Bloc-notes
Un projet « libérateur »
pour les malades
Cet atelier nous a libérés. »
A entendre cela de la
voix même d’une
patiente, on sait déjà que c’est
une réussite.
Depuis hier et jusqu’au 5 jan-
vier, le centre de cancérologie
des Dentellières présente le
travail d’une dizaine de ses
patientes à l’occasion d’une
exposition intitulée “Les hori-
zons élémentaires”. Au-delà
de l’art lui-même (lire ci-
contre), c’est la pertinence du
projet qui est à souligner.
Ainsi, pendant quinze mois,
les patientes, atteintes d’un
cancer, ont travaillé avec l’ar-
tiste Samuel Buckman à tra-
vers divers ateliers, dont cer-
tains au musée des Beaux-Arts
de Valenciennes. « Ici, nous
avons toujours eu la volonté d’al-
ler plus loin pour le bien-être psy-
chologique des patients »,
explique la directrice de l’éta-
blissement Karine Lecq.
« Nous ne voulions pas d’un ate-
lier occupationnel mais bien de
quelque chose de professionnel,
que les gens sortent, se coupent
de cet isolement social dû à la
maladie », complète Natacha
Flajolet, en charge des soins
supports au centre de cancé-
rologie.
Le centre a alors proposé ce
partenariat au musée des
Beaux-Arts qui a tout de suite
été séduit puis a répondu à un
appel à projets « culture-
santé » lancé par l’Agence
régionale de la santé (ARS). Le
projet est donc né, financé à
50 % par l’ARS et la direction
régionale de l’action cultu-
relle, le reste étant à la charge
de la clinique privée, « c’est un
vrai choix stratégique et on ne
le regrette pas du tout ».
Si les patients ont pu être sur-
pris par la présentation de l’ar-
tiste au départ, une dizaine
d’entre eux s’est donc prise
au jeu. Notamment, Edith
Lefebvre, retraitée, qui, après
s’être renfermée pendant un
an et demi, suite à son can-
cer, a vu cet atelier comme
«une libération ». « J’ai toujours
été attirée par l’art. Je suivais
déjà un atelier de peinture au
centre, mais je redoutais un peu
l’art contemporain », explique
Edith. Et pourtant, la Valen-
ciennoise a tout de suite été
séduite par le surprenant tra-
vail de Samuel Buckman et
s’est mise à « cogiter » sur les
différentes formes de l’art.
« Au début de la pathologie, on
voit tout en noir, tout est en rap-
port avec la maladie. Ici, c’était
libérateur car j’ai côtoyé des gens
ayant le même problème. On
discutait de la maladie mais pas
seulement. En allant au musée
des Beaux-Arts, nous sommes
sortis de ce cercle un peu morose
pour changer d’ambiance, et
nous avons eu des crises de fous
rires », raconte la patiente.
Des moments emplis « d’ami-
tié et de chaleur » pendant les-
quels, le temps d’un instant,
les participantes ont pu, non
pas oublier, mais mettre un
peu de côté la maladie. « Nous
nous sommes découvert un don
créatif. C’était un monde nou-
veau à découvrir, quelque chose
qui venait de nous-mêmes
comme quand Samuel nous a
dit de projeter nos états d’âme
sur une grande feuille blanche.
On se demande ce qu’on peut
faire, on se lance et on a toutes
obtenu des choses très différentes
qui nous ressemblaient. On ne
savait pas qu’on avait ça en
nous », termine Edith, plus
que satisfaite par ce projet au
résultat « un peu fou ». Le pari
de Karine Lecq et de Natacha
Flajolet « d’aider les patients à
avancer et de les ouvrir à autre
chose » est donc réussi. Si bien
que ce projet sera renouvelé
d’ici la fin de l’année avec
Claude Cattelain autour de
l’atelier des possibles. On n’at-
tend plus que les patients
volontaires ! n L.C.
Après plus d’un an de travail, un groupe de patients du centre de cancérologie
des Dentellières présente son exposition jusqu’au 5 janvier. Un projet innovant.
La fresque ainsi que les sculptures inspirées de Carpeaux sont exposées dans le hall du centre médical.
Précision
Dans l’article, publié le
vendredi 7 novembre,
concernant la nouvelle
acquisition de l’hôpital de
Valenciennes, nous avons
parlé d’un scanner, or le
TEP TDM n’est pas un
scanner. Il s’agit d’un
appareil permettant une
imagerie par tomographie
d’émission de positon soit
TEP.
Après avoir injecté une dose
radioactive (qui sert de
traceur) dans l’organisme, le
patient, après avoir attendu
une heure, passe dans le
tunnel du TEP TDM afin
d’obtenir une radiographie
précise des organes
présentant des lésions
cancéreuses.
La clinique privée a
financé la moitié du
projet, «
c’est un choix
stratégique et on ne le
regrette pas du tout
».
« On se demande ce
qu’on peut faire, on
se lance et on a toutes
obtenu des choses qui
nous ressemblaient.
On ne savait pas qu’on
avait ça en nous »
VALENCIENNES
14 L’OBSERVATEUR DU VALENCIENNOIS
VENDREDI 14 NOVEMBRE 2014
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/// lobservateurduvalenciennois.fr
Ce n’est qu’une exposition temporaire d’artistes en
herbe, et pourtant. Rien que la fresque de plus de six
mètres de long, mêlant le dessin et la peinture, vaut le
coup d’œil. Une œuvre collective mais aussi des
productions individuelles tirées de l’imagination des
participants ou parfois inspirées par les œuvres du
musée des Beaux-Arts de Valenciennes, et
notamment des sculptures de Carpeaux. Du dessin, de
la sculpture, de la peinture mais aussi des textes issus
d’un atelier d’écriture et un recueil de poèmes en lien
avec la fresque.
Dernière chose à savoir : cette exposition est ouverte à
tous. Même les badauds peuvent rentrer au centre des
Dentellières, avenue Vauban, pour venir y jeter un coup
d’œil.
Les horizons élémentaires, jusqu’au 5 janvier 2015, dans
le hall d’accueil du centre de cancérologie des
Dentellières au 8/10 avenue Vauban à Valenciennes.
Une exposition à voir
jusqu’au 5 janvier
C’était il y a 20 ans. Nous
sommes le 3 août 1994, à la
cité « Aïn Allah » à Alger,
ensemble résidentiel abritant des
personnels diplomatiques de
l’ambassade de France et des mili-
taires de la gendarmerie natio-
nale.
Vers 7h ce matin-là, sept hommes
se présentent à l’entrée de la rési-
dence, à bord de deux voitures
de police. Leur objectif est de
pénétrer à l’intérieur de la cité.
Le vigile de garde les laisse entrer,
sans se douter du projet terroriste
des individus. Va s’ensuivre une
prise d’otages. Lors de cet évé-
nement, cinq personnes sont
tuées, dont trois gendarmes
mobiles de Valenciennes : Jean-
Michel Serlet et Stéphane Salo-
mon de l’escadron de Valen-
ciennes, Fabrice Descamp de
l’escadron de Chauny, Gérard
Tourneille, fonctionnaire du
ministère du budget, et Armand
Bard, fonctionnaire du ministère
des affaires étrangères.
C’est afin de rendre hommage à
ses hommes que l’escadron de
gendarmerie mobile 14/9 de
Valenciennes a organisé, le jeudi
6 novembre, une cérémonie mili-
taire en mémoire de ces person-
nels morts en service en présence
des familles des défunts.
Le capitaine Israel, commandant
d’unité, a rappelé lors de cette
journée les qualités que requiert
le métier de gendarme : engage-
ment, disponibilité, esprit de
sacrifice, exemplarité, mais aussi
esprit de corps et abnégation de
soi. Un des rescapés de cet atten-
tat était également présent. n
Un hommage rendu aux trois gendarmes
mobiles décédés il y a 20 ans en Algérie
L’escadron de gendarmerie mobile de Valenciennes a rendu hommage aux défunts.