la lettre du forum 13

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de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
SOMMAIRE
En bref
p. 2
p.2
p.2
p.2
p.2
p.2
p.2
p.2
p.2
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Iphigénie(s) et le T.U.
Théâtre à domicile
Lire le théâtre
Théâtre à l’écran
Lohengrin et l’an I de l’ANO
Filmer la danse
Ça déménage
La lettre du Forum change de nom
Pommeraye toujours
Expositions
p. 2 / Ryan, Bosser
Solness le
Constructeur
Théâtre
Henrik Ibsen /
Sandrine Anglade
Du mardi 23 septembre
au jeudi 9 octobre 2003
p. 3
p. 6
p. 6
p. 7
/
/
/
/
Solness le Constructeur
Gros-Câlin
La Campagne
La Bonne Âme de Setchouan
p. 9
p. 9
p. 10
p. 11
p. 11
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/
/
Dom Juan
Bella e Bestia
Ce Père que j’aimais malgré tout
Au Moment de sa disparition
Le Roman d’un lecteur…
Danse
p. 4 / Le Lac des cygnes
p. 4 / Il n’y a plus de firmament
Marionnettes
p. 5 / La Nuit des temps…
p. 5 / Ligne de fuite
Musique & chanson
p. 8 / Charbons Ardents
p. 11 / Chochotte
Temps forts à suivre…
p. 12
p.12
p.12
p.12
La lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique
Espace 44
/
/
/
/
Le Roi Victor
La Mouette
4X3
Intégrale de l’œuvre pour piano seul
de Robert Schumann
lettre
de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
Ryan, Bosser
® Iphigénie(s) et le T.U.
Du côté du campus, la saison culturelle s’annonce
riche de créations. C’est Iphigénie(s) qui ouvrira
le bal au Théâtre Universitaire. Dans ce spectacle,
il ne faut pas oublier le « s » qui est entre parenthèses.
Créée et présentée au festival universitaire 2003,
la pièce, mise en scène par une jeune équipe étudiante
des plus talentueuses, propose trois lectures d’un
destin tragique. Celle de Racine, de Michel Azama
et de Marguerite Yourcenar. Une tragédie au
pluriel en somme ! ■
Du mardi 4 au samedi 8 novembre 2003
à 20h30, Théâtre Universitaire de Nantes
02 40 14 12 79
® Théâtre à l’écran
Aller-retour avec caméra
C’est une séquence désormais parfaitement inscrite et
repérée dans le calendrier de la saison, en marge des
représentations à l’Espace 44. C’est Théâtre à l’écran,
un jeu d’aller-retour pour décrypter la scène. Du 26
au 29 novembre à La Chapelle, trois rendez-vous sont
programmés pour ce passage de la ligne. Au programme,
cinq courts documentaires signés Stéphane Metge pour
voir Patrice Chéreau à l’œuvre dans une master-class où
il est question de Shakespeare et de l’élan pour l’aller
voir. Au programme également, les Leçons de théâtre
d’Antoine Vitez enregistrées de 1976 à 1978 par
Maria Koleva et un Portrait de Louis Calaferte.
De quoi éclairer la scène avec une poursuite
cinématographique ! ■
® Théâtre à domicile
Tiens, des acteurs dans le salon !
L’expérience est riche de rencontres, de surprises
et d’émotion. C’est un subtil mélange de théâtre
de proximité et d’intimité partagée.
En amont de la création du Roi Victor par Gildas Bourdet,
la MCLA et le Théâtre du Reflet vous proposent de
voyager entre cuisine et dépendances dans l’univers
de Louis Calaferte. La formule est simple comme un œuf
au plat : vous choisissez une date, vous invitez des amis
(une quinzaine de personnes au moins), vous préparez
quelques en-cas et autres plaisirs apéritifs à grignoter…
Bref, vous vous chargez des nourritures terrestres. La
maison fait le reste ! À savoir une représentation de Petite
bibliograhie théâtrale et un voyage inoubliable dans l’œuvre
de Louis Calaferte par le Théâtre du Reflet. Une autre
manière complice de partager une scène qui déménage. ■
CONTACT : Valérie Contet au 02 28 24 28 19
® Lire le théâtre
Promenade aux nouvelles galeries
En ce temps-là, il n’y avait pas de Who’s who et de
dimanches après-midi passés avec Michel Drucker
pour refaire le chemin de la célébrité, mais il y avait
– et c’est tant mieux – la Galerie historique des acteurs
du théâtre français de Lemazurier. C’est à la fois un
dictionnaire et une série de portraits, un casting et un
zapping où l’on égratigne… C’est surtout un témoignage
rare sur les acteurs, les mœurs et les gens d’une époque.
Publiée en 1810, ladite galerie est une somme et
une œuvre rare. Imaginez plutôt un dictionnaire
d’aujourd’hui qui, sans vergogne, mais avec un goût
du caractère façon La Bruyère, ferait le portrait
d’Adjani, Depardieu, Arditi, Bouquet et compagnie…
Ici c’est de Lekain (lequel a sa rue en plein cœur
de Nantes) Baron, Clairon, La Lecouvreur qu’il s’agit…
Véritable pionner de la langue théâtrale, voyageur à
travers les siècles, le metteur en scène Jean-Marie Villégier,
à qui l’on doit une création mémorable des Philosophes
amoureux, invite à remonter le temps et l’histoire de la
scène. C’est une promenade dans ces galeries d’actrices
(le 3 décembre), d’acteurs (le 4 décembre) qu’il invite à
faire en bonne intelligence. Non comme on exhume un
reliquaire, mais comme on se promène de manière nouvelle
dans une galerie jusqu’à maintenant mal éclairée. ■
2 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
Les dessins remarquables de David Ryan
qui composent un hommage émouvant
à son père pilote de la Royal Air force.
du 5 au 27 décembre 2003
Le travail sensuel et coloré de Jacques Bosser
du 17 octobre au 15 novembre 2003
® Lohengrin et l’an I de l’ANO
Angers Nantes Opéra vous donne
rendez-vous pour l’événement
lyrique et populaire de la rentrée :
Lohengrin de Richard
Wagner avec une distribution
internationale, l’ONPL en grande
formation, et les chœurs d’Angers
Nantes Opéra et du Duo Dijon dans une mise en scène
de Philippe Godefroid. ■
Le 12 septembre à 19h et
le 14 septembre à 14h30
à la Cité des Congrès
Réservations au Théâtre Graslin :
02 40 69 77 18
Places à partir de 20 € / 10 € tarif jeune
Ce sont deux expositions majeures à voir
en ce début de saison 2003/04 à la galerie
du passage Pommeraye.
À ne pas manquer également les œuvres de
la 7 e quinzaine photographique nantaise qui
seront sur les cimaises du passage Pommeraye
du 18 septembre au 5 octobre 2003
® Filmer la danse
Filmer la danse, c’est « retranscrire sur la pellicule
l’émotion perdue du spectacle vivant. » (Pascal Magnin,
réalisateur). Rencontrer des chorégraphes et des
réalisateurs de films de danse, c’est l’occasion de parler
d’une autre danse, celle de l’après, du voir et du revoir,
de la transmission et de la mémoire. En quoi l’image
est-elle une façon de penser autrement le corps et
le mouvement ? ■
Manifestation organisée par la Médiathèque
de Saint-Herblain les 28 et 29 novembre 2003
Programme et renseignements au 02 28 25 25 25
® Ça déménage
Il y avait l’animation rue des Roses, les ateliers
techniques au Bêle… Désormais tous les services de la
Maison de la Culture sont regroupés rue du Général Buat.
Autour de l’Espace 44, c’est une nouvelle dynamique
qui se met en place avec l’ouverture d’un nouveau lieu
de spectacle : la Chapelle ; le restaurant l’Avant-Scène
ouvert tous les midis du lundi au samedi, et les soirs de
spectacles ; le bar, la librairie… et l’écrin de verdure du
parc où il fait bon se prélasser avant les spectacles. ■
® La lettre du Forum
change de nom
Pour mieux affirmer notre identité, la lettre du Forum
devient la lettre de la MCLA. Les lettres de l’animation
et du théâtre amateur continuent quant à elles d’exister
sous forme de suppléments. Le numéro Animation est à
paraître en octobre. ■
® Pommeraye toujours
Ancré au cœur du passage Pommeraye, le Forum de la
Maison de la Culture demeure le point de rencontre et
de réservations en centre-ville. ■
Il est ouvert du lundi au vendredi de 11h à 18h30,
samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30
Quant au numéro de téléphone, il demeure inchangé :
02 51 88 25 25
N° 13 / septembre - octobre 2003
Henrik Ibsen / Sandrine Anglade
Solness le
Constructeur
T
à la vie privée d’Ibsen, celle d’un homme qui
sent peser sur lui le poids de la vieillesse et du passé et pourtant
amoureux d’une toute jeune fille, l’histoire de Solness est celle
d’un dévoilement lucide mais néanmoins vertigineux. L’effraction de la jeune Hilde Wangel, miange mi-démon, dans la vie du constructeur Solness l’entraîne dans les sphères de la mémoire et
de l’imagination, le conduisant à sortir du social, de cet empire qu’il avait, par orgueil, bâti sur la
négation, la falsification du passé. À cette force statique, voire paralytique, cancérisée, qui ronge
un Solness hanté par la peur du vide et le « sacrifice » de sa femme, Hilde oppose le mouvement,
la rupture imaginaire comme traitement de choc. Elle détourne le drame de la réalité, cherchant à
faire entrer Solness dans son rêve pour qu’il lui construise un royaume de chimère dont elle sera
la princesse. L’ambition de Hilde et celle de Solness convergent alors même qu’elles auraient dû
se repousser, parce que Hilde aurait dû incarner la menace de la jeunesse dont Solness a si peur.
Mais le désir, le fantasme, la solitude de Solness sont trop grands et la détermination, la violence
enfantine et amoureuse de Hilde trop puissantes pour ne pas céder à l’invitation au voyage, vers
« l’ailleurs ». Solness, le Constructeur apparaît comme un drame poétique dans lequel un homme,
à l’image de l’auteur lui-même, se laisse dépouiller de ses convenances, accepte insidieusement de
mettre à nu le gouffre qui l’habite. Il apparaît dans toute sa vulnérabilité, trouvant le rêve pour
seul refuge. ■
RÈS INTIMEMENT LIÉE
SANDRINE ANGLADE
Entre désir et lâcheté, fougue et regrets,
la violence d’un bilan
C’est qui Karyo
Voici bien un acteur qu’il est inutile de présenter tant
il est connu, reconnu, admiré. Et chacun de citer illico
presto : L’Ours de Jean-Jacques Annaud (1987). Pour
enchaîner bien évidemment avec Nikita (1989) où il
joue les mentors d’Anne Parillaud et, toujours du même
Besson, Jeanne d’Arc. Quand certains citent ces rôles-là,
d’autres préfèrent l’associer à Jan Kounen Dobermann,
Muraya, l’expérience secrète de Mike Blueberry. Mais c’est
oublier tout un pan de sa carrière internationale :
1492 de Ridley Scott, Goldeneye de Martin Campbell,
The Patriot avec Mel Gibson, Bad Boys avec Will Smith,
Addicted to Love avec Meg Ryan et Matthew Broderick…
C’est aussi réduire son image à quelques personnages
qui aiment l’action ou la bagarre et oublier, toujours au
cinéma, le fait qu’il ait joué pour Romain Goupil, René
Allio, Éric Rohmer (Les Nuits de la pleine lune), Cristina
Commencini… Ou encore qu’il interprétait Molière
dans Le Roi danse de Gérard Corbiau. Mais sa célébrité au
cinéma depuis ses débuts dans Le Retour de Martin Guerre
et sa nomination aux César dans La Balance voilent une
image plus complexe. Tcheky Karyo, c’est aussi le jeune
comédien qui s’essaye à l’art dramatique au théâtre
Daniel Sorano avec la compagnie de l’Estrade dirigée par
Daniel Benoin. L’acteur qui rejoint le Théâtre National de
Strasbourg où il participe avec le groupe XVII de l’école
nationale d’art dramatique à des travaux dirigés par
Philippe Clévenot et Jean-Pierre Vincent, André Engel,
Dominique Muller, Bernard Chartreux, Michel Deutsch,
Philippe Lacoue-Labarthe, Daniel Lindenberg, Jean-Pierre
Sarrazac, Nicky Rieti, Jean-Paul Chambas, Lucio Fanti,
Olivier Perrier… pour y interpréter le répertoire classique,
de Tartuffe à Othello, mais aussi les grands textes
contemporains, et les créations collectives, tant avec
le Théâtre du Soleil qu’avec le Théâtre de l’Aquarium.
Et puis une collaboration suivie avec Hans Peter Cloos
sur des textes de Marie-Louise Fleisse : Purgatoire à
Ingolstadt, Thomas Brash : Mercedes, Herbert Achternbush :
Susn, William Shakespeare : Othello. Tcheky Karyo, l’homme
de théâtre avec L’Exception et la règle de Brecht, État de
siège de Peter Handke. Un acteur de théâtre remarquable
dont la riche palette n’a pas fini de surprendre.
De Lucrèce à Solness
Pour qui fréquente la scène lyrique nantaise, Sandrine
Anglade est loin d’être une inconnue. En 1999, au
Théâtre Graslin, elle met en scène Le Viol de Lucrèce de
Benjamin Britten. Et, en mars 2003, elle ouvre la nouvelle
saison d’Angers Nantes Opéra (ANO) avec Le Tour d’écrou,
toujours de Benjamin Britten, d’après la nouvelle de Henry
James (reprise les 29 février, 2 et 3 mars 2003 à Nantes)
Formée à la mise en scène au côté d’Andrei Serban,
elle l’assiste sur de nombreux spectacles tels que Lucia
di Lammermoor de Donizetti en 1995 à l’Opéra Bastille,
Œdipe d’Enescu cette même année à l’Opéra de Bucarest
ou L’Avare de Molière pour la Comédie-Française en
2000. Elle voyage dès lors avec un égal bonheur de
l’opéra au théâtre. C’est ainsi qu’elle accompagne le
travail de Philippe Adrien pour Hamlet et qu’elle collabore
avec Jean-Pierre Miquel, notamment pour Le Misanthrope
de Molière en 2000 et Les Derniers devoirs de Louis
Calaferte en 1996 (Théâtre du Vieux Colombier).
Elle signe elle-même deux mises en scène pour le
Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française) :
La Mère Confidente de Marivaux en 2001 et Opéra Savon
de Jean-Daniel Magnin en 2002 et plusieurs mises en
scène d’opéra dont Hansel et Gretel d’Humperdinck en
2001 pour l’Opéra
d’Angers, Ciboulette de
R. Hann en 2002 pour
l’Opéra de Maastricht
et La Reine des Glaces,
création de Julien
Joubert, en 2003
pour l’Amphithéâtre
de l’Opéra Bastille.
C R É A T I O N
ESPACE 44
De
Henrik Ibsen
Traduction & adaptation
Hélène Hervieu et
Sandrine Anglade
Mise en scène
Sandrine Anglade
Scénographie
Jacques Gabel
Costumes
Jérôme Kaplan
Lumières
Joël Adam
Musique
Ghédalia Tazartès
Maquillages & coiffures
Catherine Saint-Sever
Avec
(distribution en cours)
Tcheky Karyo
Laurence Masliah
Laurent Rey
Georges Ser
Jean-Edouard Bodziak
Valérie Kéruzoré
Chloé Réjon
Coproduction
Maison de la Culture de
Loire-Atlantique, Nantes –
Théâtre des Célestins, Lyon –
Centre Dramatique National
des Alpes, Grenoble – Arts-Point
Avec la participation
du Jeune Théâtre National
Co-réalisation
Théâtre de l’Athénée - Louis Jouvet
Production déléguée
Compagnie des Petites Heures Frédéric Biessy
Avec le soutien de la SPEDIDAM,
de la DMDTS et de l’ADAMI
Du mardi 23 septembre
au jeudi 9 octobre 2003
Relâche dimanche 28,
lundi 29 septembre et
samedi 4 octobre
Matinées à 14h vendredi 3
et mardi 7 octobre
Représentations à 20h30
sauf le mardi à 20h
et le dimanche à 15h
Représentation au
théâtre Quartier Libre (Ancenis)
samedi 11 octobre à 20h30
Puis en tournée
• Au théâtre des Célestins
à Lyon du 15 au 25/10
• À la Comédie de Caen
les 30 et 31/10
• À l’Athénée-Louis Jouvet
à Paris du 8/11 au 6/12
• À l’Espace Malraux
à Chambéry le 9/12
• À la Comédie de Valence
le 12/12
Le texte de la pièce est édité chez Actes Sud-Papiers
TARIFS : 22  / 19  / 9 
La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
3
lettre
de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
P.I. Tchaïkovsky / Les Ballets Trockadero de Monte-Carlo
ESPACE 44
Le Lac des cygnes
Les irrésistibles vilains
petits canards de
la danse classique
Par
Les Ballets Trockadero
de Monte-Carlo
Mardi 14 à 20h et
mercredi 15 octobre 2003
à 20h30
TARIFS : 19  / 16  / 9 
À
NEW YORK OU À SAN FRANCISCO, on les appelle les
Trocks, tant ils sont connus, tant ils ont défrayé la
chronique de par le monde. Depuis 1974, les danseurs
des Ballets Trockadero de Monte-Carlo font des pointes
et revisitent en tutu les plus grands morceaux choisis
du répertoire classique : Gisèle, Le Lac des cygnes, Les
Sylphides…
Entre parodie et performance, Village People et les ballets du
Kirov, leur spectacle est d’un comique décalé irrésistible. ■
Joseph Nadj
Il n’y a plus
de firmament
ESPACE 44
Chorégraphie
Josef Nadj
Assistante à la chorégraphie
Mariko Aoyama
Scénographie
Michel Tardif
Assisté de
Christophe Mureau
Tirésias Mercier
Conseiller littéraire
Michel Archimbaud
Lumière
Rémi Nicolas
Costumes
Esther Zeller
Sculpture & masques
Jacqueline Bosson
Assistée de
Brigitte Lauber
Catherine Poulain
Michel Racoillet
Avec
Lionel About
Jean Babilée
Guillaume Bertrand
Damien Fournier
Jing Li
Yoshi Oïda
Ali Tahbet
Coproduction
Théâtre Vidy-Lausanne ETE –
Théâtre de la Ville, Paris –
Berliner Festwochen
Jeudi 11 et
vendredi 12 décembre 2003
Représentations à 20h30
TARIFS : 19  / 16  / 9 
Le ciel… Artaud,
Maria Rilke,
Balthus et Babilée
S
I LE TITRE DE LA CHORÉGRAPHIE AFFIRME : il n’y a plus de
firmament, les étoiles sont nombreuses qui brillent dans
cette nouvelle création. Balthus est de ceux-là. Peintre
d’une intimité troublante et sensuelle, il est à l’origine de
l’aventure quand, en 2000, le chorégraphe Josef Nadj vient en
Suisse, le visiter dans son atelier.
D’Artaud ils ont parlé, qui est au cœur de l’aventure. Lui, c’est
Antonin, le poète et le voyant, l’homme de l’ombilic des
limbes et du théâtre de la cruauté, le fou, le visionnaire.
Avec Rilke, il est dans la voie lactée de cette aventure. Rainer
Maria dont l’« aspiration ardente à la lumière » demeure
à jamais une flamme pour les jeunes poètes, Rilke, le
romantique des Elégies.
À ce tableau et à ces poèmes, un autre nom se joint qui
compose l’itinéraire. Jean Babilée, 80 ans, le Nijinski de l’aprèsguerre, un danseur incroyable dont le corps à jamais garde
la mémoire du geste et de la
beauté. Il est ici en scène à
l’invitation de celui qui tisse la
toile de ce ciel sans firmament,
Nadj, l’arpenteur de rêves à qui
l’on doit notamment les Veilleurs
et Le Temps du repli.
Il n’y a plus de firmament,
mais les étoiles demeurent. ■
4 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
N° 13 / septembre - octobre 2003
La Chapelle,
un nouvel espace
C
haque spectacle construit un
rapport personnel entre celui
qui le porte et celui qui le découvre.
Certains trouvent leurs aises dans
la foule, d’autres non. Question
e jauge, selon le vocabulaire des
professionnels. Question d’espace.
La Chapelle, qui ouvre cette saison
ses portes à titre exceptionnel, est
un lieu de l’intime. De ceux qui
préservent la beauté fragile des choses et rendent tangible le rapport
aux œuvres, aux formes qu’on
dit (toujours selon le vocabulaire
professionnel) « petites », mais qui
très souvent ont une grandeur
d’âme et une invention sans mesure.
C’est ici dans un rapport de
proximité chaleureuse que vous
pourrez découvrir en ce début de
saison une histoire remarquable
qui marie les techniques
(marionnettes, récits, images… )
pour composer des univers fertiles.
Valérie Deronzier / Patrick Conan
La Nuit
des temps…
au bord d’une
forêt profonde…
«
Quand du chiffon
renaissent des vies oubliées
NOUS AVONS SU ÉTIRER LA VIE en longueur,
mais nous n’avons pas appris à gérer
intelligemment le supplément d’années
que nous nous sommes offert. À part quelques
vieillards plus ou moins totémiques et souvent
détenteurs d’un certain pouvoir, la majorité des
habitants du grand âge, ces survivants qui ont
dépassé la borne ultime de la reconnaissance
sociale, sont dans les faits condamnés à une
sous-vie peu attractive dans la dépendance.
Infréquentable, laissé-pour-compte, le vieux est
un mort social. »
Ce constat terrible est celui fait par le Dr Jean
Maisondieu. Aussi vrai, aussi cruel qu’il soit, il
ne doit pas vous détourner de La Nuit des temps.
Bien au contraire. Car La Nuit des temps, proposé
par la compagnie Garin Troussebœuf, est un
spectacle empreint d’humanité et de dignité, de
tendresse et d’amour aussi.
Après avoir ému la critique aux 29e Rencontres
d’été de la Chartreuse à Villeneuve-lez-Avignon,
cette création pour comédiens manipulateurs et
marionnettes a tourné en Loire-Atlantique, la
saison passée. Elle est présentée pour la première
fois à Nantes… ■
CHAPELLE DE L’ESPACE 44
Par la compagnie
Garin Troussebœuf
Texte de
Valérie Deronzier
Sur une idée de
Patrick Conan
Mise en scène & marionnettes
Patrick Conan
Création sonore
Alain de Filippis
Costumes
Enora Monfort
Lumières
Garin Troussebœuf
Avec
Odile Bouvais
Virginie Gaillard
Jean-Louis Ouvrard
Coproduction
Compagnie Garin Troussebœuf,
Maison de la Culture
de Loire-Atlantique
Avec l’aide
du Centre National des Écritures du
Spectacle de Villeneuve-lez-Avignon,
de la DRAC des Pays de la Loire,
du Conseil Régional des Pays de la Loire,
du Manège/Scène nationale de la
Roche-sur-Yon, du Théâtre de l’Hôtel
de Ville de Saint-Barthélémy-d’Anjou,
du Centre Culturel — scène
conventionnée — de Sablé-sur-Sarthe
Du lundi 3 au samedi 15
novembre 2003
Relâche dimanche 9, lundi 10
et mardi 11 novembre
Représentations à 20h
Le texte de la pièce est à paraître
en septembre aux Éditions Théâtrales
TARIFS : 13  / 10  / 7 
ESPACE 44
Par la compagnie
Philippe Genty
Philippe Genty
Ligne de fuite
Une plongée dans l’inconscient et la poétique des rêves
D
ANS NOTRE APPROCHE du théâtre, la scène
est un espace qui ne ressemble à aucun
autre. Ce n’est pas le lieu de la vie, mais
un autre espace. Un espace que l’on ne peut pas
habiter en essayant de reproduire la vie, en
essayant d’être naturaliste. C’est un espace
entre parenthèses. Ça n’est pas l’espace du rêve,
mais un espace qui, comme le rêve, est d’une
autre nature que la réalité. La scène est là pour
nous faire basculer dans ses abîmes.
PHILIPPE GENTY
Succession de tableaux magiques, mêlant la
musique, la chorégraphie, les marionnettes et le
théâtre, la dernière création de Philippe Genty
est un conte mouvant qui voyage au pays des
fantasmes et du rêve comme sur les ailes de la
colombe. ■
De
Philippe Genty
Assisté de
Mary Underwood
Musique
René Aubry
Avec
Marjorie Currenti, Dominique Cattani
Meredith Kitchen, Scott Koehler
Lionel Ménard, Emma Perrot
Régisseurs plateau manipulateurs
Didier Carlier, Frank Girodo
Pascal Laajili, Grace Rondier
Régisseur lumière
Martin Lecarme
Effets spéciaux
Nick von der Bauch
Producteur exécutif
Maison de la Culture
de Nevers et de la Nièvre
Coproducteurs
Théâtre National de Chaillot, Paris –
Vidy-Lausanne ETE – Les Célestins,
Théâtre de Lyon – Théâtre André
Malraux, Rueil-Malmaison – Espace
Jacques Prévert, Aulnay-sous-Bois –
La Coursive, Scène nationale de
La Rochelle – L’Odyssée, scène
conventionnée de Périgueux –
Ville de Lorient, Espace Culturel –
Compagnie Philippe Genty
Avec le soutien du
Ministère de la Culture et de la
Communication et de l’ADAMI
Du jeudi 13
au mardi 18 novembre 2003
Relâche dimanche 16 novembre
Représentations à 20h30
TARIFS : 22  / 19 / 9 
La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
5
lettre
de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
THÉÂTRE UNIVERSITAIRE
DE NANTES
De
Romain Gary
Mise en scène
Patrice Kerbrat
Assisté de
Andreas Westphalen
L
Texte théâtralisé par
Thierry Fortineau
Décors
Édouard Laug
Lumières
Laurent Beal
Costumes
Pascale Fournier
Avec
Thierry Fortineau
Coproduction
Edy Saiovici et Frédéric Franck
Du mardi 18
au vendredi 21 novembre 2003
Représentations à 20h30
Le texte du roman Gros-Câlin dont est tirée
la pièce est édité dans la collection Folio
TARIFS : 13  / 10  / 7 
Romain Gary / Patrice Kerbrat
Gros-Câlin
Un conte cocasse et
fantastique signé Ajar
’AFFAIRE, ON S’EN SOUVIENT avait fait grand bruit. Un
roman faisait l’événement. Gros-Câlin, signé Émile
Ajar. C’était en 1974. L’année suivante, il y eut La Vie
devant soi, prix Goncourt 1975. Depuis, on sait qui se
cachait derrière le nom d’emprunt : Romain Gary, romancier
français d’origine russe, aventurier, aimant les femmes et la
vraie vie. Gary l’engagé à l’humanisme sincère, le romancier
des Racines du ciel (prix Goncourt 1956) et des Couleurs
du jour, le chantre de la fraternité et de l’amitié. L’auteur de
Clair de femme et de La Promesse de l’aube. L’homme qui
aimait Jean Seberg. Un écrivain capable de renouveler de
manière radicale son écriture, au-delà de la supercherie.
Histoire abracadabrante, jouant avec les mots et les légers
délires, Gros-Câlin d’Ajar/Gary est une histoire de python
incroyable… C’est aussi un étonnant propos sur la solitude,
le besoin d’affection et la liberté. ■
Martin Crimp / Louis-Do de Lencquesaing
La Campagne
ESPACE 44
De
Martin Crimp
Traduction
Philippe Djian
Mise en scène
Louis-Do de Lencquesaing
Scénographie & lumière
Agathe Argod
Costumes
Fabio Perrone
Musique
Pierre-Yves Macé
Assistante à la mise en scène
Aude Py
Régie générale
Kelig Le Bars
Avec
Christine Boisson
Louis-Do de Lencquesaing
Anna Mouglalis
Production
PolimniA
Coproduction
Maison des Arts de Créteil,
Zoé et Compagnie
Avec l’aide de
la Direction du Théâtre de
la Musique et de la Danse (DMDTS)
et de la DRAC Ile-de-France
Avec la participation
du Jeune Théâtre National
Vendredi 21 et
samedi 22 novembre 2003
Représentations à 20h30
Le texte de la pièce est paru
aux éditions de l’Arche
TARIFS : 22  / 19  / 9 
L’art du soupçon
vu par le nouveau
théâtre anglais
À
que le théâtre anglais est en pleine
effervescence, il va bien falloir aller voir de plus
près. Passer le Channel pour découvrir après Pinter,
Barker, Ravenhill, Bond (pas James, Edward)… cette nouvelle
génération qui joue avec les codes, distille un théâtre, subtil,
perfide, jouant avec le non-dit, le sous-entendu, l’intonation…
autant de vertus qu’on retrouve rarement dans le théâtre
français, sinon chez Sarraute. Laquelle, dans le domaine,
demeure une reine.
Figure montante de la jeune génération dite « en colère » du
théâtre anglais, à laquelle appartient notamment Sarah Kane,
Martin Crimp, est demeuré longtemps ignoré de ce côté-ci de
la Manche. Ceci jusqu’à un récent Festival d’Automne à Paris
où l’on découvrait coup sur coup Le Traitement, Atteinte à sa
vie, et La Campagne.
Qualifiée par le critique du Guardian comme « un assaut du
mythe pastoral », la pièce est un petit jeu complice où l’on
s’affronte en dégustant des sushis. Un art très anglais qui marie
en une cuisine pernicieuse le délicieux et le vénéneux. ■
FORCE DE RÉPÉTER
6 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
Nantes, l’un et l’autre
Elle, c’est Anna, le belle Anna, androgyne troublante, séduction glamour et déterminée, voix profonde
et visage d’ange. C’est ce visage entre innocence et femme fatale qui pose pour les parfums Chanel.
Elle, c’est Anna Mouglalis dont on a suivi les pas de Nantes à la scène internationale. C’est l’élève de
la classe cinéma du lycée Guist’hau, la spectatrice qui se souvient d’avoir vu en famille les pièces de
La Chamaille, la jeune fille qui fréquente la rue Blanche à Paris, le conservatoire. Une première pièce
en groupe : L’Eveil du Printemps de Wedekind, mis en scène par Yves Beaunesne. Un premier film, en
groupe aussi : Terminale de Francis Girod qu’elle venait présenter au printemps 1998 à Nantes.
C’était avant Chabrol et la révélation : Merci pour le chocolat, avec Isabelle Huppert et Jacques Dutronc.
Depuis, elle est revenue dans la région, en vedette ou en amitié. On l’a vue dans Novo, un manifeste
sentimental et sensuel de Jean-Pierre Limosin. On l’a vue du côté de Santiago. Depuis, elle a fait un
chemin remarquable. Mais elle demeure toujours Anna de Nantes.
Lui, c’est Thierry Fortineau. Elégance discrète pour un talent tout en subtilité. Meilleur comédien au
palmarès de la 17e Nuit des Molière, pour Gros-Câlin, justement. Retour sur image. L’enfance et une
élocution un peu difficile. Cours de diction, chez madame Lescure. Un jour une scène de Cocteau
à déclamer : la révélation. C’est dès lors la voix royale d’un surdoué : le conservatoire de Nantes.
Un premier prix et puis la montée à Paris. Avec la modestie toujours dans les bagages. Au bout de
dix ans ça a commencé à marcher, à tel point qu’en 1988, il obtenait le Molière de la révélation
théâtrale pour le Journal d’un curé de campagne. Depuis, on l’a vu au côté d’Emmanuelle Béart, de
Jane Birkin, de Maruschka Detmers… sur les écrans, à la télévision. Mais c’est sur la scène qu’il prend
toute sa dimension. Notamment dans ce rôle de brave employé de bureau encombré de sentiments.
Le Michel Cousin de Gros-Câlin.
N° 13 / septembre - octobre 2003
Bertolt Brecht / Irina Brook
La Bonne Âme
de Setchouan
É
1939 PAR BERTOLT BRECHT, La Bonne Âme de Setchouan est une interrogation morale
sur la condition humaine. Située en Chine, l’action met en scène trois dieux envoyés en
mission sur terre pour y trouver quelque homme capable de prouver que la race n’est pas
éteinte. Après bien des recherches, ils tombent enfin sur la seule bonne âme de la ville de
Setchouan, une petite prostituée du nom de Shen-Te. Chose faite, ils regagnent le ciel après lui
avoir laissé un millier de dollars en l’enjoignant de persévérer dans la bonté… Pour la jeune femme,
les difficultés commencent… ■
Bertolt Brecht
On connaît plus ses pièces que sa vie. L’Opéra de
quat’sous bien évidemment, mais aussi Mère Courage
ou Le Cercle de craie caucasien qu’on a pu voir il
y a deux saisons (déjà !) sur la scène de l’Espace 44
dans une mise en scène de Benno Besson.
C’est Brecht, né en Bavière en 1898, étudiant en
médecine à l’université de Munich, avant la Grande
Guerre, le jeune homme qui fréquente les cercles
littéraires et artistiques munichois. L’auteur de Baal,
Tambours dans la nuit et Dans la Jungle des villes qui
s’installe à Berlin en 1924. Le dramaturge auprès du
Deutsches Theater de Max Reinhardt. L’intellectuel qui
découvre l’œuvre de Marx, écrit L’Opéra de quat’sous
(1928) sur une musique de Kurt Weill, La Mère
(1932) d’après Gorki, Sainte Jeanne des abattoirs.
Brecht qui s’exile en 1933 quand Hitler devient
chancelier, et qui déchu de sa nationalité vivra
successivement à Prague, Zurich, Copenhague…
tandis que ses œuvres seront interdites puis brûlées
par les nazis : La Vie de Galilée, La Bonne Âme
de Setchouan, Mère Courage et ses enfants…
Brecht qui, dans les années 40, quittera la Finlande et
s’installera aux Etats-Unis où il écrira Maître Puntila et
son valet Matti, La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Mère
Courage, Le Cercle de craie caucasien… Pour retrouver
l’Allemagne et le théâtre avec le Berliner Ensemble
avant de mourir d’un infarctus à Berlin en 1956.
Romane Bohringer
On l’a vue pour la première fois au côté de son père
Richard dans Kamikaze. C’était en 1986. Ensuite, elle
est venue tourner à Nantes et à Rezé À Cause d’elle de
Jean-Loup Hubert. Le film est sorti en 1992. L’année de
la révélation. Elle est dans L’Accompagnatrice de Claude
Miller. Elle est au côté de Cyril Collard dans Les Nuits
fauves. Un rôle pour lequel elle obtiendra le César du
meilleur espoir féminin.
Depuis l’espoir s’est confirmé et on a vu Romane
Bohringer dans de nombreux films. Le Colonel Chabert
d’Yves Angelo, Mina Tannenbaum et Portraits chinois de
Martine Dugowson, Le Ciel est à nous de Graham Guit
Le Femme de chambre du Titanic de Bigas Luna, Le Petit
Poucet de Olivier Dahan… Et, à l’été 2003, Nos enfants
chéris, une comédie de Benoit Cohen, avec Mathieu
Demy et Laurence Cote.
Mais sa carrière au cinéma ne doit pas faire oublier
d’autres scénarios : Les sept jours de Simon qu’elle
a mis en scène en 2001.
Et puis le théâtre, présent dès ses débuts d’actrice.
En 1990, elle jouait La Tempête de Shakespeare avec Ken
Higelin aux Bouffes du Nord, dans une mise en scène
de… Peter Brook. En 1994, elle jouait
Le Misanthrope au côté de Jean-François Balmer
dans une mise en scène de Jacques Weber.
Après il y a eu Hans-Peter Cloos : Romeo et Juliette
de Shakespeare et Lulu de Frank Wedekind…
Et l’on pourrait ainsi poursuivre jusqu’en 2000 et
bien après. 2000 justement c’est la première rencontre
professionnelle entre Romane Bohringer et Irina Brook.
C’était La Ménagerie de verre de Tennessee Williams.
Nice, une première tournée, une reprise au Théâtre
de l’Atelier. Le début d’une aventure complice.
CRITE EN
Initiales B… pour Brecht,
Brook et Bohringer
Irina Brook
Bien sûr, elle a un nom. C’est Brook, irrémédiablement lié au théâtre et à Peter,
son père. Mais elle existe au théâtre en toute indépendance depuis longtemps.
Et on l’a découverte à l’opéra avec un égal talent. C’était en 2002 au Festival
d’Aix-en-Provence, un Eugène Onéguine salué comme une réussite. C’était au
Théâtre des Champs-Elysées, La Cenerentola de Rossini.
Avant cela Irina Brook, Molière de la révélation féminine et prix de
la SACD nouvel espoir en 2000, a étudié l’art dramatique chez Stella Adler à
New York. Puis elle a retrouvé Paris, où elle est née, pour jouer dans La Cerisaie
et dans Dom Juan aux Bouffes du Nord.
C’était avant Danser à Lughnasa de Brian Friel, La Flûte enchantée et Résonances.
C’était aussi avant sa première mise en scène à Londres en 1996 : Beast on the Moon
de Richard Kalinoski. Adaptée en France en 1998, la pièce simplement traduite
Une Bête sur la lune obtiendra de nombreux Molière en 2001. Un chef-d’œuvre !
ESPACE 44
De
Bertolt Brecht
Mise en scène
Irina Brook
Collaboration artistique
Nicole Aubry
Costumes
Noëlle Ginefri
Lumière
Arnaud Jung
Musiques
Sadie Jemmett
Avec
(distribution en cours)
Romane Bohringer
Valérie Crouzet
Augustin Ruhabura
Ysmahane Yaqini
Alain Khouani
Ivan Franek
Renato Giulani
Christian Julien
Coproduction
Théâtre Vidy-Lausanne, ETE,
Maison de la Culture de
Loire-Atlantique, Nantes,
Théâtre National de Chaillot, Paris
Du mercredi 26 novembre
au mardi 9 décembre 2003
Relâche dimanche 30 novembre
et samedi 6 décembre
Représentations à 20h30
sauf le mardi à 20h et
le dimanche à 15h
Le texte de la pièce est édité
aux éditions de l’Arche
TARIFS : 22  / 19  / 9 
La lettre DE LA MAISON DE
LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
7
lettre
de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
Camilla Saraceni
Charbons
Ardents
Une vibration
charnelle et
un jeu de séduction
C
AMILLA SARACENI A LE GOÛT DU PARTAGE, l’éclat du rire, la générosité de l’accueil,
l’amitié débordante, l’exigence et la naïveté du créateur. Elle est Argentine, a
travaillé pour la mode, le théâtre, la danse.
J’ai vu son précédent spectacle Pas à deux créé en mai 2000 au Théâtre de la Bastille,
repris au Théâtre de Chaillot et invité à Wuppertal chez Pina Bausch. Magnifique !
Une partie du public est installée sur la scène, transformée en un cabaret rouge et
noir qui respire aux accents du tango. Musique, danse mais aussi des textes, une
atmosphère suspendue aux pas des danseurs, une vibration charnelle qui se contracte
et se dilate comme un bandonéon.
On est fasciné par le jeu de séduction à la limite du déséquilibre, on voyage dans les
plaintes et l’espoir de la musique, on navigue dans la nostalgie et l’imaginaire des
chants, on rit aussi. On sent la vie qui se conjugue en partage, partage des couples
mais aussi partage avec le public.
Charbons Ardents est une création qui interroge notre monde sur sa brutalité, sur le
désir, sur le rapport à l’autre. C’est du tango bien sûr avec musiques, danses, chants,
mais aussi des textes de Philippe Léotard et de la vidéo en direct. ■
PHILIPPE STURBELLE
eSPACe 44
Conception & mise en scène
Camilla Saraceni
Création des costumes,
scénographie &
collaboration artistique
Consuelo Zoelly
Composition & arrangements
Gerardo Jerez Le Cam
Textes
Philippe Léotard
Avec
Sylvie Cavé
Mariano Chicho Frùmboli
Lucia Mazer
Gilles Nicolas
Jorge Rodriguez
Sandra Rumolino (chant)
Musiciens Cuarteto Darsena Sur
Paul Lazar, violon
Juanjo Mosalini, bandonéon
Gerardo Jerez Le Cam, piano
Éric Chalan, contrebasse
Jacob Maciuca, violon
Vidéo
Lovisa Kiwan Thuresson
Lumières
Éric Wurtz
en collaboration avec
l’ADDM 44
Mardi 4 novembre 2003 à 20h
et mercredi 5 novembre
à 20h30
TARIFS : 22  / 19  / 9 
C’est du tango, celui qui fascine, qui étourdit,
celui qui vrille les corps d’une force tellurique
sensuelle, celui qui vit et se nourrit
de nouvelles influences
Le tango, un espace théâtral…
Le tango est accessible à tous, sans limite d’âge, de
nationalité, de métier ou de souplesse. Il nous dévoile le
rapport à l’autre comme un art.
Le tango est un acte de rébellion. Un pas de deux
impudent, provocateur et spectaculaire. Un duel dont le
code d’honneur est la figure. Un duel où l’équilibre se
trouve à deux. La musique dessine l’espace de cette
rencontre. Le duel amoureux commence.
Chaque pas dessine le sol comme un trait de crayon sur
une feuille blanche, à chaque instant tout peut arriver.
Cette précision et cette ouverture nous donnent le
vertige. « …Il y a une terreur dans cette danse, une peur
de chuter à chaque instant, de ne pas tenir l’engagement
de ce jeu de quelques minutes. Une peur de décevoir la
confiance de l’autre qui se balance sans retenue,
répondant à ma peau comme si c’était la sienne, sans
autre réflexion que d’être là. Ne pas penser, danser…
».
Le tango nous révèle aussi à quel point l’autre est
effrayant et que derrière cette terreur, qui n’est que
pudeur, se cache notre capacité d’amour. La volupté
marque le pas. Le désir s’exprime par gifle et caresse, dans
le tempérament de cette danse d’origine populaire.
8 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
Voici une image du spectacle. Elle représente
pour moi l’ambiance de Charbons Ardents.
Pour moi, elle est associée à ce texte de Philippe
Léotard qui est une manière d’exergue…
« Cinquante-deux ans après ma naissance,
je me frotte encore les yeux d’étonnement.
Il n’y a que le bonheur qui m’ait aidé à
vivre. Je viens seulement de comprendre
qu’il pouvait se confondre avec l’amour.
Je m’y suis donc voué. J’ai voulu saluer
chaque jour d’une phrase, une ligne, comme
le joint d’une nuit à l’autre. Et ce n’est
jamais moi le plus seul, quand je suis seul.
Si je me suis trompé en disant :
je t’aime, je préfère avoir dit :
je t’aime. On ne me fera pas envier
celui qui a eu raison sans aimer. »
Clinique de la raison close
DE
PHILIPPE LÉOTARD
Édition les Belles Lettres
TANGO, VERDURAS Y OTRAS YERBAS
AVEC L’ADDM 44
Tango, verduras y otras yerbas nous propose
une nouvelle facette du tango,
plus simple, plus humaine. Le spectacle
mis en scène par Camilla Saraceni
débute à Sunderland en Argentine,
pour s’achever au petit matin à Paris
au «Trottoir de Buenos-Aires». Un cours
de tango, un concert, les règles du
bal énoncées par Jorge Rodrigues,
accompagné de danseurs et musiciens,
puis c’est au tour du DJ de mener
le bal tango... «Il suffit de rentrer
dans la danse, sans nostalgie,
et de se laisser chalouper.»
Saint-Colomban le vendredi 17 octobre
Basse-Goulaine le dimanche 19 octobre
Renseignements et réservations :
02 51 84 38 88
N° 13 / septembre - octobre 2003
ESPACE 44
De
Molière
Molière / Jacques Lassalle
par la Comédie-Française
Mise en scène
Jacques Lassalle
Par la
Comédie-Française
Dom Juan
Avec
(distribution sous réserve)
Simon Eyne
Andrzej Seweryn
Éric Ruf
Bruno Raffaelli
Christian Cloarec
Jérôme Huguet
Emmanuelle Wion
Christian Colin
Elsa Lepoivre
Odile Gosset-Grange
Roxana Carrara
Enrico Horn
Décor & costumes
Rudy Sabounghi
Lumières
Franck Thévenon
Réalisation sonore
Jean Lacornerie
Maquillage
Véronique Nguyen
Maître d’armes
François Rostain
Assistante à la
mise en scène
Annette Barthélemy
Assistante pour le décor
Cathy Lebrun
ou le festin de pierre
D
EPUIS QU ’ IL EST NÉ EN
1625 sous la plume de Tirso
de Molina, identifié comme El Burlador de Sevilla (en
français dans le texte, Le Trompeur de Séville),
cet homme-là séduit, vit, meurt et ressuscite à chaque siècle.
C’est Dom Juan, l’éternel séducteur.
Cette fois c’est sous les traits anguleux d’Andrzej Seweryn
qu’il revient en compagnie de la Comédie-Française.
Mise en scène de Jacques Lassalle, Dom Juan ou le festin de
pierre de Molière est un chef-d’œuvre où la sauvagerie et
l’amour mènent la danse. Un coup de foudre ! ■
L’éternel séducteur et
la Comédie-Française
Du vendredi 17
au mardi 21 octobre 2003
Relâche dimanche 19 octobre
Représentations à 20h30
sauf le mardi à 20h
TARIFS : 22  / 19  / 9 
Teresa Ludovico
ESPACE 44
Bella
e Bestia
Texte
Teresa Ludovici
Traduction française
Diane Guerrier
Par le
Teatro Kismet Opera
Dramaturgie & mise en scène
Teresa Ludovico
d’après le conte
La Belle et la Bête
Le cœur d’artichaut et
le pétale de rose
V
OICI ENCORE UNE HISTOIRE ÉTERNELLE. Elle dit, sur l’air
d’Il était une fois, un monstre féroce au cœur
d’artichaut, une belle tendre et jolie comme un
pétale de rose, deux sœurs qui sont de véritables pestes...
Et le triomphe de l’amour. C’est la fable de La Belle et la bête
qui a traversé les siècles.
Avec la troupe italienne du Teatro Kismet, le conte universel
trouve de nouveaux habits flamboyants. Poésie, humour,
invention, épouvante, tendresse... L’histoire est de celles qui
séduisent tous les enfants du monde. Les plus petits qui se
réfugient dans les bras des plus grands quand le monstre
rugit. Les adultes qui ne sont que de grands enfants et savent
qu’un baiser peut changer une vie. ■(spectacle en français)
Bruitage & trompette
Giuliano di Cesare
Voix de la Bête et du chœur
Teresa Ludovico
Lumière
Vincent Longuemare
Scénographie
Luca Ruzza
Costumes
Ruth Keller et Cristina Bari
Chorégraphie
Bianca Papafava
Art graphique
Cristina Bari
Avec
Nunzia Antonino
Monica Contini
Simone Desiato
Filippo Ferrante
Augusto Masiello/Mahmoud Said
Lucia Zotti
Du mardi 16 au samedi
20 décembre 2003
Représentations à 19h
les mardi, jeudi et samedi et
à 20h les mercredi et vendredi
TARIFS : 13  / 10  / 7 
La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
9
lettre
de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
Franck Ribault / Claude Aufaure
Ce Père que j’aimais
malgré tout
Comme une variation pour parler d’un père,
d’une pièce et d’un projet
D’après l’œuvre de
Franck Ribault
Adaptation
& mise en scène
Claude Aufaure
Musique
Sébastien Mesnil
Décor
François Corbal
Lumières
Franck Jeanneau
Son
Jean-Christophe Guillemet
Avec
Gérard Potier
Coproduction
La Maison de la Culture
de Loire-Atlantique,
Le Bazar Mythique,
Le Manège/Scène nationale
de La Roche-sur-Yon,
Avec le soutien de
la Région des Pays de la
Loire, le Conseil Général
de Vendée et la Ville
de La Roche-sur-Yon
• Vendredi 17 octobre
2003 à 20h30
LES SORINIÈRES
• Vendredi 28 novembre
2003 à 20h30
DERVAL
• Samedi 29 novembre
2003 à 20h30
MACHECOUL
• Vendredi 5 décembre
2003 à 20h45
CHÂTEAUBRIANT
• Samedi 10 janvier
2004 à 20h30
LA GRIGONNAIS
• Mercredi 14 janvier
2004 à 20h30
GUÉRANDE
• Vendredi 16 janvier
2004 à 20h30
VALLET
• Samedi 17 janvier
2004 à 20h30
SAINT-MARS-LA-JAILLE
• Vendredi 23 avril
2004 à 20h30
LA-CHAPELLE-DES-MARAIS
& aussi
• Vendredi 10 octobre 2003
Capellia LA CHAPELLE-SUR-ERDRE
• Du mardi 30 mars au
jeudi 1er avril 2004
THÉÂTRE UNIVERSITAIRE DE NANTES
Le roman de Franck Ribault
est paru chez Albin Michel
TARIFS : 13  / 10  / 7 
lettre DE LA MAISON DE
10 LALaCULTURE
DE LOIRE-ATLANTIQUE
U
ne se résume en quelques mots, comme un livre jamais ne se
réduit à sa quatrième de couverture. Alors
par où commencer, pourquoi pas, par la lettre
P ? On aurait pu décliner ici le mot printemps,
comme celui que Gérard Potier a passé à Paris
au Théâtre de l’Atalante en remportant un vrai
succès public et critique. On aurait pu parler de
son parcours, de Beaux et courageux, de Quand je
serais petit, du Désespoir des singes… On aurait
pu enfin tourner simplement les pages, celles du
livre de Franck Ribault. Un point c’est tout.
Pièce.
P.
Premières.
N SPECTACLE JAMAIS
comme Père. Il est au cœur de l’histoire, meurtri et
violent. Il est, comme on dit parfois, sous l’empire de la boisson. Ce pays de colère, de déraison, de coups portés. Revenu
d’Indochine, comme de toutes ces guerres dont on ne revient
pas, il s’acharne à détruire ceux qu’il aime. Pas besoin d’être
fin psychologue pour dire comment la douleur se transmute
en violence, en aigreur, en rancœur, en réprimandes. C’est
une femme qu’on bat, c’est un enfant qui pleure. Mais c’est
aussi papa, le paternel, ce père que Franck Ribault aimait
malgré tout.
Potier.
Prénom Gérard. Né à Nesmy, en Vendée.
Comédien, conteur. Inutile de chipoter sur le libellé. L’une
et l’autre branches sont admirablement servies par l’artiste.
Comédien, on n’en doute pas, la voix est flexible, juste,
poreuse : l’imagination s’y agrippe en toute confiance ; le
corps, lui, est précis, il a du métier à revendre, il n’est jamais
à la remorque du mot ; par le mime, par la danse, le jeu
physionomique convoqués, la prestation de Potier prend un
air étonnamment théâtral. Ceci dit au sens noble du terme,
car le savoir-faire se voue ici à la simplicité.
(Jean Saint Hilaire. quotidien Le Soleil, Québec).
Nom féminin qu’on retrouve notamment
dans l’expression : recevoir la monnaie de sa pièce. Outre
cette définition, se dit généralement dans les restaurants à
propos d’un excellent morceau : la pièce du boucher. Le mot
se prononce également au théâtre qu’il s’agisse ou non de
morceaux choisis. Il est enfin employé quand, à la chaîne, celle
de l’abattoir ou de l’usine, on travaille aux pièces
Ici, il faudrait parler du travail de transformation opéré par
le narrateur (passer du souvenir douloureux à l’écriture). De
celui qui va du texte aux planches (on coupe, on élague, on
rehausse, on respecte, on transpose). Il faudrait aussi parler
de la pièce comme le spectateur la reçoit et comment son
regard nourrit celui qui joue. Cette pièce-là est un morceau
de roi, tendre, humble, généreux, saignant aussi.
On pourrait continuer ici la
métaphore bouchère pour évoquer les côtes premières. Il
n’en sera rien. On parlera plutôt de Premières moissons. C’est
une création de Gérard Potier qui a été jouée au festival d’Avignon avec le soutien de la Région des Pays de la Loire.
Parti pris.
Toute mise en scène est un parti
pris. Celle de Claude Aufaure qui sait la beauté des choses et
le respect des gens est remarquable : « Mon envie de porter
ce livre au théâtre m’a conduit à l’adapter très légèrement, à
souvent alléger la forme littéraire, à garder le sel et le cœur
de la phrase, en la “dégraissant” quelque peu. J’emploie à
dessein des termes de boucherie pour le clin d’œil. En un mot
à dire moins pour suggérer plus. À trouver l’exemplarité de ce
parcours d’enfance et d’adolescence. À le faire nôtre ».
Partage.
Ce n’est pas vraiment du partage des
tâches dont il est ici question. Cette notion est au cœur de
l’aventure. Écrire pour partager la douleur. Partager avec toute
une équipe la passion du théâtre pour mettre en œuvre le
processus de la création, provoquer les rencontres, comme
l’a fait ici Philippe Coutant. Partager enfin, une émotion, un
Un certain Franck Ribault
Désormais, son nom est irrémédiablement associé à
son travail et à son activité littéraire : Franck Ribault,
l‘écrivain-boucher. Mais, avant de ressembler à une
success story, la trajectoire est douloureuse. C’est
une vie qui commence en 1957, sous les injures d’un
père alcoolique, un tyran revenu brisé de la guerre
d’Indochine, un papa qui donne des coups en place de
l’amour. Ensuite, il y a l’enfant qui a le goût de l’école,
le bon élève coupé dans son élan. Pas de livres à la
maison. L’apprenti qui apprend à découper la viande,
puis l’ouvrier qui pare et désosse. Et cet homme discret,
fragile, qui lit en cachette Pagnol, Giono, Maupassant,
Simenon… Jusqu’au jour où l’écriture vient comme
une délivrance. C’était avant une rencontre avec Jean
Rouaud, la participation au jury du prix littéraire France
Télévision 1999, un coup de téléphone de l’éditeur Albin
Michel. C’était avant Ce Père que j’aimais malgré tout
et la publication d’un premier roman essentiel. C’était
avant l’émission Bouillon de Culture avec Bernard Pivot.
Depuis Franck Ribault a obtenu le prix Hugues Rebell,
il a publié son deuxième roman Je vais craquer, mais
quand ? où, après l’enfance douloureuse, il raconte
les souffrances vécues au travail.
La vie a changé désormais. Dans son milieu professionnel,
on se moque moins de ce frêle écrivain-boucher.
Mais lui n’a pas changé, il est juste apaisé.
Présenté au Théâtre de l’Atalante à Paris Ce Père que
j’aimais malgré tout par Gérard Potier d’après le récit
de Franck Ribault a rencontré un vrai succès public
et critique.
soir. Un instant fugace et éternel. Dans les livres doctes, pour
parler de cet instant-là, on écrit le mot catharsis. C’est une
fusion, un échange… Un partage et un don.
Panneaux.
Parce que l’idée de fragmentation était au cœur de la représentation, François Corbal et
l’équipe décor ont composé un espace clos. Ce sont des
panneaux séparés par des meurtrières, des panneaux de
guingois sur un sol rouge sang. Avec la lumière de Franck
Jeanneau qui, elle aussi, parcellise les corps et les gestes, ce
décor inventif traduit la fracture, rythme la parole. Loin de
tomber dans le panneau, on est ici au cœur de la cible. ■
N° 13 / septembre - octobre 2003
Jean-Frédéric Messier / Benoît Vermeulen
Au Moment de
sa disparition
Pourquoi j’ai
programmé ce
road movie,
fraternel et
émouvant
C
’ ÉTAIT EN NOVEMBRE 2002. Aujourd’hui
encore je me souviens de la tempête de
neige au sortir de l’avion et des jours qui
ont suivi. J’atterrissais à Montréal à l’invitation
du festival Les coups de théâtre, un rendez-vous
pluridisciplinaire autour de la programmation
jeune public. Rapidement chacun a pris ses
marques. Ce devait être la deuxième journée, à
l’usine C, un ancien hangar réhabilité. Une salle
de théâtre assez petite, mais techniquement très
bien équipée. Dans ce genre de manifestation,
on voit pas mal de choses. Peut-être est-ce le
regard qui s’habitue, peut-être est-ce le fait de se
retrouver entre programmateurs. Toujours est-il
qu’au bout d’un certain temps tout se ressemble
un peu. Là, non. J’étais devant quelque chose
de différent. D’abord il y avait cette fusion
réussie entre la vidéo, le théâtre et la musique.
Un jeu d’aller-retour, des complémentarités,
des inter-actions… Une vraie invention au service
d’une émotion. L’histoire ? c’est celle de deux frères,
le grand et le petit. Il y a l’aîné un peu « fou
», un peu marginal. Ayant du mal à s’intégrer,
l’adolescent part à l’aventure avec le camping-car
de la famille et une petite caméra vidéo. C’est ce
voyage qui est en jeu, raconté par le petit frère,
partagé entre admiration et questionnement.
K7 vidéo, cartes postales… Ici tous les genres
se mêlent dans une manière de « road movie »
filial où tout le monde est touché : les grands
et les petits, les adultes et les adolescents. Je
n’aime pas trop sectoriser le théâtre. Bien sûr, il
y a des créations qui s’adressent au très jeune
public et des textes qui, a contrario, demeurent
assez difficiles d’accès pour des spectateurs non
aguerris. Là, on se retrouve devant des thèmes
qui traversent les âges et les générations : la quête
d’identité, la question de la différence, l’amour
fraternel. Et puis, au risque de me répéter, il y
a une véritable invention. Aujourd’hui encore
je me souviens d’une scène où l’on voit le grand
frère « trifouiller » le moteur du camping-car
qui lui n’existe que sur l’écran vidéo… Des
trouvailles comme ça, il y en a plein. Alors,
forcément, on s’en souvient… Comme on se
souvient pour la première fois d’une tempête
de neige. ■
MARION ÉCHEVIN, responsable jeune public
Philippe Mathé
Le Roman
d’un lecteur
DÉCENTRALISATION
Mise en scène
Jean-Luc Placé
De & avec
Jean-Marc Bihour
V
Production
Compagnie Patrick Cosnet
Avec l’aide de
Onyx et l’Agence culturelle
de Saint-Herblain
• Mardi 9 décembre
2003 à 20h30
VARADES
• Vendredi 30 janvier
2004 à 20h30
MISSILLAC
• Samedi 31 janvier
2004 à 20h30
LEGÉ
TARIFS : 13  / 10  / 7 
O
PÉRA ET ACCORDÉON,
Jean-Marc Bihour / Jean-Luc Placé
Chochotte
burlesque et poésie, le cocktail musical
concocté par Jean-Marc est un plein de saveur et de
fraîcheur. Dans ce cabaret musical, Jean-Marc Bihour,
le grand blond de la troupe des Deschamps/Deschiens chante
Fernandel, Donizetti, Gianni Esposito et bien d’autres avec un
égal bonheur.
Accompagné à l’accordéon par Patrick Lebreton qui lui donne
aussi la réplique, il donne à entendre une petite musique
personnelle facétieuse.
Il poursuit cette saison son itinéraire en Loire-Atlantique en
faisant halte à Varades, Legé et Missillac. ■
Tour de
chant et
piano à
bretelles
Mise en scène
Benoît Vermeulen
Assisté de
Sonia Bélanger
et Nicolas Rollin
Décor, costumes & maquettes
Raymond Marius Boucher
Musique originale
Sylvain Scott
Lumières
Mathieu Marcil
Vidéos
Benoît Prégent et
Jean-Philippe Rossi
Maquillage
Angelo Barsetti
Avec
Michel Bérubé
François Létourneau
Valérie Cantin
• Mercredi 19 novembre
2003 à 20h30
LEGÉ
• Samedi 22 novembre
2003 à 20h30
SAINT-MARS-LA-JAILLE
• Mercredi 3 décembre
2003 à 20h30
NORT-SUR-ERDRE
• Samedi 13 décembre
2003 à 20h30
MISSILLAC
Un spectacle présenté dans le cadre
de l’opération « Collèges au théâtre »
TARIFS : 13  / 10  / 7 
ou les auteurs de
mes jours / Chapitre1 :
C’est tout son père
Du théâtre pour
étancher la soif
de lire
Accordéon
Patrick Lebreton
Décor
Sandrine Pelloquet
et Patrick Rocard
Lumières
Patrick Pelloquet
Arrangements musicaux
Jacques Montembault
Régie
Yannick Brousse
De
Jean-Frédéric Messier
OILÀ BIEN UNE SINGULIÈRE ENTREPRISE ! Faire
du théâtre pour faire aimer les livres.
C’est le pari réussi du Bibliothéâtre qui,
depuis 1985 dans la région, sous la direction
artistique de Philippe Mathé, croise les genres.
Comme autant de chapitres en devenir, Le Roman
d’un lecteur est une création qui s’écrit sur la
scène à chaque saison. D’abord, il y a eu une
manière de prologue. C’était en 1999, la création
de L’Ivre de lectures d’après le roman Chut ! de
Jean-Marie Gourio. C’était l’histoire d’un non
lecteur qui, pour séduire une jolie bibliothécaire,
se met à faire semblant de savoir lire et d’aimer
les livres.
Voici maintenant le chapitre 1, C’est tout son
père. Cette fois c’est l’histoire de Robinson
Toussaint, un enfant sauvage abandonné dans
une bibliothèque qui pour raconter sa vie, celle
de ses parents, va avoir recours à tous les livres
qu’il a sous la main : Rouaud, Perec, Éric Holder,
Christian Bobin, Paul Auster... et bien d’autres
encore, contemporains ou classiques…
Le résultat, des pages qui vivent leur vie sur la
scène, des monologues pour un comédien et un
musicien, où il n’est pas besoin de lire entre les
lignes pour être ému... en attendant le chapitre 2.
Ce sera C’est tout sa mère... À suivre ! ■
Conception, adaptation
& montage des textes
Philippe Mathé
Auteurs
Philippe Claudel, Franz Kafka,
Georges Perec, Christophe Malavoy,
Marc Le Bot, Jean-Loup Trassard,
Benoît Damon, Jean-Louis Fournier,
Éric Holder, Bayon, Paul Auster,
Jean Rouaud, Philippe Vilain,
Christian Bobin, Pascal Commère,
Frédéric Roux, Claude Ponty, Jean-Louis
Crimon, François A-Rolland, Véronique
Olmi, Michel Onfray, Alain Rémond…
et Hugo, La Fontaine…
Complicité mise en scène
Jacques Gouin
Régie lumière
Célio Ménard
Musiques originales
Jacques Livenais
Décor
Cyrille Poulain
Graphisme
Lucie Lom et Marc-Antoine Mathieu
Avec
Philippe Mathé
Jacques Livenais
Production
Bibliothéâtre
Coproduction
Théâtre de l’Hôtel de Ville
de Saint-Barthélémy-d’Anjou,
Association du Festival d’Anjou
Aide à la création
DRAC des Pays de Loire,
Conseil Régional des Pays de la Loire,
Conseil Général du Maine-et-Loire,
avec le soutien des Pays des Mauges
et du Haut-Anjou Segréen, de l’Espace
Capellia de la Chapelle-sur-Erdre et
de la Communauté de communes de
Châteaubriant
• Samedi 6 décembre
2003 à 20h30
SAINT-LYPHARD
• Vendredi 9 janvier
2004 à 20h30
GÉTIGNÉ
• Samedi 24 janvier
2004 à 20h30
LIGNÉ
TARIFS : 13  / 10  / 7 
La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE
11
lettre
de la mcla
N° 13 / septembre - octobre 2003
Temps forts à suivre…
Louis Calaferte / Gildas Bourdet
Le Roi Victor
C R É A T I O N
ESPACE 44
Un auteur contemporain solitaire et rebelle : Louis Calaferte. Un texte qui balade les mots entre
humour et cruauté, dérision et satire cinglante. Un metteur en scène de renom : Gildas Bourdet,
l’un des fondateurs du Théâtre de la Salamandre à qui l’on doit notamment Le Saperleau, directeur
du théâtre de l’Ouest Parisien, metteur en scène de L’Atelier de Grumberg couronné par les Molière.
Des acteurs qui savent ce que rire veut dire : Didier Bénureau et Catherine Arditi. Royal ! ■
Du mercredi 7 au
vendredi 23 janvier 2004
Anton Tchekhov / Laurent Orry
La Mouette
C R É A T I O N
THÉÂTRE UNIVERSITAIRE
DE NANTES
Texte majeur du théâtre d’aujourd’hui, La Mouette marque aussi, pour certains, sa fin, son
accomplissement ultime. Propos sur la création artistique, le manque d’amour, le bonheur qui n’est
jamais là où on l’attend, la pièce de Tchekhov est ici proposée dans une nouvelle traduction par
la troupe Ipso Facto et le jeune metteur en scène nantais Laurent Orry. Une aventure théâtrale
épurée. ■
Du mardi 13 au
samedi 17 janvier 2004
Esther Aumatell, Yvann Alexandre,
Olivier Bodin, Hervé Maigret
4X3
ESPACE 44
Mardi 27, mercredi 28 et
vendredi 30 janvier 2004
(4 chorégraphes, 3 soirées)
Parce que la danse en région témoigne d’une vitalité et d’une inventivité sans cesse renouvelée,
une scène partagée, quatre chorégraphes et trois soirées. C’est, en un temps donné, tout
l’art d’Esther Aumatell, d’Yvann Alexandre, d’Olivier Bodin et d’Hervé Maigret avec la compagnie
ngc25... qui est ici en jeu. Un panorama qui joue la carte de la découverte avec des atouts
Intégrale de l’œuvre pour piano seul de
Robert Schumann
ESPACE 44
ET AUTRES LIEUX
(Sur une idée du CRÉA)
Du jeudi 18
au mercredi 24 mars 2004
Nicolas Angelich, Jean-Efflam Bavouzet, Philippe Bianconi, Claire Désert, François-Frédric Guy,
Marie-Josèphe Jude, Emmanuel Strosser. La fine fleur du piano est au rendez-vous de la nouvelle
aventure musicale proposée par le CRÉA. Après Chopin et l’intégrale Beethoven, voici Papillons,
Humoresque, Scènes d’enfants et toute l’invention romantique de Robert Schumann. ■
MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE – ESPACE 44
68 et 84 rue du Général Buat – BP 30111 – 44001 Nantes Cedex 1
Standard 02 28 24 28 24 – Fax 02 28 24 28 35
www.mcla.asso.fr
RÉSERVATIONS / BILLETTERIE
10 passage Pommeraye – 44000 Nantes
Tél. 02 51 88 25 25
Du lundi au vendredi de 11h à 18h30
Le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30
RESTAURANT L’AVANT-SCÈNE
Tél. 02 40 37 09 54
La Maison de la Culture de Loire-Atlantique est subventionnée par le Conseil Général de Loire-Atlantique,
avec le concours du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire
et la participation de la Ville de Nantes et du Conseil Régional des Pays de la Loire.
Lettre de la Maison de
la Culture de Loire-Atlantique
Directeur de publication : Philippe Coutant
Rédacteur en chef : Valérie Contet
Conception graphique : Le Kwalé
Fabrication : Coiffard Éditions
Documentation : Maryvonne Cornet
Crédits photographiques : Ballets Trokadero,
Agence Enguerand/Marc Enguerand, compagnie
Garin Troussebœuf, Guy Delahaye, Mario del Curto,
Guiseppe Digiglio, Luc Bonaldi, CRÉA, Eric Legrand,
Simon Ménard, Anne Bourny, Vincent Pontet/
Enguerand, Pascal Victor, Agence Gamma
ISSN : N°1243-9487
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