
développement de produits dérivés du pétrole. Ainsi, la
production de brut a chuté de 10% en trois ans et
de 5,3% pour la seule année 2007, pour s’établir à
3,08 millions de barils par jour en moyenne sur douze
mois, dont 55% sont exportés, en quasi-totalité vers les
Etats-Unis. (Cf. graphique 5, page 26).
Dans le même temps, le secteur de la construction,
l’un des plus dynamique ces dernières années, n’a
progressé que de 2,5% en 2007 après 6,9% en 2006. En
définitive, ce sont les secteurs des transports, de
l’agriculture et des services financiers, représentant
ensemble environ un tiers du PIB nominal, qui se sont
avérés les plus dynamiques.
Dans ces conditions, la croissance du PIB réel est
attendue à 3,3% pour l’ensemble de l’année 2007, soit
légèrement au-dessous de son potentiel estimé à 3,5%
et surtout en retrait par rapport aux six principaux pays
d’Amérique latine. La croissance moyenne de la zone est
estimée à 6,2% en 2007 en excluant le Mexique et à
5,4% en l’intégrant.
… et demeure inférieure à celle de l’Amérique latine et
des principaux pays émergents…
Ainsi, malgré des performances économiques
honorables, le Mexique n’a toutefois pas rejoint le “club”
des marchés émergents en forte expansion économique.
Au-delà des interrogations relatives à la soutenabilité de
la croissance à moyen terme dans des pays comme
l’Argentine ou le Venezuela notamment, force est de
constater qu’à l’échelle régionale le Mexique se situe en
retrait, la zone dans son ensemble ayant affiché une
croissance annuelle moyenne du PIB réel de 3,6% entre
2000 et 2007 contre 2,9% pour le Mexique. (Cf.
graphiques 6 et 7, page 26).
Cette faiblesse relative de la croissance mexicaine
ne semble pas devoir être imputée à un manque
de dynamisme de l’investissement, le taux d’inves-
tissement se situant dans la moyenne régionale (cf.
graphique 8, page 26). Si la croissance potentielle du
Mexique est contrainte par la qualité médiocre du capital
humain et des infrastructures, la faible productivité, la
rigidité du marché du travail ou encore les défaillances
de l’environnement légal (corruption, évasion fiscale...),
ces éléments se retrouvent dans la majorité des pays
d’Amérique latine et ne constituent pas des facteurs
discriminants tangibles et pertinents.
L’explication fondamentale réside dans la
spécialisation économique du Mexique qui diffère
significativement de celle de ses voisins du sud. En effet,
l’ensemble des pays d’Amérique du Sud, dont les
matières premières représentent plus de la moitié des
exportations totales (90% dans le cas du Venezuela), ont
profité du dynamisme de la demande mondiale
d’hydrocarbures, métaux et denrées agricoles depuis
plusieurs années, tiré notamment par l’Asie émergente,
dont la contribution à la croissance mondiale dépasse les
35%. Ces pays ont donc bénéficié d’opportunités pour
initier une certaine diversification de leurs débouchés
géographiques et négocier des accords de partenariats
économiques (accords commerciaux, prises de parti-
cipations dans des sociétés sud-américaines) avec la
Chine et l’Inde notamment. (Cf. tableau 1 et graphique 9,
page 26).
… compte tenu de la vive concurrence internationale
pour l’accès au marché américain
Bien que le Mexique ait profité du boom des prix
mondiaux des matières premières – essentiellement le
pétrole dont la part dans la valeur des exportations
totales du pays s’est accrue malgré la baisse marquée
de la production –, ses exportations demeurent
Mars 2008 Conjoncture 25Mars 2008 Conjoncture 25Mars 2008 Conjoncture 25
Part des matières premières dans les exportations (%)
Matières
premières
Hydro
carbures
Métaux Agriculture
et autres
mérique
latine 41 18 11 12
rgentine 61 17 2 42
Brésil 52 8 18 26
Mexique 19 15 1 3
Chili 75 0 56 19
Colombie 57 26 16 15
Pérou 75 9 56 10
Venezuela 90 87 3 0
Tableau 1 Source : IFI
qp / / g