : Julien Feryn Costumes : Caroline Tavernier Assistanat : Yann Lesvenan Avec : Guillaume Bachelé Joseph Drouet Denis Eyriey Antoine Ferron Noémie Gantier Alexandre Lecroc Marine de Missolz Caroline Mounier Victoria Quesnel Tiphaine Raffier Administration, production et diffusion : Si vous pouviez lécher mon coeur (Eugénie Tesson et Claire Dupont) Coproduction : Théâtre du Nord/Théâtre national Lille Tourcoing Région Nord-Pas-de-Calais Festival d’Avignon Le Phénix de Valenciennes La rose des vents – scène nationale Villeneuve-d’Ascq Théâtre de Vanves Le Mail – scène culturelle de Soissons Avec le soutien de : MCC /DRAC Nord-Pas de Calais Région Nord-Pas-de-Calais SACD Beaumarchais Conseil régional Nord-Pas-de-Calais Conseil général Nord-Pas-de-Calais Ville de Lille Texte publié aux Editions Flammarion Création 2013 Durée : 3h45 Théâtre Tarif M 28 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 Il est indubitable que Michel Houellebecq fait partie des plus grands écrivains vivants au Monde. Il est en tout cas, de manière évidente, un des seuls auteurs français qui, usant d’un style d’une incroyable puissance poétique, s’attache à décrypter la société occidentale dans ses contradictions les plus profondes. Chose amusante, ce sera la première fois qu’un de ses textes sera adapté théâtralement en France. Pourtant, voilà des années que les metteurs en scène allemands ou néerlandais tentent de le jouer. Plus qu’une éventuelle crainte de prendre en charge les thématiques parfois subversives de Houellebecq, je crois tout simplement, pour en avoir discuté souvent, qu’une grande partie des hommes ou femmes de théâtre français ne l’ont simplement pas lu. Ils en gardent alors l’image d’un gringalet réactionnaire, islamophobe ou amateur de prostitution thaïlandaise, sans probablement se rendre compte que toute l’Europe, et même le Monde entier, nous l’envient. Je ne souhaite pas réparer cette injustice, Houellebecq n’a pas besoin de nous. Je me réjouis cependant de pouvoir confronter son oeuvre la plus essentielle au plateau. «Les Particules élémentaires» représente en effet pour moi le point central, névralgique de sa bibliographie. D’abord, parce que les thèmes abordés (la fin des idéaux de 68, la misère sexuelle, la possibilité d’une post-humanité) seront repris dans tous les romans qui suivront. Egalement parce que c’est la première fois qu’il s’attaque au grand roman, lui qui admire tant Balzac, allant jusqu’à créer une forme de saga familiale d’aujourd’hui. Mais enfin et surtout, j’ai la conviction absolue que l’écriture de Houellebecq est faite pour le théâtre: toute son œuvre est, stylistiquement, centrée sur le pari de faire se côtoyer descriptions wikipédiesques, récit romanesque, poèmes. En ce sens, son écriture est profondément impure, totale, polyphonique, bâtarde: éminemment théâtrale. Si le choix des «Particules élémentaires» apparaît comme une suite logique au choix des textes précédents, le travail au plateau se construit à la fois dans une forme de continuité avec nos recherches scéniques précédentes, tout en allant, je le crois, vers une radicalisation certaine. Dix acteurs présents tout au long du spectacle pour incarner à la fois narrateurs et personnages, pour participer aux images collectives ainsi qu’à la création musicale, qui, une fois encore, est réalisée en direct sur scène. Nous continuons également à travailler sans décor, mais poursuivons notre recherche sur la vidéo, la lumière et la musique live, tentant de transposer théâtralement le monde sensible de Houellebecq, sa pensée, sa puissance. Dans cette adaptation, je ne souhaite pas transposer l’action de la pièce de la fin des années 1990 au début des années 2010, de peur de perdre à la fois l’idée de ce qui s’apparente sous la plume de Houellebecq comme le désastre idéologique de 1968, mais également la dimension enfouie, détruite de ce Monde qui, quelque part, n’existe plus. Il me semble, de manière évidente, que si les quinze ans qui nous séparent du moment de l’action du livre ont eu un effet, c’est bien sur l’accroissement de la misère sexuelle, la désespérance, le manque d’amour conjoints à la chute du Monde Occidental. Ce qui saute aux yeux, c’est que je suis, nous sommes les Michel et Bruno d’aujourd’hui. Je veux donc travailler sur la fine limite qui sépare les acteurs des personnages, sur cette figure mouvante et imprécise qui fait de la troupe au plateau un ensemble de personnes, un ensemble de !gures, une histoire que l’on raconte, trouver l’endroit précis où le plaisir du spectateur d’être emmené dans ce monde-là coïncide avec son inquiétude de le reconnaître. JULIEN GOSSELIN © Simon Gosselin 29 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 MATHIEU BERTHOLET Derborence d’après Charles Ferdinand Ramuz 7.5. – 13.5. Salle Charles Apothéloz Mise en scène : Mathieu Bertholet Assistanat à la mise en scène : Maya Boquet Scénographie : Sylvie Kleiber Costumes : Anna Van Brée Iris Aeschlimann Lumière : Frédéric Lombard Son : Quentin Dumay Dramaturgie : Julie Rossello-Rochet Construction du décor : Ateliers Théâtre de Vidy Avec : Rébecca Balestra Léonard Bertholet Agathe Hazard-Raboud Fred Jacot-Guillarmod Julien Jacquérioz Simon Jouannot Lenka Luptakova Baptiste Morisod Louka Petit-Taborelli Nora Steinig Production et diffusion : MuFuThe Théâtre de Vidy Coproduction : Pour-cent culturel Migros Avec le soutien de : ThéâtrePro Valais Ville de Sion Bourgeoisie de Sion Sandoz – Fondation de Famille Fondation Ernst Göhner Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture Etat du Valais Loterie Romande Corodis MuFuThe bénéficie d’une résidence de trois ans au Théâtre du Crochetan à Monthey, soutenue par ThéâtrePro Valais Créé le 15 août 2014 Durée : 1h50 Théâtre Tarif M 30 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 «Derborence», après «Berthollet», est le second spectacle de MuFuThe d’après un texte romanesque de Ramuz, dans lequel l’écrivain invente à partir d’un fait réel l’éboulement de Derborence en 1714. La suite du travail s’est étirée sur trois années de résidence en Valais, au Crochetan, pour infuser une méthode de création et un territoire, (on dit «canton»), afin de mieux saisir dans son imaginaire, dans son corps tous les rouages de la fabrique et des motifs, entre autres géographiques, du roman de Ramuz. Cet éboulement gigantesque qui eut lieu au XVIIIème siècle sur un alpage ensevelit tous les hommes et toutes les bêtes d’un village. Si les paysans de «Derborence» se racontent que les enfants du Diable jouent aux quilles dans les montagnes et provoquent ainsi les avalanches, ces dires ne prennent jamais d’importance mythologique dans le roman de Ramuz. C’est la montagne, et elle seule, sans cause et sans volonté, qui est tombée. Cette montagne n’est pas personnifiée, elle est simplement cette roche s’effondrant, détruisant quelques constructions d’hommes et quelques bergers. Nature puissante, transcendante, influant sur le sort des hommes en Valais, comme partout, sa domination semble aller de soi, comme une donnée qu’il s’agit de ne pas oublier, sans qu’il s’agisse de punir orgueil ou blasphème. Transcendance impersonnelle, tragédie qui ne fait que nous ramener à une certaine modestie: c’est ainsi, c’est notre condition; continuons, recommençons, mais prenons garde. 31 © DR MATHIEU BERTHOLET Berthollet d’après Charles Ferdinand Ramuz 26.3.–28.3. Théâtre La Grange de Dorigny dans le cadre du En ce sens, le récit de Ramuz est très parlant, très pertinent: nous avons proclamé «la mort de dieu», enterré nos utopies au XXème siècle, nous fondons nos existences sur des principes que nous avons institués pour nous-mêmes (économie capitaliste, psychologie, catégorisation, maîtrise de nos biens et acquis culturels, sociaux, politiques), malgré cela, une montagne peut encore tomber, une vague peut encore passer. Pour «Derborence», pièce chorale, fleuve, montagne: dix comédiens. Chœur, à la fois antique liant l’action du récit et le public, et chœur plus contemporain, plus proche de la rapsodie, du récit ou de la fable portée de manière commune. Manière de tendre la frontière entre le collectif et le chœur, entre la masse, l’anonyme et l’individu. En dissolvant les personnages, en ne les «donnant» jamais à un seul acteur, il partage la responsabilité d’une parole entre les protagonistes. La multitude des voix (voix de la montagne, voix des veuves, voix des âmes sous les rochers, voix de la nature) portée par ce chœur de comédiens et comédiennes se dessinent en relief par un travail orchestrale d’alternance de rythmes des prises de paroles, de manières de faire circuler ce récit empreint de deuil, de litanie, de religiosité et de contemplation. La narration passe aussi de la voix aux gestes et mouvements venant peindre un personnage qui se démultiplie en silhouettes, habitants, communauté, pour se reformer en un, et tour à tour, en infini. La présence charnelle des comédiens vient alors soutenir, rehausser, contredire, complexifier, agrandir les mots, et inversement. Car ce qui fascine Mathieu Bertholet est la langue de Ramuz qui par ses formes de narration très particulières pose question à la dramaturgie de la scène, permettant alors d’ouvrir de nouveaux possibles du raconter au théâtre, sous les étoiles du monde. MUFUTHE © Samuel Rubio RENCONTRE Avec l’équipe artistique 12.5. Salle Charles Apothéloz A l’issue de la représentation DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 32 NICOLAS BOUCHAUD Un métier idéal d’après le livre de John Berger et Jean Mohr 5.5. – 13.5. La Passerelle Un projet de et avec : Nicolas Bouchaud d’après le livre de John Berger et Jean Mohr Traduction : Michel Lederer Adaptation : Nicolas Bouchaud Eric Didry Véronique Timsit Mise en scène : Eric Didry Collaboration artistique : Véronique Timsit Lumière : Philippe Berthomé Scénographie : Elise Capdenat Son : Manuel Coursin Production : Théâtre du Rond-Point Diffusion : Humain trop humain – CDN de Montpellier Coproduction : Festival d’Automne à Paris Cie Italienne avec Orchestre La Comédie de Clermont-Ferrand – scène nationale Le Fracas – CDN de Montluçon – Région Auvergne Avec le soutien de : Adami «Un métier idéal» est publié aux Editions de l’Olivier Création 2013 Durée : 1h30 Théâtre Tarif M DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 33 «Quand il parle avec un malade c’est comme s’il le touchait aussi avec ses mains...» Après «La Loi du marcheur», Nicolas Bouchaud et Éric Didry se saisissent du témoignage édifiant d’un médecin de campagne à la fin des années soixante. Portrait d’un humaniste. «A fortunate man» est un récit de l’auteur anglais John Berger et du photographe Jean Mohr, publié pour la première fois en Angleterre, en 1967. La traduction française de Michel Lederer paraît en 2009 sous le titre «Un métier idéal», aux éditions de l’Olivier. John Berger et Jean Mohr suivent et accompagnent pendant deux mois le docteur John Sassall dans son activité professionnelle; il ne sera jamais question de sa vie privée. Après avoir servi dans la Navy comme chirurgien durant la Seconde Guerre Mondiale, John Sassall choisit d’exercer son activité de médecin dans une campagne reculée d’Angleterre, au cœur de la forêt, une région où la nature prédomine, au sein d’une communauté rurale que l’on a coutume de qualifier de rustre. Le livre de Berger et Mohr pourrait s’apparenter à une œuvre d’investigation autour de l’activité d’un médecin de campagne. Mais comme chez Georges Orwell ou James Agee, autres «écrivains d’investigation», elle ne se limite pas à un simple rapport d’enquête. C’est une œuvre hybride qui emprunte à des styles d’écritures très différents, une œuvre impossible à classer dans un seul genre où la réflexion politique et esthétique prend souvent le relais de la narration; une œuvre qui tient à la fois de la nouvelle, de la forme dialoguée, de l’art du portrait, du pamphlet - sous la forme d’une imprécation calme - ou du carnet de route. Ce que John Berger interroge, à travers la pratique de John Sassall, c’est le caractère particulier et complexe de toute relation médecin-patient. Que peut signifier d’assumer la responsabilité du rôle de «guérisseur»? Est-ce que la maladie est une forme d’expression plutôt qu’une capitulation devant les périls naturels? Est ce que le médecin peut apprendre davantage du malade que de son propre savoir? Est-ce que la médecine peut devenir le lieu, la scène où le malade aura la possibilité de se reconnaître? L’expérience à laquelle nous convie Berger, à travers la figure du médecin, est celle de notre rapport à l’«autre», pris dans le présent labile de notre existence. Ce que je reconnais chez John Sassall, c’est une façon d’être au monde; toujours en léger décalage, à une légère distance, de lui-même et de l’autre, dans un imperceptible déplacement qui ne traduit pas, comme on pourrait le penser une forme d’indifférence, mais une blessure secrète… Aussi loin qu’il m’en souvienne, à tous les âges, on me déplace, je me déplace. Je navigue d’un endroit à l’autre, d’un paysage à l’autre, d’un visage à un autre, d’un attachement à l’autre, d’un plaisir à l’autre. D’un chagrin à l’autre. Alors, il faut… Jouer pour s’adapter, jouer pour être accepté, jouer pour plaire, jouer pour survivre, jouer pour toucher, jouer pour respirer, jouer pour se souvenir, jouer pour faire revenir, jouer pour brûler… Ce « jeu » ne se construit pas sur le désir d’être un autre mais au contraire sur la peur de ne jamais pouvoir être soi-même, de se trouver indéfiniment séparé de soi-même. Aujourd’hui, alors qu’il a déterminé presque la moitié d’une vie, on voudrait en partager avec l’autre les modestes bienfaits. Jouer avec ce besoin secret de, peut-être, soulager, toucher, réparer, un peu. On aimerait que le spectacle à venir s’essaye à un toucher délicat, à une certaine distance, qu’il invente un certain art du tact. Comme celui que je ressens dans l’écriture de Berger, comme celui que je reconnais dans la mélancolie de Sassall. NICOLAS BOUCHAUD © Jean-Louis Fournier © Jean-Louis Fournier Et aussi LECTURES Des textes de John Berger par Nicolas Bauchaud, Katya et Yves Berger Théâtre de Vidy DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 34 ENCYCLOPÉDIE DE LA PAROLE/ JORIS LACOSTE Deux spectacles 27.5. – 29.5. 3.6. – 4.6. Salle Charles Apothéloz Salle Charles Apothéloz Parlement Suite n°2 Conception : Encyclopédie de la parole Composition et mise en scène : Joris Lacoste Collaboration : Frédéric Danos Grégory Castéra Dispositif sonore : Kerwin Rolland Andrea Agostini Avec : Emmanuelle Lafon Conception : Encyclopédie de la parole Composition et mise en scène : Joris Lacoste Assistanat et collaboration : Elise Simonet Création musicale : Christophe Chassol Lumière : Florian Leduc Son : Stéphane Leclercq Production : Judith Martin Marc Pérennès Dominique Bouchot Avec : Vladimir Kudryavtsev Emmanuelle Lafon Nuno Lucas Barbara Matijevic Olivier Normand Production : Echelle 1:1 Coproduction : Fondation Cartier Parc de La Villette dans le cadre des résidences d’artistes Création 2009 Durée : 1h Théâtre Tarif S Production : Echelle 1:1 Coproduction : T2G Théâtre de Gennevilliers / Festival d’Automne à Paris Asian Culture Complex – Asian Arts Theater Gwangju Kunstenfestivaldesarts Théâtre de Vidy Steirischer Herbst Festival Théâtre Agora-Seinendan Parc de la Villette – résidence d’artistes l’Usine NXTSTP avec le soutien du Programme culture de l’Union européenne (en cours) Avec le soutien de : Institut Français dans le cadre des dispositifs Théâtre Export et CIrcleS Institut français du Japon Créé en mai 2015 Durée : 1h Théâtre Tarif M DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 35 L’Encyclopédie de la parole est un projet artistique qui explore l’oralité sous toutes ses formes. Depuis 2007, ce collectif qui réunit musiciens, poètes, metteurs en scènes, plasticiens, acteurs, sociolinguistes, curateurs, collecte toutes sortes d’enregistrements de parole et les inventorie sur son site internet en fonction de propriétés ou de phénomènes particuliers telles que la cadence, la choralité, le timbre, l’adresse, la saturation ou la mélodie. Parlement «Parlement» est un solo pour une actrice composé à partir du corpus sonore de l’Encyclopédie de la parole. Ces enregistrements ont fourni la matière d’une écriture théâtrale particulière, procédant par montage et composition non de textes, mais de sons. En faisant se succéder une centaine de voix à l’intérieur d’un même corps, celui d’Emmanuelle Lafon, «Parlement» génère un discours transformiste et poétique, traversé par la diversité de la parole humaine. Suite n°2 En 2013, l’Encyclopédie de la parole a entrepris un cycle de quatre Suites chorales qui reposent toutes sur le même principe: la reproduction vivante d’enregistrements tirés de la collection de l’Encyclopédie de la parole. La «Suite n°1 ‘ABC’» se donnait comme une ouverture quelque peu monumentale avec ses 22 interprètes, sa cinquantaine de documents et son utilisation massive de l’unisson. La deuxième des suites chorales joue plus serré: effectif réduit à cinq solistes immobiles, pas de chef d’orchestre, nombre limité de morceaux. Mais ce dispositif n’est minimal qu’en apparence: il cache en réalité une véritable comédie musicale (parlée) composée d’une quinzaine de tableaux moirés, pleins de détails, de drames et de rebondissements. L’histoire est celle de paroles qui cherchent à devenir action. Des paroles qui naissent, vivent et meurent. Des paroles qui se battent, souffrent, espèrent, se réjouissent, s’indignent, se rassurent. Des paroles qui dansent et des paroles qui font l’amour. Des paroles qui décident, qui menacent, qui condamnent, qui tuent. Des paroles qui rassemblent et des paroles qui séparent. Des paroles qui disent merci. Des paroles qui demandent pitié. Des paroles données, des paroles tenues, des paroles trahies. Des paroles en crise, des paroles en dette, des paroles en panique. Des paroles qui s’effondrent et se redressent. Des paroles en lutte. Des paroles qui tranchent et des paroles qui tournent autour du pot. Des paroles habillées en Versace et des paroles toutes nues. Des paroles qui mettent les pieds dans le plat. Des paroles qui se taisent quand il n’y a plus rien à dire. Des paroles qui jouent leur vie. Des paroles qui s’envolent et disparaissent au-dessus de l’océan. Toutes ces paroles sont réelles: chacune d’entre elles a été prononcée un jour quelque part dans le monde et collectée par l’Encyclopédie de la parole. Elles se rencontrent pour la première fois dans ce spectacle, portées par un quintette d’interprètes exceptionnels et harmonisées par le compositeur Christophe Chassol. La projection d’intertitres derrière les acteurs constitue un troisième niveau qui permet de présenter, de traduire, d’illustrer, de contextualiser ou de commenter ce qui est dit. ENCYCLOPÉDIE DE LA PAROLE © DR © DR DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 36 LINA SANEH ET RABIH MROUÉ six spectacles et une installation 11.6. – 12.6. 13.6. – 14.6. Photo-Romance 33 tours et quelques secondes Make Me Stop Smoking Conception : Conception : Rabih Mroué Conception : Lina Saneh et Rabih Mroué Scénographie : Samar Maakaron Avec : Charbel Haber (musique) Rabih Mroué Lina Saneh Production : Festival d’Avignon Théâtre de l’Agora – scène nationale d’Evry et de l’Essonne Festival/Tokyo HEBBEL-THEATER BERLIN GESELLSCHAFT mbH, Hebbel am Ufer, Berlin L’Etablissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette, Paris Associazione Festival delle Colline, Turin Association libanaise pour les arts plastiques, Ashkal Alwan, Beyrouth Lina Saneh et Rabih Mroué Scénographie : Samar Maakaron Production : Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles Festival d’Avignon Festival delle Colline Torinesi, Turin Scène nationale de Petit-Quevilly – Mont-Saint-Aignan, Rouen La Bâtie-Festival de Genève Kampnagel, Hamburg Steirischer Herbst, Graz Stage-Helsinki Theatre Festival Malta Festival, Poznan Théâtre de l’Agora – scène nationale d’Evry et de l’Essonne Association libanaise pour les arts plastiques, Ashkal Alwan, Beyrouth En arabe, anglais et français, surtitré en français Durée : 1h15 Théâtre Salle Chares Apothéloz Tarif M Riding on a cloud Conception : Rabih Mroué Assistanat à la mise en scène : Sarmad Louis Avec : Yasser Mroué Rabih Mroué Avec le soutien de : Fonds Podiumkunsten Prins Claus Fonds Hivos & Stichting DOEN (Pays-Bas) En arabe et anglais, surtitré en français Durée : 1h05 Théâtre Salle René Gonzalez Tarif S Concert électro Avec : Charbel Haber Le 12 juin à 23h Foyer du théâtre Entrée libre Durée : 1h Théâtre Salle René Gonzalez Tarif S Biokhraphia Conception : Lina Saneh et Rabih Mroué Scénographe : Ali Cherri Production : Ashkal Alwan Théâtre de Vidy Conférence non académique Production : Association libanaise pour les arts plastiques, Ashkal Alwan, Beyrouth Avec le soutien de : International short film festival Oberhausen, 2006 Durée : 1h Théâtre conférence Salle Charles Apothéloz Tarif S Pixelated Revolution Conférence non académique Conception : Rabih Mroué Avec : Rabih Mroué Production : Berlin Documentary Forum – HKW , Berlin dOCUMENTA 13, Kassel The 2010 Spalding gray Award Durée : 45 minutes Théâtre conférence Salle Charles Apothéloz Tarif S Et aussi : 11.6.– 14.6. Durée : 45 minutes Théâtre Mer Méditerranée La Passerelle Tarif S Installation Conception : Rabih Mroué Coproduction : Berlin Documentary Forum – HKW , Berlin dOCUMENTA 13, Kassel Spalding gray Award 2010 (Performing Space 122 , New York Musée Andy Warhol , Pittsburg On the Boards, Seattle Walker art Center, Minneapolis) Chapiteau Entrée libre DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 L’une des singularités de Lina Saneh et Rabih Mroué, c’est de constamment remettre en cause les médias qu’ils investissent. Cette nécessité de porter la critique au coeur même de leur pratique, ils l’ont ressentie très tôt, dans Biokhraphia déjà : un solo radical, créé en 2002, en réaction contre le théâtre. Toute technique, toute mimèsis, toute esthétique est toujours mise en doute, mise en mouvement. Ces deux artistes développent un théâtre alternatif, en lien direct avec le Liban. Mais leur manière d’aborder le fascisme, la religion ou la misogynie, les moyens extrêmement simples qu’ils mettent en oeuvre pour créer des courts-circuits politiques, les récits très libres qu’ils inventent pour démonter les rouages de cette société, leur humour enfin, tout cela donne à leurs pièces une portée universelle. Lina Saneh et Rabih Mroué se voient offrir l’occasion d’une rétrospective: quatre jours pleins, dans tous les espaces du Théâtre de Vidy, autour de leurs travaux. Au programme de ce focus, pour découvrir cet art protéiforme, six spectacles dont des «conférences non académiques» ainsi que des installations, un concert electro.... Créé en 2002, «Biokhraphia» traite de théâtre, de sexualité et de censure, jouant dans son titre avec le mot biographie et avec le mot arabe kraphia, qui signifie tout aussi bien délire, légende, sénilité et excrément. «Make Me Stop Smoking» (2006) est une conférence détournée, non académique, donnée par Rabih Mroué qui livre là une archive subjective et totalement non officielle de la période de post-guerre civile au Liban. «PhotoRomance», créé en 2009 à Avignon, inscrit certaines formes particulières du fascisme que connaît le Liban au cœur même d’une rencontre entre un homme et une femme qui rappelle celle d’«Une Journée particulière» d’Ettore Scola. «33 tours et quelques secondes», pièce de 2012, évoque sans comédien le suicide d’un jeune activiste libanais, pointant l’identité contemporaine au travers des médias électroniques. «Riding on a cloud», daté de 2013, s’est construit avec et autour d’une personne qui a perdu la parole avant de devenir poète: c’est le frère de Rabih Mroué, sur scène avec lui. Enfin, une conférence et une installation créées à la dOCUMENTA 13 de Kassel, «Pixelated Revolution». Ce projet a débuté avec des vidéos de manifestants tués par des snipers et qui ont circulé sur internet pendant la première année de la révolution syrienne. LINA SANEH ET RABIH MROUÉ Seuls ou ensemble, ces deux artistes libanais produisent des pièces à forte charge critique, toujours en lien avec les contradictions et réalités du Liban. Les fictions qu’ils élaborent sont le plus souvent des enquêtes socio-politiques d’une grande liberté, qui trouvent leur forme indifféremment dans des installations, des performances, des conférences non académiques, des vidéos. Actrice, auteure et metteure en scène, Lina Saneh a écrit, joué et dirigé de nombreuses pièces, dont : «Les Chaises» (1996), «Ovrira» (1997), «Extrait d’Etat civil» (2000), «Biokhraphia» (2002), «Appendice» (2007), «Photo-Romance» (2009) et «33 tours et quelques secondes» (2012). Elle a aussi réalisé «I Had A Dream», «Mom» (vidéo, 2006) et «Lina Saneh Body- P-Arts Project (a website project, 2007)». Son travail interroge la citoyenneté, la place de l’humain dans l’espace public, et, plus spécifiquement, celle du corps à l’ère de la mondialisation, de l’internet, de l’image virtuelle et de la société de surveillance. Rabih Mroué est lui aussi acteur, auteur et metteur en scène. Actuellement en résidence au Centre de recherche international de la Freie Universität de Berlin, «Interweaving Performance Cultures», il est aussi rédacteur de la revue libanaise «Kalamon» et de «The Drama Review» (New York). Il a notamment réalisé : «Riding on a cloud» (2013), «33 tours et quelques secondes» (2012), «Pixelated Revolution» (2012), «The Inhabitants of Images» (2008), «Who’s Afraid of Representation» (2005). MICHÈLE PRALONG © DR 37 Biokhraphia © DR DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 ALAIN PLATEL/FRANK VAN LAECKE NTGENT/LES BALLETS C DE LA B En avant, marche! 4.9. – 5.9. Au Théâtre du Jorat Mise en scène : Alain Platel Frank Van Laecke Composition et direction musicale : Steven Prengels Dramaturgie : Koen Haagdorens Avec : Wim Opbrouck Chris Thys Griet Debacker Hendrik Lebon 10 musiciens et une fanfare locale Interprétation paysage sonore : KMV De Leiezonen Production : NTGent Les Ballets C de la B en collaboration avec VLAMO et Théâtre de Vidy Diffusion : Frans Brood Productions Coproduction : La rose des vents Torino Danza Théâtre National de Chaillot Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Ruhrtriennale 2015 Festspielhaus St. Pölten Ludwigsburger Schlossfestspiele Festival Printemps des Comédiens Montpellier ; GREC-Festival de Barcelona Avec l’appui de : Ville de Gand Province de la FlandreOrientale Autorités flamandes Représentations en collaboration avec le théâtre du Jorat Danse/théâtre 38 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 Depuis des décennies, les sociétés musicales telles que les fanfares et orphéons sont ancrées dans la vie collective, culturelle et sociale. Actuellement, rien qu’en Flandre, environ un millier de ces sociétés sont en activité. Elles portent des noms éloquents comme «Koninklijke Harmonie Eendracht» («Concorde»), «Koninklijke Harmonie Ons Verlangen» («Notre Aspiration»), «Koninklijke Fanfare Moed en Volharding» («Courage et Persévérance»), «Koninklijke Muziekmaatschappij SintCecilia» («Ste Céci-lia»), ou encore «Koninklijke Muziekvereniging Willen Is Kunnen» («Vouloir, c’est Pouvoir»). En 2012 cette abondance de formations musicales a inspiré au musée gantois La Maison d’Alijn une exposition très appréciée, «En avant, marche!», réunissant des photos et objets du passé et d’aujour-d’hui. L’exposition célébrait les dix ans de la Vlamo, l’association flamande des ensembles musicaux amateurs. En collaboration avec, entre autres, le photographe Stephan Vanfleteren a été publié un album de photos de musiciens et de majorettes, complétées d’images d’archives en noir et blanc. Sous le même titre, «En avant, marche!», le duo de metteurs en scène Alain Platel et Frank Van Laecke prépare un spectacle s’inspirant de ces traditions populaires. C’est la première collaboration des deux hommes depuis «Gardénia», la pièce de théâtre qui a connu un grand succès en 2010, tant en Belgique qu’à l’étranger, entre autres au festival d’Avignon et en Grande-Bretagne, où elle a été nommée aux prestigieux Olivier Awards. Dans le nouveau spectacle, «En avant, marche!», qui sera créé en mai 2015, Platel et Van Laecke abordent le phénomène de la société musicale en tant que «communauté miniature», un collectif composé d’une diversité d’individus qui tentent d’adopter une certaine cadence musicale et de marcher tous ensemble dans une même direction. Ils s’en tiennent autant que possible – avec des hauts et des bas – à ce qu’ils ont convenu, ce qui en fait une métaphore réussie de notre société dans son ensemble. À côté de l’album de photos du même titre de Stephan Vanfleteren, plusieurs films servent de sources d’inspiration. L’un d’eux est «Prova d’orchestra» (1978) du cinéaste italien Federico Fellini. C’est l’histoire d’un orchestre classique qui se révolte contre le chef d’orchestre, juste au moment où une équipe de télévision vient filmer la répétition qui a lieu dans une chapelle médiévale. Un autre film est «The Band’s Visit» (2007) d’Eran Kolirin, un portrait tragicomique, sans beaucoup de paroles, d’une fanfare de la police égyptienne qui s’égare et finit par atterrir dans un petit village d’Israël. Il y a également «Brassed Off», un film britannique de 1996 évoquant les effets de la politique thatchérienne dans le nord de l’Angleterre, plus spécialement dans une ville de mineurs où le chômage omniprésent provoque des remous sociaux. L’orphéon est quasiment la dernière et unique soupape de sûreté pour les familles ouvrières tombées dans la misère. NTGENT © Stefan Vanfleteren 39 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 40 HAMLET DANS LES ÉCOLES Mise en scène de Magali Tosato Adaptation de Hamlet de Shakespeare Avec quatre comédiens Pour une salle de classe Et si on parlait d’émancipation ? Une salle de classe, quatre comédiens, des élèves et un grand classique du théâtre sont les ingrédients de base de ce spectacle. A cette occasion, le théâtre s’immisce dans le quotidien des jeunes, s’y déploie, sans décor ni artifice, par le seul jeu d’acteur. Suite à la mort suspecte de son père, le jeune Hamlet sombre dans une noire mélancolie. Son défunt père lui apparaît sous la forme d’un spectre et exige de lui qu’il découvre la vérité pour le venger… De quelle vérité s’agit-il ? Et si les paroles du spectre étaient un appel à affirmer son propre point de vue ? Un acte d’émancipation pour le jeune prince comme pour le spectateur ? Pour les écoles dès 12 ans Mise en scène : Magali Tosato Production : Compagnie Mikro-kit Théâtre de Vidy Avec le soutien de : Loterie Romande Pour-cent culturel Migros Rolex Institute Rotary Club Lausanne A partir de 12 ans Spectacle disponible dès février 2015 pour les écoles Pour inviter le spectacle contactez : Fanny Guichard [email protected] 021 619 45 80 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 41 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 42 LES CRÉATIONS DE VIDY EN TOURNÉE SAISON 14-15 VINCENT MACAIGNE SÉVERINE CHAVRIER IDIOT! PARCE QUE NOUS LES PALMIERS AURIONS DÛ NOUS AIMER SAUVAGES EN TOURNÉE EN TOURNÉE 2014 2014 Théâtre Vidy-Lausanne 11.9. – 21.9. Théâtre Vidy-Lausanne 25.9. – 12.10. Théâtre de la Ville, Festival d’Automne, Paris, FR 1.10. – 12.10. Nouveau théâtre de Montreuil, Montreuil, FR 1.12. – 12.12. La Criée – Théâtre National de Marseille, FR 17.10. – 19.10. HEINER GOEBBELS STIFTERS DINGE Nanterre-Amandiers, Centre dramatique national, Festival d’Automne, Paris, FR 4.11. – 14.11. le lieu unique, Nantes, FR 19.11. – 21.11. Bonlieu Scène nationale, Annecy, FR 26.11. – 27.11. EN TOURNÉE 2014 Festival Musica en partenariat avec le TJP, Centre Dramatique National d’Alsace-Strasbourg, Théâtre de Hautepierre, FR 25.9. – 26.9. MATHIEU BERTHOLET DERBORENCE EN TOURNÉE 2014 Le Godey, Derborence 15.8. – 17.8. Maurice Zermatten, Sion 21.8. – 14.9. Théâtre du Crochetan, Monthey 21.8. – 14.9. Théâtre Nuithonie, Villarssur-Glâne 15.10. – 16.10. 2015 Théâtre Vidy-Lausanne 7.5. – 13.5. Théâtre du Galpon, Genève 1.6. – 7.6. MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO STANISLAS NORDEY AFFABULATION MAX BLACK EN TOURNÉE 2015 EN TOURNÉE 2014 2015 Le Théâtre Vidy-Lausanne 17.1. – 7.2. National Drama Theater, Vilnius, LT 9.11. Théâtre Vidy-Lausanne 3.3. – 13.3. Théâtre National de Bretagne, Rennes, FR 17.3. – 21.3. EN TOURNÉE Comédie de Genève, avec le Théâtre du Loup et le Théâtre St-Gervais, FR 13.2. – 22.2. L’Hippodrome, Douai, FR 11.3. – 13.3 La Comédie de SaintEtienne, Saint-Etienne, FR 27.04. – 29.04. Espace Jean Legendre, Compiègne, FR 21.4. – 22.4. La Colline - théâtre nationale, Paris, FR 12.5. – 6.6. L’apostrophe, Cergy, FR 5.5. – 6.5. Le Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, FR 28.5. – 30.5. CHRISTOPH MARTHALER DAS WEISSE VON EI (UNE ÎLE FLOTTANTE) EN TOURNÉE 2015 Théâtre Vidy-Lausanne 28.11. – 17.12. Le Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, Toulouse, FR 6.1. – 9.1. Le Parvis Scène nationale Midi-Pyrénées, Tarbes, FR 14.1. – 15.1. La Comédie de Reims, Reims, FR 21.1. – 24.1. De Singel Campus des Arts International, Anvers, BE 4.2. – 6.2. Onassis Cultural Centre, Athènes, GR 13.2. – 15.2. Bonlieu Scène Nationale, Annecy, FR 25.2. – 27.2. Odéon Théâtre de l’Europe, Paris, FR 11.3. – 29.3. DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 43 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 44 DEUXIÈME PARTIE DE SAISON 2014-2015 45 PARTENAIRES CULTURELS REMERCIE TOUT PARTICULI ÈREMENT THÉÂTRE KLÉBER-MÉLEAU ASSOCIATION DES AMIS DU THÉÂTRE ARSENIC CHUV – CENTRE HOSPITALIER LA GRANGE DE DORIGNY UNIVERSITAIRE VAUDOIS SÉVELIN 36 CINÉTOILE MALLEY THÉÂTRE DU JORAT CITYCABLE FORU M MEYRIN EPFL – ÉCOLE POLYTECHNIQUE AVDC FÉDÉRALE ADC DE LAUSANNE RESO – RÉSEAU DANSE SUISSE DE RAHM IMMOBILIER MUSÉE DE L’ÉLYSÉE FELDSCHLÖSSCHEN COLLECTION DE L’ART BRUT FERRING PHARMACEUTICALS CINÉMAT HÈQUE SUISSE FIGEAS ASSURA LA BÂTIE–FESTIVAL DE GENÈVE FILOFAX/MGB SA FESTI VAL DE LA CITÉ FORU M ÉCOUTE LUFF GÉNÉRATIONS PLUS ÉLECTROSANNE GROUPE MUTUEL EST SUBVENTIONNÉ PAR : LES DOCKS HERMÈS VILLE DE LAUSANNE LE ROMANDIE HERTZ CANTON DE VAUD LES URBAINES HÔTEL AULAC FONDS INTERCOMMUNAL DE SOUTIEN LA MANUFACTURE – HETSR HÔTEL BEAU-RIVAGE PALACE AUX INSTITUTIONS CULTURELLES DE LA RÉGION LES TEINTURERIES HÔTEL D’ANGLETERRE ECAL IRL PLUS SA CONTACTS PRESSE & COMMUNICATION : SARAH TURIN / CORALIE ROCHAT AVENUE E.-H. 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