^^HisToiRfv;: APOLÉO BpCT;^ I>'PN accompagnée '^IA^m/»"*^'*^?-» TABLEAU M\E\ÏO\iyi I Dts prinripAur rornrmrne bt sa oit; M" L DE SAUVIT-OUEN jtjJDrufirmt (Êbitioii. A -J. DÉNAIN v , LtBR AIRE-ÉDITEUR NANCY VIDART ET JULIEN. 1833 -/// te HISTOIRE DE NAPOLÉON f 5^ ©uoroflrs î>u mèmt autrur. .V 1 TABLEAUX MNÉMONIQUES DE fort vol. in- 12 et cinq I HISTOIRE DE FRANCE. V OEUVRES CHOISIES DE STANISLAS, sur la vie de ce Prince. DÉLIA , nouvelle précédées d'une vol. in- 8. 1 russe, t vol. in-42. ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. La Société pour £ tableau. l'instruction élémentaire a 6« édition. décerné un prix à cet s ouvrage. ri SOUS PRESSE 2e TABLEAUX TERRE, t (êbition. MNÉMONIQUES vol. m-8 » : DE L HISTOIRE D'ANGLE- et eiuq tableaux. TOUL. —Imprimerie de v c Bastiek. r Digitized by Google HISTOIRE NAPOLEON DU M TABLEAU MNÉMONIQUE «ce prinrtpaur rotnrmtit* 00 oit; lie PA* ACTEUR DU MIITOIRla Dt FftAHCe , n'«>'-.> rn M F , Bt STIMULAS , »TC. Ce n'ot vraiment qu'ayee de* tableaux qn'on peut »; ils faire des éveillent les idées et les provoquent. Napoléo*. [Mémorial de Sainte-Hélène.] Wam&m €bitton. » 3 PARIS A.-J. DÉNAIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE VIVIEN HE, N. t6. VIDART ET JULIEN. 1833 \- .. .7 Digitized by Google AVANT-PROPOS. — — i^>*^« — OBSERVATIONS SUR LA MÉTHODE MNÉMONIQUE APPLIQUÉE A l'histoire DE NAPOLÉON. S'il est souvent nécessaire d'aider à moire, ce secours en quelque sorte , lui la mé- devient indispensable, lorsqu'il s'agit de fixer a la une multitude d'importans souvenirs. Et quelle époque fut jamais plus féconde en grands évènemens que celle que nous allons parcoufois Un puissant intérêt s'y rattache et nous contempler avec orgueil cette gloire contemporaine dont l'éclat semble rejaillir sur nous. rir? , fait Acteurs ou témoins de ce grand drame, dont l'Europe entière fut le théâtre, nous cherchons chaque jour, avec un empressement nouveau, à nous en retracer un les différentes besoin de l'époque , que scènes, et c'est cette connaissance intime et générale du siècle des prodiges. Le ta- bleau que j'offre aujourd'hui la rendra prompte AVANT-PROPOS. aux hommes de tous et facile en présentant à les âges les moyens de , les fixer les rangs, de tous la fois et dans avec tous mémoire , la cette foule de glorieux souvenirs. Parler aux yeux, produire sur impression durable, tel est le l'esprit une but des tableaux mnémoniques; mais pour l'atteindre, ce but, fallait créer un nouveau langage, il fallait il revêtir les idées d'une rendît apparentes et c'est là ce sition que forme nouvelle qui L'expression compo- entrepris dans la j'ai objets , la peinture et plus souvent, par des les caractérisent. y ou de ces emblèmes si l'on veut, la signification est d'autant plus facile à sai- que tous ont un caractère analogue à dée qu'ils doivent peindre , et rappellent premier aspect, le , l'i- au souvenir qu'ils sont destinés à retracer. Nous en citerons ples les Ton peut s'exprimer ainsi de ces tableaux, tantôt par immédiate des emblèmes qui sir, si , ici quelques exem- : Un char de triomphe désigne la victoire. Ce char renversé , une défaite ; deux mains réunies désignent un effet, l'idée Il traité de paix , et donnent, en d'une parfaite union. n'y a point de synonymes dans cette langue Digitized by Google AVANT-PROPOS. 3 symbolique: quelques objets, cependant, ont une forme, plusieurs significations ; mais alors , une position différent différente , leur donnent un sens déjà nous l'avons observé à l'égard : des chars; la couronne, de son expression : même droite, elle est varie dans , l'emblème de royauté, de l'élection d'un roi; renversée, la c'est un abdication ; renversée et brisée , elle indique prince détrôné. Ses formes, ses positions différentes présentent aux yeux l'idée de ses Nous ne multiplierons pas davantage ces observations que l'on pourra faire différentes acceptions. en examinant le tableau *. Chaque emblème ou symbole , représente un soi-même , de l'année où il où il se passe. La réunion mêmes emblèmes, forme un ensemble événement avec du arrive, et de ces qui est calculé chaque époque est propre ; l'indication lieu , sous caractère distinctif qui lui en jetant ainsi , premier médaillon talie, de manière à imprimer à le le , les qui contient général Bonaparte, yeux sur la guerre un le d'I- seul re- pour juger que cette époque est une époque de gloire. Une multitude de chars, accompagnés de drapeaux et de lauriers carac- gard suffit , * i Voyez le Tableau mnémonique. Digitized by Google AYANT-PROPOS. 4 térisent au premier aspect les innombrables et merveilleux succès de cette admirable campagne. Le premier médaillon du consulat produit une impression entièrement opposée de toutes parts se présentent des emblèmes de paix on : ; voit renaître ou institutions cette ; se former de grandes, époque , d'utiles en un mot , porte une empreinte de calme, de bonheur, dont on frappé au premier regard est bénir le , et qui fait chef de l'Etat, qu'on admirait à la seule vue des médaillons précédens. Cette première impression produite par des objets sensibles passe rapidement des yeux à l'esprit, recueille la où la mémoire. Je n'étendrai pas plus loin ces remarques sur l'effet général que doit produire chaque médaillon en particulier, quelle naître a été il suffira en cela de mon j'aime à croire qu'un plus long faire con- intention; examen du ta- que je me suis écartée le moins possible du plan que je m'étais tracé. bleau, prouvera On a vu que chaque emblème isolé , repré- que réunis dans un médaillon, ces mêmes emblèmes donnaient une couleur ou physionomie particulière à chaque époque. sentait un fait; c Digitize<?by Google AV A3ÏT -PROPOS On 5 . observera maintenant que chronologique des médaillons dans empêche tent De des rapprochemens un grand sans jamais les détails perdre de vue l'ensemble. , tableau le ne se confondent entre eux , et qu'ils permet de suivre tous raisons classement le là compa- des , qui ajou- faciles intérêt à l'histoire, et peuvent quelquefois donner d'utiles leçons aux Aucun mes. le dire t « , Ce autre moyen, je n'atteindrait en cela le n'est même but. vraiment qu'avec des tableaux que ton peut faire des rapprochemens; Us « les hom- pouvoir crois éveillent idées et les provoquent. Wap. Mémorial de Sainte-Hélène. Tracés sur les tableaux que je viens comme faits, , rappeler ; homme, indi- comme les autres fixent que les cartes apprendre et à se distances. Ainsi ces tableaux peuvent servir à et sous ce dernier rapport nous retracera ils les cartes des lieux. Les uns fixent la position mesure des temps mesure des d'indiquer, sont à l'histoire ce sont à la géographie: position des la indiquent la plan que mnémoniques les cartes quent la le et le grand , celui qui siècle et le grand aura pour nous plus d'intérêt que tout autre : que de souvenirs, en cflet , de 6 AVANT-PROPOS. glorieux souvenirs, s'éveilleront à sa vue Ce brave, pour qui le combats, viendra encore, en contempler de ses jeunes ses fier ses exploits, croira faire sous leurs il anciennes campagnes, et pas dans de l'image; entouré aujourd'hui ici fils, ! repos a succédé aux dirigera yeux leurs de l'honneur , en joignant le sentier l'exemple au précepte. Quelques noms célèbres accompagnent sur tableau le le nom lande de lauriers les de Napoléon; une guirunit, afin d'indiquer cette grande association de gloire. ment rembarras que j'ai pelant On concevra aisé- dû éprouver en rap- quelques-uns des généraux qui ont ici illustré la France et immortalisé pour être juste , il eût fallu ou presque tous , les ses nommer armes: tous et plusieurs tableaux n'au- raient pas suffi à cette brillante nomenclature. En me bornant à désigner quelques braves parmi les braves, je n'ai donc pas prétendu faire un choix exclusif, mais rendre au contraire, un hommage général aux armées françaises et aux chefs les Un l'objet V intrépides et fidèles qui, ont conduits à si souvent, la victoire. texte explicatif accompagne de ce texte est de le lier les faits tableau ; entr'eux Digitized by Google AVANT-PROPOS. T de leur donner quelques développemens nécessaires et propres à les fixer dans la mémoire. En texte aux que sorte, figures, la même , mémoire réunion du la en quel- reçoit , frappé d'un récit. J'indiquerai plus moyen très simple que j'ai employé pour loin le établir On de plus en plus par une double impression puisqu'au instant , les yeux sont frappés d'un objet l'esprit est et les effet un rapport exact et emblèmes auxquels facile entre retrouvera souvent dans celte histoire, propres expressions de Napoléon les pour moi , c'était moyen de peindre dignement le seul homme cet le texte sert d'explication. il extraordinaire , dont j'ai essayé de retracer les actions. • Ma mémoire composera toute de faits, se c a dit Napoléon, « raient les détruire. faits de simples paroles ne et » En les sait- réunissant, ces innombrables et merveilleux, en formant ce faisceau de gloire, la première condition devait être l'exactitude puleusement , , plus nombreuses cherches et , et je m'y je dois le dire j'ai , non contente des des plus minutieuses re- eu recours à des guides que recommandent à leur caractère suis attachée scru: ; j'ai la éclairés fois leurs talens et tromé dans leurs conseils Digitized by Google AVANT- PROPOS. 8 de puissans secours coup , leur dois donc beau- je : et la reconnaissance qu'il pas permis d'exprimer hautement mon pas moins gravée dans ici cœur, où au sentiment d'une vénération nit fonde qu'elle est , ne m'est , n'en est elle s'u- aussi pro- généralement partagée. Si ce nouvel ouvrage facilite l'étude de cette belle période il de notre histoire peut ajouter un degré qui auraient que , j'aurai , si d'utilité par sa forme aux ouvrages épo- rapport à cette grande obtenu récompense que j'am- la en bitionne. J'ose croire, effet, qu'on lira avec nombreux volumes relatifs à contemporaine quand d'avance on plus de fruit les l'Histoire les , , en aura saisi l'ensemble, yeux un tableau , et lorsqu'on où viendront aura sous se classer , autour des principaux évènemens qui y sont indiqués, tous les faits accessoires qui s'y rapportent. Ce tableau , enfin , si j'ai mon atteint but, servira de guide désormais dans cette route aujourd'hui petits si fréquentée, et que nos neveux parcourront , sans doute, avec un égal intérêt car cette gloire d'un moment ne sera pas une gloire éphémère elle eut peu de durée dans la réalité, elle n'aura ; : point de terme dans le souvenir. COMPOSITION DU TABLEAU MNÉMONIQUE, MANIÈRE DE L'EXPLIQUER*. Nota. H est indispens~ble d'avoir le tableau sous les l'intelligence des différentes explications qu'on va yeux, pour lire. EXPLICATIONS. L'Histoire de Napoléon est divisée sur le ta- bleau en rc i trois époque. 2 e époque. grandes époques, savoir : — Bonaparte, général. — Bonaparte premier consul. — Napoléon, empereur. , 4 3 e époque. Ces trois époques forment sur le tableau , trois lignes ou rangées * Cette France et de médaillons emblématiques. méthode mnémonique et d'Angleterre, a subi ici , appliquée déjà aux Histoires de quelques modifications nécessaires que nous avons cru devoir indiquer. Ces explications, au seront indispensables pour cette nouvelle mnémonique. les personnes reste, qui ne connaîtraient pas AYANT-PROPOS. 10 Deux médaillons pour la première époque. Cinq pour la Trois pour la seconde. — — En troisième. tout, dix médaillons, A chaque époque, de Napoléon , avec se un trouve l'indication portrait de son âge. Au bas de ce médaillon, est placée Tannée où commence Voyez portrait ainsi l'époque, l'année le de où elle finit. premier médaillon contenant Bonaparte, général ; le expliquez : Première époque, Bonaparte* général. — De 1793 à 1799. — — Agé de a^ans, A chaque époque, une unit au nom etc. guirlande de lauriers de Napoléon les noms de plu- sieurs généraux célèbres. Les principaux évènemens de chaque époque sont indiqués dans les médaillons , par des em- blèmes ou symboles. Au-dessous de chaque emblème de l'événement qu'il représente ; , est la date une date sem- blable se trouve en tête de l'article qui, dans le texte, doit servir d'explication à la figure. Quelquefois sans date , , on emploie l'astérique * seul pour une époque non déterminée. Digitized by Google AVANT- PROPOS. fli Pour expliquer un médaillon on suit l'ordre des dates placées au-dessous de chaque symbole, et faisant renvoi au texte explicatif. , Au bas du tableau mnémonique se , trouvent la figure et la signification des principaux blèmes qui y sont employés; sorte l'alphabet que, il ou du la clé c'est langage symboli- yeux une suffira d'y avoir porté les fois, pour expliquer facilement tous lons \ Deux colonnes ou em- en quelque échelles, — les médail- sont placées de Elles sont divisées chaque côté du tableau. en trois parties principales , correspondantes aux trois époques. Chacune de ces divisions comprend autant de degrés qu'il y a de médaillons par époque, deux degrés pour c'est-à-dire, époque ; trois pour la la première seconde ; cinq pour la troisième. Dans la première échelle tient l'indication , chaque degré con- des années chaque médaillon, et à côté, comprises dans Cannée républi- caine qui y correspond. * Il est inutile d'observer ici qu'on tion au dessin : il est n'a pu donner aucune propor- des choses qu'il eût été impossible de rendre s'il eût fallu les proportionner. Digitized by Google AVANT-PROPOS. 12 L'objet de cette échelle est d'abord d'éta- l'ordre chronologique, et ensuite d'aider blir aux recherches qui, par ce moyen d'une manière prompte et , se feront facile. Veut-on savoir, par exemple, dans quel médaillon trouvent se évènemens les arrivés en 1798? Au lieu de parcourir tout le tableau, on jette les yeux sur cette première échelle : Tannée 1798 se trouve dans le second degré ; on cherche alors ces évènemens dans le second médaillon. née 1 La On sait en même temps que cette an- 798 correspond à Can seconde éclwlle , VI de divisée de la république. même que la première, contient une courte explication des emblèmes renfermés dans les médaillons ; elle sert à prendre en peu d'instans une idée générale de la composition du tableau ; elle facilite si également Ton veut les savoir recherches : par exemple promptement dans quel mé- daillon se trouve la bataille d'Arcole? vant P échelle dans le , on voit cet premier degré , on le En sui- événement indiqué cherche alors dans le premier médaillon. A chaque qué le degré des deux échelles est indi- numéro du médaillon auquel ce degré rapporte , le même numéro se se retrouve sur le médaillon. hw ( CORRESPONDANCE DU TEXTE AU TABLEAU. Le texte explicatif est divisé correspondant par une renfermés dans Outre article , la les date par articles, date aux emblèmes médaillons. placée en tête de chaque des mots en plus gros caractères , ser- du texte au tableau ; ces mots placés soit au commencement soit dans le courant d'un article, ont toujours un rapport direct avec une des figures du médail- vent encore de renvoi , , lon. Ils servent d'indication sur le tableau , et faire le pour porter les yeux rapprochement entre l'événement décrit et l'objet qui Exemple le représente. : 11 Mai 1796. PASSAGE DU PONT DE LODI. la Maître du Piémont Bonaparte haute Italie , Tandis que là, a traversé , s'avance dans etc. la cavalerie , à la rivière, et une demi-lieue de commence que, Bonaparte a la tête de SE PRÉCIPITE SUR LE PONT. l'atta- ses grenadiers, AVANT-PROPOS. 14 e Voyez maintenant le tableau, a médaillon. A la date 1 1 mai 1 796, vous trouvez en effet , du pont de Lodi passage le , avec les circon- stances indiquées par les mots, en gros caractères. On voit d'après cela nécessaire d'avoir les yeux, pendant afin de pouvoir mens , absolument qu'il est constamment le tableau faire ces continuels entre les objets du sous de cet Ouvrage, la lecture rapproche- tableau et le texte qui leur sert d'explication. On faits observera maintenant, que lorsque les sont trop multipliés qués dans l'espace chaque article du pour étroit texte être tous indi- d'un médaillon n'est alors l'explication de la figure à laquelle rapporte, il , pas seulement il se contient en outre, le récit des évè- nemens qui précèdent et qui suivent; ces idées que l'on réunit s'identifient, pour ainsi dire, et le en symbole qui retrace l'une, rappelle l'autre même Une temps. table analytique et chronologique est placée à la fin on a joint dante du du volume. Dans à chaque date, la cette table date correspon- calendrier républicain , depuis 1793 1 Digitized by Google AVANT PROPOS. 1806; jusqu'en la première Itf échelle présente déjà ce rapprochement ment par année, il , tableau mais seule- a paru essentiel d'ajouter cette correspondance ici mois et de jours , du dans sont détails de car ces rapports des deux calendriers grégorien et républicain , est nécessaires à connaître pour une foule de dates an- ciennes qui se rencontrent sans cesse, et dont même plusieurs servent encore aujourd'hui à désigner des époques le 1 importantes de notre que le 1 3 vendémiaire an 8 brumaire an Vlll etc. histoire ; telles IV , Il serait fort utile de faire une première et prompte explication du tableau , au moyen de la table analytique : on saisirait mieux tous les détails, lorsque déjà on aurait une idée géné- rale de l'ensemble. Cette courte analyse devien- drait ainsi une préparation ture de cet Ouvrage , utile , avant la lec- comme elle en après, une facile récapitulation. (Voyez table analytique, page 333.) offrirait Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON. NOTIONS PRÉLIMINAIRES SUR LOR1G1KB ET LES PREMIÈRES ANNEES DE NAPOLÉON*. De 1769 à 1793. Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio, en Corse, le i5 août 1769, de Charles Bonaparte de et Laetitia Ramolini , issus l'un et l'autre de familles nobles et distinguées de ce pays. En 1 779 , Charles Bonaparte ayant été choisi pour représenter la Corse dans la députation que * Ce premier chapitre, servant d'introduction, ne correspond pas au tableau. 2 HISTOIRE DE NAPOLÉON. 18 cette île envoya au Napoléon , roi alors âgé de dix ans, accompagna son d abord au père dans ce voyage. Placé d'Autun, collège fut admis ensuite à l'école militaire il de Brienne par la protection de M. Marbcuf, gouverneur de culier de sa famille. fléchi, XV) de France (Louis Un la le comte de Corse et ami parti- caractère sérieux et ré- une application soutenue et une grande aptitude aux sciences exactes, le firent bien- remarquer de tôt ses progrès, gnement qu'il ses maîtres qui , surpris de ne Tétaient pas moins de montrait pour de son âge. Bonaparte, en l'éloi- les plaisirs frivoles effet, n'aimait des jeux de l'enfance que ceux qui offraient quel- ques rapports avec les exercices militaires seuls avaient le pouvoir de le distraire ne lui suffisait pas d'en faire partie qu'il les dirigeât lui-même , : eux mais il il fallait et c'était alors avec et, en quel- sorte, ce talent qui devaient faire un jour, cette vivacité, cette que , ; du héros de promptitude l'école, le premier capitaine du monde. Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON. Parmi les hommes 19 . qui connurent et obser- vèrent Napoléon dans ses premières années plusieurs lui prédirent une de ce nombre fut M. de d'histoire. élèves, loin si les 1 où En rendant compte de ses jeunes il de Bonaparte le Bonaparte fut admis à , La dominante plaisait : la gloire fut même le ira l'école de supériorité lecture de l'histoire , jusque- les , devint alors sa pas- grands modèles âme d'enthousiasme qu'il se fut régiment nommé : l'amour et il les examens d'u- lieutenant en second dans d'artillerie tembre 1785 , son premier sentiment. Ayant subi avec distinction il note il à étudier exaltèrent son imagination remplirent son sage , la de caractère* et favorisent. son occupation favorite sion de nom obtint bientôt la qu'à Brienne. là au circonstances En 785 Paris professeur Corse de nation : ; , joignit il suivante brillante carrière l'Eguille de La Fère, le avait alors seize ans. er i sep- Parvenu HISTOIRE DE NAPOLÉON. 20 en peu de temps au grade de lieutenant en premier , il conserva en avançant dans la carrière des armes, apportés. les On goûts et les habitudes qu'il y avait le vit même se livrer de plus en plus à de profondes méditations, à mesure que l'étude et l'expérience en du monde développaient lui des idées nouvelles. Le 6 février 1 792 , Bonaparte obtint le grade de capitaine; appelé en Corse peu de temps après pour apaiser les troubles qui s'étaient manifestés dans cette mandant île , on le nomma com- provisoire d'un bataillon de garde na- tionale, destiné à y maintenir la tranquillité; mais cette mesure fut insuffisante contre tions qu'excitait enlever l'île les fac- sourdement l'Angleterre, pour de Corse à la France. Le général Paoli qui commandait Corse, favorisait les prétentions ment Britannique et alors en du gouverne- leva l'étendart de la révolte au mois de mai 1 793. Bonaparte , jusque-là le partisan zélé et l'admirateur sincère de ce gé- Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON. »f néral , s'opposa à lui ouvertement dès qu'il con- nut ses coupables intentions. Une lutte sanglante deux partis dont l'un s'engagea aussitôt entre les soutenait la France et l'autre l'Angleterre; ce dernier eut l'avantage, et Bonaparte, exposé dèslors aux vengeances d'un ennemi dangereux et puissant, se déroba à ses poursuites en s'em- barquant pour la France. se rendit d'abord Il à Marseille, et après avoir établi sa famille dans les environs de Toulon laissant tillerie , il en garnison à Nice auquel Vers la il même partit le 4™° pour Paris régiment d'ar- était attaché. époque, en septembre 1793, l'armée française tenta de reprendre la Toulon qui s'était livrée ville de aux Anglais; le général Cartaux fut chargé de diriger présentans du peuple Albitte , le siège; les re- Salicetti et Barras devaient en surveiller les opérations. Salicetti qui connaissait le capitaine Bonaparte, gna à Barras comme pouvant à l'attaque de cette place. le dési- servir utilement HISTOIRE DE NAPOLÉON. 92 Ici commence léon; ici phes) le quitter. tion la carrière politique de Napo- (selon l'expression d'un de ses biogra- prendra Le l'histoire pour ne plus le texte qui va suivre servira d'explica- au Tableau mnémonique 3 dans lequel sont indiqués et classés dans l'ordre chronologique les principaux faits de cette mémorable époque. Digitized 9 9 BONAPARTE GENERAL. PREMIER MÉDAILLON. DU MOIS DB DÉCEMBRE IJ93 AU MOIS DB MAI I797. ( Voyez le Tableau.) Décembre i793. SIÈGE DE TOULON. Bonaparte taillon, envoyé , revêtu commandant le du grade de chef de bal'artillerie de siège, fut 12 septembre à l'armée de Toulon, par le comité de salut public qui gouvernait alors la France. Une prodigieuse savait créer des ressources , connaissait point d'obstacles activité qui un courage qui ne , le firent bientôt remarquer du général Dugommier qui avait HISTOIRE DE NAPOLÉON, 24 remplacé Cartaux dans chef de l'armée. « écrivait blic t ponds , commandement eu vous ne l'avancez pas, si qu'il saura bien s'élever Bonaparte, en aussi le Petit Gibraltar. habiles salut je pu- vous ré- lui-même. effet, se distingua bientôt manière éclatante à l'attaque du appelé aussi homme Avancez ce jeune Dugommier au comité de car « « le fort » d'une Mulgrave, Des manœuvres que courageuses rendirent le maître de ce poste important, ce qui décida tout-à-coup la reddition de la place ; le talent montrés dans cette et l'intrépidité qu'il avait circonstance hâtèrent son avancement 1 fut nommé l'artillerie il , et le 9 décembre , jour de la prise de todlon * , général de brigade, de l'armée d'Italie. il commandant * Dès ce moment acquit une réputation qui devait s'accroître * On se rappellera que les mots en plus gros caractères ont un rapport direct avec uu des emblèmes du médaillon, et indiquent que l'on doit porter les yeux sur le tableau , pour faire le rapprochement entre l'événement décrit et l'objet qui le représente. — Voyez ici i" médaillon, i" emblème, Suge dt Toulon. Le drapeau indique que la ville est prise. Digitized by Google 2» PREMIÈRE ÉPOQUE. rapidement. jours Un un doux 1 blia-t-û jamais siège que de Toulon ment au premier succès imprime tou- souvenir, aussi Napoléon n'ou- , général sa gloire militaire datait et qu'il avait Dugommier Mars, du dû son avance- *. 1794. etc. CAMPAGNE DU PIÉMONT. Arrivé à Nice ral de au mois de mai 1 794, Bonaparte prit l'artillerie le de l'armée raux , représentais le géné- commandement en chef d'Italie. du peuple Soldats, géné, tout ce qui l'entourait enfin, ressentit bientôt l'ascendant de son génie, et reconnut sa le plan qu'il avait conçu , supériorité. D'après l'armée d'Italie se trouva en peu de jours maîtresse de toute la chaîne supérieure des Alpes maritimes. La prise d'Oneil, Saorgio, celle combat du Col-de-Tende et le del Cairo furent les glorieux résultats de cette belle campagne. * Napoléon, dans son testament, a des enfans du général Dugommier ancienne reconnaissance. , fait des dispositions en faveur comme an témoignage de cette 3G HISTOIRE DE NAPOLÉON, Le général en chef Dumerbion aux représentans en mission : « « du « combinaisons qui ont assuré nos général Bonaparte Un même savantes victoires. » et obtint s'était illustrée le en Italie , régime sanglant de ; le 9 thermidor an II (27 juillet une heureuse révolution amena la chute terreur 794 ) du les comme le premier, France avait gémi sous la 1 que je dois talent succès. Tandis que l'armée la au second plan d'opérations que forma Bo- naparte fut adopté le écrivit alors C'est , triumvirat de Couton, Saint Justet Robes- On pierre. vit cesser alors les proscriptions masse ; mais les haines divisions politiques , , en suites inévitables des troublèrent encore l'exis- tence de quelques citoyens; de ce nombre fut Bonaparte. Rappelé tout-à-coup de l'armée d'Italie , on lerie, et dans la lui ôta le on commandement de lui offrit une brigade Vendée, sous prétexte jeune pour l'artil- d'infanterie qu'il était commander dans son arme trop , il Digitized by Google «7 PREMIÈRE ÉPOQUE. On avait alors vingt-cinq ans. le champ de sur vieillit vite Bonaparte , j'en et Ayant réclamé en vain contre cette dé- arrive. cision bataille , dit , refusa la brigade de l'ouest il tra dans la vie privée, ler et le distraire de où , et ren- l'étude vint le conso- des l'injustice hommes. Le représentant Doulcet - de - Pontécoulant l'ar- racha bientôt à cette existence obscure, en tachant aux travaux s'occupait le comité qu'il l'at- du plan de campagne dont de la guerre. Les talens déploya dans cette circonstance firent pré- sager dès-lors ce qu'il serait 5 un jour. Octobre 1795. JOURNÉE DU l5 VENDÉMIAIRE , ÉTABLISSEMENT DU DIRECTOIRE. Une révolution nouvelle qui allait éclater France, devait replacer Bonaparte sur la en scène politique. L'assemblée connue sous le nom de Convention Nationale ayant décrété une constitution républicaine , la soumit à la sanction cet acte du peuple que , ne pouvait manquer d'obtenir; mais HISTOIRE DE NAPOLÉON. 28 en même temps, sur une les loi deux elle appela les citoyens à voter par laquelle elle maintenait d'avance de tiers ses membres au sein du futur corps législatif. Cette élection anticipée à laquelle on su préparer les esprits , souleva de n'avait pas nombreuses oppositions, surtout au sein de capitale; bientôt on au point que i3 vendémiaire le s'aigrit de part ( et la d autre, 5 octobre) plusieurs sections prirent les armes contre la Convention Nationale. commander Choisi pour les troupes appe- lées à la défense de la Convention, Barras s'adjoint Bonaparte heures les , et le député en quelques colonnes des sectionnaires sont re- poussées ou détruites blit, et la Constitution ; le calme enfin de l'an se réta- III est proclamée. Cette Constitution nouvelle établit deux conseils, le conseil lois, et celui des Cinq-Cents, qui propose les des Anciens, qui les admet ou rejette; leur exécution est attribuée à toire EXÉCUTIF , un les direc- COMPOSÉ DE CINQ MEMBRES. Digitized by Google 29 PREMIÈRE ÉPOQUE. La Convention termine maire an I V , et elle est 5 bru- ses séances le remplacée par les deux conseils , qui choisissent pour composer le Directoire exécutif, RewbeB, La Réveillère-Lépaux, Letourneur de Après Manche, Sieyes l'installation conserva le titre la de Sieyes , Carnot le refus du le et Barras. Directoire , Bonaparte commandement de Paris , sous le de général en second de Tannée de rieur; le 16 octobre, il fut division. C'est vers cette Sur remplaça. nommé époque madame deBeauharnais et s'unit à l'inté- général de qu'il connut elle. Désigné peu de temps après pour remplacer Schérer dans le commandement en chef de l'armée d'I- talie, lui seul ne parut pas surpris de vation subite; il cette élé- répondit à ceux qui lui faisaient encore des observations sur sa jeunesse six : Dans mois je serai vieux générai, ou je serai mort. L'Angleterre , l'Autriche , le Piémont, Na- ples, la Bavière et tous les petits états d'Al- lemagne avaient formé contre la France une 30 HISTOIRE DE NAPOLÉON que coalition formidable; c'est contre l'Autriche le Directoire se dispose dans va d'abord réunir ses forces donc pour attaquer tout ; cette puissance ses États d'Italie. Avril, etc. 1796. GUERRE — PREMIERS SUCCES. D'iTALIE. Bonaparte parti de Paris , le 27 mars à Nice où en chef de l'armée rétablir cette qu'il avait déployer armée dans les , , impatient de l'attitude victorieuse lorsqu'il moral de Son premier ses troupes languissaient dans Camarades, leur au milieu de ne pouvait encore ressources de son génie que dans depuis long-temps dans rie commandement d'Italie. Il était secondaire. relever le le 2 3 février, arriva prit le contribué à lui faire prendre deux ans auparavant un rang il les un , de oubliées rochers de la Ligu- affreux dénuement. dit- il, vous manquez de ces rochers , jetez les riches contrées qui sont soin fut qui tout yeux sur à vos pieds; elles appartiennent, allons en prendre possession 1 . ces vous . Digitized by Google 51 PREMIÈRE ÉPOQUE. Ces mots excitent l'enthousiasme et l'armée, à l'exemple du soldat, de son chef, brûle de se trouver en présence de l'ennemi. Le telle 1 1 avril s'ouvrit enfin cette 1796 campagne où chaque rencontre bataille , et immorfut séna, Augereau,Laharpe, Serrurier, etc. mandent forte une chaque bataille un triomphe. Mas- d'état-major de l'armée divisions les de trente mille , le com- française, hommes ; Berthicr est chef général en chef Bonaparte a pour aides-de-camp Murât, Junot, Muiron et Marmont. L'armée des alliés, bien supérieure en nombre à l'armée française néraux Beaulieu et Du 1 1 au 16 , est commandée par les gé- Colli. avril, Bonaparte toujours vic- torieux, a gagné sur le général Beaulieu les BATAILLES DE MoNTENOTTE Quatre jours ont suffi , MlLLESIMO ET DeGO. pour affaiblir tellement l'armée autrichienne , qu'elle est hors d'état de rien entreprendre. 32 HISTOIRE DE NAPOLÉON, Tandis que Beaulieu se retire sur Tortone Bonaparte va attaquer l'armée piémontaise com- mandée par le général Colli. En arrivant sur les hauteurs de Monte-Zemolo, Tannée française contemplait avec étonnement la chaîne gigan- tesque des Alpes qu'elle voyait s'élever derrière elle et autour d'elle, sans les avoir franchies. « A nnibal a forcé les A Ipes, dit Bonaparte, nous, « nous acheva avons tournées. les Le 22 » avril, la victoire d'illustrer les obtenue à Mondovi armes françaises et de por- ter l'effroi dans forteresses de Coni, Tortone, Alexandrie, Ceva, les rangs ennemis. Bientôt les tombèrent au pouvoir du vainqueur. La séparation des Autrichiens et de l'armée piémontaise, la nécessité imposée au roi de Sardaigne de signer une capitulation , tel fut en outre le résultat de nos brillans succès; ils avaient en peu de jours changé le sort de l'armée, etBonaparte, couvert de gloire, adressa à ses troupes la proclamation suivante « : Soldats, dit-il, vous égalez aujourd'hui par Digitized by PREMIÈRE ÉPOQUE. 35 « vos services , l'armée de Hollande et celle « Rhin dénués de tout, vous avez suppléé à tout. du : « Yous avez gagné des batailles sans canons, passé « des rivières sans ponts, « sans souliers, bivouaqué sans eau-de-vie et sou- « vent sans pain , et cependant les deux armées fait des marches forcées «qui naguères vous attaquaient, fuient épou- vantées devant vous. etc. » Mai 1796. 11 PASSAGE DU PONT DE LODI. Maître haute la la du Piémont Bonaparte s'avance dans , promptitude de ses poursuite des Impériaux Italie à la manœuvres lui ses marches , l'habileté permettent de franchir à Plaisance , tandis que Beaulieu s'est le ; de Pô porté sur Valence pour défendre le passage de ce fleuve; le même jour (7 mai) , le duc de Parme est forcé de demander un armistice et l'obtient moyen, nant deux millions et de nombreuses fournitures pour Farinée. Après une nouvelle défaite, l'ennemi 3 s'était 34 HISTOIRE DE NAPOLÉON, retranché sur la rive gauche de l'Adda; 10 le mai, Bonaparte marche sur Lodi que baigne cette rivière pièces de dont il veut forcer le passage; trente canon placées à l'extrémité du pont en défendent l'entrée; malgré un feu terrible, Français parviennent à opposer leurs bat- les teries à celles cavalerie, à rivière et des Impériaux , et tandis que la une demi-lieue de commence là, a traversé la l'attaque , Bonaparte a la. TÊTE DE SES GRENADIERS SE PRÉCIPITE SUR LE PONT, le franchit à pas de course, et s'empare canon de l'ennemi. Ce trait incroyable courage jette la consternation et froi dans l'armée autrichienne; ment culbutée , elle est et les Français sont l'ef- entière- vainqueurs dans cette mémorable journée qui, seule suffi du d'audace et d'un , eût pour immortaliser Bonaparte. Mai 1796. SUITE DE SUCCÈS EN ITALIE. Milan, Pavie, Crémone, etc., sont bientôt au pouvoir des Français , et la conquête entière Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. du résultat de la journée Le 1 5 mai , par lequel il à la France ; le roi de Sardaigne signe un traité fait ses places fortes ducs de Parme traitent également avec séjour qu'il est l'heureux de Lodi. abandonne toutes les 35 Lombardie Milanais et de la et de Modène Bonaparte pendant le à Milan. Juin 1796. TROPHÉES DE LA CAMPAGNE D'iTALIE. Au et des milieu des grands intérêts de la politique armes, ceux des sciences et des beaux arts ne sont pas oubliés du vainqueur au nombre de ses trophées de la peinture italienne les ; il compte chefs-d'œuvre et difFérens objets d'arts dont ses conquêtes ou ses traités l'ont rendu hommage au comme un digne mo- possesseur. Impatient d'en faire Directoire, nument de il les réunit, sa gloire qui vont attester , aux nombreux drapeaux ses exploits. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 5 Août 1796. BATAILLE DE CASTIGLIONE. L'Autriche change de généraux sans changer le sort de ses armes : Wurmser envoyé pour rem- placer Beaulieu le , perd la bataille 5 août; Quasdanowich été battu le i" et le 3 , de Castiglione son lieutenant, avait aux combats de Salo et Lonato. Rien ne Wurmser résiste à l'armée française, vaincu de nouveau à Roveredo , à Bassano , et poursuivi de toutes parts, parvient enfin à se jeter dans Mantoue Dans les cette , qui de suite est campagne dite investi. des cinq jours, Autrichiens avaient perdu plus de vingt mille hommes et 15, 16 cinquante pièces de canon. et 17 Novembre 1796. BATAILLE d'ARCOLE. N'ayant plus d'ennemis à combattre, l'armée prenait quelque repos dans ses cantonnemens, lorsque l'Autriche voulant tenter un dernier ef- Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. fort, 57 envoie encore en Italie quarante-cinq mille hommes sous ordres les du général Alvinzi. Sans calculer des forces bien supérieures en nombre aux siennes, Bonaparte vole aussitôt à la rencontre des Impériaux; il a près de lui M as- séna, Lannes, Augereau, et va livrer la bataille d'Arcole. Une partie de l'armée autrichienne s'étendait sur l'Adige. Bonaparte a donné Tordre à sa troupe de franchir le pont qui le sépare de l'ennemi ; mais voyant ses intrépides guerriers chanceler sous un feu terrible , il descend de cheval , saisit un dra- peau et s'exance sur le pont. ..Soldats! s'écrie-t-il, n'êtes-vous plus Il les braves de Lodi? suivez~moi... se précipite à travers une grêle de balles et de mitraille; l'aide -de -camp Muiron lui un rempart de son corps mortel qui allait , et frappé atteindre son général fait du coup , Muiron périt , noble victime de la gloire et de l'amitié Lannes au même I instant est blessé; le feu sou- tenu de l'ennemi met Bonaparte lui-même la colonne en désordre et est entraîné dans un ma- HISTOIRE DE NAPOLÉON 58 rais A s'écrient : Sauvons notre général ! le saisissent et l'enlèvent Bientôt le , nouvelle de son danger les soldats la accourent, Ils dans leurs bras. combat recommence et dure deux jours encore; l'armée autrichienne était divisée en deux colonnes , successivement ; il le héros français les attaque est vainqueur sur tous les points, et la bataille d'arcole vient ajouter une NOUVELLE PALME A SA GLOIRE. 14 Janvier 1797. BATAILLE DE RIVOLI , etc. De suspendu les hostilités triche de faire tôt, en effet, un négociations avaient feintes et donné le instant temps à l'Au- de nouveaux préparatifs. Bien- une nouvelle armée commandée par le général Provera , va se réunir aux troupes d'Alvinzi : elle s'avance dans les gorges du Tyrol ; Bonaparte, instruit de ce mouvement, a bientôt reparu devant l'ennemi il gagne vinzi est la bataille , et le i4 janvier de Rivoli, où l'armée d'Al- mise en pleine déroute. Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. 15 et 59 16 Janvier 1797. COMBATS DE SAINT—GEORGES ET DE LA FAVORITE. Provera espérait se réunir à délivrer Wurmser pour Mantoue ce boulevart de , , la puissance autrichienne; mais les Français triomphent encore aux combats de Saint - Georges et de la Favorite, et forcent les Impériaux à rendre les armes aux vainqueurs. En vingt jours trente-cinq mille , l'Autriche perdu avait hommes, dont vingt-cinq mille prisonniers , six pièces de canon et vingt-quatre drapeaux, que Bessières, commandant des guides, porta à Paris. 2 Février 1797. REDDITION DE MANTOUE. La destruction de l'armée autrichienne ayant laissé la hors , place de Mantoue sans défense au de- Wurmser qui y était enfermé fut sommé de se rendre: manquant de vivres, de munitions, et n'ayant plus de secours à espérer, se vit contraint de céder à la nécessité , il et ren- HISTOIRE DE NAPOLÉON 40 dit la place au général , Serrurier. Bonaparte déroba à ce triomphe, voulant épargner se au vieux maréchal le chagrin de remettre son épée aux mains d'un si jeune capitaine. ser tint compte au vainqueur de ce générosité ; quelque temps après , il Wurmtrait de l'avertit d'un projet d'empoisonnement tramé contre lui dans la Romagne où , il allait porter ses armes. La prise de Mantouc était un immense avan- tage ; cette place était considérée de l'Allemagne avait été pour ; comme la clé le but principal de la campagne les Autrichiens de la défendre, comme pour les Français de s'en emparer. Vers la même époque, un armistice qui Pape , fut rompu par avait été conclu avec le quelques motifs de défiance envers Home; mais les hostilités reprises cessèrent bientôt après , et la cour de un moment Bonaparte força Pie VI à lui envoyer des négociateurs qui conclurent avec lui le traité de Tolentino. Digitized by Google M PREMIÈRE ÉPOQUE. Mars 1797. et Avril GUERRE DU TYROL. A avec rol; peine Bonaparte le il Pape veut , a-t-il qu'il se terminé ses démêlés prépare à franchir le Ty- menacer l'Empereur jusque aller dans sa capitale; mais le monarque autrichien va encore opposer aux Français une cinquième armée commandée par son meilleur général, le prince Charles illustré , que des exploits récens ont en Allemagne. L'armée française temps des divisions tachées des armées augmentée en est Delmas même et Bernadotte, dé- du Rhin et de Sambre-et- Meuse. Aidé de ces nouveaux renforts , Bonaparte est vainqueur le 1 6 mars au combat du tàgliamento. C'est là que voyant dans ses troupes un mouvement d'hésitation adressa ces paroles : , Bernadotte leur Soldats de l'armée du Rhin, songez que i armée d'Italie nous regarde... Excités par cette noble émulation , les deux 42 HISTOIRE DE NAPOLÉON, armées de rivalisent de courage, zèle et et triomphent bientôt encore aux combats de tarvis et de nedmarck. Les villes de Trieste, Laybach Français et Klagenfurth sont ; au pouvoir des enfin l'occupation d'Inspruch deux Carinthie, et de la Carniole, des , ouvrent de toutes parts les pays héréditaires à notre ar- mée, qui, lieues le 3i mars, n'est plus qu'à vingt de Vienne. Malgré tout l'avantage de sa position, queur a la générosité d'offrir la paix du cabinet autrichien rejette : le vain- l'orgueil d'abord cette pro- position, l'accepte ensuite, et le 18 avril mistice est conclu à Léoben. C'est là parte, parlant • fois ar- aux négociateurs de l'archiduc Charles, leur dit contre un que Bona- : Votre gouvernement a envoyé moi quatre armées sans généraux, et cette un général sans armée. Mais tandis que Bonaparte stipulait les con- ditions d'une paix qui devait rendre le repos à l'Europe, une insurrection excitée par le gou- vernement vénitien avait éclaté sur les der- Digitized by Google 43 PREMIÈRE ÉPOQUE. rières à un de l'armée convenu signal étaient à française. , Le lundi de Pâques, tous Français qui les Véronne furent égorgés; on désigna cette sanglante journée sous le nom de Pâques vénitiennes. Un ne pouvait rester impuni tel forfait ; à peine les Français eurent-ils cessé de poursuivre « l'armée autrichienne , qu'une de leur division entra dans Venise et Vérone , le abolit partout le lion de S. Marc 24 , avril on l'antique sé- nat fut remplacé par une municipalité îles ; , et les Ioniennes passèrent sous la domination française. 17 Octobre 1797. FORMATION DES REPUBLIQUES LIGURIENNE ET CISALPINE. — TRAITÉ DE CAMPO FORMIO. * Après avoir provisoirement réglé le sort de Venise, Bonaparte avait porté son quartier-général de Milan à Montebello : des ministres des différentes cours étrangères se rendirent cette dernière résidence, où le dans vainqueur de 44 HISTOIRE DE NAPOLÉON l'Italie contracta, en quelque sorte, les habi- tudes d'un souverain; on ne lui donnait plus que d'autre titre celui de Libérateur. Arbitre des peuples qui l'entouraient décider de leur sort face nouvelle. nom et , , il formèrent la le Bergamasque nouveaux états la une Lombardie Mantouan et le , les travaillait à fonder de négociations avec l'Autriche se poursuivaient avec activité. avait posé les bases 1 effet république cisalpine. Tandis que Bonaparte et le en l'Italie La république de Gênes reçut le de république ligurienne; autrichienne, allait donner à de Le 6 mai , on la paix à Montebello, 7 octobre suivant fut conclu le traité de campo formio entre la France et l'Autriche. Cette dernière puissance renonça par ce traité à la Belgique et au Milanais; elle reconnut l'in- dépendance de la République Cisalpine, le Rhin pour limite à la France. En et fixa indemnité des pays qu'elle cédait , et les Iles vénitiennes de l'Adriatique. l'Autriche reçut Venise Le pacificateur chargea Berthier, chef d'état- Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. major , traité et le savant au Monge de porter ce glorieux Directoire. Berthier représentait l'ar- mée; Monge, les sciences; mage à la fois A LA PATRIE NATIONALE c'était DES ARTS ET A LA VALEUR écrivit alors au ministre Talley- rand : Jamais * depuis plusieurs une paix plus brillante que traité, rendre hom- *. Bonaparte Ce 41» en effet, siècles, on n'a fait que nous faisons. celle donnait à la France une prépondérance de premier ordre dans la balance de l'Europe. On ne peut récapituler sans surprise et sans admiration, les résultats prodigieux immortelle campagne. En moins de cette d'une année Bonaparte âgé à peine de vingt-huit ans , avait réuni à la France une partie du Piémont, fondé deux républiques, conquis toute l'Italie jusqu'au Tibre, et assuré ses nombreux triomphes par des traités avec les souverains de la Sardaigne, * Ces mots se rapportent à l'ensemble du médaillon sentant à la fois des emblèmes de sciences taire! indique les succès , d'arts et de , qui , pré- gloire mili- de tous genres de cette admirable campagne. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 46 de Gênes de Parme de la Toscane , de Rome et Toute n'était de , , de Naples d'Autriche. de cette mémorable époque la gloire pas réservée cependant au seul vainqueur Tandis que Bonaparte se rendait l'Italie. maître de ce beau pays , l'armée du Rhin com- mandée par Moreau, et celle de Sambre-et-Meuse sous les ordres de Jourdan, avaient obtenu d'é- clatans succès en Allemagne. Dans l'intérieur instant troublée la tranquillité avait été , au 18 fructidor (4 septembre). Ce mouvement politique avait entraîné la dé- portation de trente-deux députés listes et thélémy ou journa- de deux membres du Directoire et un ( Bar- Carnot ). Le 26 octobre 1 797 , Bonaparte ayant rempli sa double mission de politique et de guerrier, fut appelé mée au commandement en chef de d'Angleterre pour présider de Rastadt. Il , et désigné en même la légation française ne quitta l'Italie l'ar- temps au congrès toutefois que Digitized by Google *7 PREMIÈRE ÉPOQUE. le 5 novembre, après avoir adressé à ses troupes proclamation suivante: la Soldats « Je pars demain pour • me me rendre à Kastadt; trouvant séparé de l'armée , je ne serai « en « consolé que par l'espoir de me revoir bientôt • avec vous , luttant contre de nouveaux dan- « gers. « signe à l'armée d'Italie « les « Français. Soldats « princes « qui nous doivent leur liberté t que nous avons « dites-vous : « rons Quelque poste que le Gouvernement as, nous serons toujours dignes soutiens de la liberté et ! En vous que nous avons vaincus et des peuples fait livrés plus encore. du jour, tulation des époque. des combats en deux campagnes, » ici il lendemain était adressé. comme une hauts le digne également de son au- teur et des braves auxquels joignons , Dans deux campagnes , nous au- Cette proclamation fut suivie d'un ordre le du nom entretenant des faits Nous brillante récapi- de cette mémorable HISTOIRE DE NAPOLÉON, 48 Au quartier-général de Milan, s6 Brumaire au IV (16 novembre 1797). ORDRE DU JOUR. « Le général Bonaparte a quitté Milan hier « matin , pour présider « congrès de Rastadt. Avant de partir, il a envoyé « au Directoire exécutif le drapeau de l'armée d'I- « talie « * Il la légation française qui sera présenté par le général Joubert. y a sur une face de ce drapeau a" Italie, la patrie reconnaissante. «côté, sont les «livrés, et noms de de toutes d'Italie « tions suivantes ; tous les villes les A l'armée Sur l'autre : combats qu'a qu'a prises l'armée on remarque entre autres les « « au inscrip- : Cent cinquante mille prisonniers. —Dix-sept — Cinq cent cinquante pièces pièces de campagne. — «Cinq équipages de ponts. — Neuf vaisseaux de cinquante-quatre canons. — Douze frégates de trente- deux — Douze corvettes. — Dix- huit galères. — Armistice avec de Sardaigne. « mille chevaux. « de siège. — Six cents « « « le roi Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. 49 — Armistice avec « — Convention avec « le t le roi « de Léoben. « la « l'Empereur, à Campo-Formio. « Gènes. duc de Parme, avec le duc de Modène, avec de Naples avec le Pape.— Préliminaires , — Convention de Montébello république de Gênes. Donné la liberté — - , avec Traité de paix avec aux peuples de Bologne Massa Carara de la Romagne , de la « Ferrare « Lombardic de Brescia de Bergame de Man- « toue , de Crémone, d'une partie « , , , , du Véronnais de Bornéo, de la Valteline, au peuple de Gênes, «aux - , fiefs impériaux, aux peuples des départe- mens de Corcyre de la mer Égée et d'Ithaque. , « Envoyé à Paris tous les chefs-d'œuvre de « Michel-Ange, de Guerchin, du Titien, de Paul « Veronèse, Corrège , Albane , des Carrache, Ra- « phaël , Léonard de Vinci , « « lie etc. , etc. Ce monument de la gloire de l'armée , suspendu aux voûtes de la salle d'Ita- des séances « publiques du Directoire exécutif, attestera en- « core les exploits de nos guerriers, quand «génération présente aura disparu » 4 la HISTOIRE DE NAPOLÉON, .10 Tek furent l'illustre rer adieux du général en chef de les armée d'Italie. Ce qu'on au milieu de surtout, si doit admi- nombreux et si brillans exploits, c'est l'habileté, l'énergie, la pureté de l'administration de Bonaparte , et son mépris absolu de de lui , ses propres intérêts. On a dit que jamais personne sur la terre ne dis- posa de tant de richesses et ne s'en appropria moins. Pendant la campagne d'Italie, en France plusieurs millions pour l'État. C'est la derne , patrie, première fois , il envoya le service dans l'histoire mo- qu'une armée fournit aux besoins de au lieu de de la lui être à charge. Cette époque peut être considérée en quelque sorte comme pure de la gloire , la plus brillante et surtout la pLus vie politique de Napoléon; sa moindre peut-être , fut alors celle de conquérant; sans parler des institutions qu'il Lombardie , il se foi la montra en toutes occasions l'ami sincère et empressé de bonne donna à de la paix, et chercha à rétablir la tranquillité de l'Eu- rope. Digitized by Google er 1 PREMIÈRE ÉPOQUE. 31 Étant arrivé à Rastadt, Bonaparte signa, le décembre, avec convention traité le comte de Cobentzel, une militaire qui de Campo-Formio ment après pour se ; devait compléter le immédiate- partit il rendre à Paris. Partout sur son passage éclata le plus vif enthousiasme: cet élan de l'admiration sance publique fut porté à son arrivée dans et de reconnais- la au plus haut degré la capitale. Tous les corps de FÉtat se réunirent à la population pour célébrer le triomphe du vainqueur de tributs à ses pieds devenu national l'ivresse , enfin était l'Italie; les déposèrent également leurs lettres et les arts *. Le cri de Vive Bonaparte! retentissait de toutes parts ; au comble !. . . Le Directoire voyait avec crainte s'élever près de la sienne, cette puissance colossale qui semblait lui présager une chute prochaine , lors les moyens mais, objet à la d'éloigner fois * LTnstil.it, fondé depui* il chercha dès- un dangereux rival ; de tant d'hommages et de peu de temps, choisit Bonaparte pou" remplacer Carnot, proscrit depuis le 18 Vrclido»-. HISTOIRE DE NAPOLÉON. 82 Bonaparte lui-même tant d'envie, im- était patient de se dérober à l'attention publique , et se hâta de partir pour inspecter l'armée d'An- gleterre. Après avoir parcouru mandie et de la Bretagne , il occupé d'un projet qui devait méfiance du Directoire mandement dans et lequel de la Nor- revint à Paris l'affranchir la nullité , le de la du com- on prétendait Pendant l'absence de Bonaparte avait de les côtes l'exiler. Directoire mis en mouvement deux armées nouvelles : l'une était allée conquérir la Suisse au mois de janvier 1798; l'autre, thier , avait , au sous les orjires même moment , de Ber- détrôné le souverain Pontife, et formé de ses états la république romaine. Le 26 avril, la république de Genève avait été incorporée à la prit le nom République Française ; elle de département du Léman. "*T \ Digitized by Google DEUXIÈME MÉDAILLON. I)U MOIS DE MAI I798 AU MOIS DE XTOYEMbftE 1799. Mai, Juin 1798. DÉPART DE L'EXPÉDITION d'ÉGYPTE. PRISE DE MALTE. Tandis que Bonaparte inspectait les côtes de l'Océan , tout se disposait en secret pour l'expédition d'Égfypte qu'il méditait depuis long- temps. Le but de cette guerre lointaine créer en Afrique la France de était la perte de rique ; de nuire ainsi au ses possessions d'Amé- commerce de l'Angle- terre, et enfin d'ouvrir la route de l'Inde à gloire française; à ces motifs se joignait, le Directoire, le de une colonie qui dédommageât la pour désir d'éloigneHe vainqueur de Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON S4 qui depuis long-temps l'Italie, , lui portait om- brage. La France apprit tout-à-coup qu'une de quatre cents pour voiles se préparait transport d'une le la destination commander le était flotte à Toulon nombreuse armée dont inconnue, et que devait général Bonaparte. Les généraux Kléber, Desaix, Berthier, Murât etc., ainsi qu'un grand nombre de savans choisis dans les quatre classes de l'Institut, devaient faire partie de cette mystérieuse expédition. Le 19 mai, la flotte française sortit de Toulon ; une brume favorable la surveillance des Anglais, les mers en tous Le 9 le la du port déroba à qui parcouraient sens. juin, l'armée parut devant File de Malte; Grand-Maître ayant refusé tout accommo- dement , le fort qui avait résisté pendant deux années aux armes de l'Orient , fut attaqué et pris par Ainsi les Français, le 12 juin. tomba Tordre de Malte, 268 ans après Digitized by Google PREMJÈRE ÉPOQUE. la donation de l'île SB par Charles-Quint. Sa pos- République l'empire de session assurait à la la Méditerranée. 2 Juillet 1798. PRISE D'ALEXANDRIE. L'armée ignorait encore sa destination, lors- que les minarets d'Alexandrie lui apprirent toutà-coup le donné le cette ville but du voyage. Bonaparte ayant or- débarquement des troupes, attaqua qui, après une faible résistance, au pouvoir des Français. Cet important succès n'avait coûté qu'un petit nombre d'hommes; Bonaparte mer au pied de la voulut que leurs noms monument. colonne de il inhu, et fussent gravés sur ce C'est ainsi qu'au dition périlleuse, les fit Pompée début d'une expé- excitait le courage en l'ho- norant. 21 Juillet 1798. BATAILLE DES PYRAMIDES. En quittant Alexandrie, le 7 juillet, Bona- parte se dirigea sur le Caire par la pénible route HISTOIRE DE NAPOLÉON, 56 de Damaiihour; l'armée ne supporta pas sans murmurer les périls auxquels elle se vit exposée pendant ce dangereux trajet. Environné d'une atmosphère embrasée, dévoré d'une dente, le malheureux soif ar- soldat sentit redoubler sa souffrance par la funeste illusion du mirage vapeur mensongère qui, présentant aux regards trompés l'aspect d'un lac immense insupportable encore l'aridité du , rend plus désert. Le Nil apparut enfin, et son onde bienfaisante devint pour les Français mais à peine rafraîchis de l'ennemi les les un dieu libérateur; et consolés , l'approche rappela sous leurs drapeaux, et combats de Ramanich et Chébreiss préludè- rent bientôt à une victoire plus importante. Le 21 juillet, l'armée était arrivée au village d'Embabeh à peu de , distance des Pyramides. Les Français étonnés contemplaient avec admiration ces immortels à-coup le monumens quand , tout- corps des Mamelucks se déploie à leurs regards surpris Un costume magni- Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. armes fique, l'éclat des tout, eu un mot, , la beauté des chevaux, un offre ,17 singulier contraste avec l'uniforme et l'armement sévère français dont le simplicité et sa bravoure spectacle l'aspect gez que du cles danger... liaut la victoire. soldat « frappé lui-même d'un lui, son Soldats , âme s'élève à s'écrie-t-il son- , de ces monumens, quarante vous contemplent deviennent des : nouveau pour du du chef ne se distingue que par sa le signal /....» siè- Ces paroles magiques du combat, et le gage de Les charges rapides et multipliées Mamelucks , viennent se briser contre carrés français, qui paraissent les aux yeux de l'ennemi des murailles mouvantes; le village d'Embabeh triomphe est emporté à la baïonnette , et le est assuré. La perte de l'ennemi en hommes en bagages, , fut immense , et Bonaparte qui connaissait la puissance des anciens souvenirs , donna à cette glorieuse journée le mides. nom de bataille des pyra- S8 HISTOIRE DE NAPOLÉON 23 Juillet , 1798. REDDITION DU CAIRE. Effrayés de la défaite de leur him, abandonnèrent rendit la ville armée , les deux Mourad et Ibra- beys qui maîtrisaient l'Égypte, du Caire qui se aux Français. Bonaparte y son entrée fit 25 le juillet, immense accouru sur son milieu d'un peuple passage pour contempler le vainqueur des melucks, qui au était à ses yeux un Ma- être sur- naturel. 1 er Août 1798. COMBAT NAVAL d'ABOUKIR. Attaché à la poursuite de l'ennemi, Bona- « parte allait rejeter Ibrahim au-delà du désert qui sépare la Syrie de l'Égypte, quand tout-à coup il apprend que l'escadre anglaise, sous les ordres de Nelson , vient d'attaquer et de détruire la flotte française l'amiral au combat naval d'Aboukir ; Bruëys avait péri dans sastre était complet , et l'action Bonaparte , ; le dé- désormais Digitized by Google 09 PREMIÈRE ÉPOQUE. sans vaisseaux, se trouvait prisonnier dans sa propre conquête. Septembre 1798. INSTITUT d'ÉGYPTE. Privé pour long- temps peut-être de tous du moyens de quitter l'Égypte, Bonaparte veut moins maintenir avec gloire; son premier s'y soin est d'organiser dont le armée but et est d'assurer la subsistance il il s'applique à faire fleurir arts et ies sciences de l'Europe aux lieux mêmes de France , de quatre ques , A qui furent leur berceau. crée l'Institut d'Égypte, lui de son de pourvoir à la défense du pays. En- touré de savans, les une administration régulière cet effet composé comme ceclasses : mathémati- physique, économie politique , littéra- ture et beaux arts. Bonaparte , qui n'oubliait jamais dans titres celui de membre de ses l'Institut national y joignit celui de président de l'Institut d'É- gypte; ce précieux établissement qui honorait HISTOIRE DE NAPOLÉON, 60 encore son fondateur, non-seu- était destiné lement à répandre les ldmières parmi les nou- veaux peuples conquis, mais encore à ajouter aux connaissances des savans en Égypte à la suite du français venus En général en chef. cela surtout, Bonaparte atteignit son but; car les résultats de cette expédition lointaine ont plus d'avantages aux sciences qu'à la offert politique \ Tandis que organiser un le héros législateur travaillait à sage gouvernement dans la ville du Caire , le général Desaix qui s'était emparé de la haute Égypte , y déployait également talens d'un grand capitaine et d'un les aàrotinistra- teur éclairé. 22 Octobre 1798. RÉVOLTE DU CAIRE. Loin d'apprécier les bienfaits tion, les Égytiens supportaient médaillon. médaillon , — de la civilisa- impatiemment L'Inslitut est placé dans le milieu en quelque sorte comme objet principal , de ce afin d'indiquer qu'en effet, c'est surtout sou* le rapport des scieuces, que l'expédition d'Egypte a été profitable aux Français. Digitized by Google 61 PREMIÈRE ÉPOQUE. le joug qu'on voulait leur imposer; un mani- feste le du Grand-Seigneur qui vainqueur de l'Egypte les excitait contre vint accroître la fer- , mentation des esprits, et bientôt une révolte générale éclata dans la nombre de du ville Un grand Caire. Français de tous rangs, de tout âge, furent impitoyablement égorgés; n'eût naparte; mais plus grand bliant celui qui le cipite aucun échappé peut-être sans la fermeté de Bo- que le danger, et ou- menace lui-même, au milieu des rebelles, et les il se pré- Musulmans à leur tour tombent sous les coups des Français, qui vengent assassinés. ainsi leurs camarades lâchement Cet affreux massacre cessa enfin, et la tranquillité rétablie bientôt après, ne fut pas troublée de nouveau pendant le séjour de Bonaparte en Égypte. La soumission totale du Caire et celle de l'É- gypte inférieure lui avaient permis de réaliser un nouveau projet plus distingués, il : accompagné des savans les voulut tenter une expédi- HISTOIRE DE NÀFOLÉON, 68 tion à l'isthme mais de Suez, non comme membre de de ce voyage, comme l'Institut. lorsqu'il apprit la général Il revenait rupture des négociations entre la Porte et la République Française, et en même temps l'occupation du fort d'El-Arich, frontière de l'Égypte, par l'a- vant-garde de Djezzar, pacha de Syrie. A cette nouvelle, nemi qui hommes menace, le se décide à prévenir l'enet bientôt douze mille sont prêts à marcher, ayant à leur généraux Bon, Klébcr, Lannes et Rey- Ce dernier, vainqueur au combat d'El- tête les nier. il Arich, le 18 février, reprend le fort dont les Mamelucks s'étaient emparés. Avril 1799. EXPÉDITION DE STRIE. BATAILLE DU MONT-THABOR. Bonaparte avait rejoint lendemain de sa semble vers la et périlleuse, victoire Syrie. le général ; ils Reynier se dirigent le en- Après une marche longue où l'armée accablée de fatigue et Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. 63 de chaleur, avait éprouvé de nouveau l'horrible tourment de la soif, le soldat se réjouit à l'aspect des plaines fertiles de l'antique Gaza , qui lui rappellent le sol de la patrie. Gaza, abandonnée par fut livrée sans défense offert la les troupes deDjezzar, aux Français. Jaffa ayant plus de résistance, fut prise d'assaut, et garnison passée au fil de l'épée. Une affreuse contagion qui déjà régnait dans cette dit bientôt ses ravages dans l'armée ; et le tait l'effroi ville, elle éten- y por- découragement, lorsque Bona- parte voulut visiter lui-même l'hôpital des pesIl consola les malades, toucha leurs plaies, et hâta leur guérison en leur rendant tiférés. l'espérance. Cette conduite courageuse releva tout-à-coup le moral de l'armée , singulièrement affaibli En par l'invasion de ce fléau. , Bonaparte se porta sur et, dans sa marche savante quittant Jaffa Saint-Jean-d'Acre et rapide, il , triompha de tous mais arrivé sous les murs les obstacles; d'Acre, il éprouva 04 HISTOIRE DE NAPOLÉON, une vigoureuse que résistance de la part des assiégés dirigeaient le commodore Sidney Smith Phélippaux l'ingénieur , et émigré français. De nombreux renforts arrivaient encore des rives du Jourdain et de l'Euphrate instruit de leur approche nouvel ennemi qui cinq mille ses lorsque Bonaparte vole au-devant , du menace. Vainqueur dans le plusieurs rencontres la bataille Du , , il gagne enfin, le 1 6 avril, Mont-Th abor , où l'ennemi perd hommes, chameaux, ses tentes, ses bagages et ses munitions. La gloire et l'abon- dance sont le résultat de cette importante vic- toire. Mai 1799. SIÈGE DE SAINT-JEAN-d'ACRE. A peine Bonaparte Thabor, qu'il se hâte a-t-il triomphé au Mont- de rejoindre les troupes qu'il avait laissées devant Saint-Jean-d'Acre; mais au siège une acti- il tenta vainement de redonner vité nouvelle : les plus constans efforts, le héroïque courage ne purent suppléer à rie dont manquait notre armée ; il plus l'artille- fallut lever Digitized by Google 68 PREMIÈRE ÉPOQUE. le siège de cette plage, après avoir toutefois DÉTRUIT EN PARTIE LES REMPARTS QUI LA DEFENDAIENT. La Jaffa contagion , *, qui déjà s'était manifestée à ayant continué ses ravages parmi les troupes occupées au siège d'Acre, avait contri- bué à les affaiblir et à les décourager. Ayant perdu ainsi tout espoir de succès , les Français se décidèrent à abandonner la Syrie, après une campagne de quatre mois, gante et meurtrière. « que aussi active fati- Si j'avais enlevé Saint- « Jean-d' Acre , a dit depuis Napoléon, j'opérais « une révolution dans tout « atteint Constantinople et « changé la face du monde. 25 Juillet l'Orient les j'aurais , Indes , j'eusse » 1799. BATAILLE d'aBOUKIR. De retour au Caire , Bonaparte se disposait à combattre Mourad-Bey , descendu de Egypte avec une armée formidable * Deuxième médaillon. — Le , la haute lorsqu'il sablier et la faux indiquent la peste. 00 HISTOIRE DE NAPOLÉON, apprend qu'une flotte de cent est voiles Alexandrie ; il , anglo- turque composée devant Âboukir se porte et menace en toute hâte sur cette dernière place, et de là à Aboukir , dont le fort par avait été livré à l'ennemi commandant chargé de le du la faiblesse *. défendre Les Français n'ayant plus de marine, Aboukir n'était accessible terre; c'est là en pour eux que du côté de effet que le va diriger l'attaque. Lannes , la général en chef Murât secondent ses efforts , et rien ne , Reynier résiste à leur courage : redoutes , retranchemens , tout est enlevé ; en quelques heures l'armée ennemie détruite. Treize mille dant l'action; est Ottomans périrent pen- un grand nombre d'entre eux, qui s'étaient précipités dans la mer, espérant trouver quelques navires au sein des flots. , trouvèrent la mort Mustapha-Pacha, général en chef de l'armée musulmane, fut fait prisonnier. L'éclatante victoire d' Aboukir sauva l'armée qu'un revers eût perdue sans retour. Kléber, * Warraont. Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. 67 rempli d'admiration pour Bonaparte , lui dit après cette glorieuse journée : Venez que je vous embrasse, mon cher général, vous comme le êtes grand monde Août — Octobre 1799. — RETOUR EN DÉPART D'ÉGYPTE. FRANCE. Les lauriers d'Aboukir venaient d'ajouter à gloire du conquérant de l'Égypte ; mais sans la le rassurer toutefois sur l'issue de son entreprise ; il voyait avec inquiétude jour en jour ses pertes. , Tannée de s affaiblir sans qu'il fût possible de réparer Ayant renoncé d'ailleurs à l'espoir de pénétrer dans l'Inde par l'Isthme de Suez, l'expédition d'Égypte n'était plus à ses exil yeux qu'un sans but et sans résultat; le désir qu'il éprouva dès lors de retourner en France augmenté par les çut à cette époque. mée d'Italie , fut , fâcheuses nouvelles qu'il re- On lui apprenait que l'ar- sous le commandement de Scherer, avait fait des pertes immenses : en trois mois , les troupes russes et autrichiennes commandées HISTOIRE DE NAPOLÉON, 68 par Suwarow, avaient reconquis tière, et la bataille l'Italie de Novi, où périt Joubert, avait mis le comble à nos La situation intérieure désastres. de la France pas moins déplorable. La guerre ranimée dans tout en- l'ouest , et n'était civile s'était menaçait d'envabir le midi. Les défaites de Scherer en Italie, avaient excité la un mécontentement général , et entraîné chute d'une partie du Directoire; enfin, nom du le vainqueur d'Arcole et du pacificateur de Campo-Formio retentissait de toutes parts et sur lui seul semblaient reposer toutes les es- pérances. Ce fut dans ces conjonctures conçut et exécuta subitement retour en Europe. secret ce nombre le projet rassembla avec de son un grand qu'il destinait à l'accompagner ; de étaient les savans Monge, Bertholet, ceux Denon, Il que Bonaparte etc. , et les généraux Lannes, Berthier, Murât et Marmont. Un voyage supposé dans le Delta, servit de prétexte à son départ, et, le une proclamation apprit à l'armée la 21 août, Digitized by Google PREMIÈRE ÉPOQUE. nomination du 69 général Kléber pour remplacer commandant en chef pendant son le Le 23 août, Bonaparte s'embarqua, absence. et après quarante-un jours de traversée sur une mer couverte de vaisseaux ennemis tobre à Fréjus, où , il arriva le 8 oc- fut accueilli avec enthou- il siasme par la population entière, qui voyait en lui non-seulement mais Il de la France. le libérateur pour partit aussitôt trajet fut pour lui dans il reçut des honneurs sou- la capitale, le l'opinion se manifesta et se rendre à Paris, et ce une marche triomphale. Par- tout sur son passage verains. Arrivé conquérant de l'Egypte, le de son retour fut célébré même 16 octobre, en sa faveur comme une prospérité publique. Le Directoire trois factions. pour aucune était divisé, à cette Voulant éviter de d'elles, hommages dont il Bonaparte était chercher un abri dans La situation des époque en , prononcer se se environné déroba aux , et parut la retraite. armées russes et françaises HISTOIRE DE NAPOLÉON. 70 était bien changée depuis que Bonaparte avait quitté l'Égypte le : 28 septembre Masséna , vainqueur à Zurich , avait détruit le dernier corps de l'armée de Suwarow; ce premier succès, en dissipant les craintes qu'avait fait naître l'entreprise des Russes, n'avait pas ramené toutefois la paix dans l'intérieur :1a plus grande fermentation régnait dans blait présager les esprits; tout, une révolution en un mot, sem- nouvelle. FIN DE LÀ PREMIÈRE ÉPOQUE. Digitized BONAPARTE PREMIER CONSUL. TROISIÈME MÉDAILLON. DU MOIS DE NOVEMBRE <799 AU MOIS DE MARS l8oO. 9 Novembre 1799. JOURNÉE DU l8 BRUMAIRE AN VIII. ETABLISSEMENT DU CONSULAT. Les différens partis qui s'agitaient en France pressaient tour-à-tour Bonaparte de se mettre à la tête d'un de renverser mouvement, dont le gouvernement l'objet serait directorial. Bo- naparte se réunit à Sieyes, et de concert avec lui, arrêta le plan d'une révolution nouvelle qui brumaire (9 novembre). matinée de ce jour, on publia un éclata le 18 Dans la ' HISTOIRE DE NAPOLÉON, 78 décret du Conseil des Anciens qui transférait le Corps Législatif à Saint-Cloud. Le lendemain 19 brumaire, les conseils s'assemblent au lieu Le Conseil des Anciens désigné. moyens de maintenir les parte. la constitution quand, dans son blicaine, sein, paraît La présence du général semblée , excite plus violent tumulte ; le se retirer délibérait sur il répu- Bona- dans ras- est forcé de mais bientôt une troupe nombreuse vient par ses ordres envahir la salle ; les spec- tateurs les , députés tion, plusieurs fenêtres; se sauvent avec précipita- d entre ux en cinq minutes s'échappent par les la salle est totale- ment évacuée. Le Conseil des Cinq-Cents tenait également ses séances à Saint-Cloud. Bonaparte aussitôt , : là il s'y rend prononce un discours dont résultat est qu'on n'a ni constitution ni le gou- vernement, puisque la constitution a été violée au 1 8 fructidor , au 2 2 floréal et On avait reçu , dans l'intervalle , au 3o la prairial. démission du directeur Barras qui se séparait ainsi de ses col- Digitized by Google 75 DEUXIÈME ÉPOQUE. lègues. Dans doit servir la même journée enfin , l'acte qui légale à la nouvelle consti- de base tution est promulgué. Par cet acte le Directoire est aboli; les citoyens Bonaparte, Sieyes et Roger-Ducos forment une Commission Con* prennent le siilaireexécutivc, et titre de premier, SECOND ET TROISIÈME CONSULS. Les deux Conseils sont ajournés membres mission de cinquante sein, doit préparer un une Com- , pris dans leur travail sur la constitu- tion. Sieyes , nence dans qui avait compté avoir les affaires, fut la préémi- bientôt contraint de reconnaître la supériorité de Bonaparte présent j dit-il, nous avons tout, il fait tout* il un maître; il : A sait peut tout. Tels furent les évènemens qui amenèrent l'établissement du gouvernement cette grande révolution face de la France , consulaire; changea tout-à-coup la et bientôt celle de l'Europe. 74 HISTOIRE DE NAPOLÉON, Novembre 1799. AMNISTIE. A peine Bonaparte à la téte est-il nement, que des actes de la du gouver- plus haute, de la plus paternelle sagesse, font renaître la paix dans tous et la confiance cœurs. Les les lois odieuses sur les otages et sur l'emprunt forcé sont abolies; des secours et nés aux indigens pendant les naufragés de Calais du travail sont don- la saison rigoureuse; détenus depuis quatre , ans, sont rendus à la société : les réquisition- naires et les conscrits réfractaires ont part éga- lement aux bienfaits d'une amnistie générale. Décembre 1799. CONSTITUTION DE L'AN Le travail sur achevé , elle est la VIII. nouvelle Constitution étant promulguée. Le 24 décembre, cette Constitution, dite de Tan VIII, établit quatre pouvoirs: Le Consulat, qui a l'initiative des lois; le Tribunat, qui les discute; le Corps Législatif, Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. qui les 71$ décrète; le Sénat, qui en est le conser- vateur. Bonaparte ans. et Premier Consul pour dix est élu Cambacérès et Lebrun remplacent Sieyes Roger-Ducos. Le second et le troisième Consuls, n'ont que voix consultative. C'est Bonaparte seul qui gou- verne : est investi, il comme chef de l'État, droit de faire la paix et la guerre et à tous les emplois; un mot, de du pouvoir suprême. toutes les attributions Le hérite, en il du de nommer palais des Tuileries devient le palais des Consuls; celui du Luxembourg est donné au Sénat; le Palais-Royal Bourbon au Corps au Tribunat; et le palais Législatif. L'apparition de Bonaparte avait opéré une véritable révolution dans nières et la conduite. Consuls sation , du costume : les la les les ma- le titre conversation, et fut banni en ramenant Bonaparte mœurs, Dès ce moment , de citoyen disparut de négligé les du le palais des Français à la civili- même temps rappela en Ï6 HISTOIRE DE NAPOLÉON, au bon goût, et Ton vit reparaître alors tous nos chefs-d'œuvre nationaux, dramatiques et lyriques. Ce qu'on doit c'est, qu'arrivé à la tête remarquer surtout des affaires, comme Premier Consul, l'équité de son administration mérita les mêmes éloges que sous son généralat. Son propre désintéressement et toute sa sévérité purent seuls mettre un terme aux dilapidations directoriales; la France, un aspect différent sous en un mot, prit un chef qui, après Tavoir illustrée par ses armes, semblait n'aspirer qu'à la rendre au repos et au bonheur *. Janvier 1800. V LISTE DES ÉMIGRÉS. — RADIATIONS, etc. Bonaparte, qui avait tenté vainement de traiter avec l'Angleterre , cherchait du moins à consolider dans l'intérieur cette paix qu'il ne pouvait établir au dehors. Voulant étendre aux hommes de toutes les classes, de toutes lesopi- * Troisième médaillon. Tout ce médaillon, calculé où Y olivier domine, est de manière à caractériser , au premier coup d'œil, cette époque de paix et de bonheur. Digitized by Google 77 DEUXIÈME ÉPOQUE. nions nelle , , le bienfait d'une administration pater- on le vit des prisons, 1 successivement adoucir rappeler régime le députés exilés au les 8 fructidor , et accorder à un grand nombre d'émigrés leur radiation d'une liste qui, bientôt après, devait être abolie. 10 Janvier 1800. PACIFICATION DE LA VENDÉE. La guerre dans les civile de la Vendée s'était derniers temps rallumée du Directoire; elle mina en moins d'un mois sous les , se ter- Consuls , par soumission volontaire des principaux chefs. Le plan de cette pacification , conçu par Bonaparte, avait été exécuté avec autant d'activité prudence , ville. Une par les généraux Brune et que de Hédou- amnistie générale acheva de rame- ner la paix dans ces malheureuses contrées trop long-temps abreuvées Vers la même époque , du sang le français. général Desaix après avoir conquis la haute Egypte, revint en en France, en vertu de la capitulation d'El-Arich. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 78 Février, etc. 1800. ORGANISATION DES ORDRES JUDICIAIRE, ADMINISTRATIF, etc. Animé d'un zèle infatigable, le de tous sul s'occupe sans relâche qui peuvent assurer de la Premier Con- France; toutes les branches la nement appellent à les intérêts gloire et la prospérité la fois du gouver- son attention: bien- tôt L'ORDRE JUDICIAIRE ET L'ORDRE ADMINISTRATIF, dans des temps de désordres avilis nisés de nouveau ; est divisé le territoire , sont orga- de la République en vingt-neuf cours d'appel, et chaque département a un tribunal criminel. Une nouvelle division administrative est éta- même temps. Les préfectures remplacent les Directoires de départemens au nom de disblie en ; trict, est chaque substitué celui d'arrondissement, dont chef-lieu devient le siège d'une sous- préfecture; la fortune publique et particulière trouve une garantie dans l'établissement de la banque de France; enfin mais la gloire , pour consacrer à ja- de cette heureuse époque , Bona- Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 79 parte conçoit la pensée d'édifier le européen de nos lois civiles. monument Une commission composée des plus habiles jurisconsultes fut désignée alors pour travailler à ce code célèbre qui, seul, eût suffi le régénérateur de pour immortaliser la le chef et France \ Mars 1800. TRAITÉ DE PAIX AVEC LES ÉTATS-UNIS. Le Premier Consul ne rer la paix intérieure et utiles institutions , de il se borne point à assu- l'État, travaille par de grandes en même temps à rétablir des relations importantes celles au dehors qui existaient précédemment entre : les républiques française et américaine, avaient été dédaignées ou cultivées avec trop peu de soin par le Directoire. Bonaparte , qui en reconnaît tous les avantages , entame des négociations avec le congrès américain, et bientôt traité 4 il a conclu un avec les plénipotentiaires des États-Unis. Le Code civil, commencé en 1800, ne fut achevé qu'au mois de mai 1806. et promulgué HISTOIRE DE NAPOLEON, 80 mémoire de Washington, Afin d'honorer la fondateur de la liberté américaine , pour deuil public les il ordonna un mort de ce grand homme ; la drapeaux conquis à Aboukir servirent nement à quelle d'or- cérémonie funèbre , dans la- cette M. de Fontanes prononça un discours qui produisit la plus vive sensation. « Il est des « hommes « d'intervalle en intervalle sur la scène du monde, « avec « nation. « envoie * berceau « C'est le prodigieux , dit-il , qui apparaissent caractère de la grandeur et de la Une cause inconnue quand , il en en vain que temps, pour fonder le est ou réparer la ruine des hommes les « vance, se tiennent à l'écart « tune les porte , domi- et supérieure les ; d'obstacle la empires. désignés d'a- main de la en obstacle for, de «triomphe en triomphe , jusqu'au sommet de « la puissance , etc. ...» Ces paroles offraient une » qui fut saisie facile application, • * avec enthousiasme. Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 81 1800. NOUVELLE ORGANISATION DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE. L'école polytechnique, fondée par la Convention nationale, le 21 mars 1795, reçut à cette époque, une organisation nouvelle, qui vint ajouter encore aux avantages <Je cette institution précieuse pour la jeunesse française. Après y avoir étudié les sciences physique et mathémati- si que les élèves , d'application furent répartis dans des écoles pour l'artillerie de terre et de MER , LE GÉNIE MILITAIRE , LES PONTS ET CHAUSSÉES, la construction des vaisseaux, et enfin, mines et On la carrière doit observer ici tion s'était opérée alors qu'une sorte de révolu- parmi çaise, jusque-là légère et était parvenu à et méditatif, introduisit lui par dans pour les des ingénieurs géographes. la jeunesse fran- frivole ; Bonaparte donner un caractère sérieux la nouvelle discipline les écoles civiles et d'où sortirent, en effet, tant qu'a mUitaires dkommes 6 distin- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 82 gués dans les connaissances de l'administration civile, financière, judiciaire et commerciale*. L'époque que nous venons de parcourir sinon la plus brillante, glorieuses de l'histoire mois, il elle était du moins une de Napoléon avait fait sortir la en peu de France du cahos où plongée, et avait établi sur des bases solides, et son repos et sa prospérité intérieure. * « Quelle jeunesse je laisse après moi le rocher : est des plus de Sainle-Hélène); qu'elle vaudra. A naisse l'ouvrier. » l'œuvre il elle me ! ( a dit depuis Napoléon sur vengera suffisamment par ce faudra bien, après tout, qu'on recon- {Mémorial de Sainte-Hélène.) Digitized by Google QUATRIÈME MÉDAILLON. OU MOIS Dl MAI l8oO Du ATI MOIS DE MAI 11 au 14 mai iSoi. 1800. PASSAGE DU MONT SAINT-BERNARD. Malgré tous ses efforts, Bonaparte n'avait pu rétablir la paix sur le continent. la L'Autriche, Bavière et la Porte, également entraînées par les intrigues et l'or de l'Angleterre , for- mèrent une coalition nouvelle contre la France; le Premier Consul parvint, toutefois, à en dé- tacher la Russie, qui dès-lors se renferma, de même que la Prusse , la Suède et le Dannemark dans une rigoureuse neutralité. La guerre étant désormais inévitable, le Pre- mier Consul appelle les Français aux armes; HISTOIRE DE NAPOLÉON, 84 à sa Yoix, une armée de cent mille comme semble improvisée et l'Italie , hommes par enchantement, perdue pendant son absence , va de- venir encore commande le théâtre de ses exploits. du Rhin l'armée de Hollande. Masséna , ; resté Augereau , celle Gênes, était à bloqué par l'armée autrichienne , épuisés par tous les Moreau et ses soldats maux qui accompagnent la comme en 1790, dans guerre, languissaient, un affreux dénuement. Les généraux autrichiens Kray et Mêlas al- laient être opposés, l'un à Moreau à l'armée Rhin , Vautre à Masséna à l'armée L'armée française, dite de réserve, d'abord à Dijon , elle se du d'Italie. s'était réunie porta ensuite sur Ge- nève, où Bonaparte arriva bientôt pour prendre le commandement C'est là qu'il se décida tottt-à-coup à tenter cette immortelle Alpes par le général de l'armée d'Italie. mont entreprise du passage des Saint-Bernard. Des rochers escarpés, des glaces éternelles, des chemins où jamais le pied de l'homme n'a été empreint, Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 85 sont les obstacles qui se présentent, mais tels qui ne peuvent arrêter la marche rapide raculeuse <Tune armée de héros : mi- et en quatre jours, l'infanterie , LA cavalerie, les bagages, LES CANONS, ONT FRANCHI LA SOMMITÉ DES ÀLPES. Jamais les efforts de prodiges. tels hommes des n'ont produit Mai 1800. CONQUÊTE DU PIÉMONT. A peine arrivé aux pieds de ces monts re- doutables , Premier Consul descend , ou le plutôt fond en Italie l'aigle, et va justifier de son entreprise. et, Il par avec l'impétuosité de ses succès du Tésin, la témérité attaque l'armée de Mêlas, vainqueur au passage de Sesia et , il la Ghiusella, de la a bientôt envahi le Pié- mont tout entier. 2 Juin 1800. 1 prise de milan. Chaque jour de cette glorieuse marqué par de nouveaux campagne est exploits; le 2 juin HISTOIRE DE NAPOLÉON, 86 Bonaparte est maître de Milan , où il est reçu en libérateur. Pour assurer est sa conquête, son premier soin de proclamer et d'organiser de nouveau la République Cisalpine, dont la destinée allait désormais se confondre avec celle de Répu- la blique Française. Juin 1800. SUITE DE VICTOIRES. — BATAILLE DE MONTEBELLO. Bonaparte quitte bientôt Milan pour voler à de nouveaux succès ; vainqueur sur tous les points , il marchait à la poursuite de l'ennemi lorsqu'il apprit la reddition fendait Masséna, et en tion des troupes de Gênes que dé- même du blocus temps Quoiqu'une partie seulement de passé le Pô, il la jonc- à l'armée de Mêlas. ses troupes ait ne redoute point un ennemi dont les forces sont bien supérieures aux siennes; il s'avance à la tête de son avant-garde ; et le 9 juin, IL GAGNE LA BATAILLE DE MoNTEBELLO Sur le général Ott. Larmes se couvrit de gloire, dans cette journée qui devait l'illustrer à jamais. Digitized by Google 87 DEUXIÈME ÉPOQUE. 14 Juin 1800. CÉLÈBRE BATAILLE DE MARENGO. Mêlas avait réuni ses forces entre Tanaro; le 1 4 armée, forte de quarante mille la Bormida sur taque : les le Pô juin (25 prairial an VIII) trois points , et hommes, et le son , passe commence l'at- Françab, bien inférieurs en nombre, sont quatre fois repoussés, et quatre fois re- viennent à la charge; soixante pièces de canon sont prises et reprises de part et d'autre et en peu d'instans. Tandis que et "Victor rivalisent entre les généraux Lannes eux de zèle et rage, la garde consulaire est placée cou- comme une colonne immobile, dans une immense plaine; tous les efforts réunis ne peuvent ébranler ce bataillon sacré, mémorable, le qui mérita dans ce jour beau surnom de colonne de gra- nit; son héroïque résistance soutint la position de l'armée jusqu'à l'arrivée de la division Desaix; ce général, à son retour d'Égypte, était accouru pour se ranger sous les drapeaux de son ancien chef, et trouva près de lui une mort HISTOIRE DE NAPOLÉON, 88 glorieuse : il au mo- périt frappé d'une balle, ment même où, par un étrange rapport de Kléber son ami, tombait au fatalité, l'illustre Caire sous le poignard d'un assassin. Mais bientôt la mort de Desaix allait être ven- gée; le Premier Consul paraît, sa présence ra- nime les les troupes, son courage et son habileté conduisent à CETTE GLORIEUSE BATAILLE DE gagne enfin Il la victoire. M ARE N GO, à jamais célèbre dans les fastes de l'histoire. Vingt mille hommes nons , tués , blessés ou prisonniers , trente ca- douze drapeaux , résultats changer tels furent les premiers de cette importante le sort de la victoire , qui allait France et de l'Europe. Effrayé de ce prodigieux succès, l'ennemi, dès le lendemain , demanda la paix , et la conven- tion d'Alexandrie fut bientôt conclue entre les généraux Berthier et Mêlas. Cette célèbre con- vention remit au pouvoir de bardie, le Piémont, la la France , la Lom- Ligurieet les douze places qui la défendaient; Tortone, Alexandrie, Turin, Milan, Coni, Plaisance, Savone, etc. Digitized DEUXIÈME EPOQUE. Maître de ce beau pays , 89 premier soin de le Bonaparte fut d'assurer sa paix intérieure par une administration sage et était de joindre à la paternelle. France , Son désir non des contrées vaincues, mais des nations amies*, regardant l'amour des peuples de leur comme le plus sûr garant fidélité. Les armes françaises s'étaient illustrées sur tous les points en même temps ; que tandis le Premier Consul triomphait à Marengo Moreau , en, Allemagne gagnait la bataille dïHochstedt sur le général Kray, et vengeait ainsi, après siècle, l'ancienne défaite Cette belle campagne de Moreau assura communications avec l'armée le d'Italie , sollicités raux, préparèrent * Quatrième médaillon. se trouve ici joint aux ; lierre, de Lunéville. symbole d'union et d'amitié lauriers de la victoire, pour indiquer que l'union des peuples de France et d'Italie devait être le résultat l'éclatante victoire les par ces deux géné- le traité — Le ses et força général Kray à suivre l'exemple de Mêlas deux armistices un des Français. remportée à Marengo. de HISTOIRE DE NAPOLÉON 90 La nouvelle de excité une la victoire ivresse générale , de Marengo avait et les Français reçu- rent Bonaparte à son retour, avec l'enthousiasme d'un peuple passionné pour la gloire. Décembre 1800. GUERRE D'ALLEMAGNE. La cour de Vienne ayant conclus avec les armistices et Mêlas, prendre on se dispose généraux Kray de part et d'autre à re- les hostilités. Moreau conserve le commandement de mée d'Allemagne, Brune a talie, et refusé de ratifier les celui de l'armée l'ar- d'I- Macdonald commande l'armée de ré- serve. L'archiduc Jean , âgé de dix-huit ans , remplace le général Kray dans le commandement de l'armée autrichienne. Le 3 décembre, Moreau attaque l'archiduc et gagne sur Cette victoire nemi à une , lui la bataille d'Hohenlinden. complète et décisive , force l'en- retraite précipitée. Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 91 • Les généraux Richepanse, Grenier, Grouchy, Ney, etc., partagent les honneurs de cette journée. De nouveaux succès suivent ce premier triom- phe, et portent leffroi jusqu'au sein de pitale de l'Autriche. 24 Décembre 1800 CONSPIRATION. Au ca- la ( 3 nivose an ix — MACHINE ). INFERNALE. milieu des victoires qui, chaque jour, illustraient les armes françaises l'assassinat me, naçait dans l'ombre celui qu'environnait tant de gloire et d'éclat. Déjà plusieurs conspirations formées contre le Premier Consul avaient été découvertes et déjouées, lorsque de nouveaux dangers vinrent menacer sa vie. Le a4 décembre (3 nivose), une machine fernale fut disposée sur son passage éclater au moment où St.-iNicaise , pour il entrerait dans la rue se rendre à l'Opéra sion fut trop tardive , in- et devait , ; l'explo- et ce lâche attentat de grands dommages, sans avoir atteint causa le but * 92 de HISTOIRE DE NAPOLÉON, ses auteurs blessées , ; cinquante-six personnes furent et vingt-deux furent tuées. attribué d'abord aux jacobins, détermina portation d'un grand fit Ce crime, nombre la dé- d'entre eux. On cependant arrêter quelques jours après, plu- sieurs "Vendéens , accusés également d'avoir pris part à cette conspiration ; beaucoup de preuves s'étant réunies contre ces derniers, quatre d'entre eux , qui avaient paru plus coupables que autres, furent condamnés à la les peine de mort. Janvier 1801. SUITE DE LA GUERRE CONTRE L'AUTRICHE VICTOIRES EN ITALIE. Tandis que Moreau, en Allemagne, triomphait de l'archiduc Jean; Brune, Macdonald Moncey et Marmont, repoussaient, en Autrichiens commandés par , Italie, les le général Belle- garde. Vainqueurs aux combats de Pozzuolo, Vallegio et Sauonzo , autrichien à ils forcèrent le général demander un armistice, qui fut con- clu à Trévise, le 16 janvier 1801 , et par lequel Digitized by Google 95 DEUXIÈME ÉPOQUE. toutes les places étaient remises aux Français excepté Mantoue. Bonaparte refusa de ratifier cette convention, et en obtint une seconde par laquelle Mantoue lui fut cédée. Moreau, de son côté, avait également conclu un armistice dont la condition principale était l'abandon du Tyrol à la France. cation des armées d'Italie et vait ainsi établie. verture de la Enfin , campagne La communi- du Rbin se trou- deux mois après l'ou, au sein d'un hiver rigoureux, l'Autriche avait perdu deux grandes armées, la loi livré ses places, posé les armes et reçu du vainqueur. 9 Février 1801. TRAITE DE LU NÉ VILLE. Des négociations entamées depuis long-temps à Lunéville, se terminèrent enfin par qui fut conclu sur les de Campo-Formio. Ce mêmes traité bases que celui traité fixait à l'Adige, la limite des possessions autrichiennes velait à la un France la cession de la ; il renou- Belgique, HISTOIRE DE NAPOLÉON, 94 abandonnait en outre tous et lui sur la rive gauche du Rhin. Ce les états situés territoire forma quatre nouveaux départemens ; l'Autriche, enfin, reconnaissait l'indépendance des républi- ques Cisalpine, Ligurienne et Helvétique; et abandonnait au Premier Consul de sition le royaume A le la la libre dispo- Toscane, dont fut composé depuis d'Étrurie. la nouvelle de la paix , qui arriva à Paris 12 février, toute la population fit éclater la joie la plus vive, et se porta en foule aux Tui- leries aux , naparte de Vive Bo- cris mille fois répétés ! Une institution nouvelle, digne de son fonda- teur, devait consacrer la gloire de cette heu- reuse époque. Le 4 mars 1 8o î , l'exposition des produits des manufacturiers et industriels de France fut décrétée , et de l'année républicaine , fixée pour c'est-à-dire , la clôture du 1 7 au 23 septembre. Ce puissant encouragement accordé aux et au commerce , ajouta un nouveau titre arts aux Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 95 * titres nombreux que Bonaparte rir à la venait d'acqué- reconnaisance publique. 15 Juillet 1801. TRAITÉ OU CONCORDAT AVEC LE PAPE. Occupé d'un plan de le pacification générale Premier Consul conclut d'abord avec un traité ou concordat par lequel il le , Pape, fut convenu que le culte catholique * serait rétabli en France, de et déclaré religion l'État et de la majorité de la nation. Vers le même temps, Bonaparte traita suc- cessivement avec Naples, la Russie, la Bavière, Portugal et le la Porte; ces différens traités, conclus avec les principales puissances de l'Europe, et en même temps la tranquillité rétablie à l'intérieur, méritèrent à la glorieuse 1 8o î * , le nom année d'année de paix *. Quatrième médaillon. — Le soleil ou ostensoir, indique ici le culte catholique. Quatrième médaillon. N'ayant pu indiquer dans tous les traités conclus à cette époque gnent ici le l'intérieur. - , les le médaillon, branches d'olivier dési- rétablissement général de la paix , tant au-dehors qu'à HISTOIRE DE NAPOLÉON, 9C Bonaparte, depuis sonretourd'Égypte, avait tenté plusieurs fois, mais en vain, d'envoyer des secours à l'armée qu'il y avait laissée; enfin 5o août 1801, le le général mandait en chef depuis Menou qui com- la , mort de Kléber, une capitulation à Alexandrie, en vertu signa de laquelle l'Egypte fut évacuée; vingt mille hommes revinrent alors en France sur des na- vires étrangers. 25 Mars 1802. TRAITÉ ne 11 terre , restait plus à traiter qu'avec l'Angle- quoique des négociations fussent en- et tamées entre 1801, deux puissances, les blaient encore se les rives D' AMIENS. elles sem- menacer réciproquement sur opposées de la Manche. Le 9 octobre les hostilités cessèrent enfin , et les pré- liminaires de la paix furent signés à Londres. Le traité vant; il d'Amiens fut conclu était le 25 mars sui- commun à la Grande-Bretagne l'Espagne et à la , à république Batave. Les principaux articles de ce traité étaient Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. ^évacuation de et la de Malte par l'île remise de cette île de l'État gypte , rendue à du royaume de Na- Romain par la les Français; l'É- Sublime Porte , blique des Sept-Iles , les Anglais, à Tordre de S. -Jean- de-Jérusalem ; l'évacuation ples et 97 et la reconnue par Répu- la France. Les Anglais, en cédant aux circonstances, conservai•ent le désir et l'espoir d'éluder leurs ENGÀGEMENS \ 19 Mars 1802. INSTITUTION DE LA LEGION D'HONNEUR. Le Tribunat ayant voté une récompense pour pacificateur de la France, le 6 le mai 1802 , un sénatus-consulte organique prorogea de dix années la durée du consulat de Bonaparte. Cette singulière modification à la Constitution fut signalée par dans le deux lois absolument nouvelles code des libertés françaises. La première, publiée le 19 mars, instituait * traité le Quatrième médaillon. — Les deux mains qui représentent d'Amiens sont rapprochées et non pas jointes , peu de sincérité devait être rompu. et de solidité de ce traité la ici le afin d'indiquer qui bientôt , en effet HISTOIRE DE NAPOLÉON, 08 Légion d'Honneur : cet ordre , destiné à récompenser les services sous une civils et militaires, même décoration le prélat, le l'artiste, , réunit le soldat, le savant, magistrat, etc.; c'était comme le signe de tous les partis. délité, ceux qui en étaient décorés, formaient de réunion de tous Emblème de les états et mérite et de fi- vraiment alors une légion d'honneur. La seconde loi tenait l'esclavage France par le Vers la qui parut dans traité même le 20 mai, main- les colonies rendues à la d'Amiens. époque , un sénatus-consulte accorda une amnistie générale aux émigrés , dont un grand nombre déjà avait obtenu la permission de rentrer en France. Heureux, après uu long pour la exil, de revoir leur patrie plupart, s'attacher à la , on les vit fortune de celui qui les y avait rappelés, et se montrer empressés de le servir, aussi le sort Le long-temps ne le trahirait pas. 21 mai , la du moins que République Ligurienne , à l'exemple de la République Italienne , adopta Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 99 sous les auspices de la France, une nouvelle constitution : la République de Lucques avait également subi une réforme qui modifia beau- coup son régime aristocratique. CINQUIÈME MÉDAILLON. DU MOIS D'AOUT l802 AD MOIS DE MARS l8o4- 2 Août 1802. BONAPARTE CONSUL A VIE. Trois mois à peine s'étaient écoulés depuis que le Sénat avait prononcé la prorogation de la dignité consulaire dans la personne de Bo- naparte , lorsqu'une question fut tout-à-coup soumise au peuple français : Bonaparte sera-t-il consul à vie ? Les votes ayant été recueillis , fut établi il que, sur 3,577,885 citoyens qui les avaient émis librement, 3,368,259 avaient été pour l'affirmative. D'après cette élection , une des plus remarquables que nous offre l'histoire, Bonaparte fut proclamé premier consul a vie , Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. avec le droit 101 de désigner son successeur; également autres Consuls furent les deux nommés à vie. Ce changement dans considéré , en quelque sorte Constitution nouvelle; mens dans Constitution la l'État dont , but de consolider il la , fut comme une entraîna divers changela plupart eurent pour puissance de Bonaparte. Octobre etc. 1802. INSTRUCTION PUBLIQUE. ÉTAT PROSPÈRE DE LA FRANCE. époque du gouvernement Cette heureuse consulaire fut tages pour la marquée par de nombreux avan- France qui, d'une part, vit s'é- tendre ses limites, et de l'autre, s'accroître sa prospérité par de grandes et utiles institutions. Dès commencement de le Premier Consul publique * militaires. * , s'était et avait Elles l'année 1 802 , le occupé de l'instruction fondé des écoles civiles et ne tardèrent pas à être orga- Cinquième médaillon. — Les rayons de lumière, désignent livres , la couronne de chêne ici l'instruction publique. et les HISTOIRE DE NAPOLÉON, i02 nisées, et, dans le mois d'octobre de cette année, des lycées aux dans même frais de l'État, s'ouvrirent de France, tandis que les principales villes des écoles primaires et secondaires étaient don- nées aux communes. Après avoir facilité l'étude à la jeunesse, Bo- naparte veut encore récompenser acquis, et de accordés aux les talens déjà nombreux encouragemens hommes sont qui cultivent avec succès LES ARTS ET LES SCIENCES. Le commerce et risés, reçoivent l'industrie une , également favo- vie nouvelle, et excitent, par leurs progrès extraordinaires, la jalousie de nos rivaux. Tout se ressent, en un mot, de l'administration sage et habile tat qui , chaque jour , du chef de l'É- acquiert de nouveaux droits à la reconnaissance publique. L'étendue de la France s'accroît avec sa pros- périté: le Piémont, qui avait été incorporé à la République, le 11 septembre, forma départemens du Pô, de de la Stura, du Tanaro la et Doire, de les six la Sezia, de Marengo. Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. La France 105 fut encore augmentée vers cette époque, des duchés de Parme, Plai- même sance et Guastalla qui , en vertu d'une convention signée avec l'Espagne, lui revenaient à la mort du duc de Parme. Ltle d'Elbe* seul débris qui dût rester un jour à Napoléon de toutes ses conquêtes, faisait partie de cette nouvelle acquisition. 1802 etc. EXPÉDITION DE SAINT-DOMINGUE. L'île de Saint-Domingue avait été long-temps livrée aux horreurs de l'anarchie ; Tordre tou- tefois commençait à renaître sous , le gouverne- ment du général noir Toussaint -Louverture; mais l'indépendance qu'affectait ce gouverneur ne pouvait convenir au Premier Consul, qui conçut le projet de nos colonies , de rétablir, dans l'autorité de la la plus belle métropole. chargea de cette mission dangereuse , ral Leclerc, brillante le Il géné- son beau-frère. Une nombreuse et armée, composée en partie des vain- queurs de Hohenlinden, fut transportée à Saint- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 104 Domingue par une escadre formidable. Cette flotte , partie des ports de Brest et de Rochefort, due à au mois de novembre 180 1 sa destination , en février 1 , avait été ren- 802 ; elle eut à combattre, à son débarquement, et ne tarda pas à soumettre Toussaint-Louverture. Mais bientôt une affreuse contagion, sous le nom de fièvre jaune, mée naguère et de gloire. si vint décimer cette ar- de force, de courage brillante Les noirs et les hommes de cou- leur se soulevèrent de toutes parts , et malgré une valeur héroïque maintenir dans File. coûta désastreuse , les Français ne purent se Enfin vie la , cette expédition au général en chef Leclerc , engloutit plus de trente mille d'élite et le Le résultat de tant de la perte les de hommes dixième de la population coloniale. la colonie maux irréparables fut de Saint-Domingue , que Français furent obligés d'évacuer au mois de novembre 1 8o3. Digitized by Google 103 DEUXIÈME ÉPOQUE. 19 Février 1803. ACTE DE MÉDIATION. La Suisse, à cette époque, était agitée par de nouveaux troubles, de et les partisans l'an- cienne Constitution paraissaient sur le point de formé sous triompher du gouvernement les auspices de la République Française; Bonaparte offrit aux Suisses sa médiation ; acceptée elle fut par tous les partis qui divisaient l'Helvétie, et la paix ne tarda pas à renaître dans ces contrées. Mai 1803. RUPTURE DU TRAITÉ d'àMIENS. INVASION DU HANOVRE. vu L'Angleterre n'avait pas sans inquiétude, l'accroissement de la France dans ces derniers temps ; non moins effrayée de la puissance que la paix donnait au Premier Consul, lut de s'opposer , par tous les elle réso- moyens à , la pro- digieuse élévation que le dernier sénatus-consulte faisait présager à l'Europe. La France, à son tour, mécontente de l'An- 106 HISTOIRE DE NAPOLÉON, gleterre, s'alarmait des retards plus qu'équi- voques apportés à l'exécution du traité d'Amiens, dont les principales exécutées. conditions n'étaient point On murmurait donc de part et d'au- tre, lorsque le ministère britannique refusa positivement de rendre l'île de Malte les , tant que troupes françaises n'évacueraient pas la Hol- lande. L'embargo mis sur en Hollande, autorisait user de représaille d'Amiens est : rompu les le vaisseaux français Premier Consul à bientôt, en effet, le traité , et la guerre éclate de nou- veau entre les deux puissances. Les Français atta- quent les possessions tinent; le succès de l'Angleterre sur le con- couronne cette entreprise : en huit jours l'électorat de Hanovre est conquis *, et l'armée anglaise est prisonnière. Ainsi se termina cette commencée le campagne du Hanovre, 26 mai, et finie le 5 juillet; mais l'Angleterre avait repris * Cinquième médaillon. — Les les armes, qu'elle trois chars indiquent ici cette suite de succès prompts et brillans qui assurèrent aux Français la conquête du Hanovre. Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. 107 * ne devait plus déposer qu après la ruine de son ennemi. L'armée d'Italie, qui avait évacué de Naples, en vertu du empara de nouveau dès que traité fut le royaume d'Amiens, traité la s'en rupture de ce connue. Après avoir poursuivi au dehors son ennemi plus implacable, Bonaparte travaille dans le l'intérieur à consolider sa puissance sur les dé- du gouvernement bris Il soumet d'abord républicain. la presse à la surveillance et à la censure d'une police, perfectionnée un par ministre habile (Fouché). La conscription devient de jour en jour plus sévère. Les impôts sur avait causé tant fortunées , les vins, de joie dont aux la suppression classes les sont rétablis sous le nom moins de droits réunis. En vertu d'un nouveau décret, doivent porter l'effigie les monnaies de Bonaparte premier consul. Digitized by Google 1 HISTOIRE DE NAPOLÉON 08 Enfin , |un sénatus - consulte modifie ment les du attributions telle- Corps Législatif, qu'elles sont réduites à celles d'approuver les lois qui lui sont présentées par le Gouverne- ment* 1 er Janvier 1804. INDÉPENDANCE DE SAINT-DOMINGUE. La reprise des hostilités avec l'Angleterre terminé l'existence politique de Samt-Domingue , pendance cette île et reprit proclama son indé- son ancien 1804, avait France à la nom d'Haïti. etc. PREPARATIFS DE LA DESCENTE EN ANGLETERRE. FLOTILLE A BOULOGNE. La conquête du Hanovre et l'occupation de Naples parles Français, avaient été suivies im- médiatement après , d'un projet de descente en Angleterre ; les préparatifs de cette expédition nouvelle se firent avec une incroyable activité. En peu de temps des armées nombreuses cou- vrirent les côtes et, , de toutes parts , on con- Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. struisit 109 des bâtimens légers, qui devaient trans- hommes porter cent soixante mille britannique. Ces flotilles , sur le sol construites sur les rivières, arrivèrent successivement, sous la pro- tection de nos batteries, au rendez-vous général de Boulogne. Après avoir organisé gleterre , le grande armée d'An- la Premier Consul se rendit lui-même sur les côtes , pour accélérer par sa présence les immenses préparatifs qu'il avait ordonnés. En quittant Boulogne, il parcourut l'ancienne Belgique et les départemens du Rhin. Partout sur son passage, peuples et sance. vrait De aux les il recueillit les retour à Paris , et tandis qu'il se li- soins de l'administration intérieure une nouvelle conspiration Deux hommages des témoignages de leur reconnais- anciens Chouans au milieu de se forma contre ou Vendéens la capitale et sur le , lui. arrêtés point d'être conduits à la mort , déclarèrent qu'ils faisaient partie d'une bande nombreuse venue d'Angle- terre, sous les ordres de Georges Cadoudai et HISTOIRE DE NAPOLÉON 4 10 de l'ex-général Pichegru pour attenter aux , du Premier Consul. Georges jours ses confrères furent arrêtés, ainsi Moreau , accusé également d avoir de et vingt que le général au pris part complot. Peu de jours après, le 28 février, Pichegru fut découvert à Paris, et conduit dans les pri- sons du Temple. Tandis qu'on instruisait le procès de Moreau et de Pichegru, un événement qui semblait s'y rattacher, vint de nouveau fixer l'attention pu- blique. Le duc d'Enghien, dernier maison de Condé, fut gens, dans offert il un saisi , amené de la contre le droit des État Allemand, asile; fut jugé, bauchage, un rejeton où on lui avait ensuite à Vincennes, condamné comme coupable d'emet exécuté dans les vingt -quatre heures. On apprit, le 21 prompte exécution : mars, la sentence et sa cette nouvelle répandit à la fois la surprise et la consternation dans la Digitized by Google DEUXIÈME ÉPOQUE. capitale. On 111 déplora généralement la fin tra- gique et prématurée de ce prince, qu'aucun « La mort du duc d'Enghien « ment un crime, « c'est une faute. Napoléon ainsi « , même ne semblait intérêt politique dit alors justifier. pas seule- n'est un homme d'état, » dans ses mémoires s'exprime , en parlant de l'exécution de ce prince : Elle doit être éternellement reprochée, dit-il « à ceux qui , entraînés par t n'attendirent point « pour exécuter le les un zèle criminel ordres de leur souverain jugement de duc d'Enghien « militaire ; le t intrigues d'alors. « reprochée à Napoléon , « d'aucune la commission périt victime des Sa mort, injustement si lui nuisit et utilité politique. » ne lui fut Quels qu'en fus- sent les auteurs et les motifs, cet produisit sur la nation entière événement une impression douloureuse et profonde, et couvrit d'un sombre nuage les derniers jours de cette belle période consulaire, brillante jusqu'alors éclat. du plus vif HISTOIRE DE NAPOLÉON. 1 12 Une autre le ère va premier citoyen s , ouvrir le : le premier soldat, premier magistrat de France, va devenir le premier monarque de l'Europe! Ici finit Bonaparte et commence Napoléon. FIN DE LA DEUXIÈME ÉPOQUE. Digitized by Google NAPOLÉON EMPEREUR SIXIÈME MÉDAILLON. DU MOIS DR DÉCEMBRE 1 8o4 AU MOIS DE DECEMBRE l8o5. 2 Décembre 1804. NAPOLÉON COURONNÉ EMPEREUR. Le 3o avait avril fait la 1804, UI* membre du Tribunal* proposition de conférer d'Empereur à Napoléon Bonaparte; cette proposition fut sanctionnée tus-consulte organique. Le * la , ferais titre par un séna- Joseph et Le premier reçut le Corée qui, orne ans auparavaut, avait dans mort de le 18 mai, même acte compre- nait dans la ligne d'hérédité frères de Napoléon. le la Louis titre , de Convention, voté XVI. 8 i HISTOIRE DE NAPOLÉON 14 grand électeur, général Murât grand amiral ; , l'autre, celui frère de connétable. Le de l'Empereur fut nommé , second consul , Cambacérès le arcbi-chancelier; et le troisième consul, Lebrun, archi-trésorier de l'Empire. Le 19 mai, la dignité de maréchal del'Em- pire fut conférée à dix-huit généraux*. Napoléon signala son avènement au trône par un acte de clémence : parmi les , quarante- sept complices de Georges Cadoudal, dix-neuf avaient été condamnés à mort; huit d'entre eux, au « : étaient Poli- Je puis pardonner à votre mari « Napoléon à « ma vie Le 6 grâce à fit Armand de le marquis de Rivière et M. gnac il nombre desquels madame de Polignac qu'on en voulait. avril , , dit , car c'est à » Pichegru avait été trouvé mort dans sa prison, étranglé avec sa cravate; Mo- reau , qui 5 * était resté Alexandre Berthier , au temple depuis le 1 fé- Murât, Moncey, Jourdan, Masséna, Auge- reau, Bernadotte, Soult , Brune, Lannes, Mortier, Nef, Davoust Bcji&ières , Kellermann , Le Febvre, Pérignon, Serrurier. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. Trier, fut jugé le 10 juin, autres accusés. les Il fut en lift même prouvé temps que qu'il n'était pas complice de Georges Gadoudal , mais qu'il n'aspirait pas moins au renversement du gou- vernement consulaire. Cependant, vainqueur le d'Hohenlinden trouva dans l'opinion publique première défense, et fut condamné seule- sa ment à deux années de détention ; peine qui fut aussitôt A frère cette commuée en un exil aux de Louis XVI) sovie, fit États-Unis. époque, Louis XVIII (Monsieur, , qui vivait retiré à Var- une protestation contre paraître l'u- surpation de Bonaparte; elle fut adressée à tous les gouvernemens de l'Europe France dans En le acceptant , et publiée le titre d'Empereur, Napoléon avait voulu soumettre à la sanction la loi en Moniteur. sur l'hérédité; les des registres ouverts dans mens de France, et le du peuple votes furent recueillis sur les cent huit départe- 1" décembre, le Sénat prononça la répo*ge affirmative. Le jour suivant, HC 2 HISTOIRE DE NAPOLÉON, décembre 1804, Napoléon fut sacré et cou- ronné solennellement dans Dame de Paris exprès de Rome pour par , le l'église de Notre- pape Pie VII , venu cette grande cérémonie. L'Impératrice Joséphine reçut le diadème des mains de Napoléon. 5 Deux Décembre 1804. jours après le couronnement, l'Em- pereur rassembla Mars pour leur , « Soldats , leur les troupes au faire la distribution dit-il , voici vos Champ de des aigles. drapeaux : ces vous serviront toujours de point de « aigles « ralliement. Elles seront partout « pereur « de son trône et de moment, les l'aigle peau français , les nouvelles ou votre Em- jugera nécessaires pour la défense ses peuples. » Depuis ce devint l'ornement du dra- et fut adoptée également dans armoiries de l'Empire. 26 Mai 1805. napoléon, roi d'italie. Le 16 mars i8o5, Napoléon avait déclaré Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. au Sénat qu'il accédait italienne qui lui , 117 au vœu de offrait l'antique Dation la couronne de FER DES ROIS LOMBARDS. Le 26 mai, Milan celle fut couronné solennellement à il et cette , imposante cérémonie effaça de Paris , par sa splendeur historique. En prenant léon dit touche. la couronne sur Dieu me : créa en Il couronne de donne, gare à qui ta même fer, et ces Napo- l'autel, temps la l'ordre de la mots en furent la de- vise. Le 8 juin, l'Empereur * le , prince Eugène, fils adoptif de fut proclamé vice-roi d'Italie. Napoléon, en quittant son nouveau royaume, se rendit à Gênes, où fut proclamée nion de ce pays à trois la la réu- France. Ce territoire forma nouveaux départemens : Gênes , Monte- notte et les Apennins. Vers le même temps , l'Empereur céda en toute propriété à sa sœur Élisa, le duché de Piombino, * et commença ainsi par elle l'élévation Le prince Eugène était fils d«; madame de tieauharuais. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 118 de sa famille. Plus tard , fut créée grande elle duchesse de Toscane. Octobre 1805. TROISIÈME COALITION. GUERRE CONTRE L'AUTRICHE ET LA RUSSIE. De pour retour à Paris, Napoléon parï aussitôt visiter le camp de Boulogne , immenses préparatifs de descente et presser les , formés de- puis deux ans. L'Angleterre , menacée sur tous les points elle , cherche à détourner l'orage , en une nouvelle sant fai- coalition contre la France; y réussit. L'empereur de Russie s'oblige à fournir une armée de cent quatre-vingt mille hommes. L'empereur d'Autriche va mettre en mouvement profite toutes les forces de son empire barraquées sur les côtes lieues de la Bavière , ration de guerre, ce Instruit de ce à Boulogne levée ; il du moment où les troupes françaises sont , de l'Océan , à pour envahir royaume allié , trois cents sans décla- delà France. mouvement pendant son séjour l'Empereur ordonne aussitôt du camp, donne la à l'armée d'Angleterre , Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. le nom i i9 d'armée d'Allemagne, et en moins d'un mois , deux cent mille hommes sont transportés des bords de l'Océan aux rives du Danube. Napoléon est à la téte de cent soixante mille combattans, formant sept corps d'armée, que commandent maréchaux Bernadotte, Da- les voust, Soult, Lannes, Ney, Augereau, et les généraux Marmont et Oudinot. Masséna , avec quatre-vingt mille va combattre l'archiduc Charles en hommes Italie : toute l'Europe est en armes. Le 8 octobre, chaque jour Français. est les hostilités un Oudinot jour de victoire pour est Ney à Guntzbourg vengeance de et Elchingen enfin, après la place * une la les , \ le Bavière est 1 2 octobre commencée ; suite continuelle de succès, d'Ulm ouvre Sixième Médaillon. : vainqueur à Werting* a Bernadotte entre à Munich et la commencent — On ses portes le n'a 20 octobre ; pu représenter dans ce médaillon tous les succès de cette guerre d'Allemagne. Les trois chars dé&ignent ici un enchaînement de la priàe de plusieurs victoires, et les villes. drapeaux qui les accompagnent, I HIRTOIRE DE NAPOLÉON. 190 trente mille hommes composant la garnison, sont prisonniers de guerre. Cette conquête im- portante décide ce moment , du est sort de la Bavière qui , dès évacuée par les Masséna, pendant ce temps prince Charles en Italie , Autrichiens. , poursuit le et le force à la retraite. 21 Octobre 1805. COMBAT NAVAL DE TRAFALGAR. Tandis que çais la victoire suit les en Allemagne et en Italie , pas des Franles Anglais ob- tiennent sur nous de grands avantages. La flotte sous le commandement de l'amiral Villeneuve est battue au combat naval de Trafalgar : sur trente-trois vaisseaux français et espagnols , dix seulement parvinrent à rentrer à Cadix. C'était le dernier effort de notre marine. Cette victoire néanmoins coûta cher aux Anglais, qui perdirent l'amiral Nelson, tué dans le combat où sa flotte fut victorieuse. Novembre 1806. NOUVEAUX SUCCÈS EN ALLEMAGNE. Après avoir anéanti Farinée autrichienne, * Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. Napoléon marche sur Russes les en toute hâte , voulant tirent gement avant Français , qui 121 qui se re- , éviter un enga- de leurs troupes l'arrivée poursuivent toujours les parent successivement des villes , ; les s'em- de Braunau , Saltzbourg, Inspruck, Hall, etc. La marche de l'Empereur dans triche tient qu'il du prodige; n'éprouve : il la Haute-Au- n'est point de fatigue nuit et jour travaille il ; il expédie lui-même tous ses ordres aux divers corps de l'armée , et instans de repos sur prend à peine quelques une botte de couche tout habillé; en un mot, paille où il ses prodi- gieux succès sont dûs à son incroyable activité à son génie guerrier autant qu'à la stupeur dont son nom a frappé ses ennemis. 4 De toutes parts les évènemens se pressent. L'armée française chaque jour de nou- livre veaux combats où chaque jour rieuse. Parmi ses , plus importans fut celui que tier elle est victo- nombreux triomphes un obtint à Deernstein : le des maréchal .Mor- à la tête de cinq mille HISTOIRE DE NAPOLÉON, 122 braves , il battit l'arrière-garde russe vingt-cinq mille forte , de hommes. 13 novembre 1805. PRISE DE VIENNE. L'empereur d'Autriche parts retiré , repoussé de toutes et voyant sa capitale , menacée à Olmutz, avec sa famille. La Vienne se trouva dès lors sans défense rendit aux Français, demain , Napoléon tale fit s'était , ville , de et se i3 novembre. Le len- le son entrée dans la capi- de son ennemi vaincu et fugitif. 2 Décembre 1805. bataille d'austerlitz. L'Empereur ne s'arrête nouveaux triomphes pas à Vienne l'attendent poursuite de l'ennemi, dont le ; il ; de vole à la nombre s'est augmenté par la jonction d'une seconde armée russe avec celle Dans le comme du général en chef Kutuzow. même moment, la plus glorieuse et par la plus habile combinaison , les deux Digitized by Google I 1*3 TROISIÈME ÉPOQUE. armées françaises d'Allemagne et d'Italie ont uni leurs lauriers à Klagenfurth. Des deux côtés, on décisive , va se décider dans Le i e* une action se prépare à et le sort de la monarchie autrichienne les plaines de la Moravie. décembre, l'Empereur qui observait l'ennemi, a jugé par ses mouvemens, de positions ultérieures Avant demain au dit-il , cette armée est ; ses dis- soir, à moi. Le lendemain, 2 dé- cembre, jour anniversaire du couronnement, tout, en effet brillant soleil , pour la se dispose bataille , et un va éclairer cette journée à jamais mémorable! Soldats, dit Napoléon, il faut finir cette cam- pagne par un coup de tonnerre. Des cris l'Empereur! lui répondent, et sont combat. Les Russes et périeurs en essaient ils les de Vive le signai du Autrichiens, bien su- nombre mais frappés de , en vain de résister à terreur la valeur française ; sont culbutés sur tous les points, l'armée russe est foudroyée sur déroute est complète. un lac de glace, Trente mille et sa hommes Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON, 124 prisonniers, quarante mille combat , hommes hors de quarante-cinq drapeaux , deux cents pièces de canon, vingt généraux pris, et deux Empereurs à la discrétion de Napoléon; tels SONT LES TROPHÉES DE LA CÉLÈBRE BATAILLE D'AUSterlitz, qui fut appelée aussi la bataille des trois Empereurs. L'élite de nos généraux , Soult, Lannes, Ber- nadotte , Davoust , Murât , etc. , à l'exemple de leur chef, se couvrirent de gloire dans cette immortelle journée. Après cette éclatante victoire, qui procurait à la France d'immenses avantages, alliés, réfugiés sous les les princes murs d'Olmutz ne son- gèrent plus qu'à séparer leur cause ; l'empereur d'Autriche désirait la paix a quelque prix que ce fût; il se rendit aux avant-postes pour avoir une entrevue avec l'empereur Napoléon, qui le reçut dans son bivouac palais depuis : Je n'habite pas d'autre deux mois* vaincu; Fous savez si dit-il au monarque bien tirer parti de cette Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 42i5 liabitation, répondit François II, quelle doit vous plaire. Toujours grand victoire, et magnanime au sein de la Napoléon accéda au désir qu'avait manifesté l'empereur d'Autriche , et le résultat de cette entrevue fut un armistice et l'assurance d'une paix prochaine dont principales con- les ditions furent arrêtées dès ce moment. L'empereur Alexandre a^ant refusé de signer cet armistice, obtint néanmoins un sauf-con- duit pour les débris de son armée, et , le 6 dé- cembre, il reprit lui-même la route de Saint- Pétersbourg. Au milieu bliait de ses triomphes , Napoléon n'ou- point à quel prix il les avait obtenus, et voulant honorer la mémoire des braves morts au champ d'honneur, il accorda à leurs veuves des pensions considérables et se chargea de faire élever leurs enfans Le 1 aux 3 décembre , il frais fut de l'État. complimenté nellement , à Schœnbrunn , par les solen- maires de HISTOIRE DE NAPOLÉON, 126 Paris , auxquels il remit quarante-cinq drapeaux pris à Àusterlitz. Cette campagne, la neuvième de Napoléon, fut la plus glorieuse de son règne , et détrui- troisième coalition la sit formée contre la France. 26 Décembre 1805. . TRAITÉ DE PRE8BOURG. La paix de Presbourg conclue avec l'Autriche termine cette courte et brillante cam- pagne. Par ce de la traité, couronne la tête , l'Albanie. la d'Italie à celle du vainqueur, royaume le François II confirme la réunion les Il de France , sur et joint à ce nouveau États de Venise, la Dalmatie et partage entre l'électeur de Bavière, duc de Wurtemberg et le margrave de Bade, principauté d'Eichstadt, Augsbourg, le Ty- rol et la Souabe autrichienne. e I ' Janvier 1806. Pour prix de la courageuse fidélité des princes Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 127 de Bavière et deWurtenberg, alliés de ils la France, reçoivent l'un et l'autre le titre de roi. Peu de temps après, la princesse Auguste de Bavière, fut unie au prince Eugène, vice-roi d'Italie. rêta à fils Napoléon à son retour en France, Munich, pour s'ar- au mariage de son assister d'adoption. 8 Mars 1806. TRAITÉ AVEC LA PRUSSE. Par une convention signée à Vienne cembre i8o5, la France , le ché de Berg la le roi le i5 dé- de Prusse abandonnait à pays d'Anspach , de Clèves, et la principauté le du- de Neufchâtel : Prusse devait recevoir en échange l'électorat de Hanovre. Cette convention fut convertie en traité, à Paris le 8 mars 1806. Nous verrons bientôt ces nouvelles conquêtes devenir des apa- nages pour la famille de Napoléon. COLONNE DE LA PLACE VENDOME*. La France reconnaissante * Ce monument 1808. Il , décrété le 8 voulait consacrer novembre 1806 , ne a été placé dans ce médaillon, comme fut achevé qu'en ayant été destiné à immortaliser cette admirable campagne de i8o5. Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON, 128 jamais à le souvenir de campagne de i8o5. Le quence, décrète le-grand ; cette Sénat, un monument et bientôt le a mémorable en consé- Napoléon- bronze russe et autri- chien va former la colonne de la place Ven- dôme les , le plus beau trophée qui jamais dans temps anciens ou modernes la gloire ait été dédié à d'un grand capitaine. Le poids du bronze employé à cet immense édifice est d'un million huit cents mille livres provenant de douze cents pièces de canon conquises sur les Russes et les Autrichiens dans une campagne de deux mois ( du 8 octobre au 3 décembre i8o5 ). On vit Paris à cette époque s'embellir chaque jour des plus superbes édifices. Les rues de Rivoli, de Gastiglione , tait alors le nom de la rue de Napoléon d'avoisiner l'immortel , la Paix qui por- devinrent dignes ' monument élevé au vain- queur d'Adsterlttz. Digitized by Google f||ttif< >r fa ^proUtime |j^f0<|«<. SEPTIÈME MÉDAILLON. DU MOIS DR N\RS 1806 AU MOIS DE 1807. JUIll Mars 1806. SOUVERAINETÉS DONNEES PAR NAPOLEON. L'Empereur qui dans , avait créé sa dernière campagne deux rois ceux de Bavière et de Wur, temberg, continue à son retour souveraines : le ses promotions chef de son état-major, Ber- thier, est déclaré prince de Neufchatel, et le maréchal Murât, grand-duc de Berg. Peu de temps après, l'armée française s'étant emparée du royaume de Naples , la couronne enlevée à Ferdinand II, est donnée a Joseph, frère aîné de Napoléon. 30 Mars 1806. DUCHÉS. — GRANDS FIEFS DE ^EMPIRE. Le jour même où Joseph recevait la couronne 9 HISTOIRE DE NAPOLÉON 130 , de Naples, un nouveau décret réunissait au royaume d'Italie, en duchés, Frioul , les états de Venise, et érigeait provinces de Dalmatie, Istrie, les Cadore Bellune , Conégliano , Trévise , Feltre, Bassano Vicence , Padoue et Rovigo. , Les duchés de Massa-Carrara , ceux de Parme de Plaisance étaient également réunis par et ce décret , au Tous royaume fiefs de l'empire affectait le ; le le nom de grands décret de leur institution quinzième de leur revenu aux titu- que l'Empereur laires d'Italie. duchés prirent ces avait désignés *. Mai 1806. SUITE DE PROMOTIONS SOUVERAINES. Un traité lande , conclu entre déférait la la France couronne à Louis et la , Hol- frère de Napoléon. fJne ambassade extraordinaire vint * Noms des titulaires — de sières; Frioul — de , : Duc de Dalmatie, Duroc; Soult; — d'Istrie , — de Cadore, Champagny; — de BesBel- — de Trévise, Mortier; — de Clarke; — de Bassano, Maret; — de Vicence, Cau— de Padoue Arigbi — de Rovigo, — de MassaCarrara Régnier, grand-juge; — de Parme, Cambacérès, deuxième — de Le Brun lune, Victor; Conégliano, Moncey; Feltre, laincourt; , Savari; ; , consul ; Plaisance, , troisième consul. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. exprimer à ce prince l'appelait le vœu au trône. Louis 151 des Hollandais qui prit dès lors le titre de roi de Hollande. Le même jour, le maréchal Bernadotte M. de Talleyrand, grand chambellan et et mi- nistre des relations extérieures, reçurent, l'un la souveraineté de Ponte-Corvo , l'autre celle de Bénévent. Mai 1806. CODE CIVIL PROMULGUÉ. L'ensemble du Code de procédure civile, auquel une commission sieurs années , fut depuis plu- travaillait promulgué à cette ce Code immortel doit être considéré plus précieux poléon. Il monument de époque ; comme la gloire survit à ses conquêtes , le de Na- et lui assure des droits éternels à la reconnaissance de la postérité. 12 Juillet 1806. CONFÉDÉRATION DU RHIN. Aussi grand politique qu'illustre guerrier et sage législateur, Napoléon, puissance, conclut le pour consolider célèbre traité de sa la confié- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 132 du Rhin. Les rois de Bavière, de Wur- dération temberg; les grans-ducs de Bade, de Berg, de Darmstadt , en un mot tous les souverains créés par Napoléon association dont il , composent cette grande est déclaré le protecteur. Cette nouvelle ligue s'augmenta bientôt de tous les autres princes d'Allemagne. Le but de cette confédération était parer à perpétuité ces différens états : de sé- du corps germanique d'enlever à l'empereur François II ; le titre et la dignité magne; de d'Empereur l'obliger enfin électif d'Alle- à s'intituler Empe- reur héréditaire d'Autriche, sous le François nom de /•*. 1806. En signalant les grandes et utiles créations de cette époque, on doit placer au premier rang la France. fondation de l'Université impériale de Un souverain n'est pas moins grand sans doute en cherchant à propager les lumières dans son empire, qu'en combattant pour en étendre les bornes. Digitized by Google 155 TROISIÈME ÉPOQUE. H Octobre 1806. QUATRIÈME COALITION. GUERRE CONTRE LA PRUSSE. Le de Prusse ne roi confédération du dérance qu'une poléon, la il Suède faisait D'jENA. pas partie de la Rhin. Effrayé de la prépon- telle association donnait à Na- traite secrètement avec l'Angleterre, et la Russie, et pelle ses soldats * — BATAILLE motif semble en même temps il ap- aux armes, sans qu'aucun justifier cette provocation. Napoléon, à qui une guerre nouvelle présage de nouveaux succès , voit se former sans crainte une quatrième coalition, et bientôt ture éclatante donne le une rup- signal des premières hostilités. Le i" octobre, l'Empereur passe la tête le Rhin à de sa grande armée, augmentée des con- tingens que nés; le 6, il lui fournissent ses vassaux est couron- en présence de l'ennemi, et pré- lude par de glorieux combats, à la victoire mé- morable qui, sept jours après l'ouverture de la HISTOIRE DE NAPOLÉON, 134 campagne de la , répondre à doit l'injuste agression Prusse. Le 14 octobre enfin , gagne cette célèbre il bataille d'Jéna, qui coûta à l'ennemi cinquante mille hommes de troupes ou prisonniers ; d'élite , tués trois cents blessés , bouches à feu , six cents drapeaux et d'immenses magasins. Cette grande bataille eut lieu sur deux points différens : à Jéna elle fut gagnée par Lannes Lefebvre, Soult et Ney, sous la direction de Napoléon ; à plus loin , à Averstaedt, six lieues Davoust fut vainqueur d' Averstaedt; le Deux d'Jéna resta à la bataille. jours après, le roi de Prusse, juste- ment alarmé de tice nom de duc et reçut le titre ce début , demanda un armis- qui lui fut refusé. La guerre continue avec les mêmes rien ne résiste à la valeur française. tobre , le succès; Le 1 8 oc- maréchal Davoust occupe Leipsick ; au même moment Napoléon arrive à Mersbourg, et va visiter les champs de R os bac h , non loin de celui d'JÉNA. Heureux d'avoir vengé la France, Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. il 158 ordonne que la colonne élevée par Frédéricïl en mémoire de la défaite des Français, renversée et transportée à Paris. Il soit appartenait au vainqueur de l'Europe de transformer en monument de la victoire ce monument de nos , • revers. Octobre 1806. prise de plusieurs villes. Napoléon poursuit sa marche victorieuse: des manœuvres hardies, une tactique dont ennemis n'ont point encore surpris confondent l'expérience des vieux capi- de Frédéric. Ses généraux rivalisant avec taines lui l'art et ses le secret, de zèle et de courage, se rendent maîtres d'un GRAND NOMBRE DE PLACES IMPORTANTES. Erfurth, Leipsick, Brandebourg, sont bientôt au pouvoir des Le 25 octobre, Napoléon où il il etc. Français. arrivé à Potzdam avait établi son quartier-général, pressa de visiter le dont Spandaw, s'em- tombeau du grand Frédéric était l'admirateur passionné. avec enthousiasme l'épée de ce Il saisit grand-homme HISTOIRE DE NAPOLÉON, 136 et la ceinture dégénérai de sept ans. « « Que qu'il portait à la guerre d'autres, s'écria-t-il , s'em- parent de riches dépouilles, voici pour moi «ce qui est supérieur à des millions; aux je les invalides: les vieux soldats de la « enverrai « guerre de Hanovre accueilleront avec « pect religieux un res- tout ce qui appartint à l'un , « des premiers capitaines dont l'histoire conserve « le souvenir. vengé » L affront de Rosbach était bien ! 27 Octobre 180 G. ENTRÉE A BERLIN. Un mois léon fait après son départ de Paris, Napo- son entrée à Berlin, et reçoit mages du corps municipal, sous ce les hom- même de triomphe élevé autrefois pour Frédéric Le vainqueur pitale de la II. signala son entrée dans la ca- Prusse par nous devons rappeler la gloire arc un acte de clémence que ici, comme du conquérant une , ayant ajouté à gloire plus réelle encore. Le prince d'Hatzfeld avait été nommé corn- Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. mandant la civil la place de Berlin ; abusa de il confiance de Napoléon, et instruisit mouvemens de de Prusse des la de 137 trahison fut découverte et prouvée; mission militaire allait juger roi le l'armée française: le au une com- coupable, lors- que la princesse d'Hatzfeld jeter aux genoux de l'Empereur. Touché de douleur et de sa situation état de grossesse avancée écrite sant : par le ( ), il désespoir, vint se elle était dans sa un lui remit la lettre prince au roi de Prusse , en lui di- Tenez, Madame, ce papier est la seule preuve que j'aie contre votre mari, jetez-le au feu. Le prince d'Hatzfeld obtint ainsi sa grâce. L'his- toire et la peinture ont consacré le souvenir de cette action magnanime. Avant de quitter Berlin, l'Empereur distribua des récompenses de tous genres au corps d'ar- mée du maréchal Davoust , qui avait contribué puissamment aux dernières victoires. Recon- naître ainsi les services rendus à la patrie , c'était à la fois récompenser et électriser le courage. Deux décrets importans furent datés de la capitale de la Prusse : l'un organisait les gardes HISTOIRE DE NAPOLÉON, 188 nationales de France , l'autre déclarait les Iles Britanniques en état de blocus. Ce dernier décret, qui excita vernemens , les avait murmures de tous pour but d'anéantir les gou- la puisr- sance britannique en détruisant son commerce, source première de sa prospérité. Novembre 1806. PRISE DE PLUSIEURS VILLES. De nouveaux succès marquent chaque jour- née de cette étonnante campagne : Murât à Prentzlow est vainqueur du prince de Hohenlohe ; les forteresses de Stettin , Custrin tombent au pouvoir des Français; l'électorat , etc. la ville et de Hesse-Cassel sont envahis par le maréchal Mortier. 6 et 7 Novembre 1806. BATAILLE DE LUBECK. Les maréchaux Soult, Murât et Bernadotte, marchant sur les traces de l'ennemi, le l'atteignent 6 novembre on combat pendant deux jours, : et le 7 LA BATAILLE DE généraux à la LuBECK EST GAGNÉE. Onze tête desquels se trouvaient Blûcher Digitized by Google 139 TROISIÈME ÉPOQUE. de Brunswick-Oels et le prince mille prisonniers riel , canons les , plus de vingt et tout le maté- échappé à la journée d'Jéna, restèrent à la disposition du vainqueur. Cette dernière victoire acheva de détruire la monarchie Prussienne. la Le lendemain 8 novembre, Napoléon apprit capitulation de l'importante place de Mag- debourg, due au maréchal Ney ; l'ennemi avait perdu vingt généraux , dix-huit mille hommes, six à sept cents pièces magasins de guerre. de canon et d'énormes La de Lubeck terminèrent et celle Magdebourg prise de Prusse proprement dite , par la campagne de la possession to- États héréditaires de Brandebourg. tale des Enfin, en un mois, à l'Oder, avait été tout ce royaume, occupé par les du Rhin Français: jamais conquête ne fut plus prompte et plus complète. encore à conquérir la Il restait partie de la sienne : là Poméranie et de la Silésie , une Pologne prus- de nouveaux triomphes attendaient encore Napoléon. 140 HISTOIRE DE NAPOLÉON" Le plan que nous avons adopté ne nous per- met pas de suivre le vainqueur dans les in- nombrables succès de veilleuse ; tous les obstacles, s'empara successivement il de Varsovie , Glogau de toutes de la les places, Poméranie et , Thorn de Saxe dont il fidèle allié , de Cependant le roi avait réuni au-delà , traiter avec l'électeur , lui seconder puissam- ses nouvelles entreprises. de Prusse de etc. un roi trouva en allait le ment désormais dans , la Silésie, Pologne prussienne. la avait fait qui Posen , en un mot, de Napoléon, qui venait de un campagne mer- cette nous dirons seulement que, renversant retiré à Memel la Vistule les débris de son armée ; il attendait impatiemment les secours des Russes ses alliés ; pu supposer que six semaines, ils ils arrivèrent enfin, et n'ayant la Prusse serait conquise en pensaient arriver à temps. Napoléon voit sans crainte s'augmenter nombre de ses ennemis, et, le 2 décembre, le il adresse à ses troupes la proclamation suivante: Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. c Soldats 141 y a aujourd'hui un an, à cette il ! même que vous sur champ « heure « mémorable « épouvantés fuyaient en déroute, ou enveloppés « rendaient les armes à leurs vainqueurs. Le len- « demain , ils firent entendre des paroles de paix « mais « pés , par « damnable , d'Austerlitz elles étaient «lition, l'effet ils , étiez ; le les bataillons russes trompeuses. A peine échap- d'une générosité peut-être con- aux désastres de la troisième coa- en ont ourdi une quatrième; mais sur la tactique duquel ils fondaient leur « l'allié « principale espérance n'est déjà plus! Ses places « fortes, ses capitales, ses magasins, ses arsenaux, *deux cent quatre-vingt drapeaux, sept cents pièces de bataille, cinq grandes places de guerre « sont en notre pouvoir. L'Oder, la « « déserts de la Pologne, les « saison n'ont pu « avez tout bravé « votre approche. « t < C'est Wartha , les mauvais temps de la nous arrêter un moment. Vous , tout surmonté; tout a fui à en vain que les Russes ont voulu dé- fendre la capitale de cette ancienne et illustre Pologne : l'aigle française plane sur la Vistule ; M& « « le HISTOIRE DE NAPOLÉON, brave et infortuné Polonais, en vous voyant, croit revoir les légions leur mémorable de Sobieski de retour de expédition. Soldats ! nous ne « déposerons point les armes, que « raie n'ait affermi et assuré la puissance « alliés, notre n'ait restitué à la paix géné- de nos commerce sa liberté Qui donnerait aux Russes « et ses colonies! t ledroit « sommes-nous pas de balancer les destins? eux et îwus, ne soldats a" Austerlitz?...* les Ces dernières paroles , sublimes à la fois de sentiment et de pensée , excitent au plus haut du degré l'enthousiasme soldat; bientôt les Russes et les Français sont en présence et ces der- constamment l'avantage dans les com- niers ont bats que se livrent ceux de Pultusk cette chaque jour les deux armées ; et Golymin terminent enfin , campagne de 1806, une des plus éton- nantes dont l'histoire fasse mention. CAMPAGNE DE 1807. ( le — PRISE DE DANTZICK. 20 Mai. ) Napoléon, par une politique habile, avait armé la nouvelle Porte contre , la Russie , et cette guerre en occupant son plus dangereux en- Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. nemi aux allait , 145 produire' une puissante diversion efforts tentés contre lui. Les hostilités, un instant suspendues, étaient prêtes à se renouveler; l'Empereur avait quitté Varsovie et levé ses quartiers d'hiver, le 1" février; le 8, les armées s'étant rencontrées, li- vrèrent cette sanglante bataille d'Eylau où la victoire resta incertaine. Jamais peut-être, com- bat plus meurtrier n'ensanglanta les annales de la guerre; il sances par fut également fatal aux deux puis- une perte immense des deux Napoléon s'exposa aux plus grands côtés. périls pen- dant cette funeste journée. Le prince Berthier tenta vainement de l'éloigner batteries; il du feu terrible des y resta constamment exposé, sans donner le plus léger signe d'émotion au milieu des alarmes que sa position inspirait à ses généraux. Cependant la guerre en Poméranie , que le en Silésie, et partout avec succès. Tandis se poursuit maréchal Mortier se rend maître de Stralsund, Lefebvre, après s'être emparé de Marienwerder , se porte sur Dantzick et dirige HISTOIRE DE NAPOLÉON, 144 4 le siège de cette place. L'empereur de Russie, grand-duc Constantin le pour la accourent en vain , secourir, leurs efforts sont impuissans, et après cinquante et un jours de tranchée ouverte LE GRAND PORT DE LA BALTIQUE , L'IMPORTANTE VILLE DE DANTZICK EST LIVREE AU MARECHAL LeFERVRE. 14 Juin 1807. BATAILLE DE FRIEDLAND. C'est contre les Russes désormais léon va diriger ses armes. De que Napo- nouvelles victoires à Guttsdadt et à Heilsberg servent de prélude où à la bataille de Friedland , de son génie la puissance il déploya toute militaire. digne anniversaire de Marengo , Ce jour, vit anéantir la grandeur moscovite, et porter au plus haut degré la gloire de Napoléon et de l'empire français. 16 Juin 1807. PRISE DE KŒNIGSBERG. L'ennemi en pleine déroute, dans les Tilsitt. le 1 deux directions , le sur la Russie de Kœnigsherg L'armée victorieuse 6 juin fuit le et poursuit, de et, maréchal Soult est maître de Kœ- nigsherg. Cette place qui renfermait d'immenses Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. richesses en tous genres était 148 pour les Français une précieuse conquête. Marchant sur tifs, sur Napoléon les rives encore les le les traces des souverains fugi- arrive le 19 à Tilsitt, et s'arrête du Niémen, au moment où brûle pont qui vient de mettre en sûreté deux princes et les débris de leurs armées. 25 Juin 1807. ENTREVUE SUR LE NIEMEN. L'unique ressource des monarques d'obtenir la paix de Napoléon; à la demander, et le et effet se décident Niémen sera témoin de l'entrevue des trois souverains. posé à cet ils alliés est Un radeau dis- va réunir l'empereur victorieux l'empereur vaincu. Alexandre est reçu par Napoléon, ils se donnent la main; derrière l'empereur de Russie est le roi de Prusse qui dépossédé presqu'en totalité de son royaume vient aussi implorer la générosité de celui qu'il a si injustement provoqué. 4 HISTOIRE DE NAPOLÉON, 140 9 Juillet 1807. TRAITÉ DE TILSITT. Le de traité Tilsitt est le résultat vue du Niémen. Terrible contre mais grand et l'entre- les rois armés, généreux envers un ennemi vain- cu , Napoléon consent à rendre au une grande de roi de Prusse partie des possessions qu'il lui a en- levées. Deux nouveaux monarque rois avaient été créés français campagne: pendant l'un, le roi Jérôme Westphalie ( par de le traité la de Saxe; frère Tilsitt, le par le durée de cette l'autre, le roi de l'Empereur premier reçut la de ) ; Po- logne prussienne en toute souveraineté et prit le titre de grand -duc de Varsovie; Cassel formèrent le L'empereur les états Alexandre reconnut les ronnes de Saxe et de Westphalie, de que celles de royaume du second. de Naples et précédemment à Joseph de Hollande , cou- même données et à Louis, frères de Napoléon. Le 9 juillet , après vingt jours de réunions Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. de conférences intimes, et I les trois 47 monarques de France, de Prusse et de Russie, se séparèrent à Tilsitt. Le 27 pitale , où , Napoléon il était de retour dans sa ca- fut accueilli avec cet enthousiasme au retour de qu'excitait toujours sa présence ses glorieuses expéditions , et qui fut encore, dans cette circonstance, par augmenté les prodiges de cette dernière campagne. Le le 1 2 août suivant, on célébra à Saint-Cloud, mariage de temberg avec la princesse le nouveau Wur- de Westphalie. roi L'Empereur, pendant les la Catherine de loisirs que lui donne paix, applique à d'autres objets sa prodi- gieuse activité : il ne néglige rien de ce qui peut ajouter à sa puissance. Le Tribunat est supprimé seil ou plutôt le , et dès lors le con- prince dicte la loi au lieu de la proposer. Pour détruire toutes les idées d'égalité qui contrarient le système de domination du mo- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 148 narque institue il , une nouvelle noblesse la : plupart des maréchaux de l'Empire changent noms leurs par leurs A et prennent ceux des lieux illustrés victoires. la faveur de la paix du Continent Napo, léon poursuit contre le seul ennemi qu'il ne peut ni vaincre ni attaquer, lequel il espère le forcer le système par à la paix. Profitant de l'indignation générale qu'excite en Europe parla le bombardement de Copenhague flotte anglaise, de Russie et le roi il détermine l'empereur de Prusse à interrompre toute communication politique et commerciale avec l'Angleterre. Vers la même époque d'attaquer le Portugal , , vernait depuis long-temps provinces. A l'Empereur résolut que l'Angleterre comme une gou- de ses l'approche de l'armée française commandée par Junot , le roi de Portugal , pour échapper à une domination étrangère, aban- donna ses états , et alla se réfugier au Brésil avec sa famille et ses trésors. Digitized by Google 2f' • HUITIÈME MÉDAILLON. du mois de mai t8o8 ao mou d'avril 1810. Mai 1808. ABDICATION DU ROI D'ESPAGNE. Tandis que tugal , 17 mars. le la guerre se poursuivait en Por- une insurrection l'abdication Le résultat avait éclaté à Madrid de ce mouvement fut de Charles IV , roi d'Espagne, en faveur de son fils Ferdinand, prince des Asturies. Le 18 avril, Napoléon arriva à Bayonne se rendirent sur d'Espagne, le son invitation, prince de la Paix ainsi que prince des Asturies. ici qui , où le roi, la reine le Nous n'examinerons point quelles furent les causes d'un événement allait exciter les de l'Espagne et murmures de la France de l'Europe entière, nous di- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 130 rons seulement que, 5 mai, le le prince des Àsturies déclara à son père qu'il lui rendait la couronne , et que, ce même signé à Bayonne, Charles jour, par un traité IV abdiqua la cou- ronne d'Espagne en faveur de l'empereur Napoléon. Le 10 mai suivant, par un nouveau Ferdinand adhéra, ainsi que du royaume d'Espagne cession traité, ses frères, à la , faite par leur père. Le tés 1 1 , les infants Talleyrand. de la Le roi et la reine, ainsi que le prince Paix furent installés au château de piègne. la d'Espagne furent transpor- au château de Valençay , appartenant à M. de Ils Com- obtinrent quelque temps après , sur demande de Charles IV, de résider à Mar- seille. Joseph, frère aîné de Napoléon, qui déjà était roi de Naples , fut proclamé roi d'EsPAGNE et des Indes, d'après le vœu manifesté par la junte espagnole. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 181 Juin 1808. — INSURRECTIONS. CONSTITUTION D'ESPAGNE. Le nouveau souverain jure d'observer constitution qui est j unte grands et les la donnée à l'Espagne. La officiers de couronne la prêtent serment à leur tour, au roi et à , la CONSTITUTION NOUVELLE. Cependant monarchie , renversement de l'ancienne le , que ainsi grands changemens les apportés dans le gouvernement espagnol , étaient loin d'obtenir l'assentiment général de la nation; le clergé surtout , qui dominait et domine encore l'Espagne, se disposait à repousser de tout son pouvoir une révolution qui tendait , à affaiblir sa puissance, et bientôt des insur- rections excitées par dans la partie poignards bénis * , comme bares de notre histoire * Huitième médaillon. indiquer la les moines , éclatèrent méridionale de l'Espagne On , a joint dans les ; des temps bar- furent dirigés contre une croix aux poignards, pour part que le clergé espagnol prit aux insurrections qui en- sanglantèrent l'Espagne. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 132 les malheureux Français, ou ceux qui étaient soupçonnés d'être leurs partisans. A Cadix, à Valence, à Grenade, à Séville massacres rappelèrent les , etc. , d' affreux horreurs de la Saint- Barthélemy. 15 Juillet 1808. MURAT , ROI DE NAPLES. Tandis que Joseph se disposait à prendre possession de son nouveau royaume daté de Bayonne plaçait le Murât, sur le trône de Naples. l'Espagne où , commandait il Le duc de Rovigo (. Savari commandement de 4 un décret , Murât quitta pour Naples recevoir la couronne qui lui le , grand duc de Berg, ) le aller à était offerte. remplaça dans l'armée. Décembre 1808. GUERRE D'ESPAGNE. — PRISE DE MADRID. L'entrée de Joseph dans la péninsule devint le signal de cette autre guerre de sept ans , qui devait être si fatale aux deux nations. Les Por- tugais se joignirent aux Espagnols pour défendre Digitized by Google 135 TROISIÈME ÉPOQUE. leur indépendance armée anglaise depuis le 3i , et furent secondés , par une débarquée sur leurs côtes, juillet. Espérant détourner l'Angleterre de ses projets hostiles, Napoléon partit de Paris, tembre pour rendre à Erfurth , où se le il 27 sep- eut une nouvelle entrevue avec l'empereur Alexandre. Les deux monarques firent , de concert , des propositions au cabinet de Londres mais cette ; tentative ayant succès sans été , Napoléon quitta aussitôt Erfurth, décidé à conquérir, armes à les la main , cette paix refusée à ses négociations. Le 25 octobre, après , il est là incertaine ses la , il arrive à Paris; huit jours en Espagne , , va cette fois et la victoire jusque- encore accompagner drapeaux. Les combats d'Espinosa, Tude- Sommo-Sierra , etc. , sont pour lui autant de triomphes, qui bientôt portes de Madrid. Cette le ville conduisent aux oppose une ré- sistance d'autant plus vive, qu'elle est excitée 4 HISTOIRE DE NAPOLÉON 54 par la haine et par la vengeance. Cent pièces de canon en défendent l'entrée; les rues, les portes sont barricadées. Les cloches de deux cents églises sont en branle , et les cris affreux d'une multitude en délire ajoutent à la consternation qui frappe cette grande quée sur tous prise d'assaut les , points , cité. Enfin , atta- au moment et d'être la ville de Madrid se rendit aux Français. Napoléon signala son entrée dans tale par un pardon général de l'odieux tribunal de , et cette capi- par l'abolition l'inquisition. Janvier 1809. VICTOIRES DE NAPOLÉON EN ESPAGNE. L'armée anglaise qui venait se joindre aux insurgés espagnols , n'avait pas encore dépassé Salamanque. Le 17 décembre, Valladolid; mais le 22 Madrid pour , elle parut à Napoléon ayant quitté au devant de l'ennemi, ce aller mouvement décida tout-à-coup les Anglaisa rebrousser chemin. Le 3 janvier, le maréchal Soult les attaque, Digitized by Google I 188 TROISIÈME ÉPOQUE. pour la première fois gagne sur eux et , — Le i3 bataille de Prieros. , duc de le — Le lune est vainqueur à Tarragone. la Bel- 19 , Soult triomphe de nouveau au comrat de la Corogne, où tué le général fut mandant en chef de l'armée Au Moor, com- anglaise. milieu de ces brillans succès, Napoléon apprend que l'Autriche arme contre forcé de se mettre le pagne , le menace, au moment où électrisait ses soldats, et l'armée britannique il et Il et , il quitte l'Essa présence eût suffi peut-être, pour achever en peu de jours rection espagnole. , en mesure pour combattre nouvel ennemi qui à regret lui la ruine de pour dompter partit le 1 l'insur- 7 janvier; le 2 5 , était à Paris. 2 Février 1809. PRISE DE SARAGOSSE. Cependant Français , malgré l'absence du chef, continuent d'opposer à les l'ennemi leurs forces et leur courage, et sont plus d'une fois couronnés parla victoire. Le 27 janvier, Digitized by Google HISTOIKE DE NAPOLÉON, 156 Soult ajoute une nouvelle palme à sa gloire, par la prise du Ferrol, et bientôt le duc de Montebello va se rendre maître de l'importante place de Saragosse. Après un siège de plusieurs mois, et vingt-huit jours de tranchée ouverte habitans de cette vingt-trois jours, , les ville résistent malheureux encore pendant de rues en rues, de maisons en maisons; hommes, femmes, enfans, prêtres, moines , tout combat avec le désespoir. . . . et le 21 février le courage qu'inspire Cette lutte sanglante cessa enfin, , les Français maîtres de la ca- de l'Àrragon, prirent possession avec pitale douleur , de cette antique cité , qui n'offrait plus aux regards qu'une vaste enceinte de ruines fumantes et ensanglantées. Une sastre affreuse épidémie suivit : ce grand dé- ceux qui résistèrent à tant de trouvèrent un maux refuge et des secours dans l'hu- manité du vainqueur , le brave maréchal Lannes. Après ce glorieux mais sanglant triomphe, Digitized by Google 187 TROISIÈME ÉPOQUE. succès en Esla guerre se poursuivit encore avec pagne *, la fortune ne se montra pas moins favo- rable en Portugal : le maréchal Soult y gagna , le 29 mars, la bataille d'Oporto, qui mit au pou- voir de la France, la ville la plus opulente et la plus anglaise du Portugal, après Lisbonne. Les pertes de tous genres que et les Portugais éprouvèrent par maréchal Soult, dans vrier et Un cette mars , sont les les Espagnols les armes du mois de janvier, fé- incalculables. des évèncmens les plus remarquables de époque , fut l'abdication de Gustave Adolphe, roi de Suède. Le duc de Sudermanie, son oncle, prit les rênes ment , l'État produisît position. nom du gouverne- sans que ce grand changement dans de troubles et rencontrât d'op- Le nouveau roi fut proclamé sous le de Charles XIII. * Les évènemens trop multipliés de la guerre d'Espagne, qui dura de cette éposept ans, ne pouvant trouver place dans les médaillons que, il a fallu se borner à indiquer de importai» de cette longue guerre. loin en loin quelques faits HISTOIRE DE NAPOLÉON IS8 2 Avril 1809. — bataille guerre d'Autriche d'eckmuhl. Cédant aux insinuations perfides de l'Angleterre droits elle-même des nouveaux et inquiète , que Napoléon paix de Tilsitt arrogés depuis la s'était l'Autriche , contre la France, lorsque pagne , en excitant le murmurait les déjà évènemens d'Es- mécontentement des puis- sances , et surtout en divisant les forces de Na- poléon , vinrent hâter le moment d'une rupture éclatante. Le 9 1809, avril cent tout-à-coup une seconde fois , , les hostilités et recommen- Bavière est envahie la sans déclaration de guerre ; l'archiduc Charles, généralissime des troupes autrichiennes , commande une armée de cent cinquante mille hommes , cinq Napoléon n'a pas deux cent mille combattans à lui opposer ; mais sans inquiétude sur cette infériorité numérique, il part de Paris, est à la tête le de son armée; au combat d'Abensberg ; i3 avril; le le le 20, 21 , il 17, il triomphe à celui de Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. Landshut 22 enfin, puissamment se- et le ; condé par Id9 maréchal Davoust, le il gagne la BATAILLE d'EcKMUHL. Le 23 avril, remporte une il non victoire moins importante à Ratisbonne. Cette glorieuse journée rend Bavière à son prince, et ouvre la au vainqueur portes de Ratisbonne et la les route de Vienne. Le 25 avril, l'armée française trois jours après, elle s'est a passé l'Inn; emparée de la rive droite du Danube ; et le 4 mai, le sanglant combat d'Ebersberg. enlève aux Autrichiens une forte position conquête de , et facilite la capitale aux Français la de l'Autriche. 13 Mai 1809. PRISE DE VIENNE. Napoléon arrive il établit s'arrêtant le 8 mai à Saint-Polten son quartier-général ; pour contempler ruines les c'est là , où que du châ- teau de Diernstein, où fut enfermé RichardCceur-de-Lion , l'accompagnait il : dit « au maréchal Lannes qui Celui-là aussi avait été guer- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 160 « royer dans Palestine et la Syrie; la été plus d'Acre « brave Lannesl mais non plus « d'Autriche à « l'enferme t trait avait heureux que nous à Saint- Jean- « « , il , que vaillant Il est toi, mon vendu par un duc un empereur d'Allemagne qui et qui n'est connu que par ce de cruauté temps Tels étaient ces « barbares , qu'on a la sottise de nous peindre « si « lisation « rois « taies « rançon , ni aucun t successeur de Léopold et de Henri, que nous « tenons plus qu'à moitié « fait « gré son attaque assez félonne. beaux. en ! . . . Quel progrès a fait notre civi- Vous avez vu des empereurs ma , des puissance, ainsi que leurs capi- et leurs états; je n'ai exigé d'eux ni sacrifice , d'honneur il ne elles font ... et ce lui sera pas plus de mal que la première Telles furent les expressions ! fois , mal- » de Napoléon: connaître mieux que tout ce qu'on pourrait dire, ses dispositions généreuses envers ses ennemis vaincus. Le 10 mai, l'Empereur est aux portes de Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. capitale la 161 de Y Autriche, que son souverain a de nouveau abandonnée; et le i3 enfin, après un bombardement de trente-six heures, Vienne, POUR LA SECONDE FOIS , AU EST POUVOIR DES Français. L'abaissement de l'Autriche vient d'ajouter à la puissance de Napoléon encore par va Fétendre il ; un nouveau décret qui , le 1 7 mai réunit les états romains à l'empire français. 22 Mai 1809. BATAILLE d'eSSLING. L'occupation de Vienne n'avait pas terminé la guerre; ce grand succès, au contraire, lui donna une activité nouvelle: le 22 mai, fut livrée la sanglante bataille d'Essling, où trente mille Français combattirent contre une armée trois fois plus nombreuse , et commandée par l'ar- - chiduc Charles. Des prodiges de valeur des deux côtés rendirent la victoire incertaine , elle échappa aux 1 HISTOIRE DE NAPOLÉON, 102 par une circonstance indépendante Français de leur courage. La rupture des ponts du Da- nube ayant empêché Davoust reur, lesquelles siennes , de rejoindre l'Empe- tout-à-coup des forces sur se vit privé il il avait du maréchal corps le et son artillerie compté , et qui , réunies aux eussent été suffisantes pour culbuter l'ennemi , malgré la supériorité La France, dans du nombre. cette journée meurtrière , eut à déplorer la perte d'un de ses plus habiles généraux: Lannes, l'ami de Napoléon et compagnon de le toutes ses victoires, fut blessé mortellement dans ce sanglant combat. Napoqui lui-même exposé avec la té- mérité d'un soldat , apprit avec douleur l'irré- léon , parable perte dont près il menacé à genoux était : du brancard où Lannes avait , été déposé baignait de ses larmes les mains victorieuses du « il s'était général , en s'écriant « : Lannes , me recon- nais-tu? C'est ton ami, c'est Bonaparte «Lannes, tu nous seras conservé!... Cet espoir fut trompé , et le » 3o mai , l'il- Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 165 Ui9tre guerrier expira en formant des pour Napoléon et pour la France vœux *. Les généraux d'Espagne et Saint-Hilaire perdirent aussi la vie dans cette journée également funeste aux deux nations. L'armée française, forcée à un mouvement trograde, se retira sur la rive droite du Des succès plus certains traient sur un Trieste , Inspruck Voralberg, les , avaient pays de Saltzbourg, Tyrol, la Carinthie, le illus- armes françaises ; , le Danube. moins chers Laybach Léoben , ouvert leurs portes, et le et autre point ré- le Frioul, Tlstrie, étaient occupés. Le e i ' juin, l'archiduc Ferdinand avait éva- cué Varsovie; la bataille i4, le le prince Eugène gagnait de Raab en Hongrie. Cette victoire importante rejeta l'archiduc Jean de côté du Danube , et assura les tions de l'armée d'Italie avec la l'autre communica- grande armée. « * Huitième médaillon. de Lannes, et en même — La branche de cyprès indique tems les ici la mort malheurs de cette sanglante journée, qui ne peut être considérée toutefois comme une défaite. 1 HISTOIRE DE NAPOLÉON 64 Juin 1809. Le Pape, par romains de l'envahissement des états irrité Français les * d'excommunication lança , une bulle contre Napoléon du auteurs de la spoliation et les Saint-Siège. Cet événement ne produisit aucune sensation Rome elle-même, en Europe. cette fulmination, n'y vit que indifférente à la représaille d'une vengeance temporelle. 6 Juillet 1809. BATAILLE DE WAGRAM. Depuis la bataille d'Essling étaient restées établis dans septentrional combat Wagram les en observation sur du Danube; opposées , l'île du le , les deux rives 5 juillet, les Français de Lobau fleuve deux armées , passent le et préludent bras par le d'Enzerdorff, à la bataille décisive de , qui a lieu le lendemain, 6 L'audace, l'habileté des manœuvres, * Huitième médaillon. — Le calice renversé indique juillet. les plus l'excommuni- cation. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. vastes combinaisons du i65 génie militaire assurent à Napoléon une victoire complète. Cette immortelle journée est placée au rang que celles de Marengo, même d'àusterlitz, d'Yewa ET DE FrIEDLAND \ Peu de jours après , l'Empereur célébra ce triomphe à Vienne, en distribuant à ses braves des récompenses méritées. Berthier fut nommé prince de Wagram; Davoust, mùhl; Masséna, prince prince d'Eck- d'Essling. Les généraux Oudinot, Marmont et Macdonald reçurent bâton de maréchal moins de part que ; les les le soldats n'eurent pas chefs à la munificence du monarque. Juillet 1809. LE PAPE DÉTRÔNÉ *\ Le jour même, où Napoléon triomphait è * Voyez ces différentes batailles sur le tableau. Elles sont toutes indiquées d'une manière particulière, afin de les rendre plus remar- quables au premier coup-d'œil. ** La thiare indique la souveraineté du Pape. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 166 Wagram, de Naples (Murât) voulant le roi mettre uu terme aux spirituel et temporel voirs deux pou- querelles des , avait pris sur lui de détrôner le pape Pie vu , qui fut enlevé du palais Quirinal on conduit à Savonne et , où le retint prisonnier. L'Empereur apprit avec surprise l'enlèvement du Souverain Pontife; sans désavouer la violence exercée contre lui , il de l'entourer de soins A dait sir cette doima même époque, en Espagne l'ordre toutefois et d'égards. l'armée française per- de Talavera contre la bataille Arthur Wellesley, depuis lord Wellington. Les Anglais également vainqueurs en Hollande, s'emparaient de l'importante ville de Flessingue. 14 Octobre 1809. TRAITÉ DE VIENNE. L'empereur d'Autriche après la bataille une troisième vainqueur. de fois Un resté sans défense , Wagram , s'était vu contraint d'implorer la générosité armistice avait été du conclu à Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. Znaïm, le 12 juillet; IÔY négociations conti- les nuèrent jusqu'au i4 octobre suivant, où traité de Vienne fut tentiaires respectifs des signé par deux puissances. Parce traité , qui confirma cessions stipulées avantages , et le et accrut les con- dans celui de Presbourg, France et tous ses le plénipo- les alliés la acquirent de grands Continent fut pacifié de nou- veau , à l'exception de l'Espagne. L'Autriche naître les s'était engagée en outre à recon- changemens survenus en Espagne, en Portugal rait en même et à survenir et en Italie. Elle Le i5 octobre, après la signature de Napoléon partit pour Passau. Le 22, à Munich la il était à La proclamation de la la ils , il reçut Fontainebleau. paix se plus grande solennité; tous fit pour assister au triomphe de devaient leurs couronnes. à Paris les rois créés par Napoléon, étaient accourus dans tale la paix, nouvelle de l'échange des ratifi- cations, et le 26, avec adhé- temps au système continental. la capi- celui auquel HISTOIRE DE NAPOLÉON, 168 1809. SUITE DE LA GUERRE D'ESPAGNE. Les hostilités continuent en Espagne avec DES ALTERNATIVES DE REVERS ET DE SUCCÈS. commande en chef lington qui glaise, Wel- l'armée an- temporise toujours, et les Espagnols évi- tant les batailles rangées , livrent de combats partiels qui une multitude affaiblissent même les vainqueurs. L'absence de Napoléon et la mésintelligence qui s'établit parmi léfe généraux , furent, dans cette longue guerre, les principaux obstacles aux succès. 6 Janvier 1810. Par un traité de paix conclu entre la France m la Suéde, cette dernière puissance adhère au -système continental quence, la restitution L'année >i , de et obtient la en consé- Poméranie. 8 1 o fut l'époque d'une guerre à outrance contre ie commerce britannique; tait la seule, en effet, que la c'é- France pût en- Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 169 (reprendre avec avantage contre son implacable ennemi. l*r ^ril 1810. MARIAGE DE NAPOLÉON. Napoléon qui, chaque jour, voyait sa puissance, formait en temps le vœu de vain dons. Sans espoir à cet égard 1809 le , mariage depuis long- transmettre à ses descen- la rompre une union s'accroître stérile , il , se décide à et le 16 civil de l'empereur l'impératrice Joséphine. Napoléon Le 14 et par de ma- l'offi- de Paris, pour un défaut de forme. La France donna des et n'oublia point grandeurs , que elle avait , regrets à Joséphine, parvenue au regardé pandre des , des faîte comme douce prérogative de son rang La du janvier, le riage religieux fut aussi déclaré nul cialité décembre Sénat prononce la dissolution celle la plus de ré- bienfaits. politique qui avait brisé les liens de Na- poléon, le dirigea de nouveaux : il de même pour en former hésitait entre une grande HISTOIRE DE NAPOLÉON, 170 duchesse de Russie triche ne une archiduchesse d'Au- et lorsque François II , se décidât main de pour , craignant qu'il première la lui offrit la , sa fille, qu'il accepta. Le prince de Wagram (Berthier) à Vienne , le 1 1 mars ; se rendit épousa solennelle- il ment, au nom de l'empereur Napoléon, l'archi- duchesse Marie-Louise. La nouvelle Impératrice ment après pour Compiègne Le cevoir. , où et i la cour avril, tracté à Saint-Cloud le , partit Le 28 Paris. était allée mariage et le immédiate- elle , arriva à pour la re- fut con- civil lendemain , l'Em- pereur et l'Impératrice reçurent la bénédiction nuptiale, dans une galerie en chapelle ; les rois, princesses de la famille gnèrent l'Empereur et majestueuse et brillante aussi du Louvre reines, disposée princes et accompa- impériale, l'Impératrice à cette cérémonie , qui eut pour témoins plusieurs souverains étran- gers et tous les grands dignitaires civils et militaires de France. Digitized by Google 171 TROISIÈME ÉPOQUE. Le 27 l'Empereur et l'Impératrice par- de Compiègne pour tirent Bas, avril, , la Belgique, Les etc. et La fin ville Pays- plus brill'union de de Marie-Louise partout aussi sur ; son passage, l'Empereur sollicitude fêtes les chaque lantes célébrèrent dans Napoléon aller visiter les pour laissa la prospérité de Tannée 1810 et des traces de sa de le ses peuples. commencement de Tannée 1811, fut un temps de paix et de repos pour la France. La guerre, toutefois, continuait encore en Espagne; mais ce fut pres- que toujours à Tavantage des Français. Parmi née 1810 ment les , évènemens importans de Tan- nous clevons remarquer première- l'abdication de Louis Bonaparte, roi de Hollande , en faveur de son fils. Napoléon re- fusa cette abdication, et le 9 juillet 1810, décret réunit la Le 21 août , un Hollande à TEmpire. le roi avec l'autorisation de de Suède, Charles XIII, la législature du royaume, HISTOIRE DE NAPOLÉON 172 adopta pour et successeur, fils maréchal le Bernadotte, aujourd'hui roi, sous nom de le Charles-Jean. Le un 1 villes anséatiques et encore le 3 décembre de cette même année ( 1 8 1 o) sénatus-consulte réunit à la France le 19 décembre l'institution à excita tion; le Valais, nombre de , ses un vit les ce qui augmenta départemens; enfin, décret qui rétablissait jamais odieuse de un mécontentement on , la censure, général dans la na- avec peine, que Napoléon, après avoir étendu les bornes de son empire chât à restreindre celles de , cher- la pensée. Digitized by Google NEUVIÈME MÉDAILLON. DU MOU DE MABS l8ll AU MOIS n*OCTOBEK x8l3. 20 Mars 1811. NAISSANCE OU ROI DE ROME. Le 20 mars 1811 annoncèrent à prince impérial Rome. Ce jour celui des , cent-un coups de canon la capitale , la qui reçut , naissance d'un le titre de roi de doit être indiqué, peut-être, où Napoléon félicités atteignit le plus humaines ! . . . . comme haut degré Arbitre de l'Europe maître d'un vaste empire , époux d'une archiduchesse, comblé, en un mot, de gloire et de puissance * les Neuvième médaillon. Les noms de Napoléon reuse époque. et diffôrcns de son fils , *, la de bonheur, naissance d'un emblèmes qui accompagnent ici tendent à caractériser cette heu- 1 HISTOIRE DE NAPOLÉON, 174 fils pouvait seule ajouter à tant de prospéri- La France partage tés. du l'ivresse Tépoux, du monarque, et père, de semble se féliciter elle-même de sa propre grandeur qu'attestent trophées de ses guerriers et sa propre éten- les due. Cent-trente départemens composent en moment ce l'empire français d'européens se trouvent sous ou directe indirecte ; cent millions domination la de Napoléon *. en partie conquise ou occupée ; est L'Espagne le reste du Continent est en paix ou soumis; l'armée déclaré qu'elle En un mot , et le à ce point élevé était Chef de a rassasiée de gloire /.... et l'État , sont la fortune, parvenus qui force à re- descendre, ne permettant plus de monter. Telle était la situation de la France de mars 1811. Pendant année, elle * au mois cours de cette même continua d'être heureuse et paisible à l'intérieur. pagne le Au dehors , la guerre avec l'Es- se poursuivit avec succès. Badajos , Tar- Dont quarante-deux millions , habitans de la France. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. ragone , Sagonte , la grande I7tf ville de Valence tombèrent au pouvoir des Français; mais nos plus habiles généraux firent en vain des prodiges de valeur; ne cueillirent, dans ils la Pé- ninsule , que d'inutiles lauriers. Les Espagnols combattant pour leur indépendance, puisaient dans leurs revers une activité nouvelle, et la nation tout entière conspirait encore, lorsque Napoléon maître de ses plus fortes places , regardait comme , la vaincue et désarmée. Juilletetc. 1812. COMMENCEMENT DE LA CAMPAGNE DE RUSSIE. Des négociations entamées depuis dix-huit mois , avec la Russie , n'avaient amené sultat. Cette puissance, inquiète aucun ré- de la prépondé- rance de Napoléon , qui chaque jour, s'étendait davantage rompre le , n'attendait traité de qu'un prétexte pour Tilsitt, et reprendre les hostilités. Quelques discussions vement à s'étant élevées relati- l'exécution de ce traité, l'empereur HISTOIRE DE NAPOLÉON, 176 Alexandre exige, avant de répondre, que mées les ar- françaises évacuent la Prusse, et se retirent derrière le Rhin : d'accéder à cette le refus que demande Napoléon fait devient , le signal d'une guerre nouvelle. Bientôt quatre cent mille combattans se dirigent sur l'Oder et sur la Vistule ne vit l'Europe ; jamais une armée aussi imposante par l'artillerie, par l'habileté et la réputation des généraux , par la soldat, et enfin , bravoure et la discipline du par l'immensité des appro- visionnemens et des ressources de tous genres. La garde impériale trente-deux mille seule, était composée de hommes d'élite (infanterie), y compris deux divisions de C'est avec ces forces et princes de la Confédération poléon prépare l'expédition naire dont l'histoire Le 9 mai, Dresde où , il les la jeune garde. contingens des du Rhin que Na, la moderne plus extraordifasse mention. part de Paris; le 26, il est à arrivent successivement l'empereur d'Autriche, le roi de Prusse et tous les princes Digitized TROISIÈME ÉPOQUE. de la Confédération dans cette ville, de la guerre. 177 du Rhin qui se réunissent , pour concerter opérations les Là, Napoléon, par son luxe, sa magnificence, et plus encore par ce prestige partout raccompagne de gloire qui être le roi des rois souverains. vœux et , Mais tandis qu'il est environné de d'hommages traitent secrètement la , Porte et pour une paix Cette circonstance , ignorée alors français , changea tout-à-coup la que Napoléon du monarque les dispositions 29 , les négociations furent rompues; l'Empereur partit pour l'armée à Dantzick, le 7 juin; le le les tenta- près de lui pour éviter guerre. Le 28 mai, le fit Russie la définitive. d'Alexandre, et rendit vaines toutes tives paraît , au milieu d'une cour de 24 enfin, il passe entre dans Wilna du peuple de Tous les , où le il ; il était 12, à Kœnigsberg; Niémen, et le reçoit les 28, il hommages Lithuanie. pas des Français sur le territoire 12 f HISTOIRE DE NAPOLÉON 78 russe, sont let, marqués par des succès; Davoust gration , , Napoléon gagne la bataille de Smolensk.., le ville de ce 23 juil- Mohilow ; après quelques nouveaux à avantages le vainqueur du général Ba- est 1 août 7 nom que , après y avoir mis et se , les le feu. la Russes abandonnent, Seul boulevard de l'Em- pire de Russie sur la pour cette place était rend maître de de Pologne, frontière les Français une im- portante conquête. On assure que plusieurs chefs de l'armée française, engagèrent Napoléon à terminer la campagne à Smolensk. Mais lan , Vienne , Berlin et d'entrer aussi dans conseils d'une Dès avait le vu Madrid Moskow haute , , et l'orgueil l'emporta sur des sagesse. commencement de les avait pris Mi- il la campagne, on Russes, inférieurs en nombre aux phalanges françaises, éviter constamment batailles rangées , et se retirer les peu à peu vers leurs frontières. Contraints de céder à des ma- nœuvres habiles Us continuent précipitamment , Digitized by TROISIÈME ÉPOQUE. Moskow, leur retraite sur leur passage: la défaite 179 détruisant tout sur de leurs armées, l'embra- sement de leurs villes par leurs propres mains, sont telles combinaisons de les leur empire , ; politique *. Nos troupes en cle la Français au sein de russe, pour attirer les mais dans effet , avancent sans obsta- un espace de quatre-vingt lieues de Smolensk à Moskow elles , ne rencontrent sur leur route, que des hameaux déserts des campagnes dévastées que ; elles , et ne parviennent difficilement à se procurer des vivres, et ne trouvent pas même des guides pour les di- riger. 7 Septembre 1812. BATAILLE DE LA MOSKOW A. Cependant l'armée russe Kutuzow, ne peut pire , sans tenter le sort des tend * les Français , commandée par livrer la capitale de combats ; sur une hauteur Neuvième médaillon. Ces ravages, ces incendies sur l'em- elle at, entre la route c|ue devaient parcourir les Français, étant un des caractères particuliers de cette guerre on de Russie, et une des principales causes de nos désastres, a cru devoir les indiquer dans ce médaillon. HISTOIRE DE NAPOLÉON, 180 Ghjath Mojaïsk et que là kowa dans des retranchemens , deux cents pièces de canon. hérissés de fut livrée la sanglante bataille de la dont , des braves , le nom çais furent tués , neur de ou hommes Mosbrave russes et fran- blessés dans cette terrible où chaque armée la le maréchal Ney. le Quatre-vingt mille journée devait illustrer C'est victoire. Les s'attribua l'hon- Russes , toutefois furent contraints d'évacuer leur position, les , et Français marchèrent sur Moskow. 15 Septembre 1812. PRISE ET INCENDIE DE Le 14 septembre, l'armée les capitale de la Russie les palais ; murs , ses pour habitans là, sur Napoléon apprend de cette vaste qu'une population de abandonne était arrivée d'où l'on découvre l'ancienne hauteurs, que MOSKOW. , trois cité sont déserts et qu'elle n'a que des ; cent mille âmes plus enfin blessés et des malades incapables de fuir. Digitized by TROISIÈME ÉPOQUE. i5, l'Empereur est aux portes de Le kow ; 181 elles s'ouvrent sans résistance silence de règne toutes nombre d'hommes qui de rester dans cette la Le petit vu contraints abandonnée, ville naient enfermés et barricadés dans A , parts.... s'étaient Mos- un morne se te- maisons. les vue de cette effrayante solitude, Napoléon frémit. . . . Cependant , il conservait l'espoir de trouver, dans sa conquête, sources et un butin d'immenses res- inappréciable quand , tOUt-à-COUp DES TOURBILLONS DE FLAMMES ET DE fumée s'élancent dans les airs , et annoncent un vaste incendie. C'est en vain qu'on chercher à l'éteindre , veut rien n'a été oublié rendre ce malheur complet, toutes les pour pompes ont disparu!.... Le général Rostopchin, homme déterminé auquel l'empereur de Russie avait confié commandement de lui-même à sa la ville, avait propre mis maison, éloigné , après avoir pris ses mesures ne restât aucun moyen et le le feu s'était pour qu'il d'arrêter les ravages HISTOIRE DE NAPOLÉON, 182 de ce fléau destructeur. Tout semble conspirer à l'exécution de ce cruel dessein: à neuf heures du soir, favoriser Moskow elle est Le un le vent impétueux s'élève et vient progrès des flammes; la était construite ville de en bois; en un instant embrasée. palais du Kremlin défendu par de hautes , murailles, semblait seul à l'abri de toute atteinte; mais des bientôt viennent tomber sur débris enflammés la forteresse douter une terrible explosion.... , et font re- Napoléon, un danger qui ne peut se résoudre à fuir , est entraîné, malgré lui, hors de ce fatal séjour, et c'est à travers vient enfin par le un océan de feu , qull par- au château de Pétroskoïe, occupé prince Eugène. Cet affreux incendie dura quatre jours entiers cité , , après lesquels que le il ne resta de cette immense Kremlin et quelques bâtimens épars çà et là; le reste de la au acheva la ruine des immenses pillage, et provisions population se livra que renfermaient les magasins de Digitized by fROISIÈMË ÉPOQUE. Moskow 185 rien n'en avait été soustrait, tant la : marche des Français avait été rapide , et leur entrée soudaine. Cette terrible scène, qui se passait à huit cents lieues de Paris, répandit la consternation dans l'armée, de l'issue et devint un funeste présage pour cette expédition. Du 15 Octobre au 13 Décembre 1812. RETRAITE DE L'ARMEE FRANÇAISE. La destruction de Moskow non seulement de léon, pour le nécessaire; il général de ciations. la se décida à la Le général Lauriston Napo- précieuses ressources moment, mais encore un qui s'approchait ; l'hiver, enlevait à asile pour paix devenait donc demander. fut envoyé au Kutuzow, pour entamer quartier- les négo- Espérant toujours obtenir une audience de l'empereur Alexandre , il perdit , dans une vaine attente, les trois semaines qui devaient être si écoulé, fatales à l'armée le française ; ce temps général russe lui adressa, dit-on, HISTOIRE DE NAPOLÉON, 184 cette réponse « : « Vous nous notre guerre va commencer. offrez la paix , » Cette circonstance explique assez la prolongation du Napoléon à Moskow séjour de seul désir d'obtenir la paix départ; dès que cet espoir fut détruit, hâta d'effectuer sa avait quitté ; le 2 3 , le se il Le 19 octobre, retraite. Moskow ; son lui fit différer , il Kremlin sauta le par ses ordres. L'armée française mit en marche se lant avec effroi l'espace rait de la patrie: il fallait immense qui , calcu- la sépa- reprendre cette même route où naguère on marchait en vainqueur ; on retrouva le champ de bataille kowa couvert encore de cadavres , de la Mos- qui, depuis près de deux mois, étaient restés sans sépulture, et servaient de pâture aux oiseaux de proie Cependant , l'armée dans sa retraite toujours victorieuse ; !. . . , de nombreux combats sont livrés à l'avantage des Français, que gloire est accompagne encore sur la cette terre de destruction; le 5 novembre, l'arrière- garde Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. quante-six lieues de Moskow. vembre commencé par terrible le , 18J5 Wiasma battait l'ennemi à de l'armée Mais , à cin- le 6 no- combat des élémens a et la guerre de l'hiver va surpasser ses fléaux, la guerre de toute la population; , couvre de frimats , et bientôt , aux la terre se rigueurs d'un froid excessif, se joignent les horreurs de la famine ; arrachée aux la paille toits des chaumières, est l'unique nourriture des chevaux, du aliment cosaques neige et leur chair devient bientôt le seul , soldat. sur la glace , Harcelés par des nuées de bivouaquer sur contraints de reux périssent chaque nuit , asphyxiés par froid ou meurent pendant , et d'épuisement.... VAINCU * , , que c'est la ici — On NON PAR LES , \ n'a pas cru devoir indiqtuT nos dé- encombrés dans rigueur de la saison le de fatigue en Russie par des chars renverses, symboles de chars sont présentés les jour Le conquérant enfin est MAIS PAR LES ELEMENS Neuvième médaillon. sastres le POUR LA PREMIÈRE FOIS , HOMMES la des milliers de malheu- , , et non les la neiges , afin défaites, les de faire sentir force des armes qui a vaincu Français en Russie. - J'avais été pour combattre des hommes en armes, a dit depuis HISTOIRE DE NAPOLÉON, 186 Les rives de efforts de la Bérésina virent les derniers nos braves ; Ney, qui avait protégé çais, livra ainsi à fleuve, qui eut lieu les hommes et 27 novembre. être au comble, néanmoins s'augmenter encore par traitemens auxquels ils furent en mille posent en partie la population de qui com- malheureux , au milieu des rues où rejetaient ainsi , faisait périr barbarie des , dépouillaient entièrement faibles débris indignes W ilna, après avoir reçu dans leurs maisons les les et devait les butte dans cette ville inhospitalière. Les juifs - ou l'armée le passage 26 quarante - cinq , per- tués arrivèrent en désordre à Wilna; leur malheur semblait , ils , Le 10 décembre les des Fran- la retraite un combat aux Russes où 11 facilita blessés. soldats maréchal un grand nombre d'hommes dirent du l'intrépide et les le froid en peu d'instans. Enfin, de nos armées, échappés à hommes Napoléon, mais non la nature et aux fléaux de la les la na- en courroux. » Digitized by 187 TROISIÈME ÉPOQUE. ture , repassèrent le perte la de tant du Niémen men, que du un le 1 3 décembre, celle aguerris était irréparable Le maréchal Macdonald retraite sur le immense , mais matériel était d'hommes , , autre point 29 décembre; ! qui avait opéré sa ne passa , Nié- le se croyait suivi il général d'York et des corps prussiens , qui avaient fait la campagne sous qu'il apprit, le tulé. ses ordres , lors- 3o , que ce général avait capi- Cette défection inattendue livra tout- à coup aux Eusses la rive droite de la Vistule. Pendant ce temps, l'Autriche qui avait pris la couleur d'une véritable neutralité , abandonnait à ses propres forces le corps par et comme la défection les là, général Ré- mouvemens, des Prussiens avait annulé opérations défensives nald. du enchaînait ses gnier, du maréchal Macdo- Ainsi la France portait la peine de la funeste confiance de Napoléon dans des souverains toujours prêts à rompre leur avaient dictés ses victoires. les traités que I HISTOIRE DE NAPOLÉON, 188 L'Empereur avait 5 dé- quitté l'armée le commandement cembre , au de Naples (Murât). Après avoir été roi laissant le général exposé lui-même à d'innombrables dangers arriva à Paris, le il 19 décembre à minuit; vingt-neuvième bulletin, le nouvelle de nos désastres la capitale ; il mages et les félicitations on à les des de tous les les hom- corps de que courage des le maîtriser. Une conspiration dont instruit moins malheurs de l'armée furent causes hommes ne saurait avait éclaté la précédé dans remercia de n'avoir pas désespéré de l'Empire , et attribués qui contenait l'avait n'en reçut pas l'État; le , Mallet était le chef, pendant l'absence de l'Empereur; de cet événement tandis core à l'armée, il qu'il était en- en apprit de nouveaux détails à son retour. Quoique cette tentative pour renverser son elle gouvernement eût été sans succès n'en produisit pas moins sur son esprit impression profonde. Il y retrouvait une les traces de cette conspiration perpétuelle dirigée contre lui Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. par l'Angleterre dans le nord rope, et ce fut ses ennemis 189 et le midi , de l'Eu- un nouveau motif pour redouter préparer à et se combattre. les Mai 1813. CINQUIÈME COALITION. DE BATAILLE Tandis que nissent de LUTZEN. puissances étrangères se réu- les nouveau contre la France , l'Empe- reur par une infatigable activité s'efforce, sinon maux de réparer des irréparables , du moins de relever sa gloire , ternie aux yeux de l'Europe. trois Un met sénat us-consul te cent mille il SQ disposition hommes; de nombreuses hortes sont organisées enfin, vont répondre , co- d'immenses préparatifs aux menaces des puis- sances étrangères, et deux mois après sod re- Napoléon tour, à est la tête d'une armée nouvelle. Le 1 5 avril Mayence, même il et le part de Paris , le 1 7 il 25 à Erfurth. Impatient de combattre , il imprime sur un mouvement électrique à la est à lui- sa route jeune armée qui 190 1I1STOTRE DE NAPOLÉON, bientôt allait se montrer digne de son chef et de France. la La campagne de Saxe un combat où duc d'Istrie , er i mai par Français eurent l'avantage les mais qui coûta s'ouvrit le la vie au maréchal commandant de la , Bessières de la livrée la bataille de une armée toute nouvelle et cavalerie garde. Le lendemain, Lutzen; là on vit 2 mai, fut sans cavalerie, marcher avec courage aux bandes russes chef et la et prussiennes. vieilles L'habileté du valeur d'une brillante jeunesse sup- pléèrent au nombre et à l'expérience. reur s'exposa plus d'une fois L'Empe- dans cette san- glante journée; ses généraux, à son exemple, rivalisèrent de zèle et de courage, soldats, selon la belle expression et nos jeunes du bulletin, relevèrent dans cette circonstance , toute la noblesse du sang français. Cette victoire, toutefois, fut chèrement payée par l'armée française, dont Baille hommes environ; la perte fut de dix celle des alliés était plus Digitized by Google 191 TROISIÈME ÉPOQUE. considérable encore; ils devant se retirèrent Napoléon sans oser risquer une nouvelle bataille. Le Vice-Roi contribua puissamment à remportée toire la vic- du comman- à Lutzen. Investi dement général de l'armée de Russie après le départ de Murât, et après avoir opéré sa retraite il était arrivé à fait stationner ses de Posen jusqu a l'Elbe, Berlin, le 21 février, et avait troupes jusqu'au 5 mars. Cette opération lui ayant donné Rhin, de le temps d'attendre cette l'arrivée venait d'improviser. Il se trouva avait pris que nous une part active wich. 1 2. suivant, de Lutzen. même il obtint plu- général Milorado- avantages Le 8 Dresde où le mai et glorieuse, ainsi l'avons vu, à la bataille Les 5, 6 et 7 du sieurs le en communi- cation avec elle le 3 avril, et le 2 il sur grande armée que Napoléon le sur enfin, il mois, le précéda l'Empereur à souverain de Ce prince, reconnaissance la fidèle à ses qu'il devait Saxe fut rétabli engagemens et à à Napoléon, la s'était HISTOIRE DE NAPOLÉON, 192 éloigné à l'approche des alliés donf fusé constamment toutes les il avait re- propositions. 20 Mai 1813. BATAILLE DE BAUTZEN. L'empereur Alexandre attendait dans une position qu'il jugeait Français les inexpugnable, Napoléon l'attaque néanmoins, et bientôt tout cède aux grandes vues , aux belles dispositions du général bat à s'est français qui,en commençant le com- déclaré sûr de la victoire; Wurtchen, à Bautzen, il et l'ennemi triomphe en fuite se retire derrière l'Oder. L'armée russe fut poursuivie sans relâche par l'avant- garde française à la tête de laquelle marcha toujours Napoléon. Le grand maréchal Duroc fut tué par chenbach qui eut sentit vivement un boulet lieu le la perte 22 à l'affaire de Rei: l'Empereur res- d'un fidèle serviteur, confident et témoin de ses prospérités et de ses revers. En trois jours , la Saxe avait été délivrée et Napoléon, sacrifiant au désir de la paix les avan- ï Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. conclut, tages de sa position, mistice de Pleswitz Pendant la 193 4 juin» le l'ar- ou Neumark. durée de cet armistice, et malgré longues délibérations qui en remplirent les cours, on temps vit et avec le même soin , le même l'Empereur s'occuper en des négociations et de tout ce qui concernait Farinée; son infati- gable activité, son génie qui d'un coup-d'oeil savait tout fire embrasser , lui permettaient à tous les travaux à la fois l'ordre le plus parfait , de suf- et d'établir parmi tant d'élémens de confusion. 21 Juin 1813. - • BATAILLE DE VITTORIA EN ESPAGNE. Un congrès des principales puissances ouvert à Prague ; tenait les intérêts pagne tandis que l'Empereur y sou- de la France , d'affligeantes nouvelles VITTORIA, PERDUE LE : il reçut d'Es- la bataille de 21 JUIN, AVAIT ENTRAÎNÉ POUR JOSEPH LA PERTE DE SA COURONNE les s'était , et pOUT Français l'évacuation de la Péninsule. Cet événement ignoré encore des alliés, décida tout13 HISTOIRE DE NAPOLÉON, 194 à-coup Napoléon à accepter la médiation de l'Autriche qu'il avait d'abord refusée. Le congrès ouvert le 10 août sans avoir le 28 juillet, fut dissous amené aucun résultat: l'Empereur n'ayant pas cru devoir accéder à des conditions humiliantes pour la France; l'Autriche alors , quittant le rôle de médiatrice ar- mée nous , déclara la guerre. L'armistice qui s'était prolongé près de trois mois ne fut avantageux qu'à nos ennemis. Les , Russes qui attendaient une armée la reçurent ; Prussiens doublèrent leurs forces; les sub- les sides anglais arrivèrent; l'armée suédoise rejoi- gnit cfelle des alliés ; en un mot, Napoléon qui n'avait accordé cette suspension d'armes que encore une par le désir sincère fois trompé par son inconcevable confiance dans de la paix, fut l'Autriche, et vit bientôt s'évanouir toutes ses espérances. Ainsi l'armistice de Pleswitz et le congrès de Prague ne servirent qu'à cimenter l'union des Digitized TROISIÈME ÉPOQUE. ennemis de la France, et par conséquent, à ac- croître les dangers 26 et de sa situation actuelle. 27 Août 1813. DE BATAILLE A que peine toutes parts DRESDE. négociations sont-elles rompues, les hostilités les 198 recommencent on vole aussitôt. aux armes. Le 3 août 1 De les Autrichiens ont opéré leur jonction avec les Prussiens, et le 26, est livrée la bataille de Dresde où Napoléon à , la tête de cinquante-cinq mille braves, va combattre cent quatre-vingt mille Russes, Prussiens et Autrichiens. Le succès n'est pas gacité, un instant douteux au courage du héros , il est dû à la sa- français. L'armée ennemie entièrement culbutée perd quarante mille un hommes , et se trouve menacét instant de sa destruction totale. Le général Moreau dans les , qui était venu se placei rangs ennemis, périt en combattant contre cette même patrie qu'avaient illustrée ses 1 HISTOIRE DE NAPOLÉON 96 exploits : il même yeux fut atteint par un boulet sous les d'Alexandre. Août 1813. BATAILLE DE LA KATZBACH, etc. L'éclatant succès remporté à Dresde, fut pour Napoléon le dernier sourire de la fortune. Par un enchaînement de fatalité sans exemple, il ne devait plus compter désormais que des revers déjà la victoire qui lui était restée fidèle, ; de avait cessé même où il l'être à ses généraux; le jour triomphait à Dresde , Macdonald, qui commandait en le maréchal Silésie, avait pebdu contre Blûcher la sanglante bataille de la Katzbach, qui coûta à l'armée française vingt- cinq mille niers. hommes, dont quinze mille prison- Le prince de la Moscowa (Ney) fut battu lui-même à Juterbogt, par le prince royal de Suède (Bernadotte) corps de Yandamme ; enfin, presque tout le qui avait été renvoyé en Bohême, succomba sous le refoulement de mée des alliés précipitant sa fuite. La l'ar- brillante Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. victoire de Dresde, n'était 197 qu'une faible com- pensation à tant de revers. Telle était la triste situation de l'armée, lors que les négociateurs de Prague apportèrent à l'Empereur les résultats de leurs nouvelles conférences ; il rejeta toutefois les conditions ri- goureuses qu'on prétendait lui imposer et que l'intérêt de cepter ; il solution , la France ne qu'il dont l'unique but, en de l'entraîner dans D'après pas d'ac- ne voyait aucune garantie de sincérité des alliés, était lui permettait persista d'autant plus dans cette réla effet, le piège. les refus réitérés de Napoléon, l'Au- triche, la Russie, l'Angleterre et la Prusse signè- rent à Tœplitz, le 9 septembre une quadruple alliance qui allait une dernière fois réunir ces puissances contre nous. 18 et 19 Octobre 1S13. BATAILLE DE L2IP8ICK. Comptant sur taire , ses alliés, sur son génie mili- et peut-être encore sur son bonbeur HISTOIRE DE NAPOLÉON, 198 Napoléon se prépare â continuer la guerre 28 septembre le les hostilités 9 octobre, un premier succès semble Mais fier ses espérances. abandonnent ses le : recommencent, Le et justi- i5, les Cavarois drapeaux pour se joindre aux Autrichiens, et cette première défection est le signal de sa perte. Le 18 octobre, Napoléon a réuni dans les plaines ses forces de Leipsick , son armée se com- pose de cent cinquante-sept mille combattans et cent pièces d'artillerie, mais les alliés lui en présentent mille et trois cent cinquante mille bayonnettes; on se bat avec fureur.... L'armée, par des prodiges de valeur et d'audace , avait résisté à un ennemi bien en nombre, lorsque la éclate et les tout-à-coup supérieur trahison la plus infâme Les Wurtembergeois ! Saxons tournent leurs armes contre Français leurs alliés; artillerie et il les les foudroient de leur passent dans les rangs de l'ex-mare- chal Bernadotte. . . . Mais tel est le sang-froid du général français, son énergie, son habileté et Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. le courage de nos soldats, que tout et encore champ de le 199 remédient à qu'ils bataille nous reste ! Ces deux terribles journées que l'histoire ap- pelé des journées de géans , avaient coûté à l'en- nemi cent-cinquante mille hommes de ses meil- leures troupes, dont cinquante mille tués, le reste blessés ou prisonniers ; nos pertes vaient aussi à près de cinquante mille La retraite au jour trèrent avec dans commença les alliés les , nuit sur Leipsick ; poursuivant eux dans rues la les cette ville. Français, en- On fatalité temps l'Elster et se battait notre arrière-garde se défendait vaillamment et sans grande perte une s'éle- hommes. désespérante, on fit par un mésentendu , par lequel , quand par sauter à contrele seul pont de s'effectuait la retraite ; alors tout ce qui restait du côté de Leipsick fut perdu, opposée se di- et ce qui rigea en toute hâte et en désordre sur Mayence. se trouva sur la rive L'Empereur, dans sa retraite, fut attaqué le ao, octobre, à Hanau par soixante mille Austro-Ba- JÏ 00 HISTOIRE DE NAPOLÉON, du varois sous les ordres Wrède; ce général de combat quoique meurtrier, ne l'empêcha pas néanmoins d'entrer à Francfort Le 2 novembre repasse le Rhin enfin, pour il 3 i Octobre. dernière fois la débris rentrent en France en pour comble le arrive à Mayence,oùil de ; même faibles temps , et d'infortune, la contagion les ac- compagne \ Tels furent les résultats de l'insigne trahison QUI FIT PERDRE AUX FRANÇAIS LA BATAILLE DE Leipsick, également fatale aux deux armées. Cette défaite fut suivie de la perte de nos plus fortes places. Les Français qui défendaient Dresde, Hambourg, Dantzick, Utrecht, Ams- terdam etc., furent contraints successivement * Neuvième médaillon. le char représentant ment les pertes •— Les branches de cyprès qui accompagnent la bataille faites par les de Leipsick , indiquent mais encore le deuil général dont époque, par ici non-seule- Français dans cette sanglante jonrnéo, la France fut couverte à cette l'affreuse contagion, suite de nos désastres, et qui, sous la nota de tip/tus, étendît ses ravages sur les débris de nos armées I sur toute la population de nos frontières. >...<..., . -s . ' » Les drapeaux renversés indiquent France, catrie principale de la perte ici la de et ...... . défection des alliés de la cette bataille. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 901 de signer des capitulations que l'ennemi viola toutes, dès qu'il fut entré dans ces villes. , * . » * Arrivé à Paris , le 9 novembre retrouva dans le Sénat, des , l'Empereur hommes disposés encore à atténuer «es pertes, à exagérer ses ressources, France qui lui firent espérer que et ferait de nouveaux la pour dé- sacrifices fendre son territoire menacé. Pendant ce temps, un simulacre de négoFrancfort ciation réunissait à tiaires paix 10 le , furent novembre Rhin, était les plénipoten- des puissances; les bases posées pour les la communiquées à Napoléon, le : la France avait pour limites Alpes et les Pyrénées. L'Espagne rendue à son ancienne dynastie; l'Italie v l'Allemagne, la Hollande, étaient rétablis comme états indépendant. '>•: :;i Ces propositions nouvelles n'eurent aucun résultat, conclure prix. quelque désir qu'eût Napoléon de la paix , il ne pouvait Tacheter à ce ., j . » •* î"»« . HISTOIRE DE NAPOLÉON, «02 La situation de l'armée d'Espagne était de jour en jour plus alarmante le : 10 novembre, le maréchal Soult avait été forcé dans les lignes de Saint-Jean-de-Luz, par le général Wellington, dont toutes les forces anglaises , espagnoles et portugaises, s'étaient réunies contre les Français. » Le décembre , Napoléon signa 1 1 de Valençay, qui rendait le le traité trône d'Espagne à Ferdinand. Le 19, il fit tion du Corps l'ouverture où son discours , qui faisait législatif, connaître la situa- de la France, produisit une sensation proEnfin, fonde. le 3o nouveaux sacrifices , le Sénat approuva un der- C'est le vœu mais en suppliant l'Empereur de tenter nier effort « de « c'est le en effet mais pour obtenir France, dirent la , elle la paix. les « députés du Sénat, La paix , général de la nation ; besoin de l'humanité 1.... était le les exigés parles circonstances vœu était impossible ; les > ennemis ne la Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. proposaient pas de bonne trahison qui , , espérant que la en Allemagne, avait réparé leurs pertes, viendrait, succès. foi 905 en France, assurer leurs MÉDAILLON. DU MOIS DI JANVIER X8l4 AU MOIS DE MAI l8ai. Janvier 1814. DERNIÈRE COALITION DES PUISSANCES. INVASION DE LA FRANCE PAR LES ALLIÉS. Nous avons vu Napoléon , tour à tour enne- mi ou allié des différentes puissances de l'Eu- rope, combattre contre aujourd'hui, lui, elles elles et les souverains elles; abaissés par ses naguère armes, et ceux mêmes qui élévation et ou avec vont ensemble s'armer contre lui doivent leur leur grandeur, tous vont s'unir *. POUR RESSERRER LE FAISCEAU DE LA COALITION * Dixième médaillon. — Dans le médaillon précédent, à ao mars i8ii, on a vu Napoléon dans tout l'éclat de sa la date gloire , du do- Digitized by Googl 80S TROISIÈME ÉPOQUE. L'armée des prête à envahir la France alliés, s'élève à près d'un million d'hommes. Jamais l'Europe n'avait vu une battans , même telle réunion de com- au temps des croisades. Mais ce n'esPpoint assez encore pour Napo- léon, d'avoir tous les étrangers souverains contre lui, il trouve des ennemis et des traîtres jusque dans sa propre famille. Murât , l'époux de sa sœur , Murât qu'il , a doté d'une bril- lante couronne, tourne t*ut-à-coup ses armes contre son ami et son bienfaiteur. Le vier, il a signé un défensif avec l'Autriche , en vertu mille Napolitains 1 2 jan- traité d'alliance offensif et duquel trente doivent marcher contre la France. Cette défection qui entraînait la perte de l'Italie, allait devenir une des principales causes de la chute de l'Empire français. Pour résister aux forces immenses qui miner sur peaux les puissances pacifiées ou vaincues. Les abaissé* avaient celte signification; ici ces sont relevés, pour indiquer la France» ont vont de nouveau s'u- que les nombreux dra- nissent contre lui, Napoléon n'a plus mêmes drapeaux nouvelle attitude des ennemis de la se réunir contre elle. 206 HISTOIRE DE NAPOLÉON, débris d'une armée échappée aux malheurs des dernières campagnes, et affaiblie par l'affreuse contagion qui étend ses ravages sur toute la population de nos frontières. conscrits ainsi de 1814 et de 181 5 une armée nouvelle, qui, secondée par la nation , eût rassemble Il à la hâte le reste de ses légiofl^ appelle les , si suffi compose et , elle eût été encore pour arrêter le torrent prêt à inonder nos provinces. Dans les a franchi la premiers jours de janvier, l'ennemi les frontières sur plusieurs points grande armée commandée par Schwartzenberg, généralissime de passe le Rhin à Rheinfeld La deuxième armée ordres la , le ; prince de la coalition , et à Bâle. dite de Silésie du feld-maréchal Blûcher , , sous les se dirige sur Lorraine, par Manheim. La troisième, qui est celle de l'ex-maréchal Bernadotte, alors prince royal de Suède composée de Russes, Suédois glais, etc., et , , est Prussiens, An- doit envahir la France, par la 1 Digitized TROISIÈME ÉPOQUE. Belgique; mais çais , que ces telle est la terreur différens corps du nom , et semblent , mutuellement pour pouvoir ensemble à l'ennemi redoutable que , temps fran- qui déjà occupent nos frontières , hésitent encore s'attendre 207 résister long- si ont appris à craindre et à respecter. ils Janvier 1814. CAMPAGNE DE FRANCE \ BATAILLE DE BRIENNE , OU LAROTHIÈRE Le a5 * Napoléon quitte Paris, après janvier, Dixième médaillon. — La campagne de France, peut-être de toutes celles de Napoléon, nombre de faits pace d'un médaillon; étroit importans pour pouvoir chaque époque de il a donc indiquent les revers du commencement Les trois seulement un trop les retracer tous grand dans l'es- borner à généraliser cette guerre nouvelle; ainsi les et terminent la admirable la plus présentait fallu se commencent versés qui etc. , deux chars ren- seconde ligne du médaillon, et de de la fin la campagne. chars accompagnés de branches de laurier désignent nonles batailles de Champaubert, Montmirail et Vaucbamp, mais encore cet enchaînement de victoires remportées à cette époque par Napoléon. Celte campagne toutefois, ayant en pour théâtre notre propre pays, et ayant en suppléer ici même temps décidé du sort de la France à l'insuffisance du langage symbolique avec plus de détails que devant nous offrir les autres parties un plus grand de cette , on a cru devoir en , la présentant histoire, comme intérêt. Nota. Pour éviter toute confusion dans la lecture de cette mémo- HISTOIRE DE NAPOLÉON 808 avoir conféré la régence à l'impératrice Marie- Louise, et confié prince Joseph. pagne ; le la défense de la capitale au Le comte Bertrand raccom- général Drouot nombre de , la les fonc- garde, est au ses aides-de-camp. Les maréchaux Mortier Macdonald qui remplit de tions de major-général , Ney, Oudinot , mander sous Marmont Victor , etc. , vont com- , ses ordres. - * Soult et Suchet défendent les frontières des général Maison Pyrénées ; le Augereau est à Lyon, celles , et le prince du nord ; Eugène en Italie. Telle des différées corps est la disposition d'armée à l'ouverture de mémorable cette campagne , qui va décider du sort de la France. r Le jour même de son départ de Paris pereur arrive à Châlons-sur-Marne arrête que douze heures; et le ; , l'Em- Une s'y lendemain, 26, r il est à VHry , où rable campagne, appelée la d'avoir sous tes il établit son quartier-géné- campagne des miracles , yeux une carte de France. il serait à propos - Digitized by Google 209 TROISIÈME ÉPOQUE. ral. Dans marche, 27 au point du jour, un pre- , mier engagement a lieu Vitry et Saint-Dizier : poléon il met en la nuit suivante, l'armée se et le avec l'ennemi maître de cette dernière est , entre en quelques heures, Na- où ville, est reçu avec enthousiasme. de ce premier succès a été de séparer L'effet en deux parties l'armée de Blûcher ment où elle passait de Lorraine pagne, pour rejoindre le , en corps de au mo- ChamSchwar- tzenberg. Voulant s'opposer à la jonction des Prus- l'armée autrichienne siens avec , poursuite de Blûcher ; l'Empereur vole à la l'atteint à Brienne, mais déjà Blûcher est maître le de cette position; Napoléon l'attaque, bat est terrible, heures la ville du , soir que y avoir. mis les , les le et le même jour, 29 le , il com- à onze Français sont rentrés dans Prussiens abandonnent après feu ; le feld-maréchal et son état-major, ont à peine le temps de s'échapper. Napoléon, maître de Brienne, contemple 14 HISTOTRE DE NAPOLÉON, §10 avec douleur les ravages exercés par l'ennemi, dans ce lieu qui lui retrace enfance heur , les souvenirs de son profondément touché de leur mal- : témoigne aux habitans un il vif désir de réparer leurs pertes et de rétablir leur ville. Cependant Blûcher, malgré son dernier échec, a opéré sa jonction avec l'armée de Schwartzenberg, et le er i février, cent vingt mille attendent Napoléon dans il les hommes plaines de l'Aube : n'a pas quarante mille combattans à leur op- poser, et n'accepte pas moins le est livré près du village de la oppose vainement à l'ennemi la il plus vigoureuse résistance: l'intrépidité française fois, combat, qui Rothière; mais ne peut, cette l'emporter sur la supériorité du nombre, qui vient mettre un terme à l'action, et la nuit laisse la victoire incertaine. A le onze heures champ de la pointe du du soir, nos troupes quittent bataille sans être suivies ; le 2, à jour, elles évacuent Brienne et vont repasser l'Aube à Lesmont. Le lendemain de Digitized by Google 911 TROISIÈME ÉPOQUE. bonne heure , à Troyes après avoir elles arrivent opéré leur jonction avec la vieille garde. Février 1814. COMBAT DE CHÀMPAUBERT. Tandis que des deux côtés on se dispose à continuer guerre avec vigueur la encore l'espoir de la paix congrès s'est et le , on conserve f\ au nom tenir les intérêts de un février, ouvert à Châtillon-sur-Seinc duc de Viceuce, ministre des rieures, doit , ; le relations exté- de son souverain, y sou- la France tout pouvoir pour amener les il : a reçu de lui négociations à une heureuse issue. Mais les dispositions des alliés sont peu conformes à ce désir ; ils disconvien- nent des bases posées à Francfort, et veulent que la France rentre dans ses anciennes limites. Napoléon repousse vivement cette proposition humiliante. « La France a besoin de mais celle qu'on « crie-t-il, « entraînerait plus de • la plus acharnée. * la ,s'é- prétend lui imposer malheurs que 11 paix compte sur la guerre ses succès HISTOIRE DE NAPOLÉON 118 pour affaiblir les prétentions en tôt, effet, lui rendre l'espoir ser rhonneur Le 6 pour de conclure Nogent où de renforts. Mais, instruit il se dirige victoires va paix sans bles- l'Empereur avait quitté Troyes se replier sur la la national. février, Blûcher sur de l'ennemi. Bien- un enchaînement de la il attendait des marche rapide de grande route de Châlons à Paris, précipitamment et en 'droite ligne sur l'armée de Silésie, pour séparer les différons corps qui la composent , les attaquer et les battre isolément. La première rencontre a lieu a Champ- aubert, où une division russe est presqu'entiè- rement détruite. Après cet éclatant succès, l'Empereur se hâte d'écrire au duc de Vicence, qu'il est victorieux, qu'il va l'être encore, et qu'il ait à prendre une attitude plus fière au congrès. 11 Février 1814. BATAILLE DE MONTMIRAIL. Napoléon abandonne la poursuite de l'ennemi Digitized by Google SIS TROISIÈME ÉPOQUE. pour se retourner contre les qui, déjà arrivés près de La Russes de Sacken Ferté-sous-Jouare, avaient rétrogradé en apprenant la marche glo- rieuse de l'armée française; les Prussiens d'York accouraient également de Château - Thierry lorsque Napoléon atteignit ces deux corps, peu au-delà de Montmirail secondé de la : garde, il un vieille remporte sur eux une victoire comles Prussiens, en pleine déroute, fuient à travers champs vers Château- plète; les Russes et Thierry, où ils entrent pêle-mêle avec la cava- lerie française; le au-delà duc de Tarente du pont, sur la les poursuit route de Soissons. v 15 Février 1814. combats de vauchamp , Vainqueur de sienne, Napoléon laissée entre cette partie etc. et etc. de l'armée prus- marche contre Champauhert , l'autre, qu'il a Châlons; le duc de Raguse, chargé d'observer cette dernière et de vrier , la contenir, avait été attaqué le i4 fé- par Blùcher , dans la plaine de Vauchamp; HISTOIRE DE NAPOLEON, 214 il résistait avec peine aux efforts de l'ennemi quand tout-à-coup l'Empereur qui s'avançait , en toute hâte, arrive à son secours. Effrayé de cette apparition éviter le combat bientôt son fuite jor, ; subite, mais , armée il Blûcher voudrait temps n'est plus ; culbutée et mise en est enveloppé lui-même avec son état-ma- ne parvient à se dégager que il sabre le à la main, et n'échappe qu'à la faveur de l'obscurité, qui n'a pas permis de recon- le naître. Six jours de succès ont balayé routes de Châions , les deux et les trophées de Cham- paubert, Montmirail et Vauchamp, ont rendu l'espoir Huit mille prisonniers à la France. russes et prussiens sont envoyés à Paris, pour attester les triomphes de ces glorieuses jour- nées *. Vainqueur sur tous * Dixième médaillon. quent les ici — On non-seulement ces les points se rappellera que de l'armée de les trois trois dernières victoires, chars indi- mais encore tous succès de cette époque. Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. Silésle Napoléon va marcher contre £chwar- , profitant de tzenberg qui, parvenu à passer arrive à et du 16, Meaux , la Seine. suivi corps d'armée il fiig son absence, est Le i5 au soir, il de son infatigable garde du duc de Tarente : a rejoint dans la plaine de Guignes, le les ducs de Bellune et de Reggio, qui se retirent devant l'armée austro-russe. Napoléon fait rétrograde triomphe le 17 , qui a deux jours, arrête ce mou- trente lieues en vement , , rallie ses troupes et , au combat de Mormant, près Nangis, où les colonnes russes sont bouleversées; l'infanterie lerie du général Gérard, et du général Drouot , décident le l'artil- succès de cette journée. L'ennemi fut poursuivi dans toutes directions : ses général Pirée, qui atteignit la le cavalerie russe au défilé du bois de Nangis, eut encore l'avantage dans cette rencontre fit un grand nombre de six bouches à feu. ; il prisonniers, et prit L'empereur périale couchèrent à Nangis. et la garde im- HISTOIRE DE NAPOLÉON 916 Cette dernière victoire a rendu à Napoléon toutes ses espérances : Maintenant, dit-il, je Vienne que mon beau-père de suis plus près de Paris. Dans du de ce la soirée même un envoyé jour, prince de Schwartzenberg se présente aux avant-postes. C'est le de sa mission est comte de Pair : l'objet de demander une suspension d'armes. Espérant échapper par ce moyen aux lenteurs d'un congrès, Napoléon saisit cette occasion pour écrire directement à l'empereur d'Autriche, en lui adressant une lettre de MarieLouise. le Il exprime vivement à son beau-père désir qu'il a d'entrer en accommodement ; mais voulant néanmoins conserver l'avantage que lui traiter donnent ses derniers succès , il prétend sur des bases plus convenables que celles qui ont été proposées à Châtillon. Toutes les espérances de reposer désormais sur la qu'il vient Napoléon vont négociation directe d'entamer avec l'empereur d'Au- Digitized by Google «i7 TROISIÈME ÉPOQUE. triche'; cette' démarche n'a pendu les hostilités; la une nouvelle fureur : pas toutefois sus- guerre se poursuit avec on se bat tous les jours. Le prince de Schwartzenberg , informé de l'échec qu'avait essuyé son avant-garde à Mor- mant rive , s'était hâté de replier son armée sur gauche de la Seine Wurtemberg sur , laissant le prince la de pour protéger la rive droite, ce mouvement. Le 18 février, à la pointe du jour, Napoléon attaque les Wurtembergeois, et triomphe encore au combat de Montereau; la victoire d'abord incertaine, est décidée par sa présence. Là, se rappelant son ancien métier , il pointe lui-même les pièces d'artillerie, commande les décharges, et répond gaîment aux alarmes et aux murmures des soldats 1 Allez, mes amis le boulet qui me , ne craignez rien, tuera nest pas encore fondu. Les combats de Mormant et de Montereau ont jeté l'effroi dans l'armée de Schwartzenberg ; HISTOIRE DE NAPOLÉON, a 18 l'Empereur envoie à Paria les drapeaux enlevés dans ces deux journées. Le 19 février, Tannée ser l'ennemi sur Troyes reçoit Tordre de chaset les souverains alliés , se retirent avec précipitation. Cependant Blùcher ayant commençait à passer la rallié ses jonction avec la grande armée sion Boyer, arrivant à ennemies au-delà de les Méry la corps, Seine pour faire sa , , lorsque la divi- rejette les troupes Seine , dont elle brûle ponts. Les Russes, chassés de Méry , sont contraints de se retirer sur TAube, ment rétrograde des cent mille tières , alliés hommes se devant les et bientôt le mouve- devient général; deux précipitent sur nos fron- quarante mille braves de Na- poléon!.... Jamais peut-être la valeur nationale ne s'était signalée avec plus d'énergie! Jamais Napoléon lui-même, ne parut plus grand que dans cette lutte inégale , où son immense génie, son activité sans exemple, lui firent un instant Digitiz TROISIÈME ÉPOQUE. fiiO ressaisir la fortune et obtenir d'incroyables suc- cès sur les forces combinées de l'Europe entière \ Le 22 février, après la rencontre de Méry- sur-Seine, le quartier-général s'était transporté au hameau de la passé la nuit dans le 23 , Châtre , où l'Empereur avait une chaumière. se présenta le prince tenstein, et porteur triche. C'est là que, de Wenszel Lich- aide -de -camp de Schwartzcnberg, d'une réponse de l'Empereur d'Au- Napoléon eut avec lui un long entretien; on assure qu'interrogé par le monarque çais sur les intentions des alliés au rétablissement de , fran- relativement la famille des Bourbons, prince de Lichtenstein avait répondu que le l'Autriche ne se prêterait à rien de semblable; qu'on n'en voulait ni à l'existence de Napoléon, ni à sa dynastie, et * En sa mission était parlant de cette mémorable campagne à Sainte-Hélène merveilles. le que : , Napoléon a une dit depuis Jamais une poignée de braves n'accomplit tant de Les euueuûs avaient surnommé l'Empereur à cette époque cent mille hommes, tant sa présence leur semblait redoutable. MO HISTOIRE DE NAPOLÉON, preuve sans réplique, qu'on ne désirait que la paix. de cette assurance, l'Empereur con- Satisfait gédia que, et prince de Lichtenstein , en lui disant le le soir que dès ral même, le il comptait rentrer à Troyes, lendemain il , enverrait un géné- aux avant-postes ennemis, pour y traiter d'un armistice. A peine l'envoyé de l'Autriche eut-il quitté Napoléon que , frère lui. le baron de Saint-Aignan beau, du duc de Vicence , fut admis près de De retour d'une mission qu'il venait de remplir à Paris, M. de Saint-Aignan était chargé de faire connaître au nimes que quelles monarque que fussent les les Vœux una- formait pour la paix, la capitale conditions exigées. Mais entièrement rassuré par ses succès et par dernières paroles Napoléon rejeta du les prince de Lichtenstein vivement dont M. de Saint-Aignan néanmoins crut devoir les représentations était l'organe; celui-ci insister, et termina en 0\ gitized by Google 221 TROISIÈME ÉPOQUE. disant: Sire « bonne la paix sera assez , prompte. « assez « l'Empereur, si elle est «Elle arrivera trop tôt, dit » si elle honteuse.» est Plein de l'idée qu'il ne peut devoir qu'à ses succès des conditions moins rigoureuses, Nam poléon va marcher de nouveau à poursuite la de l'ennemi. Le même jour, Troyes ville la , , et le 2 3 février lendemain, , il est paraît devant maître de cette qui depuis dix-huit jours, gémissait sous À domination étrangère. alliés s'étaient retirés que là il le son approche, prince de Schwartzenberg ser le village de Lusigny généraux qui devaient , pour traiter la de fit Flahaut fut France ; les nommé propo- réunion des l'armistice. Cette proposition ayant été acceptée ral , le géné- commissaire pour la généraux Duca , Rauch et Schou- valoff , avaient été désignés par l'Autriche Prusse et la Russie , les sur Bar-sur-Aube ; c*est de pour représenter , la ces diffé- rentes puissances. L'ennemi ne se proposait qu'une suspension 222 HISTOIRE DE NAPOLÉON, d'armes mais Napoléon ; portant plus loin ses , vues, cherchait à profiter de l'occasion pour poser les bases faire d'une paix définitive; aux circonstances lande et de donner l'Italie les limites , mais il sacrifice le il consentait à de la Hol- se refusait à aban- des Alpes et du Rhin; il voulait encore conserver les côtes de la Belgique, et surtout Anvers; c'était le prix qu'il se pro- mettait des succès qu'il venait d'obtenir, et comme l'Angleterre était fortement opposée à cette dernière prétention, il que ce désirait point important fut arrêté à Lusigny , où le n'avait pas de repré- Malgré cette négociation nouvelle , les hosti- gouvernement britannique sentant. lités continuent , et l'ennemi poursuit son vement rétrograde. La garde russe traite sur Langres, sur Dijon Colombey , , le le est mou- en re- corps de Lichtenstein quartier-général s'est et les souverains alliés sont retiré à à Chau- mont. Tout semble en ce moment présager à Napo- Digitized by Google 933 TROISIÈME ÉPOQUE. léon un triomphe complet. D'innombrables cohortes fuient épouvantées devant lui, et la terreur de l'ennemi ajoute chaque jour à sa confiance; il croit voir dans ses brillans succès l'annonce de succès plus brillans encore, gage assuré d'une paix glorieuse le stant de tous ses vœux. Mais c'est , et objet con- en vain qu'il compte encore sur son bonheur, de nombreux revers vont bientôt succéder aux derniers jours de la victoire. i Mars 1814. SUITE DE LA CAMPAGNE DE FRANCE. REVERS DE L'ARMEE FRANÇAISE. Tandis que Napoléon poursuit vigoureuse- ment Schwartzenberg un pour instant ken et d'Yorck les deux Blûcher n'a pas perdu rallier à lui les , et , projet qu'il a formé par ; rives de corps de Sac- pour exécuter d'arriver la Seine. le seul à hardi Paris, Voulant s'oppo- ser à ses progrès, l'Empereur vole aussitôt sur ses traces ; il laisse Macdonald et Oudinot , HISTOIRE DE NAPOLÉON, 224 pour contenir mouvement. les per, change de route sitôt la pour la marche échap- et se dirige précipitam- Soissons ; mais l'Empereur prend aus- même Marmont , , lui de Instruit à son tour, rapide de Napoléon , Blûcher ment sur masquer son Autrichiens et direction, tandis se portent que Mortier et également sur ce point. Le général prussien se trouve placé alors dans la position la plus critique; pressé d'un côté l'Empereur qui le de Soissons par la ville les Français, il , par poursuit; arrêté de l'autre, qu'il croit se voit cerné occupée par de toutes parts, Napoléon et sa perte est certaine, si l'atteint, et si Soissons lui résiste. Le 4 mars, et au les il est aux portes de cette ville, lieu de la résistance à laquelle s'attend, il ponts s'abaissent devant lui Par un hasard aussi heureux pour les alliés que funeste pour la France était tombée , la ville deux jours avant d'une armée nouvelle gique, sous , les , , de Soissons au pouvoir descendue de ordres des généraux la Bel- Bulow et Digitized 22 S TROISIÈME ÉPOQUE. Wintzingerode. Le général chargé de , dé- la fendre, avait capitulé à rapproche de rennemi. Si la ville de Soissons eût quatre jours de plus ainsi , résisté trois qu'on pouvait pérer, Blûcher, sans ressources , de mettre bas l'es- était contraint Plus heureux que armes. les sage, la fortune le tira de ce mauvais pas, son imprévoyance habituelle La ou où l'avait précipité. reddition inexcusable de Soissons fut, peut-être, sastres de une des causes la principales des dé- campagne, par le changement qu'apporta cette circonstance dans respective des Le 4 9 au la situation deux armées. matin > l'Empereur apprit à Fismes, l'entrée des Prussiens dans Soissons le général qui avait livré la place mait Moreau. t m'a « Ah toujours ! s'écria été fatal se , Napoléon ce , I » Il le ; nom- nom fut en effet. Soissons perdu , le il fallait passage de l'Aisne , et du moins surprendre empêcher , par tous i5 HISTO/RE DE NAPOLÉON, 226 moyens , les communications de Blùcher avec Tannée de Schwartzenberg. Le 5 mars, l'Empereur se dirige en tonte hâte sur Béry-au-Bac, où la route de Rheims à Laon, traverse l'Aisne sur un pont récemment construit; le général Nansouty enlève ce pont, ét culbute une brigade de cavalerie russe char- gée de le défendre. Le 6, Napoléon marche sur Laon, contre, le 7 , et ren- une armée russe qui occupe hauteurs de Graonne; il les veut emporter cette position , et s'en rend maître, en effet, après une vigoureuse résistance. de Craonne fut encore une payée toutefois par les Le combat victoire, Français , de chèrement qui essuyè- rent des pertes considérables dans cette sanglante journée. L'ennemi fut poursuivi jusqu'à l'embranchement des routes de Laon et de Soissons, et Blùcher fut contraint d'évacuer cette dernière ville. Le 8 mars, Napoléon a rejoint la téte de Digitized by 427 TROISIÈME ÉPOQUE. ses colonnes qui marchent sur Laon est à l'avant-garde; se voit arrêté ; Ney mais arrivé près de cette par l'ennemi maître d'un ville, il défilé au milieu des marais. Dans la nuit du 8 au 9 ,1e général Gourgaud surprend alliés , et ce fait d'armes à hardi, ouvre le passage , les la fois du gardes des heureux et défilé, l'armée se trouve alors sur les hauteurs de Laon. Le g tout se dispose pour livrer , une grande bataille à un ennemi bien supérieur en nombre mais dans ; la nuit qui précède l'attaque , surprendre , Marmont se laisse Napo- et son corps est dispersé: léon, forcé alors de se retirer, perd, pour la etd'une manière irréparable, tout seconde fois le fruit d'une marche savante et rapide. Le 1 3 mars, l'Empereur bat le corps de Saint- Priesten avant de Reims, et le lendemain, à une heure du matin , cette vilk, il entre sans résistance dans que l'ennemi passe les journées avait du 4 , du 1 5 1 évacuée; et du 1 6. il y Cet instant de repos indispensable à ses troupes HISTOIRE DE NAPOLÉON, 928 lui est nécessaire à lui-même , pour combiner de nouveaux plans, et examiner la situation actuelle de la France et des armées. Là, il apprend qu'Augereau cuté ses ordres , qu'il a de rer des rives la laissé Saône , n'a point exé- l'ennemi s'empa- et qu'enfin on ne , peut plus compter sur cette précieuse réserve qui devait Jura, de la rallier les belliqueux habitans Bourgogne, de la Champagne du et des Vosges. Soult, qui commandait aux Pyrénées occi- dentales, après avoir tenu en échec pendant deux mois toute l'armée de Wellington, a forcé, le 27 février, à la bataille d'Orthez; retire sur le midi, à il été se Toulouse et Wellington s'avance dans la tête de soixante-dix mille hommes. Les progrès des alliés sur plusieurs points, ont ajouté à la confiance des princes de la maison de Bourbon; le duc d'Angoulême est entré à Bordeaux , et le comte d'Artois a paru en Franche-Comté et en Lorraine. L'acharnement des ennemis de la France Digitized by Google 229 TROISIÈME ÉPOQUE. accru avec leur nombre; s'est le traité à de la quadruple Chaumont. Par ce pour faire nation. de la Un alliance a été conclu traité, les vent réunir leurs forces à 1" mars, le puissances doi- de l'Angleterre l'or à Napoléon une guerre d'extermides articles dictés par la méfiance Russie et de l'Angleterre, stipule , qu'au- cune négociation séparée n'aura lieu avec l'ennemi commun. En conséquence de Lusigny avait été ce traité la , réunion de qualifiée d'infraction aux bases de la négociation. L'Autriche, d'ailleurs, n'ayant plus besoin de sollicité par l'armistice, naguères elle, avait cessé de favoriser cette négociation secondaire sur laquelle Napoléon , trop facile à décevoir, avait fondé ses plus grandes espérances. Dès-lors, les commissaires des puissances s'étaient séparés. Tout annonçait grès également la dissolution prochaine de Châtillon. Ainsi la paix impossible : il fallait sinon avec espoir, était du con- désormais donc combattre encore, du moins avec courage. 1 «30 HISTOIRE DE NAPOLÉON, Nous ayons vu Napoléon, pendant le cours de cette mémorable campagne, lutter sans cesse avec avantage , contre la coalition euro- péenne ; mais n'ayant à que tour à tour qu'il opposer que des a pu combattre ce n'est : même non en et , lui aux siennes forces bien inférieures temps innombrables pha- les langes qui envahissent la France. Forcé alter- nativement de s'éloigner l'une sur ou un , de se rapprocher de armée à peine l'autre point , , que son absence autre la marcjie des alliés. triomphé art-il facilite sur Instruit par lui un au courage, à la persévérance, l'ennemi qu'H cesse de poursuivre, parvient bientôt à se et retrouve à fois ses forces la rances. C'est ainsi ter des défaites Schwartzenberg rallier, ses espé- ejt que Blûcher a su de Schwartzenberg à son tour f s'est , profiet reprendre l'offensive, dès que Napoléon éloigné pour marcher contre La grande armée des trée à Troyes , k4 que hâté de s'est les Prussiens. alliés était donc ren- mars, et après avoir forcé Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. à la retraite les tSI ducs de Ta rente et de Reggio chargés de la contenir, son s'avançait à elle tour sur Paris. n'y avait Il pas un au secours de voler instant à perdre capitale la le : pour 17, au matin, l'Empereur a quitté Reims pour se par Epernay; porter sur l'Aube, est à là, Fère^Champenoise , il apprend que SainttPriest à Reims 19 le 18, , retraite vers Troyes mouvement alliés général des Macdonald, qui , le sur Paris. s'était replié également de : marche sur et sa propre Épernay , ont changé en instruit il à Plancy déroute du corps de la , et le la retraite sur Provins, de Schwar- tzenberg et de l'arrivée de Napoléon sur l'Aube s'était mis aussitôt en mouvement pour au re- soir, il avait son quartier-général à YiUenauxe, sur la route joindre ce dernier; le 19 de Provins à Plancy. Cependant, Schwartzenberg valle , avait , dans l'inter- changé encore une fois de résolution, et revenant à son premier plan , il avait arrêté HISTOIRE DE NAPOLÉON, 232 en retraite, ses colonnes les les 3e e , 4 et 6* corps et fait partir de de la Troyes grande armée, pour / opposer à l'armée Française; ces différens corps, composés de Bavarois, et soutenus de la cavalerie russe donc sur Arcis de Wittgenstein , s'avançaient lorsque , entra le 20 vers midi bientôt après au château , : le maréchal Ney y l'Empereur y arriva mais à peine ; descendu est-il qu'on annonce l'ennemi , il monte à cheval aussitôt, et suivi des escadrons de service, il se porte en toute hâte en avant d' Arcis par la route de Troyes ; là , il aperçoit en effet, de nombreuses colonnes qui s'avancent; ordonne il au général Drouot de placer quelques pièces pour les arrêter , et ce mouvement exécuté est avec autant d'habileté que de promptitude pendant ce temps , engagée ; l'escorte de l'Empereur enveloppé lui-même dans billon des charges de cavalerie, il le ; s'est tour- est obligé de recourir à son épée pour se défendre des masses qui l'entourent; loin d'éviter il le braVe au contraire , et cent fois le , danger, il expose Digitized by Google 953 TROISIÈME ÉPOQUE. dans cet inégal et sanglant combat ; enfin sa vie une de batterie placée , avantageusement six pièces, arrête la tête des colonnes, et temps à toutes les de passer l'Aube , troupes donne le du maréchal Ney de se former en avant et d'Arcis. Tandis que notre succès à l'artillerie garde approchait taillons : , l'infanterie de la dès que ses premiers ba- eurent passé électrisa les autres eurent dès ce répondait avec artillerie ennemie la rivière , troupes, moment leur présence et les Français l'avantage avait commencé à deux nemi se vit contraint : le combat heures: à cinq.» l'en- de s'éloigner de nos bat- teries. A lage de l'entrée la nuit, Ney fit attaquer le vil- de Torcy , sur lequel l'ennemi appuyait sa droite ; cette attaque , vivement repoussée par les troupes nombreuses qui défendaient ce lage, fut revouvelée par chasseurs de la deux bataillons vil- de garde; vainqueurs cette fois, HISTOIRE DE NAPOLÉON, S34 ils culbutent l'ennemi, qui est poursuivi jus- qu'à dix ou onze heures du soir, dans la di- rection de Lesmont. Les Bavarois seuls avaient perdu deux mille trois cents hommes dans cette journée. Pendant jeter la nuit un pont sur du 20 au 21 , l'Aube , pour l'Empereur fait faciliter le pas- sage aux troupes restées sur la rive droite de cette rivière , et la retraite , en si elle Persuadé qu'il même temps pour servir à devient nécessaire. a combattu l'arrière-garde de Schwartzenberg, Napoléon se dispose a suivre la grande armée dans la direction lorsqu'il apprend que, s'avance au contraire pour S'il n'écoutait loin de se de Troyes, retirer, elle lui livrer bataille... que son propre courage, drait encore soutenir ce nouveau choc ; il vou- ma s il a senti l'impossibilité de se commettre aux hasards d'une bataille rangée , avec des forces trop disproportionnées, et dans rable, il prend une position défavo- dès-lors la résolution de se por- t 1 Digitized by Google *5$ TROISIÈME ÉPOQUE. 1er sur les derrières ter pour ses s'éloigner de l'armée , afin de l'inquié- communications , de la Seine. et de la forcer à A deux heures, il ordonne à ses troupes de repasser l'Aube , et laisse le duc de Reggio pour couvrir ce mouvement. Atta- qué une heure après , Oudinot soutint avec in- trépidité tous les efforts de l'ennemi à le contenir jusqu'à nuit; la ser l'Aube à notre arrière-garde , brigade à la tête , et parvînt alors repas- il fit laissant du pont pour en une protéger la destruction. L'ennemi qui, par sa force numérique, pourrait en ce moment anéantir semble çante la l'armée, française redouter encore, tant même elle est mena- en rétrogradant. Cette retraite de Napoléon devant des masses si imposantes , est digne encore prodiges; elle s'opéra dans le du plus grand ordre sur Yitry-le-Français. Le 2 3 mars, général était à Saint-Dizier. que le siècle des le quartier Là, on apprend congrès est dissous , et que toutes propositions de l'Empereur ont été rejetées. les HISTOIRE DE NAPOLÉON, 956 Cependant les routes de la capitale sont vrées à l'ennemi 11 s'y que, pour masquer ce tandis général un , li- précipite aussitôt mouvement des licutenans de Blùcher ( Win- tzingerode), à la tête de dix mille cavaliers, suit les traces de Napoléon. L'Empereur ne doute pas que toute l'armée de Schwartzenberg pris la même direction , et n'ait ne marche également contrelui ; de faux rapports l'entretiennent dans cette erreur , et les alliés ne rencontrant plus d'obstacles, s'avancent à grands pas sur Paris, instruits d'avance un que la trahison leur prépare facile succès. Tout adressés dans cette guerre; des ordres est fatal poléon se berg, ils et Marmont et persuadés que Na- aux maréchaux Mortier avaient été interceptés repliait sur étaient , eux devant Schwartzen- venus au devant de lui sur route de Fère-Champenoise trouvé, au lieu ; là, ils la avaient des Français, les forces im- menses de l'ennemi.... La surprise d'une rencontre inopinée, jointe à une pluie violente et Digitiz TROISIÈME ÉPOQUE. à un terrible 3137 ouragan, avaient triomphé d'une héroïque résistance, et forcé à la retraite les corps des deux maréchaux. Après différens combats qui honorèrent encore armes françaises les , Mortier et Marmont qui se reployaient sur Paris , se séparèrent à Nangis; l'un se dirigea sur Guignes , l'autre sur Melun; ils se rejoignirent à Brie-Comte-Robert, et arrivèrent ensemble à Charenton, le 29 mars. Le lendemain 3o, tout taille de fut disposé pour la ba- Paris. Avant d'entreprendre ment qui allait décider du sort de Napoléon et un moment cetenchaî- de la France, considérons nement de d'un événe- le récit funestes circonstances , qui changea tout-à-coup la situation respective des deux armées , française et étrangère. Si les ordres adressés maréchaux Mortier venus , si les et deux maréchaux n'eussent pas été induits en erreur sur la au par l'Empereur aux Marmont leur fussent par- marche de Napoléon lieu d'aller en avant, et d'être battus par HISTOIRE DE NAPOLÉON 238 Schwartzenberg, ils se repliaient à l'instant sur Paris , et présentaient alors à l'ennemi une force autour intacte qui eût réuni d'elle toute la po- pulation de la capitale ; pendant ce temps l'Empereur derrières de serait arrivé la à vol d'aigle sur grande armée de les la coalition soutenu par l'insurrection générale des braves du Jura, de l'Aube habitans des Vosges, la Côte-d'Or. Il magasins de réserve , de ses convois ses équipages , et l'avait , de tous l'élite que si ce plan avait de l'armée ennemie perdue sans retour, et eût trouvé son tombeau dans si de placé dans une situa- tion désespérée, telle enfin , eu son exécution , était et avait séparé l'ennemi de ses ces belles contrées qu'elle avait impitoyablement saccagées... Le sort en dé- cida autrement.... 30 Mars 1814. PRISE DE PARIS. Âpres la bataille d'Àrcis, l'Empereur, que nous Pavons vu, général à Saint-Dizier. ainsi avait porté son quartierIl était encore dans la Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. 239 * persuasion que la grande armée ennemie marchait contre lui, lorsque prend que ce le le , 27 au soir, ap- il Schwartzenberg qui n'est point poursuit; mais que, réuni à Blûcher, ils se dirigent ensemble sur Paris. A peine est tance, qu'il il instruit de abandonne à manœuvrer sur cette fatale circons- l'instant le projet les derrières cède à l'impérieuse nécessité de délivrer Quelqu'avantage que l'ennemi pitale. lui, de de l'armée; tout la ait ca- sur espère encore arriver à temps, comptant il sur la vigoureuse résistance qu'offrira la ville de Paris, que et sur l'impression puissante peut produire sa présence. Le 28 au point du jour, il il quitte Saint-Dizier; en quelques heures est à Doulevent : là reçoit il de M. de Lavalette, cet un avis secret avis porte qu'il ri a pas un instant à perdre pour sauver la capitale. Le lendemain au matin , le soir il il repart en toute hâte; est à Troyes, c'est le 29 mars....; à peine a-t-il pris quelques instans de repos, qu'il HISTOIRE DE NAPOLÉON, 240 apprend que Paris, et Il que sa femme bat aux portes l'on se se précipite et son fils ont quitté sur la route, se jette dans une voiture de poste; à dix heures du cinq lieues de la capitale. il . . mais soir il est à est trop tard; tout espoir est détruit, Paris vient de capitu- Le général Belliard porteur de cette fatale ler!... nouvelle, avait rencontré l'Empereur au relai de Fromenteau sur ; il lui évènemens de les La veille, 29 mars les avenues , du nord donna les les alliés et de semblés devant Paris. Là , tier et maîtres de toutes l'est les : , s'étaient ras- maréchaux Mor- Marmont, toujours poursuivis dans leur retraite, avaient qu'ils détails suivans cette journée pu réunir aux glorieux débris ramenaient quelques milliers de soldats des dépôts et dix mille braves de la garde nationale, y compris plusieurs compagnies d'ar- tillerie, spontanément formées par de l'école les élèves polytechnique. La défense matérielle de la capitale n'avait Digitized by Goog TROISIÈME ÉPOQUE. 341 point été organisée parle prince Joseph, ni par le général Clarke, ministre de la guerre; Joseph croyant devoirattendre les ordresde l'Empereur, avait tout perdu parce retard,et le 3o n'ayant plus d'espoir de résister à l'ennemi, où l'Impératrice régente Blois rendue ; capitale les il avait laissé le il était parti s'était pour également commandement de la au duc de Raguse (Marmont); mais moyens de ce dernier étaient insuffisans , et l'héroïque dévouement d'une intrépide jeunesse ne put retarder que de* quelques heures triomphe des innombrables cohortes qui aux portes de geaient la capitale. Elles étaient Paris quand les Marmont le assié- hostilités cessèrent tout-à-coup. une suspension venait de conclure d'armes, et le maréchal Mortier, qui avait op- posé jusqu'au dernier geuse résistance, se moment vit obligé la plus coura- de duc de Raguse , pour donner à tion le caractère de dignité et se réunir cette au conven- d'honneur qui convenait à la gloire nationale. Il avait été arrêté par cette capitulation, 16 que HISTOIRE DE NAPOLEON, 242 l'armée se rendrait avec son matériel toute rait et , au- nuit pour évacuer Paris; d'a- la près cette convention, les troupes des deux maréchaux Mortier et Marmont , s'étaient di- rigées sur Fontainebleau. A récit peine le général Belliard a-t-il dont on vient de rapporter circonstances, , on les principales lui représente aussitôt sur la en vain qu'il est trop tard, qu'il n'y a plus de troupes à Paris t porte, dit-il, j'y nale; l'armée me « les affaires. qui l'entoure » , Il « N'im- rejoindra et je rétablirai Pressé de nouveau par tout ce il cide à envoyer le tendre : trouverai la garde natio- renonce à ce projet , et se dé- duc de Vicence à Paris pour traiter avec les souverains alliés, se rendra le que l'Empereur, dans un pre- miermouvement veut marcher capitale; terminé tandis qu'il lui-même à Fontainebleau pour at- l'issue des négociations. part , tout espoir n'est pas encore perdu : il a encore sous ses ordres cinquante mille hommes Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. de arrivés la par Essonne Champagne par ; 24S Sens, et de Paris maréchaux Moncey, Lefebvrc, les Berthier, Ney, Macdonald, Oudinot, Mortier et Marmont rejoignent successivement son quartier-général. 3 Avril 1814. ABDICATION DE NAPOLÉON. Le 3i mars, les souverains alliés, à l'excep- de l'empereur d'Autriche, avaient tion leur entrée dans la capitale, proclamation par laquelle ils et publié fait une déclaraient qu'ils ne traiteraient plus avec Napoléon ni avec au- cun membre de nat à désigner sa famille. Us invitaient le Sé- un gouvernement provisoire qui pût pourvoir aux besoins de l'administration et préparer la constitution qui conviendrait au peuple français. hommes Les désignés pour former ce gou- vernement provisoire furent: MM. de Talley- rand, de Jaucourt, de Beurnonville, de Dalberg et l'abbé Le de Montesquiou. 2 avril fut publié l'acte clarait du Sénat qui dé- Napoléon déchu du trône , le droit dhé- HISTOIRE DE NAPOLÉON 244 rédité aboli dans sa famille, le peuple français du serment de et l'année déliés envers lui Un grand nombre de délité vils et militaires, faits dont fi- courtisans ci- oubliant les immenses bien- les avait comblés le monarque, s'em- pressèrent d'adhérer à la déchéance du héros malheureux. Le même avait obtenu jour , 3 avril , le dre ; après avoir plaidé en vain poléon , il avait entrepris la régence et duc de Vicence une audience de l'empereur Alexan- de la cause de Na- de défendre la dynastie; celle de mais quoiqu'il eût ébranlé sur ce point la résolution des souverains alliés, ils persistèrent toutefois à exiger i'àbdicàtion. Le duc de Vicence repartit pour Fontaine- bleau, porteur de cette fatale décision; à peine fut-elle connue de l'Empereur, que ne pouvant se résoudre à tant d'humiliation, ter encore de conjurer l'orage. il voulut ten- Deux nouveaux négociateurs, Ney et Macdonald, furent adjoints au duc de Vicence, pour faire près des Digitized by Google 948 TROISIÈME ÉPOQUE. souverains une mais plein de con- avait été désigné d'abord; fiance en sa fidélité suite à lui laisser le , l'Empereur se décida en- commandement des troupes stationnées à Essonne : ce poste ayant d'autant plus d'importance qu'il était entre Paris et l'armée. « il , « Marmont dernière tentative. « Il point de contact le faut que j'aie là dit- un homme comme Marmont mon ami , mon Les enfant, élevé dans trois tir, l'acte ma tente, » négociateurs attendaient pour par- d'abdication exigé ne pouvaient , et sans lequel ils se présenter devant Alexandre; on discuta long-temps sur la forme à lui don- ner; enfin, après bien des hésitations , Napoléon signa la déclaration suivante t : Les, puissances alliées ayant déclaré que le seul obstacle « l'Empereur Napoléon t au rétablissement de la paix en Europe, « l'empereur Napoléon, fidèle à son serment, « déclare qu'il est prêt à descendre était « à quitter la France, et « le bien de sa patrie même , du trône la vie, inséparable , pour des 246 HISTOIRE DE NAPOLÉON « droits de son « l'Impératrice et « l'Empire. fils , de ceux de , la régence de du maintien de de celui » Fait en noire palais de Fontainebleau, ce 4 avril 1814 NAPOLÉON. Après avoir reçu cette déclaration, les trois pour plénipotentiaires quittent l'Empereur, rendre à Paris ; mais arrivés à Essone , prennent avec indignation traité que avec ses le ils se ap- que Marmont , prince de Schwartzenberg a et , troupes, complices involontaires de cette lâche trahison sailles, laissant , ont été conduites à Ver- Fontainebleau à découvert, et livrant ainsi la personne de l'Empereur à la discrétion des alliés. Cette défection inattendue allait renverser dernières espérances de Napoléon, et ac- les croître le en le , le malheur de sa situation actuelle rendre redoutable à l'ennemi ses , dépouillant de ce qui pouvait seul encore troupes. En effet, : la fidélité de l'empereur Alexandre, qui avait paru disposé favorablement , lorsque Digitized 247 TROISIÈME ÉPOQUE. le duc de Vicence présenté pour remplir s'était changea tout -à -coup, sa nouvelle mission, lorsqu'il fut instruit de cette défection; gea de nouveau l'abdication absolue, et se tra inflexible dans sa résolution , s l'opinion de l'armée qui , disait-il nifestée par la exi- il mon- appuyant de , ma- s'était conduite de Marmont. Sans espoir de rien changer à cette détermination les trois plénipotentiaires retournèrent â Fon- tainebleau. Ils arrivèrent au moment où l'Em- pereur venait d'apprendre l'indigne trahison de celui qu'il se son enfant plaisait à nommer loureux qu'imprévu , il . . . ne pouvait croire en- core étant de perfidie.... L'ingrat! il son ami. Accablé de ce coup aussi dou- sera plus malheureux que moi s'écriait-il, ! La convention du maréchal Marmont avec le prince de Schwartzenberg portait , article 2 « Si les évènemens de la : guerre faisaient tom- mains des puissances • ber entre « personne de Napoléon Bonaparte , sa vie et « sa liberté lui seront garanties les alliées la dans un espace HISTOIRE DE NAPOLÉON, 24S « « < de terrain et dans un pays circonscrit , au choix des puissances ment français. alliées et du gouverne- » Éprouvant l'impérieux besoin d'exhaler sa douleur le et son indignation 5 avril, Tordre Fontainebleau « , Napoléon adressa, du jour suivant, à l'armée de : L'empereur remercie l'armée pour t chement « ment parce c est « taie. « de son général , son honneur en qu'elle lui lui et non dans le « Le duc de Raguse mens à t aux « berté de la merci d'un sujet , il est passé L'Empereur ne peut approuver la condition sous laquelle avril France n'a pas inspiré ces senti- marche Le 6 la est sa religion. compagnons d'armes ; « il que peuple de sa capi- » ; l'atta- et principale- suit la fortune et l'infortune « alliés. , qu'elle reconnaît Le soldat ses témoigne il ne peut accepter a fait cette dé- la vie , ni la li, etc. » un acte du gouvernement provi- Digitiz 249 TROISIEME ÉPOQUE. soire, approuvé par princes alliés, appela les au trône Louis-Stanislas-Xavier de France , après lui , les membres de velle constitution devait ceptation du peuple Le lendemain, sa famille; la et nou- être soumise à l'ac- français. Napoléon eut une 7 avril, longue conférence avec voulait connaître les maréchaux dont les dispositions ; les il ayant trouvé opposés à toute entreprise nouvelle me « Eh « à défendre plus long-temps la France; « lie n'est-elle « Veut -on m'y suivre une seconde « Marchons vers bien , dit-il , puisqu'il l'Ita- pas une retraite digne de moi? les Alpes fois ?.... » Ce dernier projet rencontra sition. , faut renoncer la Napoléon, convaincu dès même lors oppo- que ses espérances ne pouvaient plus reposer sur les chefs de l'armée, cation absolue qui se décida à , signer l'abdi- après de vives discussions fut ainsi rédigée. « Les puissances alliées ayant proclamé que ÎSO HISTOIRE DE NAPOLÉON, « Napoléon « sèment de « Napoléon , était le seul obstacle la au fidèle à son serment, déclare « renonce pour lui et ses héritiers « ronnes de France et « aucun « vie, qu'il « France. soit celui de la prêt à faire à l'intérêt de la au n avril 1814. au duc de Vicence pour n'était il Un Napoléon , retirer ce traité son abdication conclu qui , le 1 1 , Napoléon, pour la fois entre le et les puissances al- réglait le sort futur de l'Empereur et de sa famille , fut présenté vement écrivit plus temps. traité avait été gouvernement provisoire ; aux désir des souverains et instances de ses conseillers liées même peine cet acte fut-il signé, que regrettant d'avoir cédé mais aux cou- » Fontainebleau, A , qu'il d'Italie, et qu'il n'est sacrifice personnel, ne rétablis- paix en Europe, l'empereur le ratifier. fut de le repousser ; le 1 2, à Son premier mouil s'y dans son honneur et dans voyait blessé à ses affections les plus chères. Après avoir refusé de traiter avec lui, Digitiz TROISIÈME ÉPOQUE. 281 on exigeait qu'il donnât l'ordre de livrer ses places fortes aux alliés ; cette dernière condition lui semblait la plus injuste il ne pouvait s'y comme la plus résoudre pouillait lui-même du cence passa le la soirée le dé- de contribuer à était la France. Le duc de Vi- près de lui sans pouvoir convaincre; à onze heures, Napoléon se re- tira dans appartemens ; ses que seul au fond de ce chaque jour moyen d'un poison qu'il portait naguères pu si il , tenta de inventé par Cabanis la tromper crise violente qu'il avait sans avoir dit-on de sa destinée, par constamment sur devait , palais qu'abandonnait départ de Moskow. Mais hommes, c'est alors la foule des courtisans se soutraire à la rigueur le rigoureuse, quand on et premier trône du monde, son plus grand sacrifice ceux qu'on imposait à , lui , nature , et depuis son comme les ses espérances, et la provoquée, se dissipa mettre un terme à une existence glorieuse, aujourd'hui née! Le jour suivant, ses taient encore l'empreinte traits de ses si infortu- altérés por- souffrances ; HISTOIRE DE NAPOLÉON, 952 mais son âme, inébranlable désormais, avait repris cette grande supériorité sur l'infortune qui ne devait plus l'abandonner une ajouter gloire , et gloire nouvelle à cette qui allait immense acquise par ses armes. Résigné avec courage, Napoléon signa le traité de Paris, le i3 avril. Par ce tous les traité, l'Empereur, l'Impératrice et membres de la famille impériale con- servent leurs titres et leurs qualités. L'île d'Elbe est accordée en toute souveraineté à Napo- léon, un la avec deux millions de revenus, dont réversible à l'Impératrice et à la charge de France ; les duchés de Parme , Plaisance et Guastalla sont donnés à l'impératrice Marie- Louise , et passeront à son le titre. fils , qui en prendra Un million est assigné pour le traitement annuel de l'impératrice Joséphine. D'autres dispositions règlent les divers intérêts des membres de la famille gratifications sont accordées impériale; des aux généraux de TROISIÈME ÉPOQUE. SftS aux aides-de-camp de la garde et la maison de l'Empereur. Un dernier article porte que Napoléon pourra emmener avec lui et conserver pour sa garde, quatre cents Tel fut hommes de bonne le traité volonté. de Fontainebleau, qui ré- duisait â la souveraineté d'une île celui qui distribua des couronnes néreux au sein de , et qui , la victoire , grand et gé- n'hésita jamais à «rendre à leurs possesseurs celles qu'avaient con- quises ses armes. Tandis qu'au nord de braves subissait la loi la France, l'armée des du vainqueur, le chal Soult venait de tenter dans le midi maré- un nier et inutile effort contre les troupes de lington. Le 10 vrée sous les avril, der- Wel- une sanglante bataille , murs de Toulouse, li- avait été per- due par les Français. Dix-huit mille hommes de jeunes troupes, après avoir opposé une héroïque résistance à quatre-vingt mille soldats aguerris, s'étaient vu du nombre contraints de céder à la supériorité , comme si tout ce qui restait de HISTOIRE DE NAPOLÉON, 954 dût la gloire française au s'éclipser même in- stant. évènemens ignorait alors les grands Soult qui venaient de se passer en France , bant sa marche à Wellington , toute hâte sur la capitale porter à Napoléon un : il il déro- et se dirigeait en espérait encore puissant secours , lors- de Paris et l'abdica- qu'il apprit la reddition cation de l'Empereur. Ainsi cette sanglante bataille de Toulouse avait été un pour la sacrifice inutile France, déjà livrée à ses vainqueurs. Le i5 avril, le drapeau blanc blanche avaient remplacé les et la cocarde couleurs natio- nales; le 14, Monsieur* frère de Louis XVIII, qui avait fait son entrée à Paris le 1 2 , fut pro- clamé lieutenant-général du royaume. Le i5 avril, l'empereur avoir détrôné son gendre et son qu'il fils qu'il fit partir , d'Autriche, après lui enleva sa pour femme l'Autriche, sans eût été permis à Napoléon de se réunir à eux depuis les Cependant derniers évènemens. le moment approchait où lui- Digitized TROISIÈME ÉPOQUE. même jour fut le , admis dans son cabinet et serait là, soit à reçu par Roanne pressa vivement le , d armée des maréchaux cent mille « dit-il , hommes. j'ai me point avoir à « mais t vous êtes venu je « 11 SoiUt, Augereau, d'une armée de la tête n'est plus abdiqué , tout « le la ne veux guerre civile n'oublierai jamais, général, ce me proposer! départ de Napoléon mais ne saurait retarder. nier palais, sa dernière Il compagnons d'armes vont et leurs tristes regards , ; que » se dispose enfin que rien désor- va quitter son der- armée Déjà rangés dans dèle temps, répon- est fini. Je reprocher Le lendemain 20 avril , tout terre de ce soit à Moulins, où un corps de dix mille hommes: Suchet , et se trouver à pour la veille pourrait, lui dit ce général, rallier les il corps ; 2»J3 général Montholon arrivé de Moulins de se rendre il France allait quitter la la et sa garde fi- cour, ses vieux recevoir ses adieux, semblent fixés sur cette que leur maître abandonne. Une dernière fois, il va parcourir les rangs de ses braves : HISTOIRE DE NAPOLÉON, *JS6 en voyant les au bonheur, croit renaître il plus glorieux souvenirs s'éveillent à la quelques guerriers Marcngo, terlitz, se 6V Aréole fois d'Aboukir , ! , ses là de mêlent encore aux héros d'Aus- d'Jéna, de Friedland, de Wagram, de Lutzen , de Bautzen , de Dresde de Champau, bert, etc. . . . Napoléon contemple avec une émo- tion profonde ces témoins, ces compagnons de tant de travaux , de tant de gloire ! et s'adres- sant à eux d'une voix altérée par la douleur t Officiers , sous-officiers et soldats vous de mes adieux!... « garde, « Je suis content de vous , « trouvés sur le chemin de la gloire a les t contre moi t ont trahi leur devoir s'écrie-t-il, je fais je : la vieille vous ai toujours : toutes puissances de l'Europe se sont armées ; quelques-uns de mes généraux et la France elle-même « a voulu d'autres destinées Avec vous et < les t pu entretenir « eût été malheureuse, ce qui était contraire « au but que je m'étais proposé. Je braves qui me la , sont restés fidèles , j'aurais guerre civile , mais la France devais donc Digitized 987 TROISIÈME ÉPOQUE. « sacrifier mon intérêt personnel à son bonheur, ce que j'ai fait. Soyez fidèles à votre nou- « c'est « veau roi , soyez soumis à vos chefs « donnez point notre chère patrie « gnez pas mon « je saurai que vous l'êtes vous-mêmes. J'aurais * pu mourir, mais je veux suivre encore le che- « min de l'honneur « choses que nous avons « vous embrasser tous, mais j'embrasse votre sort, je serai et n'aban- Ne plai- heureux lorsque J'écrirai les grandes Je ne puis faites «général; venez, général Petit, que je vous mon cœur Qu'on m'apporte « presse sur « l'aigle, « aigle, puisse le baiser que « dans Adieu mes enfans, mes « vœux vous accompagneront toujours gardez « que je la postérité je te donne retentir , » mon souvenir A ces mots, Napoléon attendri, per des larmes; répondent la fois la l'embrasse aussi.... Ah! chère les laisse échap- pleurs de ses soldats lui Mais s'arrachant à cette scène à déchirante et sublime voiture qui l'attend; il , il s'élance dans part enfin, précédé *7 HISTOIRE DE NAPOLÉON î»a par le général Drouot , et accompagné du maréchal Bertrand; une faible escorte le suit et doit, avec les commissaires des puissances étrangères, protéger son voyage en France. Du 15 Mai 1814, au 26 Février 1815. NAPOLÉON A L'ILE DELBE. De Fontainebleau jusqu'aux Dauphiné et accueilli sur l'Empereur partie ! de la Provence son passage par Partout , de son voyage, dans les ; il la malveillance, Ô14 » il première cette populations firent d'amour , où des émeutes et de excitées mirent plus d'une jours en danger. Arrivé à Fréjus î de Vive n'en fut pas ainsi dans les départe- mens méridionaux par Napoléon fut les cris éclater les plus vifs témoignages regrets du frontières , , le s'embarqua sur une frégate Le 3 mai , étant en vue de File général Drouot fut détaché dans entra à Porto-Ferrajo *, vers six ou fois ses s8 avril anglaise. d'Elbe - 9 un canot le et sept heures * Ville capitale de nie d'Elbe. Digitized by 2S9 TROISIÈME EPOQUE. du La frégate mouilla peu après dans soir. port , où une députation vint complimenter il débarqua du matin, au bruit de l'Empereur. Le lendemain, 4 mai, de dix à onze heures l'artillerie et clés de de toutes la ville le cloches les des mains ; reçut les il du Maire, et adressa ensuite aux habitans la proclamation suivante, par l'organe du général Dahesme dant de J'ai sacrifié « « patrie « la comman- , l'île. , et je mes me droits aux intérêts de la suis réservé la propriété et souveraineté de l'île d'Elbe *. Toutes les « puissances ont consenti à cet arrangement: « faites « ses, et le -choix « mon séjour , en considération de leurs mœurs « et « l'objet connaître aux habitans cet état de cho- que de leur climat de mon ; j'ai fait de leur île pour dites-leur , qu'ils seront intérêt le plus vif. » Fidèle à cet engagement, Napoléon, en effet, se livra * bientôt avec Dixième médaillon. zèle — La couronne indique que Napoléon en était souverain. aux soins placée dans de son l'île dElbe HISTOIRE DE NAPOLÉON, 500 nouveau gouvernement, et l'administration de d'Elbe active que l'île florissante : des en peu de temps devint aussi mines furent exploi- tées, des routes ouvertes, des arbres plantés, des maisons construites fut négligé par le , en un mot rien surer le bonheur de Un si grand changement dans ne , nouveau souverain pour as- ses sujets. de la destinée Napoléon, semblait n'en avoir produit aucun dans son caractère et dans ses habitudes ; actif, entreprenant, toujours prêt à se livrer à l'espérance , il supportait la rigueur de son sort par l'attente d'un avenir plus sa mère et sa sœur la princesse tèrent leurs palais de rochers de frère , l'île heureux; Pauline Rome pour d'Elbe, consoler aller un constamment chéri ; des amis , , quit- sur les fils, un non de sa puissance, mais de lui-même, vinrent égale- ment adoucir son infortune en Bertrand, Drouot, Cambrone , jamais à la gloire comme généreux dévouement , la partageant. noms chers à l'amitié , non moins que à votre votre Digitized by 261 TROISIÈME ÉPOQUE. illustre courage, vous assure des droits à l'im- mortalité ! Cependant exilé la , qui l'île , renfermait l'illustre semblait un dangereux voisinage pour France ; les puissances alliées n'étaient pas non plus sans inquiétude à ce sujet, et bien- tôt, oubliant les conditions d'un traité dont elles avaient recueilli les avantages , il fut pro- posé au congrès de Vienne, de surprendre Na- poléon à l'île d'Elbe et , de transporter à le Sainte-Hélène. Instruit de cette circonstance, sitôt le projet menace ; les il de se soustraire il forme aus- au coup qui le moins que toutes hésite d'autant nouvelles venues de France, lui apprennent que y dans tout le royaume contentement général , , il règne un mé- excité par les fautes du ministère et les imprudences de quelques partisans trop zélés Juge en de l'ancien régime. Napoléon même temps, la coalition qui l'a à quelques indices, détrôné , est moins unie que , et HISTOIRE DE NAPOLÉON 262 , par conséquent moins redoutable; en un mot, impatient de quitter une terre d'exil , que les ne il voit motifs qui peuvent colorer d'un espoir de succès une entreprise hasardeuse, jette loin et re- de lui l'appréhension de tout obstacle à ses desseins. Ses préparatifs se font en secret, mais avec promptitude, tine à conquérir et l'armée qu'il des- un empire , est composée de neuf cent soixante hommes , dont sa garde, y six cents de compris soixante-dix lanciers po- lonais, et de plus, trois cent soixante chasseurs corses. C'est avec cette faible escorte qu'il va tenter l'expédition la plus extraordinaire dont l'histoire fasse mention. Le colonel Campbell commandant de , la sta- tion anglaise , et l'un des commissaires des puis- sances, était parti pour Livourne, Napoléon se hâte de profiter de son absence pour réaliser son projet, et soir , part. le 26 février, à six un coup de canon donne « Le le signal sort en est jeté, s'écrie-t-il sur le vaisseau qui doit le heures du du dé- en montant transporter en France. Digitized by TROISIÈME ÉPOQUE. Ce vaisseau 965 était le brick l'Inconstant, portant vingt-six canons et quatre cents grenadiers. Six autres petits bâtimens légers, composaient la impériale. la flotille Excepté les généraux Drouot personne ne savait où allait se diriger cette pédition mystérieuse; après Napoléon dit-il * Les fit Bertrand et une heure de ex- route, cesser cette incertitude : Grenadiers, nous allons en France, nous allons à Paris. cris mille fois répétés Vive Napoléon ! de Vive la France! furent la réponse de tout l'é- quipage. La flotille échappa miraculeusement à la croisière française et anglaise. Plus loin elle fut ren- contrée par Zéphir,qni un bâtiment de guerre français , le demanda à l'Inconstant des nouvelles de l'Empereur. Napoléon répondit lui-même avec bien. un po/te-voix que CEmpereur Enfin, le i° F la flotte entra le même se portait mars, à 5 heures du matin, dans jour dans le golfe Juan le voisinage , et débarqua de Cannes. Le bivouac fut établi dans une plantation d'oliviers: 204 HISTOIRE DE NAPOLÉON, Beau présage, Napoléon, s'écria puisse-t-il se réaliser! A heures 1 1 du soir, l'armée se mit en marche et poursuivit sa route jusqu'à mars riva le 5 tacle les , Gap, où elle ar- après avoir traversé sans obs- départemens du Var et des Basses-Al- pes. Là Napoléon fit imprimer suivante, qui allait devenir pour la proclamation lui un puissant auxiliaire: Golfe Juan , « « Soldats t " mars 1 81 5. ! Nous n'avons pas été vaincus, deux hommes de nos rangs * ont trahi nos lauriers « sortis « leur pays « mon « rivé à travers tous les obstacles et tous les pé- t rils ; , leur prince exil j'ai leur législateur. Dans , entendu votre voix ; je suis ar- nous devons oublier que nous avons été maîtres des nations mars nous ne devons t les « pas souffrir qu'aucune se mêle de nos « Qui prétendrait être maître chez nous?. « prenez ces aigles que vous aviez à * Marmont à Paris, Augereau à , affaires. . . Re- Ulm à Aus- Lyon. Digitized by i TROISIÈME ÉPOQUE. 2(5» H terlitz, à Jéna, à Montmirail.... Les vétérans « d'Égypte, de l'Ouest, de la grande d'Italie, « armée sont humiliés t du Rhin, l'armée de Sambre-et-Meuse , t. de' « sous Venez vous ranger ! drapeaux de votre chef; les la victoire avec « marchera au pas de charge « couleurs nationales volera de clocher en clo- « cher jusqu'aux tours de Notre-Dame , l'aigle les ! Dans votre vieillesse, entourés et considérés « vous entendront avec t de vos concitoyens « respect raconter vos hauts « dire avec orgueil : Et moi aussi je faisais partie « de cette grande armée qui ils , faits. Vous pourrez est entrée « dans les murs de Vienne, dans ceux c de Madrid , de Moskow *; qui « de que « de l'ennemi y ont empreinte la souillure deux fois de Berlin, a délivré Paris la trahison et la présence » Cette proclamation se répandit avec la rapidité tion. * de l'éclair et produisit la plus vive sensa- Les habitans de Voyez les ces capitales la haute Provence avaient quatre premiers niédaillous de l'Empire. La prise dt y est indiquée, et mal heureusement la prise de Pari vient à la suite. Digitized by Google I HISTOIRE DE NAPOLÉON, 906 manifesté à la vue de Napoléon plus de curiosité que d'enthousiasme mais arrivé en Dauphiné ; la scène changea : une foule immense accourut sur son passage, toute pagnes bordait les la joie, venait saluer le population des la routes , et , dans cam- l'ivresse de grand homme!.... Na- poléon put prévoir dès lors le succès inoui de son entreprise. Le 6 mars Grenoble le : il partit général de Gap pour se rendre à Cambrone avec ses qua- rante grenadiers d'avant-garde venait de traver- par un ba- ser Sisteron, lorsqu'il fut arrêté du taillon 5 nw régiment, envoyé de Grenoble pour s'opposer au passage de l'Empereur. Le général struit ciens demande de à parlementer, la résistance que lui on refuse : in- opposent d'an- compagnons d'armes, Napoléon suivi de sa garde se porte aussitôt en avant; à son ap- proche le bataillon à pris position qu'il envoie té.... On pour le , et l'officier reconnaître n'est pas écou- m* a trompé, dit-il alors Bertrand, n'importe, en avant!.... au maréchal Il met pied i Digitized by Google 2G7 TROISIEME ÉPOQUE. à terre, vous, est et découvrant sa poitrine: dit-il, un aux soldats de Grenoble, il le peut; les cris mille fois répétés de un soldats ils taires de effet moment un in- magique.... Immobiles aux exilés volon- d'Elbe, et font éclater ensemble Le lendemain ! 7 mars, le colonel la Bédoyère, de Grenoble amène à Napoléon giment de ligne; ce puissant renfort le parait à si les leur joie et leurs acclamations entrer toute ont produit sur se joignent bientôt l'île son mots cette redingotte grise bien connue de l'armée, stant, , La présence de l'Em- disposition hostile à cessé. , ces vive l'Empereur! s'é- lèvent de toutes parts, dès ce pereur, son costume A le voici....» en s'il seul qui veuille tuer son Général Empereur, sorti parmi est s'il même jour dans la ville; une vigoureuse haut des remparts la le 7 le me ré- décide à elle se pré- résistance, lorsque du garnison aperçoit Napo- léon qui , sans crainte , sans défiance, s'avance au milieu de ses troupes : ses soldats , l'arme HISTOIRE DE NAPOLÉON, 268 renversée marchent avec joie aux Napoléon! Vive À cette vue , la les de résolution, de vive cris France ! Vive l'Empereur!... habitans changent tout-à-coup brisent ils portes, s'élancent eux-mêmes leurs au devant de l'Empereur : • Tiens, lui disent-ils, au défaut des clés de « ta bonne ville, en est décidé voici les portes. maintenant, dit Napoléon à ses ciers, tout est décidé rien en effet offi- nous allons à Paris! : ne devait L'Empereur à s'il — Tout » l'arrêter désormais. dit depuis, à Saint-Hélène, eût voulu , ou ne s'y fût pas opposé, il que eût entraîné avec lui à Paris deux millions de paysans : à son approche, tous les habitans des campagnes tait-il se levaient en masse, aussi répé- souvent, qu'il n'y a de véritables conspira- teurs que l'opinion. Napoléon le était entré lendemain, les félicitations il il fut à Grenoble de toutes 7 mars le reconnu empereur les autorités , de et reçut la ville; partit bientôt après , et sa route , dès ce ment, fut une marche triomphale : mo- partout sur Uigiti 569 TROISIÈME ÉPOQUE. son passage, l'enthousiasme public fut porté jusqu'au délire. Cependant , depuis sept jours en France , était et annonçait toutes pour s'opposer à duc d'Orléans, Napoléon ses le Moni- le le mettait hors de les mesures prises teur l'ordonnance royale qui la loi, , lorsque parut dans Monsieur, progrès maréchal Macdonald le etc., étaient partis en toute hâte pour marcher contre lui. Monsieur, qui s'était obligé de quitter cette ques heures avant l'entrée 10 mars, quel- de Napoléon; il un détachement de drale colonel Adam. De par partit escorté gons , commandé par tous les val rendu à Lyon, fut ville le nobles dont la garde d'honneur à che- était composée, un seul accompagna le prince jusqu'à ce que sa personne fût hors de danger. À son arrivé à Lyon , l'Empereur struit de cet acte de homme fidèle et laissé, lui dit-il, dévouement, courageux une : fit in- appeler cet Je n'ai jamais belle action sans récom- *70 HISTOIRE DE NAPOLÉON, pense, et lui il donna la décoration de la lé- gion d'honneur. N'ayant plus de doute sur le entreprise , Napoléon écrivit de Joseph qu'il était remonté sur le trône, et le char- gea défaire déclarer à aux Prussiens, ment succès de son Lyon au prince le traité la Russie, à l'Autriche, qu'il voulait de Paris. Il observer loyale- répéta aux Lyonnais ce qu'il n'avait cessé de dire jusque là par été entraîné « une fausse route; aujourd'hui « amour de « mais qui a eu pour « tant de funestes résultats. la force : • J'ai des évènemens dans « la gloire si naturel j'abjure cet aux Français France et pour moi la » Plusieurs décrets importans signalèrent le sé- jour de Napoléon dans la seconde ville de France; il prononça des Chambres, et la dissolution ordonna en même temps collèges électoraux extraordinaire la réunion à Paris des de l'empire, en assemblée du Champ de Mai, et comme s'il eût voulu insinuer que l'empereur d'Autriche approuvait son entreprise , il annonça que l'im- Digitized by GoogI 371 TROISIÈME ÉPOQUE. pératrice et le roi de grande solennité Rome assisteraient à cette ! Napoléon quitta Lyon i3 mars, en disant: le « Lyonnais, vous avez toujours été au premier « rang dans mes affections; sur le trône où dans « l'exil, vous m'avez toujours porté et le caractère élevé t sentimens « tingue , vous a mérité toute , momens les mêmes qui vous dis- mon estime ; dans plus tranquilles, je reviendrai « des « pour m'occuper de vos manufactures, de « votre ville.... Lyonnais, je vous aime!... » y Les acclamations de Vive l Empereur ! répondirent aux adieux de Napoléon. Mais tandis qu'il se dirige vers la capitale, les puissances étrangères publient une déclaration par laquelle elles disent qu'il ne peut y avoir ni paix, ni trêve avec Napoléon; qu'en détruisant le seul titre légal, auquel le traité de Fontaine- blau se trouvait attaché, il s'était relations civiles et sociales, vindicte publique , etc. placé hors des et s'était livré à la HISTOIRE DE NAPOLÉON, 37« Cependant, ni cette déclaration menaçante, ni les efforts du gouvernement royal ne peuvent s'opposer à ses progrès. Partout les soldats et le peuple volent au-devant de ses pas, et chaque jour son armée s'augmente des troupes que Von tente en vain de lui opposer. Le maréchal Ney arrivé à Àuxerrele range avec se les corps qu'il drapeau impérial ; jets hostiles là , 1 7 mars, commande sous le sans crainte sur les pro- formés contre ses jours , on vit Na- poléon entourédes hommages tumultueux d'une population ivre de joie , se confondre dans de foule avec l'abandon fiance. la Ce jour laissa dans son âme de profonds souvenirs ! Jamais , en effet montra si prodigue envers tes faveurs , que dans la fortune ne se de ses plus , lui le vit pire. « je « de « hau- cette entreprise merveil- leuse, où, par la seule puissance de son on la plus entière con- nom, en peu de jours reconquérir un em- Je vous défends, vous défends de fusil, dites dit-il, à ses généraux, laisser tirer un seul coup à vos soldats que je ne voudrais Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. ma « pas entrer dans « leurs armes étaient teintes C'est ainsi triomphe, seul 275 capitale à leur tête, si du sang français. » que, marchant de triomphe en en coûtât et sans qu'il homme, Napoléon la vie d'un arriva à Fontainebleau, 20 mars à quatre heures du matin. le Cette même nuit, Louis XYIII avait quitté des Tuileries , pour reprendre avec sa le palais famille, la route de là à de l'exil. Il se rendit à Lille, et Gand 20 mars, 1815. NAPOLÉON RÉTABLI SUR LE TRÔNE. Le 20 mars, jour anniversaire de la naissance de son Napoléon fit son entrée dans neuf heures et demie du fils pitale, à , la ca- soir; arrivé aux Tuileries au milieu d'une foule immense en délire, la salle les il fut porté de l'escalier jusque dans des maréchaux, tandis qu'au dehors, acclamations de de toutes parts. les et U la joie la reçut plus vive éclataient les félicitations de tous corps de l'État, et répondit aux divers ora- HISTOIRE DE NAPOLÉON 974 teurs, dans le sens de la direction libérale qu'avait pris l'opinion publique. Le lendemain 2 1 l'Empereur passa en revue , les troupes accourues avec lui dans la capitale et celles qu'il ces dernières y avait retrouvées ; « : Soldats ! s adressant à leur dit-il , je suis hommes en France, « venu avec « que « sur le souvenir des vieux soldats ; « été « en remercie: « de « mienne se réduit à « préçiés. » je six cents comptais sur l'amour trompé dans mon attente. la gloire Au moment où officiers du le « « t l'île la m'a accompagné dans mes amis ; ils Toutes et à vous, la et les d'Elbe parurent garde, il reprit : Soldats! voilà les officiers tous Soldats, je vous Gambrone général avec les anciennes aigles de « et pas vous avoir connus et ap- bataillon de la parole et dit je n'ai de ce que nous venons au peuple faire est toute parce- du peuple les fois que du bataillon qui mon malheur étaient chers à je les voyais , ; ils sont mon cœur, me repré- ils Digitized by Google »78 TROISIÈME ÉPOQUE. « sentaient les différens régimens de l'armée. « Dans ces six cents braves , il hommes y a des « de tous les régimens, tous me rappelaient ces « grandes journées dont « cher. « vous servent de ralliement « circonstances malheureuses les avaient cou- a vertes d'un voile funèbre; mais, « peuple fronçais et à vous , t resplendissantes de toute leur gloire. Jurez « qu'elles se trouveront toujours partout où « l'intérêt que les « traîtres et ceux qui voudraient envahir notre • territoire n'en puissent jamais soutenir les t regards!.... nimité : souvenir m'est le vous rapportent ces Ils de Nom : la trahison et les elles reparaissent Les troupes s'écrièrent à l'una- le jurons! Le premier soin de l'Empereur ser un ministère ; fut d'organi- obligé ensuite de garantir par des actes la sincérité de ses paroles, censure et la direction gligea rien , grâce au la patrie les appellera; » si aigles; qu'elles de la librairie en un mot , pour lider sa puissance. Il fit il , abolit la et ne né- rétablir et conso- observer par les géné- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 276 raux Excelmans de dans même temps gea en Grouchy , de la Drouet-d'Erlon et la famille royale la retraite , Pays-Bas , et char- les généraux Clausel et les armées que dissiper les le duc et duchesse d'Ângoulême avaient formées dans le Midi, de Marseille à Bordeaux. Cette dernière se vit contrainte de quitter journée du i* r avril; le duc Bordeaux dans la d'Angoulême résista plus long-temps , et devint par capitulation le prisonnier du général Gilly. L'Empereur, qui eût trouvé en lui un précieux otage ne , semblait lui commander de ne pas de son prisonnier, pour sortir du territoire français. port de Cette, le 16 avril , le pour l'Espagne. Napoléon esprit de générosité était si naturel blait en ce dans moment et tout se déssaisir accorda une escorte lui il voulut quand point abuser de son malheur, et Arrivé au prince s'embarqua agit en cela avec cet de modération qui la victoire , et dont il lui sem- vouloir étonner l'Europe, prête à s'armer contre lui. Sa loyale conduite dans cette circonstance, Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. ne devait pas être imitée par même 27T ses ennemis , ni (en ce qui concernait sa famille), par ses anciens partisans. En reprenant sa couronne, Napoléon avait repris toutes ses habitudes impériales, et la na- tion ne voyait pas sans inquiétude cette tendance nouvelle au despotisme qui, chaque jour, se faisait sentir davantage. Le 21 avril i8i5, fut proclamé l'acte additionnel aux constitutions de CEmpire. Cet acte supplémentaire, au moment où l'on désirait une constitution nouvelle, excita dans l'ojpinion un soulèvement général. Des registres furent ouverts dans toutes les mairies, pour recueillir les votes pour ou contre l'adoption de comme l'acte il additionnel; mais le pouvoir, arrive trop souvent, s'assura la ma- jorité. On que doit observer la situation ici quelle était à cette épo- respective du monarque et de la nation. Le retour de Napoléon avait excité en France HISTOIRE DE NAPOLÉON, S 78 un enthousiasme universel; mais le premier moment passé , le peuple et le souverain cessèrent en quelque sorte de s'entendre. L'Empereur qui sentait la nécessité d'affermir son pouvoir travaillait chaque jour à la nation, au , consolider sa puissance; hautement contraire, manifestait son ardent amour pour la liberté; les fédéra- tions qui avaient lieu dans les départemens, les clubs ou assemblées populaires qui s'étaient rouverts à Paris l'effervescence ; fin, tout semblait rappeler à la du peuple en- France » du gouvernement l'accord apparent des volontés la les jours m * du Prince et nation , une lutte d'opinion existait dans térieur , et allait la lutte des t républicain; ainsi, malgré de l'in- rendre plus périlleuse encore armes qui se préparait au-dehors. Après avoir conquis la France avec une ar- mée de neuf cent soixante hommes* Napoléon allait voir l'Europe entière réunie contre lui ; seul roi de Naples (Murât) qui, abandonné, voulut en 181 5, le en 1 8 14, l'avait faire oublier ses . Digitized by Google 279 TROISIÈME ÉPOQUE. torts. Il tenta une irruption contre l'Autriche, espérant par là opérer une diversion utile aux intérêts de la France, tandis qu'il obtiendrait pour lui-même un accroissement de puissance; d'une expédition prématuré- mais le résultat ment entreprise fut loin de répondre à cette es- pérance : en moins d'un mois , Murât perdit son armée , en sa couronne , et l'Empereur se vit privé, même temps, de l'appui de retomba plus que jamais sous le qui l'Italie, joug Autri- chien. Les souverains de Prusse , d'Autriche de , Russie, avaient tout disposé pendant ce temps pour la reprise des hostilités, et le partirent de Vienne pour se 27 mai , ils rendre à l'armée qui se dirigeait sur la Belgique. Napoléon, de son côté, ses préparatifs pour faisait en toute hâte cette guerre nouvelle; la France, accoutumée aux miracles de ses créations , ne put voir néanmoins sans surprise , une hommes, et plus de armée de quatre cent mille trois mille bataillons de garde nationale orga- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 88(1 nisés en moins de trois mois. Le départ de l'Empereur fut précédé d'une grande cérémonie religieuse et militaire, d'électrlser les esprits en dont le but était réveillant d'antiques souvenirs. du Champ-de-Mai, L'assemblée quante mille hommes de troupes cents électeurs réunit cin- d'élite et cinq députés à Paris par tous collèges électoraux. les Là, Napoléon contracta un pacte solennel envers la France, en prêtant serment sur l'évangile aux constitutions de l'Empire. lité Il reçut en retour du peuple et serment de fidé- de l'armée , et distribua lui- le même des aigles aux gardes nationales de Paris et des départemens, ainsi qu'à riale. Le cri de la garde impé- vive l'Empereur ! retentit dans tout le Champ-de-Mars, lieu de réunion de l'as- semblée, et ce cri fut répété au loin par une foule immense. Cette grande solennité qui eut lieu le produisit une vive sensation, mais telle toutefois qu'on aurait pu s'y i M juin, non point attendre ; on Digitized by Google 281 TROISIÈME ÉPOQUE. avait pensé généralement qu'afi n d'épargner guerre à la la France, l'Empereur proclamerait son fils à l'assemblée du Champ-de-Mai et par une espérance bien peu fondée, on rattachait cette mesure France. mée la conservation Déçue dans son laissa du à repos de la attente, la nation alar- percer quelques inquiétudes, Napo- léon chercha à les dissiper par le discours qu'il prononça èFouverture des chambres , le 7 juin; ce discours remarquable contenait une abjuration des maximes du pouvoir absolu , mençait ainsi « com- il : Messieurs de la chambre des pairs , et Mes- chambre des représentons, depuis « sieurs de la « trois « peuple m'ont revêtu d'un pouvoir « Aujourd'hui s'accomplit le désir « sant de « narchie constitutionnelle ; « trop impuissans pour assurer l'avenir; « stitutions seules fixent les destinées des na- « tions. mois » les circonstances et la confiance du mon le illimité. plus pres- cœur: Je viens commencer les ta hommes mo- sont les in- HISTOIRE DE NAPOLÉON S89 Plus loin « il ajouta : « Il , est possible que le premier devoir d'un prince m'appelle bientôt « à la tête des enfans de la nation, pour t battre pour «nous la patrie notre ferons ; Tannée et com- moi-même Vous, pairs devoir. et « représentais , donnez l'exemple de la con- « fiance, de l'énergie « comme le du et patriotisme, et, du grand peuple de Sénat l'anti- < quité, soyez décidés à mourir, plutôt que de « survivre « de « triomphera. la au déshonneur La cause France. et à la dégradation sainte de la patrie » Les adresses des deux chambres en réponse à ce discours, furent elles félicitaient pouvoir absolu , éminemment patriotiques; Napoléon de sa renonciation au c'était lui faire entendre que la France désormais voulait un gouvernement pur de tout despotisme. gal et pairs « : < La lutte dans laquelle nous sommes engagés est sérieuse, l'entraînement de « prospérité n'est « Il lé- répondit aux le c'est sous les fourches cau- pas nace aujourd'hui, la danger qui nous me- Digitized by Google 883 TROlSIÈxME ÉPOQUE. que étrangers veulent nous « dines « passer.... Mais c'est « que « hommes, « caractère, et deviennent « tion les les dans temps les comme grandes nations, difficiles, pour la postérité ! un grands les toute l'énergie déploient faire de leur objet d'admira- . . . 18 Juin 1815. DERNIÈRE COALITION DES PUISSANCES. BATAILLE DE WATERLOO. Impatient de combattre ses ennemis; Napoléon comptait encore sur la victoire pour ré- pondre sinon à la méfiance , du moins aux quiétudes que les chambres et la nation avaient manifestées. Incertain d' abord où campagne , 0 devrait ouvrir la il tout-à-coup à prévenir les vaient être en juin il il fait part de Paris, et le publier un ordre rappelle à ses troupes versaire de Marengo 3, se décida qui ne pou- i5 juillet; le 12 il est à Avesne; du jour dans que et 1 le moment sur le alliés, mesure avant le in- lequel là il 14 juin est l'anni- de Friedland. « Pour HISTOIRE DE NAPOLEON, 984 « tout Français qui a « moment est du cœur, arrivé de vaincre Le lendemain 14 juin, directions , son deux il ajoute-t-il, le ou de mourir, armée composée de cent vingt- hommes. mille Le quartier-général de Wellington Bruxelles » dispose, sur trois Namur de Blûcher à celui , était ; à Napo- léon calcule que quarante-huit heures étant nécessaires aux deux tion , il mens, ainsi pourra les armées pour opérer leur jonc- en leur dérobant ses mouve- surprendre séparément, et les mettre dans l'impossibilité de se réunir. Le 15 à taquer les journée tion , du la pointe du jour, se décide à at- il Prussiens , et tout l'avantage de cette est pour les Français, malgré la défec- lieutenant-général Bourm ont, qui passe à l'ennemi. Le 16, Napoléon bataille de Ligny , est encore victorieux à des forces bien inférieures s'attendait à une la où l'ennemi est culbuté par aux affaire décisive main; mais par une déplorable siennes. pour On le lende- fatalité, les or- Uigiti 888 TROISIÈME ÉPOQUE. dres de Napoléon n'avaient pas"été exécutés , ce qui donna le temps aux troupes de Blûcher de rejoindre celles de Wellington. Enfin , le est livrée la bataille 1 8 juin, de Waterloo, où soixante- huit mille Français vont disputer la victoire à cent vingt mille étrangers. Deux fois, dans cette sanglante journée, Napoléon est vainqueur; mais, malgré des prodiges de valeur dignes de l'armée et de son chef, généraux, les le manœuvres de quelques entraînent vers traîtres, du maréchal Grouchy, et la fatale séparation la nuit défaut de concert des le soir une déroute complète; qui survient ajoute au désordre , mais sans pouvoir refroidir le courage de nos braves : opposent encore à l'ennemi une héroïque ré- ils sistance , mais accablé par sant de se rendre , ils le nombre meurent, et se et refu- défendent jusqu'au dernier soupir.* Napoléon, confondu avec * Dixième médaillon. gnent le — Des ses soldats, oubliait lauriers unis mort de tant de braves qui, vaincus dans périrent aux cyprès , accompa- char représentant la bataille de Waterloo, afin d'indiquer la du moin» avec gloire. cette sanglante journée, HISTOIRE DE NAPOLÉON 986 ou bravait le danger , à cette scène de destruction rallier les , lorsqu'il fut enlevé enfin Désespérant de fuyards sur la frontière Laon comme point de réunion à ses •et prit lui-même la , il indiqua lieutenans, route de Paris, pour conju- rer l'orage qu'il prévoyait devoir s'élever contre lui , à la nouvelle de nos désastres. En perdant la bataille de Waterloo, Napoléon avait perdu la couronne. Arrivé à Paris 21 juin, apprit descendit il que les permanence chef de la : au palais de chambres l'Élisée; là, ; la il en s'étaient déclarées c'était lui dire qu'il n'était nation le plus le chambre des députés avait déclaré en outre, que toute tentative pour la dissoudre serait considérée comme un crime haute trahison, et que quiconque coupable de cette tentative , tre à la patrie, et tel. se rendrait serait déclaré traî- sur-le-champ jugé La chambre des de comme pairs, l'ancien Sénat de Napoléon , ne manifesta aucune opposition aux desseins avoués de la chambre élective; plu- Digitized by Goog 38 7 TROISIÈME ÉPOQUE. membres, au sieurs contraire, les secondaient hautement. Profondément blessé des attaques de Tune des chambres et de rindifférence de l'autre, Napoléon se repent d'avoir quitté l'armée où résidait son véritable pouvoir; bientôt il se voit entouré des hommes tune, leur élévation; qui lui ont dû leur foril lit dans leurs regards, juge à leurs discours qu'on va il une abdication nouvelle. ... t solliciter Eh ! quoi , < on veut que j'abdique?. ... « moi « d'hui, dans « d'armée.... « à Cannes, je l'aurais conçu.... Si il , s'agit « renversé il de la France ; mais je fais partie que l'étranger attaque , « ce « pas En dit-il, pas de j'abdique aujour- on m'eût y a quinze jours, c'eût été rage...; qui du cou- actuellement de ce je fais donc partie de France doit défendre la liberté c c'est s'agit deux jours vous n'aurez plus « la si ne Me repousser quand je débarquai « que Il de lui me dépose , c'est Ce n'est Waterloo, la peur.... ce moment, une foule tumultueuse se HISTOIRE DE NAPOLÉON, 1*8 presse autour vive du de palais l'Élisée, CEmpereur! répétés avec aux de cris enthousiasme. « Que me « lésai trouvés, je les ai laissés pauvres; l'instinct « de la nécessité « par leur bouche, et t mets, la chambre rebelle, dans une heure doivent ceux-ci, ajoute Napoléon, je les éclaire, la voix du veux, si je le pays parle si je le per- homme « n'existera plus.... Mais la vie « ne vaut pas ce prix. Je ne suis pas revenu de « l'île < d'un d'Elbe , pour que Paris soit inondé de sang.... » Le lendemain 22 on , vient de nouveau demander de renoncer au trône; ciens serviteurs, ses frères et Joseph sacrifice. ) ses eux-mêmes insistent sur la nécessité lui plus an( Lucien de ce grand Entouré, pressé de toutes parts, mé- content des hommes, fatigué de lui-même, cède enfin.... et se résigne une second fois il à RENONCER A LA COURONNE. Lucien écrit SOUS Sa dictée la déclaration suivante : AU PEUPLE FRANÇAIS. « \ En commençant la guerre pour l'indépen- Digitized by Ooog TROISIÈME ÉPOQUE. « daiice nationale « de tous les le , efforts, 989 comptais sur je de toutes réunion la les volontés, et concours de toutes les autorités nationales. fondé à en espérer le succès et j'avais « J'étais « bravé toutes les déclarations des puissances « contre moi. Les circonstances « changées. Je m'offre en sacrifice à la haine « des ennemis de la France , puissent-ils être « sincères dans leurs déclarations et n'en avoir « voulu seulement qu'à « politique est « fils sous ma me , paraissent personne ! Ma vie mon terminée, et je proclame le titre de Napoléon II, Empereur des « Français. Les ministres actuels formeront pro- « visoirement « térêt • viter les que je le conseil porte à fils, m'engage à in- chambres à organiser sans « régence par une « le salut « de gouvernement. L'in- mon loi. délai la Unissez-vous tous pour public et pour rester une nation in- dépendante. » Au palais de l'Élisée, aa juin i8i5. Napoléon. Cet acte, communiqué d'abord à la l 9 chambre HISTOIRE DE NAPOLÉON, 290 des représentais , donna lieu aux plus violentes discussions: l'abdication on était d accord en apparence sur de Napoléon nombre de représentans I or mais un grand ; refusaient de reconnaî- tre Napoléon II, sous prétexte que les puissances ne traiteraient pas plus avec l'un qu'avec l'autre: des factions cachées excitaient aussi une vive opposition: la majorité cependant se faveur de l'hérédité au trône. prononça en N'avons-nous c pas une monarchie constitutionnelle « conseiller d'État Boulai « pereur mort, l'Empereur « déclaré son abdication « par cela seul , par la force des choses , par une « conséquence irrésistible, t Empereur des Français. • même « reur Napoléon II l'insertion de la , de la dit le MeurthePl'Em- vit. vous ? Napoléon I er a l'avez acceptée Napoléon II est Vous ne pouvez pas délibérer; nos lois fondamentales ont décidé la question.... se lève d'enthousiasme V « /. . . . » A ces mots l'assemblée aux cris de vive fEmpe- On demande et on adopte au procès-verbal, de ce mouvement chambre, et bientôt l'assemblée et les tri- Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. bunes se lèvent dre les mêmes une seconde 991 fois et font enten- acclamations : ainsi Napoléon II venait d'être proclamé par la chambre des re- présentans. même Le jour, dans une séance très ora- geuse , la chambre des pairs adopta les conclusions de la chambre élective , et il fut proposé de donner au gouvernement provisoire le titre de régence. Le duc de Vicence, néraux Carnot ( Fouché ) le baron Quinette, et Grenier, et le furent désignés par la pairs et des représentans, la les gé- duc d'Otrante chambre des comme membres de commission exécutive qui devait composer gouvernement élu président. sieurs la Le duc d'Otrante le fut Ainsi Fouché, qui depuis plu- mois n'avait cessé de trahir en secret Na- poléon , se de provisoire. vit un moment maître des destinées France , ainsi que lavait été Taleyrand en i8i4- Aussitôt après son installation, vernement provisoire arrêta que tous seraient publiés au nom du le gou- les actes peuple français. La HISTOIRE DE NAPOLÉON, 99S cette étrange disposition, chambre, étonnée de voulut en connaître pliquer , le le motif; sommé duc d'Otrante, par une subtilité litique digne de lui, répondit que, II n'avait de s'ex- pas encore été reconnu « Napoléon « par aucune puissance, on ne pouvait « en son nom, « nemi tout et qu'il avait fallu prétexte à un Ainsi cette commission traiter ôterà l'en- refus de négocier. éphémère quelle ne reconnaissait pas le comme po- «puisque fils » déclarait de Napoléon son successeur, tandis qu'elle n'était faite elle-même qu'un résultat de l'abdication proclamé solennellement cetenfant, de en faveur Empereur. Cependant , l'ennemi approchait de la capisous les ordres tale, et l'armée organisée maréchal Davoust se préparait à la défendre général Drouot commandait la Napoléon; Masséna était du ; le garde fidèle de à la tête de la garde nationale parisienne. Malgré ces moyens de défense , ment provisoire voulut tenter le gouverne- un accommode- Digitized by Google 995 TROISIÈME ÉPOQUE. ment avec les puissances, et tation à lord Wellington, envoya une dépu- pour négocier un armistice et lui porter la nouvelle de l'abdication de l'Empereur. Craignant toutefois que cette abdication ne parût pas sincère tant que Napo- léon resterait à Paris , on l'engagea, pour rêt de la l'inté- France et pour sa sûreté personnelle, on lui à s'éloigner; offrait les moyens de passer en Amérique. Le véritable motif de ce désir était la crainte qu'il inspirait encore au gouverne- ment qui l'avait renversé. Napoléon sans doute ne put méprendre, mais ne voulant s'y laisser à la malveillance aucun prétexte de calomnier ses intentions se décida à aller attendre à la Malmaison, saire tait pour le se il , sauf conduit qui lui était néces- rendre à Rochefort d'où Le 25 juin, il comp- quitta l'Élisée et se rendit à la Malmaison, où il fut reçu par C'est près lieu il s'embarquer pour les États-Unis. de la fille qui lui retrace à gloire et la reine Hortense. de Joséphine, c'est dans ce la fois les souvenirs ceux de son bonheur , qu'il de sa achève de HISTOIRE DE NAPOLÉON, 294 consommer son dernier sacrifice, en adressant son dernier adieu à ses anciens compagnons d armes : Napoléon aux braves soldats de l'armée devant Paris. » t Soldats! Quand je cède à la nécessité qui me force de m'éloigner de la brave armée française, j'emporte moi rheureuse avec par éminens que services les d'elle, les éloges peuvent « certitude qu'elle justifiera la patrie attend que ses ennemis eux-mêmes ne lui refuser. Soldats! je suivrai vospasquoiqu'absent. Je connais tous portera justice les corps , et aucun d'eux ne rem- un avantage au courage moi nous avons signalé qu'il , que je ne rende aura déployé. Vous été calomniés. Des dignes d'apprécier vos travaux, ont et hommes in- vu dans les marques d'attachement que vous m'avez données, un zèle dont j'étais seul l'objet; que vos succès futurs leur apprennent que c'était patrie par dessus tout la que vous serviez en m'o- Digitized by Google 393 TROISIÈME ÉPOQUE. béissant, et fection que si j'ai je le dois à , quelque part à votre mon ardent af- amour pour la France , notre mère commune. Soldats encore ! quelques efforts , et la coalition est dissoute Napoléon vous reconnaîtra aux coups que vous allez porter.... Sauvez l'honneur, l'indépen- dance des Français ; soyez jusqu'à la fin je vous ai tels que connus depuis vingt ans, et vous serez invincibles. » Cette belle proclamation fut soustraite à la publicité, parle tait gouvernement provisoire; il redou- avec raison sans doute, l'impression qu'elle eût produite sur l'armée, qui chaque jour en- core élevait la voix pour rappeler son chef. Jusqu'au dernier moment, Napoléon conserva le pouvoir de se placer encore à braves que mais il si souvent il résista à leurs qu'il formait la tête des conduisit à la victoire; désirs comme au vœu lui-même, craignant que l'issue d'une nouvelle entreprise ne répondîfrpas à son attente, cher. ou que le succès n'en fût payé trop HISTOIRE DE NAPOLÉON, 296 Déchu du Napoléon jet encore pour ses ennemis était de crainte visoire trône, captif en quelque sorte, un ob- Le gouvernement pro- et d'effroi. qui n'avait pas cessé de le redouter, s'alarmait de son séjour à la Malmaison, et sous l'apparence du zèle et de l'intérêt, pressait vi- il vement son départ, prétextant l'approche de l'ennemi; Blûcher, en effet, menaçait déjà d'envahir la capitale, lorsque Napoléon , cédant aux circonstances Tout était , se décida enfin à s'éloigner. disposé pour son départ; allait il monter en voiture lorsque le bruit d'un canon ennemi vint tout-à-coup bouleverser ses réso- lutions. Qu'on me" fasse général commanderai l'armée , je vais , s'écria-t-il en faire la , je de- mande.... Puis s'adressant au général Becker qui devait l'escorter porterez ma quez-leur : « Général, lui dit-il de suite ; lettre, partez que je , veux écraser l'ennemi vous expliet le forcer par sa destruction, à traiter d'une manière plus avantageuse pour qu'ensuite je poursuivrai le ma peuple français, route. ...» uigitized 297 TROISIÈME Kl'OQUE. Sans espoir pour le succès de sa mission , le général Becker partit néanmoins pour présenter cette demande au gouvernement provisoire; mais elle fut repoussée vivement par Fouché, qui, peu pour croire à tant de grandeur d'âme, fait ne voulut voir dans cette noble requête que Napoléon de désir qu'avait le sa puis- ressaisir sance. Ce refus auquel l'infortuné s'attendre , n'en fut pas le plus sensible ne lui était : monarque devait moins pour la patrie était lui le coup en danger, pas permis de la défendre et il de ! tous ses sacrifices ce fut le plus douloureux « Partons, faut!.... » s'écria-t-il , partons puisqu'il |le Quelques instants encore furent ac- cordés aux touchans adieux de la reine Hortense et d'un petit fidèles nombre de serviteurs restés à leur maître; enfin, profondément ému, mais avec l'apparence de la résignation, Napo- * léon s'arracha de leurs bras et partit, le 29 juin à cinq heures fort. Il était du soir, pour se rendre à Roche- accompagné des généraux Bertrand, HISTOIRE DE NAPOLÉON, 996 Rovigo le Becker ; ce dernier et gouvernement provisoire, de qu'au lieu où poléon dans Niort, soldats , le avec le plus vif enthou- habitans et la garnison. Officiers, les tous attendaient encore Na- cours de son voyage: arrivé à est accueilli il siasme par l'escorter jus- devait s'embarquer. il De nouvelles épreuves , le conjurent de se mettre à leur téte, tous sont prêts à se ranger Touché de peaux sous ses dra- ce dévouement et en- traîné par les acclamations dont l'objet, il veut de nouveau que ker écrive au gouvernement. « connaît mal t-il, qu'il « qu'il s'est trop pressé « vêliez l'offre « soldat!.... On chargé par était que j'ai « le est il général Bec- Dites-lui l'esprit encore de la , ajouta- France, de m'éloigner; renoufaite de servir comme » a dit de Napoléon qu'en ce moment il mendiait la gloire. La gloire en effet était pour son âme pour son , nécessaire ; génie , y renoncer un aliment devenu était pour lui plus que renoncer à l'existence. Digitized by Google - 999 TROISIÈME ÉPOQUE. Forcé enfin de quitter Niort et de poursuivre son pénible voyage trouva juillet, et , arriva à Rochefort le 3 il les issues de la mer occupées; la veille encore elles étaient libres; ainsi la fuite, devenue pour pérance, la allait première fois sa plus chère es- encore lui être refusée. Ce même jour signée au (3 juillet) , une convention palais de Saint-Cloud avec les puis- sances alliées , remettait la capitale en leur pouvoir, et envoyait l'armée au-delà de la Loire, pour y recevoir son arrêt de licenciement. Le 8 juillet enfin faisait sa , au moment où Louis XVIII rentrée à Paris, Napoléon quittait la France pour toujours. Il s'embarqua sur gate la Saal, après avoir résisté avec que constance aux celle une héroï- vives sollicitations de l'armée de Lamarque dans victorieuse la fré- la Vendée, et de que commandait Clauzel à Bordeaux. La guerre civile des fléaux , étant à ses yeux le plus il repoussa l'idée horrible de voir couler le sang français, non plus pour la patrie, mais pour lui-même. DiQitized by Google 300 HISTOIRE DE NAPOLÉON, Le lendemain, 9 d'Aix; 10, le la d'appareiller, le duc de Rovigo juillet 1 1 descendit à File il , Anglaise croisière enfin, Napoléon chargea le et le comte de Las-Cases demander au commandant de la la du lui serait s'il d'aller station, quelles étaient définitivement les intentions de Londres à son égard, et de suivre empêcha route de l'Amérique. Le cabinet permis comman- dant demanda deux ou trois jours pour prendre les ordres de l'amiral. Pendant ce temps on pro- posa à Napoléon divers moyens d'évasion, mais tous présentaient ou des obstacles ou des dande gers. Enfin, ayant appris, Paris et le rétablissement du gouvernement le 1 2, la reddition royal, toute hésitation dut cesser; résolu dès de chercher un refuge sur un vaisseau an- lors glais , il envoya de nouveau Cases en parlementaire, le comte de Las- pour demander une réponse aux ouvertures qu'il avait capitaine Maitland, dit aux envoyés de Napoléon, risé àâle recevoir à faites. Le commandant le Bellérophon* qu'il était auto- son bord, et à le conduire en Digitized by Google 50 i TROISIÈME ÉPOQUE. Angleterre s'il nique le désirait. Plein d'une noble con- du gouvernement britan- la loyauté fiance dans au la lettre suivante Napoléon adressa , régent d'Angleterre. « a En Altesse royale, butte aux factions qui divisent mon « pays , et à l'inimitié des plus grandes puis- « sances de l'Europe « politique, et je viens t m'asseoir « Je me « je réclame de V. A. R. « sant, « de mes ennemis. au foyer mets sous du plus la , terminé j'ai comme ma Thémistocle, du peuple britannique. protection de ses comme du du constant et Rochefort , 1 3 carrière lois, que plus puis- plus généreux juillet 1 8 1 5. r t Napoléon. Le général Gourgaud , porteur de cette lettre, était chargé en outre de faire connaître au Prince Régent l'intention où était Napoléon de descendre en Angleterre, sous ral Duroc , et de s'y établir le nom du dans la géné- province HISTOIRE DE NAPOLÉON, 309 mieux dont le climat conviendrait Mais il ne fut pas permis au général de remplir sa mission 1 5 il partit sans avoir à sa santé. pu obtenir une du Prince Régent. audience Le ; le du matin l'Empe- à quatre heures , , reur, en habit de colonel des chasseurs de la garde, s'embarqua sur brick YÉpervier; le le général Becker l'avait suivi jusque là moment d'aborder le , vaisseau anglais léon lui adressa ces belles paroles : mais au , Napo- Retirez- vous général, je ne veux pas qu'on puisse croire qu'un Français mis.... dit soit venu me En mettant le pied au capitaine : « Le « plus cruel ennemi « loyauté. , livrer sur sort à mes enne- le Bellérophon, mais compte sur je sa » Accueilli d'abord avec tout le respect son rang et à son infortune bientôt il m'amène chez mon , aux précautions dont qu'il avait cessé d'être libre dû à Napoléon s'aperçut ; il était l'objet, cependant , dernière illusion lui était encore réservée une : le Uigiti TROISIÈME ÉPOQUE. vaisseau qui le portait, avait jeté dans de Torbay la baie arrivée dans le port la , foule sur le rivage, et population se porta en fit loin d'innombrables santes encore pour ancre, le 24, 1 à la nouvelle de son éclater le plus vif en- En un instant, thousiasme. au ; 305 mer fut couverte la embarcations insuffi- satisfaire l'impatience multitude avide de contempler d'une les traits du grand homme. A Plimouth jours après , , où le vaisseau arriva deux l'empressement et l'enthousiasme furent peut-être plus vifs encore; Napoléon ne put voir, sans en être profondément tou- ché , ces témoignages de respect et d'intérêt Mais universel c'est l'éclair , du peuple d'admiration britannique. qui brille dans une nuit sombre pour ajouter ensuite à son obscurité, et cette dernière lueur de bonheur et d'espérance va rendre plus sensible encore à le coup affreux qui Le 3o juillet , l'illustre victime se prépare. lord Keith , amiral de la HISTOIRE DE NAPOLÉON 504 flotte , se . rend à bord du Bellérophon et , remet à Napoléon cette décision des puissances • « Il : i ne peut convenir ni â nos devoirs en- que le géné- t vers notre pays, ni à nos alliés « néral Bonaparte conserve les « bler t L'île Sainte -Hélène a été choisie pour sa climat de nouveau paix la , moyens de trou- du « future résidence « situation locale permettra « avec plus d'indulgence qu'on ne vu le ; est Continent, sain qu'on le faire ailleurs, qu'on serait obligé d'employer pour « de sa personne, etc. À la lecture Napoléon de ce et la traite pourrait précautions indispensables t « les , l'y s assurer » de terrible arrêt, le visage se couvrit d'une pâleur mortelle; il de s'indigner d'un si lui était permis, en effet, lâche abus de la plus noble confiance qui pendant quinze années, maître de lui ; ses ri- vaux, n'avait semblé renverser des empires, que pour les restituer aux monarques vaincus ! Digitized 305 TROISIÈME ÉPOQUE. 11 protesta en ces termes contre cette inique et fatale décision « En : présence de Dieu et des proteste c qui m'est « droits les plus sacrés ici faite, de ma contre la violation de , force , « suis c je « l'Angleterre. J'y suis mes ma liberté. suis pas le prisonnier, je suis l'hôte la Je venu à l'instigation de même du capitaine, qui a dit avoir des ordres du gou- me recevoir et de vernement , de « en Angleterre , avec ma suite , me conduire cela m'était si me suis présenté de bonne foi me mettre sous la protection des « agréable. Je « pour venir « lob d'Angleterre. Aussitôt à bord « phon, je fus sur « je venu librement à bord du Bellérophon; ne « « , en disposant par personne et de « « hommes solennellement contre la violence « nique; si le le foyer du Belléro- du peuple britan- gouvernement, en donnant des ordres au capitaine du que ma Beliérophon, de suite, n'a t cevoir ainsi « tendre une embûche, il me re- voulu que me a forfait à l'honneur, 20 HISTOIRE DE NAPOLÉON 30 a flétri son pavillon , acte se si cet consom- • il « mait , ce c draient parler désormais de leur loyauté « de leurs « nique se trouvera perdue dans « du « dira « au peuple • infortune, chercher « Quelle plus éclatante preuve pouvait-il lui a t serait lois , ; en vain que de leur les liberté : Anglais vou, la foi britan- l'hospitalité Bellêrophon. J'en appelle à l'histoire, elle qu'un ennemi qui vingt ans la guerre fit anglais vint librement, dans son un asile sous ses lois. donner de son estime et de sa confiance ?. . . Mais comment répondit-on en Angleterre à une magnanimité ? « telle « main t se fut livré On feignit de hospitalière à cet de bonne ennemi; foi , tendre une et quand il on l'immola l » NAPOLÉON. A bord du Bellêrophon , à la mer. Cette admirable protestation resta sans ré- ponse prit et sans effet. que , malgré Le 6 août, Napoléon ap- la vive sollicitude tuation inspirait au peuple anglais , que la sa si- sentence portée contre lui était irrévocable. Enfin, le Digitized by 507 TROISIÈME ÉPOQUE. lendemain 7 août, l'hôte du le Bellèropkon devint du Northumberland. prisonnier Les généraux Bertrand, Montholon, Gour- gaud et le obtinrent dans comte de Las-Cases , la terre noms de sollicitèrent et ces L'histoire conservera les d'exil. hommes dévoués , qui fidèles et abandonnèrent leur patrie pour cette Napoléon permission de suivre la s'associer à grande infortune. Effrayé de l'avenir qui s'ouvrait devant lui, Napoléon eut un instant traire à la la pensée de se sous- rigueur de son sort , en mettant un terme à son existence , mais rappelant et son courage dit-il, Le : « On que les miennes 1 1 sa force doit remplir sa destinée, s'accomplissent!.... août, on mit à » la voile: le vaisseau qui portait l'illustre captif se dirigea vers l'Océan africain , et se trouva le Hogue. C'est là France, adieux. ... « que, Napoléon « Adieu , les lui 1 7 en vue du cap La regards tournés vers la adressa dit-il , ses derniers terre des braves ! . . . Adieu chère France!... quelques traîtres de HISTOIRE DE NAPOLÉON 308 « moins , « la et tu serais encore la maîtresse , grande nation et du monde !....» 1815-1816-1817-1818-1819-1820-1821. NAPOLÉON A SAINTE-HÉLÈNE*. Le gouvernement britannique, mécontent et peut-être inquiet des témoignages de respect dont Napoléon avait été entouré à bord du Bellérophon, avait pris des mesures pour qu'il n'en fût pas ainsi sur le Northumberland; avait été sé- il vèrement enjoint à tous ceux qui composaient l'équipage, de ne lui donner d'autre qualifica- tion que celle dégénérai, et de le traiter en con- séquence. Qu'importe, dit Napoléon, quelque titre qu'ils me donnent , ils ne m'empêcheront pas d'être moi. Tant de rigueurtoutefois , céda bientôt à * Au l'as- milieu de toutes les merveilles enfantées par Napoléon dans sa toute-puissance, l'intérêt qui s'attache à sa personne heurs, semble être encore le premier de le tableau indique du suppléer ici cette tous. Un grande infortune , un à l'insuffisance du «et seul à ses mal- emblème sur récit plus étendu a langage symbolique. Digitized by Google 509 TROISIÈME ÉPOQUE. cendant irrésistible qu'exerça sur tout ce qui l'approchait: le les grand homme plus fortes pré- ventions s'évanouirent en sa présence et firent place aux égards, au respect et à l'admiration; ce dernier sentiment surtout, fut porté à tel degré, que l'amiral Cockburn craignit un un instant de voir son prisonnier devenir maître du vaisseau. Napoléon trouva dans les témoignages inattendus d'un vif intérêt, si quelque adoucis- sement aux ennuis d'un long et pénible voyage; enfin, le i5 octobre, après trois mois de traversée, le Northumberland parut devant Sainte- Hélène, et le 18, Napoléon débarqua sur ce ROCHER, OU SA CAPTIVITÉ NE DEVAIT CESSER QU'AVEC sa vie! Là, séparé rempli du reste du monde qu'il avait du bruit de son nom, objets les plus chers à son privé à jamais des cœur , il allait offrir dans ce funeste isolement, l'exemple d'une résignation sublime ! L'adversité manquait a ma en ef- il ne carrière , avait dit fet devait Napoléon ; l'adversité , ajouter à sa gloire, car jamais parut plus digne d'admiration, que dans cette HISTOIRE DE NAPOLÉON, 510 lutte où mémorable du courage sa grande âme resta et du malheur, constamment supé- rieure à l'infortune. L'île Sainte-Hélène est située, sous orageux, son climat est pestilentiel : un ciel des varia- tions fréquentes dans l'atmosphère exposent les indigènes eux-mêmes à des maladies fréquentes et mortelles. Et c'est dans le lieu le plus insa- lubre de l'île, c'est au milieu d'arides rochers battus par les tempêtes, qu'un soin barbare a choisi la demeure de l'homme tout-puissant qui naguères occupait le premier trône du monde!. « Transformer l'air Napoléon, à en instrument de meurvue de cet affreux sé- « tre, dit « jour, cette idée n'était pas venue au plus « rouche de nos proconsuls; ne pouvait « germer que sur les la elle bords de la Tamise. fa- » Réduit à l'humble habitation de Longwood, l'illustre captif vit chaque jour s'apesantir ses chaînes. Cette générosité britannique qu'avait invoquée sa noble confiance, exerçait envers lui la plus odieuse tyrannie , sans qu'aucune récla- Uigitized Sit TROISIÈME ÉPOQUE. mation pût obtenir le moindre adoucissement à tant d'injustice et de rigueur. « « Nous avons parcouru les contrées les plus infortunées de l'Europe, écrivait Napoléon « dans des notes adressées au gouvernement « anglais « cet aride rocher. t rendre la vie supportable, il a nouveler à chaque instant les angoisses « mort ; « chrétienne et • l'homme de « soit, , aucune ne saurait les être comparée à Privé de tout ce qui peut est propre à re- premiers principes de ce grand devoir la de la morale imposé à suivre sa destinée quelle qu'elle peuvent seuls empêcher l'Empereur de «mettre lui-même un terme à son existence; « il met de la gloire à demeurer au-dessus d'elle, gouvernement britannique devait « mais « persister dans ses violences contre lui, « garde « ner la mort. ... si le comme un Les membres tion , bienfait qu'il lui fasse il re- don- » les plus distingués de l'opposi- tentèrent vainement d'élever la voix pour appuyer cette juste requête , ils ne furent point HISTOIRE DE NAPOLÉON, 519 écoutés. . . Cherchant au contraire de nouveaux moyens pour exciter les esprits contre l'illustre victime, lord chambre des Hélène avait Bathurst osa affirmer dans pairs, que le captif à sa disposition la de Sainte- d'immenses tré- sors. « Youlez^vous connaître ces trésors, dit Na- « poléon, instruit de cette accusation nouvelle; immenses « ces trésors sont il est vrai, « sont exposés au grand jour; les voici « gue, « que, du Hâvre, de Nice , • Le beau bassin d'Anvers, «de « les celui de mais ils : Flessin- ouvrages hydrauliques de Dunker- Cherbourg, les le gigantesque bassin ouvrages maritimes de Venise. • Les belles routes d'Anvers à Amsterdam de , « Mayenceà Metz, de Bordeaux à Bayonne, des « Pyrénées aux Alpes, « Simplon , du Mont-Cenis du Mont-Genèvre, etc. Les passages du , Corniche, qui ouvrent Alpes en « de c directions. « hardiesse, en grandeur et en effort de la les Ces passages surpassent en quatre l'art, Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE tous les 513 , travaux des Romains : dans cela seul vous trouveriez plus de 800 millions. « i Les ponts d'Jéna , d'Austerlitz , des Arts , de Sèvres, de Tours, de Turin, de Durance, de la deaux , de Rouen , « le Roanne, de Lyon, de Le canal qui etc. , joint le Doubs , unissant les la Méditerranée; celui l'Isère, Rhin au Rhône par mers de Hollande avec qui unit l'Escaut à 1 Somme, joignant Amsterdam à « d'Arles , celui de Pavie « , celui « publics, de la Ranque, « la distribution t Paris; les quais, les « monumens sieurs ses du du Rhin, etc. greniers canal de l'Ourcq eaux dans la ville embellissemens et de cette grande capitale , ; de les plu- pour l'encourage- millions amassés ment de l'agriculture qui la Paris ; le canal La construction du Louvre, des de de Ror- etc. est l'intérêt premier travaux pour l'embellis- « de « sèment de Rome; soixante millions de dia- « mans de la France la , les couronne , tous payés avec «l'argent de Napoléon; le rétablissement des « manufactures en tous genres qui occupent 314 < HISTOIRE DE NAPOLÉON, Le Musée Napo- plusieurs milliers d'ouvriers. « léon estimé à plus de quatre cents millions « et « acquis, « tions de t Code « nistratif , le « polytechnique « sité c « ne contenant que des objets légitimement ou par de l'argent, ou par des condîconnus de tout le monde. traités Enfin les , grandes fondations que telles régime financier, etc. , le admi- civil, l'ordre judiciaire, l'ordre etc. Les fondations secondaires telles que l'école , les , le» écoles militaires, l'univer- établissemens delà légion d'honneur; des arts et métiers, l'exposition des « l'école t produits de l'industrie, la fondation des prix « décennaux, « mot tous les encouragemens donnés aux «aux « etc. » les sciences, , etc. , brevets d'invention, en aux nouvelles un arts, découvertes, etc. Yoilà ce qui forme un trésor de plusieurs « milliards, et qui durera des siècles • monumens « L'histoire dira « milieu des guerres continuelles qui confondront que tout ! Voilà les la calomnie!!... cela fut accompli , sans au aucun Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. même « emprunt « diminuait tous « les et , 3ili lorsque la dette publique les jours, et qu'on avait allégé taxes de près de cinquante millions!! aux Telle fut la réponse de l'auguste captif, accusations de lord Bathurst : quelle grande elle vivra quelle belle réfutation!! postérité, et flétrira à jamais le presseurs Malgré nom dans de la ses op- ! les refus réitérés de l'Angleterre, Na- poléon, toujours porté à l'espérance, conservait encore que il celle ses s'occupait dification trait à de son retour en Europe ; persuadé ennemis se lasseraient de le persécuter, constamment du rôle qu'une quelconque dans sa destinée, même de le momet- remplir. C'est sans doute dans cette attente qu'il conserva toujours sur la terre d'exil, l'étiquette dernière illusion, monarchique, que les flatteuse et compagnons de ses disgrâces se plaisaient à entretenir par un res- pect, par une soumission sans bornes! Souvent il parlait des hommes et des circon- HISTOIRE DE NAPOLÉON, 316 stances qui avaient influé sur les derniers évè- nemens de sa vie, mais c'était toujours sans passion, sans amertume et ment. Jamais on ne le sans aucun cun de ceux dont il avait eu le plus à la seule ressenti- surprit animé contre au- marque de réprobation se plaindre; qu'il donnait lorsqu'on en parlait devant lui, était de garder le silence. En butte chaque jour à des persécu- tions nouvelles vaient « , comme ne pou- ses fidèles serviteurs contenir leur indignation. lui Faites vos plaintes, Messieurs, leur disait-il, entende et en gémisse , « que l'Europe « miennes sont au-dessous de « donne ou je les me tais. » ma dignité, les j'or- Toujours calme, tou- jours impassible, jamais le dominateur des rois ne régna avec tant d'empire sur lui-même. J'écrirai les grandes choses que nous avons faites, avait dit Napoléon, et ce fut a Sainte- Hélène sa première et sa plus douce occupation. Le travail, répétait-il sans cesse est la Temps. Seul, en effet , il faux du pouvait abréger les lon- gues heures de souffrance dont tous ses jours Uigitiz 347 TROISIÈME ÉPOQUE. étaient composés. Gourgand, les Les généraux Bertrand et comtes Las-Cases recueillirent desa et Montholon, bouche les précieux documens que leur devra l'histoire. Ces continuels retours sur le passé , l'espoir qu'il nourrissait encore l'avenir, produisaient sur pour heureuse son esprit une diversion, et dérobaient par fois à ses yeux l'horreur de sa situation présente. Cependant les jours, les mois, les années se succédaient sans apporter aucun changement dans le sort de Napoléon: déjà on que le climat s'était apperçu de Sainte-Hélène détruisait de plus en plus sa santé , lorsqu'au mois de sep- tembre 1817, 0 éprouva une grave indisposition. Le départ de quelques-uns de ses compa- gnons pour l'Europe * et les contrariétés souvent barbares que son geôlier fit sir Hudson-Lowe lui essuyer, vinrent ajouter à Finfluence perni- * Le comte de Las Cases, son fils et le docteur O'Méara, chirur- gien de l'Empereur, furent renvoyés en Europe par pour le seul époque, sir Hudson-LoTe, crime de leur attachement à Napoléon. Vers le général Gourgaud la même fut forcé par le délabrement total de sa santé, de retourner dans sa patrie. HlSTOïKE DE NAPOLÉON, ,318 rieuse du maladie. climat, et précipiter la Il tion dans demanda , mais en un lieu plus sain , et marche de sa vain , sa transla- une surveillance cruelle. Cette juste réclamation ne fut point écoutée. Le docteur O'Méara, à son retour moins de Sainte-Hélène joignit ses prières aux instances de Napoléon, glais que , la et déclara nier était aussi certaine, était au gouvernement an- mort prématurée de son prisonsi le même traitement continué à son égard, que si on le livrait aux boureaux. Le digne O'Méara ne put obtenir; on rien autorisa seulement la famille de Napoléon à lui envoyer le docteur Antomarchi, qui arriva à Sainte-Hélène le 2 3 septembre 1819. Il apportait à l'Empereur le portrait de son fils, de ce tude! fils, En objet constant de sa plus vive sollici- revoyant ces traits chéris, Napoléon, pour un moment, crut encore au bonheur , et ses regards attendris se fixèrent avec transport sur cette douce image !. . . . Privé de toute munication avec l'Europe, on croire, com- lui avait laissé par un raffinement de barbarie, que son Digitized 519 TROISIÈME ÉPOQUE. fils n'existait plus. leurs , Ce n'était pas assez des dou- des souffrances, des tourmens de tous genres qui chaque jour se multipliaient pour lui, il fallait y joindre le supplice, plus cruel encore d'une funeste appréhension , afin sans doute d'abattre à la fois toutes les forces physiques et morales de l'illustre victime. et ni les soins , On y parvint en effet, ni le zèle, ni l'habileté veau médecin, ne purent arrêter les du nouprogrès d'un mal que tant de causes avaient contribué à rendre mortel. Napoléon , enfin, s'avançait vers la tombe, et tandis que tout ce qui l'entourait se berçait lui seul encore de l'espoir de le conserver, ne s'abusait pas sur le danger imminent de son état mais , il l'envisageait sans effroi. Trois mois avant sa mort, une comète parut à Sainte-Hélène; un jour qu'on en parlait en sa présence , son silence fut remarqué d'un de ses officiers qui , ainsi que lui , n'avait pris aucune part à cet entretien « : « Vous m'avez compris, vous, lui dit Napoléon.... effet à la » Il avait songé comète qui parut avant la en mort de HISTOIRE DE NAPOLÉON, 590 Jules César, et l'étoile de Sainte-Hélène lui sem- un blait aussi Le 1 7 deux mois après, vait l'enlever « funeste présage. mars 1821, commença la crise qui de- disait-U, < Là, en montrant sa poitrine... » « Oh! non, « s'écria-t-il « la vie qui , tue une fenêtre ouverte, «17 mars, « « il « U » y avait des nuages au guéri main du docteur, « boucher c la « La patrie! «rocher! « s'élança il y a le ciel à : six ans. . plaie... » la patrie! France, je me ; ah l nuages! je serais » et l'appuyant for- C'est qu'ils ont mis là, lame dans la était la il ciel je les revoyais ces si saisit la Puis regardant et à Auxerre, venant de l'île d'Elbe) tement sur son cœur : • qui m'étouffe , c'est dit -il, à pareil jour, (il était alors flacon ce n'est pas faiblesse, c'est la force me Le doc- un teur Àntomarchi lui ayant présenté d'alcali, c'est là, un couteau de dit-il, et ils ont brisé Souvent si plairais il s'écriait: Sainte-Hélène sur cet affreux • Cependant le danger, chaque jour, devenait Digitized TROISIEME ÉPOQUE. 551 plus pressant , on cherchait toutefois à écarter de de Napoléon, l'idée d'une fin pro- l'esprit chaine, mais sans espérance à cet égard, il souriait de comme sans crainte ou plutôt de pitié, compassion à ceux qui semblaient se core.... t Pouvez-vous joindre cela? M. Munckhouse anglais officier , coupé en deux , flatter en» après avoir cordon de sa sonnette le me « aucun remède ne peut « sera un « J'aurais désiré revoir « mais non... Je dois renoncer à tout heaume de ne le fut douleur , les ; Ma mort ma femme et mon fils. ses derniers qu'il la victoire, la guérir. salutaire pour mes ennemis. Admirable dans grand peut-être à dit-il, . . . ; momens, plus jamais aux jours souffrances , l'as- pect d'un imminent danger, ne sauraient ébranler son âme. « « il H n'y a rien de terrible dans la mort, disait- à ceux qui l'entouraient; depuis trois se- compagne de mon oreiller f maines , « et à présent elle est sur le point t de moi pour jamais... Les monstres, elle a été la de s'emparer me font- > HISTOIRE DE NAPOLÉON, 352 r « ils assez souffrir?... encore s'ils m'avaient eu la mort d'un soldat, fait y eût « fusiller, j'aurais c eu au moins quelqu 'énergie dans ce crime... « Puis • guste, que ne suis-je « de leur pardonner il Le 1 5 ment , ajoutait avril, il : il plus d'ingrats qu'Au- J'ai fait comme lui, en situation » ! . . . . voulut s'occuper de son testa- dans lequel furent rappelés avec une minutieuse reconnaissance, ainsi, tous si l'on peut s'exprimer ceux qui pouvaient avoir des droits anciens ou récens à ce dernier témoignage Son vœu le plus plus honorable souvenir cher, les dit-il, bords de qu'il est que ses la Seine a tant aimé !. . . . de ne jamais oublier , cendres reposent sur au milieu de ce peuple Il recommande à son çais, etc.* etc. fils qu'il est né prince français, de ne jamais combattre contre dopter enfin sa devise du : la Tout pour France , d'a- le peuple fran- Àntomarchi arrive en ce moment: mes apprêts , docteur , en « Voilà « montrant quelques papiers épars sur une lui dit-il , lui Digitized by Google TROISIÈME ÉPOQUE. m'en « table. Je « résigné....» vais , 333 plus d'illusion.... je suis Le docteur Arnold , chirurgien d'un ment anglais « lui dit « à se présenta ensuite. Napoléon , ma fin réchal; « le « coup est porté , je Approchez, Bertrand, dit-il, ma- traduisez à Monsieur ce que vous allez entendre « n'omettez pas un mot J'étais fait, touche Puis s'adressant au grand t « régi- C'en est : venu m'asseoir au foyer du peuple bri- tannique. Je demandais une loyale hospitalité: « contre tout ce qu'il y a de droits sur la terre « on me « un autre accueil d'Alexandre, de l'empereur « François, répondit par des fers. . . . J'eusse reçu du roi de Prusse; mais il appartenait « à l'Angleterre de surprendre, d'entraîner « rois et « de quatre grandes puissances , s'acharnant sur de donner au monde , • un • a choisi cet affreux rocher « moins de seul homme!... trois les le spectacle inouï C'est votre ministère qui où se consomme en ans la vie des Européens, pour y HISTOIRE DE NAPOLÉON, 334 un c achever la mienne par « comment m'avez-vous traité « suis sur cet écueil ? Il t gnité dont vous ne vous soyez fait Et assassinat depuis que je n'y a pas une une indi- joie de «m'abreuver. Les plus simples communica- de famille, celles mêmes qu'on n'a ja- « tions « mais « refusées.... « existé • dans la torture du secret, et dans cette « inhospitalière, vous m'avez « meure, o habité, celui • pique se fait le « assassiné longuement, avec préméditation, « et l'infâme « des hautes-œuvres de vos ministres.... Vous « finirez « nise; et • privé des miens.... privé de tout, je lègue « l'opprobre de • d Angleterre interdites à personne , pour moi le moins avez n'ont plus pour climat meurtrier plus sentir la , six ans île donné pour de- fait Hudson-Lowe a comme fils vous m'avez tenu : l'endroit le où me les vous Ma femme, mon être ha- du tro- Vous m'avez été l'exécuteur superbe république de Ve- moi, mourant sur cet affreux rocher, ma mort à la maison régnante Digitized TROISIÈME ÉPOQUE. 35tf Tel fut le manifeste testamentaire de Napo- Un léon. il allait , soin plus doux vint l'occuper ensuite: adressa des conseils aux généreux amis qu'il quitter pour toujours. « Vous avez partagé « mon « Montholon ; vous « Vous ne t sanctionné tous les principes, je « dans mes lois exil, dit-il aux généraux Bertrand ferez rien , qui puisse dans mes actes j et ma mémoire serez fidèles à ; la blesser. J'ai les ai infusés il n'y en a pas c un seul que « sèment les circonstancesétaient graves, t obligé de sévir, d'ajourner; les revers sont je n'aie consacré. « venus.... * Je n'ai • France a • je . . . malheureu- pu débander j'ai l'arc, et la été privée des institutions libérales Elle lui destinais me tient été que compte de mon nom « mes intentions; elle chérit encore « mes victoires.... « opinions que nous avons défendues, à la gloire imftez»la, soyez fidèles « que nous avons acquise; hors de « que honte et confusion. ...» Envisageant avec calme tion prochaine , il l'idée là, il aux n'y a de sa destruc- chargea le docteur Antomar- - Digitized by Google HISTOIRE DE NAPOLÉON, 5ÎW5 chi de faire l'autopsie de son corps muniquer observations à ses de com- et , son fils; lui il demanda de mettre son cœur dans de l'esprit de vin, et de le porter à sa chère Marie-Louise. Vous direz à Rome, docteur, ajouta-t-il, vous irez aux miens que sur un triste rocker, manquant de le grand Napoléon dans est expiré l'état le plus déplorable, abandonné à lui-même tout, à et la gloire.... Mais l'instant fatal approchait, et la nature eût voulu comme si grand dé- s'associer à ce sastre, une horrible tempête éclata sur Sainte- Hélène le 4 mai ; ce funeste présage ne jdevait pas tarder à se réaliser Le 5 mai, à sept heures du matin, Napoléon qui depuis plusieurs jours avait pied de son lit le buste de son gards éteints sur les traits Rien, mon dit-il, rien à Dès ce moment fait fils, placer au fixa ses re- de cet enfant fils que sa voix affaiblie mon ne fit chéri. . nom!.... plus en- tendre que quelques paroles sans suite Dieu! la nation Française : mon France..... Digitizëd by Google TROISIÈME ÉPOQUE. France soir, 557 Enfin vers cinq heures et demie du prononça encore ces mots il mée; peu d'instans après il tête : expira!..... d'ar- H était âgé de cinquante-un ans et huit mois. La Je veille, suis en dans un élan sublime, paix avec tout mort son sa le il avait dit: genre humain ! Après visage conserva l'empreinte du calme de son ame! Le lendemain, à six du heures soir , le docteur Antomarchi s'acquitta religieusement du triste devoir qui lui était imposé. Huit decins anglais , rèrent sir , Sir d'après les insinuations Hudson-Lowe, combé ou les que Napoléon ordres de avait suc- à une affection cancéreuse héréditaire. Hudson-Lowe soustraire son espérait par-là, sans doute, gouvernement et lui-même à responsabilité étemelle d'un crime dra jamais la postérité. Mais marchi mé- témoins de l'autopsie , décla- refusa mensongère, de signer et attribua la le la que n'absou- docteur Anto- cette déclaration mort prématurée HISTOIRE DE NAPOLÉON, 538 du captif de Sainte - Hélène à une maladie U climat. chronique produite par Le corps de Napoléon revêtu de runiforme , des chasseurs de la garde impériale , et couvert de tous ordres qu'il avait créés les ou reçus pendant son règne, fut exposé ensuite sur son lit de mort transformé en ce même lit de fer , lit où il de parade ; se reposa c'était pendant vingt ans des quarante-neuf batailles rangées dans lesquelles avait vaincu tous les souve- il rains de l'Europe.... Le manteau bleu de Ma- rengo lui servait de drap mortuaire. La mort, qui éteint toute les haines , sem- bla dans cette circonstance confondre aussi tous les regrets. De vit accourir en foule toutes les parties de les qui, réunis aux amis de templaient avec habitans, l'illustre un respect l'île , on les soldats , victime, con- religieux et nération profonde les restes' précieux une vé- du vain- queur de l'Europe!.... Tous déploraient une si grande infortune ; tous versaient des larmes sur Napoléon!.... Digitized by Google 5S9 TROISIÈME ÉPOQUE. Le corps il fut resta exposé le 6 et le 7 embeaumé quadruple mai le ; et renfermé ensuite dans cercueil. Napoléon, que 'nous lavons vu, ainsi avait demandé par son testament de reposer sur bords de comme la Seine elles si ombre, en vance , 8 ttet mais , les puissances les alliées', eussent redouté jusqu'à son avait autrement ordonné; et d'a- congrès d'Aix-la-Chapelle avait prévu le et rejeté cette demande. narques auxquels Ainsi, ces mêmes mo- donna ou rendit des cou- il un tombeau ronnes, lui refusèrent !..... Dans l'impossibilité d'accomplir la dernière volonté du héros expirant , ses amis se rappelèrent qu'au commencement de son repos favoris dans était un site ses exil, un de ses longues promenades, romantique au fond d'une petite vallée, (Geranium's-walley). Ce lieu lui plai- sait, et un souvent. « sentiment mélancolique Si je dois « avait-il dit « faites - moi un jour au enterrer l'y attirait mourir sur ce rocher général Bertrand près de ce ruisseau , HISTOIRE DE NAPOLÉON, 540 « au-dessous de ces saules » Le premier vœu de Napoléon pour sa sépulture, se retraça au souvenir des dignes compagnons de ses disgrâces: heureux encore de pouvoir tromper de l'arrêt européen , ils la rigueur désignèrent la vallée du Géranium. C'est donc vers ce lieu à jamais révéré se dirigea le cortège funèbre, trois mille de troupes anglaises reçurent de Long-Wood; le le le hommes corps au sortir* et Marchand, premier valet-de-chambre , escortaient à pied les coins que grand maréchal Bertrand, comte de Montholon portant , le convoi, du drap mortuaire , l'épée de Napoléon était sue son cercueil. Arrivé près du tombeau où devaient pouilles mortelles fit être déposées les dé- du grand homme entendre sa dernière bénédiction , , le prêtre et douze que Na- salves d'artillerie apprirent à l'Océan poléon AVAIT CESSÉ D'EXISTER . 1 Ainsi repose sur un rocher , au sein des mers orageuses , l'homme à jamais célèbre , dont la prospérité et les revers ont étonné le inonde. Digitize TROISIÈME ÉPOQUE. 841 Les vagues de l'O céan entourent ce tombeau que réclament encore les console-toi , ombre rives de mais la Seine; illustre et sacrée! la France privée de tes cendres n'en est pas moins fidèle à ta mémoire monarque de son choix, : réalisas pas toutes ses espérances , si tune pourrait-elle oublier que tu remplis l'univers de l'éclat de son a nom et du tien?.... Une marqué ton passage sur voir des hommes, trace lumineuse la terre , et le pou- ni la durée des siècles ne sauraient effacer désormais, l'immortel souvenir de tant de grandeur, de génie et de gloire. FIN DE LA TROISIEME «515 ET DERNIÈRE ÉPOQUE. Digitized by Google TABLE ANALITIQUE ET CHRONOLOGIQUE DE L'HISTOIRE DE NAPOLÉON. PREMIERE EPOQUE. Bonaparte i&énévai. CUI1TD. CAXEKD. OkBGOK. L'année Z/aBDc* PREMIER MBDAILLOV. commerce commence m as iept. > 1 janr 1793. 99 frini. 19 déc. Prise de Toulon à laquelle Bonaparte, simple officier d'artillerie, est contribue puissamment. nommé général de brigade à la fin du 11 siège. «794Nivose, Mars, etc. Campagne de Piémont. chef de aV IV. Suite de victoires remportées par Bonaparte, commandant en l'artillerie de l'armée d'Italie. 1795. i3 vend. f octob. Journée du 13 vendémiaire. ment du Directoire, — Etablisse- composé de cinq membres. Digitized by Google 544 B TABLE ANALYTIQUE. Aï ^g6 IV. ! Germin. - Avril. Campagne Rnninarfp Miliésimo 3 floréal. io mai. Mai PrairiaL Juin. , Mondovi — Du , ri 5 août. 1 etc. J Cînnniipfp An Milanais Trophées de la Hp pf campagne la T Bataille f nmHaivîîo d'Italie. — il Chefs-I peinture italienne joints aux! nombreux drapeaux envoyés à iher. J au 22 par Bonaparte sur l'armée autrichienne, d'oeuvre de la z8 avril o \f Anton ntto 1 1 VtatQilloc lf»o Passage du pont de Lodi. Victoire rempor-l tée r joreai. d'Italie. Cfaornp Paris, de Gastiglione, gagnée sur les Autri- chiens. AH a6 V. et »7 i&et 16 Nov. brumair. Célèbre bataille d'Àrcole et passade du pont par Bonaparte vainqueur des Autrichiens. *797- 24 niv. 14 janv. Bataille de Rivoli gagnée sur le gênerai au- trichien Alvinzi. 1 3 niv. i5 janv. Combat de Saint -Georges, où les Français sont encore vainqueurs des Autrichiens. a6 niv. tH janv. 14 pluv. a févr. Combat de la Favorite. — Idem. Reddition de Mantoue où général autrichien * Ventôse. Mars. était enfermé le Wurmser. Campagne du Tyrol. — • Bataille du Taglia- mento , combats de Tarvis, Klagenfurth, etc. Digitized by I ! TABLE ANALYTIQUE. Al» VI. 1797. a6 vend. 17 oct. Glorieux traité de Campo-Formio France et l'Autriche. , entre la — Formation des répu- bliques Ligurienne et Cisalpine. DEUXIÈME MEDAILLON. rnA Q I790. Floréal Mai. Prairial. Juin. 14 mess. 5 3 therra. ai Départ de l'expédition d'Egypte — Prise de l'Ile de Malte le 19 mai. 12 juin. le Prise d'Alexandrie par l'armée française. juil. Célèbre bataille des Pyramides, gagnée par juil. Bonaparte sur l'armée des Mamelucks. 5 ihertn. 14 Iher. a3 juil. 1 août Prise de la viHe Combat naval d'Aboukir , perdu contre flotte Fructid. AW 3o du Caire. Sept la anglaise. Institut d'Egypte créé par Bonaparte. Vit vend. Révolte du Caire contre 2 a oct* *799« a 7 germ. 17 Expédition de Syrie. avril. les — Français. Bataille du Mont- Thabor gagnée par Bonaparte. PrairiaL Siège de Saint- Jean-d'Acre en Syrie. Après Mai. * avoir détruit en partie les remparts qui dé- tendent cette et ville abandonnent . les Français lèvent le siège , la Syrie. Digitized by Google TABLE ANALYTIQUE. therm. 7 a5 Bonaparte quitte l'Egypte juil. barque à Fréjus in* à Paris le es' le 22 août 8 octobre. Le Dour lui trajet et dé- de Fre- une marche triom- phale. PI* »B Là FftEMIKRB EPOQUE. DEUXIEME ÉPOQUE. 00napartf fllrrmitr Consatl. TROISIÈME MÉDAILLON. IIak vii r. 1 1 8 1799- brum 9 nov. — Etablissement Journée du 18 brumaire. meiiiurc». trois ae compose Consulat du naparte est premier consul. j Brum. ! Nov. Amnistie générale. tablie |3 nivose. 14 déc. — La tranquillité est ré- en France. Promulgation de la Constitution de l'an Tin, le Consulat , le qui établit quatre pouvoirs : Tribunat, le Corps-Législatif et le Sénat. .800. V Nivose. Janvier. Liste des émigrés. — Un grand nombre de Français sont rayés de cette liste et rentrent en France. i a6nW. 18 jtnv. Pacification de la Vendée. Digitized by TABLE ANALYTIQUE. an vin. 1800. Pluv.ctc. fcv.ctc. 547 Nouvelle organisation de l'ordre judiciaire et de l'ordre administratif. Cours d'appel — Etablissement des des Préfectures , de France. Code civil , de la Banque commencé. Traité de paix avec les Etats-Unis 7 gerni. 28 mars. Nouvelle organisation de l'école polytech- — Cours nique. litaire, d'application l'artillerie, les pour le génie mi- ponts et chaussées, construction des vaisseaux , la etc. QUATRIÈME MÉDAILLON. du a a4 1 au du flor. 1 1 Passage du mont Saint- Bernard par l'armée au 14 mai. française. lerie, les En Alpes. Floréal. quatre jours, l'infanterie, la cava- bagages, les les ^ Suite de victoires. Mai. canons franchissent — Conquête rapide du Piémont par Bonaparte. i3prair. Prise de Milan par les Français. 2 juin. Continuation de succès en Prai.etc. J n i iï Montebello a5prair. Bataille Italie. de etc. , etc. Célèbre bataille de Marengo. Bonaparte réu- 14 juin. nit à la France des nations amies plutôt que des contrées vaincues. ( Voyez 4 m « médaillon — Air ix. lu frim. Guerre d'Allemagne. 3déc. llinden I Lierre uni aux lauriers. — Bataille ) d'Hohen- gagnée par Moreau. Cette importante 22 Digitized by Google TABLE ANALYTIQUE. 348 AN IX. 1800. victoire est suivie de nouveaux succès en Allé- iiiagne. 3 nit a5 déc. Conspiration contre le Premier Consul. Ex- plosion d'une machine infernale. 180 Nivose. 1. remportées a Vallegio, Salionzo, toires 20 pluv. 9 Vie- Suite de la guerre contre l'Autriche. Janvier. etc. Traité de Lunéville entre la France et l'Au- févr. triche. 26 mess. 1 5 Traité juill. ou concordat avec le pape Pie VII. Rétablissement du culte catholique en France. De nombreux traites conclus vers que firent , la donner à Vannée 1801 même éponom d'an- le née de paix. ( AJf X. 4 gertn. Voyez 4 m ' médaillon ( - Ce Voyez 4~ jointes 18 mat. France et l'Anglepeu sobde devait bientôt être Traité d'Amiens entre la traité rompu. flor. d'olivier. ) 1802. a5 mars. terre. a8 — Branches médaillon , — Deux mains rapprochées indiquent le peu de solidité de ce Institution de la et non pas traité, ) Légion d'honneur pour ré- compenser le mérite civil et militaire. CINQVlàMB MÉDAILLOK. U ther. a août. Bonaparte est proclamé consul à vie. • Digitized by Google TA BLE ANALYTIQUE. ait xi. 1802. Vend. Ortnhrp %*j m c w 549 urbanisation de 1 instruction publique. -^ Encouragemens accordés aux sciences, aux arts, au commerce et à l'industrie. Etat — prospère de i8o3. • • 3oniv. i9fév. la France. Expédition de Saint-Domingue en 1801 et finie Acte de médiation du Premier Consul pour les troubles des 3o flor. 20 mai. commencée en 1803. La guerre Cantons Suisses. se renouvelle avec l'Angleterre. Envahissement du Hanovre. ait xii. 10 niv. 1 janv. L'île dance * * Saint-Domingue proclame son indépenet reprend son Préparatifs de la Réunion de la flotille FIN DE nom à'HaUi. descente \ en Angleterre. dans le port de Boulop-ne LA DEUXIÈME ÉPOQUE. Digitf/ed by v^oogle TAIULE ANALYTIQUE. 580 TROISIÈME ÉPOQUE. ttapoiéon dmytvtvir. SIXIÈME MÉDAILLON. AN XIII. ii frim. 1804. a déc. Bonaparte çais sous le 14 frim. 5 déc. est couronné Empereur des Fran- nom de Napoléon. L'aigle devient l'ornement du elle est drapeau français, adoptée également dans les nouvelles armoiries de France. 6 prair. 26 mai. Napoléon couronné roi est Le prince Eugène Air xiv. |j 1 6 vend. 180$. 8 oct. 4 Guerre contre l'Autriche et toires à Wertingen plusieurs villes ( 29 vend. à Milan. d'Italie est déclaré vice-roi. 21 ocl. Voyez , , Munich , Ulm les la Elchingen , Russie. Vic-J etc. drapeaux joints aux char». Combat naval de Prise de etc. ) Trafalgar perdu contre les AUginlw. Brum. Nov. Nombreuses victoires en Allemagne. — Com- bat de Diernstein, etc. j 22 bru. i3 nov. 11 frim. 2 déc. Prise de Vienne par les Français. Célèbre bataille d'Austerlitz. drapeaux enlevés à l'ennemi , De nombreux deux Empereurs ) \ Digitized by Google TABLE ANALYTIQUK. à la de Napoléon discrétion tels ; sont les tro- phées de cette éclatante victoire. Traité de Presbourg entre la France et l'Au-j triche. Rétablissement Calendr. Grég. i janvier x8o6 Les princes de Bavière, de Wurtemberg, reçoivent de Napoléon le de titre roi. Traité conclu avec la Prusse, Colonne de place la Vendôme. Monument] décrété par le Sénat en l'honneur de Napoléon-! le-Grand. ( Elle ne fut achevée qu'en 1808. ) SEPTIÈME MEDAILLON Mars. Souverainetés données par Napoléon. Ber-| thier est créé prince de Ncufchâtel et Mural grand-duc de Berg. Idem. La couronne de Naples frère Mai. est donnée à Josej de Napoléon. Création de duchés ou grands fiefs de l'Em- pire. Idem. Louis, frère de Napoléon, reçoit la couronnej de Hollande — Le maréchal Bernadotte est prince de Ponte-Corvo - M. ci de Talleyrand,| duc de Bénévent. tizsd by TABLE ANALYTIQUE. 382 1806. Mai 12 juillet. Promulgation du Code civil. Fondation de l'Université impériale de France. * Confédération du Rhin , dont Napoléon est déclaré le protecteur. 14 octobre. Guerre contre gagnée sur à Kosbach en — Bataille Prusse. la — les Prussiens. mémoire de d'Jéna , La colonne élevée des Fran- la défaite çais, est renversée. Octobre. t 27 Prise d'Erfurth, Leipsick , Brandebourg etc. Prise de Berlin. oct. Les places de Stettin , Custrin, etc., tombent Novembre. au pouvoir des Français. 6 Combat de Lubeck, qui achève de et 7 nov. la détruire monarchie prussienne. 1807. ao mai. 14 juin. Prise de Dantzick. frand port de Bataille alliés 16 juin. a5 juin. de Friedland , la gagnée sur Baltique. les Russes des Prussiens. Prise de Kœnigsberg. Entrevue sur le Niémen, des trois souverains, de France, de Prusse et de Russie. Digitized by Google TABLE ANALYTIQUE. Traité de Tilsitt , entre la France , la Prusse et la Russie. HUITIÈME MÉDAILLON. Abdication du roi d'Espagne Charles IV. Joseph, roi de Naples est proclamé roi d'Espagne. Constitution donnée à l'Espagne et rejetée par une partie de la nation. Insurrection géné- rale excitée par le clergé espagnol. Massacre d'un grand nombre de Français. La couronne de Naples est donnée à Murât grand-duc de Berg. Guerre d'Espagne. Prise de Madrid par Napoléon. Suite de la guerre d'Espagne, nombreux suc- cès obtenus par l'armée française sous les ordres de Napoléon. ai février. ao avril. Prise et incendie de Sarragosse. Nouvelle guerre contre l'Autriche. d'Eckmuhl gagnée par i3 mai aa mai — Bataille les Français. Prise de Vienne pour la seconde fois. Sanglante bataille d'Esling , où périt le ma- réchal Lannes. * ed by Google 334 TABLE ANALYTIQUE. 1S09. iiupuituu catCAWUJUJUlllG Uni Juin 6 Bataille décisive juillet. de 1C UilUt; 1 lu Vil. Wapram famipp «nr 1 1p« Autrichiens. 6 Le pape juillet. est détrôné par Murât roi de Naples. Traité de Vienne entre la France et l'Autriche, 14 octobre. Continuation de la guerre d Espagne avec desalternations de revers et de succès. 1810. Traité de paix avec la Suède. 6 Janvier. x" Mariage de Napoléon avec la princesse Marie- avril. Louise, archiduchesse d'Autriche. Les rois, reines, princes et princesses de famille la de Napoléon assistent à cette cérémonie. NEUVIÈME MEDAILLON. x8n. |l Naissance du roi de ao mars. Rome. — parvenu au plus haut degré de bonheur et de Napoléon est sa gloire, de son ; sa puissance. j x8xa. j C ommencement Juin. etc. ces des Français. guerre de Russie , suc- de la — Les Russes se retirent , : i brûlant, dévastant les villes et les campagnes/ < qu'ils laissent derrière eux. \ t * Digitized by Google sas TABLE ANALYTIQUE. 181a. 17 août. Bataille de Smolensk. Moskowa. 7 septembre. Sanglante bataille de i5 septembre. Prise et incendie de Moskow. du iG octobre au 1 3 déc. la Retraite de l'armée française goureux et prématuré l'armée sans qu'elle (Voyez "ç) m * médaillon ait été — neiges et périr fait — Un une froid ri partie Les chars sont encombrés dans non d vaincue. renversés. les ) i8i3. Bataille a mai. de Lutzen gagnée par la jeune armée sur les puissances alliées. ao mai. ai juin. Bataille Bataille de Bautzen , Idem. de Vittoria en Espagne. La perte de pour Joseph la perte de cette bataille entraîne sa couronne. a6 et a 7 août Bataille les de Dresde, gagnée par Napoléon sur puissances coalisées. Revers de l'armée française, qui la bataille x8 et 19 oct. Funeste de la est battue à Katzbach. bataille Français par suite de Leipsick , perdue par de la les défection des alliés de Napoléon qui abandonnent ses drapeaux. Digitjged by Google 3J6 TABLE ANALYTIQUE. i8i5. • Une maladie contagieuse étend ses ravages sur l'armée et (Voyez population des frontières. la mèdailon le — Les branches de cyprès indiquent les malheurs de cette époque ). DIXIÈME MÉDAILLON. NOUVELLE COALITION. x9i4. Toutes les puissances naguère abaissées par Napoléon , [réunissent leurs armes contre lui. Invasion de la France par 1 innombrable ar- Janvier. i — mée des alliés. Commencement de i février. oataiiie de la la campagne de France, nothiere perdue par les Français, contre le feld-maréchal prussien BlQcher. Suite de victoires a Chaupaubert, février. rail ; Vauchamp, Fin de la Montmi- etc. campagne de France. Revers de l'armée française. 3o Prise de Paris par la coalition européenne. niai». • Abdication de Napoléon. 3 avril. j • du 5 mai 1814 au afl fcv. 181 Napoléon à l'île d'Elbe dont il est déclaré sou- 5. verain. f8i5. ao mars Napoléon! quitte l'île d'Elbe le 26 février. > 1. Digitized by Google TABLE ANALYTIQUE. i8i5. — Après avoir traversé la France sans obstacle, il arrive à Paris le 20 mars. — Il est rétabli sur le trône. iS juin. Funeste la de i8i5 à 1821. bataille Napoléon Anglais , fut s'étant y mourut livré fois la couronne. avec conâance aux retenu prisonnier et conduit à Sainte-Hélène, où Il de Waterloo. Napoléon en perdant, perd une seconde le 5 il l'île arriva le 18 octobre 1815. mai 1821 « FIN DE LA TABLE ANALYTIQUE. i Digitized Digitized by Google TABLE DES MATIÈRES. AYANT-PROPOS. Observations sur appliquée a 1 nisioire VjOIlJ LXjDlllvJJLl UU Méthode mnémonique la ue iiapoieuii , JLClUlCtlU y . lUUUll'lV/ . /"«g . . VI*- i - 1 A. \jA 13 HISTOIRE DE NAPOLÉON. Notions préliminaires sur 1 origine et les 17 première époque, Bonaparte général. Explication du premier médaillon du mois , de décembre 1796, au mois de mai 1797. .. . Deuxième médaillon, du mois de mai 1798, 23 53 DEUXIÈME ÉPOQUE, BONAPARTE PREMIER CONSUL. Troisième médaillon , du mois de novembre 71 TABLE DES MATIÈRES. 360 Quatrième médaillon. Du mois de mai 1800 au mois de mai 1801 Cinquième médaillon. 82 Du mois d'août 1802 * au mois de mars 1805 TROISIÈME ÉPOQUE Sixième médaillon. , 100 NAPOLEON EMPEREUR. Du mois de décembre 1804 au mois de décembre 1805 Septième médaillon. Du mois de mars 114 1 806 au mois de juin 1807 Huitième médaillon. au mois d'avril 130 Du mois de mai 1808 1810 Neuvième médaillon. 149 Du mois de mars 1801 au mois d'octobre 1813.. Dixième médaillon. Du 173 mois de juin 1814 au mois de mai 1821. >. 205 Table analytique et chronologique 333 FIN. TotJL, IMriUMÏRIS DE \ l BiSTIEIf. Di