de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 SOMMAIRE En bref p. 2 p.2 p.2 p.2 p.2 p.2 p.2 p.2 p.2 / / / / / / / / / Iphigénie(s) et le T.U. Théâtre à domicile Lire le théâtre Théâtre à l’écran Lohengrin et l’an I de l’ANO Filmer la danse Ça déménage La lettre du Forum change de nom Pommeraye toujours Expositions p. 2 / Ryan, Bosser Solness le Constructeur Théâtre Henrik Ibsen / Sandrine Anglade Du mardi 23 septembre au jeudi 9 octobre 2003 p. 3 p. 6 p. 6 p. 7 / / / / Solness le Constructeur Gros-Câlin La Campagne La Bonne Âme de Setchouan p. 9 p. 9 p. 10 p. 11 p. 11 / / / / / Dom Juan Bella e Bestia Ce Père que j’aimais malgré tout Au Moment de sa disparition Le Roman d’un lecteur… Danse p. 4 / Le Lac des cygnes p. 4 / Il n’y a plus de firmament Marionnettes p. 5 / La Nuit des temps… p. 5 / Ligne de fuite Musique & chanson p. 8 / Charbons Ardents p. 11 / Chochotte Temps forts à suivre… p. 12 p.12 p.12 p.12 La lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique Espace 44 / / / / Le Roi Victor La Mouette 4X3 Intégrale de l’œuvre pour piano seul de Robert Schumann lettre de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 Ryan, Bosser ® Iphigénie(s) et le T.U. Du côté du campus, la saison culturelle s’annonce riche de créations. C’est Iphigénie(s) qui ouvrira le bal au Théâtre Universitaire. Dans ce spectacle, il ne faut pas oublier le « s » qui est entre parenthèses. Créée et présentée au festival universitaire 2003, la pièce, mise en scène par une jeune équipe étudiante des plus talentueuses, propose trois lectures d’un destin tragique. Celle de Racine, de Michel Azama et de Marguerite Yourcenar. Une tragédie au pluriel en somme ! ■ Du mardi 4 au samedi 8 novembre 2003 à 20h30, Théâtre Universitaire de Nantes 02 40 14 12 79 ® Théâtre à l’écran Aller-retour avec caméra C’est une séquence désormais parfaitement inscrite et repérée dans le calendrier de la saison, en marge des représentations à l’Espace 44. C’est Théâtre à l’écran, un jeu d’aller-retour pour décrypter la scène. Du 26 au 29 novembre à La Chapelle, trois rendez-vous sont programmés pour ce passage de la ligne. Au programme, cinq courts documentaires signés Stéphane Metge pour voir Patrice Chéreau à l’œuvre dans une master-class où il est question de Shakespeare et de l’élan pour l’aller voir. Au programme également, les Leçons de théâtre d’Antoine Vitez enregistrées de 1976 à 1978 par Maria Koleva et un Portrait de Louis Calaferte. De quoi éclairer la scène avec une poursuite cinématographique ! ■ ® Théâtre à domicile Tiens, des acteurs dans le salon ! L’expérience est riche de rencontres, de surprises et d’émotion. C’est un subtil mélange de théâtre de proximité et d’intimité partagée. En amont de la création du Roi Victor par Gildas Bourdet, la MCLA et le Théâtre du Reflet vous proposent de voyager entre cuisine et dépendances dans l’univers de Louis Calaferte. La formule est simple comme un œuf au plat : vous choisissez une date, vous invitez des amis (une quinzaine de personnes au moins), vous préparez quelques en-cas et autres plaisirs apéritifs à grignoter… Bref, vous vous chargez des nourritures terrestres. La maison fait le reste ! À savoir une représentation de Petite bibliograhie théâtrale et un voyage inoubliable dans l’œuvre de Louis Calaferte par le Théâtre du Reflet. Une autre manière complice de partager une scène qui déménage. ■ CONTACT : Valérie Contet au 02 28 24 28 19 ® Lire le théâtre Promenade aux nouvelles galeries En ce temps-là, il n’y avait pas de Who’s who et de dimanches après-midi passés avec Michel Drucker pour refaire le chemin de la célébrité, mais il y avait – et c’est tant mieux – la Galerie historique des acteurs du théâtre français de Lemazurier. C’est à la fois un dictionnaire et une série de portraits, un casting et un zapping où l’on égratigne… C’est surtout un témoignage rare sur les acteurs, les mœurs et les gens d’une époque. Publiée en 1810, ladite galerie est une somme et une œuvre rare. Imaginez plutôt un dictionnaire d’aujourd’hui qui, sans vergogne, mais avec un goût du caractère façon La Bruyère, ferait le portrait d’Adjani, Depardieu, Arditi, Bouquet et compagnie… Ici c’est de Lekain (lequel a sa rue en plein cœur de Nantes) Baron, Clairon, La Lecouvreur qu’il s’agit… Véritable pionner de la langue théâtrale, voyageur à travers les siècles, le metteur en scène Jean-Marie Villégier, à qui l’on doit une création mémorable des Philosophes amoureux, invite à remonter le temps et l’histoire de la scène. C’est une promenade dans ces galeries d’actrices (le 3 décembre), d’acteurs (le 4 décembre) qu’il invite à faire en bonne intelligence. Non comme on exhume un reliquaire, mais comme on se promène de manière nouvelle dans une galerie jusqu’à maintenant mal éclairée. ■ 2 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE Les dessins remarquables de David Ryan qui composent un hommage émouvant à son père pilote de la Royal Air force. du 5 au 27 décembre 2003 Le travail sensuel et coloré de Jacques Bosser du 17 octobre au 15 novembre 2003 ® Lohengrin et l’an I de l’ANO Angers Nantes Opéra vous donne rendez-vous pour l’événement lyrique et populaire de la rentrée : Lohengrin de Richard Wagner avec une distribution internationale, l’ONPL en grande formation, et les chœurs d’Angers Nantes Opéra et du Duo Dijon dans une mise en scène de Philippe Godefroid. ■ Le 12 septembre à 19h et le 14 septembre à 14h30 à la Cité des Congrès Réservations au Théâtre Graslin : 02 40 69 77 18 Places à partir de 20 € / 10 € tarif jeune Ce sont deux expositions majeures à voir en ce début de saison 2003/04 à la galerie du passage Pommeraye. À ne pas manquer également les œuvres de la 7 e quinzaine photographique nantaise qui seront sur les cimaises du passage Pommeraye du 18 septembre au 5 octobre 2003 ® Filmer la danse Filmer la danse, c’est « retranscrire sur la pellicule l’émotion perdue du spectacle vivant. » (Pascal Magnin, réalisateur). Rencontrer des chorégraphes et des réalisateurs de films de danse, c’est l’occasion de parler d’une autre danse, celle de l’après, du voir et du revoir, de la transmission et de la mémoire. En quoi l’image est-elle une façon de penser autrement le corps et le mouvement ? ■ Manifestation organisée par la Médiathèque de Saint-Herblain les 28 et 29 novembre 2003 Programme et renseignements au 02 28 25 25 25 ® Ça déménage Il y avait l’animation rue des Roses, les ateliers techniques au Bêle… Désormais tous les services de la Maison de la Culture sont regroupés rue du Général Buat. Autour de l’Espace 44, c’est une nouvelle dynamique qui se met en place avec l’ouverture d’un nouveau lieu de spectacle : la Chapelle ; le restaurant l’Avant-Scène ouvert tous les midis du lundi au samedi, et les soirs de spectacles ; le bar, la librairie… et l’écrin de verdure du parc où il fait bon se prélasser avant les spectacles. ■ ® La lettre du Forum change de nom Pour mieux affirmer notre identité, la lettre du Forum devient la lettre de la MCLA. Les lettres de l’animation et du théâtre amateur continuent quant à elles d’exister sous forme de suppléments. Le numéro Animation est à paraître en octobre. ■ ® Pommeraye toujours Ancré au cœur du passage Pommeraye, le Forum de la Maison de la Culture demeure le point de rencontre et de réservations en centre-ville. ■ Il est ouvert du lundi au vendredi de 11h à 18h30, samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30 Quant au numéro de téléphone, il demeure inchangé : 02 51 88 25 25 N° 13 / septembre - octobre 2003 Henrik Ibsen / Sandrine Anglade Solness le Constructeur T à la vie privée d’Ibsen, celle d’un homme qui sent peser sur lui le poids de la vieillesse et du passé et pourtant amoureux d’une toute jeune fille, l’histoire de Solness est celle d’un dévoilement lucide mais néanmoins vertigineux. L’effraction de la jeune Hilde Wangel, miange mi-démon, dans la vie du constructeur Solness l’entraîne dans les sphères de la mémoire et de l’imagination, le conduisant à sortir du social, de cet empire qu’il avait, par orgueil, bâti sur la négation, la falsification du passé. À cette force statique, voire paralytique, cancérisée, qui ronge un Solness hanté par la peur du vide et le « sacrifice » de sa femme, Hilde oppose le mouvement, la rupture imaginaire comme traitement de choc. Elle détourne le drame de la réalité, cherchant à faire entrer Solness dans son rêve pour qu’il lui construise un royaume de chimère dont elle sera la princesse. L’ambition de Hilde et celle de Solness convergent alors même qu’elles auraient dû se repousser, parce que Hilde aurait dû incarner la menace de la jeunesse dont Solness a si peur. Mais le désir, le fantasme, la solitude de Solness sont trop grands et la détermination, la violence enfantine et amoureuse de Hilde trop puissantes pour ne pas céder à l’invitation au voyage, vers « l’ailleurs ». Solness, le Constructeur apparaît comme un drame poétique dans lequel un homme, à l’image de l’auteur lui-même, se laisse dépouiller de ses convenances, accepte insidieusement de mettre à nu le gouffre qui l’habite. Il apparaît dans toute sa vulnérabilité, trouvant le rêve pour seul refuge. ■ RÈS INTIMEMENT LIÉE SANDRINE ANGLADE Entre désir et lâcheté, fougue et regrets, la violence d’un bilan C’est qui Karyo Voici bien un acteur qu’il est inutile de présenter tant il est connu, reconnu, admiré. Et chacun de citer illico presto : L’Ours de Jean-Jacques Annaud (1987). Pour enchaîner bien évidemment avec Nikita (1989) où il joue les mentors d’Anne Parillaud et, toujours du même Besson, Jeanne d’Arc. Quand certains citent ces rôles-là, d’autres préfèrent l’associer à Jan Kounen Dobermann, Muraya, l’expérience secrète de Mike Blueberry. Mais c’est oublier tout un pan de sa carrière internationale : 1492 de Ridley Scott, Goldeneye de Martin Campbell, The Patriot avec Mel Gibson, Bad Boys avec Will Smith, Addicted to Love avec Meg Ryan et Matthew Broderick… C’est aussi réduire son image à quelques personnages qui aiment l’action ou la bagarre et oublier, toujours au cinéma, le fait qu’il ait joué pour Romain Goupil, René Allio, Éric Rohmer (Les Nuits de la pleine lune), Cristina Commencini… Ou encore qu’il interprétait Molière dans Le Roi danse de Gérard Corbiau. Mais sa célébrité au cinéma depuis ses débuts dans Le Retour de Martin Guerre et sa nomination aux César dans La Balance voilent une image plus complexe. Tcheky Karyo, c’est aussi le jeune comédien qui s’essaye à l’art dramatique au théâtre Daniel Sorano avec la compagnie de l’Estrade dirigée par Daniel Benoin. L’acteur qui rejoint le Théâtre National de Strasbourg où il participe avec le groupe XVII de l’école nationale d’art dramatique à des travaux dirigés par Philippe Clévenot et Jean-Pierre Vincent, André Engel, Dominique Muller, Bernard Chartreux, Michel Deutsch, Philippe Lacoue-Labarthe, Daniel Lindenberg, Jean-Pierre Sarrazac, Nicky Rieti, Jean-Paul Chambas, Lucio Fanti, Olivier Perrier… pour y interpréter le répertoire classique, de Tartuffe à Othello, mais aussi les grands textes contemporains, et les créations collectives, tant avec le Théâtre du Soleil qu’avec le Théâtre de l’Aquarium. Et puis une collaboration suivie avec Hans Peter Cloos sur des textes de Marie-Louise Fleisse : Purgatoire à Ingolstadt, Thomas Brash : Mercedes, Herbert Achternbush : Susn, William Shakespeare : Othello. Tcheky Karyo, l’homme de théâtre avec L’Exception et la règle de Brecht, État de siège de Peter Handke. Un acteur de théâtre remarquable dont la riche palette n’a pas fini de surprendre. De Lucrèce à Solness Pour qui fréquente la scène lyrique nantaise, Sandrine Anglade est loin d’être une inconnue. En 1999, au Théâtre Graslin, elle met en scène Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten. Et, en mars 2003, elle ouvre la nouvelle saison d’Angers Nantes Opéra (ANO) avec Le Tour d’écrou, toujours de Benjamin Britten, d’après la nouvelle de Henry James (reprise les 29 février, 2 et 3 mars 2003 à Nantes) Formée à la mise en scène au côté d’Andrei Serban, elle l’assiste sur de nombreux spectacles tels que Lucia di Lammermoor de Donizetti en 1995 à l’Opéra Bastille, Œdipe d’Enescu cette même année à l’Opéra de Bucarest ou L’Avare de Molière pour la Comédie-Française en 2000. Elle voyage dès lors avec un égal bonheur de l’opéra au théâtre. C’est ainsi qu’elle accompagne le travail de Philippe Adrien pour Hamlet et qu’elle collabore avec Jean-Pierre Miquel, notamment pour Le Misanthrope de Molière en 2000 et Les Derniers devoirs de Louis Calaferte en 1996 (Théâtre du Vieux Colombier). Elle signe elle-même deux mises en scène pour le Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française) : La Mère Confidente de Marivaux en 2001 et Opéra Savon de Jean-Daniel Magnin en 2002 et plusieurs mises en scène d’opéra dont Hansel et Gretel d’Humperdinck en 2001 pour l’Opéra d’Angers, Ciboulette de R. Hann en 2002 pour l’Opéra de Maastricht et La Reine des Glaces, création de Julien Joubert, en 2003 pour l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. C R É A T I O N ESPACE 44 De Henrik Ibsen Traduction & adaptation Hélène Hervieu et Sandrine Anglade Mise en scène Sandrine Anglade Scénographie Jacques Gabel Costumes Jérôme Kaplan Lumières Joël Adam Musique Ghédalia Tazartès Maquillages & coiffures Catherine Saint-Sever Avec (distribution en cours) Tcheky Karyo Laurence Masliah Laurent Rey Georges Ser Jean-Edouard Bodziak Valérie Kéruzoré Chloé Réjon Coproduction Maison de la Culture de Loire-Atlantique, Nantes – Théâtre des Célestins, Lyon – Centre Dramatique National des Alpes, Grenoble – Arts-Point Avec la participation du Jeune Théâtre National Co-réalisation Théâtre de l’Athénée - Louis Jouvet Production déléguée Compagnie des Petites Heures Frédéric Biessy Avec le soutien de la SPEDIDAM, de la DMDTS et de l’ADAMI Du mardi 23 septembre au jeudi 9 octobre 2003 Relâche dimanche 28, lundi 29 septembre et samedi 4 octobre Matinées à 14h vendredi 3 et mardi 7 octobre Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h et le dimanche à 15h Représentation au théâtre Quartier Libre (Ancenis) samedi 11 octobre à 20h30 Puis en tournée • Au théâtre des Célestins à Lyon du 15 au 25/10 • À la Comédie de Caen les 30 et 31/10 • À l’Athénée-Louis Jouvet à Paris du 8/11 au 6/12 • À l’Espace Malraux à Chambéry le 9/12 • À la Comédie de Valence le 12/12 Le texte de la pièce est édité chez Actes Sud-Papiers TARIFS : 22 / 19 / 9 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE 3 lettre de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 P.I. Tchaïkovsky / Les Ballets Trockadero de Monte-Carlo ESPACE 44 Le Lac des cygnes Les irrésistibles vilains petits canards de la danse classique Par Les Ballets Trockadero de Monte-Carlo Mardi 14 à 20h et mercredi 15 octobre 2003 à 20h30 TARIFS : 19 / 16 / 9 À NEW YORK OU À SAN FRANCISCO, on les appelle les Trocks, tant ils sont connus, tant ils ont défrayé la chronique de par le monde. Depuis 1974, les danseurs des Ballets Trockadero de Monte-Carlo font des pointes et revisitent en tutu les plus grands morceaux choisis du répertoire classique : Gisèle, Le Lac des cygnes, Les Sylphides… Entre parodie et performance, Village People et les ballets du Kirov, leur spectacle est d’un comique décalé irrésistible. ■ Joseph Nadj Il n’y a plus de firmament ESPACE 44 Chorégraphie Josef Nadj Assistante à la chorégraphie Mariko Aoyama Scénographie Michel Tardif Assisté de Christophe Mureau Tirésias Mercier Conseiller littéraire Michel Archimbaud Lumière Rémi Nicolas Costumes Esther Zeller Sculpture & masques Jacqueline Bosson Assistée de Brigitte Lauber Catherine Poulain Michel Racoillet Avec Lionel About Jean Babilée Guillaume Bertrand Damien Fournier Jing Li Yoshi Oïda Ali Tahbet Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne ETE – Théâtre de la Ville, Paris – Berliner Festwochen Jeudi 11 et vendredi 12 décembre 2003 Représentations à 20h30 TARIFS : 19 / 16 / 9 Le ciel… Artaud, Maria Rilke, Balthus et Babilée S I LE TITRE DE LA CHORÉGRAPHIE AFFIRME : il n’y a plus de firmament, les étoiles sont nombreuses qui brillent dans cette nouvelle création. Balthus est de ceux-là. Peintre d’une intimité troublante et sensuelle, il est à l’origine de l’aventure quand, en 2000, le chorégraphe Josef Nadj vient en Suisse, le visiter dans son atelier. D’Artaud ils ont parlé, qui est au cœur de l’aventure. Lui, c’est Antonin, le poète et le voyant, l’homme de l’ombilic des limbes et du théâtre de la cruauté, le fou, le visionnaire. Avec Rilke, il est dans la voie lactée de cette aventure. Rainer Maria dont l’« aspiration ardente à la lumière » demeure à jamais une flamme pour les jeunes poètes, Rilke, le romantique des Elégies. À ce tableau et à ces poèmes, un autre nom se joint qui compose l’itinéraire. Jean Babilée, 80 ans, le Nijinski de l’aprèsguerre, un danseur incroyable dont le corps à jamais garde la mémoire du geste et de la beauté. Il est ici en scène à l’invitation de celui qui tisse la toile de ce ciel sans firmament, Nadj, l’arpenteur de rêves à qui l’on doit notamment les Veilleurs et Le Temps du repli. Il n’y a plus de firmament, mais les étoiles demeurent. ■ 4 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE N° 13 / septembre - octobre 2003 La Chapelle, un nouvel espace C haque spectacle construit un rapport personnel entre celui qui le porte et celui qui le découvre. Certains trouvent leurs aises dans la foule, d’autres non. Question e jauge, selon le vocabulaire des professionnels. Question d’espace. La Chapelle, qui ouvre cette saison ses portes à titre exceptionnel, est un lieu de l’intime. De ceux qui préservent la beauté fragile des choses et rendent tangible le rapport aux œuvres, aux formes qu’on dit (toujours selon le vocabulaire professionnel) « petites », mais qui très souvent ont une grandeur d’âme et une invention sans mesure. C’est ici dans un rapport de proximité chaleureuse que vous pourrez découvrir en ce début de saison une histoire remarquable qui marie les techniques (marionnettes, récits, images… ) pour composer des univers fertiles. Valérie Deronzier / Patrick Conan La Nuit des temps… au bord d’une forêt profonde… « Quand du chiffon renaissent des vies oubliées NOUS AVONS SU ÉTIRER LA VIE en longueur, mais nous n’avons pas appris à gérer intelligemment le supplément d’années que nous nous sommes offert. À part quelques vieillards plus ou moins totémiques et souvent détenteurs d’un certain pouvoir, la majorité des habitants du grand âge, ces survivants qui ont dépassé la borne ultime de la reconnaissance sociale, sont dans les faits condamnés à une sous-vie peu attractive dans la dépendance. Infréquentable, laissé-pour-compte, le vieux est un mort social. » Ce constat terrible est celui fait par le Dr Jean Maisondieu. Aussi vrai, aussi cruel qu’il soit, il ne doit pas vous détourner de La Nuit des temps. Bien au contraire. Car La Nuit des temps, proposé par la compagnie Garin Troussebœuf, est un spectacle empreint d’humanité et de dignité, de tendresse et d’amour aussi. Après avoir ému la critique aux 29e Rencontres d’été de la Chartreuse à Villeneuve-lez-Avignon, cette création pour comédiens manipulateurs et marionnettes a tourné en Loire-Atlantique, la saison passée. Elle est présentée pour la première fois à Nantes… ■ CHAPELLE DE L’ESPACE 44 Par la compagnie Garin Troussebœuf Texte de Valérie Deronzier Sur une idée de Patrick Conan Mise en scène & marionnettes Patrick Conan Création sonore Alain de Filippis Costumes Enora Monfort Lumières Garin Troussebœuf Avec Odile Bouvais Virginie Gaillard Jean-Louis Ouvrard Coproduction Compagnie Garin Troussebœuf, Maison de la Culture de Loire-Atlantique Avec l’aide du Centre National des Écritures du Spectacle de Villeneuve-lez-Avignon, de la DRAC des Pays de la Loire, du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Manège/Scène nationale de la Roche-sur-Yon, du Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Barthélémy-d’Anjou, du Centre Culturel — scène conventionnée — de Sablé-sur-Sarthe Du lundi 3 au samedi 15 novembre 2003 Relâche dimanche 9, lundi 10 et mardi 11 novembre Représentations à 20h Le texte de la pièce est à paraître en septembre aux Éditions Théâtrales TARIFS : 13 / 10 / 7 ESPACE 44 Par la compagnie Philippe Genty Philippe Genty Ligne de fuite Une plongée dans l’inconscient et la poétique des rêves D ANS NOTRE APPROCHE du théâtre, la scène est un espace qui ne ressemble à aucun autre. Ce n’est pas le lieu de la vie, mais un autre espace. Un espace que l’on ne peut pas habiter en essayant de reproduire la vie, en essayant d’être naturaliste. C’est un espace entre parenthèses. Ça n’est pas l’espace du rêve, mais un espace qui, comme le rêve, est d’une autre nature que la réalité. La scène est là pour nous faire basculer dans ses abîmes. PHILIPPE GENTY Succession de tableaux magiques, mêlant la musique, la chorégraphie, les marionnettes et le théâtre, la dernière création de Philippe Genty est un conte mouvant qui voyage au pays des fantasmes et du rêve comme sur les ailes de la colombe. ■ De Philippe Genty Assisté de Mary Underwood Musique René Aubry Avec Marjorie Currenti, Dominique Cattani Meredith Kitchen, Scott Koehler Lionel Ménard, Emma Perrot Régisseurs plateau manipulateurs Didier Carlier, Frank Girodo Pascal Laajili, Grace Rondier Régisseur lumière Martin Lecarme Effets spéciaux Nick von der Bauch Producteur exécutif Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre Coproducteurs Théâtre National de Chaillot, Paris – Vidy-Lausanne ETE – Les Célestins, Théâtre de Lyon – Théâtre André Malraux, Rueil-Malmaison – Espace Jacques Prévert, Aulnay-sous-Bois – La Coursive, Scène nationale de La Rochelle – L’Odyssée, scène conventionnée de Périgueux – Ville de Lorient, Espace Culturel – Compagnie Philippe Genty Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication et de l’ADAMI Du jeudi 13 au mardi 18 novembre 2003 Relâche dimanche 16 novembre Représentations à 20h30 TARIFS : 22 / 19 / 9 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE 5 lettre de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 THÉÂTRE UNIVERSITAIRE DE NANTES De Romain Gary Mise en scène Patrice Kerbrat Assisté de Andreas Westphalen L Texte théâtralisé par Thierry Fortineau Décors Édouard Laug Lumières Laurent Beal Costumes Pascale Fournier Avec Thierry Fortineau Coproduction Edy Saiovici et Frédéric Franck Du mardi 18 au vendredi 21 novembre 2003 Représentations à 20h30 Le texte du roman Gros-Câlin dont est tirée la pièce est édité dans la collection Folio TARIFS : 13 / 10 / 7 Romain Gary / Patrice Kerbrat Gros-Câlin Un conte cocasse et fantastique signé Ajar ’AFFAIRE, ON S’EN SOUVIENT avait fait grand bruit. Un roman faisait l’événement. Gros-Câlin, signé Émile Ajar. C’était en 1974. L’année suivante, il y eut La Vie devant soi, prix Goncourt 1975. Depuis, on sait qui se cachait derrière le nom d’emprunt : Romain Gary, romancier français d’origine russe, aventurier, aimant les femmes et la vraie vie. Gary l’engagé à l’humanisme sincère, le romancier des Racines du ciel (prix Goncourt 1956) et des Couleurs du jour, le chantre de la fraternité et de l’amitié. L’auteur de Clair de femme et de La Promesse de l’aube. L’homme qui aimait Jean Seberg. Un écrivain capable de renouveler de manière radicale son écriture, au-delà de la supercherie. Histoire abracadabrante, jouant avec les mots et les légers délires, Gros-Câlin d’Ajar/Gary est une histoire de python incroyable… C’est aussi un étonnant propos sur la solitude, le besoin d’affection et la liberté. ■ Martin Crimp / Louis-Do de Lencquesaing La Campagne ESPACE 44 De Martin Crimp Traduction Philippe Djian Mise en scène Louis-Do de Lencquesaing Scénographie & lumière Agathe Argod Costumes Fabio Perrone Musique Pierre-Yves Macé Assistante à la mise en scène Aude Py Régie générale Kelig Le Bars Avec Christine Boisson Louis-Do de Lencquesaing Anna Mouglalis Production PolimniA Coproduction Maison des Arts de Créteil, Zoé et Compagnie Avec l’aide de la Direction du Théâtre de la Musique et de la Danse (DMDTS) et de la DRAC Ile-de-France Avec la participation du Jeune Théâtre National Vendredi 21 et samedi 22 novembre 2003 Représentations à 20h30 Le texte de la pièce est paru aux éditions de l’Arche TARIFS : 22 / 19 / 9 L’art du soupçon vu par le nouveau théâtre anglais À que le théâtre anglais est en pleine effervescence, il va bien falloir aller voir de plus près. Passer le Channel pour découvrir après Pinter, Barker, Ravenhill, Bond (pas James, Edward)… cette nouvelle génération qui joue avec les codes, distille un théâtre, subtil, perfide, jouant avec le non-dit, le sous-entendu, l’intonation… autant de vertus qu’on retrouve rarement dans le théâtre français, sinon chez Sarraute. Laquelle, dans le domaine, demeure une reine. Figure montante de la jeune génération dite « en colère » du théâtre anglais, à laquelle appartient notamment Sarah Kane, Martin Crimp, est demeuré longtemps ignoré de ce côté-ci de la Manche. Ceci jusqu’à un récent Festival d’Automne à Paris où l’on découvrait coup sur coup Le Traitement, Atteinte à sa vie, et La Campagne. Qualifiée par le critique du Guardian comme « un assaut du mythe pastoral », la pièce est un petit jeu complice où l’on s’affronte en dégustant des sushis. Un art très anglais qui marie en une cuisine pernicieuse le délicieux et le vénéneux. ■ FORCE DE RÉPÉTER 6 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE Nantes, l’un et l’autre Elle, c’est Anna, le belle Anna, androgyne troublante, séduction glamour et déterminée, voix profonde et visage d’ange. C’est ce visage entre innocence et femme fatale qui pose pour les parfums Chanel. Elle, c’est Anna Mouglalis dont on a suivi les pas de Nantes à la scène internationale. C’est l’élève de la classe cinéma du lycée Guist’hau, la spectatrice qui se souvient d’avoir vu en famille les pièces de La Chamaille, la jeune fille qui fréquente la rue Blanche à Paris, le conservatoire. Une première pièce en groupe : L’Eveil du Printemps de Wedekind, mis en scène par Yves Beaunesne. Un premier film, en groupe aussi : Terminale de Francis Girod qu’elle venait présenter au printemps 1998 à Nantes. C’était avant Chabrol et la révélation : Merci pour le chocolat, avec Isabelle Huppert et Jacques Dutronc. Depuis, elle est revenue dans la région, en vedette ou en amitié. On l’a vue dans Novo, un manifeste sentimental et sensuel de Jean-Pierre Limosin. On l’a vue du côté de Santiago. Depuis, elle a fait un chemin remarquable. Mais elle demeure toujours Anna de Nantes. Lui, c’est Thierry Fortineau. Elégance discrète pour un talent tout en subtilité. Meilleur comédien au palmarès de la 17e Nuit des Molière, pour Gros-Câlin, justement. Retour sur image. L’enfance et une élocution un peu difficile. Cours de diction, chez madame Lescure. Un jour une scène de Cocteau à déclamer : la révélation. C’est dès lors la voix royale d’un surdoué : le conservatoire de Nantes. Un premier prix et puis la montée à Paris. Avec la modestie toujours dans les bagages. Au bout de dix ans ça a commencé à marcher, à tel point qu’en 1988, il obtenait le Molière de la révélation théâtrale pour le Journal d’un curé de campagne. Depuis, on l’a vu au côté d’Emmanuelle Béart, de Jane Birkin, de Maruschka Detmers… sur les écrans, à la télévision. Mais c’est sur la scène qu’il prend toute sa dimension. Notamment dans ce rôle de brave employé de bureau encombré de sentiments. Le Michel Cousin de Gros-Câlin. N° 13 / septembre - octobre 2003 Bertolt Brecht / Irina Brook La Bonne Âme de Setchouan É 1939 PAR BERTOLT BRECHT, La Bonne Âme de Setchouan est une interrogation morale sur la condition humaine. Située en Chine, l’action met en scène trois dieux envoyés en mission sur terre pour y trouver quelque homme capable de prouver que la race n’est pas éteinte. Après bien des recherches, ils tombent enfin sur la seule bonne âme de la ville de Setchouan, une petite prostituée du nom de Shen-Te. Chose faite, ils regagnent le ciel après lui avoir laissé un millier de dollars en l’enjoignant de persévérer dans la bonté… Pour la jeune femme, les difficultés commencent… ■ Bertolt Brecht On connaît plus ses pièces que sa vie. L’Opéra de quat’sous bien évidemment, mais aussi Mère Courage ou Le Cercle de craie caucasien qu’on a pu voir il y a deux saisons (déjà !) sur la scène de l’Espace 44 dans une mise en scène de Benno Besson. C’est Brecht, né en Bavière en 1898, étudiant en médecine à l’université de Munich, avant la Grande Guerre, le jeune homme qui fréquente les cercles littéraires et artistiques munichois. L’auteur de Baal, Tambours dans la nuit et Dans la Jungle des villes qui s’installe à Berlin en 1924. Le dramaturge auprès du Deutsches Theater de Max Reinhardt. L’intellectuel qui découvre l’œuvre de Marx, écrit L’Opéra de quat’sous (1928) sur une musique de Kurt Weill, La Mère (1932) d’après Gorki, Sainte Jeanne des abattoirs. Brecht qui s’exile en 1933 quand Hitler devient chancelier, et qui déchu de sa nationalité vivra successivement à Prague, Zurich, Copenhague… tandis que ses œuvres seront interdites puis brûlées par les nazis : La Vie de Galilée, La Bonne Âme de Setchouan, Mère Courage et ses enfants… Brecht qui, dans les années 40, quittera la Finlande et s’installera aux Etats-Unis où il écrira Maître Puntila et son valet Matti, La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Mère Courage, Le Cercle de craie caucasien… Pour retrouver l’Allemagne et le théâtre avec le Berliner Ensemble avant de mourir d’un infarctus à Berlin en 1956. Romane Bohringer On l’a vue pour la première fois au côté de son père Richard dans Kamikaze. C’était en 1986. Ensuite, elle est venue tourner à Nantes et à Rezé À Cause d’elle de Jean-Loup Hubert. Le film est sorti en 1992. L’année de la révélation. Elle est dans L’Accompagnatrice de Claude Miller. Elle est au côté de Cyril Collard dans Les Nuits fauves. Un rôle pour lequel elle obtiendra le César du meilleur espoir féminin. Depuis l’espoir s’est confirmé et on a vu Romane Bohringer dans de nombreux films. Le Colonel Chabert d’Yves Angelo, Mina Tannenbaum et Portraits chinois de Martine Dugowson, Le Ciel est à nous de Graham Guit Le Femme de chambre du Titanic de Bigas Luna, Le Petit Poucet de Olivier Dahan… Et, à l’été 2003, Nos enfants chéris, une comédie de Benoit Cohen, avec Mathieu Demy et Laurence Cote. Mais sa carrière au cinéma ne doit pas faire oublier d’autres scénarios : Les sept jours de Simon qu’elle a mis en scène en 2001. Et puis le théâtre, présent dès ses débuts d’actrice. En 1990, elle jouait La Tempête de Shakespeare avec Ken Higelin aux Bouffes du Nord, dans une mise en scène de… Peter Brook. En 1994, elle jouait Le Misanthrope au côté de Jean-François Balmer dans une mise en scène de Jacques Weber. Après il y a eu Hans-Peter Cloos : Romeo et Juliette de Shakespeare et Lulu de Frank Wedekind… Et l’on pourrait ainsi poursuivre jusqu’en 2000 et bien après. 2000 justement c’est la première rencontre professionnelle entre Romane Bohringer et Irina Brook. C’était La Ménagerie de verre de Tennessee Williams. Nice, une première tournée, une reprise au Théâtre de l’Atelier. Le début d’une aventure complice. CRITE EN Initiales B… pour Brecht, Brook et Bohringer Irina Brook Bien sûr, elle a un nom. C’est Brook, irrémédiablement lié au théâtre et à Peter, son père. Mais elle existe au théâtre en toute indépendance depuis longtemps. Et on l’a découverte à l’opéra avec un égal talent. C’était en 2002 au Festival d’Aix-en-Provence, un Eugène Onéguine salué comme une réussite. C’était au Théâtre des Champs-Elysées, La Cenerentola de Rossini. Avant cela Irina Brook, Molière de la révélation féminine et prix de la SACD nouvel espoir en 2000, a étudié l’art dramatique chez Stella Adler à New York. Puis elle a retrouvé Paris, où elle est née, pour jouer dans La Cerisaie et dans Dom Juan aux Bouffes du Nord. C’était avant Danser à Lughnasa de Brian Friel, La Flûte enchantée et Résonances. C’était aussi avant sa première mise en scène à Londres en 1996 : Beast on the Moon de Richard Kalinoski. Adaptée en France en 1998, la pièce simplement traduite Une Bête sur la lune obtiendra de nombreux Molière en 2001. Un chef-d’œuvre ! ESPACE 44 De Bertolt Brecht Mise en scène Irina Brook Collaboration artistique Nicole Aubry Costumes Noëlle Ginefri Lumière Arnaud Jung Musiques Sadie Jemmett Avec (distribution en cours) Romane Bohringer Valérie Crouzet Augustin Ruhabura Ysmahane Yaqini Alain Khouani Ivan Franek Renato Giulani Christian Julien Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne, ETE, Maison de la Culture de Loire-Atlantique, Nantes, Théâtre National de Chaillot, Paris Du mercredi 26 novembre au mardi 9 décembre 2003 Relâche dimanche 30 novembre et samedi 6 décembre Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h et le dimanche à 15h Le texte de la pièce est édité aux éditions de l’Arche TARIFS : 22 / 19 / 9 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE 7 lettre de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 Camilla Saraceni Charbons Ardents Une vibration charnelle et un jeu de séduction C AMILLA SARACENI A LE GOÛT DU PARTAGE, l’éclat du rire, la générosité de l’accueil, l’amitié débordante, l’exigence et la naïveté du créateur. Elle est Argentine, a travaillé pour la mode, le théâtre, la danse. J’ai vu son précédent spectacle Pas à deux créé en mai 2000 au Théâtre de la Bastille, repris au Théâtre de Chaillot et invité à Wuppertal chez Pina Bausch. Magnifique ! Une partie du public est installée sur la scène, transformée en un cabaret rouge et noir qui respire aux accents du tango. Musique, danse mais aussi des textes, une atmosphère suspendue aux pas des danseurs, une vibration charnelle qui se contracte et se dilate comme un bandonéon. On est fasciné par le jeu de séduction à la limite du déséquilibre, on voyage dans les plaintes et l’espoir de la musique, on navigue dans la nostalgie et l’imaginaire des chants, on rit aussi. On sent la vie qui se conjugue en partage, partage des couples mais aussi partage avec le public. Charbons Ardents est une création qui interroge notre monde sur sa brutalité, sur le désir, sur le rapport à l’autre. C’est du tango bien sûr avec musiques, danses, chants, mais aussi des textes de Philippe Léotard et de la vidéo en direct. ■ PHILIPPE STURBELLE eSPACe 44 Conception & mise en scène Camilla Saraceni Création des costumes, scénographie & collaboration artistique Consuelo Zoelly Composition & arrangements Gerardo Jerez Le Cam Textes Philippe Léotard Avec Sylvie Cavé Mariano Chicho Frùmboli Lucia Mazer Gilles Nicolas Jorge Rodriguez Sandra Rumolino (chant) Musiciens Cuarteto Darsena Sur Paul Lazar, violon Juanjo Mosalini, bandonéon Gerardo Jerez Le Cam, piano Éric Chalan, contrebasse Jacob Maciuca, violon Vidéo Lovisa Kiwan Thuresson Lumières Éric Wurtz en collaboration avec l’ADDM 44 Mardi 4 novembre 2003 à 20h et mercredi 5 novembre à 20h30 TARIFS : 22 / 19 / 9 C’est du tango, celui qui fascine, qui étourdit, celui qui vrille les corps d’une force tellurique sensuelle, celui qui vit et se nourrit de nouvelles influences Le tango, un espace théâtral… Le tango est accessible à tous, sans limite d’âge, de nationalité, de métier ou de souplesse. Il nous dévoile le rapport à l’autre comme un art. Le tango est un acte de rébellion. Un pas de deux impudent, provocateur et spectaculaire. Un duel dont le code d’honneur est la figure. Un duel où l’équilibre se trouve à deux. La musique dessine l’espace de cette rencontre. Le duel amoureux commence. Chaque pas dessine le sol comme un trait de crayon sur une feuille blanche, à chaque instant tout peut arriver. Cette précision et cette ouverture nous donnent le vertige. « …Il y a une terreur dans cette danse, une peur de chuter à chaque instant, de ne pas tenir l’engagement de ce jeu de quelques minutes. Une peur de décevoir la confiance de l’autre qui se balance sans retenue, répondant à ma peau comme si c’était la sienne, sans autre réflexion que d’être là. Ne pas penser, danser… ». Le tango nous révèle aussi à quel point l’autre est effrayant et que derrière cette terreur, qui n’est que pudeur, se cache notre capacité d’amour. La volupté marque le pas. Le désir s’exprime par gifle et caresse, dans le tempérament de cette danse d’origine populaire. 8 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE Voici une image du spectacle. Elle représente pour moi l’ambiance de Charbons Ardents. Pour moi, elle est associée à ce texte de Philippe Léotard qui est une manière d’exergue… « Cinquante-deux ans après ma naissance, je me frotte encore les yeux d’étonnement. Il n’y a que le bonheur qui m’ait aidé à vivre. Je viens seulement de comprendre qu’il pouvait se confondre avec l’amour. Je m’y suis donc voué. J’ai voulu saluer chaque jour d’une phrase, une ligne, comme le joint d’une nuit à l’autre. Et ce n’est jamais moi le plus seul, quand je suis seul. Si je me suis trompé en disant : je t’aime, je préfère avoir dit : je t’aime. On ne me fera pas envier celui qui a eu raison sans aimer. » Clinique de la raison close DE PHILIPPE LÉOTARD Édition les Belles Lettres TANGO, VERDURAS Y OTRAS YERBAS AVEC L’ADDM 44 Tango, verduras y otras yerbas nous propose une nouvelle facette du tango, plus simple, plus humaine. Le spectacle mis en scène par Camilla Saraceni débute à Sunderland en Argentine, pour s’achever au petit matin à Paris au «Trottoir de Buenos-Aires». Un cours de tango, un concert, les règles du bal énoncées par Jorge Rodrigues, accompagné de danseurs et musiciens, puis c’est au tour du DJ de mener le bal tango... «Il suffit de rentrer dans la danse, sans nostalgie, et de se laisser chalouper.» Saint-Colomban le vendredi 17 octobre Basse-Goulaine le dimanche 19 octobre Renseignements et réservations : 02 51 84 38 88 N° 13 / septembre - octobre 2003 ESPACE 44 De Molière Molière / Jacques Lassalle par la Comédie-Française Mise en scène Jacques Lassalle Par la Comédie-Française Dom Juan Avec (distribution sous réserve) Simon Eyne Andrzej Seweryn Éric Ruf Bruno Raffaelli Christian Cloarec Jérôme Huguet Emmanuelle Wion Christian Colin Elsa Lepoivre Odile Gosset-Grange Roxana Carrara Enrico Horn Décor & costumes Rudy Sabounghi Lumières Franck Thévenon Réalisation sonore Jean Lacornerie Maquillage Véronique Nguyen Maître d’armes François Rostain Assistante à la mise en scène Annette Barthélemy Assistante pour le décor Cathy Lebrun ou le festin de pierre D EPUIS QU ’ IL EST NÉ EN 1625 sous la plume de Tirso de Molina, identifié comme El Burlador de Sevilla (en français dans le texte, Le Trompeur de Séville), cet homme-là séduit, vit, meurt et ressuscite à chaque siècle. C’est Dom Juan, l’éternel séducteur. Cette fois c’est sous les traits anguleux d’Andrzej Seweryn qu’il revient en compagnie de la Comédie-Française. Mise en scène de Jacques Lassalle, Dom Juan ou le festin de pierre de Molière est un chef-d’œuvre où la sauvagerie et l’amour mènent la danse. Un coup de foudre ! ■ L’éternel séducteur et la Comédie-Française Du vendredi 17 au mardi 21 octobre 2003 Relâche dimanche 19 octobre Représentations à 20h30 sauf le mardi à 20h TARIFS : 22 / 19 / 9 Teresa Ludovico ESPACE 44 Bella e Bestia Texte Teresa Ludovici Traduction française Diane Guerrier Par le Teatro Kismet Opera Dramaturgie & mise en scène Teresa Ludovico d’après le conte La Belle et la Bête Le cœur d’artichaut et le pétale de rose V OICI ENCORE UNE HISTOIRE ÉTERNELLE. Elle dit, sur l’air d’Il était une fois, un monstre féroce au cœur d’artichaut, une belle tendre et jolie comme un pétale de rose, deux sœurs qui sont de véritables pestes... Et le triomphe de l’amour. C’est la fable de La Belle et la bête qui a traversé les siècles. Avec la troupe italienne du Teatro Kismet, le conte universel trouve de nouveaux habits flamboyants. Poésie, humour, invention, épouvante, tendresse... L’histoire est de celles qui séduisent tous les enfants du monde. Les plus petits qui se réfugient dans les bras des plus grands quand le monstre rugit. Les adultes qui ne sont que de grands enfants et savent qu’un baiser peut changer une vie. ■(spectacle en français) Bruitage & trompette Giuliano di Cesare Voix de la Bête et du chœur Teresa Ludovico Lumière Vincent Longuemare Scénographie Luca Ruzza Costumes Ruth Keller et Cristina Bari Chorégraphie Bianca Papafava Art graphique Cristina Bari Avec Nunzia Antonino Monica Contini Simone Desiato Filippo Ferrante Augusto Masiello/Mahmoud Said Lucia Zotti Du mardi 16 au samedi 20 décembre 2003 Représentations à 19h les mardi, jeudi et samedi et à 20h les mercredi et vendredi TARIFS : 13 / 10 / 7 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE 9 lettre de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 Franck Ribault / Claude Aufaure Ce Père que j’aimais malgré tout Comme une variation pour parler d’un père, d’une pièce et d’un projet D’après l’œuvre de Franck Ribault Adaptation & mise en scène Claude Aufaure Musique Sébastien Mesnil Décor François Corbal Lumières Franck Jeanneau Son Jean-Christophe Guillemet Avec Gérard Potier Coproduction La Maison de la Culture de Loire-Atlantique, Le Bazar Mythique, Le Manège/Scène nationale de La Roche-sur-Yon, Avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, le Conseil Général de Vendée et la Ville de La Roche-sur-Yon • Vendredi 17 octobre 2003 à 20h30 LES SORINIÈRES • Vendredi 28 novembre 2003 à 20h30 DERVAL • Samedi 29 novembre 2003 à 20h30 MACHECOUL • Vendredi 5 décembre 2003 à 20h45 CHÂTEAUBRIANT • Samedi 10 janvier 2004 à 20h30 LA GRIGONNAIS • Mercredi 14 janvier 2004 à 20h30 GUÉRANDE • Vendredi 16 janvier 2004 à 20h30 VALLET • Samedi 17 janvier 2004 à 20h30 SAINT-MARS-LA-JAILLE • Vendredi 23 avril 2004 à 20h30 LA-CHAPELLE-DES-MARAIS & aussi • Vendredi 10 octobre 2003 Capellia LA CHAPELLE-SUR-ERDRE • Du mardi 30 mars au jeudi 1er avril 2004 THÉÂTRE UNIVERSITAIRE DE NANTES Le roman de Franck Ribault est paru chez Albin Michel TARIFS : 13 / 10 / 7 lettre DE LA MAISON DE 10 LALaCULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE U ne se résume en quelques mots, comme un livre jamais ne se réduit à sa quatrième de couverture. Alors par où commencer, pourquoi pas, par la lettre P ? On aurait pu décliner ici le mot printemps, comme celui que Gérard Potier a passé à Paris au Théâtre de l’Atalante en remportant un vrai succès public et critique. On aurait pu parler de son parcours, de Beaux et courageux, de Quand je serais petit, du Désespoir des singes… On aurait pu enfin tourner simplement les pages, celles du livre de Franck Ribault. Un point c’est tout. Pièce. P. Premières. N SPECTACLE JAMAIS comme Père. Il est au cœur de l’histoire, meurtri et violent. Il est, comme on dit parfois, sous l’empire de la boisson. Ce pays de colère, de déraison, de coups portés. Revenu d’Indochine, comme de toutes ces guerres dont on ne revient pas, il s’acharne à détruire ceux qu’il aime. Pas besoin d’être fin psychologue pour dire comment la douleur se transmute en violence, en aigreur, en rancœur, en réprimandes. C’est une femme qu’on bat, c’est un enfant qui pleure. Mais c’est aussi papa, le paternel, ce père que Franck Ribault aimait malgré tout. Potier. Prénom Gérard. Né à Nesmy, en Vendée. Comédien, conteur. Inutile de chipoter sur le libellé. L’une et l’autre branches sont admirablement servies par l’artiste. Comédien, on n’en doute pas, la voix est flexible, juste, poreuse : l’imagination s’y agrippe en toute confiance ; le corps, lui, est précis, il a du métier à revendre, il n’est jamais à la remorque du mot ; par le mime, par la danse, le jeu physionomique convoqués, la prestation de Potier prend un air étonnamment théâtral. Ceci dit au sens noble du terme, car le savoir-faire se voue ici à la simplicité. (Jean Saint Hilaire. quotidien Le Soleil, Québec). Nom féminin qu’on retrouve notamment dans l’expression : recevoir la monnaie de sa pièce. Outre cette définition, se dit généralement dans les restaurants à propos d’un excellent morceau : la pièce du boucher. Le mot se prononce également au théâtre qu’il s’agisse ou non de morceaux choisis. Il est enfin employé quand, à la chaîne, celle de l’abattoir ou de l’usine, on travaille aux pièces Ici, il faudrait parler du travail de transformation opéré par le narrateur (passer du souvenir douloureux à l’écriture). De celui qui va du texte aux planches (on coupe, on élague, on rehausse, on respecte, on transpose). Il faudrait aussi parler de la pièce comme le spectateur la reçoit et comment son regard nourrit celui qui joue. Cette pièce-là est un morceau de roi, tendre, humble, généreux, saignant aussi. On pourrait continuer ici la métaphore bouchère pour évoquer les côtes premières. Il n’en sera rien. On parlera plutôt de Premières moissons. C’est une création de Gérard Potier qui a été jouée au festival d’Avignon avec le soutien de la Région des Pays de la Loire. Parti pris. Toute mise en scène est un parti pris. Celle de Claude Aufaure qui sait la beauté des choses et le respect des gens est remarquable : « Mon envie de porter ce livre au théâtre m’a conduit à l’adapter très légèrement, à souvent alléger la forme littéraire, à garder le sel et le cœur de la phrase, en la “dégraissant” quelque peu. J’emploie à dessein des termes de boucherie pour le clin d’œil. En un mot à dire moins pour suggérer plus. À trouver l’exemplarité de ce parcours d’enfance et d’adolescence. À le faire nôtre ». Partage. Ce n’est pas vraiment du partage des tâches dont il est ici question. Cette notion est au cœur de l’aventure. Écrire pour partager la douleur. Partager avec toute une équipe la passion du théâtre pour mettre en œuvre le processus de la création, provoquer les rencontres, comme l’a fait ici Philippe Coutant. Partager enfin, une émotion, un Un certain Franck Ribault Désormais, son nom est irrémédiablement associé à son travail et à son activité littéraire : Franck Ribault, l‘écrivain-boucher. Mais, avant de ressembler à une success story, la trajectoire est douloureuse. C’est une vie qui commence en 1957, sous les injures d’un père alcoolique, un tyran revenu brisé de la guerre d’Indochine, un papa qui donne des coups en place de l’amour. Ensuite, il y a l’enfant qui a le goût de l’école, le bon élève coupé dans son élan. Pas de livres à la maison. L’apprenti qui apprend à découper la viande, puis l’ouvrier qui pare et désosse. Et cet homme discret, fragile, qui lit en cachette Pagnol, Giono, Maupassant, Simenon… Jusqu’au jour où l’écriture vient comme une délivrance. C’était avant une rencontre avec Jean Rouaud, la participation au jury du prix littéraire France Télévision 1999, un coup de téléphone de l’éditeur Albin Michel. C’était avant Ce Père que j’aimais malgré tout et la publication d’un premier roman essentiel. C’était avant l’émission Bouillon de Culture avec Bernard Pivot. Depuis Franck Ribault a obtenu le prix Hugues Rebell, il a publié son deuxième roman Je vais craquer, mais quand ? où, après l’enfance douloureuse, il raconte les souffrances vécues au travail. La vie a changé désormais. Dans son milieu professionnel, on se moque moins de ce frêle écrivain-boucher. Mais lui n’a pas changé, il est juste apaisé. Présenté au Théâtre de l’Atalante à Paris Ce Père que j’aimais malgré tout par Gérard Potier d’après le récit de Franck Ribault a rencontré un vrai succès public et critique. soir. Un instant fugace et éternel. Dans les livres doctes, pour parler de cet instant-là, on écrit le mot catharsis. C’est une fusion, un échange… Un partage et un don. Panneaux. Parce que l’idée de fragmentation était au cœur de la représentation, François Corbal et l’équipe décor ont composé un espace clos. Ce sont des panneaux séparés par des meurtrières, des panneaux de guingois sur un sol rouge sang. Avec la lumière de Franck Jeanneau qui, elle aussi, parcellise les corps et les gestes, ce décor inventif traduit la fracture, rythme la parole. Loin de tomber dans le panneau, on est ici au cœur de la cible. ■ N° 13 / septembre - octobre 2003 Jean-Frédéric Messier / Benoît Vermeulen Au Moment de sa disparition Pourquoi j’ai programmé ce road movie, fraternel et émouvant C ’ ÉTAIT EN NOVEMBRE 2002. Aujourd’hui encore je me souviens de la tempête de neige au sortir de l’avion et des jours qui ont suivi. J’atterrissais à Montréal à l’invitation du festival Les coups de théâtre, un rendez-vous pluridisciplinaire autour de la programmation jeune public. Rapidement chacun a pris ses marques. Ce devait être la deuxième journée, à l’usine C, un ancien hangar réhabilité. Une salle de théâtre assez petite, mais techniquement très bien équipée. Dans ce genre de manifestation, on voit pas mal de choses. Peut-être est-ce le regard qui s’habitue, peut-être est-ce le fait de se retrouver entre programmateurs. Toujours est-il qu’au bout d’un certain temps tout se ressemble un peu. Là, non. J’étais devant quelque chose de différent. D’abord il y avait cette fusion réussie entre la vidéo, le théâtre et la musique. Un jeu d’aller-retour, des complémentarités, des inter-actions… Une vraie invention au service d’une émotion. L’histoire ? c’est celle de deux frères, le grand et le petit. Il y a l’aîné un peu « fou », un peu marginal. Ayant du mal à s’intégrer, l’adolescent part à l’aventure avec le camping-car de la famille et une petite caméra vidéo. C’est ce voyage qui est en jeu, raconté par le petit frère, partagé entre admiration et questionnement. K7 vidéo, cartes postales… Ici tous les genres se mêlent dans une manière de « road movie » filial où tout le monde est touché : les grands et les petits, les adultes et les adolescents. Je n’aime pas trop sectoriser le théâtre. Bien sûr, il y a des créations qui s’adressent au très jeune public et des textes qui, a contrario, demeurent assez difficiles d’accès pour des spectateurs non aguerris. Là, on se retrouve devant des thèmes qui traversent les âges et les générations : la quête d’identité, la question de la différence, l’amour fraternel. Et puis, au risque de me répéter, il y a une véritable invention. Aujourd’hui encore je me souviens d’une scène où l’on voit le grand frère « trifouiller » le moteur du camping-car qui lui n’existe que sur l’écran vidéo… Des trouvailles comme ça, il y en a plein. Alors, forcément, on s’en souvient… Comme on se souvient pour la première fois d’une tempête de neige. ■ MARION ÉCHEVIN, responsable jeune public Philippe Mathé Le Roman d’un lecteur DÉCENTRALISATION Mise en scène Jean-Luc Placé De & avec Jean-Marc Bihour V Production Compagnie Patrick Cosnet Avec l’aide de Onyx et l’Agence culturelle de Saint-Herblain • Mardi 9 décembre 2003 à 20h30 VARADES • Vendredi 30 janvier 2004 à 20h30 MISSILLAC • Samedi 31 janvier 2004 à 20h30 LEGÉ TARIFS : 13 / 10 / 7 O PÉRA ET ACCORDÉON, Jean-Marc Bihour / Jean-Luc Placé Chochotte burlesque et poésie, le cocktail musical concocté par Jean-Marc est un plein de saveur et de fraîcheur. Dans ce cabaret musical, Jean-Marc Bihour, le grand blond de la troupe des Deschamps/Deschiens chante Fernandel, Donizetti, Gianni Esposito et bien d’autres avec un égal bonheur. Accompagné à l’accordéon par Patrick Lebreton qui lui donne aussi la réplique, il donne à entendre une petite musique personnelle facétieuse. Il poursuit cette saison son itinéraire en Loire-Atlantique en faisant halte à Varades, Legé et Missillac. ■ Tour de chant et piano à bretelles Mise en scène Benoît Vermeulen Assisté de Sonia Bélanger et Nicolas Rollin Décor, costumes & maquettes Raymond Marius Boucher Musique originale Sylvain Scott Lumières Mathieu Marcil Vidéos Benoît Prégent et Jean-Philippe Rossi Maquillage Angelo Barsetti Avec Michel Bérubé François Létourneau Valérie Cantin • Mercredi 19 novembre 2003 à 20h30 LEGÉ • Samedi 22 novembre 2003 à 20h30 SAINT-MARS-LA-JAILLE • Mercredi 3 décembre 2003 à 20h30 NORT-SUR-ERDRE • Samedi 13 décembre 2003 à 20h30 MISSILLAC Un spectacle présenté dans le cadre de l’opération « Collèges au théâtre » TARIFS : 13 / 10 / 7 ou les auteurs de mes jours / Chapitre1 : C’est tout son père Du théâtre pour étancher la soif de lire Accordéon Patrick Lebreton Décor Sandrine Pelloquet et Patrick Rocard Lumières Patrick Pelloquet Arrangements musicaux Jacques Montembault Régie Yannick Brousse De Jean-Frédéric Messier OILÀ BIEN UNE SINGULIÈRE ENTREPRISE ! Faire du théâtre pour faire aimer les livres. C’est le pari réussi du Bibliothéâtre qui, depuis 1985 dans la région, sous la direction artistique de Philippe Mathé, croise les genres. Comme autant de chapitres en devenir, Le Roman d’un lecteur est une création qui s’écrit sur la scène à chaque saison. D’abord, il y a eu une manière de prologue. C’était en 1999, la création de L’Ivre de lectures d’après le roman Chut ! de Jean-Marie Gourio. C’était l’histoire d’un non lecteur qui, pour séduire une jolie bibliothécaire, se met à faire semblant de savoir lire et d’aimer les livres. Voici maintenant le chapitre 1, C’est tout son père. Cette fois c’est l’histoire de Robinson Toussaint, un enfant sauvage abandonné dans une bibliothèque qui pour raconter sa vie, celle de ses parents, va avoir recours à tous les livres qu’il a sous la main : Rouaud, Perec, Éric Holder, Christian Bobin, Paul Auster... et bien d’autres encore, contemporains ou classiques… Le résultat, des pages qui vivent leur vie sur la scène, des monologues pour un comédien et un musicien, où il n’est pas besoin de lire entre les lignes pour être ému... en attendant le chapitre 2. Ce sera C’est tout sa mère... À suivre ! ■ Conception, adaptation & montage des textes Philippe Mathé Auteurs Philippe Claudel, Franz Kafka, Georges Perec, Christophe Malavoy, Marc Le Bot, Jean-Loup Trassard, Benoît Damon, Jean-Louis Fournier, Éric Holder, Bayon, Paul Auster, Jean Rouaud, Philippe Vilain, Christian Bobin, Pascal Commère, Frédéric Roux, Claude Ponty, Jean-Louis Crimon, François A-Rolland, Véronique Olmi, Michel Onfray, Alain Rémond… et Hugo, La Fontaine… Complicité mise en scène Jacques Gouin Régie lumière Célio Ménard Musiques originales Jacques Livenais Décor Cyrille Poulain Graphisme Lucie Lom et Marc-Antoine Mathieu Avec Philippe Mathé Jacques Livenais Production Bibliothéâtre Coproduction Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Barthélémy-d’Anjou, Association du Festival d’Anjou Aide à la création DRAC des Pays de Loire, Conseil Régional des Pays de la Loire, Conseil Général du Maine-et-Loire, avec le soutien des Pays des Mauges et du Haut-Anjou Segréen, de l’Espace Capellia de la Chapelle-sur-Erdre et de la Communauté de communes de Châteaubriant • Samedi 6 décembre 2003 à 20h30 SAINT-LYPHARD • Vendredi 9 janvier 2004 à 20h30 GÉTIGNÉ • Samedi 24 janvier 2004 à 20h30 LIGNÉ TARIFS : 13 / 10 / 7 La lettre DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE 11 lettre de la mcla N° 13 / septembre - octobre 2003 Temps forts à suivre… Louis Calaferte / Gildas Bourdet Le Roi Victor C R É A T I O N ESPACE 44 Un auteur contemporain solitaire et rebelle : Louis Calaferte. Un texte qui balade les mots entre humour et cruauté, dérision et satire cinglante. Un metteur en scène de renom : Gildas Bourdet, l’un des fondateurs du Théâtre de la Salamandre à qui l’on doit notamment Le Saperleau, directeur du théâtre de l’Ouest Parisien, metteur en scène de L’Atelier de Grumberg couronné par les Molière. Des acteurs qui savent ce que rire veut dire : Didier Bénureau et Catherine Arditi. Royal ! ■ Du mercredi 7 au vendredi 23 janvier 2004 Anton Tchekhov / Laurent Orry La Mouette C R É A T I O N THÉÂTRE UNIVERSITAIRE DE NANTES Texte majeur du théâtre d’aujourd’hui, La Mouette marque aussi, pour certains, sa fin, son accomplissement ultime. Propos sur la création artistique, le manque d’amour, le bonheur qui n’est jamais là où on l’attend, la pièce de Tchekhov est ici proposée dans une nouvelle traduction par la troupe Ipso Facto et le jeune metteur en scène nantais Laurent Orry. Une aventure théâtrale épurée. ■ Du mardi 13 au samedi 17 janvier 2004 Esther Aumatell, Yvann Alexandre, Olivier Bodin, Hervé Maigret 4X3 ESPACE 44 Mardi 27, mercredi 28 et vendredi 30 janvier 2004 (4 chorégraphes, 3 soirées) Parce que la danse en région témoigne d’une vitalité et d’une inventivité sans cesse renouvelée, une scène partagée, quatre chorégraphes et trois soirées. C’est, en un temps donné, tout l’art d’Esther Aumatell, d’Yvann Alexandre, d’Olivier Bodin et d’Hervé Maigret avec la compagnie ngc25... qui est ici en jeu. Un panorama qui joue la carte de la découverte avec des atouts Intégrale de l’œuvre pour piano seul de Robert Schumann ESPACE 44 ET AUTRES LIEUX (Sur une idée du CRÉA) Du jeudi 18 au mercredi 24 mars 2004 Nicolas Angelich, Jean-Efflam Bavouzet, Philippe Bianconi, Claire Désert, François-Frédric Guy, Marie-Josèphe Jude, Emmanuel Strosser. La fine fleur du piano est au rendez-vous de la nouvelle aventure musicale proposée par le CRÉA. Après Chopin et l’intégrale Beethoven, voici Papillons, Humoresque, Scènes d’enfants et toute l’invention romantique de Robert Schumann. ■ MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE – ESPACE 44 68 et 84 rue du Général Buat – BP 30111 – 44001 Nantes Cedex 1 Standard 02 28 24 28 24 – Fax 02 28 24 28 35 www.mcla.asso.fr RÉSERVATIONS / BILLETTERIE 10 passage Pommeraye – 44000 Nantes Tél. 02 51 88 25 25 Du lundi au vendredi de 11h à 18h30 Le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30 RESTAURANT L’AVANT-SCÈNE Tél. 02 40 37 09 54 La Maison de la Culture de Loire-Atlantique est subventionnée par le Conseil Général de Loire-Atlantique, avec le concours du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire et la participation de la Ville de Nantes et du Conseil Régional des Pays de la Loire. Lettre de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique Directeur de publication : Philippe Coutant Rédacteur en chef : Valérie Contet Conception graphique : Le Kwalé Fabrication : Coiffard Éditions Documentation : Maryvonne Cornet Crédits photographiques : Ballets Trokadero, Agence Enguerand/Marc Enguerand, compagnie Garin Troussebœuf, Guy Delahaye, Mario del Curto, Guiseppe Digiglio, Luc Bonaldi, CRÉA, Eric Legrand, Simon Ménard, Anne Bourny, Vincent Pontet/ Enguerand, Pascal Victor, Agence Gamma ISSN : N°1243-9487