Orthonet http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WATTR.htm 1

publicité
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WATTR.htm
L’ ATTRACTION SÉMANTIQUE.
On parle d’un fauteur de trouble(s), des fauteurs de guerre(s). Diriez-vous : « un
fauteur de joie(s), des fauteurs de bonheur(s) » ?
Fauteur est emprunté au nom-adjectif latin fautor : « qui favorise, qui encourage… » ;
c’est le même radical que celui de faveur, favoriser , etc. ; aucun rapport avec faute,
fautif… ! A l’origine, il aurait pu s’appliquer aussi bien à une action louable qu’à une
action fâcheuse, voire criminelle. Mais il a subi l’influence de faute, et ne s’est plus
appliqué qu’à celui qui favorise ou encourage des actes fautifs, dangereux, néfastes…
Sémantiquement, il a été senti comme appartenant aux dérivés de faute. On a parlé
de « fausse étymologie », d’« étymologie populaire » ; les linguistes préfèrent :
« attraction sémantique ».
On observe d’autres accidents semblables.
forcené, qui fut d’abord forsené, n’a aucun rapport avec la force ; il signifie que le
sujet perd la raison, le sens (en a.fr. sen), qu’il est hors (a.fr. for, fors) du bon sens.
Mais l’attraction du mot voisin force a joué, sur la signification, et même sur
l’orthographe : on ne dirait pas : « un doux forsené ».
Péage signifie : point de passage ; même radical que pied, pédestre», etc.; mais il
arrive que certains passages soient soumis à une taxe ; ce fut banal pour des ponts; à
l’entrée des villes, les octrois n’ont disparu que récemment, mais nos autoroutes
conservent la tradition, et au péage, on sort sa monnaie ou sa carte de crédit ! Bien
qu’étymologiquement notre mot n’ait aucun rapport avec payer, paie, payement… ce
voisinage a joué son rôle d’attraction, et il serait surprenant de parler d’un « péage
gratuit ». Essayez ?
Un glissement de sens différent : compendieusement signifie « en résumant, de façon
brève ». Mais cet adverbe pompeux évoque plutôt le contraire. Un orateur qui
annoncerait qu’il va traiter compendieusement son sujet serait compris à l’inverse.
Vous avez trouvé ici quelques exemples curieux d’attraction sémantique. En voici un
autre exemple, notre verbe éconduire. « J’ai demandé à être reçu par le directeur,
mais j’ai été éconduit ». Vous avez compris : j’ai été poliment refusé, et renvoyé à la
sortie.
Il y avait en ancien et en moyen français un verbe escondire, formé de deux
préfixes latins, ex- et con- et du verbe dire. Cela signifiait « donner une excuse,
s’excuser, refuser ». – Attraction de conduire, et éconduire, est né, issu d’une erreur,
et a pris le sens actuel : « refuser, rejeter une demande, renvoyer un solliciteur ».
Pallier, c’est cacher ce qu’on ne doit pas voir, jeter le manteau (pallium) sur
ce qui ne doit pas être vu ; atténuer ». Un mal que la médecine ne peut guérir, elle
tâche de le pallier.Par attraction de parer à qqch, on lit souvent un « pallier à qqch ».
A éviter soigneusement !
FAUSSES ATTRACTIONS.
Des petits malins ont imaginé que « les remèdes de bonne femme » étaient à
l’origine des remèdes « de bonne fame », c.à d. de bonne réputation, et qu’il y aurait
eu attraction du nom homophone femme. Erreur ! – Des esprits aussi ingénieux
affirment que dans : « la fête bat son plein », le mot son n’est pas un adjectif
possessif, mais un nom. Pure invention.
Quant à au temps (pour moi), devenu autant… , c’est une attraction qui a
passé dans l’usage ; voyez notre LEXIQUE, page AUTANT.
05/06/2005 00:42
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WFRAN.htm
Ce mot est-il « français » ?
« Le mot X existe-t-il » ?
Rappelons d’abord que s’il s’agit d’un terme très rare, Orthonet remercie d’avance le
questionneur de préciser s’il s’agit d’un nom, d’un adjectif, d’un verbe…, dans quel
contexte ou quelle, situation il l’a trouvé, et s’il peut formuler une hypothèse sur son
sens. - La question est en général posée à propos d’un mot qui «n’est pas dans le
dico».
S’il ne figure dans aucun de nos répertoires, il s’agit en général d’un néologismes dont
Orthonet doit s’efforcer d’apprécier la présence dans l’usage, ou les chances d’entrer
dans l’usage, et par la suite dans la nomenclature des futurs dictionnaires.
Très souvent, ce sont des composés ou dérivés de mots connus, dont la formation est
régulière, mais dont l’utilité est récente : verbes en re-, adjectifs en –able, adverbes
en –amment ou –emment, adjectifs verbaux en –ant naissent à mesure qu’une
fonction nouvelle en exige la formation. .
On nous demande souvent si un mot est « admis ». Par qui ? A part les commissions
de terminologie, qui donnent des avis sur des termes techniques, les auteurs de
dictionnaires (y compris celui de l’Académie française) sont les seuls et les premiers à
estimer si un néologisme mérite de prendre place dans leur nomenclature. Il n’y a pas
d’autre autorité qualifiée pour ce genre de décision. D’autre part, ces décisions
peuvent ne pas être les mêmes dans les différents pays francophones.
« Le mot (proaction, start-up, bronca, kamikase, blitz, pizzaiolo, oued, etc.) est-il
français ? » Une telle question signifie assez clairement : ce mot (étranger) fait-il
désormais partie de vocabulaire français ? Là encore, il s’agit d’apprécier sa présence
et son utilité dans l’usage, et surtout dans l’usage des médias.
La question est parfois : « Peut-on l’employer ? » Chacun (professionnel de
l’écriture, ou simple usager de notre langue) est maître de son vocabulaire. Orthonet
peut donner des appréciations, des conseils, mais non décider à votre place du
contenu et des limites de votre vocabulaire.
Entre les mots qui existent sûrement, ceux qui existent peut-être, ceux qui
pourraient exister et ceux qui ne peuvent pas exister, les limites sont incertaines et
mouvantes.
Le lexique d’une langue vivante n’est pas un ensemble fini.
05/06/2005 00:36
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WIMPR.htm
DES IMPERATIFS EN -S
DEUX DES TREIZE
« Tu te retires à la campagne ? Goûtes-y le calme, et profites-en bien ! »
Ces deux pronoms adverbiaux, en et y, font partie de nos 13 mots qui ont une
particularité : d’être ou de pouvoir être « conjoints » au verbe, comme l’explique
notre page des Treize Mots.
Leur emploi après un impératif a valu de nombreuses questions à Orthonet. Certains
bons francophones, à l’aise dans l’usage oral, mais prudents quand ils doivent écrire
ce qu’ils savent prononcer, avaient de soudaines inquiétudes. Faut-il écrire : « des
gâteaux, donne-z-en à ton frère » ? et certains allaient jusqu’à risquer ce Z après «
donne-moi » !
Alors, « quelle est la règle ? »
Elle est très simple, et concerne les seuls impératifs terminés par une voyelle : donne,
ouvre, cueille, va, etc. Et elle concerne seuls nos deux pronoms-adverbes.
Quand cette rencontre se produit (donne + en - va + y) , l’impératif « prend un –s »,
comme on dit, un –s qui se prononce et s’écrit.
Et cela devient : « Donnes-en – Vas-y ».
En fait, ces impératifs n« « prennent » rien du tout ! Cet S n’est pas une prothèse,
comme le –t- de va-t-il; il fait partie de la forme verbale.
En ancien français, ils hésitaient entre deux formes, l’une sans –s final, l’autre avec.
Les grammairiens de la Renaissance, attentifs aux étymologies, mais soucieux de
conjugaisons homogènes, ont opté pour la forme sans –s.
Mais devant nos deux pronoms, la prononciation exigeait la forme en –s, et il fallut
admettre cette exception dans la graphie.
Les formes donnes, ouvres, cueilles, vas font partie de la conjugaison ; ce sont des
variantes de donne, ouvre, cueille, va, qui ne sont utilisées que suivies de
en ou y.
05/06/2005 00:43
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p10.html
FÉMINISATION DES FONCTIONS
QUESTIONS ET RÉPONSES
1)« Quel est le féminin de « successeur » ? - Il n’y en a pas. Ce n’est ni un titre, ni une fonction, mais une «
situation ». Dans ce cas, la distinction du genre – donc du sexe – ne semble pas indispensable, et l’usage
peut se contenter d’un genre unique. . C’est ainsi qu’un homme peut être « la victime » d’un accident dont
une femme est « le témoin ». Celle-ci peut être « vainqueur » d’un mal dont l’homme a été « la proie ».
Donc pas besoin d’un féminin pour témoin, prédécesseur, auteur, etc.
2)Certains avancent que des néologismes comme « auteure, professeure, procureure » sont illégitimes,
parce que les seuls noms en –eur, féminin -eure sont d’anciens comparatifs latins ; ce qui est en effet le cas
de « meilleur, prieur, majeur, mineur, supérieur, inférieur, antérieur, postérieur ».- Mais on objectera qu’en
français seul « meilleur » est resté un comparatif ; que les autres sont des adjectifs ou des noms sans
particularité sémantique ; que leur origine commune n’est connue que des étymologistes, les usagers n’en
ayant aucune conscience ; que le type –eur/-eure peut donc servir de modèle au même titre que
–eur/-euse.
3) Quand on parle des habitants, des commerçants, des clients, des étrangers, des députés, etc., on sait
que ces appellations concernent des personnes des deux sexes.Mais on ne dirait pas " un habitant, mère de
deux enfants ", ni " un étranger, fille d’immigrés ", ni " un client de la sage-femme ".La langue a besoin,
quand il ne s’agit plus du sens général, mais des individus, de mots féminins, et elle crée " habitante,
étrangère, cliente",etc. A mesure que des dignités, des professions, des fonctions jadis masculines sont
devenues accessibles aux femmes, on a vu naître ainsi des mots comme " étudiante, institutrice, directrice,
historienne, championne… ".
4)Pourquoi le nom " députée ", déjà dans l’usage, est-il refusé par l’Académie française ? Jusqu’à la fin du
19e s., les femmes ne faisant pas d’études, beaucoup de fonctions n’avaient qu’un nom masculin : c’est le
cas, dans Littré (1863-77) et dans la 7e éd. de l’Académie (1878), pour étudiant, bachelier,docteur,
historien, latiniste, chimiste, chirurgien, notaire, avocat, magistrat, juge, député, sénateur, ministre,
ambassadeur, etc. De même pour des professions non universitaires (artiste, journaliste, militaire,
photographe, écrivain), des qualités comme arbitre, champion... La 8ème édition de l’Académie (1935) a
donné un féminin à la plupart de ces noms (sauf géomètre, expert, militaire, notaire…); la 9ème refuse
encore le féminin à arbitre, aumônier, auteur, chef, chirurgien, écrivain, militaire… et, systématiquement,
aux fonctions d’Etat : ambassadeur, consul, député, conseiller (municipal, régional), juge, ministre... Mais
les autres dictionnaires, à partir de 1900, enregistrent l’évolution sociale : il leur suffit souvent, dans la
mention n.m., de supprimer le m.
POUR ET CONTRE
En France surtout, la féminisation rencontre des oppositions de principe.
a) Beaucoup de femmes tiennent au titre masculin (Mme X, avocat au barreau de…, député de…) ; mais
cette réserve devient rare.
b) Le masculin, " genre non marqué ", vaut pour les deux sexes ; c’est exact quand le terme, pluriel ou
singulier, est pris dans son sens général : " les clients – les voisins – les Anglais… ; le client du
commerçant… ", mais cela n’a jamais empêché la création spontanée de féminins quand une fonction
cessait d’être réservée aux hommes.
c) C’est pourtant la motivation de l’opposition catégorique de l’Académie, dont la 9e éd. du Dictionnaire, en
cours, n’accepte que le masculin (voir l’article GENRE) pour ambassadeur (sauf fig., ou épouse), conseiller
(sauf privé), député, juge, magistrat, maire, ministre, etc.
d)Le gouvernement, lui, féminise ses ministres et les députés ; le Journal officiel et la Documentation
05/06/2005 00:48
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p10.html
française connaissent des professeure, procureure, consule, etc. Plusieurs de ces féminins deviennent
courants (au Québec plus qu’en France) dans la presse et dans l’usage.
NOTE
Le Dictionnaire de l’Académie française, dans sa 9e édition, article MINISTRE, comporte une mise en garde
: " L’emploi du féminin dans La Ministre, qui est apparu en 1997, constitue une faute d’accord résultant de
la confusion de la personne et de la fonction ".
A quoi on peut objecter que cet emploi n’est pas un fait d' « accord », au sens grammatical de ce terme ;
que plutôt qu’une " confusion " entre deux notions, c’est une distinction entre la fonction, traduite par le
masculin, " genre non marqué " (voir l’article GENRE), et la personne, dont le sexe est exprimé par le genre
; distinction qui n’a une application en langue que quand des fonctions, jusqu’alors masculines, sont
accessibles aux femmes.
La féminisation dans l’usage et dans les dictionnaires.
La langue française a l’avantage de disposer de plusieurs dictionnaires « de langue », accessibles au grand
public, et très consultés : volume unique, vendu en librairie, mais aussi dans les grandes surfaces, en
édition annuelle. Ils suivent de près l’évolution du vocabulaire, et peuvent dans bien des cas l’orienter.
Orthonet, souvent consulté sur des féminins néologiques, ne manque jamais de citer la solution des
dictionnaires récents. Or ceux-ci doivent-ils suivre l’usage ? ou le précéder et l’orienter ?
Les lexicographes doivent-ils attendre qu’une femme, en Francophonie de préférence, exerce la chirurgie
oour admettre dans leurs nomenclatures la forme chirurgienne, qui ne pose aucun problème de
morphologie ? Ou faut-il, en attendant cette révélation, garder l’entrée : chirurgien n.m. ?
Tant qu’on n’a pas rencontré, fût-ce en Belgique, de femme actionnant un carillon, le féminin carillonneuse
est-il proscrit ?
Certains pensent que dans le monde actuel, où se dénomment chaque semaine des spécialités nouvelles en
–iste ou en –logue, et même en -eur/-euse, ces néologismes naissent avec les deux genres, et il est normal
de les entrer comme noms, plutôt que comme « n.masc. ».
REMARQUE. Orthonet attend avec intérêt des nouvelles d’une ou de plusieurs carillonneuses, et ne
manquera pas de vous rassurer sur la réalité de ce féminin, encore ignoré par nos dictionnaires.
05/06/2005 00:48
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 4
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p11.html
GRAMMAIRE, SYNTAXE ACCORDS ? OU CHOIX DE SENS ?
L'ACCORD
Qu’est-ce qu’un « accord » ?
Sans cesse on emploie ce mot à contresens, en lui attribuant le sens de « terminaison, désinence » ! Un
malentendu à dissiper.
Définition et exemples de l’Académie française (9e édition du Dictionnaire) :" GRAMM. Dans une proposition
ou une phrase, modification de genre, de nombre, de personne ou de cas imposée par un ou plusieurs
termes à d'autres termes. L'accord de l'adjectif avec le nom. L'accord du verbe avec son sujet. Les règles
d'accord du participe passé. N'oubliez pas de faire les accords".
Exemples :« Le livre que j’ai acheté » - Gribouille dit : acheté ne s’accorde pas ». -Si ! il s’écrit au masculin
singulier. Donc il s’accorde avec le nom livre. Pourquoi ? Parce que : « qu’est-ce qui est acheté ? » - Ce livre
!
«J’ai acheté une grammaire ». Gribouille dit : «Il faut écrire achetée, puisque c’est une grammaire qui a été
‘achetée’ » - Oui, mais on n’accorde pas ces participes avec un mot qui ne les précède pas ; quand vous
dites : « J’ai acheté… », la suite peut être « une grammaire (féminin), ou « un manuel de grammaire »
(masculin) ;donc on n’accorde pas.. On n’anticipe pas.
Pour plus de précisions, consultez notre LEXIQUE; tapez "PARTICIPE".
Attention aux Malentendus !
ACCORD ? ou CHOIX DE SENS ?
UN PEU DE GRAMMAIRE ELEMENTAIRE.
L'adjectif s'ACCORDE (en genre et en nombre) avec un nom... "Avec lequel, s'l y en a plusieurs dans ma
phrase...?" - ça,c'est un CHOIX DE SENS! Orthonet ne peut pas le faire à votre place!
Le verbe s'ACCORDE (en personne) avec son sujet... "Et le temps, le mode...?" - ça, c'est un CHOIX DE
SENS! Orthonet ne peut pas le faire à votre place!.
"Et les NOMS ? Avec quoi s'accordent-ils ?" - Avec rien !
Chaque nom a un genre; "le cours" est un nom masculin. - "la cour" est un nom féminin; ce sont des faits
de langue: vous n'y pouvez rien! Pas question d'"accords".
Chaque nom a deux "nombres"; vous pouvez l'employer au singulier ou au pluriel. C'est un CHOIX DE
SENS.
GRAMMAIRE ET SENS.
"Rapport(s) d'activité(s).
La grammaire permet quatre orthographes.
Quel sens justifierait chacun de ces choix?
"Eclipse(s) de soleil(s)".
Quatre orthographes? Oui, mais le (bon) sens en refuse deux!
05/06/2005 00:46
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 4
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p11.html
DES ILLUSIONS A DISSIPER, DEUX ERREURS A COMBATTRE.
1. PLURIELS ET EXPRESSIONS NEGATIVES
"On écrit sans faute, et non sans fautes! Dans une expression négative, il faut le singulier… "
Est-ce vrai ? - Non ! C’est une légende ! on peut nier une pluralité aussi bien qu’une unité.
" Un vêtement sans ceinture (singulier), sans manches et sans poches (pluriels) ".
" Une cité qui n’a ni hôpital (en général, il y en a un), ni foyers (plusieurs, peut-être)".
" Ecrire une lettre sans faute "… ou : " …sans fautes ". CHOISISSEZ, suivant l’idée que vous avez du
scripteur et de son orthographe...
"Journée sans nouvelle" ou: "sans nouvelles"?Attendiez-vous une nouvelle, ou des nouvelles?
L’accident n’a pas fait de victime "…ou " : de victimes "?
Celui qui écrit décide si l’accident aurait pu faire une victime (chute de cyclistes) ou des victimes
(déraillement d’un train) . "
C'est un CHOIX DE SENS, de bon sens! Mais l'autre choix ne serait pas une faute (de grammaire).
2. PLURIEL + SINGULIER ?
Au pluriel de: "journée de vente", faut-il mettre un -s à vente"?
Oui, si vous pensez à "des ventes".
Non, si vous pensez à "la vente".
Comparez: "des vêtements de travail - les éclipses de soleil - un livre pour enfants - des livres d'histoire un roman à épisodes - les récoltes de blé - un achat de skis - des vacances de neige - etc.
Le nombre du premier nom et le nombre de son complément sont indépendants.
Ce ne sont que des CHOIX DE SENS !
Ne dites pas: "Quelle est la règle?" - Dites: "Tel est mon CHOIX!"
LES ACCORDS SONT DICTES PAR LA GRAMMAIRE.
LE SENS N'APPARTIENT QU'AU LOCUTEUR !
RESTEZ MAITRE DU SENS !
NE DEMANDEZ PAS A ORTHONET DE PENSER A VOTRE PLACE !
DES ACCORDS SUBTILS...
NOMBRES FRACTIONNAIRES - NOMS COLLECTIFS
Accord avec les NOMBRES FRACTIONNAIRES.
3.5 quintaux de blé ont été livrés– 1.78 quintal a été consommé –
2.15 euros – 1.78 euro - 1.820 kilo – 2.100 kilos
NOTEZ: LE PLURIEL COMMENCE A 2 (DEUX)!
---------------------Accord avec un NOM COLLECTIF ou avec son complément.
La grammaire accepte les deux.
Le sens peut faire préférer l’un ou l’autre.
Un groupe d’élèves est arrivé (sont arrivés) en retard.
Une dizaine d’élèves est arrivée (sont arrivés) en retard.
L’accord avec le sujet (nom collectif) exprime une « vision globale », et suggère qu’ils sont arrivés tous
ensemble (ils avaient sans doute la même cause de retard).
L’accord avec le complément permet la « vision individuelle » (ils sont probablement arrivés en plusieurs
fois).
C'est un CHOIX DE SENS !
Des exemples de CHOIX.
« Une centaine d’électeurs ont voté blanc. » Nous optons pour une vision individuelle (chacun a voté seul ;
ils ne se sont pas réunis...).
La moitié des commerces étaient fermés » (ce sont les commerces, séparément, qui ont fermé ; nous
n’écrirons pas « était fermée »). «
La majorité des habitants a refusé (ont refusé) cette offre ». (on peut hésiter, et choisir… ; peser sur le
collectif ou sur l’individuel…).
05/06/2005 00:46
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
3 of 4
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p11.html
« Un quart de la récolte a été perdu (ou : perdue) ». (on peut hésiter : préférer le concret (récolte) à
l’abstrait (quart),
« Trente pour cent de la population ont été sinistrés (ou : a été sinistrée) » ; on peut hésiter...
Mais, dans chacun de ces exemples, l’autre choix serait correct !.
C'est un CHOIX DE SENS entre deux accords, admis tous deux par la GRAMMAIRE.
UN CONSEIL
ET DEUX BREFS RAPPELS...
ET UNE NOTE SUR LE PARTICIPE PASSE
(A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS).
Si vous voulez vous remettre en mémoire les accords du participe passé:
a) LEXIQUE: tapez PARTICIPE
b) Nos JEUX de la série B, du 01 au 05. Une révision en jouant!
c) Dans nos LECTURES, lisez, ou mieux copiez les numéros 3, 4 et 5.
ET DEUX BREFS RAPPELS....
1) Les participes passés « fait » et « laissé », employés comme semi-auxiliaires (suivis d’un infinitif), sont
invariables.
« Elle s’est fait remplacer par une amie » - "Nous nous sommes laissé convaincre."
2) Les formes d’impératif terminées par une voyelle (donne, pense, profite, offre, cueille, va…), se
prononcent et s’écrivent avec un –s final quand ils sont immédiatement suivis d’un des pronoms-adverbes «
en » et « y », et dans ce cas seulement.
« donnes-en,penses-y, profites-en, offres-en, cueilles-y, vas-y », etc..
===========================================
A PROPOS DU PARTICIPE PASSE NOTE A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
Les conjugaisons de nos grammaires nous proposent deux « participes »…Elles qualifient l’un de « présent
», l’autre de « passé », ce qui est trompeur:
1) ils ne s’opposent pas par le temps –
(Elle est déçue et mécontente - Le participe déçue n'est pas plus "passé" que l'adj. mécontente).
2) ils s’opposent par… la « voix » (terme absent de nos grammaires) : l’un est actif – l’autre est passif.
Si on admet qu’en général « le chat attrape la souris » (et pas l’inverse), « attrapant » ne peut qualifier que
le chat – « attrapée » ne peut qualifier que la souris. Dans nos conjugaisons, le part. "passé" est la SEULE
forme passive!
Tous les verbes (sauf défectifs) ont un participe passé.
Plus exactement, ils sont chacun accompagnés d’un participe à sens passif, dit « passé ». C’est une sorte
d’adjectif, qui accompagne le verbe sans en faire vraiment partie.
Toutes les formes du verbe peuvent être niées par l’adverbe ne , complété ou non par un mot commepas,
point, jamais… – « Il n’attrapait pas… n’attrapant jamais… ». etc. –Le participe dit passé n’accepte pas cette
négation verbale, mais seulement celle des adjectifs : « pas attrapé ». C’est la seule forme passive en
français ; car le français n’a pas de « conjugaison passive ». En somme, ce que nous connaissons sous le
nom de part. passé est un adjectif à valeur passive. Notons qu’un verbe intransitif (dormir, succéder…) n’a
pas l’emploi d’un participe passif : mais à quoi servent "succédé – dormi"? Plus tard!
IMPORTANT !
Pédagogiquement, il est important d'insister sur le caractère "adjectif" du part. passé, qui justifie
sémantiquement la plupart des accords; (poser la question: Qui est...?$).
Orthonet constate chaque jour que ce rapprochement est rassurant et efficace.
Notre participe passé a hérité, pour sa forme (morphologie) et son sens (sémantique), du participe passé
latin, dont il conserve aussi l’appellation ; mais sa syntaxe est celle de l’adjectif. Comme lui, il peut être
épithète (une souris bien attrapée) ou attribut (la souris fut attrapée), et dans ces emplois il s’accorde, en
genre et en nombre, comme l’adjectif.
Mais le français, comme les autres langues romanes, a hérité du latin vulgaire un autre emploi de cet
adjectif issu du verbe. Avec le verbe « avoir » (du latin habere, posséder), il forme des temps composés du
verbe : un « passé composé » (il a attrapé), concurrent du passé simple (ou parfait, ou prétérit), un
plus-que-parfait (il avait attrapé) un futur antérieur (il aura attrapé), et les conditionnels, les subjonctifs et
l’infinitif correspondants.
05/06/2005 00:46
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
4 of 4
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p11.html
Le participe passé des verbes intransitifs trouve ainsi un emploi honorable : « ils nous ont succédé – nous
avions dormi » - etc. Invariable, évidemment !
.
En ancien français, le participe passé utilisé dans les temps composés s’accordait souvent, mais pas
toujours. Les grammairiens du français moderne ont décidé que cet accord serait normal, à condition que le
nom ou le pronom qualifié par le participe le précède.
Le chat a attrapé plusieurs souris – les souris, que le chat avait attrapées….
Un piège : les verbes à la forme pronominale. « Elle s’est blessée – elle s’est blessé la main – Nous nous
étions rendus à la campagne - Nous nous étions rendu visite ».
Dans l’emploi pronominal, l’auxiliaire est toujours le verbe « être », ce qui crée une tentation d’accorder le
participe avec le sujet. Cet accord est normal si le pronom réfléchi (qui représente le sujet) est objet direct
–( si le SE signifie SOI, si le NOUS signifie NOUS) Cet accord ne se justifie pas si le pronom réfléchi est
objet indirect –( « datif », disent les latinistes) ; si SE signifie A SOI, POUR SOI, etc.
Accord avec le sujet ? ou non-accord ? Il faut recourir soit à l’analyse (SE est-il COD ou COI ?), soit au sens
: SOI ou A SOI, POUR SOI ?
ORTHONET recommande le recours au SENS !
05/06/2005 00:46
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WETYM.htm
VIENT DU LATIN… ?
Parlons d’étymologie…
On dit et on enseigne que « le français vient du latin ». C’est à la fois vrai et faux.
Le français que nous parlons, que nous lisons, que nous écrivons vient du « latin
vulgaire », mais a emprunté beaucoup au « latin classique » ; c’est fort différent !
Le nom latin hospitalem, dans lequel deux syllabes étaient plus accentuées que les
deux autres, HOS-pi-TA-le, est arrivé chez nous par la voie orale, dans le langage que
parlaient les Romains, soldats, administrateurs et familles, venus coloniser la Gaule.
Dans la prononciation locale, le mot va, au cours des siècles, se réduire à ses deux
syllabes les plus fortes, et devenir ostel, signifiant « la demeure, l’habitation » ; au
17ème s. on remplacera l’s, qui ne se prononce plus, par un circonflexe ; on ajoutera
un h par souci d’étymologie, et nous aurons l’ « hôtel », venu du latin, et doté d’une
étymologie : « du latin, hospitalem ».
Au moyen âge, ce même mot latin, sous sa forme écrite, utilisé dans les textes
administratifs, religieux, littéraires, est introduit dans la langue écrite du temps
(ancien français), la finale seule était francisée : hospital, plus tard hôpital.
Les deux mots, de même étymologie, mais arrivés en français par deux voies
différentes, sont des « doublets », l’un « d‘origine populaire », l’autre « d’origine
savante », et porteurs de sens distincts : l’hôpital et l’hôtel nous logent, mais pas
dans les mêmes conditions.
De ces deux voies, il y a des exemples moins connus. Pour parler de faits passés, le
latin avait deux temps verbaux : l’un pour parler d’une action achevée, le « parfait » :
scripsi, j’écrivis (une lettre, puis j’allai me coucher) – pour l’action en cours, non
achevée : l’imparfait : scribebam, j’écrivais (j’étais en train d’écrire, quand…). Le
français a hérité de ces deux formes, l’une qui est notre imparfait : j ‘écrivais, l’autre
que les grammaires nomment « passé simple » ou « passé défini » : j’écrivis.
Mais si la langue littéraire utilise aisément le passé simple, la langue parlée, de plus
en plus, lui préfère un « passé composé » : j’ai écrit…
Autrement dit, le français utilise le verbe avoir comme auxiliaire de temps, loin de son
sens premier qui est : « posséder, tenir en main ». Construction étrangère au latin
classique, absente des conjugaisons de la « grammaire latine ». Mais comme elle
existe dans toutes les langues romanes, cela prouve qu’elle est née et s’est
développée dans le latin vulgaire, dans le latin qui se parlait à Rome, dans le Latium,
en Italie, mais aussi en Gaule, en Espagne, au Portugal, en Roumanie, etc. Notre
conjugaison vient donc bien, en bonne partie, du latin vulgaire.
Dernier exemple : le latin classique n’a pas d’articles. « le coq » se dit : gallus, et « la
poule : gallina. Nos articles, comme ceux des autres langues romanes, sont nés dans
le latin parlé, et non dans le latin classique.
Conclusion : dire que notre langue « vient du latin » est une vérité approximative ;
elle a pour ancêtre direct un latin dit « vulgaire », celui que parlait le vulgus, le peuple
illettré, mais bavard et ingénieux; une langue que nous connaissons mal, qui n’a pas
laissé de grands textes. Elle différait fort du latin qu’on enseigne, langue littéraire,
langue admirable de nuances, de richesse, de rigueur, langue de poètes et de
penseurs, de savants et de philosophes, qui a servi de modèle à l’Europe pendant des
siècles... et qui a été non la mère de notre langue, mais un fidèle et précieux
compagnon de route. Nous y reviendrons.
05/06/2005 00:41
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p6.html
Les accents : l’aigu et le grave.
L’accentuation des majuscules.
05/06/2005 00:52
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p6.html
L’ACCENT GRAVE sur les voyelles a et u ;
Cet accent n’a aucun rôle ni phonétique, ni étymologique. Il est utilisé pour distinguer des homographes :
EX. : là (adverbe), opposé à : la (article); également dans un composé : voilà (mais non dans cela) ; çà
(adv. de lieu) distingué de ça (pronom) - où (conj. de lieu) dist. de ou (conj. de coord.)
PRONONCIATION DE LA LETTRE E - L’E MUET OU ATONE.
• La lettre E peut apparaître (sauf nasalisation) dans 3 prononciations :
a) " e muet " ou plutôt " e atone " : formE, formEnt, formEra b) " é fermé " dans : prÉ – dÉpit – fidÉlitÉ - formÉ
c) " è ouvert " dans : pÈre, fidÈle, prÈs, pErte
• La lettre E muette ou prononcée ( e atone ) s’écrit sans accent :
EX. : quE – mE - portE – portEs – portEnt – portEra - parlEment
ACCENTS AIGU ET GRAVE SUR E (syll. initiale ou intérieure).
• Le son é (E fermé) : s’écrit avec accent aigu:
a) si la lettre E est initiale de mot et fin de syllabe
EX. : É/crire – É/tude – É/mission –
b) dans les préfixes pré- et dé- EX. : prÉvenir, dÉmesure
• la lettre E à l’intérieur du mot s’écrit sans accent quand elle n’est pas en fin de syllabe :
EX.: Estimer - dEstin – pErte – in/té/rEs/sant
• la lettre E en fin de syllabe à l’intérieur du mot :
a) s’écrit È et se prononce è ouvert si la syllabe suivante a un " e muet " :
EX. : fidÈ/le – fidè/lement –évÈ/nement - allÈ/grement – crÈ/merie – rÈ/glementaire - tolÈ/re – adhÈ/rera
b) s’écrit É et se prononce é fermé si la syllabe suivante a une voyelle autre que
" e muet ".
EX. : fidÉ/lité – intÉ/rêt – intÉ/ressant – allÉ/gresse – crÉ/mier – mé/priser – frÉ/quent – rÉgler - tolÉ/rer –
adhÉ/rer -
ACCENTS AIGU ET GRAVE SUR E (syll. finale)
• la lettre E en syllabe finale suivi de la consonne S s’écrit È et se prononce è ouvert:
EX . auprÈs – exprÈs – progrÈs –
sauf devant un S de pluriel : les prÉs – des congÉs – (é ferme).
Id. suivie d’une consonne finale autre que S ou de cons.+ S, s’écrit sans accent et se prononce è ouvert :
avEc – blEd - brEf – cruEl - brevEt – discrEt – indEx – travErs – express • la lettre E en fin de mot s’écrit É et se prononce é fermé
dÉ –grÉ - blÉ – congÉ - chantÉ – ; id au pluriel ou au féminin de ces mots : dÉs - chantÉs – chantÉe –
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
RECTIFICATIONS DE 1990 (Voir Lexique, pages ORN).
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Le circonflexe sur I et U (sauf homonymes et f. verbales) est facultatif : diner, bruler.
Accents graves dans " allègement, évènement, complèterait, gèrera ", etc.
05/06/2005 00:52
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
3 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p6.html
ACCENTUATION DES MAJUSCULES
L’accentuation des majuscules n’est pas concernée par l’orthographe. C’est une question de typographie, et
parfois d’esthétique typographique.
Le latin s’écrivait sans accents. Les inscriptions romaines, en majuscules, n’avaient donc aucune
accentuation.
Pour imiter leur solennité, et par souci esthétique, beaucoup d’inscriptions monumentales ont des capitales
non accentuées :
LIBERTE EGALITE FRATERNITE - HOTEL DE VILLE
En imprimerie, il existe des polices de caractères sans capitales accentuées; c’était le cas de la plupart des
machines à écrire ; mais leur emploi était une contrainte plutôt qu’une norme.
Quand on dispose d’une police de caractères comprenant des capitales accentuées, on peut appliquer les
mêmes règles que pour les minuscules.
Les dictionnaires, en particulier, obligés de distinguer en entrée CUIVRE et CUIVRÉ, ou SALE et SALÉ,
utilisent les " petites capitales " (avec accents).
Toutefois certains imprimeurs opèrent des choix ; on évite souvent des caractères comme la majuscule de "
à " : À – Ainsi, le Proust de la Pléiade, dans ses titres courants, accentue " DU CÔTÉ DE… ", mais non : " A
LA RECHERCHE…. "
L’informatique nous ayant dotés d’alphabets avec tous les signes diacritiques (accents, tréma, tilde, cédille,
etc.), il n’y a aucune raison de ne pas les utiliser ; quant à dire que c’est une " faute " d’accentuer une
majuscule, ou de ne pas l’accentuer, c’est une... erreur.
05/06/2005 00:52
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p5.html
Les accents – Le circonflexe
A) LE CIRCONFLEXE DANS LE VERBE.
1ère et 2ème pers. plur. du passé simple : fûmes – fûtes – eûmes – eûtes – aimâmes – aimâtes - finîmes –
finîtes – crûmes – crûtes – etc.
3ème pers.sing. subj.impf.: fût – eût – aimât – finît – crût – etc.
B) LE CIRCONFLEXE DANS LE LEXIQUE
Cet accent n’obéit à aucune règle.
Dans de nombreux mots, il marque la suppression, au 17e ou au 18e siècle, d’un S qui avait cessé de se
prononcer (rôle étymologique).
EX.: pâte (paste) - forêt (forest) – île (isle) – côte (coste) – brûler (brusler) –
mais il figure aussi dans des mots sans S :
EX.: âme, extrême, suprême, gîte, rôle, sûr.
et il manque dans des mots qui ont perdu un S :
EX. : moutarde (moustarde ; angl. mustard) – coutume (coustume ; angl. custom)
Dans certains mots, il marque la disparition d’un E avant une voyelle :
EX. : mûr (me/ur) – sûr (se/ur) – âge (e/age).
Il sert à distinguer des homonymes
Ex.: dû (participe) et du (article contr.) – croît (de croître) et croit (de croire) Il subsiste dans certaines flexions : sûr, sûre, sûrs, mais dû, dus, due
Il subsiste dans certains dérivés :
EX. : grâce, disgrâce - âne, ânerie – abîme, abîmer - mûr, mûrir – trône, détrôner – gêne, gêneur - prêtre,
prêtrise – sûr, sûreté
mais pas dans tous : grâce, gracieux – sûr, assurer – extrême, extrémité
NOTE : les rectifications de 1990 (orthographe " rectifiée ") rendent le circonflexe facultatif sur les voyelles I
(diner, huitre, boite, paraitre) et U (bruler, gouter), sauf dans les cas d’homonymie (croît, sûr, dû…) et dans
les formes de passé simple et d’imparfait du subjonctif.
La présence ou l’absence du circonflexe dans un mot est une question de lexique et non de grammaire ;
seul le dictionnaire peut vous renseigner.
05/06/2005 00:53
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p5.html
05/06/2005 00:53
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p4.html
LES TREIZE MOTS
MOTS CONJOINTS ET MOTS DISJOINTS
Le maniement de ces treize mots, leur rôle et leur ordre dans des énoncés assertifs, interrogatifs ou
impératifs, avec ou sans négation, créent de réelles difficultés aux enseignants et aux auteurs d’ouvrages
pédagogiques de « français langue étrangère » . Ce sont surtout nos correspondants de l'étranger qui
auront intérêt à lire et à copier cette page.
ne me te se nous vous le la les lui leur en y
1.ne
2.me te se nous vous
3.le la les
4.lui leur
5.en y
sont les seules formes qui peuvent (hors ponctuation ou parenthèse) s’intercaler entre le sujet et le verbe,
donc à l’intérieur du groupe verbal.
Ce sont des formes conjointes .
Ailleurs dans le texte, elles deviennent des formes disjointes, et dans ce cas certaines changent de forme :
les pronoms me, te, se, le, la, les deviennent moi, toi, soi, lui, elle, elles, eux.
Trois ne sont jamais disjointes : la négation ne, les pronoms-adverbes en, y .
Exemples de pronoms conjoints et disjoints :
Mon frère M’écrit souvent. Il correspond souvent avec MOI.
Pierre ? Je LUI écris souvent. Je corresponds souvent avec LUI .
Marie ? Je LUI écris souvent. Je corresponds souvent avec ELLE .
Les Dupont ? Je LES connais. Je corresponds souvent avec EUX.
ÉNONCÉ DÉCLARATIF (ou ASSERTIF).
PRONOM CONJOINT UNIQUE - précédé ou non de ne
(1) 2 Pierre (ne)nous connaît (pas) ; il (ne) nous écrira (pas)
(1) 3 Pierre (ne) les connaît (pas)
(1) 4 Pierre (ne) leur écrira (pas)
(1) 5 Pierre (n’) en parlera (pas) SÉQUENCES - ORDRE.
Quand le groupe verbal inclut plusieurs formes conjointes, leur ordre est strict :
1. ne (adverbe)
2. me te se nous vous (pronoms, obj. dir.ou indir.)
3. le la les (pronoms, objet direct).
4. lui, leur (pronoms, objet indirect).
5. en, y (pronoms-adverbes)
SÉQUENCES INCOMPATIBLES
Les formes d’une même ligne sont incompatibles. (me vous - la les - leur lui, etc. sont exclus)
2 et 4 sont incompatibles. (te les, - les leur sont possibles ; te leur est exclu)
Si 3 est représenté, 2 est objet indirect.
SÉQUENCES POSSIBLES
(1) 2 3 ils (ne) me les enverront (pas)
05/06/2005 00:54
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 2
(1)
(1)
(1)
(1)
(1)
2
2
3
3
4
5
3
4
5
5
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p4.html
vous (ne) m’en donnerez (pas)
5 ils (ne) me les y enverront (pas)
tu (ne) le lui diras (pas)
tu (ne) m’y verras (pas)
vous (ne) lui en donnerez (pas)
ÉNONCÉ INTERROGATIF
Les mots conjoints restent antéposés au verbe ; le pronom sujet est postposé (avec trait d’union)..
(1)
(1)
(1)
(1)
(1)
(1)
2
2
2
3
3
4
3
5
3
4
5
5
(ne) me les enverront-ils (pas) ?
(ne) m’en donnerez-vous (pas) ?
5 (ne) me les y enverront-ils pas) ?
(ne) le lui diras-tu (pas) ?
(ne) m’y verras-tu (pas) ?
(ne) lui en donnerez-vous (pas) ?
ÉNONCÉ IMPÉRATIF (ou JUSSIF)
(1)
(1)
(1)
(1)
(1)
2
2
3
3
4
3
5
4
5
5
envoyez-les-moi- ne me les envoyez pas
donnez-m’en - ne m’en donnez pas
dis-le-lui - ne le lui dis pas
(exclu) - ne m’y rejoins pas
donnez-lui-en - ne lui en donnez-pas
NOTE.
a) m’y, t’y, l'y, possibles dans le groupe verbal, sont exclus de l’usage en fin de groupe postposé ; dans
cette position, nous-y, vous-y sont possibles, mais rares.
Exemples : Tu nous y attendras.- Attends-nous-y (rare) Tu m’y attendras. – Attends-m’y : exclu). –
Tu t’y fies ? (*fie-ty ! exclu). .
Tu l'y laisseras - Laisse-l'y : exclu.
b) les formes conjointes postposées sont reliées au verbe et entre elles par des traits d’union.
05/06/2005 00:54
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WORTH.htm
L’ORTHOGRAPHE FRANÇAISE EST DIFFICILE.
POURQUOI ?
JUILLET 2002
Les difficultés de notre orthographe ont plusieurs raisons, dont la plupart sont d’ordre
historique. Et d’abord le fait que, comme la plupart des langues européennes, le
français a hérité de l’alphabet du latin, qui n’a que 23 caractères, alors que le nombre
des phonèmes à transcrire est supérieur à 30 ; d’où une série d’artifices et de
conventions : création de « signes diacritiques : accents, cédille, etc. – emploi de «
digrammes » (suite de 2 caractères) pour transcrire un phonème simple (qui n’existait
pas en latin): la voyelle des mots « chant, pont, vin, brun, mou, fleur, bleu », ou la
consonne initiale de mots comme « chant», genre, juste, zèle »...
Depuis l’époque du moyen français (15e et 16e s.), un grand nombre de fins de mot
ont cessé de se prononcer, mais subsistent dans la graphie : « cham(p), chan(t),
chan(ts), chant(es), chant(ent).. » Des mots ainsi devenus « homophones » dans
l’oral ne sont pas devenus «homographes » dans l’écrit, qui continue à les distinguer
et à éviter des ambigüités, plus gênantes à l’écrit qu’à l’oral.
Quand on commence à imprimer du français, on s’appuie sur le latin, utilisé et fixé
depuis des siècles, et l’orthographe du mot français rappelle souvent celle du mot latin
. Ainsi la voyelle des mots « an , camp, camps, champ, champs, grand, grands,
enfant, enfants, récent, récents, vend, vends, sent » est complétée par des consonnes
muettes qui continuent les finales des mots latins « campum, campos, grandem,
grandes, infantem, infantes, recentem, recentes, vendo, vendis, sentit ».
De nombreuses consonnes finales, devenues muettes au cours de l’histoire, sont
conservées pour l’unité d’une famille de mots : « grand (grandir, grandeur…) ; camp
(campagne, camper…) , etc.
La graphie des mots français a commencé à se stabiliser au 16e siècle, et ce sont
surtout les imprimeurs qui y ont contribué. Au cours du 17e s., l’Académie française,
qui élabore son premier dictionnaire (publié en 1694), s’interroge sur la meilleure
façon d’écrire les mots, et favorise les graphies qui rappellent l’origine latine, mais
tient cependant compte de la prononciation.
Ainsi un grand nombre de formes contenaient un e devant voyelle qui avait cessé de
se prononcer : on écrivait « eage, seur, asseurer, asseoir, il eut, », mais on
prononçait « age, sur, assurer, assoir, il u ». Dans un certain nombre de formes, les
académiciens remplacent cet e par un circonflexe : « âge, sûr », etc. ; dans d’autres,
l’e disparaît sans laisser de trace :« assurer » ; mais il est conservé dans « asseoir »
(rectif. de 1990 : « assoir »), ainsi que dans les formes du verbe « avoir ».
La réforme orthographique la plus importante a été adoptée par l’Académie pour la 6e
édition de son dictionnaire (1835). Un grand nombre de formes s’écrivaient avec un
digramme –oi- qui était prononcé è (et non -wa- comme on se l’imagine parfois)
:
« foible, monnoie, anglois, connoître, j’avois, il feroit », etc. ; on décide de
remplacer ce digramme par –ai- : « faible, monnaie, j’avais… », etc. – Le pluriel des
noms et adjectifs en –ant et –ent- s’écrivait –ans, -ens : « des enfans imprudens » Pour éliminer cette exception à la règle générale du pluriel des noms, on décide de les
écrire –ants, -ents :
« des enfants imprudents ». La voyelle i, en fin de mot,
s’orthographiait généralement y : « voicy, moy, vray, luy », etc. ; ces y disparaissent,
sauf dans les noms propres (Choisy, Orsay, Berry, Le Puy », etc.). Ces modifications
ont été rapidement appliquées par les auteurs, les éditeurs et les imprimeurs ; après
1850, même les textes classiques sont édités en orthographe nouvelle.
Depuis un siècle, les projets de réformes ou de rectifications orthographiques ont été
nombreux, sans parler des arrêtés ministériels instituant des « tolérances » aux
examens. Sur ces projets et leurs échecs, voir notre DOCUMENTATION.
05/06/2005 00:29
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p2.html
L’ orthographe rectifiée
Où en est la "réforme" de l’orthographe ?
Il n’y a pas eu en France, depuis 1835, de « réforme » de l’orthographe française. De nombreux projets (v.
la thèse de M. Keller signalée dans notre Documentation) se sont heurtés à des oppositions farouches, et
ont échoué.
En 1989-90, à l’initiative du Premier ministre, Michel Rocard, des « rectifications » ont été élaborées,
proposées, publiées par le Journal officiel de la République (6/12/90), et adoptées par l’Académie française
(17/01/91) ; leur application doit être facultative ; les formes traditionnelles restent correctes, un temps
(non défini) étant laissé à l’usage pour faire son choix. Pendant ce temps, « aucune des deux formes ne doit
être considérée comme fautive ». Pour le détail des rectifications, voir notre LEXIQUE.
Dans L’EXPRESS du 18 avril 2005, en réponse à la question : « Faut-il simplifier l’orthographe ? », on lit
cette déclaration d’une professeure agrégée :
« La tentative de réforme de l'orthographe menée en 1990 a bien montré toute la difficulté d'une
simplification - outre son coût élevé, puisqu'il faudrait mettre au pilon l'ensemble des livres, dictionnaires,
manuels, etc ».
Ignorance ? Désinformation ? Faut-il rappeler que du début d’un projet de rectifications (juin 1998) à
l’approbation finale par l’Académie (janvier 1991), l’idée d’une « reforme » a toujours été clairement et
publiquement exclue, et que l’holocauste des bibliothèques n’a germé que dans l’imagination des fanatiques
du statu quo.
DU BON USAGE DES RECTIFICATIONS DE 1990.
Ne parlons pas d’une « réforme » de l’orthographe ! Notre orthographe lexicale n’a jamais été l’objet d’une
réforme ! Mais elle a subi, du 17e siècle à nos jours, de nombreuses rectifications. De la première édition du
Dictionnaire de l’Académie (1694) à la sixième (1835), plus d’un mot sur trois a changé de forme. Si les
deux dernières (1878 et 1932-35) ont peu rectifié, la 9e (en cours de publication) tâche de rattraper le
retard en publiant les « orthographes nouvelles » élaborées en 1990 par le Conseil supérieur de la Langue
française.
Dans le passé, les formes rectifiées remplaçaient, dès leur publication, les formes traditionnelles, qui
disparaissaient rapidement des dictionnaires usuels et des manuels scolaires, en France et dans les autres
pays francophones. Aujourd’hui, au contraire, l’Académie a souhaité que les formes traditionnelles et les
formes nouvelles restent également correctes jusqu’à ce que l’usage ait fait ses choix..
Or l’usage, c’est chacun de nous, chacun et chacune de nous et de vous. .
Orthonet, appelé souvent à donner des avis sur les formes nouvelles, renseigne, conseille, mais rappelle
toujours que, en dépit des raisons linguistiques ou historiques qui peuvent peser dans un cas précis, chaque
usager de la langue française, en fin de compte, est libre de ses préférences et de ses choix. Il peut, dans
un cas, adopter la forme nouvelle, et dans un autre, rester fidèle à celle qu’il a apprise à l’école ou dans ses
lectures. C’est même son devoir de faire des choix motivés et cohérents, comme c’est celui d’un bon citoyen
d’user de son droit de vote.
Des mots comme basselissier, dentellière, marguillier, rousserolle, proscenium, etc. intéressent les
professionnels : des enseignants, des correcteurs, traducteurs, éditeurs, etc., et surtout les auteurs de
dictionnaires, qui, lors d’une nouvelle édition, pourront remplacer marguillier par marguillier ou marguiller,
et chariot par chariot ou charriot, s’ils constatent que l’usage n’a pas encore fait son choix. Mais, parmi les
usagers que nous sommes tous, inutile d’encombrer notre mémoire de ces formes rectifiées.
Mais il y a des mots qui font partie de séries morphologiques. Il est prudent d’adopter en bloc chacune de
ces séries, ou de la rejeter en bloc. Si l’on adopte aigüe et exigüe, il n’y a aucune raison de rester fidèle à
ciguë, ni de conserver arguer, que Gribouille fait rimer avec narguer. Le conseil d’Orthonet sera: « adoptez
05/06/2005 00:56
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p2.html
la sage proposition qui consiste à mettre le tréma sur la voyelle concernée, la voyelle u, d’écrire aigüe,
cigüe, ils argüaient, etc. et renoncez à cet étrange ë, invention d’imprimeurs de jadis qui n’avaient pas,
dans leurs casses, d’ü. Ou, si toute nouveauté vous dérange, conservez cette pratique d’un autre temps,
qui intrigue tant nos amis étrangers.
Soyons cohérents, et ne créons pas, dans notre usage personnel, de nouvelles exceptions pour remplacer
celles dont on tente de débarrasser les générations futures. .
Il y a, certes, des cas où le choix peut obéir à une sensibilité personnelle, et traiter les innovations cas par
cas. Le circonflexe sur les voyelles i et u, devenu facultatif, en est un exemple. Un usager sensible à l’image
des mots peut le conserver dans l’île, qui sans son accent a l’air d’un pronom manqué, ou dans sûr et
sûreté, mais l’abandonner dans la cime, la chaine, dans bruler et leurs dérivés. On peut laisser ses deux L à
la rousserolle, et ne pas la soumettre à la casserole. Quand l’usage aura fait son choix entre le levraut et le
levreau, le traditionnel nénufar et l’indésirable nénuphar, quand l’un sera une faute et l’autre un élément de
la norme, il sera toujours temps de s’y conformer.
Le désordre régnait dans les composés du type croche-pied, casse-pieds, sans parler de ceux qui flottaient
entre de singuliers pluriels comme « croque-monsieur » ou « prie-dieu » (et ni « -messieurs », ni ‘-dieux »),
mais « gratte-ciels », des indécis comme « brûle-parfum(s), et des homophones comme le « porte-aiguille
», à ne pas confondre avec le « porte-aiguilles ». Sans parler des divergences entre dictionnaires !
. Pour mettre fin, dans cette immense série, à l’insécurité, les rectifications proposent un traitement radical
: la marque du pluriel ne s’écrirait plus qu’à la terminaison du composé : « un porte-avion, des porte-avions
; un tire-fesse, des tire-fesses, un compte-goutte, des compte-gouttes, un pare-soleil, des pare-soleils ».
On négligera le sens du terme nominal, comme c’est déjà le cas dans « portefeuille », la marque du pluriel
ne s’appliquant qu’au composé et non à ses éléments. C e qui mettrait fin aux hésitations et à l’inévitable
recours au dictionnaire. ..
Notre solution : Oui, donc dans tous les cas où l’hésitation est légitime, donc quand le sens ne dicte pas la
solution. Adoptons : « un brûle-parfum, des brûle-parfums ». Mais préférons : « porte-avions », et «
pare-soleil », tous deux obéissant au sens, et invariables.
On écrit bien : un livre d’histoire, des livres d’histoire, mais: un livre de contes, des livres de contes.
Pourquoi ne pas laisser écrire les porte-parole, des porte-bonheur », sans –s, mais : un lave-mains, un
cure-dents, avec un –s, même au singulier ? Sans cesse l’usage adopte de nouveaux composés, dont en
général le singulier et le pluriel se prononcent de même. Faut-il que, quand le sens ne le dicte pas, qu’une
norme nous soit imposée ? Ne peut-on pas utiliser un porte-bagage dans certains cas, et un porte-bagages
dans d’autres ?
Reste une proposition où la solution est simple : tout ou rien ! C’est l’accentuation de la lettre E (sauf les
mots à circonflexe). Aigu ou grave ?
Deux attitudes possibles : ou bien vous refusez en bloc la « nouvelle orthographe » de l’évènement ; vous
essayez même de prononcer ce nom autrement qu’avènement ; et vous réussissez à ne pas confondre
j’adhérerai au parti » avec son aigu, et j’y amènerai des amis, avec son grave ; quitte à ouvrir le
dictionnaire pour savoir ce qu’exige ce respect de l’orthographe des ancêtres : nous siégerons? ou « nous
siègerons? .
Ou alors vous notez la règle simple : accent grave quand la syllabe suivante a un « e muet » : fidèlE,
fidèlEment, évènEment, , adhèrErai, amènErai, siègErons, etc. Aigu dans les autres cas ; fidélIté, siégèrent,
adhérons, etc. Plus d’exceptions ! Plus besoin d’interroger le dictionnaire ! Enfin une image graphique de la
prononciation réelle, la régularisation des exceptions sans raison, l’application de la « règle » que pratiquait,
en 1740, l’abbé d’Olivet, que rappelait, en 1761, le grammairien Féraud, et dont Littré ne manquait pas,
sans être entendu, de demander le respect !
En somme, Orthonet refuse de geler l’orthographe lexicale dans l’état où elle était en 1835. Le patient et
prudent travail de nettoyage que l’Académie avait conduit pendant deux siècles, de 1635 à 1835, doit être
repris, avec une même prudence.
A notre époque, où le contact avec d’autres langues s’est modifié, où le rôle paternel du latin s’estompe, où
l’équilibre entre l’usage écrit et l’usage oral est mouvant, tantôt au profit de l’un (le livre, la presse…, mais
aussi la messagerie), tantôt faisant triompher l’autre (le téléphone, la radio, la télé…), comment figer notre
image des mots ? Au premier tiers du 19e siècle, il a fallu réimprimer tous nos classiques, et même de
grands ouvrages dont l’âge n’était pas celui d’une vie humaine. Et on s’effarouche de rectifications aussi
timides ?
Par contre, les propositions du C.S.L.F. ne sont pas faites pour être appliquées en bloc, transformées
instantanément en norme, sans mise à l’épreuve, sans transposition dans le réel. Acceptons l’épreuve,
moins périlleuse que celle d’un nouveau vaccin. Ceux qui, dans la presse ou l’édition, s’obstinent à ignorer
les rectifications les plus sensées ; ceux qui empêchent les enseignants d’en informer la jeune génération,
ceux-là, par aveuglement, empêchent la langue de vivre sa vie de langue vivante.
Ne transformons pas l’usage de la langue en dictée à pièges ! L’obéissance à une norme est une pratique
saine, mais il ne faut pas voir la norme partout et en faire un esclavage. Laissons son rôle au sens, partout
où les choix sont libres !
En 2005: Bilan des rectifications.
Paradoxalement, c’est en France que ces rectifications sont le moins appliquées. Au Québec, elles ont fait
l’objet de recommandations sélectives de l’Office de la langue française. En Belgique, le corps enseignant a
été largement informé par les autorités gouvernementales; quelques organes de presse ont adopté les
rectifications ; une association, l’APARO (http://www.fltr.ucl.ac.be), milite pour leur connaissance et leur
application, et publie un résumé des rectifications. Même action, en Suisse romande, de l’ANO (Assoc. pour
la nouv.orth.), et de la Délégation à la langue française.
En France, la « réforme » a été mise en cause d’abord, pendant l’été 1990, par des amuseurs, des
humoristes, des chansonniers, non sur ses aspects pratiques, ses intentions scolaires, ou son contenu, mais
sur quelques exemples burlesques (on se souviendra du nénufar, du sèche-cheveu, du compte-goutte et du
05/06/2005 00:56
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
3 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p2.html
tire-fesse).
En décembre se déchaina une campagne violente dont une défense sentimentale du circonflexe fut
l’argument le plus efficace et l’arme la plus meurtrière. La riposte fut faible, ou nulle ; les milieux scolaires,
qui, à l’origine, avaient souhaité et proposé l’élimination des anomalies les plus criantes, se taisaient.
Hostilité déclarée des typographes et correcteurs.
Pratiquement, en 2004, la presse française ignore la « réforme », et reste fidèle aux événements et aux
ambiguïtés. La plupart des logiciels de correction persistent à traiter les formes rectifiées (ambigüité, aigüe,
interpeler, évènement) comme des fautes. Quelques revues se risquent à « réformer », mais peu de
lecteurs s’en aperçoivent. Le plus grave est qu’aucun des ministres successifs de l’Education nationale
française ne s’est décidé non pas à imposer la « réforme », mais au moins à informer les enseignants des
formes nouvelles, qui cessent d’être des « fautes d’orthographe » ; des démarches seraient en cours ( ?)
pour mettre fin à ce silence. L’AIROÉ mène une action patiente en diffusant une documentation efficace en
faveur des nouvelles formes (courriel : [email protected]).
Le résultat le plus important est que la 9ème édition du dictionnaire de l’Académie cite, en annexes, toutes
les formes nouvelles ; qu’elle applique dans les entrées et dans les exemples la norme nouvelle pour
l’accent grave (allègrement, cèdera); que quelques entrées (interpeler – imbécilité – chausse-trappe) sont
modifiées. Les autres dictionnaires suivent, prudemment, ou suivront.
L'orthographe de 1835 est-elle, comme la Républque, "une et indivisible" ?
Répondant à la question : »Faut-il simplifier l’orthographe », posée par un hebdomadaire parisien,
L’EXPRESS, la Société des Agrégés a exprimé, sous la signature de sa présidente, un refus catégorique de
toute « réforme ». On apprend ainsi que « La tentative de réforme de l'orthographe menée en 1990 a bien
montré toute la difficulté d'une simplification - outre son coût élevé, puisqu'il faudrait mettre au pilon
l'ensemble des livres, dictionnaires, manuels, etc. On a voulu supprimer l'accent circonflexe sous prétexte
qu'il n'avait pas de valeur. C'est stupide. Imaginez le général de Gaulle déclarant: «Je me charge d'une
tache - et non d'une tâche - nationale»...
En peu de mots, c’est une belle accumulation d’erreurs et d’affirmations gratuites…. et calomnieuses pour
les auteurs des rectifications de 1990 (dont bon nombre d’agrégés), Ce qui est grave, c’est que cette
déclaration est un témoignage éclatant d’une parfaite ignorance des rectifications proposées par le CSLF,
acceptées par l’Académie, bien accueillies par les enseignants d’autres pays francophones, appliquées
couramment dans l’enseignement du « français langue étrangère ». .
Se prononcer avec autorité sur des textes qu’on n’a pas pris soin de lire, c’est toujours fâcheux. De la part
d'enseignants, c'est un exemple regrettable. Pour les représentants d’une société qui a pour mission, selon
ses statuts, « l'étude de toutes les questions qui intéressent l'enseignement », c’est un incroyable aveu
d’irresponsabilité.
COMMUNIQUES
Juillet 2002. Trois associations unissent leurs forces
Les trois associations que sont l'AIROÉ (Association pour l'information et la recherche sur les orthographes
et les systèmes d'écriture, France), l'APARO (Association pour l'application des recommandations
orthographiques, Belgique) et l'ANO (Association pour la nouvelle orthographe, Suisse) ont décidé d'unir
leurs forces pour mieux promouvoir les rectifications de l'orthographe. Elles sont désormais réunies sous
l'appellation de RENOUVO (le Réseau pour la nouvelle orthographe du français).
La première action dudit réseau consistera à publier une brochure commune qui présentera les nouvelles
règles ainsi que la liste des mots touchés.
Juin 2004. L’AIROE nous communique que MICROSOFT-OFFICE-FRANCE prépare pour 2005 une version du
correcteur orthographique de WORD qui contiendra la « nouvelle orthographe » et permettra de
sélectionner soit l’orthographe traditionnelle, soit les rectifications approuvées par l’Académie française.
Juin 2004.
Orthonet se félicite de ce succès, dû à l'action conjuguée de l'AIROE et de l'ANO, et espère que d’autres
auteurs de correcteurs suivront cet exemple.
05/06/2005 00:56
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WREFL.htm
PARTICIPES DE VERBES RÉFLÉCHIS
Les erreurs les plus fréquentes concernent l’accord du participe passé d’un verbe dans
son emploi « réfléchi », c’est-à-dire précédé d’un pronom objet « à la même
personne » que le sujet. Exemples :
Le mot sensible est :
1.
« Je me suis lavé les cheveux »
2.
« tu t’es acheté une robe? »
3.
« Jean s’était tordu la cheville »
4.
« nous nous sommes rendu(e)s à la gare »
5.
« vous vous êtes trompé(e)s de train »
6.
« elles se sont rendu service »
me
t’ (te)
s’ (se)
nous (le 2ème !)
vous (le 2èm)
se
Il faut analyser ce pronom « réfléchi », c. à d. celui qui est à la même « personne »
que le sujet.
On se demande alors (ANALYSE!) s’il est complément direct, ou plutôt indirect.
Plus simplement, on lui demande (SENS) s’il signifie « MOI, TOI, SOI, NOUS,
VOUS… », ou plutôt « A MOI, A TOI, A SOI, A NOUS, A VOUS… »…
Réponses :
1. « à moi », indirect ! pas d’accord avec le sujet ! (seulement avec l’objet, s’il
précédait : « les cheveux, que je me suis lavés ce matin ») . mais : « je me suis lavée
à l’eau froide »
2. « à toi, pour toi », indirect. Comme 1 (Mais : « la robe que tu t’es achetée hier »)
.
3. « à soi » , indirect – même raisonnement. (accord seulement avec l’objet, s’il
précède : « la cheville, que Jean s’était tordue ») .Mais : « Jean s’était tordu de rire ».
4. « nous » ; direct. Accord avec le sujet : « rendus » ou « rendues » suivant le sexe
des locuteurs. Mais : « nous nous sommes rendu compte… ».
5. « vous » ; c’est direct : donc accord avec le sujet : féminin sing. si la phrase est
adressée à une femme ; masc. plur. (trompés) si cela s’adresse à un groupe de
voyageurs.
6. « à soi » indirect. Id. « le service qu’elles se sont rendu ». Mais : N° 4.
Vérification des « indirects » : 1. ce n’est pas « moi » qui ai été lavée, mais mes
cheveux - 2 . ce n’est pas toi qui as été achetée –3. ce n’est pas Jean qui a été tordu,
mais sa cheville – 6. ce ne sont pas elles qui ont été rendu(es), mais le service. Belles analyses ! Mais il était plus simple de se demander : Quel est le SENS à donner
au « pronom réfléchi » ? MOI ? ou A MOI ? TOI ou A TOI ? SE ou A SOI ? … etc.
05/06/2005 00:34
Orthonet
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WDICT.htm
Que contient VOTRE dictionnaire?
Votre « dico » familier ?…
Nous, à ORTHONET, questionnés chaque jour sur des mots plus ou moins étranges,
nous ne répondons jamais sans consulter NOS dictionnaires. Ils sont nombreux,
encombrants (sauf ceux que remplacent de merveilleux cédéroms), récents ou
antiques, variés, bavards ou laconiques, et chacun contient des choses qu’aucun des
autres ne connaît ; quelques-uns, et des plus précieux, s’expriment sur notre langue
dans une autre langue..
Mais vous, qui pouvez fort bien n’en posséder (ou n’en utiliser habituellement) qu’un
seul ?
Notre question : connaissez-vous bien ce fidèle compagnon? Vous l’appelez par son
nom. Mais savez-vous son âge ? Vérifiez !
Et son contenu ? La préface? personne ne la lit, sauf les auteurs des dictionnaires
concurrents, et quelques linguistes férus de lexicographie. Des annexes ? ignorées,
rarement explorées à tâtons, jamais lues, en somme inutilisées. Etc.
Alors, voyons ce qu’un dictionnaire doit ou peut contenir (dict. de langue, à l’exclusion
des encyclopédiques) ; à vous de faire un inventaire du vôtre !.
D’abord, évidemment, des unités nommées ARTICLES. Chacun traite d’un seul MOT,
lequel figure en entrée et sert de titre à l’article; l’ ENTRÉE (terme technique) est la
forme graphique normale, l’« orthographe » du mot ; si elle est en majuscules, ce
sont des « petites capitales » qui comportent les accents. Les articles sont classés
dans l’ordre alphabétique de leurs entrées. L’ensemble des entrées se nomme la
NOMENCLATURE du dictionnaire. Il faut savoir (on l’ignore ou on l’oublie) que chaque
dictionnaire est libre de sa nomenclature : ses auteurs peuvent y admettre ou en
exclure des mots rares, techniques, archaïques ou trop récents, incorrects ou triviaux,
etc. Chaque édition ou réédition peut comporter d’importantes additions et de
discrètes éliminations ; d’où l’importance de sa date.
Le contenu et la structure des articles varie d’un dictionnaire à l’autre.
Pour les mots variables (en frs : nom, adjectif, verbe) l’entrée est le LEMME, c.à d. la
forme choisie par la tradition pour représenter l’ensemble des formes : le singulier du
nom, le masculin singulier de l’adjectif, l’infinitif du verbe. L’article peut comporter des
données sur les autres formes (la FLEXION du mot) : pluriel de certains noms, surtout
composés, féminins d’adjectifs ; les formes existantes de verbes défectifs, les formes
principales des verbes irréguliers ; quant aux autres, le dict. peut donner des tableaux
de conjugaison en annexe.
La PRONONCIATION. Certains ne mentionnent que les exceptions à l’usage général :
lettres qui ne doivent pas être prononcées (le P du sculpteur ou du dompteur, l’S de
l’obus), ou qui doivent se prononcer (le T de dot, l’S de lapsus), ou qui peuvent ne pas
l’être (l’E de peloton, de médecin). Les dict. récents ont introduit les signes de l’API
(alphabet phonétique international) , soit là où l’usage hésite, soit pour tous les mots.
Il reste au lecteur à en consulter le tableau en annexe, pour identifier les quelques
signes étrangers à notre alphabet habituel.
La DATATION, de plus en plus proposée par les dict. modernes ; c’est la date de la
plus ancienne ATTESTATION connue du mot, souvent avec indication de la SOURCE
(texte ou auteur) ; dans le vocabulaire le plus ancien, la datation ne signifie pas la
naissance du mot, mais l’époque de sa première OCCURRENCE actuellement connue ;
des chercheurs font la chasse aux datations antérieures ; pour l’époque moderne, les
trouvailles sont fréquentes, et celles qui figurent dans nos dict. sont soumises à de
fréquentes retouches.
NOTE sur les datations: Quand le mot « mère » est suivi de : « 1050 », ou de :
« 2ème moitié du 11ème s. », cela ne signifie pas que le mot n’existait pas plus tôt:
c’est la date, du reste approximative, de la plus ancienne occurrence connue. Cela ne
signifie pas non plus que celle-ci avait la forme actuelle ; les graphies successives
sont : a.fr. medre, m.fr. mere, puis 18e s. mére, et mère. Le mot ne figure pas dans
notre premier document : les Serments de Strasbourg (842). Il apparaît dans un vers
d’une Vie de saint Léger (région wallonne ; ms occitan vers 1050) :
Ciel ne fud nez de medre vius
Qui tel exercite vidist.
05/06/2005 00:30
Orthonet
2 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WDICT.htm
« celui qui (ciel… qui) aurait vu (vidist) une telle armée (tel exercite) ne fut pas né (ne
fud nez) de mère vivante (de medre vius) » - (c. à d. n’existe pas).
05/06/2005 00:30
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WACC1.htm
L’accord, les accords…
S’il est un mot qui revient sans cesse dans vos questions de chaque jour, c’est bien ce
terrible « accord » et son verbe : « accorder ». – Combien de fois avons-nous dû lire :
« Quel est l’accord ? » - ou : « Ce mot, comment FAUT-il l’accorder ? ».
A) Ce qu’une longue et fructueuse expérience nous enseigne, c’est que souvent la
notion d’accord est assez confuse, et que cette image brouillée n’aide pas à résoudre
les problèmes concrets. Alors mettons-y un peu d’ordre.
Et d’abord, la définition du Dictionnaire de l’Académie : « Dans une proposition ou une
phrase, modification de nombre, de genre, de personne ou de cas imposée par un ou
plusieurs termes à d’autres termes ».
Un « accord », c’est d’abord une relation entre deux termes de la phrase.
Mais ces deux termes ne sont pas égaux. Quand on dit que Pierre et Paul se sont mis
d’accord, on ne dit pas lequel des deux a proposé ou imposé cet accord, auquel l’autre
s’est conformé. En grammaire, c’est différent : si un adjectif « s’accorde » avec un
nom, c’est le nom qui a imposé le genre et le nombre, et c’est l’adjectif qui a obéi.
Comme des grammairiens avisés nous le rappellent, les deux membres de l’accord,
ces deux mots de la phrase, n’ont pas le même rôle : le nom a imposé à l’adjectif son
genre et son nombre, et l’adjectif a obéi ; l’un est un « donneur », l’autre un
« receveur » ; retenons ces fonctions, ces deux mots dont nos grammaires scolaires
auraient bien dû nous apprendre et nous recommander l’emploi.
Principe : en difficulté avec un « accord », se demander d’abord : « quel est le
donneur ? ».
La réponse à cette simple question est le premier pas vers la solution : un pas
décisif !.
B) Pratiquement, une question d’accord se ramène toujours à une interrogation sur
l’orthographe du « receveur », du mot qu’il faut « accorder », plus précisément sur la
terminaison de ce mot : FAUT-il le mettre au pluriel, ou au féminin, ou non ? donc que
DOIT être sa terminaison, sa « désinence » ? (en général, il s’agit d’une terminaison
qui s’écrit, mais ne se prononce plus…). Et chacun sait que cet « accord » obéit à une
« règle » impérieuse, impitoyable… Mais laquelle ? Dans les lointains souvenirs
scolaires du scripteur angoissé, la bonne règle se dérobe ironiquement… Au secours,
Orthonet ! Que DOIS-je écrire (et… pourquoi ?).
Retenez la démarche en trois temps :
quel est le donneur ? c’est le sens qui vous le dira : sémantique
le receveur doit-il s’accorder avec lui ? (réponse : une règle de syntaxe)
comment s’écrit alors le « receveur » (terminaison : morphologie)
Ensuite, passez à des cas concrets : Notre page des Problèmes d‘accord(s) !
05/06/2005 00:31
Orthonet
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WACC2.htm
QUELQUES PROBLEMES D’ACCORD
1) Les faux accords
« Dans l’expression suivante, faut-il un –s ? »
« Quel est l’accord ? »
1. un récit de voyage(s) -
6. des offres d’emploi(s)
2. un travail de fourmi(s) –
7. une expérience sans risque(s)–
3. des crayons de couleur(s) –
8. des mensonges par omission(s)
4. des travaux de recherche(s) 5. une séance d’explication(s) –
9. un jeu pour enfant(s)
10.des
trains avec bar(s)
Réponse d’Orthonet.
Il ne s’agit pas d’un accord ! Il n’y a pas de « donneur » ! Un choix entre
singulier et pluriel n’est pas un « accord » ! Allez à la page « Pluriels » de NOS
INFORMATIONS !.
2)
« Nous sommes rentrés à pied(s) . Quel est l’accord ? ».
Question fréquente ! D’abord nous « dépannons » : non, la locution « à pied », s’écrit
sans –s.. C’est le contraire de « à cheval », car elle est née à une époque où il n’y
avait guère d’autres moyens de déplacement individuel. – Mais nous signalons au
questionneur qu’un « accord », en grammaire, se fait entre deux termes de l’énoncé,
et non entre un terme et quelque-chose qui n’y figure pas, quelque-chose du monde
extérieur (en somme, pour parler « métalangage », un signifié, et non un signifiant).
Alors, dans ce cas, ne parlons pas d’accord, mais de choix entre singulier et pluriel.
3)
« Un certain nombre d’habitants… s’est plaint… ? …se sont plaints de cette taxe.
- - Quel est l’accord ? »
Cette fois il s’agit bien d’accord. Le « receveur, c’est le verbe : singulier ou pluriel ?
Mais quel sera le donneur ? « nombre » ? ou « habitants » ?
La sacro-sainte « règle » dicte : accord du verbe avec le sujet, donc « nombre ». Mais
le sens, le bon sens se rebiffe : un nombre qui se plaint… ? avez-vous entendu le
gémissement d’un nombre ? les plaignants, ce sont bien des habitants, non ?
De sages grammairiens ont décidé que dans ce cas… l’accord PEUT se faire non avec
le sujet, quand il désigne une collectivité, mais avec son complément, qui désigne les
unités de cette collectivité. Et, pour avoir la conscience en paix, ils ont inventé un
terme, une étiquette pour ce type de raisonnement : c’est un accord « sylleptique » !
Donc, apaisés, rassurés, nous pouvons dire ou écrire: « …se sont plaints ».
« Un groupe de manifestants bloquait…bloquaient… la rue - Quel, est l’accord ? »
L’accord sylleptique, que nous venons d’ajouter à nos pratiques grammaticales, n’est
jamais obligatoire ; il ne s’impose que quand le sens l’impose. Alors… ?
Après réflexion, Paul déclare : à mon avis, ce qui bloque la rue, c’est le groupe ; je
mettrai le verbe au singulier. Pauline n’est pas d’accord : si les manifestants n’avaient
pas envie de bloquer la rue, le groupe ne bloquerait rien du tout ! je mets le verbe au
pluriel.
Là, ce sont deux « visions » qui s’opposent : une vision globale, une vision analytique,
ou individuelle, ou fragmentaire (choisissez !). On peut discuter… et, par ce choix
orthographique, dire la vision qu’on suggère ; l’écrit permet des nuances que l’oral
ignore ou occulte.
Conclusion (provisoire) : la grammaire crée et émet souvent des « règles » qu’il faut
apprendre par cœur, pour ensuite les appliquer docilement ; s’écarter d’une « règle »,
c’est faire une « faute ».
Mais heureusement il y a moins de règles que ne l’imaginent beaucoup de nos
questionneurs. Souvent le sens est resté maitre de l’usage, et il est bon, avant
05/06/2005 00:33
Orthonet
2 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WACC2.htm
d’interroger sa mémoire (ou celle d’Orthonet), de faire appel à son bon sens.
4) La faute la plus courante : Je me suis PROMISE de… - Elle s’est RENDUE compte
que… - Nous nous étions DEMANDÉS si… - Ils se sont PAYÉS des vacances… .
Affreux ! Même dans des publications qui semblent soucieuses d’une orthographe
correcte, on observe chaque jour ces fautes… ou plutôt ces contresens ; car c’est
affaire de SENS !.
D’où les appels désespérés de nos correspondants : « Accord des réfléchis ? Quelle est
la règle ? »
NOTRE RÉPONSE : avant de vous lancer dans une analyse grammaticale semée de
compléments plus ou moins (in)directs, apprenez à interroger tout simplement le
SENS du pronom réfléchi.
Lisez bien la page sur les Participes des verbes réfléchis !:
05/06/2005 00:33
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WTOUT.htm
Tout et Tous - Singulier ? ou pluriel ?
"Pour tout renseignement…" ? ou : "Pour tous renseignements… " ?
"De toute façon…" ? ou : "De toutes façons… " ?
ou: "Pour toute(s) information(s) complémentaire(s)
"En tout lieu…" ? ou : "en tous lieux…" ?
"Pour tout voyageur qui aurait…" ? ou : "Pour tous voyageurs qui auraient…." ?
etc.
Quand nous prononçons une de ces expressions, et une foule d’autres semblables,
nous ne choisissons pas entre le singulier et le pluriel. Mais pour l’écrire, il faut choisir.
Alors, dans le doute, vous demandez à Orthonet ce qu’il FAUT faire.
Réponse :
A condition qu’il n’y ait ni article, ni liaison ("pour tout habitant… "), C'EST
STRICTEMENT INDIFFERENT!
Dans ces cas, et des douzaines d’autres, la totalité est affirmée avec autant de force
par le singulier « TOUT, TOUTE » que par le pluriel « TOUS, TOUTES ».
Alors ? Pile ou face ? A votre gré ! C’est un conseil d’Orthonet. Et surtout, là : ne
parlons pas d’ "accord" !
De TOUT à TOUTE
Précédant un adjectif, TOUT est adverbe, invariable ; il signifie : tout à fait,
complètement : "ils sont tout heureux".
Ne pas confondre avec : "ils sont tous heureux" (aucun n’est malheureux), où TOUS
est adjectif.
De même : "le tout dernier, les tout derniers".
Bizarrement, au féminin, on dit : "elle est toute rouge", et : "les toutes dernières
journées…", où c’est une forme d’adjectif qui occupe la fonction d’un adverbe ; mais
c’est un usage très ancien, et absolument constant : "elle est tout rouge, la tout
dernière" ne se dit pas, et donc ne peut pas s’écrire.
Devant voyelle ou h muet, on peut hésiter : "toute heureuse, tout heureuse" ? "elle
est tout autre", ou "toute autre" ?
La prononciation est la même. Préférez "toute".
05/06/2005 00:43
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p14.html
UN MOT ETRANGE : ON
Il est toujours sujet d’un verbe au singulier.
Mais il a des emplois très différents par le sens, et avec des syntaxes (accords) différentes.
A.
C’est d’abord un pronom indéfini.
Il représente sans précision un ou plusieurs êtres humains, à l’exclusion du locuteur.
Il peut signifier « quelqu’un… – les gens…- des gens… - ils…», etc.
Sa forme disjointe est « soi ».
Les possessifs sont de la 3e personne : « son, sien».
«
«
«
«
«
On m’a dit que… »
On raconte que… »
On frappe à ma porte ».
On m’a volé mon vélo ! »
A l’ONU, on n’est pas arrivé à un accord»
« On pense plus à soi et aux siens qu’aux autres »
Il est très utile pour les proverbes et dictons :
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi »
B.
Dans l’usage courant, familier, surtout oral, ON est un concurrent de NOUS, et tend même à le remplacer.
Il inclut le locuteur ;
le verbe est au singulier.
l’attribut au pluriel (éventuellement au féminin pluriel).
La forme disjointe est « nous », les possessifs « notre, nos, notre(s) ».
« Dimanche, on est allés en montagne »
« On pourrait faire nos achats demain matin »
« On est arrivées avant nos maris »
Une fillette dit à sa copine: « Nous, quand on sera grandes, on ira seules au cinéma, sans nos parents ».
REMARQUE.
Paradoxalement, ces deux ON peuvent coexister dans un même énoncé, et
désigner des personnes différentes :
« On n’avait pas réservé, mais on nous a dit qu’on aurait quand même des places ».
C.
Par un jeu stylistique, ON peut, en situation, représenter n’importe quelle personne du dialogue sans la nommer :
« Je »
« Vous êtes en panne ? on va vous aider ! »
« Tu »
« Alors, on s’était endormi(e) ? »
« Vous » « On est en panne ? Je vais vous aider. »
05/06/2005 00:44
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p14.html
05/06/2005 00:44
Orthonet
1 of 1
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations/WOREI.htm
Un vieux truc : des yeux aux oreilles (de l’oral à l’écrit).
A l’époque du règne des dictées, tous les collégiens connaissaient un truc à peu près
infaillible. Le maître dicte : « …que je vous ai fait … » pour le mot suivant, l’élève
hésite : étudié ? étudier ? étudiez ?– Va-t-il se lancer dans une savante analyse
(participe ? infinitif ? indicatif ?…) ? Non ! il appelle au secours un autre verbe, servir,
qui a des formes bien distinctes : servi, servir, servez ». Et cela donne, sans
analyse : « …que je vous ai fait servir », donc : étudier.
Quand on hésite entre des formes verbales qui se prononcent de même (des
« homophones »), le « truc », c’est de passer à un verbe où les mêmes formes ont
des finales différentes. Autrement dit, dans un cas où l’écrit exige un choix qui
n’existe pas dans l’oral, on demande à l’ORAL de proposer le bon choix à l’ECRIT.
Là où l’OEIL hésite, l’OREILLE vient à son secours.
Une phrase, ces derniers jours, faisait hésiter entre c’était et c’étaient, qui se
prononcent de même ; nous avons conseillé d’essayer un présent, ou un futur :
c’est/ce sont – ce sera/ce seront.
Hésitation entre un indicatif et un subjonctif : …que vous voyez/voyiez» ? essayez :
…que vous savez/sachiez .
Ainsi pour le genre: si l’œil hésite entre réels et réelles, on remplace par nouveaux/
nouvelle
REMARQUE.
Orthonet a déclaré la guerre aux « trucs » (voir « La langue fr. vue d’Orthonet »,
page 46). Sauf à celui-ci !
Pour les rebelles aux analyses grammaticales !
05/06/2005 00:40
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p8.html
LE VOCABULAIRE D’AUJOURD’HUI. LE LEXIQUE DU FRANÇAIS.
DU SENS
Il y a des écritures qui ont un sens, et d’autres qui n’ont qu’une utilité.
Ainsi la lettre T, dans « y a-t-il… » ne signifie rien : elle ne sert qu'à séparer (dans la prononciation et dans
l’écriture) deux voyelles ; à éviter un « hiatus ».
Quand vous écrivez « y a-t-il… », n’oubliez pas que ce T a besoin de ses compagnons, les deux traits
d’union.
« Je t’admire ! »- Ce T a un sens : il représente la personne à qui on parle, celle qu’on admire ; c’est la
forme élidée de « te », pronom du tutoiement ; cela joue le même rôle qu’un « vous » (« je vous admire »).
Ce petit « t’ » est un MOT, et il est plein de sens ! Il ne supporte pas, en bon pronom de dialogue, de
voisiner avec des « il, elle, on.. », vulgaires narrateurs !.
Ne confondez pas -t- et t’ ! C’est une erreur, une négligence, une méprise, un mépris qu’Orthonet doit lire
chaque jour dans vos messages, et qui nous afflige !
LES MOTS QUI NE SONT PAS DANS VOTRE DICTIONNAIRE
Des milliers de mots circulent ou pourraient circuler, mais ne sont pas (pas encore ?) dans les dictionnaires.
Actuellement, les dérivations les plus productives sont :
- les adjectifs verbaux , par emprunt de participes présents: "une douche massante.
- les verbes de répétition (préfixe re-). "il retravaille depuis hier".
- les adjectifs de possibilité : radical verbal + suffixe –able. Voir LECTURE N° 33
- noms en –abilité, verbes en -abiliser, dérivés de ces adjectifs.
- les composés utilisant les formants: thalassomane - téléphobie - antistress LE CONTRAIRE DU CONTRAIRE - DES IMPOSSIBLES
Le contraire de : pair, c’est bien : impair ? Donc le contraire d’impair, c’est pair.
Retour à la case départ ! Mais quel est le contraire d’infâme ? d’insolent ? -
LES QUESTIONS A ORTHONET
Avant de nous demander si un mot « existe », lisez notre Lecture N° 6.
Quand vous nous demandez une recherche sur un mot inconnu, n’oubliez pas de nous dire où vous l’avez
rencontré, et (si possible) dans quel contexte.
En matière de vocabulaire, il est imprudent de parler de « règles ». Le vocabulaire (ou : lexique) est régi
par l’usage, et l’usage est décrit par les dictionnaires, non par la grammaire.
Une question naïve, mais amusante : « Combien la langue française compte-t-elle de mots ? ».
Nombre inconnaissable, évidemment ! Pour le français comme pour toute langue VIVANTE.
05/06/2005 00:51
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p8.html
C’est l’occasion de rappeler que: « tous les mots ont circulé avant de figurer dans un dictionnaire », et que:
« Aucun dictionnaire ne peut donner TOUS ceux qui sont en usage ».
Une question à laquelle Orthonet doit répondre chaque jour :
« Le mot X existe-t-il ? ».
Notre expérience de cette inquiétude existentielle : l’interrogation surgit, assez régulièrement, avec les
variantes suivantes :
a) la naïve : « Le mot X existe-t-il ? » b) la méfiante : « Le mot X est-il admis ? »
c) la provocante : « Le mot X est-il français ? »
d) la timorée : « Le mot X peut-il être employé ? »
Formules souvent complétées et justifiées par : « il n’est pas dans le dico » (version décontractée), ou : « il
manque dans mon dictionnaire » (version soignée), ou, mais rarement : « je ne l’ai trouvé dans aucun des
dictionnaires que j’ai consultés » (connaisseur et prudent).
(Extrait de :« La langue française vue d’Orthonet », p.114)
Quant à la réponse d’Orthonet, ce n’est jamais « oui » ou « non » !
DE L'IMPERSONNEL
De l’impersonnel
Il y a plusieurs façons d’énoncer une action sans dire qui la fait, sans en exprimer le sujet.
a) Avec un sujet impersonnel, le pronom on. « On fait de grands travaux».
b) Par le passif : « De grands travaux sont faits ».
c) Par un réfléchi : « De grands travaux se font »
d) Par un réfléchi impersonnel : « Il se fait de grands travaux ».
« Autant que faire se peut ».
Vieille locution impersonnelle, qui intrigue souvent ! Gribouille pensait même l’écrire : « …ce peut » !
Les travaux peuvent être faits, peuvent se faire.
Dans la langue classique, le pronom objet peut être antéposé non seulement à l’auxiliaire : «…se sont faits
», mais au semi-auxiliaire : « …se vont faire, se doivent faire, se peuvent faire ». …
"Autant que faire se peut" est une forme ancienne et proverbiale qui équivaut à : «autant que peut se faire,
que peut être fait ».
POURQUOI AVONS - NOUS DES VERBES IRREGULIERS ?
(suite)
NOTES SUR LE RADICAL DE NOS VERBES
JADIS.
L'ancien français avait de nombreux verbes où alternaient un radical « fort » (accent tonique sur la syllabe
finale du radical) et un radical « faible » (accent tonique sur la désinence) ; donc des formes « fortes » et
des formes « faibles ». Souvent, la voyelle du radical n’est pas la même dans les formes fortes et dans les
formes faibles. On parle alors d’ « alternance », en précisant même : « alternance vocalique »
Verbes du 3e groupe.
En mars, nous avons vu des cas d’alternance vocalique dans les verbes : pouvoir (peuvent/pouvons),
vouloir, mourir, tenir (tient/ tenons), venir, quérir (et leurs composés comme soutenir, conquérir, etc.).
Verbes du 2e groupe.
Aucun verbe irrégulier.
Verbes du 1er groupe.
JADIS
En ancien français, quelques verbes de ce groupe avaient un radical à alternance :
Exemples : il aime , nous amons – il treuve nous trovons - il poise, nous pesons – il espoire, nous esperons
NAGUERE
Ces alternances disparaissent pendant l’époque du moyen français, soit par généralisation du radical fort
(aimons remplace : amons), soit le plus souvent par généralisation du radical faible (trouve remplace
treuve), parfois d’un nouveau radical fort (je pèse, j’espère, etc.). Au 17e siècle, par archaïsme, on emploie
encore quelques anciennes formes fortes : « je treuve » (chez La Fontaine). Un nom comme espoir est un
dérivé des anciennes formes fortes du verbe. .
ACTUELLEMENT. .
Seules subsistent deux alternances.
05/06/2005 00:51
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
3 of 3
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p8.html
a) une alternance è/é :
je cède/nous cédons - j’espère/nous espérons – je pèche/nous péchons - je célèbre/nous célébrons –
j’abrège/nous abrégeons, etc.
b) une alternance è/e : j’achève/ nous achevons – je sème/nous semons – je gèle/nous gelons j’achète/nous achetons – j’appelle/ nous appelons –je jette/nous jetons –etc..
Cette dernière a été orthographiée soit par accent, soit par consonne double -ll- ou -tt-.
REMARQUES.
1. On peut regretter que, pour les verbes en -eler /-eter, l'usage académique ait hésité entre le doublement
de consonne (qui était la solution des imprimeurs) et l'accentuation, souvent pour des raisons
étymologiques .
2. Les rectifications de 1990 ont modifié l’accentuation des futurs et conditionnels des verbes à alternance
è/é : orth. nouvelle : cèdera, cèderais (et non plus cédera, céderais). :
3. Les dérivés de ces verbes, avec suffixes populaires, ont le radical faible : crevaison, semailles, attelage,
jeteur, etc. - appellation n'a pas été dérivé du verbe: c'est un emprunt du latin appellatio. 4. Dans les verbes du 1er groupe où la voyelle du radical est un ê (circonflexe), il n’y a pas d’alternance : je
prêche/nous prêchons.. Une prononciation soignée distingue ainsi la pêche et le péché : si vous pêchez
avant l’ouverture, vous péchez (contre la morale civique).
05/06/2005 00:51
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
1 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p1.html
Votre orthographe : quelques vérités
QUELQUES NOTIONS, utiles et fondamentales.
L’orthographe du français est compliquée, impérieuse (moins qu’on ne le pense), et souvent illogique.
Elle n’a pas été construite en un jour. C’est un héritage de plusieurs siècles. Elle obéit à des décisions prises
à des époques différentes, et avec des motivations variées. Elle est déterminée tantôt par la prononciation
(variable suivant les époques, les régions et les milieux), souvent par l’étymologie (surtout latine), parfois
par une cohérence interne (familles de mots). L’Académie française, chargée par le cardinal de Richelieu de
mettre de l’ordre dans la langue, a servi d’arbitre pour donner à chaque mot une orthographe, donc pour
fixer une norme en la matière ; et ses décisions, en général, ont été acceptées par les écrivains et suivies
par les imprimeurs. De la première édition (1694) à la sixième (1835), son Dictionnaire tente d’améliorer la
norme orthographique. L’emploi des accents est systématisé et enrichi, un mot sur trois est rectifié, de
nombreuses irrégularités disparaissent. Ainsi la 3e édition (1740) supprime des lettres parasites comme le
Ç de « sçavoir » ; la 6e (1835) remplace la « monnoie » par la « monnaie », « il savoit » par « il savait », et
« les savans excellens » par « les savants excellents ».
Mais ensuite, en France surtout, plus que dans les autres pays francophones, tous les projets de réforme ou
de rectifications, prudents ou audacieux, se sont heurtés à des oppositions farouches des lettrés, et à une
certaine indifférence du public (pour les rectifications adoptées en 1990, voir la page suivante, et le
Lexique).
La norme orthographique est double, et il est prudent de distinguer ses deux faces.
a) L’orthographe LEXICALE
L’orthographe LEXICALE concerne les mots pris individuellement. A chaque mot que nous prononçons ou
entendons, nous associons une image visuelle, graphique, alphabétique, qui repose sur nos études, sur nos
souvenirs de lecture… ou sur la consultation d’un dictionnaire ; c’est l’orthographe actuelle du mot dans sa
forme de base. Mais elle comprend aussi ses autres formes : le pluriel des noms, le pluriel et le féminin des
adjectifs, la conjugaison des verbes, soit par renvoi à une conjugaison-type, soit par énumération des
formes.
L'orthographe lexicale ne se fonde pas sur des « règles », mais sur des usages plus ou moins cohérents, et
sur des choix adoptés par l’Académie française pour les éditions successives de son Dictionnaire, ou par les
auteurs d’autres dictionnaires.
Exemple : la plupart des noms forment leur pluriel par addition d’un –s final à la forme de base, qui est celle
du singulier ; cela peut passer pour une « règle », mais il faut alors énumérer les « exceptions » ; nous y
voyons plutôt une sorte d’inventaire des exceptions, dont le cas le plus connu (et un des plus absurdes) est
la série des sept (?) pluriels en –oux (du bijou au pou) ; il s’agit là d’une convention purement graphique,
adoptée au 17e siècle, parfaitement arbitraire, mais qui a résisté à toutes les tentatives de normalisation.
Au contraire, dans le cas des nom en –al ou en -ail, la « règle » et ses « exceptions » sont dictées par les
formes orales (chevaux, mais chacals ; travaux, mais éventails), qui sont prioritaires, qui dictent
l’orthographe, et qui échappent à toute intention de réforme.
b) L’orthographe SYNTAXIQUE
L’orthographe SYNTAXIQUE concerne la forme des mots dans une phrase, le choix de cette forme étant
soumis au rôle du mot dans la phrase et à ses relations avec les autres parties de la phrase. C’est le cas,
par exemple, pour les accords.On confond souvent les choix dictés par la syntaxe avec les choix dictés par
le sens. Ainsi, quand on hésite entre singulier et pluriel dans : « Nos projets de voyage(s) », le scripteur
05/06/2005 00:55
Langue française : les informations et les conseils d’ORTHONET
2 of 2
http://www.sdv.fr/orthonet/pages/informations_p1.html
doit décider du sens : ces projets concernent-ils UN voyage, ou DES voyages ? Il ne s’agit pas de syntaxe,
ni d’accord ! mais de sens.
Mais quand une dame écrit : « les voyages que je m’étais (imaginer) », c’est un problème d’accord, donc de
syntaxe ; elle hésite entre imaginé (aucun accord), imaginée (accord avec le sujet de la subordonnée
relative), imaginés (accord avec l’objet de la relative)... et se perd dans des souvenirs scolaires, où flottent
des COD, des COI et autres fantômes incertains. Alors elle interroge Orthonet, parfois en précisant : « je
suis une femme ». (Voir notre rubrique sur l'Accord).
L’orthographe syntaxique comporte de nombreuses règles, fondées sur des analyses logiques ; ce sont
souvent des grammairiens qui, interrogés sur les choix à faire parmi des usages assez désordonnés, ont
donné leur arbitrage, en fondant une norme soit sur un usage majoritaire chez les bons auteurs, soit sur
une certaine logique. Mais cette norme s’est enrichie de cas particuliers, d’exceptions, de tolérances dont
l’énumération remplit de longs chapitres des bonnes grammaires, mais qui résistent aux efforts de mémoire
de l’usager. La question des « accords » est présente partout dans Orthonet : les rubriques QUESTIONS et
CORRECTIONS en font leur quotidien ; le LEXIQUE signale leurs principales difficultés ; les JEUX vous
invitent à vérifier l’état de vos connaissances et à déjouer les pièges de la norme ; nos INFORMATIONS
vous aident à vous y orienter ; elles vous mettent sur la voie de raisonnements simples et efficaces, et font
appel au sens… et au bon sens, souvent plus secourables que les savantes analyses et les règles à tiroirs…
Nos LECTURES visent à enrichir vos connaissances par l’exposé d’exemples concrets.
Et nous accueillons avec intérêt vos remarques et vos suggestions. .
Frontieres
Un grand hebdomadaire parisien, L'EXPRESS a ouvert un débat: "Faut-il simplifier l'orthographe?".
Dans une des réponses (numéro du 18 avril), on a pu lire cette déclaration catégorique:
"L'orthographe est un peu comme la République: une et indivisible".
ORTHONET, créé et géré par le Conseil international de la langue française, s'étonne!
Car les frontières de la Francophonie et de son orthographe ne sont pas celles de la République une et
indivisible...
05/06/2005 00:55
Téléchargement