Histoire de Napoléo.. - napoleon bonaparte | belgique

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APOLÉO
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TABLEAU M\E\ÏO\iyi
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DE SAUVIT-OUEN
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DÉNAIN
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LtBR AIRE-ÉDITEUR
NANCY
VIDART ET JULIEN.
1833
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HISTOIRE
DE
NAPOLÉON
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©uoroflrs
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mèmt
autrur.
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TABLEAUX MNÉMONIQUES DE
fort vol. in- 12 et cinq
I
HISTOIRE DE FRANCE.
V
OEUVRES CHOISIES DE STANISLAS,
sur la vie de ce Prince.
DÉLIA , nouvelle
précédées d'une
vol. in- 8.
1
russe, t vol. in-42.
ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.
La Société pour
£
tableau.
l'instruction élémentaire a
6« édition.
décerné un prix à cet
s
ouvrage.
ri
SOUS PRESSE
2e
TABLEAUX
TERRE,
t
(êbition.
MNÉMONIQUES
vol.
m-8
»
:
DE
L HISTOIRE
D'ANGLE-
et eiuq tableaux.
TOUL. —Imprimerie
de v c Bastiek.
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HISTOIRE
NAPOLEON
DU M TABLEAU MNÉMONIQUE
«ce prinrtpaur rotnrmtit*
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PA*
ACTEUR
DU
MIITOIRla Dt FftAHCe
,
n'«>'-.>
rn M F
,
Bt STIMULAS
,
»TC.
Ce n'ot vraiment qu'ayee de* tableaux qn'on peut
»; ils
faire des
éveillent les idées et les provoquent.
Napoléo*. [Mémorial de Sainte-Hélène.]
Wam&m €bitton.
»
3
PARIS
A.-J.
DÉNAIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR,
RUE VIVIEN HE,
N.
t6.
VIDART ET JULIEN.
1833
\-
..
.7
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AVANT-PROPOS.
— —
i^>*^«
—
OBSERVATIONS
SUR LA MÉTHODE MNÉMONIQUE APPLIQUÉE A
l'histoire DE NAPOLÉON.
S'il est
souvent nécessaire d'aider à
moire, ce secours
en quelque
sorte
,
lui
la
mé-
devient indispensable,
lorsqu'il s'agit
de
fixer a la
une multitude d'importans souvenirs. Et
quelle époque fut jamais plus féconde en grands
évènemens que celle que nous allons parcoufois
Un
puissant intérêt s'y rattache et nous
contempler avec orgueil cette gloire contemporaine dont l'éclat semble rejaillir sur nous.
rir?
,
fait
Acteurs ou témoins de ce grand drame, dont
l'Europe entière fut
le théâtre, nous cherchons
chaque jour, avec un empressement nouveau,
à nous en retracer
un
les différentes
besoin de l'époque
,
que
scènes, et c'est
cette connaissance
intime et générale du siècle des prodiges.
Le
ta-
bleau que j'offre aujourd'hui la rendra prompte
AVANT-PROPOS.
aux hommes de tous
et facile
en présentant à
les
âges
les
moyens de
,
les fixer
les
rangs, de tous
la fois et
dans
avec tous
mémoire ,
la
cette
foule de glorieux souvenirs.
Parler aux yeux, produire sur
impression durable,
tel est le
l'esprit une
but des tableaux
mnémoniques; mais pour l'atteindre, ce but,
fallait créer un nouveau langage, il fallait
il
revêtir les idées d'une
rendît apparentes
et c'est là ce
sition
que
forme nouvelle qui
L'expression
compo-
entrepris dans la
j'ai
objets
,
la
peinture
et plus souvent,
par des
les caractérisent.
y
ou
de ces emblèmes
si
l'on veut, la signification
est d'autant plus facile
à sai-
que tous ont un caractère analogue à
dée qu'ils doivent peindre , et rappellent
premier aspect,
le
,
l'i-
au
souvenir qu'ils sont destinés
à retracer. Nous en citerons
ples
les
Ton peut s'exprimer ainsi
de ces tableaux, tantôt par
immédiate des
emblèmes qui
sir,
si
,
ici
quelques exem-
:
Un
char de triomphe désigne la victoire.
Ce
char renversé , une défaite ; deux mains réunies
désignent
un
effet, l'idée
Il
traité
de paix
,
et
donnent, en
d'une parfaite union.
n'y a point de synonymes dans cette langue
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AVANT-PROPOS.
3
symbolique: quelques objets, cependant, ont
une forme,
plusieurs significations ; mais alors ,
une position
différent
différente , leur
donnent un sens
déjà nous l'avons observé à l'égard
:
des chars; la couronne, de
son expression
:
même
droite, elle est
varie dans
,
l'emblème de
royauté, de l'élection d'un roi; renversée,
la
c'est
un
abdication ; renversée
et brisée
,
elle
indique
prince détrôné. Ses formes, ses positions
différentes présentent
aux yeux
l'idée
de
ses
Nous ne multiplierons pas
davantage ces observations que l'on pourra faire
différentes acceptions.
en examinant le tableau *.
Chaque emblème ou symbole , représente un
soi-même
,
de l'année où il
où il se passe. La réunion
mêmes emblèmes, forme un ensemble
événement avec
du
arrive, et
de ces
qui est
calculé
chaque époque
est
propre
;
l'indication
lieu
,
sous
caractère distinctif qui lui
en jetant
ainsi ,
premier médaillon
talie,
de manière à imprimer à
le
le
,
les
qui contient
général Bonaparte,
yeux sur
la
guerre
un
le
d'I-
seul re-
pour juger que cette époque est une
époque de gloire. Une multitude de chars, accompagnés de drapeaux et de lauriers carac-
gard
suffit
,
*
i
Voyez
le
Tableau mnémonique.
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AYANT-PROPOS.
4
térisent
au premier aspect
les
innombrables
et
merveilleux succès de cette admirable campagne.
Le premier médaillon du consulat produit
une impression entièrement opposée de toutes
parts se présentent des emblèmes de paix on
:
;
voit renaître
ou
institutions
cette
;
se
former de grandes,
époque
,
d'utiles
en un mot
,
porte
une empreinte de calme, de bonheur, dont
on
frappé au premier regard
est
bénir
le
,
et qui fait
chef de l'Etat, qu'on admirait à
la seule
vue des médaillons précédens. Cette première
impression produite par des objets sensibles
passe rapidement des yeux à l'esprit,
recueille la
où
la
mémoire.
Je n'étendrai pas plus loin ces remarques
sur
l'effet
général que doit produire chaque
médaillon en particulier,
quelle
naître
a été
il
suffira
en cela
de
mon
j'aime à croire qu'un plus long
faire
con-
intention;
examen du
ta-
que je me suis écartée le moins
possible du plan que je m'étais tracé.
bleau, prouvera
On
a vu que chaque
emblème
isolé
,
repré-
que réunis dans un médaillon,
ces mêmes emblèmes donnaient une couleur
ou physionomie particulière à chaque époque.
sentait
un
fait;
c
Digitize<?by
Google
AV A3ÏT -PROPOS
On
5
.
observera maintenant que
chronologique des médaillons dans
empêche
tent
De
des rapprochemens
un grand
sans jamais
les détails
perdre de vue l'ensemble.
,
tableau
le
ne se confondent entre eux , et
qu'ils
permet de suivre tous
raisons
classement
le
là
compa-
des
,
qui ajou-
faciles
intérêt à l'histoire, et peuvent
quelquefois donner d'utiles leçons aux
Aucun
mes.
le dire
t
«
,
Ce
autre
moyen,
je
n'atteindrait en cela le
n'est
même
but.
vraiment qu'avec des tableaux que
ton peut faire des rapprochemens; Us
« les
hom-
pouvoir
crois
éveillent
idées et les provoquent.
Wap. Mémorial de Sainte-Hélène.
Tracés sur
les
tableaux
que
je viens
comme
faits,
,
rappeler
;
homme,
indi-
comme
les
autres fixent
que les cartes
apprendre et à se
distances. Ainsi
ces tableaux peuvent servir à
et sous ce dernier rapport
nous retracera
ils
les cartes
des lieux. Les uns fixent
la position
mesure des temps
mesure des
d'indiquer,
sont à l'histoire ce
sont à la géographie:
position des
la
indiquent
la
plan que
mnémoniques
les cartes
quent
la
le
et le
grand
,
celui qui
siècle et le
grand
aura pour nous plus d'intérêt que
tout autre
:
que de souvenirs, en
cflet
,
de
6
AVANT-PROPOS.
glorieux souvenirs, s'éveilleront à sa vue
Ce brave, pour qui
le
combats, viendra encore,
en contempler
de
ses jeunes
ses
fier
ses exploits,
croira faire sous leurs
il
anciennes campagnes, et
pas dans
de
l'image; entouré aujourd'hui
ici
fils,
!
repos a succédé aux
dirigera
yeux
leurs
de l'honneur , en joignant
le sentier
l'exemple au précepte.
Quelques noms célèbres accompagnent sur
tableau le
le
nom
lande de lauriers
les
de Napoléon; une guirunit, afin d'indiquer cette
grande association de
gloire.
ment rembarras que
j'ai
pelant
On concevra aisé-
dû éprouver en rap-
quelques-uns des généraux qui ont
ici
illustré la
France et immortalisé
pour être juste , il eût fallu
ou presque tous ,
les
ses
nommer
armes:
tous
et plusieurs tableaux n'au-
raient pas suffi à cette brillante nomenclature.
En me
bornant à désigner quelques braves
parmi les braves,
je n'ai
donc pas prétendu
faire
un choix exclusif, mais rendre au contraire, un
hommage général aux armées françaises et
aux chefs
les
Un
l'objet
V
intrépides et fidèles qui,
ont conduits à
si
souvent,
la victoire.
texte explicatif
accompagne
de ce texte est de
le
lier les faits
tableau
;
entr'eux
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AVANT-PROPOS.
T
de leur donner quelques développemens nécessaires et propres à les fixer
dans
la
mémoire. En
texte
aux
que
sorte,
figures, la
même
,
mémoire
réunion du
la
en quel-
reçoit
,
frappé d'un
récit.
J'indiquerai plus
moyen très simple que j'ai employé pour
loin le
établir
On
de plus en plus
par
une double impression puisqu'au
instant , les yeux sont frappés d'un objet
l'esprit est
et les
effet
un
rapport exact et
emblèmes auxquels
facile
entre
retrouvera souvent dans celte histoire,
propres expressions de Napoléon
les
pour moi
,
c'était
moyen de peindre dignement
le seul
homme
cet
le texte
sert d'explication.
il
extraordinaire , dont
j'ai
essayé de
retracer les actions.
•
Ma
mémoire
composera toute de faits,
se
c
a dit Napoléon,
«
raient les détruire.
faits
de simples paroles ne
et
»
En
les
sait-
réunissant, ces
innombrables et merveilleux, en formant ce
faisceau de gloire, la première condition devait
être l'exactitude
puleusement
,
,
plus nombreuses
cherches
et
,
et je
m'y
je dois le dire
j'ai
,
non contente des
des plus
minutieuses re-
eu recours à des guides
que recommandent à
leur caractère
suis attachée scru:
;
j'ai
la
éclairés
fois leurs talens et
tromé dans
leurs conseils
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AVANT- PROPOS.
8
de puissans secours
coup
,
leur dois donc beau-
je
:
et la reconnaissance qu'il
pas permis d'exprimer hautement
mon
pas moins gravée dans
ici
cœur, où
au sentiment d'une vénération
nit
fonde
qu'elle est
,
ne m'est
,
n'en est
elle s'u-
aussi pro-
généralement partagée.
Si ce nouvel ouvrage facilite l'étude de cette
belle période
il
de notre
histoire
peut ajouter un degré
qui auraient
que
,
j'aurai
,
si
d'utilité
par sa forme
aux ouvrages
épo-
rapport à cette grande
obtenu
récompense que j'am-
la
en
bitionne. J'ose croire,
effet,
qu'on
lira
avec
nombreux volumes relatifs à
contemporaine quand d'avance on
plus de fruit les
l'Histoire
les
,
,
en aura saisi l'ensemble,
yeux un tableau
,
et lorsqu'on
où viendront
aura sous
se classer
,
autour des principaux évènemens qui y sont
indiqués, tous les faits accessoires qui s'y rapportent.
Ce tableau , enfin
,
si j'ai
mon
atteint
but, servira de guide désormais dans cette
route aujourd'hui
petits
si
fréquentée, et que nos
neveux parcourront
,
sans doute, avec
un égal intérêt
car cette gloire d'un moment ne sera pas une gloire éphémère elle
eut peu de durée dans la réalité, elle n'aura
;
:
point de terme dans
le
souvenir.
COMPOSITION
DU
TABLEAU MNÉMONIQUE,
MANIÈRE DE L'EXPLIQUER*.
Nota.
H
est indispens~ble d'avoir le tableau sous les
l'intelligence des différentes explications
qu'on va
yeux, pour
lire.
EXPLICATIONS.
L'Histoire de Napoléon est divisée sur le ta-
bleau en
rc
i
trois
époque.
2 e époque.
grandes époques, savoir
:
— Bonaparte, général.
— Bonaparte premier consul.
— Napoléon, empereur.
,
4
3 e époque.
Ces trois époques forment sur le tableau , trois
lignes ou rangées
* Cette
France
et
de médaillons emblématiques.
méthode mnémonique
et d'Angleterre,
a subi
ici
,
appliquée déjà aux Histoires de
quelques modifications nécessaires
que nous avons cru devoir indiquer. Ces explications, au
seront indispensables pour
cette nouvelle
mnémonique.
les
personnes
reste,
qui ne connaîtraient pas
AYANT-PROPOS.
10
Deux médaillons pour la première époque.
Cinq pour la
Trois pour la seconde.
—
—
En
troisième.
tout, dix médaillons,
A chaque époque,
de Napoléon , avec
se
un
trouve
l'indication
portrait
de son âge.
Au
bas de ce médaillon, est placée Tannée où
commence
Voyez
portrait
ainsi
l'époque, l'année
le
de
où
elle finit.
premier médaillon contenant
Bonaparte,
général
;
le
expliquez
:
Première époque,
Bonaparte* général.
— De 1793 à 1799. —
— Agé de a^ans,
A chaque époque, une
unit au
nom
etc.
guirlande de lauriers
de Napoléon
les
noms de plu-
sieurs généraux célèbres.
Les principaux évènemens de chaque époque
sont indiqués dans les médaillons
,
par des
em-
blèmes ou symboles.
Au-dessous de chaque emblème
de l'événement
qu'il représente
;
,
est la date
une date sem-
blable se trouve en tête de l'article qui, dans
le texte,
doit servir d'explication à la figure.
Quelquefois
sans date
,
,
on emploie
l'astérique
*
seul
pour une époque non déterminée.
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AVANT- PROPOS.
fli
Pour expliquer un médaillon on suit l'ordre
des dates placées au-dessous de chaque symbole, et faisant renvoi au texte explicatif.
,
Au bas du tableau mnémonique
se
,
trouvent
la figure et la signification des principaux
blèmes qui y sont employés;
sorte
l'alphabet
que,
il
ou
du
la clé
c'est
langage symboli-
yeux une
suffira d'y avoir porté les
fois,
pour expliquer facilement tous
lons
\
Deux colonnes ou
em-
en quelque
échelles,
—
les
médail-
sont placées de
Elles sont divisées
chaque côté du tableau.
en trois parties principales , correspondantes
aux trois époques.
Chacune de ces divisions comprend autant
de degrés qu'il y a de médaillons par époque,
deux degrés pour
c'est-à-dire,
époque ;
trois
pour
la
la
première
seconde ; cinq pour la
troisième.
Dans
la première échelle
tient l'indication
,
chaque degré con-
des années
chaque médaillon,
et à côté,
comprises dans
Cannée républi-
caine qui y correspond.
* Il est inutile d'observer ici qu'on
tion
au dessin :
il
est
n'a
pu donner aucune propor-
des choses qu'il eût été impossible de rendre
s'il
eût fallu les proportionner.
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AVANT-PROPOS.
12
L'objet de cette échelle est
d'abord d'éta-
l'ordre chronologique, et ensuite d'aider
blir
aux recherches qui, par ce moyen
d'une manière prompte et
,
se feront
facile.
Veut-on savoir, par exemple, dans quel médaillon
trouvent
se
évènemens
les
arrivés
en 1798? Au lieu de parcourir tout le tableau,
on jette les yeux sur cette première échelle :
Tannée 1798 se trouve dans le second degré ;
on cherche alors ces évènemens dans le second
médaillon.
née
1
La
On sait en même temps que cette an-
798 correspond à Can
seconde éclwlle
,
VI de
divisée de
la république.
même que
la
première, contient une courte explication des
emblèmes renfermés dans les médaillons ; elle
sert à prendre en peu d'instans une idée générale de la composition du tableau ; elle facilite
si
également
Ton veut
les
savoir
recherches
:
par exemple
promptement dans quel mé-
daillon se trouve la bataille d'Arcole?
vant P échelle
dans
le
,
on
voit cet
premier degré , on
le
En
sui-
événement indiqué
cherche alors dans
le premier médaillon.
A chaque
qué
le
degré des deux échelles est indi-
numéro du médaillon auquel ce degré
rapporte
,
le
même numéro
se
se retrouve sur le
médaillon.
hw (
CORRESPONDANCE
DU TEXTE AU TABLEAU.
Le
texte explicatif est
divisé
correspondant par une
renfermés dans
Outre
article
,
la
les
date
par
articles,
date aux emblèmes
médaillons.
placée en tête
de chaque
des mots en plus gros caractères
,
ser-
du texte au tableau ;
ces mots placés soit au commencement soit
dans le courant d'un article, ont toujours un
rapport direct avec une des figures du médail-
vent encore de renvoi
,
,
lon. Ils servent d'indication
sur
le
tableau , et faire
le
pour porter les yeux
rapprochement entre
l'événement décrit et l'objet qui
Exemple
le
représente.
:
11 Mai 1796.
PASSAGE DU PONT DE LODI.
la
Maître
du Piémont Bonaparte
haute
Italie
,
Tandis que
là,
a traversé
,
s'avance dans
etc.
la cavalerie
,
à
la rivière, et
une demi-lieue de
commence
que, Bonaparte a la tête de
SE PRÉCIPITE SUR LE PONT.
l'atta-
ses grenadiers,
AVANT-PROPOS.
14
e
Voyez maintenant le tableau, a médaillon.
A la date 1 1 mai 1 796, vous trouvez en effet
,
du pont de Lodi
passage
le
,
avec
les
circon-
stances indiquées par les mots, en gros caractères.
On
voit d'après cela
nécessaire d'avoir
les
yeux, pendant
afin
de pouvoir
mens
,
absolument
qu'il est
constamment
le tableau
faire ces continuels
entre les objets
du
sous
de cet Ouvrage,
la lecture
rapproche-
tableau et le texte
qui leur sert d'explication.
On
faits
observera maintenant, que lorsque les
sont trop multipliés
qués dans l'espace
chaque
article
du
pour
étroit
texte
être tous indi-
d'un médaillon
n'est
alors l'explication de la figure à laquelle
rapporte,
il
,
pas seulement
il
se
contient en outre, le récit des évè-
nemens qui précèdent et qui suivent; ces idées
que l'on réunit s'identifient, pour ainsi dire,
et le
en
symbole qui retrace l'une, rappelle l'autre
même
Une
temps.
table analytique et chronologique est
placée à la fin
on a
joint
dante
du
du volume. Dans
à chaque date,
la
cette table
date correspon-
calendrier républicain , depuis 1793
1
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AVANT PROPOS.
1806;
jusqu'en
la
première
Itf
échelle
présente déjà ce rapprochement
ment par année,
il
,
tableau
mais seule-
a paru essentiel d'ajouter
cette correspondance
ici
mois et de jours
,
du
dans sont détails de
car ces rapports des deux
calendriers grégorien et républicain , est nécessaires à connaître
pour une
foule de dates an-
ciennes qui se rencontrent sans cesse, et dont
même
plusieurs
servent encore aujourd'hui à
désigner des époques
le
1
importantes de notre
que le 1 3 vendémiaire an
8 brumaire an Vlll etc.
histoire
;
telles
IV
,
Il serait fort utile de faire une première et
prompte explication du tableau , au moyen de
la table analytique : on saisirait mieux tous les
détails, lorsque déjà on aurait une idée géné-
rale
de l'ensemble. Cette courte analyse devien-
drait ainsi
une préparation
ture de cet Ouvrage ,
utile , avant la lec-
comme
elle
en
après, une facile récapitulation.
(Voyez table analytique, page 333.)
offrirait
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HISTOIRE
DE
NAPOLÉON.
NOTIONS PRÉLIMINAIRES
SUR
LOR1G1KB ET LES PREMIÈRES ANNEES DE NAPOLÉON*.
De 1769
à 1793.
Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio, en
Corse, le i5 août 1769, de Charles Bonaparte
de
et
Laetitia
Ramolini , issus l'un et l'autre de
familles nobles et distinguées de ce pays.
En 1 779
,
Charles Bonaparte ayant été choisi
pour représenter la Corse dans la députation que
*
Ce premier
chapitre, servant d'introduction, ne correspond pas
au tableau.
2
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
18
cette île
envoya au
Napoléon
,
roi
alors âgé
de dix ans, accompagna son
d abord au
père dans ce voyage. Placé
d'Autun,
collège
fut admis ensuite à l'école militaire
il
de Brienne par la protection de M.
Marbcuf, gouverneur de
culier de sa famille.
fléchi,
XV)
de France (Louis
Un
la
le
comte de
Corse et ami parti-
caractère sérieux et ré-
une application soutenue
et
une grande
aptitude aux sciences exactes, le firent bien-
remarquer de
tôt
ses progrès,
gnement
qu'il
ses
maîtres qui
,
surpris de
ne Tétaient pas moins de
montrait pour
de son âge. Bonaparte, en
l'éloi-
les plaisirs frivoles
effet, n'aimait
des
jeux de l'enfance que ceux qui offraient quel-
ques rapports avec
les exercices militaires
seuls avaient le pouvoir de le distraire
ne
lui suffisait pas d'en faire partie
qu'il les dirigeât
lui-même
,
:
eux
mais
il
il
fallait
et c'était alors avec
et,
en quel-
sorte, ce talent qui devaient faire
un jour,
cette vivacité, cette
que
,
;
du héros de
promptitude
l'école, le
premier capitaine du
monde.
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HISTOIRE DE NAPOLÉON.
Parmi
les
hommes
19
.
qui connurent et obser-
vèrent Napoléon dans ses premières années
plusieurs lui prédirent
une
de ce nombre fut M. de
d'histoire.
élèves,
loin si les
1
où
En rendant compte de
ses jeunes
il
de Bonaparte
le
Bonaparte fut admis à
,
La
dominante
plaisait
:
la gloire fut
même
le
ira
l'école
de
supériorité
lecture de l'histoire , jusque-
les
,
devint alors sa pas-
grands modèles
âme d'enthousiasme
qu'il
se
fut
régiment
nommé
:
l'amour
et
il
les
examens d'u-
lieutenant en second dans
d'artillerie
tembre 1785
,
son premier sentiment.
Ayant subi avec distinction
il
note
il
à étudier exaltèrent son imagination
remplirent son
sage ,
la
de caractère*
et
favorisent.
son occupation favorite
sion
de
nom
obtint bientôt la
qu'à Brienne.
là
au
circonstances
En 785
Paris
professeur
Corse de nation
:
;
,
joignit
il
suivante
brillante carrière
l'Eguille
de La Fère,
le
avait alors seize ans.
er
i
sep-
Parvenu
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
20
en peu de temps au grade de lieutenant en premier
,
il
conserva en avançant dans la carrière
des armes,
apportés.
les
On
goûts et les habitudes qu'il y avait
le vit
même
se livrer
de plus en
plus à de profondes méditations, à mesure que
l'étude et l'expérience
en
du monde
développaient
lui des idées nouvelles.
Le 6 février
1
792 , Bonaparte obtint
le
grade
de capitaine; appelé en Corse peu de temps
après pour apaiser les troubles qui s'étaient
manifestés dans cette
mandant
île
,
on
le
nomma com-
provisoire d'un bataillon de garde
na-
tionale, destiné à y maintenir la tranquillité;
mais cette mesure fut insuffisante contre
tions qu'excitait
enlever
l'île
les fac-
sourdement l'Angleterre, pour
de Corse à
la France.
Le général Paoli qui commandait
Corse, favorisait les prétentions
ment Britannique et
alors
en
du gouverne-
leva l'étendart de la révolte
au mois de mai 1 793. Bonaparte , jusque-là
le
partisan zélé et l'admirateur sincère de ce gé-
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HISTOIRE DE NAPOLÉON.
»f
néral , s'opposa à lui ouvertement dès qu'il con-
nut ses coupables intentions. Une lutte sanglante
deux partis dont l'un
s'engagea aussitôt entre les
soutenait la France et l'autre l'Angleterre; ce dernier eut l'avantage, et Bonaparte, exposé dèslors
aux vengeances d'un ennemi dangereux
et
puissant, se déroba à ses poursuites en s'em-
barquant pour
la
France.
se rendit d'abord
Il
à Marseille, et après avoir établi sa famille dans
les
environs de Toulon
laissant
tillerie
,
il
en garnison à Nice
auquel
Vers la
il
même
partit
le 4™°
pour Paris
régiment d'ar-
était attaché.
époque, en septembre 1793,
l'armée française tenta de reprendre la
Toulon qui
s'était livrée
ville
de
aux Anglais; le général
Cartaux fut chargé de diriger
présentans du peuple Albitte
,
le siège; les re-
Salicetti et Barras
devaient en surveiller les opérations. Salicetti
qui connaissait le capitaine Bonaparte,
gna à Barras
comme pouvant
à l'attaque de cette place.
le dési-
servir utilement
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
92
Ici
commence
léon;
ici
phes)
le
quitter.
tion
la carrière politique
de Napo-
(selon l'expression d'un de ses biogra-
prendra
Le
l'histoire
pour ne plus
le
texte qui va suivre servira d'explica-
au Tableau mnémonique 3 dans lequel sont
indiqués et classés dans l'ordre chronologique
les
principaux
faits
de cette mémorable époque.
Digitized
9
9
BONAPARTE GENERAL.
PREMIER MÉDAILLON.
DU MOIS DB DÉCEMBRE IJ93 AU MOIS DB MAI I797.
(
Voyez
le
Tableau.)
Décembre i793.
SIÈGE DE TOULON.
Bonaparte
taillon,
envoyé
,
revêtu
commandant
le
du grade de chef de bal'artillerie
de siège, fut
12 septembre à l'armée de Toulon,
par le comité de salut public qui gouvernait
alors la France.
Une prodigieuse
savait créer des ressources
,
connaissait point d'obstacles
activité
qui
un courage qui ne
,
le firent bientôt
remarquer du général Dugommier qui
avait
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
24
remplacé Cartaux dans
chef de l'armée.
«
écrivait
blic
t
ponds
,
commandement eu
vous ne l'avancez pas,
si
qu'il saura bien s'élever
Bonaparte, en
aussi
le Petit Gibraltar.
habiles
salut
je
pu-
vous
ré-
lui-même.
effet, se distingua bientôt
manière éclatante à l'attaque du
appelé aussi
homme
Avancez ce jeune
Dugommier au comité de
car
«
«
le
fort
»
d'une
Mulgrave,
Des manœuvres
que courageuses
rendirent
le
maître de ce poste important, ce qui décida
tout-à-coup
la reddition
de la place ;
le talent
montrés dans cette
et l'intrépidité qu'il avait
circonstance hâtèrent son avancement
1
fut
nommé
l'artillerie
il
,
et
le
9 décembre , jour de la prise de todlon * ,
général de brigade,
de l'armée
d'Italie.
il
commandant
*
Dès ce moment
acquit une réputation qui devait s'accroître
*
On
se rappellera que les mots
en plus gros caractères ont un
rapport direct avec uu des emblèmes du médaillon, et indiquent que
l'on doit porter les
yeux sur
le tableau
,
pour
faire le
rapprochement
entre l'événement décrit et l'objet qui le représente.
— Voyez
ici
i" médaillon, i" emblème, Suge dt Toulon. Le drapeau indique
que
la ville est prise.
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2»
PREMIÈRE ÉPOQUE.
rapidement.
jours
Un
un doux
1
blia-t-û jamais
siège
que
de Toulon
ment au
premier succès imprime tou-
souvenir, aussi Napoléon n'ou-
,
général
sa gloire militaire datait
et qu'il avait
Dugommier
Mars,
du
dû son avance-
*.
1794.
etc.
CAMPAGNE DU PIÉMONT.
Arrivé à Nice
ral
de
au mois de mai 1 794,
Bonaparte prit
l'artillerie
le
de l'armée
raux , représentais
le
géné-
commandement en chef
d'Italie.
du peuple
Soldats, géné,
tout ce qui
l'entourait enfin, ressentit bientôt l'ascendant
de son génie, et reconnut sa
le
plan qu'il avait conçu
,
supériorité. D'après
l'armée d'Italie se
trouva en peu de jours maîtresse de toute
la
chaîne supérieure des Alpes maritimes. La prise
d'Oneil, Saorgio, celle
combat
du Col-de-Tende
et le
del Cairo furent les glorieux résultats
de cette belle campagne.
* Napoléon, dans son testament, a
des enfans du général Dugommier
ancienne reconnaissance.
,
fait des dispositions
en faveur
comme an témoignage de
cette
3G
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Le général en chef Dumerbion
aux représentans en mission
:
«
«
du
«
combinaisons qui ont assuré nos
général Bonaparte
Un
même
savantes
victoires.
»
et obtint
s'était illustrée
le
en
Italie
,
régime sanglant de
; le 9 thermidor an II
(27 juillet
une heureuse révolution amena la chute
terreur
794 )
du
les
comme le premier,
France avait gémi sous
la
1
que je dois
talent
succès.
Tandis que l'armée
la
au
second plan d'opérations que forma Bo-
naparte fut adopté
le
écrivit alors
C'est
,
triumvirat de Couton, Saint Justet Robes-
On
pierre.
vit cesser alors les proscriptions
masse ; mais
les
haines
divisions politiques
,
,
en
suites inévitables des
troublèrent encore l'exis-
tence de quelques citoyens; de ce
nombre
fut
Bonaparte. Rappelé tout-à-coup de l'armée d'Italie
,
on
lerie, et
dans
la
lui ôta le
on
commandement de
lui offrit
une brigade
Vendée, sous prétexte
jeune pour
l'artil-
d'infanterie
qu'il était
commander dans son arme
trop
,
il
Digitized by
Google
«7
PREMIÈRE ÉPOQUE.
On
avait alors vingt-cinq ans.
le
champ de
sur
vieillit vite
Bonaparte
,
j'en
et
Ayant réclamé en vain contre cette dé-
arrive.
cision
bataille ,
dit
,
refusa la brigade de l'ouest
il
tra dans la vie privée,
ler et le distraire
de
où
,
et ren-
l'étude vint le conso-
des
l'injustice
hommes. Le
représentant Doulcet - de - Pontécoulant l'ar-
racha bientôt à cette existence obscure, en
tachant aux travaux
s'occupait le comité
qu'il
l'at-
du plan de campagne dont
de
la guerre.
Les talens
déploya dans cette circonstance firent pré-
sager dès-lors ce qu'il serait
5
un jour.
Octobre 1795.
JOURNÉE DU l5 VENDÉMIAIRE
,
ÉTABLISSEMENT
DU DIRECTOIRE.
Une révolution nouvelle qui
allait éclater
France, devait replacer Bonaparte sur
la
en
scène
politique.
L'assemblée connue sous le nom de Convention
Nationale ayant décrété une constitution républicaine , la soumit à la sanction
cet acte
du peuple que
,
ne pouvait manquer d'obtenir; mais
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
28
en même temps,
sur une
les
loi
deux
elle
appela
les citoyens
à voter
par laquelle elle maintenait d'avance
de
tiers
ses
membres au
sein
du futur
corps législatif. Cette élection anticipée à laquelle
on
su préparer les esprits , souleva de
n'avait pas
nombreuses oppositions, surtout au sein de
capitale; bientôt
on
au point que
i3 vendémiaire
le
s'aigrit
de part
(
et
la
d autre,
5 octobre)
plusieurs sections prirent les armes contre la
Convention Nationale.
commander
Choisi pour
les
troupes appe-
lées à la défense de la Convention,
Barras s'adjoint Bonaparte
heures
les
,
et
le
député
en quelques
colonnes des sectionnaires sont re-
poussées ou détruites
blit, et la Constitution
;
le
calme enfin
de l'an
se réta-
III est proclamée.
Cette Constitution nouvelle établit deux conseils, le conseil
lois, et celui
des Cinq-Cents, qui propose les
des Anciens, qui
les
admet ou
rejette; leur exécution est attribuée à
toire EXÉCUTIF
,
un
les
direc-
COMPOSÉ DE CINQ MEMBRES.
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29
PREMIÈRE ÉPOQUE.
La Convention termine
maire an
I
V
,
et elle est
5 bru-
ses séances le
remplacée par les deux
conseils , qui choisissent pour composer le Directoire exécutif,
RewbeB, La Réveillère-Lépaux,
Letourneur de
Après
Manche, Sieyes
l'installation
conserva le
titre
la
de Sieyes , Carnot
le refus
du
le
et Barras.
Directoire , Bonaparte
commandement de
Paris , sous le
de général en second de Tannée de
rieur; le 16 octobre,
il
fut
division. C'est vers cette
Sur
remplaça.
nommé
époque
madame deBeauharnais et s'unit à
l'inté-
général de
qu'il
connut
elle.
Désigné
peu de temps après pour remplacer Schérer
dans
le
commandement en chef de
l'armée d'I-
talie, lui seul
ne parut pas surpris de
vation subite;
il
cette élé-
répondit à ceux qui lui faisaient
encore des observations sur sa jeunesse
six
:
Dans
mois je serai vieux générai, ou je serai mort.
L'Angleterre
,
l'Autriche
,
le
Piémont, Na-
ples, la Bavière et tous les petits états d'Al-
lemagne avaient formé contre
la
France une
30
HISTOIRE DE NAPOLÉON
que
coalition formidable; c'est contre l'Autriche
le Directoire
se dispose
dans
va d'abord réunir ses forces
donc pour attaquer
tout
;
cette puissance
ses États d'Italie.
Avril, etc. 1796.
GUERRE
— PREMIERS SUCCES.
D'iTALIE.
Bonaparte parti de Paris
,
le
27 mars à Nice où
en chef de l'armée
rétablir cette
qu'il avait
déployer
armée dans
les
,
,
impatient de
l'attitude victorieuse
lorsqu'il
moral de
Son premier
ses troupes
languissaient dans
Camarades, leur
au milieu de
ne pouvait encore
ressources de son génie que dans
depuis long-temps dans
rie
commandement
d'Italie. Il était
secondaire.
relever le
le 2 3 février, arriva
prit le
contribué à lui faire prendre deux
ans auparavant
un rang
il
les
un
,
de
oubliées
rochers de la Ligu-
affreux dénuement.
dit- il, vous
manquez de
ces rochers , jetez les
riches contrées qui sont
soin fut
qui
tout
yeux sur
à vos pieds;
elles
appartiennent, allons en prendre possession 1 .
ces
vous
.
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51
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Ces mots excitent l'enthousiasme
et l'armée, à l'exemple
du
soldat,
de son chef, brûle de
se
trouver en présence de l'ennemi.
Le
telle
1 1
avril
s'ouvrit enfin cette
1796
campagne où chaque rencontre
bataille
,
et
immorfut
séna, Augereau,Laharpe, Serrurier, etc.
mandent
forte
une
chaque bataille un triomphe. Mas-
d'état-major
de l'armée
divisions
les
de trente mille
,
le
com-
française,
hommes ; Berthicr
est
chef
général en chef Bonaparte a
pour aides-de-camp Murât, Junot, Muiron
et
Marmont.
L'armée des alliés, bien supérieure en nombre
à l'armée française
néraux Beaulieu et
Du
1 1
au 16
,
est
commandée par
les gé-
Colli.
avril,
Bonaparte toujours vic-
torieux, a gagné sur le général Beaulieu les
BATAILLES DE MoNTENOTTE
Quatre jours ont
suffi
,
MlLLESIMO ET DeGO.
pour
affaiblir tellement
l'armée autrichienne , qu'elle est hors d'état de
rien entreprendre.
32
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Tandis que Beaulieu se retire sur Tortone
Bonaparte va attaquer l'armée piémontaise com-
mandée par le général
Colli.
En arrivant sur les
hauteurs de Monte-Zemolo, Tannée française
contemplait avec étonnement la chaîne gigan-
tesque des Alpes qu'elle voyait s'élever derrière
elle et
autour
d'elle,
sans les avoir franchies.
«
A nnibal a forcé les A Ipes, dit Bonaparte, nous,
«
nous
acheva
avons tournées.
les
Le 22
»
avril, la victoire
d'illustrer les
obtenue à Mondovi
armes françaises et de por-
ter l'effroi
dans
forteresses
de Coni, Tortone, Alexandrie, Ceva,
les
rangs ennemis. Bientôt les
tombèrent au pouvoir du vainqueur.
La
séparation des Autrichiens et de l'armée
piémontaise, la nécessité imposée au roi de
Sardaigne de signer une capitulation ,
tel
fut en
outre le résultat de nos brillans succès; ils avaient
en peu de jours changé le sort de l'armée, etBonaparte, couvert de gloire, adressa à ses troupes
la
proclamation suivante
«
:
Soldats, dit-il, vous égalez aujourd'hui
par
Digitized by
PREMIÈRE ÉPOQUE.
35
«
vos services , l'armée de Hollande et celle
«
Rhin dénués de tout, vous avez suppléé à tout.
du
:
«
Yous avez gagné des batailles sans canons, passé
«
des rivières sans ponts,
«
sans souliers, bivouaqué sans eau-de-vie et sou-
«
vent sans pain , et cependant les deux armées
fait
des marches forcées
«qui naguères vous attaquaient, fuient épou-
vantées devant vous.
etc.
»
Mai 1796.
11
PASSAGE DU PONT DE LODI.
Maître
haute
la
la
du Piémont Bonaparte s'avance dans
,
promptitude de
ses
poursuite des Impériaux
Italie à la
manœuvres
lui
ses
marches
,
l'habileté
permettent de franchir
à Plaisance , tandis que Beaulieu
s'est
le
;
de
Pô
porté sur
Valence pour défendre le passage de ce fleuve;
le
même jour (7 mai)
,
le
duc de Parme est forcé
de demander un armistice et l'obtient moyen,
nant deux millions et de nombreuses fournitures
pour
Farinée.
Après une nouvelle défaite, l'ennemi
3
s'était
34
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
retranché sur
la rive
gauche de l'Adda;
10
le
mai, Bonaparte marche sur Lodi que baigne
cette rivière
pièces de
dont
il
veut forcer
le
passage; trente
canon placées à l'extrémité du pont
en défendent
l'entrée;
malgré un feu terrible,
Français parviennent à opposer leurs bat-
les
teries
à
celles
cavalerie, à
rivière et
des Impériaux , et tandis que la
une demi-lieue de
commence
là,
a traversé la
l'attaque , Bonaparte a
la.
TÊTE DE SES GRENADIERS SE PRÉCIPITE SUR LE PONT,
le franchit
à pas de course, et s'empare
canon de l'ennemi. Ce
trait
incroyable courage jette la consternation et
froi
dans l'armée autrichienne;
ment culbutée
,
elle est
et les Français sont
l'ef-
entière-
vainqueurs
dans cette mémorable journée qui, seule
suffi
du
d'audace et d'un
,
eût
pour immortaliser Bonaparte.
Mai 1796.
SUITE DE SUCCÈS EN ITALIE.
Milan, Pavie, Crémone, etc., sont bientôt au
pouvoir des Français
,
et
la
conquête entière
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Google
PREMIÈRE ÉPOQUE.
du
résultat de la journée
Le
1
5
mai ,
par lequel
il
à la France
;
le roi
de Sardaigne signe un traité
fait
ses places fortes
ducs de Parme
traitent également avec
séjour qu'il
est l'heureux
de Lodi.
abandonne toutes
les
35
Lombardie
Milanais et de la
et
de Modène
Bonaparte pendant
le
à Milan.
Juin 1796.
TROPHÉES DE LA CAMPAGNE D'iTALIE.
Au
et des
milieu des grands intérêts de la politique
armes, ceux des sciences et des beaux
arts ne sont pas oubliés du vainqueur
au nombre de
ses
trophées
de la peinture italienne
les
;
il
compte
chefs-d'œuvre
et difFérens objets d'arts
dont ses conquêtes ou
ses traités l'ont
rendu
hommage au
comme un digne mo-
possesseur. Impatient d'en faire
Directoire,
nument de
il
les
réunit,
sa gloire
qui vont attester
,
aux nombreux drapeaux
ses exploits.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
5
Août 1796.
BATAILLE DE CASTIGLIONE.
L'Autriche change de généraux sans changer
le sort
de
ses
armes : Wurmser envoyé pour rem-
placer Beaulieu
le
,
perd
la bataille
5 août; Quasdanowich
été battu le i" et le 3
,
de Castiglione
son lieutenant, avait
aux combats de Salo
et
Lonato.
Rien ne
Wurmser
résiste à l'armée française,
vaincu de nouveau à Roveredo
,
à Bassano
,
et
poursuivi de toutes parts, parvient enfin à se
jeter
dans Mantoue
Dans
les
cette
,
qui de suite est
campagne
dite
investi.
des cinq jours,
Autrichiens avaient perdu plus de vingt
mille
hommes
et
15, 16
cinquante pièces de canon.
et 17
Novembre 1796.
BATAILLE d'ARCOLE.
N'ayant plus d'ennemis à combattre, l'armée
prenait quelque repos dans ses cantonnemens,
lorsque l'Autriche voulant tenter
un
dernier
ef-
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
fort,
57
envoie encore en Italie quarante-cinq mille
hommes
sous
ordres
les
du
général Alvinzi.
Sans calculer des forces bien supérieures en
nombre aux
siennes, Bonaparte vole aussitôt à
la rencontre des
Impériaux;
il
a près de lui
M as-
séna, Lannes, Augereau, et va livrer la bataille
d'Arcole.
Une
partie de l'armée autrichienne s'étendait
sur l'Adige. Bonaparte a donné Tordre à sa troupe
de franchir le pont qui le sépare de l'ennemi ; mais
voyant ses intrépides guerriers chanceler sous un
feu terrible
,
il
descend de cheval ,
saisit
un dra-
peau et s'exance sur le pont. ..Soldats! s'écrie-t-il,
n'êtes-vous plus
Il
les
braves de Lodi? suivez~moi...
se précipite à travers
une
grêle de balles et
de mitraille; l'aide -de -camp Muiron lui
un rempart de son corps
mortel qui
allait
,
et frappé
atteindre son général
fait
du coup
,
Muiron
périt , noble victime de la gloire et de l'amitié
Lannes au
même
I
instant est blessé; le feu sou-
tenu de l'ennemi met
Bonaparte lui-même
la
colonne en désordre et
est entraîné
dans un
ma-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
58
rais
A
s'écrient
:
Sauvons notre général !
le saisissent et l'enlèvent
Bientôt
le
,
nouvelle de son danger les soldats
la
accourent,
Ils
dans leurs bras.
combat recommence et dure deux
jours encore; l'armée autrichienne était divisée
en deux colonnes ,
successivement
; il
le
héros français les attaque
est
vainqueur sur tous
les
points, et la bataille d'arcole vient ajouter une
NOUVELLE PALME A SA GLOIRE.
14 Janvier 1797.
BATAILLE DE RIVOLI , etc.
De
suspendu les hostilités
triche de faire
tôt,
en
effet,
un
négociations avaient
feintes
et
donné
le
instant
temps à
l'Au-
de nouveaux préparatifs. Bien-
une nouvelle armée commandée
par le général Provera , va
se réunir
aux troupes
d'Alvinzi : elle s'avance dans les gorges
du Tyrol
;
Bonaparte, instruit de ce mouvement, a bientôt reparu devant l'ennemi
il
gagne
vinzi est
la bataille
,
et le
i4 janvier
de Rivoli, où l'armée d'Al-
mise en pleine déroute.
Digitized by
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
15
et
59
16 Janvier 1797.
COMBATS DE SAINT—GEORGES ET DE LA FAVORITE.
Provera espérait se réunir à
délivrer
Wurmser pour
Mantoue ce boulevart de
,
,
la
puissance
autrichienne; mais les Français triomphent encore aux combats de Saint - Georges et de la
Favorite, et forcent les Impériaux à rendre les
armes aux vainqueurs.
En
vingt jours
trente-cinq mille
,
l'Autriche
perdu
avait
hommes, dont vingt-cinq
mille
prisonniers , six pièces de canon et vingt-quatre
drapeaux, que Bessières, commandant des guides, porta à Paris.
2 Février 1797.
REDDITION DE MANTOUE.
La destruction de l'armée autrichienne ayant
laissé la
hors ,
place de
Mantoue sans défense au de-
Wurmser qui y
était
enfermé fut
sommé
de se rendre: manquant de vivres, de munitions, et n'ayant plus de secours à espérer,
se vit contraint
de céder à
la nécessité
,
il
et ren-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
40
dit la place
au général
,
Serrurier.
Bonaparte
déroba à ce triomphe, voulant épargner
se
au vieux maréchal
le
chagrin de remettre son
épée aux mains d'un si jeune capitaine.
ser tint
compte au vainqueur de ce
générosité ; quelque temps après
,
il
Wurmtrait
de
l'avertit
d'un projet d'empoisonnement tramé contre
lui
dans
la
Romagne
où
,
il
allait
porter ses
armes.
La
prise de
Mantouc était un immense avan-
tage ; cette place était considérée
de l'Allemagne
avait été
pour
;
comme
la clé
le
but principal de la campagne
les
Autrichiens de la défendre,
comme pour les Français de s'en emparer.
Vers la même époque, un armistice qui
Pape , fut rompu par
avait été conclu avec le
quelques motifs de défiance envers
Home; mais
les hostilités reprises
cessèrent bientôt après
,
et
la
cour de
un moment
Bonaparte força
Pie VI à lui envoyer des négociateurs qui conclurent avec lui le traité de Tolentino.
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M
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Mars
1797.
et Avril
GUERRE DU TYROL.
A
avec
rol;
peine Bonaparte
le
il
Pape
veut
,
a-t-il
qu'il se
terminé ses démêlés
prépare à franchir
le
Ty-
menacer l'Empereur jusque
aller
dans sa capitale; mais
le
monarque
autrichien
va encore opposer aux Français une cinquième
armée commandée par son meilleur général,
le prince Charles
illustré
,
que des
exploits récens ont
en Allemagne.
L'armée française
temps des
divisions
tachées des armées
augmentée en
est
Delmas
même
et Bernadotte, dé-
du Rhin
et
de Sambre-et-
Meuse. Aidé de ces nouveaux renforts , Bonaparte est vainqueur le
1
6 mars au combat du
tàgliamento. C'est là que voyant dans ses troupes
un mouvement
d'hésitation
adressa ces paroles
:
,
Bernadotte leur
Soldats de l'armée du Rhin,
songez que i armée d'Italie nous regarde...
Excités par cette noble émulation , les
deux
42
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
armées
de
rivalisent
de courage,
zèle et
et
triomphent bientôt encore aux combats de
tarvis et de nedmarck. Les villes de Trieste,
Laybach
Français
et Klagenfurth sont
;
au pouvoir des
enfin l'occupation d'Inspruch
deux Carinthie,
et
de
la Carniole,
des
,
ouvrent de
toutes parts les pays héréditaires à notre ar-
mée, qui,
lieues
le
3i mars, n'est plus qu'à vingt
de Vienne.
Malgré tout l'avantage de sa position,
queur a
la générosité d'offrir la paix
du cabinet autrichien
rejette
:
le vain-
l'orgueil
d'abord cette pro-
position, l'accepte ensuite, et le 18 avril
mistice est conclu à Léoben. C'est là
parte, parlant
•
fois
ar-
aux négociateurs de l'archiduc
Charles, leur dit
contre
un
que Bona-
:
Votre gouvernement a envoyé
moi quatre armées sans généraux,
et cette
un général sans armée.
Mais tandis que Bonaparte stipulait
les
con-
ditions d'une paix qui devait rendre le repos à
l'Europe, une insurrection excitée par le gou-
vernement vénitien avait éclaté sur
les
der-
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43
PREMIÈRE ÉPOQUE.
rières
à
un
de l'armée
convenu
signal
étaient à
française.
,
Le lundi de Pâques,
tous
Français qui
les
Véronne furent égorgés; on désigna
cette sanglante journée sous le
nom
de Pâques
vénitiennes.
Un
ne pouvait rester impuni
tel forfait
;
à
peine les Français eurent-ils cessé de poursuivre
«
l'armée autrichienne
,
qu'une de leur division
entra dans Venise et Vérone , le
abolit partout le lion
de S. Marc
24
,
avril
on
l'antique sé-
nat fut remplacé par une municipalité
îles
;
,
et les
Ioniennes passèrent sous la domination
française.
17 Octobre 1797.
FORMATION DES REPUBLIQUES LIGURIENNE ET
CISALPINE.
— TRAITÉ DE CAMPO FORMIO.
*
Après avoir provisoirement réglé
le sort
de
Venise, Bonaparte avait porté son quartier-général de Milan à Montebello
:
des ministres des
différentes cours étrangères se rendirent
cette dernière résidence,
où
le
dans
vainqueur de
44
HISTOIRE DE NAPOLÉON
l'Italie
contracta, en quelque sorte, les habi-
tudes d'un souverain; on ne lui donnait plus
que
d'autre titre
celui
de Libérateur. Arbitre
des peuples qui l'entouraient
décider de leur sort
face nouvelle.
nom
et
,
,
il
formèrent
la
le
Bergamasque
nouveaux états
la
une
Lombardie
Mantouan
et le
,
les
travaillait à
fonder de
négociations avec l'Autriche
se poursuivaient avec activité.
avait posé les bases
1
effet
république cisalpine.
Tandis que Bonaparte
et le
en
l'Italie
La république de Gênes reçut le
de république ligurienne;
autrichienne,
allait
donner à
de
Le 6 mai
,
on
la paix à Montebello,
7 octobre suivant fut conclu le traité de
campo formio entre
la
France et l'Autriche.
Cette dernière puissance renonça par ce traité
à la Belgique et
au
Milanais; elle reconnut l'in-
dépendance de la République Cisalpine,
le
Rhin pour
limite à la France.
En
et fixa
indemnité
des pays qu'elle cédait
,
et les Iles vénitiennes
de l'Adriatique.
l'Autriche reçut Venise
Le pacificateur chargea Berthier, chef d'état-
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
major ,
traité
et le savant
au
Monge de porter ce glorieux
Directoire. Berthier représentait l'ar-
mée; Monge,
les sciences;
mage à la fois A LA PATRIE
NATIONALE
c'était
DES ARTS ET A LA VALEUR
écrivit alors
au ministre Talley-
rand : Jamais * depuis plusieurs
une paix plus brillante que
traité,
rendre hom-
*.
Bonaparte
Ce
41»
en
effet,
siècles,
on n'a fait
que nous faisons.
celle
donnait à
la
France une
prépondérance de premier ordre dans la balance
de l'Europe.
On
ne peut récapituler sans surprise et sans
admiration,
les
résultats prodigieux
immortelle campagne.
En moins
de cette
d'une année
Bonaparte âgé à peine de vingt-huit ans , avait
réuni à la France une partie
du Piémont, fondé
deux républiques, conquis toute l'Italie jusqu'au
Tibre, et assuré ses
nombreux triomphes par
des traités avec les souverains de la Sardaigne,
*
Ces mots se rapportent à l'ensemble du médaillon
sentant à la fois des emblèmes de sciences
taire!
indique
les succès
,
d'arts et
de
,
qui
,
pré-
gloire mili-
de tous genres de cette admirable campagne.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
46
de Gênes de Parme de la Toscane
,
de
Rome et
Toute
n'était
de
,
,
de Naples
d'Autriche.
de cette mémorable époque
la gloire
pas réservée cependant au seul vainqueur
Tandis que Bonaparte se rendait
l'Italie.
maître de ce beau pays , l'armée
du Rhin com-
mandée par Moreau, et celle de Sambre-et-Meuse
sous
les
ordres de Jourdan, avaient obtenu d'é-
clatans succès en Allemagne.
Dans
l'intérieur
instant troublée
la tranquillité avait été
,
au 18 fructidor (4 septembre).
Ce mouvement politique
avait entraîné la dé-
portation de trente-deux députés
listes et
thélémy
ou journa-
de deux membres du Directoire
et
un
(
Bar-
Carnot ).
Le 26 octobre
1
797 , Bonaparte ayant rempli
sa double mission de politique et de guerrier,
fut appelé
mée
au commandement en chef de
d'Angleterre
pour présider
de Rastadt.
Il
,
et désigné
en
même
la légation française
ne quitta
l'Italie
l'ar-
temps
au congrès
toutefois
que
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*7
PREMIÈRE ÉPOQUE.
le 5
novembre, après avoir adressé à
ses troupes
proclamation suivante:
la
Soldats
«
Je pars demain pour
•
me
me
rendre à Kastadt;
trouvant séparé de l'armée , je ne serai
«
en
«
consolé que par l'espoir de
me revoir
bientôt
•
avec vous , luttant contre de nouveaux dan-
«
gers.
«
signe à l'armée d'Italie
«
les
«
Français. Soldats
«
princes
«
qui nous doivent leur liberté
t
que nous avons
«
dites-vous :
«
rons
Quelque poste que le Gouvernement as,
nous serons toujours
dignes soutiens de la liberté et
!
En vous
que nous avons vaincus et des peuples
fait
livrés
plus encore.
du jour,
tulation des
époque.
des combats
en deux campagnes,
»
ici
il
lendemain
était adressé.
comme une
hauts
le
digne également de son au-
teur et des braves auxquels
joignons
,
Dans deux campagnes , nous au-
Cette proclamation fut suivie
d'un ordre
le
du nom
entretenant des
faits
Nous
brillante récapi-
de cette mémorable
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
48
Au
quartier-général de Milan, s6 Brumaire au
IV
(16 novembre 1797).
ORDRE DU JOUR.
«
Le général Bonaparte a quitté Milan
hier
«
matin , pour présider
«
congrès de Rastadt. Avant de partir, il a envoyé
«
au Directoire exécutif le drapeau de l'armée d'I-
«
talie
«
*
Il
la légation française
qui sera présenté par le général Joubert.
y a sur une face de ce drapeau
a" Italie, la patrie reconnaissante.
«côté, sont les
«livrés, et
noms de
de toutes
d'Italie
«
tions suivantes
;
tous
les villes
les
A
l'armée
Sur
l'autre
:
combats qu'a
qu'a prises l'armée
on remarque entre autres les
«
«
au
inscrip-
:
Cent cinquante mille prisonniers.
—Dix-sept
— Cinq cent cinquante pièces
pièces de campagne. —
«Cinq équipages de ponts. — Neuf vaisseaux de
cinquante-quatre canons. — Douze frégates de
trente- deux — Douze corvettes. — Dix- huit
galères. — Armistice avec
de Sardaigne.
«
mille chevaux.
«
de
siège.
— Six cents
«
«
«
le roi
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
49
— Armistice avec
«
— Convention avec
«
le
t
le roi
«
de Léoben.
«
la
«
l'Empereur, à Campo-Formio.
«
Gènes.
duc de Parme, avec le duc de Modène, avec
de Naples avec le Pape.— Préliminaires
,
— Convention de Montébello
république de Gênes.
Donné
la liberté
—
-
,
avec
Traité de paix avec
aux peuples de Bologne
Massa Carara
de la Romagne , de la
«
Ferrare
«
Lombardic de Brescia de Bergame de Man-
«
toue , de Crémone, d'une partie
«
,
,
,
,
du Véronnais
de Bornéo, de la Valteline, au peuple de Gênes,
«aux
-
,
fiefs
impériaux, aux peuples des départe-
mens de Corcyre de la mer Égée et d'Ithaque.
,
«
Envoyé à Paris tous
les
chefs-d'œuvre de
«
Michel-Ange, de Guerchin, du Titien, de Paul
«
Veronèse, Corrège , Albane , des Carrache, Ra-
«
phaël , Léonard de Vinci ,
«
«
lie
etc.
,
etc.
Ce monument de la gloire de l'armée
,
suspendu aux voûtes de la
salle
d'Ita-
des séances
«
publiques du Directoire exécutif, attestera en-
«
core
les exploits
de nos guerriers, quand
«génération présente aura disparu
»
4
la
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
.10
Tek
furent
l'illustre
rer
adieux du général en chef de
les
armée
d'Italie.
Ce qu'on
au milieu de
surtout,
si
doit
admi-
nombreux
et si
brillans exploits, c'est l'habileté, l'énergie, la
pureté de l'administration de Bonaparte , et son
mépris absolu de
de lui
,
ses
propres intérêts.
On
a dit
que jamais personne sur la terre ne
dis-
posa de tant de richesses et ne s'en appropria
moins. Pendant la
campagne
d'Italie,
en France plusieurs millions pour
l'État. C'est la
derne
,
patrie,
première
fois
,
il
envoya
le service
dans l'histoire
mo-
qu'une armée fournit aux besoins de
au
lieu
de
de
la
lui être à charge.
Cette époque peut être considérée en quelque
sorte
comme
pure de la
gloire
,
la
plus brillante et surtout la pLus
vie politique
de Napoléon; sa moindre
peut-être , fut alors celle de conquérant;
sans parler des institutions qu'il
Lombardie
,
il
se
foi
la
montra en toutes occasions
l'ami sincère et empressé
de bonne
donna à
de
la paix, et
chercha
à rétablir la tranquillité de l'Eu-
rope.
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er
1
PREMIÈRE ÉPOQUE.
31
Étant arrivé à Rastadt, Bonaparte signa,
le
décembre, avec
convention
traité
le
comte de Cobentzel, une
militaire qui
de Campo-Formio
ment après pour
se
;
devait compléter le
immédiate-
partit
il
rendre à
Paris.
Partout
sur son passage éclata le plus vif enthousiasme:
cet élan
de l'admiration
sance publique fut porté
à son arrivée
dans
et
de
reconnais-
la
au plus haut degré
la capitale.
Tous
les
corps de
FÉtat se réunirent à la population pour célébrer
le
triomphe du vainqueur de
tributs à ses pieds
devenu national
l'ivresse
,
enfin était
l'Italie; les
déposèrent également leurs
lettres et les arts
*.
Le
cri
de Vive Bonaparte!
retentissait
de toutes parts ;
au comble !.
. .
Le Directoire voyait avec crainte s'élever près de
la sienne, cette
puissance colossale qui semblait
lui présager une chute prochaine ,
lors les
moyens
mais, objet à la
d'éloigner
fois
* LTnstil.it, fondé depui*
il
chercha dès-
un dangereux
rival
;
de tant d'hommages et de
peu de temps, choisit Bonaparte pou"
remplacer Carnot, proscrit depuis
le
18
Vrclido»-.
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
82
Bonaparte lui-même
tant d'envie,
im-
était
patient de se dérober à l'attention publique , et
se
hâta de partir pour inspecter l'armée d'An-
gleterre.
Après avoir parcouru
mandie
et
de
la
Bretagne ,
il
occupé d'un projet qui devait
méfiance du Directoire
mandement dans
et
lequel
de
la
Nor-
revint à Paris
l'affranchir
la nullité
,
le
de la
du com-
on prétendait
Pendant l'absence de Bonaparte
avait
de
les côtes
l'exiler.
Directoire
mis en mouvement deux armées nouvelles
:
l'une était allée conquérir la Suisse au mois de
janvier 1798; l'autre,
thier , avait
,
au
sous
les orjires
même moment
,
de Ber-
détrôné
le
souverain Pontife, et formé de ses états la république romaine.
Le 26
avril, la
république de Genève avait
été incorporée à la
prit le
nom
République Française ;
elle
de département du Léman.
"*T
\
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DEUXIÈME MÉDAILLON.
I)U
MOIS DE MAI I798 AU MOIS DE XTOYEMbftE
1799.
Mai, Juin 1798.
DÉPART DE L'EXPÉDITION d'ÉGYPTE.
PRISE DE MALTE.
Tandis que Bonaparte inspectait
les côtes
de
l'Océan , tout se disposait en secret pour l'expédition
d'Égfypte qu'il méditait
depuis long-
temps. Le but de cette guerre lointaine
créer en Afrique
la
France de
était
la perte
de
rique ; de nuire ainsi au
ses possessions
d'Amé-
commerce de
l'Angle-
terre, et enfin d'ouvrir la route
de l'Inde à
gloire française; à ces motifs se joignait,
le Directoire, le
de
une colonie qui dédommageât
la
pour
désir d'éloigneHe vainqueur
de
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HISTOIRE DE NAPOLÉON
S4
qui depuis long-temps
l'Italie,
,
lui portait
om-
brage.
La France apprit tout-à-coup qu'une
de quatre cents
pour
voiles se préparait
transport d'une
le
la destination
commander le
était
flotte
à Toulon
nombreuse armée dont
inconnue,
et
que
devait
général Bonaparte. Les généraux
Kléber, Desaix, Berthier, Murât etc., ainsi
qu'un grand nombre de savans
choisis
dans
les
quatre classes de l'Institut, devaient faire partie
de
cette mystérieuse expédition.
Le 19 mai,
la flotte française sortit
de Toulon ; une brume favorable
la surveillance des Anglais,
les
mers en tous
Le 9
le
la
du
port
déroba à
qui parcouraient
sens.
juin, l'armée parut devant File de Malte;
Grand-Maître ayant refusé tout accommo-
dement
,
le fort
qui avait résisté pendant deux
années aux armes de l'Orient , fut attaqué et
pris
par
Ainsi
les Français, le 12 juin.
tomba Tordre de
Malte,
268 ans après
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PREMJÈRE ÉPOQUE.
la
donation de
l'île
SB
par Charles-Quint. Sa pos-
République l'empire de
session assurait à la
la
Méditerranée.
2 Juillet 1798.
PRISE D'ALEXANDRIE.
L'armée ignorait encore sa destination,
lors-
que les minarets d'Alexandrie lui apprirent toutà-coup
le
donné
le
cette ville
but du voyage. Bonaparte ayant
or-
débarquement des troupes, attaqua
qui, après une faible résistance,
au pouvoir des Français.
Cet important succès n'avait coûté qu'un petit
nombre d'hommes; Bonaparte
mer au pied de
la
voulut que leurs
noms
monument.
colonne de
il
inhu,
et
fussent gravés sur ce
C'est ainsi qu'au
dition périlleuse,
les fit
Pompée
début d'une expé-
excitait le
courage en l'ho-
norant.
21
Juillet
1798.
BATAILLE DES PYRAMIDES.
En
quittant Alexandrie, le 7 juillet, Bona-
parte se dirigea sur le Caire par la pénible route
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
56
de Damaiihour; l'armée ne supporta pas sans
murmurer les périls auxquels elle se vit exposée
pendant ce dangereux
trajet.
Environné d'une
atmosphère embrasée, dévoré d'une
dente,
le
malheureux
soif ar-
soldat sentit redoubler
sa souffrance par la funeste illusion
du mirage
vapeur mensongère qui, présentant aux regards
trompés
l'aspect
d'un lac immense
insupportable encore
l'aridité
du
,
rend plus
désert.
Le Nil apparut enfin, et son onde bienfaisante
devint pour les Français
mais à peine rafraîchis
de l'ennemi
les
les
un
dieu libérateur;
et consolés
,
l'approche
rappela sous leurs drapeaux, et
combats de Ramanich
et Chébreiss préludè-
rent bientôt à une victoire plus importante.
Le 21
juillet,
l'armée était arrivée au village
d'Embabeh à peu de
,
distance des Pyramides.
Les Français étonnés contemplaient avec admiration ces immortels
à-coup
le
monumens quand
,
tout-
corps des Mamelucks se déploie à
leurs regards surpris
Un costume magni-
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
armes
fique, l'éclat des
tout,
eu un mot,
,
la
beauté des chevaux,
un
offre
,17
singulier contraste
avec l'uniforme et l'armement sévère
français
dont
le
simplicité et sa bravoure
spectacle
l'aspect
gez que du
cles
danger...
liaut
la victoire.
soldat
«
frappé lui-même d'un
lui,
son
Soldats
,
âme
s'élève à
s'écrie-t-il
son-
,
de ces monumens, quarante
vous contemplent
deviennent
des
:
nouveau pour
du
du
chef ne se distingue que par sa
le signal
/....»
siè-
Ces paroles magiques
du combat,
et le gage
de
Les charges rapides et multipliées
Mamelucks
,
viennent se briser contre
carrés français, qui paraissent
les
aux yeux de
l'ennemi des murailles mouvantes; le village
d'Embabeh
triomphe
est
emporté à
la
baïonnette
,
et le
est assuré.
La perte de l'ennemi en hommes en bagages,
,
fut
immense ,
et
Bonaparte qui connaissait
la
puissance des anciens souvenirs , donna à cette
glorieuse journée le
mides.
nom
de bataille des pyra-
S8
HISTOIRE DE NAPOLÉON
23
Juillet
,
1798.
REDDITION DU CAIRE.
Effrayés de la défaite de leur
him, abandonnèrent
rendit
la ville
armée ,
les
deux
Mourad et Ibra-
beys qui maîtrisaient l'Égypte,
du
Caire qui se
aux Français.
Bonaparte y
son entrée
fit
25
le
juillet,
immense accouru sur son
milieu d'un peuple
passage pour contempler le vainqueur des
melucks, qui
au
était
à ses yeux
un
Ma-
être sur-
naturel.
1
er
Août 1798.
COMBAT NAVAL d'ABOUKIR.
Attaché à
la
poursuite de l'ennemi, Bona-
«
parte
allait rejeter
Ibrahim au-delà du désert
qui sépare la Syrie de l'Égypte, quand tout-à
coup
il
apprend que l'escadre
anglaise, sous les
ordres de Nelson , vient d'attaquer et de détruire
la flotte française
l'amiral
au combat naval d'Aboukir ;
Bruëys avait péri dans
sastre était
complet ,
et
l'action
Bonaparte
,
;
le
dé-
désormais
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09
PREMIÈRE ÉPOQUE.
sans vaisseaux, se trouvait prisonnier dans sa
propre conquête.
Septembre 1798.
INSTITUT d'ÉGYPTE.
Privé pour long- temps peut-être de tous
du
moyens de
quitter l'Égypte, Bonaparte veut
moins
maintenir avec gloire; son premier
s'y
soin est d'organiser
dont
le
armée
but
et
est d'assurer la subsistance
il
il
s'applique à faire fleurir
arts et ies sciences de l'Europe aux lieux
mêmes
de France , de quatre
ques
,
A
qui furent leur berceau.
crée l'Institut d'Égypte,
lui
de son
de pourvoir à la défense du pays. En-
touré de savans,
les
une administration régulière
cet effet
composé comme ceclasses
:
mathémati-
physique, économie politique
,
littéra-
ture et beaux arts.
Bonaparte , qui n'oubliait jamais dans
titres celui
de membre de
ses
l'Institut national
y joignit celui de président de
l'Institut
d'É-
gypte; ce précieux établissement qui honorait
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
60
encore son fondateur,
non-seu-
était destiné
lement à répandre les ldmières parmi
les
nou-
veaux peuples conquis, mais encore à ajouter
aux connaissances des savans
en Égypte à
la suite
du
français venus
En
général en chef.
cela surtout, Bonaparte atteignit son but; car
les résultats
de cette expédition lointaine ont
plus d'avantages aux sciences qu'à la
offert
politique
\
Tandis que
organiser
un
le
héros législateur travaillait à
sage gouvernement dans
la ville
du
Caire , le général Desaix qui s'était emparé
de
la
haute Égypte , y déployait également
talens d'un
grand capitaine
et
d'un
les
aàrotinistra-
teur éclairé.
22 Octobre 1798.
RÉVOLTE DU CAIRE.
Loin d'apprécier
les bienfaits
tion, les Égytiens supportaient
médaillon.
médaillon
,
—
de
la civilisa-
impatiemment
L'Inslitut est placé dans le milieu
en quelque sorte
comme
objet principal
,
de ce
afin d'indiquer
qu'en effet, c'est surtout sou* le rapport des scieuces, que l'expédition d'Egypte a été profitable
aux Français.
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61
PREMIÈRE ÉPOQUE.
le
joug qu'on voulait leur imposer; un mani-
feste
le
du Grand-Seigneur qui
vainqueur de l'Egypte
les excitait
contre
vint accroître la fer-
,
mentation des esprits, et bientôt une révolte générale éclata dans la
nombre de
du
ville
Un grand
Caire.
Français de tous rangs, de tout
âge, furent impitoyablement égorgés;
n'eût
naparte; mais plus grand
bliant celui qui le
cipite
aucun
échappé peut-être sans la fermeté de Bo-
que
le
danger, et ou-
menace lui-même,
au milieu des rebelles,
et les
il
se pré-
Musulmans
à leur tour tombent sous les coups des Français,
qui vengent
assassinés.
ainsi leurs
camarades lâchement
Cet affreux massacre cessa enfin, et
la tranquillité
rétablie bientôt après, ne fut
pas troublée de nouveau pendant
le
séjour de
Bonaparte en Égypte.
La soumission
totale
du
Caire et celle de l'É-
gypte inférieure lui avaient permis de réaliser
un nouveau
projet
plus distingués,
il
:
accompagné des savans les
voulut tenter une expédi-
HISTOIRE DE NÀFOLÉON,
68
tion à l'isthme
mais
de Suez, non
comme membre de
de ce voyage,
comme
l'Institut.
lorsqu'il apprit la
général
Il
revenait
rupture des
négociations entre la Porte et la République
Française, et en
même
temps l'occupation du
fort d'El-Arich, frontière
de l'Égypte, par
l'a-
vant-garde de Djezzar, pacha de Syrie.
A
cette nouvelle,
nemi qui
hommes
menace,
le
se décide à prévenir l'enet bientôt
douze mille
sont prêts à marcher, ayant à leur
généraux Bon, Klébcr, Lannes
et
Rey-
Ce dernier, vainqueur au combat
d'El-
tête les
nier.
il
Arich,
le
18 février, reprend le fort dont les
Mamelucks
s'étaient
emparés.
Avril 1799.
EXPÉDITION DE STRIE.
BATAILLE DU MONT-THABOR.
Bonaparte avait rejoint
lendemain de sa
semble vers la
et périlleuse,
victoire
Syrie.
le général
;
ils
Reynier
se dirigent
le
en-
Après une marche longue
où l'armée accablée de
fatigue et
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
63
de chaleur, avait éprouvé de nouveau l'horrible
tourment de
la soif, le soldat se réjouit à l'aspect
des plaines fertiles de l'antique Gaza , qui lui
rappellent le sol de la patrie.
Gaza, abandonnée par
fut livrée sans défense
offert
la
les
troupes deDjezzar,
aux Français.
Jaffa ayant
plus de résistance, fut prise d'assaut, et
garnison passée au
fil
de
l'épée.
Une affreuse
contagion qui déjà régnait dans cette
dit bientôt ses
ravages dans l'armée ;
et le
tait l'effroi
ville,
elle
éten-
y por-
découragement, lorsque Bona-
parte voulut visiter lui-même l'hôpital des pesIl
consola les malades, toucha leurs
plaies, et
hâta leur guérison en leur rendant
tiférés.
l'espérance.
Cette conduite courageuse releva
tout-à-coup le moral de l'armée , singulièrement
affaibli
En
par l'invasion de ce fléau.
,
Bonaparte se porta sur
et,
dans sa marche savante
quittant Jaffa
Saint-Jean-d'Acre
et rapide,
il
,
triompha de tous
mais arrivé sous
les
murs
les obstacles;
d'Acre,
il
éprouva
04
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
une vigoureuse
que
résistance de la part des assiégés
dirigeaient le
commodore Sidney Smith
Phélippaux
l'ingénieur
,
et
émigré français. De
nombreux renforts arrivaient encore des rives du
Jourdain et de l'Euphrate
instruit
de leur approche
nouvel ennemi qui
cinq mille
ses
lorsque Bonaparte
vole au-devant
,
du
menace. Vainqueur dans
le
plusieurs rencontres
la bataille Du
,
,
il
gagne enfin,
le
1
6 avril,
Mont-Th abor , où l'ennemi perd
hommes,
chameaux,
ses tentes, ses
bagages et ses munitions. La gloire et l'abon-
dance sont
le résultat
de cette importante vic-
toire.
Mai 1799.
SIÈGE DE SAINT-JEAN-d'ACRE.
A
peine Bonaparte
Thabor,
qu'il se hâte
a-t-il
triomphé au Mont-
de rejoindre
les
troupes
qu'il avait laissées devant Saint-Jean-d'Acre;
mais
au siège une
acti-
il
tenta vainement de redonner
vité nouvelle
:
les
plus constans
efforts, le
héroïque courage ne purent suppléer à
rie
dont manquait notre armée
;
il
plus
l'artille-
fallut lever
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68
PREMIÈRE ÉPOQUE.
le siège de cette plage, après avoir toutefois
DÉTRUIT EN PARTIE LES REMPARTS QUI LA DEFENDAIENT.
La
Jaffa
contagion
,
*,
qui déjà
s'était
manifestée à
ayant continué ses ravages parmi
les
troupes occupées au siège d'Acre, avait contri-
bué à
les affaiblir et
à les décourager. Ayant
perdu ainsi tout espoir de succès , les Français se
décidèrent à abandonner la Syrie, après une
campagne de quatre mois,
gante et meurtrière.
«
que
aussi active
fati-
Si j'avais enlevé Saint-
«
Jean-d' Acre , a dit depuis Napoléon, j'opérais
«
une révolution dans tout
«
atteint
Constantinople et
«
changé
la face
du monde.
25
Juillet
l'Orient
les
j'aurais
,
Indes
,
j'eusse
»
1799.
BATAILLE d'aBOUKIR.
De
retour au Caire , Bonaparte se disposait à
combattre Mourad-Bey
,
descendu de
Egypte avec une armée formidable
* Deuxième médaillon.
— Le
,
la
haute
lorsqu'il
sablier et la faux indiquent la peste.
00
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
apprend qu'une
flotte
de cent
est
voiles
Alexandrie ;
il
,
anglo- turque composée
devant Âboukir
se porte
et
menace
en toute hâte sur cette
dernière place, et de là à Aboukir , dont le fort
par
avait été livré à l'ennemi
commandant chargé de
le
du
la faiblesse
*.
défendre
Les Français n'ayant plus de marine, Aboukir
n'était accessible
terre; c'est là
en
pour eux que du côté de
effet
que
le
va diriger l'attaque. Lannes
,
la
général en chef
Murât
secondent ses efforts , et rien ne
,
Reynier
résiste
à leur
courage : redoutes , retranchemens , tout est enlevé ;
en quelques heures l'armée ennemie
détruite. Treize mille
dant
l'action;
est
Ottomans périrent pen-
un grand nombre
d'entre eux,
qui s'étaient précipités dans la mer, espérant
trouver quelques navires
au
sein des flots.
,
trouvèrent la mort
Mustapha-Pacha, général en
chef de l'armée musulmane, fut
fait
prisonnier.
L'éclatante victoire d' Aboukir sauva l'armée
qu'un revers eût perdue sans retour. Kléber,
* Warraont.
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
67
rempli d'admiration pour Bonaparte , lui dit
après cette glorieuse journée
:
Venez que je
vous embrasse, mon cher général, vous
comme
le
êtes
grand
monde
Août
— Octobre 1799.
— RETOUR EN
DÉPART D'ÉGYPTE.
FRANCE.
Les lauriers d'Aboukir venaient d'ajouter à
gloire
du conquérant de
l'Égypte
;
mais sans
la
le
rassurer toutefois sur l'issue de son entreprise ;
il
voyait avec inquiétude
jour en jour
ses pertes.
,
Tannée
de
s affaiblir
sans qu'il fût possible de réparer
Ayant renoncé
d'ailleurs à l'espoir
de
pénétrer dans l'Inde par l'Isthme de Suez, l'expédition d'Égypte n'était plus à ses
exil
yeux qu'un
sans but et sans résultat; le désir qu'il
éprouva dès lors de retourner en France
augmenté par
les
çut à cette époque.
mée d'Italie
,
fut
,
fâcheuses nouvelles qu'il re-
On
lui apprenait
que
l'ar-
sous le commandement de Scherer,
avait fait des pertes immenses :
en
trois
mois
,
les
troupes russes et autrichiennes commandées
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
68
par Suwarow, avaient reconquis
tière, et la bataille
l'Italie
de Novi, où périt Joubert,
avait
mis le comble à nos
La
situation intérieure
désastres.
de
la
France
pas moins déplorable. La guerre
ranimée dans
tout en-
l'ouest
,
et
n'était
civile s'était
menaçait d'envabir
le
midi. Les défaites de Scherer en Italie, avaient
excité
la
un mécontentement général
,
et entraîné
chute d'une partie du Directoire; enfin,
nom du
le
vainqueur d'Arcole et du pacificateur
de Campo-Formio retentissait de toutes parts
et sur lui seul semblaient reposer toutes les es-
pérances.
Ce
fut dans ces conjonctures
conçut et exécuta subitement
retour en Europe.
secret
ce
nombre
le projet
rassembla avec
de son
un grand
qu'il destinait à
l'accompagner ; de
étaient les savans
Monge, Bertholet,
ceux
Denon,
Il
que Bonaparte
etc.
,
et les
généraux Lannes, Berthier,
Murât et Marmont. Un voyage supposé dans
le
Delta, servit de prétexte à son départ, et,
le
une proclamation apprit à l'armée
la
21 août,
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PREMIÈRE ÉPOQUE.
nomination
du
69
général Kléber pour remplacer
commandant en chef pendant son
le
Le 23 août, Bonaparte s'embarqua,
absence.
et après
quarante-un jours de traversée sur une mer
couverte de vaisseaux ennemis
tobre à Fréjus, où
, il
arriva le 8 oc-
fut accueilli avec enthou-
il
siasme par la population entière, qui voyait en
lui
non-seulement
mais
Il
de la France.
le libérateur
pour
partit aussitôt
trajet fut
pour
lui
dans
il
reçut des honneurs sou-
la capitale, le
l'opinion se manifesta
et
se rendre à Paris, et ce
une marche triomphale. Par-
tout sur son passage
verains. Arrivé
conquérant de l'Egypte,
le
de
son retour fut célébré
même
16 octobre,
en sa faveur
comme une prospérité
publique.
Le Directoire
trois factions.
pour aucune
était divisé, à cette
Voulant éviter de
d'elles,
hommages dont
il
Bonaparte
était
chercher un abri dans
La
situation des
époque en
,
prononcer
se
se
environné
déroba aux
,
et
parut
la retraite.
armées russes et françaises
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
70
était
bien changée depuis que Bonaparte avait
quitté l'Égypte
le
:
28 septembre
Masséna , vainqueur à Zurich
,
avait détruit le dernier corps
de l'armée de Suwarow; ce premier succès, en
dissipant les craintes qu'avait fait naître l'entreprise des Russes, n'avait pas
ramené toutefois
la
paix dans l'intérieur :1a plus grande fermentation
régnait dans
blait présager
les esprits; tout,
une révolution
en un mot, sem-
nouvelle.
FIN DE LÀ PREMIÈRE ÉPOQUE.
Digitized
BONAPARTE PREMIER CONSUL.
TROISIÈME MÉDAILLON.
DU MOIS DE NOVEMBRE <799 AU MOIS DE MARS l8oO.
9 Novembre 1799.
JOURNÉE DU l8 BRUMAIRE AN
VIII.
ETABLISSEMENT DU CONSULAT.
Les différens partis qui s'agitaient en France
pressaient tour-à-tour Bonaparte de se mettre
à la tête d'un
de renverser
mouvement, dont
le
gouvernement
l'objet serait
directorial.
Bo-
naparte se réunit à Sieyes, et de concert avec
lui,
arrêta le plan d'une révolution nouvelle qui
brumaire (9 novembre).
matinée de ce jour, on publia un
éclata le 18
Dans
la
'
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
78
décret
du
Conseil des Anciens qui transférait
le
Corps Législatif à Saint-Cloud. Le lendemain
19 brumaire, les conseils s'assemblent au lieu
Le Conseil des Anciens
désigné.
moyens de maintenir
les
parte.
la constitution
quand, dans son
blicaine,
sein, paraît
La présence du général
semblée
,
excite
plus violent tumulte ;
le
se retirer
délibérait sur
il
répu-
Bona-
dans ras-
est forcé
de
mais bientôt une troupe nombreuse
vient par ses ordres envahir la salle ; les spec-
tateurs
les
,
députés
tion, plusieurs
fenêtres;
se
sauvent avec précipita-
d entre ux
en cinq minutes
s'échappent par
les
la salle est totale-
ment évacuée.
Le Conseil des Cinq-Cents
tenait également
ses séances
à Saint-Cloud. Bonaparte
aussitôt
,
:
là
il
s'y
rend
prononce un discours dont
résultat est qu'on n'a ni constitution ni
le
gou-
vernement, puisque la constitution a été violée
au
1
8 fructidor , au 2 2 floréal et
On avait
reçu , dans l'intervalle ,
au 3o
la
prairial.
démission
du
directeur Barras qui se séparait ainsi de ses col-
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75
DEUXIÈME ÉPOQUE.
lègues.
Dans
doit servir
la
même
journée enfin ,
l'acte
qui
légale à la nouvelle consti-
de base
tution est promulgué. Par cet acte le Directoire est aboli; les citoyens
Bonaparte, Sieyes
et Roger-Ducos forment une Commission Con*
prennent le
siilaireexécutivc, et
titre
de premier,
SECOND ET TROISIÈME CONSULS.
Les deux Conseils sont ajournés
membres
mission de cinquante
sein, doit préparer
un
une Com-
,
pris
dans leur
travail sur la constitu-
tion.
Sieyes
,
nence dans
qui avait compté avoir
les affaires, fut
la
préémi-
bientôt contraint de
reconnaître la supériorité de Bonaparte
présent j dit-il, nous avons
tout,
il
fait tout* il
un maître;
il
:
A
sait
peut tout.
Tels furent les évènemens qui amenèrent
l'établissement
du gouvernement
cette grande révolution
face
de la France ,
consulaire;
changea tout-à-coup
la
et bientôt celle de l'Europe.
74
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Novembre 1799.
AMNISTIE.
A
peine Bonaparte
à la téte
est-il
nement, que des actes de
la
du gouver-
plus haute, de
la
plus paternelle sagesse, font renaître la paix
dans tous
et la confiance
cœurs. Les
les
lois
odieuses sur les otages et sur l'emprunt forcé
sont abolies; des secours et
nés aux indigens pendant
les
naufragés de Calais
du travail sont don-
la saison rigoureuse;
détenus depuis quatre
,
ans, sont rendus à la société
:
les réquisition-
naires et les conscrits réfractaires ont part éga-
lement aux bienfaits d'une amnistie générale.
Décembre 1799.
CONSTITUTION DE L'AN
Le travail sur
achevé
,
elle est
la
VIII.
nouvelle Constitution étant
promulguée. Le 24 décembre,
cette Constitution,
dite
de Tan VIII,
établit
quatre pouvoirs:
Le Consulat, qui a
l'initiative
des
lois;
le
Tribunat, qui les discute; le Corps Législatif,
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
qui
les
71$
décrète; le Sénat, qui en est le conser-
vateur.
Bonaparte
ans.
et
Premier Consul pour dix
est élu
Cambacérès et Lebrun remplacent
Sieyes
Roger-Ducos.
Le second
et le troisième Consuls, n'ont
que
voix consultative. C'est Bonaparte seul qui gou-
verne :
est investi,
il
comme
chef de l'État,
droit de faire la paix et la guerre et
à tous les emplois;
un mot, de
du pouvoir suprême.
toutes les attributions
Le
hérite, en
il
du
de nommer
palais des Tuileries devient le palais des
Consuls; celui du Luxembourg est donné au
Sénat;
le
Palais-Royal
Bourbon au Corps
au Tribunat;
et le palais
Législatif.
L'apparition de Bonaparte avait opéré une
véritable révolution
dans
nières et la conduite.
Consuls
sation
,
du costume
:
les
la
les
les
ma-
le titre
conversation, et
fut banni
en ramenant
Bonaparte
mœurs,
Dès ce moment ,
de citoyen disparut de
négligé
les
du
le
palais des
Français à la
civili-
même
temps
rappela en
Ï6
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
au bon goût,
et
Ton
vit reparaître alors
tous
nos chefs-d'œuvre nationaux, dramatiques et
lyriques.
Ce qu'on
doit
c'est, qu'arrivé à la tête
remarquer surtout
des affaires,
comme
Premier Consul, l'équité de son administration
mérita
les
mêmes éloges que sous
son généralat.
Son propre désintéressement et toute sa sévérité
purent seuls mettre un terme aux dilapidations directoriales; la France,
un
aspect différent sous
en un mot,
prit
un chef qui, après
Tavoir illustrée par ses armes, semblait n'aspirer
qu'à
la
rendre au repos et au bonheur
*.
Janvier 1800.
V
LISTE DES ÉMIGRÉS.
— RADIATIONS,
etc.
Bonaparte, qui avait tenté vainement de traiter avec
l'Angleterre
,
cherchait
du moins
à
consolider dans l'intérieur cette paix qu'il ne
pouvait établir au dehors. Voulant étendre aux
hommes de toutes les classes,
de toutes lesopi-
* Troisième médaillon. Tout ce médaillon,
calculé
où Y olivier domine,
est
de manière à caractériser , au premier coup d'œil, cette époque
de paix et de bonheur.
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77
DEUXIÈME ÉPOQUE.
nions
nelle
,
,
le bienfait d'une administration pater-
on
le vit
des prisons,
1
successivement adoucir
rappeler
régime
le
députés exilés au
les
8 fructidor , et accorder à
un grand nombre
d'émigrés leur radiation d'une
liste
qui, bientôt
après, devait être abolie.
10 Janvier 1800.
PACIFICATION DE LA VENDÉE.
La guerre
dans
les
civile
de
la Vendée s'était
derniers temps
rallumée
du Directoire; elle
mina en moins d'un mois sous les
,
se ter-
Consuls , par
soumission volontaire des principaux chefs. Le
plan de cette pacification , conçu par Bonaparte,
avait été exécuté avec autant d'activité
prudence ,
ville.
Une
par
les
généraux Brune
et
que de
Hédou-
amnistie générale acheva de rame-
ner la paix dans ces malheureuses contrées
trop long-temps abreuvées
Vers
la
même
époque
,
du sang
le
français.
général Desaix
après avoir conquis la haute Egypte, revint en
en France, en vertu de la capitulation d'El-Arich.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
78
Février, etc. 1800.
ORGANISATION DES ORDRES JUDICIAIRE,
ADMINISTRATIF, etc.
Animé d'un zèle
infatigable, le
de tous
sul s'occupe sans relâche
qui peuvent assurer
de
la
Premier Con-
France; toutes les branches
la
nement appellent à
les intérêts
gloire et la prospérité
la fois
du gouver-
son attention: bien-
tôt L'ORDRE JUDICIAIRE ET L'ORDRE ADMINISTRATIF,
dans des temps de désordres
avilis
nisés
de nouveau ;
est divisé
le territoire
,
sont orga-
de la République
en vingt-neuf cours d'appel,
et
chaque
département a un tribunal criminel.
Une nouvelle
division administrative est éta-
même temps. Les préfectures remplacent
les Directoires de départemens au nom de disblie en
;
trict, est
chaque
substitué celui d'arrondissement, dont
chef-lieu devient le siège d'une sous-
préfecture; la fortune publique et particulière
trouve une garantie dans l'établissement de la
banque de France; enfin
mais
la gloire
,
pour consacrer
à ja-
de cette heureuse époque , Bona-
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
79
parte conçoit la pensée d'édifier le
européen de nos
lois civiles.
monument
Une commission
composée des plus habiles jurisconsultes fut
désignée alors pour travailler à ce code célèbre
qui, seul, eût suffi
le
régénérateur de
pour immortaliser
la
le
chef et
France \
Mars 1800.
TRAITÉ DE PAIX AVEC LES ÉTATS-UNIS.
Le Premier Consul ne
rer la paix intérieure
et utiles institutions
,
de
il
se
borne point à assu-
l'État,
travaille
par de grandes
en
même temps
à rétablir des relations importantes
celles
au dehors
qui existaient précédemment entre
:
les
républiques française et américaine, avaient été
dédaignées ou cultivées avec trop peu de soin
par
le Directoire.
Bonaparte , qui en reconnaît
tous les avantages , entame des négociations avec
le
congrès américain, et bientôt
traité
4
il
a conclu un
avec les plénipotentiaires des États-Unis.
Le Code
civil,
commencé en 1800, ne fut achevé
qu'au mois de mai 1806.
et
promulgué
HISTOIRE DE NAPOLEON,
80
mémoire de Washington,
Afin d'honorer la
fondateur de la liberté américaine ,
pour
deuil public
les
il
ordonna un
mort de ce grand homme ;
la
drapeaux conquis à Aboukir servirent
nement à
quelle
d'or-
cérémonie funèbre , dans la-
cette
M. de Fontanes prononça un discours
qui produisit la plus vive sensation.
« Il
est des
«
hommes
«
d'intervalle en intervalle sur la scène du monde,
«
avec
«
nation.
«
envoie
*
berceau
«
C'est
le
prodigieux ,
dit-il
,
qui apparaissent
caractère de la grandeur et de la
Une cause inconnue
quand
,
il
en
en vain que
temps, pour fonder le
est
ou réparer
la ruine des
hommes
les
«
vance, se tiennent à l'écart
«
tune
les
porte
,
domi-
et supérieure les
;
d'obstacle
la
empires.
désignés d'a-
main de la
en obstacle
for,
de
«triomphe en triomphe , jusqu'au sommet de
«
la
puissance
,
etc.
...»
Ces paroles offraient une
»
qui fut
saisie
facile application,
•
*
avec enthousiasme.
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
81
1800.
NOUVELLE ORGANISATION DE L'ÉCOLE
POLYTECHNIQUE.
L'école polytechnique, fondée par la Convention nationale, le 21
mars 1795, reçut à cette
époque, une organisation nouvelle, qui vint
ajouter encore aux avantages
<Je
cette institution
précieuse pour la jeunesse française. Après
y
avoir étudié les sciences physique et
mathémati-
si
que
les élèves
,
d'application
furent répartis dans des écoles
pour
l'artillerie de terre et de
MER , LE GÉNIE MILITAIRE , LES PONTS ET CHAUSSÉES,
la construction des vaisseaux, et enfin,
mines et
On
la carrière
doit observer
ici
tion s'était opérée alors
qu'une sorte de révolu-
parmi
çaise, jusque-là légère et
était
parvenu à
et méditatif,
introduisit
lui
par
dans
pour les
des ingénieurs géographes.
la
jeunesse fran-
frivole
;
Bonaparte
donner un caractère sérieux
la nouvelle discipline
les écoles civiles et
d'où sortirent, en effet, tant
qu'a
mUitaires
dkommes
6
distin-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
82
gués dans
les
connaissances de l'administration
civile, financière, judiciaire et
commerciale*.
L'époque que nous venons de parcourir
sinon
la plus brillante,
glorieuses de l'histoire
mois,
il
elle était
du moins une
de Napoléon
avait fait sortir la
en peu de
France du cahos où
plongée, et avait établi sur des bases
solides, et
son repos et sa prospérité intérieure.
* « Quelle jeunesse je laisse après moi
le rocher
:
est
des plus
de Sainle-Hélène);
qu'elle vaudra.
A
naisse l'ouvrier. »
l'œuvre
il
elle
me
!
(
a dit depuis Napoléon sur
vengera suffisamment par ce
faudra bien, après tout, qu'on recon-
{Mémorial de Sainte-Hélène.)
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QUATRIÈME MÉDAILLON.
OU MOIS Dl MAI l8oO
Du
ATI
MOIS DE MAI
11 au 14 mai
iSoi.
1800.
PASSAGE DU MONT SAINT-BERNARD.
Malgré tous ses
efforts,
Bonaparte n'avait pu
rétablir la paix sur le continent.
la
L'Autriche,
Bavière et la Porte, également entraînées
par
les intrigues et l'or
de l'Angleterre
,
for-
mèrent une coalition nouvelle contre la France;
le
Premier Consul parvint, toutefois, à en dé-
tacher la Russie, qui dès-lors se renferma, de
même que la Prusse
,
la
Suède et le Dannemark
dans une rigoureuse neutralité.
La guerre
étant désormais inévitable, le Pre-
mier Consul appelle
les
Français aux armes;
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
84
à sa Yoix, une armée de cent mille
comme
semble improvisée
et l'Italie
,
hommes
par enchantement,
perdue pendant son absence , va de-
venir encore
commande
le
théâtre de ses exploits.
du Rhin
l'armée
de Hollande. Masséna
,
;
resté
Augereau ,
celle
Gênes,
était
à
bloqué par l'armée autrichienne ,
épuisés par tous les
Moreau
et ses soldats
maux qui accompagnent la
comme en 1790, dans
guerre, languissaient,
un
affreux dénuement.
Les généraux autrichiens Kray
et
Mêlas al-
laient être opposés, l'un à Moreau à l'armée
Rhin , Vautre à Masséna à l'armée
L'armée française, dite de réserve,
d'abord à Dijon ,
elle se
du
d'Italie.
s'était réunie
porta ensuite sur Ge-
nève, où Bonaparte arriva bientôt pour prendre
le
commandement
C'est là
qu'il se
décida tottt-à-coup à tenter
cette immortelle
Alpes par
le
général de l'armée d'Italie.
mont
entreprise
du
passage
des
Saint-Bernard. Des rochers
escarpés, des glaces éternelles, des chemins
où jamais le pied de l'homme n'a été empreint,
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
85
sont les obstacles qui se présentent, mais
tels
qui ne peuvent arrêter la
marche rapide
raculeuse <Tune armée de héros
:
mi-
et
en quatre
jours, l'infanterie , LA cavalerie, les bagages,
LES CANONS, ONT FRANCHI LA SOMMITÉ DES ÀLPES.
Jamais
les efforts
de
prodiges.
tels
hommes
des
n'ont produit
Mai 1800.
CONQUÊTE DU PIÉMONT.
A
peine arrivé aux pieds de ces monts re-
doutables
,
Premier Consul descend , ou
le
plutôt fond en
Italie
l'aigle, et va justifier
de son entreprise.
et,
Il
par
avec l'impétuosité de
ses succès
du
Tésin,
la
témérité
attaque l'armée de Mêlas,
vainqueur au passage de
Sesia et
,
il
la
Ghiusella, de la
a bientôt envahi
le
Pié-
mont tout entier.
2 Juin 1800.
1
prise de milan.
Chaque jour de cette
glorieuse
marqué par de nouveaux
campagne
est
exploits; le 2 juin
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
86
Bonaparte
est
maître de Milan , où
il
est
reçu en
libérateur.
Pour assurer
est
sa conquête, son premier soin
de proclamer et d'organiser de nouveau
la
République Cisalpine, dont
la destinée allait
désormais se confondre avec
celle
de
Répu-
la
blique Française.
Juin 1800.
SUITE DE VICTOIRES.
— BATAILLE
DE MONTEBELLO.
Bonaparte quitte bientôt Milan pour voler
à de
nouveaux succès ; vainqueur sur tous les
points ,
il
marchait à
la
poursuite de l'ennemi
lorsqu'il apprit la reddition
fendait Masséna, et en
tion des troupes
de Gênes que dé-
même
du blocus
temps
Quoiqu'une partie seulement de
passé le Pô,
il
la
jonc-
à l'armée de Mêlas.
ses
troupes ait
ne redoute point un ennemi
dont les forces sont bien supérieures aux siennes;
il
s'avance à la tête de son avant-garde
;
et le
9
juin, IL GAGNE LA BATAILLE DE MoNTEBELLO Sur le
général Ott. Larmes se couvrit de gloire, dans
cette journée qui devait l'illustrer à jamais.
Digitized by
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87
DEUXIÈME ÉPOQUE.
14 Juin 1800.
CÉLÈBRE BATAILLE DE MARENGO.
Mêlas avait réuni ses forces entre
Tanaro;
le
1
4
armée, forte de quarante mille
la
Bormida sur
taque
:
les
le
Pô
juin (25 prairial an VIII)
trois points
,
et
hommes,
et le
son
,
passe
commence l'at-
Françab, bien inférieurs en nombre,
sont quatre fois repoussés, et quatre
fois
re-
viennent à la charge; soixante pièces de canon
sont prises et reprises de part et d'autre et en
peu
d'instans. Tandis
que
et "Victor rivalisent entre
les
généraux Lannes
eux de
zèle et
rage, la garde consulaire est placée
cou-
comme
une colonne immobile, dans une immense
plaine; tous les efforts réunis ne peuvent ébranler ce bataillon sacré,
mémorable,
le
qui mérita dans ce jour
beau surnom de colonne de gra-
nit; son héroïque résistance soutint la position
de l'armée jusqu'à
l'arrivée
de
la division
Desaix; ce général, à son retour d'Égypte, était
accouru pour
se ranger sous les
drapeaux de
son ancien chef, et trouva près de lui une mort
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
88
glorieuse
:
il
au mo-
périt frappé d'une balle,
ment même où, par un étrange rapport de
Kléber son ami, tombait au
fatalité, l'illustre
Caire sous le poignard d'un assassin.
Mais bientôt
la
mort de Desaix
allait
être ven-
gée; le Premier Consul paraît, sa présence ra-
nime
les
les
troupes, son courage et son habileté
conduisent à
CETTE GLORIEUSE BATAILLE DE
gagne enfin
Il
la victoire.
M ARE N GO,
à jamais
célèbre dans les fastes de l'histoire. Vingt mille
hommes
nons
,
tués , blessés ou prisonniers , trente ca-
douze drapeaux ,
résultats
changer
tels
furent les premiers
de cette importante
le sort
de
la
victoire ,
qui
allait
France et de l'Europe.
Effrayé de ce prodigieux succès, l'ennemi,
dès le lendemain ,
demanda la paix
,
et la conven-
tion d'Alexandrie fut bientôt conclue entre les
généraux Berthier
et Mêlas. Cette célèbre con-
vention remit au pouvoir de
bardie,
le Piémont, la
la
France ,
la
Lom-
Ligurieet les douze places
qui la défendaient; Tortone, Alexandrie, Turin,
Milan, Coni, Plaisance, Savone,
etc.
Digitized
DEUXIÈME EPOQUE.
Maître de ce beau pays ,
89
premier soin de
le
Bonaparte fut d'assurer sa paix intérieure par
une administration sage et
était
de joindre à
la
paternelle.
France
,
Son désir
non des
contrées
vaincues, mais des nations amies*, regardant
l'amour des peuples
de leur
comme le
plus sûr garant
fidélité.
Les armes françaises s'étaient illustrées sur
tous les points en
même
temps
;
que
tandis
le
Premier Consul triomphait à Marengo Moreau
,
en, Allemagne gagnait
la bataille dïHochstedt
sur le général Kray, et vengeait ainsi, après
siècle, l'ancienne défaite
Cette belle
campagne de Moreau assura
communications avec l'armée
le
d'Italie
,
sollicités
raux, préparèrent
* Quatrième médaillon.
se trouve ici joint
aux
;
lierre,
de Lunéville.
symbole d'union et d'amitié
lauriers de la victoire,
pour indiquer que
l'union des peuples de France et d'Italie devait être le résultat
l'éclatante victoire
les
par ces deux géné-
le traité
— Le
ses
et força
général Kray à suivre l'exemple de Mêlas
deux armistices
un
des Français.
remportée à Marengo.
de
HISTOIRE DE NAPOLÉON
90
La nouvelle de
excité
une
la victoire
ivresse générale
,
de Marengo avait
et les Français reçu-
rent Bonaparte à son retour, avec l'enthousiasme
d'un peuple passionné pour
la gloire.
Décembre 1800.
GUERRE D'ALLEMAGNE.
La cour de Vienne ayant
conclus avec
les armistices
et Mêlas,
prendre
on
se dispose
généraux Kray
de part
et d'autre à re-
les hostilités.
Moreau conserve
le
commandement de
mée d'Allemagne, Brune a
talie, et
refusé de ratifier
les
celui
de l'armée
l'ar-
d'I-
Macdonald commande l'armée de ré-
serve.
L'archiduc Jean , âgé de dix-huit ans , remplace le général Kray dans le
commandement
de l'armée autrichienne.
Le 3 décembre, Moreau attaque l'archiduc
et
gagne sur
Cette victoire
nemi à une
,
lui la bataille
d'Hohenlinden.
complète et décisive , force
l'en-
retraite précipitée.
Digitized by
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
91
•
Les généraux Richepanse, Grenier, Grouchy,
Ney, etc., partagent
les
honneurs de cette
journée.
De nouveaux
succès suivent ce premier triom-
phe, et portent leffroi jusqu'au sein de
pitale
de l'Autriche.
24 Décembre 1800
CONSPIRATION.
Au
ca-
la
(
3 nivose an ix
— MACHINE
).
INFERNALE.
milieu des victoires qui, chaque jour,
illustraient les
armes françaises l'assassinat me,
naçait dans l'ombre celui qu'environnait tant
de
gloire et d'éclat. Déjà plusieurs conspirations
formées contre
le
Premier Consul avaient été
découvertes et déjouées, lorsque de nouveaux
dangers vinrent menacer sa
vie.
Le a4 décembre (3 nivose), une machine
fernale fut disposée sur son passage
éclater
au moment où
St.-iNicaise
,
pour
il
entrerait dans la rue
se rendre à l'Opéra
sion fut trop tardive
,
in-
et devait
,
;
l'explo-
et ce lâche attentat
de grands dommages, sans avoir atteint
causa
le
but
*
92
de
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
ses auteurs
blessées
,
;
cinquante-six personnes furent
et vingt-deux furent tuées.
attribué d'abord
aux jacobins, détermina
portation d'un grand
fit
Ce crime,
nombre
la dé-
d'entre eux.
On
cependant arrêter quelques jours après, plu-
sieurs "Vendéens
,
accusés également d'avoir pris
part à cette conspiration ; beaucoup de preuves
s'étant réunies contre ces derniers, quatre d'entre
eux
,
qui avaient paru plus coupables que
autres, furent
condamnés à
la
les
peine de mort.
Janvier 1801.
SUITE DE LA GUERRE CONTRE L'AUTRICHE
VICTOIRES EN ITALIE.
Tandis que Moreau, en Allemagne, triomphait de l'archiduc Jean; Brune, Macdonald
Moncey et Marmont, repoussaient, en
Autrichiens
commandés par
,
Italie, les
le général Belle-
garde. Vainqueurs aux combats de Pozzuolo,
Vallegio et Sauonzo ,
autrichien à
ils
forcèrent le général
demander un armistice, qui fut con-
clu à Trévise,
le
16 janvier 1801
,
et
par lequel
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95
DEUXIÈME ÉPOQUE.
toutes les places étaient
remises aux Français
excepté Mantoue. Bonaparte refusa de ratifier
cette
convention, et en obtint une seconde par
laquelle
Mantoue
lui fut cédée.
Moreau, de son côté, avait également conclu
un
armistice dont la condition principale était
l'abandon
du Tyrol
à la France.
cation des armées d'Italie et
vait ainsi établie.
verture de la
Enfin
,
campagne
La communi-
du Rbin
se trou-
deux mois après l'ou,
au
sein
d'un hiver
rigoureux, l'Autriche avait perdu deux grandes
armées,
la loi
livré ses places,
posé
les
armes
et reçu
du vainqueur.
9 Février
1801.
TRAITE DE LU NÉ VILLE.
Des négociations entamées depuis long-temps
à Lunéville, se terminèrent enfin par
qui fut conclu sur
les
de Campo-Formio. Ce
mêmes
traité
bases que celui
traité fixait à l'Adige, la
limite des possessions autrichiennes
velait à la
un
France la cession de
la
;
il
renou-
Belgique,
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
94
abandonnait en outre tous
et lui
sur la rive gauche
du Rhin. Ce
les états situés
territoire
forma
quatre nouveaux départemens ; l'Autriche, enfin, reconnaissait l'indépendance des républi-
ques Cisalpine, Ligurienne
et Helvétique; et
abandonnait au Premier Consul
de
sition
le
royaume
A
le
la
la libre
dispo-
Toscane, dont fut composé depuis
d'Étrurie.
la nouvelle
de
la
paix
,
qui arriva à Paris
12 février, toute la population
fit
éclater la
joie la
plus vive, et se porta en foule aux Tui-
leries
aux
,
naparte
de Vive Bo-
cris mille fois répétés
!
Une institution
nouvelle, digne de son fonda-
teur, devait consacrer la gloire de cette heu-
reuse époque. Le 4 mars
1
8o î
,
l'exposition
des produits des manufacturiers et industriels
de France fut décrétée , et
de l'année républicaine
,
fixée
pour
c'est-à-dire
,
la clôture
du
1
7
au
23 septembre.
Ce puissant encouragement accordé aux
et
au commerce
,
ajouta
un nouveau
titre
arts
aux
Digitized by
Google
DEUXIÈME ÉPOQUE.
95
*
titres
nombreux que Bonaparte
rir à la
venait d'acqué-
reconnaisance publique.
15 Juillet 1801.
TRAITÉ OU CONCORDAT AVEC LE PAPE.
Occupé d'un plan de
le
pacification générale
Premier Consul conclut d'abord avec
un traité ou concordat par lequel
il
le
,
Pape,
fut convenu
que le culte catholique * serait rétabli en France,
de
et déclaré religion
l'État et
de
la
majorité de
la nation.
Vers
le
même
temps, Bonaparte
traita
suc-
cessivement avec Naples, la Russie, la Bavière,
Portugal et
le
la
Porte; ces différens
traités,
conclus avec les principales puissances de l'Europe, et en
même temps la tranquillité rétablie
à l'intérieur, méritèrent à la glorieuse
1
8o î
*
,
le
nom
année
d'année de paix *.
Quatrième médaillon.
— Le
soleil
ou
ostensoir, indique ici le
culte catholique.
Quatrième médaillon. N'ayant pu indiquer dans
tous les traités conclus à cette époque
gnent
ici le
l'intérieur.
-
,
les
le
médaillon,
branches d'olivier dési-
rétablissement général de la paix
,
tant au-dehors qu'à
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
9C
Bonaparte, depuis sonretourd'Égypte, avait
tenté plusieurs fois, mais
en vain, d'envoyer
des secours à l'armée qu'il y avait laissée; enfin
5o août 1801,
le
le
général
mandait en chef depuis
Menou qui com-
la
,
mort de Kléber,
une capitulation à Alexandrie, en vertu
signa
de laquelle l'Egypte fut évacuée; vingt mille
hommes
revinrent alors en France sur des na-
vires étrangers.
25 Mars 1802.
TRAITÉ
ne
11
terre
,
restait
plus à traiter qu'avec l'Angle-
quoique des négociations fussent en-
et
tamées entre
1801,
deux puissances,
les
blaient encore se
les rives
D' AMIENS.
elles
sem-
menacer réciproquement sur
opposées de
la
Manche. Le 9 octobre
les hostilités cessèrent
enfin
,
et les pré-
liminaires de la paix furent signés à Londres.
Le
traité
vant;
il
d'Amiens fut conclu
était
le
25 mars sui-
commun à la Grande-Bretagne
l'Espagne et à
la
,
à
république Batave.
Les principaux
articles
de ce
traité étaient
Digitized by
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
^évacuation de
et la
de Malte par
l'île
remise de cette
île
de
l'État
gypte , rendue à
du royaume de Na-
Romain par
la
les
Français; l'É-
Sublime Porte ,
blique des Sept-Iles
,
les Anglais,
à Tordre de S. -Jean-
de-Jérusalem ; l'évacuation
ples et
97
et la
reconnue par
Répu-
la France.
Les Anglais, en cédant aux circonstances,
conservai•ent le désir et l'espoir d'éluder leurs
ENGÀGEMENS \
19 Mars 1802.
INSTITUTION DE LA LEGION D'HONNEUR.
Le Tribunat ayant voté une récompense pour
pacificateur de la France, le 6
le
mai 1802
,
un sénatus-consulte organique prorogea de dix
années la durée
du consulat de Bonaparte. Cette
singulière modification à la Constitution fut
signalée par
dans
le
deux
lois
absolument nouvelles
code des libertés françaises.
La première, publiée le 19 mars, instituait
*
traité
le
Quatrième médaillon.
— Les deux mains qui
représentent
d'Amiens sont rapprochées et non pas jointes ,
peu de sincérité
devait être
rompu.
et
de solidité de ce
traité
la
ici le
afin d'indiquer
qui bientôt , en effet
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
08
Légion d'Honneur : cet ordre , destiné à récompenser
les services
sous une
civils et militaires,
même décoration
le prélat, le
l'artiste,
,
réunit
le soldat, le savant,
magistrat, etc.; c'était
comme
le signe
de tous
les partis.
délité,
ceux qui en étaient décorés, formaient
de réunion de tous
Emblème de
les états et
mérite et de
fi-
vraiment alors une légion d'honneur.
La seconde
loi
tenait l'esclavage
France par le
Vers la
qui parut
dans
traité
même
le
20 mai, main-
les colonies
rendues à
la
d'Amiens.
époque
,
un
sénatus-consulte
accorda une amnistie générale aux émigrés
,
dont un grand nombre déjà avait obtenu la permission de rentrer en France. Heureux, après
uu long
pour
la
exil,
de revoir leur patrie
plupart, s'attacher à
la
,
on
les vit
fortune de celui
qui les y avait rappelés, et se montrer empressés
de
le servir, aussi
le sort
Le
long-temps
ne
le trahirait pas.
21
mai
,
la
du moins que
République Ligurienne , à
l'exemple de la République Italienne
,
adopta
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Google
DEUXIÈME ÉPOQUE.
99
sous les auspices de la France, une nouvelle
constitution
:
la
République de Lucques
avait
également subi une réforme qui modifia beau-
coup son régime aristocratique.
CINQUIÈME MÉDAILLON.
DU MOIS D'AOUT l802 AD MOIS DE MARS l8o4-
2 Août 1802.
BONAPARTE CONSUL A
VIE.
Trois mois à peine s'étaient écoulés depuis
que
le
Sénat avait prononcé la prorogation de
la dignité consulaire
dans
la
personne de Bo-
naparte , lorsqu'une question fut tout-à-coup
soumise au peuple français : Bonaparte
sera-t-il
consul à vie ?
Les votes ayant été
recueillis
,
fut établi
il
que, sur 3,577,885 citoyens qui
les
avaient
émis librement, 3,368,259 avaient été pour
l'affirmative.
D'après cette élection
,
une des
plus remarquables que nous offre l'histoire,
Bonaparte fut proclamé premier consul a vie ,
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
avec
le droit
101
de désigner son successeur;
également
autres Consuls furent
les
deux
nommés
à
vie.
Ce changement dans
considéré
,
en quelque sorte
Constitution nouvelle;
mens dans
Constitution
la
l'État
dont
,
but de consolider
il
la
,
fut
comme une
entraîna divers changela
plupart eurent pour
puissance de Bonaparte.
Octobre
etc.
1802.
INSTRUCTION PUBLIQUE.
ÉTAT PROSPÈRE DE LA FRANCE.
époque du gouvernement
Cette heureuse
consulaire fut
tages
pour
la
marquée par de nombreux avan-
France qui, d'une part,
vit s'é-
tendre ses limites, et de l'autre, s'accroître sa
prospérité par de grandes et utiles institutions.
Dès
commencement de
le
Premier Consul
publique
*
militaires.
*
,
s'était
et avait
Elles
l'année
1
802
,
le
occupé de l'instruction
fondé des écoles
civiles et
ne tardèrent pas à être orga-
Cinquième médaillon.
— Les
rayons de lumière, désignent
livres
,
la
couronne de chêne
ici l'instruction
publique.
et les
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
i02
nisées, et,
dans
le
mois d'octobre de cette
année, des lycées aux
dans
même
frais de l'État, s'ouvrirent
de France, tandis que
les principales villes
des écoles primaires et secondaires étaient don-
nées aux communes.
Après avoir
facilité l'étude
à la jeunesse, Bo-
naparte veut encore récompenser
acquis, et de
accordés aux
les talens déjà
nombreux encouragemens
hommes
sont
qui cultivent avec succès
LES ARTS ET LES SCIENCES.
Le commerce et
risés, reçoivent
l'industrie
une
,
également favo-
vie nouvelle, et excitent,
par leurs progrès extraordinaires, la jalousie de
nos rivaux. Tout se ressent, en un mot, de
l'administration sage et habile
tat
qui
,
chaque jour
,
du chef de
l'É-
acquiert de nouveaux
droits à la reconnaissance publique.
L'étendue de
la
France
s'accroît avec sa pros-
périté: le Piémont, qui avait été incorporé à la
République,
le
11
septembre, forma
départemens du Pô, de
de
la
Stura,
du Tanaro
la
et
Doire,
de
les
six
la Sezia,
de Marengo.
Digitized by
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
La France
105
fut encore augmentée vers cette
époque, des duchés de Parme, Plai-
même
sance et Guastalla qui , en vertu d'une convention signée avec l'Espagne, lui revenaient à la
mort du duc de Parme.
Ltle d'Elbe* seul débris qui dût rester
un
jour à Napoléon de toutes ses conquêtes, faisait partie
de cette nouvelle acquisition.
1802
etc.
EXPÉDITION DE SAINT-DOMINGUE.
L'île
de Saint-Domingue avait été long-temps
livrée
aux horreurs de l'anarchie ; Tordre tou-
tefois
commençait à renaître sous
,
le
gouverne-
ment du général noir Toussaint -Louverture;
mais l'indépendance qu'affectait ce gouverneur
ne pouvait convenir au Premier Consul, qui
conçut
le projet
de nos colonies ,
de rétablir, dans
l'autorité
de
la
la
plus belle
métropole.
chargea de cette mission dangereuse ,
ral Leclerc,
brillante
le
Il
géné-
son beau-frère. Une nombreuse et
armée, composée en partie des vain-
queurs de Hohenlinden, fut transportée à Saint-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
104
Domingue par une escadre
formidable. Cette
flotte , partie des ports de Brest et de Rochefort,
due à
au mois de novembre 180 1
sa destination
,
en février
1
,
avait été ren-
802 ;
elle
eut à
combattre, à son débarquement, et ne tarda
pas à soumettre Toussaint-Louverture.
Mais bientôt une affreuse contagion, sous
le
nom
de
fièvre jaune,
mée naguère
et
de
gloire.
si
vint décimer cette ar-
de force, de courage
brillante
Les noirs et
les
hommes
de cou-
leur se soulevèrent de toutes parts , et malgré
une valeur héroïque
maintenir dans
File.
coûta
désastreuse
,
les
Français ne purent se
Enfin
vie
la
,
cette
expédition
au général en chef
Leclerc , engloutit plus de trente mille
d'élite et le
Le
résultat de tant de
la perte
les
de
hommes
dixième de la population coloniale.
la colonie
maux
irréparables fut
de Saint-Domingue , que
Français furent obligés d'évacuer au mois
de novembre
1
8o3.
Digitized by
Google
103
DEUXIÈME ÉPOQUE.
19 Février 1803.
ACTE DE MÉDIATION.
La
Suisse, à cette époque, était agitée par de
nouveaux troubles,
de
et les partisans
l'an-
cienne Constitution paraissaient sur le point de
formé sous
triompher du gouvernement
les
auspices de la République Française; Bonaparte
offrit aux Suisses sa médiation
;
acceptée
elle fut
par tous les partis qui divisaient l'Helvétie, et
la
paix ne tarda pas à renaître dans ces contrées.
Mai
1803.
RUPTURE DU TRAITÉ d'àMIENS.
INVASION DU HANOVRE.
vu
L'Angleterre n'avait pas
sans inquiétude,
l'accroissement de la France dans ces derniers
temps ; non moins effrayée de la puissance que
la
paix donnait au Premier Consul,
lut de s'opposer
,
par tous
les
elle réso-
moyens à
,
la
pro-
digieuse élévation que le dernier sénatus-consulte
faisait
présager à l'Europe.
La France,
à son tour,
mécontente de l'An-
106
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
gleterre, s'alarmait des retards plus qu'équi-
voques apportés à l'exécution du traité d'Amiens,
dont
les principales
exécutées.
conditions n'étaient point
On murmurait donc de part et d'au-
tre, lorsque le ministère britannique refusa
positivement de rendre l'île de Malte
les
,
tant
que
troupes françaises n'évacueraient pas la Hol-
lande.
L'embargo mis sur
en Hollande, autorisait
user de représaille
d'Amiens
est
:
rompu
les
le
vaisseaux français
Premier Consul à
bientôt, en effet, le traité
,
et la guerre éclate
de nou-
veau entre les deux puissances. Les Français atta-
quent
les possessions
tinent; le succès
de l'Angleterre sur le con-
couronne
cette entreprise
:
en
huit jours l'électorat de Hanovre est conquis
*,
et l'armée anglaise est prisonnière.
Ainsi se termina cette
commencée
le
campagne du Hanovre,
26 mai,
et finie le 5 juillet;
mais l'Angleterre avait repris
* Cinquième médaillon.
— Les
les
armes, qu'elle
trois chars indiquent ici cette suite
de succès prompts et brillans qui assurèrent aux Français
la
conquête
du Hanovre.
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
107
*
ne devait plus déposer qu après
la
ruine de
son ennemi.
L'armée
d'Italie,
qui avait évacué
de Naples, en vertu du
empara de nouveau dès que
traité fut
le
royaume
d'Amiens,
traité
la
s'en
rupture de ce
connue.
Après avoir poursuivi au dehors son ennemi
plus implacable, Bonaparte travaille dans
le
l'intérieur à consolider sa puissance sur les dé-
du gouvernement
bris
Il
soumet d'abord
républicain.
la presse
à
la surveillance
et à la censure d'une police, perfectionnée
un
par
ministre habile (Fouché).
La conscription
devient de jour en jour plus
sévère.
Les impôts sur
avait causé tant
fortunées
,
les vins,
de
joie
dont
aux
la
suppression
classes les
sont rétablis sous le
nom
moins
de droits
réunis.
En
vertu d'un nouveau décret,
doivent porter
l'effigie
les
monnaies
de Bonaparte premier
consul.
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1
HISTOIRE DE NAPOLÉON
08
Enfin , |un sénatus - consulte modifie
ment
les
du
attributions
telle-
Corps Législatif,
qu'elles sont réduites à celles d'approuver les
lois
qui
lui sont présentées
par
le
Gouverne-
ment*
1 er
Janvier 1804.
INDÉPENDANCE DE SAINT-DOMINGUE.
La reprise des hostilités avec l'Angleterre
terminé l'existence politique de
Samt-Domingue ,
pendance
cette île
et reprit
proclama son indé-
son ancien
1804,
avait
France à
la
nom
d'Haïti.
etc.
PREPARATIFS DE LA DESCENTE EN ANGLETERRE.
FLOTILLE A BOULOGNE.
La conquête du Hanovre
et l'occupation
de
Naples parles Français, avaient été suivies im-
médiatement après , d'un projet de descente en
Angleterre ; les préparatifs de cette expédition
nouvelle se firent avec
une incroyable
activité.
En peu de temps
des armées nombreuses cou-
vrirent les côtes
et,
,
de toutes parts
,
on con-
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
struisit
109
des bâtimens légers, qui devaient trans-
hommes
porter cent soixante mille
britannique. Ces flotilles
,
sur
le sol
construites sur les
rivières, arrivèrent successivement, sous la pro-
tection
de nos
batteries,
au rendez-vous général
de Boulogne.
Après avoir organisé
gleterre
,
le
grande armée d'An-
la
Premier Consul se rendit lui-même
sur les côtes , pour accélérer par sa présence les
immenses préparatifs
qu'il avait ordonnés.
En quittant Boulogne, il parcourut l'ancienne
Belgique et
les
départemens du Rhin. Partout
sur son passage,
peuples et
sance.
vrait
De
aux
les
il
recueillit les
retour à Paris , et tandis qu'il se
li-
soins de l'administration intérieure
une nouvelle conspiration
Deux
hommages des
témoignages de leur reconnais-
anciens Chouans
au milieu de
se
forma contre
ou Vendéens
la capitale et sur le
,
lui.
arrêtés
point d'être
conduits à la mort , déclarèrent qu'ils faisaient
partie d'une
bande nombreuse venue d'Angle-
terre, sous les ordres
de Georges Cadoudai et
HISTOIRE DE NAPOLÉON
4 10
de l'ex-général Pichegru
pour attenter aux
,
du Premier Consul. Georges
jours
ses confrères furent arrêtés, ainsi
Moreau
,
accusé également
d avoir
de
et vingt
que
le
général
au
pris part
complot.
Peu de
jours après, le 28 février, Pichegru
fut découvert à Paris, et conduit dans les pri-
sons
du Temple.
Tandis qu'on instruisait
le
procès de
Moreau
et de Pichegru, un événement qui semblait s'y
rattacher, vint de nouveau fixer l'attention
pu-
blique.
Le duc d'Enghien, dernier
maison de Condé, fut
gens, dans
offert
il
un
saisi
,
amené
de
la
contre le droit des
État Allemand,
asile;
fut jugé,
bauchage,
un
rejeton
où on
lui avait
ensuite à Vincennes,
condamné comme coupable d'emet
exécuté dans les vingt -quatre
heures.
On
apprit, le 21
prompte exécution :
mars,
la
sentence et sa
cette nouvelle répandit à
la fois la surprise et la
consternation dans la
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DEUXIÈME ÉPOQUE.
capitale.
On
111
déplora généralement
la fin tra-
gique et prématurée de ce prince, qu'aucun
«
La mort du duc d'Enghien
«
ment un crime,
«
c'est
une
faute.
Napoléon
ainsi
«
,
même
ne semblait
intérêt politique
dit alors
justifier.
pas seule-
n'est
un homme
d'état,
»
dans ses mémoires
s'exprime
,
en parlant de l'exécution de ce prince
:
Elle doit être éternellement reprochée, dit-il
«
à ceux qui , entraînés par
t
n'attendirent point
«
pour exécuter
le
les
un
zèle criminel
ordres de leur souverain
jugement de
duc d'Enghien
«
militaire ; le
t
intrigues d'alors.
«
reprochée à Napoléon ,
«
d'aucune
la
commission
périt victime des
Sa mort,
injustement
si
lui nuisit et
utilité politique.
»
ne
lui fut
Quels qu'en fus-
sent les auteurs et les motifs, cet
produisit sur la nation entière
événement
une impression
douloureuse et profonde, et couvrit d'un sombre
nuage
les derniers
jours de cette belle période
consulaire, brillante jusqu'alors
éclat.
du plus
vif
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
1 12
Une autre
le
ère va
premier citoyen
s
,
ouvrir
le
:
le
premier soldat,
premier magistrat de
France, va devenir le premier monarque de
l'Europe!
Ici
finit
Bonaparte et commence
Napoléon.
FIN DE LA DEUXIÈME ÉPOQUE.
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NAPOLÉON EMPEREUR
SIXIÈME MÉDAILLON.
DU MOIS DR DÉCEMBRE
1
8o4 AU MOIS DE DECEMBRE l8o5.
2 Décembre 1804.
NAPOLÉON COURONNÉ EMPEREUR.
Le 3o
avait
avril
fait la
1804, UI*
membre du Tribunal*
proposition de conférer
d'Empereur à Napoléon Bonaparte;
cette proposition fut sanctionnée
tus-consulte organique.
Le
*
la
,
ferais
titre
par un séna-
Joseph
et
Le premier reçut le
Corée qui, orne ans auparavaut, avait dans
mort de
le
18 mai,
même acte compre-
nait dans la ligne d'hérédité
frères de Napoléon.
le
la
Louis
titre
,
de
Convention, voté
XVI.
8
i
HISTOIRE DE NAPOLÉON
14
grand électeur,
général Murât
grand amiral ;
,
l'autre, celui
frère
de connétable.
Le
de l'Empereur fut nommé
,
second consul , Cambacérès
le
arcbi-chancelier; et le troisième consul,
Lebrun,
archi-trésorier de l'Empire.
Le 19 mai,
la dignité
de maréchal del'Em-
pire fut conférée à dix-huit généraux*.
Napoléon signala son avènement au trône
par
un
acte de clémence
:
parmi
les
,
quarante-
sept complices de Georges Cadoudal, dix-neuf
avaient été
condamnés à mort;
huit d'entre eux, au
«
:
étaient
Poli-
Je puis pardonner à votre mari
«
Napoléon à
«
ma
vie
Le 6
grâce à
fit
Armand de
le marquis de Rivière et M.
gnac
il
nombre desquels
madame de
Polignac
qu'on en voulait.
avril
,
,
dit
,
car c'est à
»
Pichegru avait été trouvé mort
dans sa prison, étranglé avec sa cravate;
Mo-
reau , qui
5
*
était resté
Alexandre Berthier
,
au temple depuis
le
1
fé-
Murât, Moncey, Jourdan, Masséna, Auge-
reau, Bernadotte, Soult , Brune, Lannes, Mortier, Nef, Davoust
Bcji&ières
,
Kellermann , Le Febvre, Pérignon, Serrurier.
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TROISIÈME ÉPOQUE.
Trier, fut jugé le 10 juin,
autres accusés.
les
Il
fut
en
lift
même
prouvé
temps que
qu'il
n'était
pas complice de Georges Gadoudal , mais qu'il
n'aspirait pas
moins au renversement du gou-
vernement consulaire. Cependant,
vainqueur
le
d'Hohenlinden trouva dans l'opinion publique
première défense, et fut condamné seule-
sa
ment à deux années de détention ; peine qui
fut aussitôt
A
frère
cette
commuée en un exil aux
de Louis XVI)
sovie,
fit
États-Unis.
époque, Louis XVIII (Monsieur,
,
qui
vivait retiré
à Var-
une protestation contre
paraître
l'u-
surpation de Bonaparte; elle fut adressée à tous
les
gouvernemens de l'Europe
France dans
En
le
acceptant
,
et publiée
le titre
d'Empereur, Napoléon
avait voulu soumettre à la sanction
la loi
en
Moniteur.
sur l'hérédité;
les
des registres ouverts dans
mens de France,
et le
du peuple
votes furent recueillis sur
les
cent huit départe-
1" décembre, le Sénat
prononça la répo*ge affirmative. Le jour suivant,
HC
2
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
décembre 1804, Napoléon fut sacré et cou-
ronné solennellement dans
Dame de
Paris
exprès de
Rome pour
par
,
le
l'église
de Notre-
pape Pie VII
,
venu
cette grande cérémonie.
L'Impératrice Joséphine reçut
le
diadème des
mains de Napoléon.
5
Deux
Décembre 1804.
jours après le couronnement, l'Em-
pereur rassembla
Mars pour leur
,
«
Soldats , leur
les
troupes au
faire la distribution
dit-il
,
voici vos
Champ
de
des aigles.
drapeaux
:
ces
vous serviront toujours de point de
«
aigles
«
ralliement. Elles seront partout
«
pereur
«
de son trône et de
moment,
les
l'aigle
peau français ,
les nouvelles
ou votre Em-
jugera nécessaires pour la défense
ses peuples.
»
Depuis ce
devint l'ornement
du
dra-
et fut adoptée également dans
armoiries de l'Empire.
26 Mai 1805.
napoléon, roi d'italie.
Le 16 mars i8o5, Napoléon
avait déclaré
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TROISIÈME ÉPOQUE.
au Sénat
qu'il accédait
italienne
qui lui
,
117
au vœu de
offrait l'antique
Dation
la
couronne de
FER DES ROIS LOMBARDS.
Le 26 mai,
Milan
celle
fut couronné solennellement à
il
et cette
,
imposante cérémonie effaça
de Paris , par sa splendeur historique.
En prenant
léon dit
touche.
la
couronne sur
Dieu me
:
créa en
Il
couronne de
donne, gare à qui
ta
même
fer, et ces
Napo-
l'autel,
temps
la
l'ordre de la
mots en furent
la
de-
vise.
Le 8 juin,
l'Empereur
*
le
,
prince Eugène,
fils
adoptif de
fut proclamé vice-roi d'Italie.
Napoléon, en quittant son nouveau royaume,
se rendit à
Gênes, où fut proclamée
nion de ce pays à
trois
la
la
réu-
France. Ce territoire forma
nouveaux départemens
:
Gênes
,
Monte-
notte et les Apennins.
Vers
le
même
temps
,
l'Empereur céda en
toute propriété à sa sœur Élisa, le duché de
Piombino,
*
et
commença ainsi par elle l'élévation
Le prince Eugène
était
fils d«;
madame de
tieauharuais.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
118
de
sa famille. Plus tard
,
fut créée grande
elle
duchesse de Toscane.
Octobre 1805.
TROISIÈME COALITION.
GUERRE CONTRE L'AUTRICHE ET LA RUSSIE.
De
pour
retour à Paris, Napoléon parï aussitôt
visiter le
camp de Boulogne
,
immenses préparatifs de descente
et presser les
,
formés de-
puis deux ans. L'Angleterre , menacée sur tous
les points
elle
,
cherche à détourner l'orage , en
une nouvelle
sant
fai-
coalition contre la France;
y réussit. L'empereur de Russie s'oblige à
fournir
une armée de cent quatre-vingt mille
hommes. L'empereur d'Autriche va mettre en
mouvement
profite
toutes les forces de son empire
barraquées sur
les côtes
lieues de la Bavière ,
ration de guerre, ce
Instruit de ce
à Boulogne
levée
; il
du moment où les troupes françaises sont
,
de l'Océan , à
pour envahir
royaume
allié
,
trois cents
sans décla-
delà France.
mouvement pendant son séjour
l'Empereur ordonne aussitôt
du camp, donne
la
à l'armée d'Angleterre
,
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TROISIÈME ÉPOQUE.
le
nom
i i9
d'armée d'Allemagne, et en moins d'un
mois , deux cent mille
hommes sont transportés
des bords de l'Océan aux rives
du Danube.
Napoléon est à la téte de cent soixante mille
combattans, formant sept corps d'armée, que
commandent
maréchaux Bernadotte, Da-
les
voust, Soult, Lannes, Ney, Augereau,
et les
généraux Marmont et Oudinot.
Masséna
,
avec quatre-vingt mille
va combattre l'archiduc Charles en
hommes
Italie
:
toute
l'Europe est en armes.
Le 8 octobre,
chaque jour
Français.
est
les hostilités
un
Oudinot
jour de victoire pour
est
Ney à Guntzbourg
vengeance de
et Elchingen
enfin, après
la place
*
une
la
les
,
\
le
Bavière est
1
2 octobre
commencée
;
suite continuelle de succès,
d'Ulm ouvre
Sixième Médaillon.
:
vainqueur à Werting* a
Bernadotte entre à Munich
et la
commencent
— On
ses portes le
n'a
20 octobre
;
pu représenter dans ce médaillon
tous les succès de cette guerre d'Allemagne. Les trois chars dé&ignent
ici
un enchaînement de
la
priàe
de plusieurs
victoires, et les
villes.
drapeaux qui
les
accompagnent,
I
HIRTOIRE DE NAPOLÉON.
190
trente mille
hommes composant
la
garnison,
sont prisonniers de guerre. Cette conquête im-
portante décide
ce
moment
,
du
est
sort
de
la
Bavière qui , dès
évacuée par
les
Masséna, pendant ce temps
prince Charles en
Italie
,
Autrichiens.
,
poursuit
le
et le force à la retraite.
21 Octobre 1805.
COMBAT NAVAL DE TRAFALGAR.
Tandis que
çais
la victoire suit les
en Allemagne
et
en
Italie
,
pas des Franles
Anglais ob-
tiennent sur nous de grands avantages. La flotte
sous
le
commandement de l'amiral Villeneuve
est battue
au combat naval de Trafalgar : sur
trente-trois vaisseaux français et espagnols
,
dix
seulement parvinrent à rentrer à Cadix. C'était
le
dernier effort de notre marine. Cette victoire
néanmoins coûta cher aux Anglais, qui perdirent l'amiral Nelson, tué dans le
combat où
sa flotte fut victorieuse.
Novembre 1806.
NOUVEAUX SUCCÈS EN ALLEMAGNE.
Après avoir anéanti Farinée autrichienne,
*
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TROISIÈME ÉPOQUE.
Napoléon marche sur
Russes
les
en toute hâte , voulant
tirent
gement avant
Français
,
qui
121
qui se re-
,
éviter
un enga-
de leurs troupes
l'arrivée
poursuivent toujours
les
parent successivement des
villes
,
;
les
s'em-
de Braunau
,
Saltzbourg, Inspruck, Hall, etc.
La marche de l'Empereur dans
triche tient
qu'il
du
prodige;
n'éprouve
:
il
la
Haute-Au-
n'est point de fatigue
nuit et jour
travaille
il
;
il
expédie lui-même tous ses ordres aux divers
corps de l'armée
,
et
instans de repos sur
prend à peine quelques
une botte de
couche tout habillé; en un mot,
paille
où
il
ses prodi-
gieux succès sont dûs à son incroyable activité
à son génie guerrier autant qu'à la stupeur dont
son
nom
a frappé ses ennemis.
4
De
toutes parts les évènemens se pressent.
L'armée française
chaque jour de nou-
livre
veaux combats où chaque jour
rieuse.
Parmi
ses
,
plus importans fut celui que
tier
elle est victo-
nombreux triomphes un
obtint à Deernstein
:
le
des
maréchal .Mor-
à la tête de cinq mille
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
122
braves
,
il
battit l'arrière-garde russe
vingt-cinq mille
forte
,
de
hommes.
13 novembre 1805.
PRISE DE VIENNE.
L'empereur d'Autriche
parts
retiré
,
repoussé de toutes
et voyant sa capitale
,
menacée
à Olmutz, avec sa famille.
La
Vienne se trouva dès lors sans défense
rendit aux Français,
demain , Napoléon
tale
fit
s'était
,
ville
,
de
et se
i3 novembre. Le len-
le
son entrée dans la capi-
de son ennemi vaincu et
fugitif.
2 Décembre 1805.
bataille d'austerlitz.
L'Empereur ne
s'arrête
nouveaux triomphes
pas à Vienne
l'attendent
poursuite de l'ennemi, dont
le
;
il
;
de
vole à la
nombre
s'est
augmenté par la jonction d'une seconde armée
russe avec celle
Dans
le
comme
du
général en chef Kutuzow.
même moment,
la plus glorieuse
et
par
la
plus habile
combinaison ,
les
deux
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I
1*3
TROISIÈME ÉPOQUE.
armées françaises d'Allemagne
et
d'Italie
ont
uni leurs lauriers à Klagenfurth.
Des deux côtés, on
décisive
,
va se décider dans
Le
i
e*
une action
se prépare à
et le sort de la monarchie autrichienne
les plaines
de
la
Moravie.
décembre, l'Empereur qui observait
l'ennemi, a jugé par ses
mouvemens, de
positions ultérieures
Avant demain au
dit-il
,
cette
armée
est
;
ses dis-
soir,
à moi. Le lendemain, 2 dé-
cembre, jour anniversaire du couronnement,
tout, en effet
brillant soleil
,
pour la
se dispose
bataille
,
et
un
va éclairer cette journée à jamais
mémorable!
Soldats, dit Napoléon,
il
faut finir cette cam-
pagne par un coup de tonnerre. Des
cris
l'Empereur! lui répondent, et sont
combat. Les Russes et
périeurs en
essaient
ils
les
de Vive
le signai
du
Autrichiens, bien su-
nombre mais frappés de
,
en vain de résister à
terreur
la valeur française ;
sont culbutés sur tous les points, l'armée
russe est foudroyée sur
déroute est complète.
un
lac
de glace,
Trente mille
et sa
hommes
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HISTOIRE DE NAPOLÉON,
124
prisonniers, quarante mille
combat
,
hommes
hors de
quarante-cinq drapeaux , deux cents
pièces de canon, vingt généraux pris, et deux
Empereurs à
la
discrétion de Napoléon; tels
SONT LES TROPHÉES DE LA CÉLÈBRE BATAILLE D'AUSterlitz, qui fut appelée aussi la bataille des
trois
Empereurs.
L'élite
de nos généraux , Soult, Lannes, Ber-
nadotte , Davoust
,
Murât
,
etc.
,
à l'exemple de
leur chef, se couvrirent de gloire dans cette
immortelle journée.
Après cette éclatante victoire, qui procurait
à la France d'immenses avantages,
alliés,
réfugiés sous les
les princes
murs d'Olmutz ne
son-
gèrent plus qu'à séparer leur cause ; l'empereur
d'Autriche désirait la paix a quelque prix que
ce fût;
il
se rendit
aux avant-postes pour avoir
une entrevue avec l'empereur Napoléon, qui le
reçut dans son bivouac
palais depuis
:
Je n'habite pas d'autre
deux mois*
vaincu; Fous savez
si
dit-il
au monarque
bien tirer parti de cette
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TROISIÈME ÉPOQUE.
42i5
liabitation, répondit François II,
quelle doit
vous plaire.
Toujours grand
victoire,
et
magnanime au
sein
de
la
Napoléon accéda au désir qu'avait
manifesté l'empereur d'Autriche
,
et le résultat
de cette entrevue fut un armistice et l'assurance
d'une paix prochaine dont
principales con-
les
ditions furent arrêtées dès ce
moment.
L'empereur Alexandre a^ant refusé de signer
cet armistice, obtint
néanmoins un sauf-con-
duit pour les débris de son armée, et , le 6 dé-
cembre,
il
reprit
lui-même
la
route de Saint-
Pétersbourg.
Au milieu
bliait
de
ses
triomphes , Napoléon n'ou-
point à quel prix
il
les avait
obtenus, et
voulant honorer la mémoire des braves morts
au champ d'honneur,
il
accorda à leurs veuves
des pensions considérables et se chargea de faire
élever leurs enfans
Le
1
aux
3 décembre ,
il
frais
fut
de
l'État.
complimenté
nellement , à Schœnbrunn , par
les
solen-
maires de
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
126
Paris , auxquels
il
remit quarante-cinq drapeaux
pris à Àusterlitz.
Cette campagne, la neuvième de Napoléon,
fut la plus glorieuse de son règne , et détrui-
troisième coalition
la
sit
formée
contre la
France.
26 Décembre 1805.
.
TRAITÉ DE PRE8BOURG.
La paix de Presbourg conclue avec l'Autriche termine cette courte et brillante
cam-
pagne.
Par ce
de
la
traité,
couronne
la tête
,
l'Albanie.
la
d'Italie à celle
du vainqueur,
royaume
le
François II confirme la réunion
les
Il
de France , sur
et joint à ce
nouveau
États de Venise, la Dalmatie et
partage entre l'électeur de Bavière,
duc de Wurtemberg
et le
margrave de Bade,
principauté d'Eichstadt, Augsbourg, le Ty-
rol et la
Souabe autrichienne.
e
I '
Janvier 1806.
Pour prix de la courageuse fidélité des princes
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TROISIÈME ÉPOQUE.
127
de Bavière et deWurtenberg, alliés de
ils
la
France,
reçoivent l'un et l'autre le titre de roi.
Peu de temps
après, la princesse Auguste de
Bavière, fut unie au prince Eugène, vice-roi
d'Italie.
rêta à
fils
Napoléon à son retour en France,
Munich, pour
s'ar-
au mariage de son
assister
d'adoption.
8 Mars 1806.
TRAITÉ AVEC LA PRUSSE.
Par une convention signée à Vienne
cembre i8o5,
la
France ,
le
ché de Berg
la
le roi
le
i5 dé-
de Prusse abandonnait à
pays d'Anspach , de Clèves,
et la principauté
le
du-
de Neufchâtel
:
Prusse devait recevoir en échange l'électorat
de Hanovre. Cette convention fut convertie en
traité, à Paris le
8 mars 1806. Nous verrons
bientôt ces nouvelles conquêtes devenir des apa-
nages pour
la famille
de Napoléon.
COLONNE DE LA PLACE VENDOME*.
La France reconnaissante
*
Ce monument
1808.
Il
,
décrété le 8
voulait consacrer
novembre 1806 , ne
a été placé dans ce médaillon,
comme
fut
achevé qu'en
ayant été destiné à
immortaliser cette admirable campagne de i8o5.
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HISTOIRE DE NAPOLÉON,
128
jamais
à
le
souvenir
de
campagne de i8o5. Le
quence, décrète
le-grand
;
cette
Sénat,
un monument
et bientôt le
a
mémorable
en
consé-
Napoléon-
bronze russe et autri-
chien va former la colonne de la place Ven-
dôme
les
,
le
plus beau trophée qui jamais dans
temps anciens ou modernes
la gloire
ait été
dédié à
d'un grand capitaine.
Le poids du bronze employé
à cet
immense
édifice est d'un million huit cents mille livres
provenant de douze cents pièces de canon conquises sur les Russes et les Autrichiens dans
une campagne de deux mois ( du 8 octobre au
3 décembre i8o5
).
On vit Paris à cette époque s'embellir chaque
jour des plus superbes édifices. Les rues de Rivoli,
de Gastiglione ,
tait alors le
nom de
la
rue de
Napoléon
d'avoisiner l'immortel
,
la
Paix qui por-
devinrent dignes
'
monument élevé au vain-
queur d'Adsterlttz.
Digitized by
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f||ttif< >r fa
^proUtime
|j^f0<|«<.
SEPTIÈME MÉDAILLON.
DU MOIS DR N\RS 1806 AU MOIS DE
1807.
JUIll
Mars 1806.
SOUVERAINETÉS DONNEES PAR NAPOLEON.
L'Empereur qui dans
,
avait créé
sa dernière
campagne
deux rois ceux de Bavière et de Wur,
temberg, continue à son retour
souveraines
:
le
ses
promotions
chef de son état-major, Ber-
thier, est déclaré prince de
Neufchatel, et
le
maréchal Murât, grand-duc de Berg.
Peu de temps après, l'armée
française s'étant
emparée du royaume de Naples
,
la couronne
enlevée à Ferdinand II, est donnée a Joseph,
frère aîné
de Napoléon.
30 Mars 1806.
DUCHÉS. — GRANDS
FIEFS DE ^EMPIRE.
Le jour même où Joseph
recevait la
couronne
9
HISTOIRE DE NAPOLÉON
130
,
de Naples, un nouveau décret réunissait au
royaume d'Italie,
en duchés,
Frioul
,
les états
de Venise,
et érigeait
provinces de Dalmatie, Istrie,
les
Cadore Bellune , Conégliano , Trévise
,
Feltre, Bassano
Vicence , Padoue et Rovigo.
,
Les duchés de Massa-Carrara , ceux de Parme
de Plaisance étaient également réunis par
et
ce décret , au
Tous
royaume
fiefs de l'empire
affectait le
;
le
le
nom
de grands
décret de leur institution
quinzième de leur revenu aux titu-
que l'Empereur
laires
d'Italie.
duchés prirent
ces
avait désignés
*.
Mai 1806.
SUITE DE PROMOTIONS SOUVERAINES.
Un
traité
lande
,
conclu entre
déférait la
la
France
couronne à Louis
et la
,
Hol-
frère de
Napoléon. fJne ambassade extraordinaire vint
*
Noms
des titulaires
— de
sières;
Frioul
— de
,
:
Duc de Dalmatie,
Duroc;
Soult;
—
d'Istrie
,
— de Cadore, Champagny; — de
BesBel-
— de Trévise, Mortier;
— de
Clarke; — de Bassano, Maret; — de Vicence, Cau— de Padoue Arigbi — de Rovigo,
— de MassaCarrara Régnier, grand-juge; — de Parme, Cambacérès, deuxième
— de
Le Brun
lune, Victor;
Conégliano, Moncey;
Feltre,
laincourt;
,
Savari;
;
,
consul
;
Plaisance,
,
troisième consul.
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Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
exprimer à ce prince
l'appelait
le
vœu
au trône. Louis
151
des Hollandais qui
prit dès lors le titre
de roi de Hollande.
Le
même
jour,
le
maréchal Bernadotte
M. de Talleyrand, grand chambellan
et
et
mi-
nistre des relations extérieures, reçurent, l'un
la
souveraineté de Ponte-Corvo
,
l'autre celle
de Bénévent.
Mai 1806.
CODE CIVIL PROMULGUÉ.
L'ensemble du Code de procédure civile,
auquel une commission
sieurs années
,
fut
depuis plu-
travaillait
promulgué à
cette
ce Code immortel doit être considéré
plus précieux
poléon.
Il
monument de
époque ;
comme
la gloire
survit à ses conquêtes
,
le
de Na-
et lui assure
des droits éternels à la reconnaissance de la
postérité.
12 Juillet 1806.
CONFÉDÉRATION DU RHIN.
Aussi grand politique qu'illustre guerrier et
sage législateur, Napoléon,
puissance, conclut
le
pour consolider
célèbre traité de
sa
la confié-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
132
du Rhin. Les rois de Bavière, de Wur-
dération
temberg;
les
grans-ducs de Bade, de Berg,
de Darmstadt , en un mot tous les souverains
créés par Napoléon
association dont
il
,
composent cette grande
est déclaré le protecteur.
Cette nouvelle ligue s'augmenta bientôt de
tous
les
autres princes d'Allemagne.
Le but de
cette confédération était
parer à perpétuité ces différens états
:
de sé-
du corps
germanique d'enlever à l'empereur François II
;
le titre et la dignité
magne; de
d'Empereur
l'obliger enfin
électif d'Alle-
à s'intituler Empe-
reur héréditaire d'Autriche, sous le
François
nom
de
/•*.
1806.
En
signalant les grandes et utiles créations
de cette époque, on doit placer au premier
rang
la
France.
fondation de l'Université impériale de
Un
souverain n'est pas moins grand
sans doute en cherchant à propager les lumières
dans son empire, qu'en combattant pour en
étendre les bornes.
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155
TROISIÈME ÉPOQUE.
H
Octobre 1806.
QUATRIÈME COALITION.
GUERRE CONTRE LA PRUSSE.
Le
de Prusse ne
roi
confédération
du
dérance qu'une
poléon,
la
il
Suède
faisait
D'jENA.
pas partie de
la
Rhin. Effrayé de la prépon-
telle association
donnait à Na-
traite secrètement avec l'Angleterre,
et la Russie, et
pelle ses soldats
*
— BATAILLE
motif semble
en
même temps
il
ap-
aux armes, sans qu'aucun
justifier cette provocation.
Napoléon, à qui une guerre nouvelle présage
de nouveaux succès , voit se former sans crainte
une quatrième
coalition, et bientôt
ture éclatante donne le
une rup-
signal des premières
hostilités.
Le i" octobre, l'Empereur passe
la tête
le
Rhin à
de sa grande armée, augmentée des con-
tingens
que
nés; le 6,
il
lui fournissent ses vassaux
est
couron-
en présence de l'ennemi, et pré-
lude par de glorieux combats, à
la victoire
mé-
morable qui, sept jours après l'ouverture de
la
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
134
campagne
de
la
,
répondre à
doit
l'injuste agression
Prusse.
Le 14 octobre enfin
,
gagne cette célèbre
il
bataille d'Jéna, qui coûta à l'ennemi cinquante
mille
hommes de troupes
ou prisonniers ;
d'élite , tués
trois cents
blessés
,
bouches à feu
,
six
cents drapeaux et d'immenses magasins.
Cette grande bataille eut lieu sur deux points
différens
:
à Jéna elle fut gagnée par Lannes
Lefebvre, Soult et Ney, sous la direction de
Napoléon ; à
plus loin , à Averstaedt,
six lieues
Davoust fut vainqueur
d' Averstaedt; le
Deux
d'Jéna resta à
la bataille.
jours après, le roi de Prusse, juste-
ment alarmé de
tice
nom
de duc
et reçut le titre
ce début ,
demanda un armis-
qui lui fut refusé.
La guerre continue avec
les
mêmes
rien ne résiste à la valeur française.
tobre ,
le
succès;
Le
1
8 oc-
maréchal Davoust occupe Leipsick
;
au même moment Napoléon arrive à Mersbourg,
et
va
visiter les
champs de R os bac h
,
non
loin
de celui d'JÉNA. Heureux d'avoir vengé la France,
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TROISIÈME ÉPOQUE.
il
158
ordonne que la colonne élevée par Frédéricïl
en mémoire de
la défaite des Français,
renversée et transportée à Paris.
Il
soit
appartenait
au vainqueur de l'Europe de transformer en
monument de la victoire ce monument de nos
,
•
revers.
Octobre 1806.
prise de plusieurs villes.
Napoléon poursuit sa marche victorieuse:
des
manœuvres hardies, une tactique dont
ennemis n'ont point encore surpris
confondent
l'expérience des vieux capi-
de Frédéric. Ses généraux rivalisant avec
taines
lui
l'art et
ses
le secret,
de
zèle et
de courage, se rendent maîtres
d'un GRAND NOMBRE DE PLACES IMPORTANTES. Erfurth, Leipsick, Brandebourg,
sont bientôt
au pouvoir des
Le 25 octobre, Napoléon
où
il
il
etc.
Français.
arrivé à
Potzdam
avait établi son quartier-général,
pressa de visiter le
dont
Spandaw,
s'em-
tombeau du grand Frédéric
était l'admirateur
passionné.
avec enthousiasme l'épée de ce
Il
saisit
grand-homme
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
136
et la ceinture
dégénérai
de sept ans.
«
«
Que
qu'il portait à la
guerre
d'autres, s'écria-t-il , s'em-
parent de riches dépouilles, voici pour moi
«ce qui est supérieur à des millions;
aux
je les
invalides: les vieux soldats de la
«
enverrai
«
guerre de Hanovre accueilleront avec
«
pect religieux
un
res-
tout ce qui appartint à l'un
,
«
des premiers capitaines dont l'histoire conserve
«
le
souvenir.
vengé
»
L affront de Rosbach
était
bien
!
27 Octobre 180 G.
ENTRÉE A BERLIN.
Un mois
léon
fait
après son départ de Paris, Napo-
son entrée à Berlin, et reçoit
mages du corps municipal, sous ce
les
hom-
même
de triomphe élevé autrefois pour Frédéric
Le vainqueur
pitale
de
la
II.
signala son entrée dans la ca-
Prusse par
nous devons rappeler
la gloire
arc
un acte de clémence que
ici,
comme
du conquérant une
,
ayant ajouté à
gloire plus réelle
encore.
Le prince d'Hatzfeld
avait été
nommé
corn-
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TROISIÈME ÉPOQUE.
mandant
la
civil
la place
de Berlin ;
abusa de
il
confiance de Napoléon, et instruisit
mouvemens de
de Prusse des
la
de
137
trahison fut découverte et prouvée;
mission militaire
allait
juger
roi
le
l'armée française:
le
au
une com-
coupable,
lors-
que
la princesse d'Hatzfeld
jeter
aux genoux de l'Empereur. Touché de
douleur et de sa situation
état
de grossesse avancée
écrite
sant
:
par
le
(
),
il
désespoir, vint se
elle était
dans
sa
un
lui remit la lettre
prince au roi de Prusse , en lui di-
Tenez,
Madame,
ce papier est
la seule
preuve que j'aie contre votre mari, jetez-le au feu.
Le prince
d'Hatzfeld obtint ainsi sa grâce. L'his-
toire et la peinture ont consacré le souvenir de
cette action
magnanime.
Avant de quitter Berlin, l'Empereur distribua
des récompenses de tous genres au corps d'ar-
mée du maréchal Davoust
,
qui avait contribué
puissamment aux dernières
victoires.
Recon-
naître ainsi les services rendus à la patrie , c'était
à la fois récompenser et électriser le courage.
Deux
décrets importans furent datés de la
capitale de la Prusse
:
l'un organisait les gardes
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
188
nationales de France
,
l'autre déclarait les Iles
Britanniques en état de blocus. Ce dernier décret,
qui excita
vernemens
,
les
avait
murmures de
tous
pour but d'anéantir
les
gou-
la puisr-
sance britannique en détruisant son commerce,
source première de sa prospérité.
Novembre 1806.
PRISE DE PLUSIEURS VILLES.
De nouveaux
succès marquent chaque jour-
née de cette étonnante campagne
:
Murât à
Prentzlow est vainqueur du prince de Hohenlohe ;
les forteresses
de Stettin , Custrin
tombent au pouvoir des Français;
l'électorat
,
etc.
la ville et
de Hesse-Cassel sont envahis par
le
maréchal Mortier.
6 et 7
Novembre 1806.
BATAILLE DE LUBECK.
Les maréchaux Soult, Murât et Bernadotte,
marchant sur les traces de l'ennemi,
le
l'atteignent
6 novembre on combat pendant deux jours,
:
et le 7 LA BATAILLE DE
généraux à la
LuBECK EST GAGNÉE. Onze
tête desquels se trouvaient Blûcher
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139
TROISIÈME ÉPOQUE.
de Brunswick-Oels
et le prince
mille prisonniers
riel
,
canons
les
,
plus de vingt
et tout le
maté-
échappé à la journée d'Jéna, restèrent à la
disposition du vainqueur. Cette dernière victoire
acheva de détruire
la
monarchie Prussienne.
la
Le lendemain 8 novembre, Napoléon apprit
capitulation de l'importante place de Mag-
debourg, due au maréchal Ney ; l'ennemi avait
perdu vingt généraux , dix-huit mille hommes,
six à sept cents pièces
magasins de guerre.
de canon et d'énormes
La
de Lubeck terminèrent
et celle
Magdebourg
prise de
Prusse proprement dite , par
la
campagne de
la possession to-
États héréditaires de Brandebourg.
tale des
Enfin, en
un mois,
à l'Oder, avait été
tout ce royaume,
occupé par
les
du Rhin
Français:
jamais conquête ne fut plus prompte et plus
complète.
encore à conquérir la
Il restait
partie de la
sienne
:
là
Poméranie
et
de
la
Silésie
,
une
Pologne prus-
de nouveaux triomphes attendaient
encore Napoléon.
140
HISTOIRE DE NAPOLÉON"
Le plan que nous avons adopté ne nous per-
met pas de
suivre le vainqueur dans les in-
nombrables succès de
veilleuse ;
tous les obstacles,
s'empara successivement
il
de Varsovie , Glogau
de toutes
de
la
les places,
Poméranie
et
,
Thorn
de Saxe dont
il
fidèle allié
,
de
Cependant
le roi
avait réuni au-delà
,
traiter avec l'électeur
,
lui
seconder puissam-
ses nouvelles entreprises.
de Prusse
de
etc.
un roi trouva en
allait le
ment désormais dans
,
la Silésie,
Pologne prussienne.
la
avait fait
qui
Posen
,
en un mot, de
Napoléon, qui venait de
un
campagne mer-
cette
nous dirons seulement que, renversant
retiré à
Memel
la Vistule les débris
de son
armée ; il attendait impatiemment les secours des
Russes ses
alliés
;
pu supposer que
six
semaines,
ils
ils
arrivèrent enfin, et n'ayant
la
Prusse
serait
conquise en
pensaient arriver à temps.
Napoléon voit sans crainte s'augmenter
nombre de
ses
ennemis, et,
le 2
décembre,
le
il
adresse à ses troupes la proclamation suivante:
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TROISIÈME ÉPOQUE.
c
Soldats
141
y a aujourd'hui un an, à cette
il
!
même que
vous
sur
champ
«
heure
«
mémorable
«
épouvantés fuyaient en déroute, ou enveloppés
«
rendaient les armes à leurs vainqueurs. Le len-
«
demain , ils firent entendre des paroles de paix
«
mais
«
pés , par
«
damnable
,
d'Austerlitz
elles étaient
«lition,
l'effet
ils
,
étiez
;
le
les bataillons russes
trompeuses.
A peine échap-
d'une générosité peut-être con-
aux désastres de
la troisième coa-
en ont ourdi une quatrième; mais
sur la tactique duquel
ils
fondaient leur
«
l'allié
«
principale espérance n'est déjà plus! Ses places
«
fortes, ses capitales, ses magasins, ses
arsenaux,
*deux cent quatre-vingt drapeaux, sept cents
pièces de bataille, cinq grandes places de guerre
«
sont en notre pouvoir. L'Oder, la
«
«
déserts de la Pologne, les
«
saison n'ont pu
«
avez tout bravé
«
votre approche.
«
t
<
C'est
Wartha ,
les
mauvais temps de la
nous arrêter un moment. Vous
,
tout surmonté; tout a fui à
en vain que
les
Russes ont voulu dé-
fendre la capitale de cette ancienne et illustre
Pologne :
l'aigle
française plane sur la Vistule
;
M&
«
«
le
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
brave et infortuné Polonais, en vous voyant,
croit revoir les légions
leur
mémorable
de Sobieski de retour de
expédition. Soldats ! nous ne
«
déposerons point les armes, que
«
raie n'ait affermi et assuré la puissance
« alliés,
notre
n'ait restitué à
la
paix géné-
de nos
commerce sa liberté
Qui donnerait aux Russes
«
et ses colonies!
t
ledroit
«
sommes-nous pas
de balancer
les destins?
eux
et
îwus, ne
soldats a" Austerlitz?...*
les
Ces dernières paroles , sublimes à
la fois
de
sentiment et de pensée , excitent au plus haut
du
degré l'enthousiasme
soldat; bientôt les
Russes et les Français sont en présence et ces der-
constamment l'avantage dans les com-
niers ont
bats
que se
livrent
ceux de Pultusk
cette
chaque jour les deux armées ;
et
Golymin terminent enfin
,
campagne de 1806, une des plus éton-
nantes dont l'histoire fasse mention.
CAMPAGNE DE 1807.
(
le
—
PRISE DE DANTZICK.
20 Mai.
)
Napoléon, par une politique habile, avait
armé
la
nouvelle
Porte contre
,
la
Russie , et cette guerre
en occupant son plus dangereux en-
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TROISIÈME ÉPOQUE.
nemi
aux
allait
,
145
produire' une puissante diversion
efforts tentés contre lui.
Les
hostilités,
un instant suspendues,
étaient
prêtes à se renouveler; l'Empereur avait quitté
Varsovie et levé ses quartiers d'hiver, le 1" février; le 8, les
armées
s'étant rencontrées, li-
vrèrent cette sanglante bataille d'Eylau où la
victoire resta incertaine.
Jamais peut-être, com-
bat plus meurtrier n'ensanglanta les annales de
la
guerre;
il
sances par
fut également fatal
aux deux puis-
une perte immense des deux
Napoléon s'exposa aux plus grands
côtés.
périls pen-
dant cette funeste journée. Le prince Berthier
tenta vainement de l'éloigner
batteries;
il
du feu terrible
des
y resta constamment exposé, sans
donner le plus léger signe d'émotion au milieu des
alarmes que sa position inspirait à ses généraux.
Cependant la guerre
en Poméranie ,
que
le
en
Silésie,
et partout avec succès.
Tandis
se poursuit
maréchal Mortier
se
rend maître de
Stralsund, Lefebvre, après s'être emparé de
Marienwerder
,
se
porte sur Dantzick et dirige
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
144
4
le siège de cette place.
L'empereur de Russie,
grand-duc Constantin
le
pour la
accourent en vain
,
secourir, leurs efforts sont impuissans, et
après cinquante et un jours de tranchée ouverte
LE GRAND PORT DE LA BALTIQUE , L'IMPORTANTE VILLE
DE DANTZICK EST LIVREE AU MARECHAL LeFERVRE.
14 Juin 1807.
BATAILLE DE FRIEDLAND.
C'est contre les Russes désormais
léon va diriger ses armes.
De
que Napo-
nouvelles victoires
à Guttsdadt et à Heilsberg servent de prélude
où
à la bataille de Friedland ,
de son génie
la puissance
il
déploya toute
militaire.
digne anniversaire de Marengo
,
Ce jour,
vit anéantir la
grandeur moscovite, et porter au plus haut degré la gloire de Napoléon et de l'empire français.
16 Juin 1807.
PRISE DE KŒNIGSBERG.
L'ennemi en pleine déroute,
dans
les
Tilsitt.
le
1
deux
directions
,
le
sur la Russie
de Kœnigsherg
L'armée victorieuse
6 juin
fuit
le
et
poursuit,
de
et,
maréchal Soult est maître de Kœ-
nigsherg. Cette place qui renfermait d'immenses
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TROISIÈME ÉPOQUE.
richesses en tous genres était
148
pour
les
Français
une précieuse conquête.
Marchant sur
tifs,
sur
Napoléon
les rives
encore
les
le
les traces
des souverains fugi-
arrive le 19 à Tilsitt, et s'arrête
du Niémen, au moment où brûle
pont qui vient de mettre en sûreté
deux princes
et les débris
de leurs armées.
25 Juin 1807.
ENTREVUE SUR LE NIEMEN.
L'unique ressource des monarques
d'obtenir la paix de Napoléon;
à la
demander,
et le
et
effet
se décident
Niémen sera témoin de
l'entrevue des trois souverains.
posé à cet
ils
alliés est
Un radeau
dis-
va réunir l'empereur victorieux
l'empereur vaincu. Alexandre est reçu par
Napoléon,
ils se
donnent la main; derrière
l'empereur de Russie est le roi de Prusse qui
dépossédé presqu'en
totalité
de son royaume
vient aussi implorer la générosité de celui qu'il
a
si
injustement provoqué.
4
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
140
9 Juillet 1807.
TRAITÉ DE TILSITT.
Le
de
traité
Tilsitt est le résultat
vue du Niémen. Terrible contre
mais grand
et
l'entre-
les rois
armés,
généreux envers un ennemi vain-
cu , Napoléon consent à rendre au
une grande
de
roi
de Prusse
partie des possessions qu'il lui a en-
levées.
Deux nouveaux
monarque
rois avaient été créés
français
campagne:
pendant
l'un, le roi
Jérôme
Westphalie
(
par
de
le traité
la
de Saxe;
frère
Tilsitt, le
par
le
durée de cette
l'autre, le roi
de l'Empereur
premier reçut
la
de
)
;
Po-
logne prussienne en toute souveraineté et prit
le titre
de grand -duc de Varsovie;
Cassel formèrent le
L'empereur
les états
Alexandre reconnut
les
ronnes de Saxe et de Westphalie, de
que
celles
de
royaume du second.
de Naples
et
précédemment à Joseph
de Hollande
,
cou-
même
données
et à Louis, frères
de
Napoléon.
Le 9
juillet
,
après vingt jours de réunions
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TROISIÈME ÉPOQUE.
de conférences intimes,
et
I
les trois
47
monarques
de France, de Prusse et de Russie, se séparèrent à
Tilsitt.
Le 27
pitale
,
où
,
Napoléon
il
était
de retour dans sa ca-
fut accueilli avec cet enthousiasme
au retour de
qu'excitait toujours sa présence
ses glorieuses expéditions , et qui fut
encore, dans cette circonstance, par
augmenté
les
prodiges
de cette dernière campagne.
Le
le
1
2
août suivant, on célébra à Saint-Cloud,
mariage de
temberg avec
la princesse
le
nouveau
Wur-
de Westphalie.
roi
L'Empereur, pendant les
la
Catherine de
loisirs
que
lui
donne
paix, applique à d'autres objets sa prodi-
gieuse activité
:
il
ne néglige rien de ce qui peut
ajouter à sa puissance.
Le Tribunat est supprimé
seil
ou plutôt
le
,
et dès lors le con-
prince dicte la
loi
au
lieu
de
la
proposer.
Pour
détruire toutes les idées d'égalité qui
contrarient
le
système de domination du
mo-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
148
narque
institue
il
,
une nouvelle noblesse
la
:
plupart des maréchaux de l'Empire changent
noms
leurs
par leurs
A
et
prennent ceux des lieux
illustrés
victoires.
la faveur
de
la
paix
du Continent Napo,
léon poursuit contre le seul ennemi qu'il ne
peut ni vaincre ni attaquer,
lequel
il
espère
le forcer
le
système par
à la paix.
Profitant de l'indignation générale qu'excite
en Europe
parla
le
bombardement de Copenhague
flotte anglaise,
de Russie et
le roi
il
détermine l'empereur
de Prusse à interrompre
toute communication politique et commerciale
avec l'Angleterre.
Vers la
même époque
d'attaquer le Portugal
,
,
vernait depuis long-temps
provinces.
A
l'Empereur résolut
que
l'Angleterre
comme une
gou-
de
ses
l'approche de l'armée française
commandée par Junot
,
le roi de
Portugal , pour
échapper à une domination étrangère, aban-
donna
ses états
,
et alla se réfugier
au
Brésil
avec sa famille et ses trésors.
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2f'
•
HUITIÈME MÉDAILLON.
du mois de mai t8o8 ao mou d'avril 1810.
Mai 1808.
ABDICATION DU ROI D'ESPAGNE.
Tandis que
tugal
,
17 mars.
le
la
guerre se poursuivait en Por-
une insurrection
l'abdication
Le
résultat
avait éclaté à
Madrid
de ce mouvement fut
de Charles IV
,
roi
d'Espagne, en
faveur de son fils Ferdinand, prince des Asturies.
Le
18 avril,
Napoléon arriva à Bayonne
se rendirent sur
d'Espagne,
le
son invitation,
prince de la Paix ainsi que
prince des Asturies.
ici
qui
,
où
le roi, la reine
le
Nous n'examinerons point
quelles furent les causes d'un événement
allait exciter les
de l'Espagne
et
murmures de
la
France
de l'Europe entière, nous di-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
130
rons seulement que,
5 mai,
le
le
prince des
Àsturies déclara à son père qu'il lui rendait la
couronne ,
et
que, ce
même
signé à Bayonne, Charles
jour, par
un
traité
IV abdiqua la cou-
ronne d'Espagne en faveur de l'empereur Napoléon.
Le 10 mai suivant, par un nouveau
Ferdinand adhéra,
ainsi
que
du royaume d'Espagne
cession
traité,
ses frères, à la
,
faite
par leur
père.
Le
tés
1
1
,
les infants
Talleyrand.
de
la
Le roi
et la reine, ainsi
que le prince
Paix furent installés au château de
piègne.
la
d'Espagne furent transpor-
au château de Valençay , appartenant à M. de
Ils
Com-
obtinrent quelque temps après , sur
demande de Charles
IV, de résider à Mar-
seille.
Joseph, frère aîné de Napoléon, qui déjà
était roi
de Naples , fut proclamé roi d'EsPAGNE
et des Indes, d'après
le
vœu
manifesté par la
junte espagnole.
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TROISIÈME ÉPOQUE.
181
Juin 1808.
— INSURRECTIONS.
CONSTITUTION D'ESPAGNE.
Le nouveau souverain jure d'observer
constitution qui est
j
unte
grands
et les
la
donnée à l'Espagne. La
officiers
de
couronne
la
prêtent serment à leur tour, au roi et à
,
la
CONSTITUTION NOUVELLE.
Cependant
monarchie
,
renversement de l'ancienne
le
,
que
ainsi
grands changemens
les
apportés dans le gouvernement espagnol , étaient
loin d'obtenir l'assentiment général de la nation;
le clergé
surtout
,
qui dominait et domine
encore l'Espagne, se disposait à repousser de
tout son pouvoir
une révolution qui tendait
,
à affaiblir sa puissance, et bientôt des insur-
rections excitées par
dans
la partie
poignards bénis
*
,
comme
bares de notre histoire
*
Huitième médaillon.
indiquer
la
les
moines
,
éclatèrent
méridionale de l'Espagne
On
,
a joint
dans
les
;
des
temps bar-
furent dirigés contre
une croix aux poignards, pour
part que le clergé espagnol prit aux insurrections qui en-
sanglantèrent l'Espagne.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
132
les
malheureux Français, ou ceux qui
étaient
soupçonnés d'être leurs partisans. A Cadix, à
Valence, à Grenade, à Séville
massacres rappelèrent
les
,
etc.
,
d' affreux
horreurs de la Saint-
Barthélemy.
15 Juillet 1808.
MURAT , ROI DE NAPLES.
Tandis que Joseph se disposait à prendre
possession de son
nouveau royaume
daté de Bayonne plaçait
le
Murât, sur
le trône de Naples.
l'Espagne
où
,
commandait
il
Le duc de Rovigo
(.
Savari
commandement de
4
un
décret
,
Murât quitta
pour
Naples recevoir la couronne qui lui
le
,
grand duc de Berg,
)
le
aller
à
était offerte.
remplaça dans
l'armée.
Décembre 1808.
GUERRE D'ESPAGNE.
— PRISE
DE MADRID.
L'entrée de Joseph dans la péninsule devint
le signal
de cette autre guerre de sept ans , qui
devait être
si
fatale
aux deux
nations. Les Por-
tugais se joignirent aux Espagnols pour défendre
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135
TROISIÈME ÉPOQUE.
leur indépendance
armée
anglaise
depuis
le
3i
,
et furent secondés
,
par une
débarquée sur leurs côtes,
juillet.
Espérant détourner l'Angleterre de ses projets hostiles,
Napoléon partit de Paris,
tembre pour
rendre à Erfurth , où
se
le
il
27 sep-
eut une
nouvelle entrevue avec l'empereur Alexandre.
Les deux monarques firent
,
de concert
,
des
propositions au cabinet de Londres mais cette
;
tentative
ayant
succès
sans
été
,
Napoléon
quitta aussitôt Erfurth, décidé à conquérir,
armes à
les
la
main
,
cette paix refusée
à ses
négociations.
Le 25 octobre,
après
,
il
est
là incertaine
ses
la
,
il
arrive à Paris; huit jours
en Espagne ,
,
va cette
fois
et la victoire
jusque-
encore accompagner
drapeaux. Les combats d'Espinosa, Tude-
Sommo-Sierra
,
etc.
,
sont pour lui autant
de triomphes, qui bientôt
portes de Madrid. Cette
le
ville
conduisent aux
oppose une ré-
sistance d'autant plus vive, qu'elle est excitée
4
HISTOIRE DE NAPOLÉON
54
par
la
haine et par
la
vengeance. Cent pièces
de canon en défendent l'entrée;
les
rues, les
portes sont barricadées. Les cloches de deux
cents églises sont en branle , et les cris affreux
d'une multitude en délire ajoutent à la consternation qui frappe cette grande
quée sur tous
prise d'assaut
les
,
points
,
cité.
Enfin , atta-
au moment
et
d'être
la ville de Madrid se rendit
aux Français.
Napoléon signala son entrée dans
tale
par un pardon général
de l'odieux tribunal de
,
et
cette capi-
par l'abolition
l'inquisition.
Janvier 1809.
VICTOIRES DE NAPOLÉON EN ESPAGNE.
L'armée anglaise qui venait
se joindre
aux
insurgés espagnols , n'avait pas encore dépassé
Salamanque. Le 17 décembre,
Valladolid; mais le 22
Madrid pour
,
elle
parut à
Napoléon ayant quitté
au devant de l'ennemi, ce
aller
mouvement décida tout-à-coup
les
Anglaisa
rebrousser chemin.
Le 3
janvier, le
maréchal Soult
les
attaque,
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I
188
TROISIÈME ÉPOQUE.
pour
la
première
fois
gagne sur eux
et
,
— Le i3
bataille de Prieros.
,
duc de
le
— Le
lune est vainqueur à Tarragone.
la
Bel-
19
,
Soult triomphe de nouveau au comrat de la
Corogne, où
tué le général
fut
mandant en chef de l'armée
Au
Moor, com-
anglaise.
milieu de ces brillans succès, Napoléon
apprend que l'Autriche arme contre
forcé de se mettre
le
pagne
,
le
menace,
au moment où
électrisait ses soldats, et
l'armée britannique
il
et
Il
et
,
il
quitte l'Essa présence
eût suffi peut-être,
pour achever en peu de jours
rection espagnole.
,
en mesure pour combattre
nouvel ennemi qui
à regret
lui
la
ruine de
pour dompter
partit le
1
l'insur-
7 janvier; le 2 5
,
était à Paris.
2 Février 1809.
PRISE DE SARAGOSSE.
Cependant
Français
,
malgré l'absence du chef,
continuent
d'opposer
à
les
l'ennemi
leurs forces et leur courage, et sont plus d'une
fois
couronnés parla
victoire.
Le 27
janvier,
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HISTOIKE DE NAPOLÉON,
156
Soult ajoute une nouvelle palme à sa gloire,
par
la prise
du
Ferrol,
et bientôt le
duc de
Montebello va se rendre maître de l'importante
place de Saragosse.
Après un siège de plusieurs mois, et vingt-huit
jours de tranchée ouverte
habitans de cette
vingt-trois jours,
,
les
ville résistent
malheureux
encore pendant
de rues en rues, de maisons
en maisons; hommes, femmes, enfans, prêtres,
moines , tout combat avec
le désespoir.
. . .
et le 21 février
le
courage qu'inspire
Cette lutte sanglante cessa enfin,
,
les
Français maîtres de la ca-
de l'Àrragon, prirent possession avec
pitale
douleur
,
de cette antique
cité
,
qui n'offrait
plus aux regards qu'une vaste enceinte de ruines
fumantes et ensanglantées.
Une
sastre
affreuse épidémie suivit
:
ce grand dé-
ceux qui résistèrent à tant de
trouvèrent
un
maux
refuge et des secours dans l'hu-
manité du vainqueur
,
le
brave
maréchal
Lannes.
Après ce glorieux mais sanglant triomphe,
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187
TROISIÈME ÉPOQUE.
succès en Esla guerre se poursuivit encore avec
pagne *,
la
fortune ne se montra pas moins favo-
rable en Portugal : le maréchal Soult y gagna , le
29 mars,
la bataille
d'Oporto, qui mit au pou-
voir de la France, la ville la plus opulente et
la
plus anglaise
du Portugal, après Lisbonne.
Les pertes de tous genres que
et les
Portugais éprouvèrent par
maréchal Soult, dans
vrier et
Un
cette
mars , sont
les
les
Espagnols
les
armes du
mois de janvier,
fé-
incalculables.
des évèncmens les plus remarquables de
époque
,
fut l'abdication
de Gustave
Adolphe, roi de Suède. Le duc de Sudermanie, son oncle, prit les rênes
ment
,
l'État produisît
position.
nom
du gouverne-
sans que ce grand changement dans
de troubles et rencontrât d'op-
Le nouveau
roi fut
proclamé sous
le
de Charles XIII.
* Les évènemens trop multipliés de la guerre d'Espagne, qui dura
de cette éposept ans, ne pouvant trouver place dans les médaillons
que,
il
a fallu se borner à indiquer de
importai» de cette longue guerre.
loin
en loin quelques
faits
HISTOIRE DE NAPOLÉON
IS8
2 Avril 1809.
— bataille
guerre d'Autriche
d'eckmuhl.
Cédant aux insinuations perfides de l'Angleterre
droits
elle-même des nouveaux
et inquiète
,
que Napoléon
paix de
Tilsitt
arrogés depuis la
s'était
l'Autriche
,
contre la France, lorsque
pagne , en excitant
le
murmurait
les
déjà
évènemens d'Es-
mécontentement des puis-
sances , et surtout en divisant les forces de Na-
poléon , vinrent hâter
le
moment d'une rupture
éclatante.
Le 9
1809,
avril
cent tout-à-coup
une seconde
fois
,
,
les hostilités
et
recommen-
Bavière est envahie
la
sans déclaration de guerre ;
l'archiduc Charles, généralissime des troupes
autrichiennes
,
commande une armée de
cent cinquante mille
hommes
,
cinq
Napoléon n'a
pas deux cent mille combattans à lui opposer ;
mais sans inquiétude sur cette infériorité numérique,
il
part de Paris,
est à la tête
le
de son armée;
au combat d'Abensberg
;
i3 avril; le
le
le
20,
21
,
il
17,
il
triomphe
à celui de
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TROISIÈME ÉPOQUE.
Landshut
22 enfin, puissamment se-
et le
;
condé par
Id9
maréchal Davoust,
le
il
gagne la
BATAILLE d'EcKMUHL.
Le 23
avril,
remporte une
il
non
victoire
moins importante à Ratisbonne. Cette glorieuse
journée rend
Bavière à son prince, et ouvre
la
au vainqueur
portes de Ratisbonne et la
les
route de Vienne.
Le 25
avril, l'armée française
trois jours après, elle s'est
a passé l'Inn;
emparée de
la rive
droite du Danube ; et le 4 mai, le sanglant
combat d'Ebersberg. enlève aux Autrichiens
une
forte position
conquête de
,
et facilite
la capitale
aux Français
la
de l'Autriche.
13 Mai 1809.
PRISE DE VIENNE.
Napoléon arrive
il
établit
s'arrêtant
le
8 mai à Saint-Polten
son quartier-général
;
pour contempler
ruines
les
c'est là
,
où
que
du châ-
teau de Diernstein, où fut enfermé RichardCceur-de-Lion
,
l'accompagnait
il
:
dit
«
au maréchal Lannes qui
Celui-là aussi avait été guer-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
160
«
royer dans
Palestine et la Syrie;
la
été plus
d'Acre
«
brave Lannesl
mais non plus
«
d'Autriche à
«
l'enferme
t
trait
avait
heureux que nous à Saint- Jean-
«
«
,
il
,
que
vaillant
Il est
toi,
mon
vendu par un duc
un empereur d'Allemagne qui
et
qui n'est connu que par ce
de cruauté
temps
Tels étaient ces
«
barbares , qu'on a la sottise de nous peindre
«
si
«
lisation
«
rois
«
taies
«
rançon , ni aucun
t
successeur de Léopold et de Henri, que nous
«
tenons plus qu'à moitié
«
fait
«
gré son attaque assez félonne.
beaux.
en
!
. . .
Quel progrès a
fait
notre civi-
Vous avez vu des empereurs
ma
,
des
puissance, ainsi que leurs capi-
et leurs états; je n'ai exigé d'eux ni
sacrifice
,
d'honneur
il
ne
elles font
...
et ce
lui sera pas
plus de mal que la première
Telles furent les expressions
!
fois
,
mal-
»
de Napoléon:
connaître mieux que tout ce qu'on
pourrait dire, ses dispositions généreuses envers
ses
ennemis vaincus.
Le 10 mai, l'Empereur
est
aux portes de
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TROISIÈME ÉPOQUE.
capitale
la
161
de Y Autriche, que son souverain
a de nouveau abandonnée; et
le
i3 enfin, après
un bombardement de trente-six heures, Vienne,
POUR LA SECONDE FOIS
,
AU
EST
POUVOIR
DES
Français.
L'abaissement de l'Autriche vient d'ajouter
à la puissance de Napoléon
encore par
va Fétendre
il
;
un nouveau décret qui
,
le
1
7
mai
réunit les états romains à l'empire français.
22 Mai 1809.
BATAILLE d'eSSLING.
L'occupation de Vienne n'avait pas terminé
la
guerre; ce grand succès, au contraire, lui
donna une
activité nouvelle: le
22 mai, fut livrée
la sanglante bataille d'Essling,
où
trente mille
Français combattirent contre une armée trois
fois
plus nombreuse
,
et
commandée par
l'ar-
-
chiduc Charles.
Des prodiges de valeur des deux côtés rendirent la victoire incertaine
,
elle
échappa aux
1
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
102
par une circonstance indépendante
Français
de leur courage. La rupture des ponts du Da-
nube ayant empêché
Davoust
reur,
lesquelles
siennes
,
de rejoindre l'Empe-
tout-à-coup des forces sur
se vit privé
il
il
avait
du maréchal
corps
le
et son artillerie
compté
,
et
qui , réunies aux
eussent été suffisantes pour culbuter
l'ennemi , malgré la supériorité
La France, dans
du nombre.
cette journée meurtrière
,
eut à déplorer la perte d'un de ses plus habiles
généraux: Lannes, l'ami de Napoléon et
compagnon de
le
toutes ses victoires, fut blessé
mortellement dans ce sanglant combat. Napoqui lui-même
exposé avec
la té-
mérité d'un soldat , apprit avec douleur
l'irré-
léon
,
parable perte dont
près
il
menacé à genoux
était
:
du brancard où Lannes avait
,
été déposé
baignait de ses larmes les mains victorieuses
du
«
il
s'était
général , en s'écriant
«
:
Lannes
,
me
recon-
nais-tu? C'est ton ami, c'est Bonaparte
«Lannes, tu nous seras conservé!...
Cet espoir fut trompé
,
et le
»
3o mai
,
l'il-
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TROISIÈME ÉPOQUE.
165
Ui9tre guerrier
expira en formant des
pour Napoléon
et
pour
la
France
vœux
*.
Les généraux d'Espagne et Saint-Hilaire perdirent aussi la vie dans cette journée également
funeste aux deux nations.
L'armée française, forcée à un mouvement
trograde, se retira sur la rive droite du
Des succès plus certains
traient sur
un
Trieste , Inspruck
Voralberg,
les
,
avaient
pays de Saltzbourg,
Tyrol, la Carinthie,
le
illus-
armes françaises ;
,
le
Danube.
moins chers
Laybach Léoben
,
ouvert leurs portes, et
le
et
autre point
ré-
le
Frioul,
Tlstrie, étaient occupés.
Le
e
i
'
juin, l'archiduc Ferdinand avait éva-
cué Varsovie;
la bataille
i4,
le
le
prince
Eugène gagnait
de Raab en Hongrie. Cette victoire
importante rejeta l'archiduc Jean de
côté
du Danube
,
et assura les
tions de l'armée d'Italie avec la
l'autre
communica-
grande armée.
«
*
Huitième médaillon.
de Lannes,
et
en
même
— La branche de cyprès indique
tems
les
ici
la
mort
malheurs de cette sanglante journée,
qui ne peut être considérée toutefois
comme une
défaite.
1
HISTOIRE DE NAPOLÉON
64
Juin 1809.
Le Pape,
par
romains
de l'envahissement des états
irrité
Français
les
*
d'excommunication
lança
,
une bulle
contre Napoléon
du
auteurs de la spoliation
et
les
Saint-Siège.
Cet événement ne produisit aucune sensation
Rome elle-même,
en Europe.
cette fulmination,
n'y vit
que
indifférente à
la
représaille
d'une vengeance temporelle.
6 Juillet 1809.
BATAILLE DE WAGRAM.
Depuis
la bataille d'Essling
étaient restées
établis
dans
septentrional
combat
Wagram
les
en observation sur
du Danube;
opposées
,
l'île
du
le
,
les
deux rives
5 juillet, les Français
de Lobau
fleuve
deux armées
,
passent
le
et préludent
bras
par
le
d'Enzerdorff, à la bataille décisive de
,
qui a lieu
le
lendemain, 6
L'audace, l'habileté des manœuvres,
* Huitième médaillon.
— Le
calice renversé indique
juillet.
les
plus
l'excommuni-
cation.
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TROISIÈME ÉPOQUE.
vastes combinaisons
du
i65
génie militaire assurent
à Napoléon une victoire complète.
Cette immortelle journée est placée au
rang que celles de Marengo,
même
d'àusterlitz, d'Yewa
ET DE FrIEDLAND \
Peu de
jours après , l'Empereur célébra ce
triomphe à Vienne, en distribuant à
ses braves
des récompenses méritées. Berthier fut nommé
prince de
Wagram; Davoust,
mùhl; Masséna, prince
prince d'Eck-
d'Essling.
Les généraux
Oudinot, Marmont et Macdonald reçurent
bâton de maréchal
moins de part que
;
les
les
le
soldats n'eurent pas
chefs à la munificence
du monarque.
Juillet
1809.
LE PAPE DÉTRÔNÉ *\
Le jour même, où Napoléon triomphait è
*
Voyez
ces différentes
batailles sur le
tableau. Elles sont toutes
indiquées d'une manière particulière, afin de les rendre plus remar-
quables au premier coup-d'œil.
**
La
thiare indique la souveraineté
du Pape.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
166
Wagram,
de Naples (Murât) voulant
le roi
mettre uu terme aux
spirituel et temporel
voirs
deux pou-
querelles des
,
avait pris sur lui
de détrôner le pape Pie vu , qui fut enlevé
du palais Quirinal
on
conduit à Savonne
et
,
où
le retint prisonnier.
L'Empereur apprit avec surprise l'enlèvement
du Souverain Pontife; sans désavouer la violence
exercée contre lui
,
il
de l'entourer de soins
A
dait
sir
cette
doima
même époque,
en Espagne
l'ordre toutefois
et d'égards.
l'armée française per-
de Talavera contre
la bataille
Arthur Wellesley, depuis lord Wellington.
Les Anglais également vainqueurs en Hollande,
s'emparaient de l'importante
ville
de Flessingue.
14 Octobre 1809.
TRAITÉ DE VIENNE.
L'empereur d'Autriche
après
la bataille
une troisième
vainqueur.
de
fois
Un
resté sans défense
,
Wagram
,
s'était
vu contraint
d'implorer la générosité
armistice avait été
du
conclu à
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TROISIÈME ÉPOQUE.
Znaïm,
le 12 juillet;
IÔY
négociations conti-
les
nuèrent jusqu'au i4 octobre suivant, où
traité
de Vienne fut
tentiaires respectifs des
signé par
deux puissances.
Parce traité , qui confirma
cessions stipulées
avantages
,
et le
et accrut les
con-
dans celui de Presbourg,
France et tous ses
le
plénipo-
les
alliés
la
acquirent de grands
Continent fut pacifié de nou-
veau , à l'exception de l'Espagne.
L'Autriche
naître les
s'était
engagée en outre à recon-
changemens survenus
en Espagne, en Portugal
rait
en
même
et à survenir
et en Italie. Elle
Le i5 octobre, après
la signature
de
Napoléon partit pour Passau. Le 22,
à
Munich
la
il
était à
La proclamation de
la
la
ils
,
il
reçut
Fontainebleau.
paix se
plus grande solennité; tous
fit
pour assister au triomphe de
devaient leurs couronnes.
à Paris
les rois créés
par Napoléon, étaient accourus dans
tale
la paix,
nouvelle de l'échange des ratifi-
cations, et le 26,
avec
adhé-
temps au système continental.
la
capi-
celui auquel
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
168
1809.
SUITE DE LA GUERRE D'ESPAGNE.
Les
hostilités
continuent en Espagne avec
DES ALTERNATIVES DE REVERS ET DE SUCCÈS.
commande en chef
lington qui
glaise,
Wel-
l'armée an-
temporise toujours, et les Espagnols évi-
tant les batailles rangées , livrent
de combats partiels qui
une multitude
affaiblissent
même les
vainqueurs. L'absence de Napoléon et la mésintelligence qui
s'établit
parmi
léfe
généraux
,
furent, dans cette longue guerre, les principaux
obstacles
aux succès.
6 Janvier 1810.
Par un traité de paix conclu entre la France
m la
Suéde, cette dernière puissance adhère
au -système continental
quence,
la restitution
L'année
>i
,
de
et obtient
la
en consé-
Poméranie.
8 1 o fut l'époque d'une guerre à
outrance contre ie commerce britannique;
tait la
seule, en effet,
que
la
c'é-
France pût en-
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TROISIÈME ÉPOQUE.
169
(reprendre avec avantage contre son implacable
ennemi.
l*r
^ril 1810.
MARIAGE DE NAPOLÉON.
Napoléon qui, chaque jour, voyait
sa puissance,
formait en
temps le vœu de
vain
dons. Sans espoir à cet égard
1809
le
,
mariage
depuis long-
transmettre à ses descen-
la
rompre une union
s'accroître
stérile
,
il
,
se décide à
et le 16
civil
de l'empereur
l'impératrice Joséphine.
Napoléon
Le 14
et
par
de
ma-
l'offi-
de Paris, pour un défaut de forme.
La France donna des
et n'oublia point
grandeurs
,
que
elle avait
,
regrets à Joséphine,
parvenue au
regardé
pandre des
,
des
faîte
comme
douce prérogative de son rang
La
du
janvier, le
riage religieux fut aussi déclaré nul
cialité
décembre
Sénat prononce la dissolution
celle
la
plus
de
ré-
bienfaits.
politique qui avait brisé les liens de Na-
poléon,
le dirigea
de nouveaux
:
il
de
même
pour en former
hésitait entre
une grande
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
170
duchesse de Russie
triche
ne
une archiduchesse d'Au-
et
lorsque François II
,
se décidât
main de
pour
,
craignant qu'il
première
la
lui offrit la
,
sa fille, qu'il accepta.
Le prince de Wagram (Berthier)
à
Vienne ,
le
1 1
mars ;
se rendit
épousa solennelle-
il
ment, au nom de l'empereur Napoléon,
l'archi-
duchesse Marie-Louise.
La nouvelle Impératrice
ment après pour
Compiègne
Le
cevoir.
,
où
et
i
la
cour
avril,
tracté à Saint-Cloud
le
,
partit
Le 28
Paris.
était allée
mariage
et
le
immédiate-
elle
,
arriva à
pour
la re-
fut con-
civil
lendemain
,
l'Em-
pereur et l'Impératrice reçurent la bénédiction
nuptiale, dans une galerie
en chapelle
;
les rois,
princesses de la famille
gnèrent
l'Empereur
et
majestueuse et brillante
aussi
du Louvre
reines,
disposée
princes
et
accompa-
impériale,
l'Impératrice à cette
cérémonie
,
qui eut
pour témoins plusieurs souverains étran-
gers et tous les grands dignitaires civils et militaires
de France.
Digitized by
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171
TROISIÈME ÉPOQUE.
Le 27
l'Empereur et l'Impératrice par-
de Compiègne pour
tirent
Bas,
avril,
,
la
Belgique,
Les
etc.
et
La
fin
ville
Pays-
plus brill'union de
de Marie-Louise partout aussi sur
;
son passage, l'Empereur
sollicitude
fêtes les
chaque
lantes célébrèrent dans
Napoléon
aller visiter les
pour
laissa
la prospérité
de Tannée 1810 et
des traces de sa
de
le
ses peuples.
commencement
de Tannée 1811, fut un temps de paix et de
repos pour la France.
La guerre,
toutefois,
continuait encore en Espagne; mais ce fut pres-
que toujours à Tavantage des Français.
Parmi
née 1810
ment
les
,
évènemens importans de Tan-
nous clevons remarquer première-
l'abdication de Louis Bonaparte, roi de
Hollande , en faveur de son
fils.
Napoléon re-
fusa cette abdication, et le 9 juillet 1810,
décret réunit la
Le
21 août
,
un
Hollande à TEmpire.
le roi
avec l'autorisation de
de Suède, Charles XIII,
la législature
du royaume,
HISTOIRE DE NAPOLÉON
172
adopta pour
et successeur,
fils
maréchal
le
Bernadotte, aujourd'hui roi, sous
nom de
le
Charles-Jean.
Le
un
1
villes
anséatiques et
encore
le
3 décembre de cette même année
( 1
8 1 o)
sénatus-consulte réunit à la France
le
19 décembre
l'institution à
excita
tion;
le Valais,
nombre de
,
ses
un
vit
les
ce qui augmenta
départemens; enfin,
décret qui rétablissait
jamais odieuse de
un mécontentement
on
,
la
censure,
général dans la na-
avec peine, que Napoléon, après
avoir étendu les bornes de son empire
chât à restreindre
celles
de
,
cher-
la pensée.
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NEUVIÈME MÉDAILLON.
DU MOU DE MABS l8ll AU MOIS n*OCTOBEK x8l3.
20 Mars 1811.
NAISSANCE OU ROI DE ROME.
Le 20 mars 1811
annoncèrent à
prince impérial
Rome.
Ce jour
celui
des
,
cent-un coups de canon
la capitale
,
la
qui reçut
,
naissance d'un
le titre
de roi de
doit être indiqué, peut-être,
où Napoléon
félicités
atteignit le plus
humaines
! . . . .
comme
haut degré
Arbitre de l'Europe
maître d'un vaste empire , époux d'une archiduchesse, comblé, en
un mot,
de gloire et de puissance
*
les
Neuvième médaillon. Les
noms de Napoléon
reuse époque.
et
diffôrcns
de son
fils ,
*, la
de bonheur,
naissance d'un
emblèmes qui accompagnent
ici
tendent à caractériser cette heu-
1
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
174
fils
pouvait seule ajouter à tant de prospéri-
La France partage
tés.
du
l'ivresse
Tépoux, du monarque,
et
père, de
semble se
féliciter
elle-même de sa propre grandeur qu'attestent
trophées de ses guerriers et sa propre éten-
les
due.
Cent-trente départemens composent en
moment
ce
l'empire français
d'européens se trouvent sous
ou
directe
indirecte
;
cent millions
domination
la
de Napoléon
*.
en partie conquise ou occupée ;
est
L'Espagne
le reste
du
Continent est en paix ou soumis; l'armée
déclaré qu'elle
En un mot
,
et le
à ce point élevé
était
Chef
de
a
rassasiée de gloire /....
et l'État , sont
la fortune,
parvenus
qui force à re-
descendre, ne permettant plus de monter.
Telle était la situation de la France
de mars 1811. Pendant
année,
elle
*
au mois
cours de cette
même
continua d'être heureuse et paisible
à l'intérieur.
pagne
le
Au
dehors
,
la
guerre avec l'Es-
se poursuivit avec succès. Badajos , Tar-
Dont quarante-deux
millions
,
habitans de la France.
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
ragone
,
Sagonte
,
la
grande
I7tf
ville
de Valence
tombèrent au pouvoir des Français; mais nos
plus habiles généraux firent en vain des prodiges de valeur;
ne cueillirent, dans
ils
la
Pé-
ninsule , que d'inutiles lauriers. Les Espagnols
combattant pour leur indépendance, puisaient
dans leurs revers une activité nouvelle, et
la
nation tout entière conspirait encore, lorsque
Napoléon
maître de ses plus fortes places
,
regardait
comme
,
la
vaincue et désarmée.
Juilletetc.
1812.
COMMENCEMENT DE LA CAMPAGNE DE
RUSSIE.
Des négociations entamées depuis dix-huit
mois , avec
la Russie
,
n'avaient amené
sultat. Cette puissance, inquiète
aucun
ré-
de la prépondé-
rance de Napoléon , qui chaque jour, s'étendait
davantage
rompre
le
,
n'attendait
traité
de
qu'un prétexte pour
Tilsitt,
et
reprendre
les
hostilités.
Quelques discussions
vement à
s'étant élevées relati-
l'exécution de ce traité, l'empereur
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
176
Alexandre exige, avant de répondre, que
mées
les ar-
françaises évacuent la Prusse, et se retirent
derrière le
Rhin
:
d'accéder à cette
le
refus
que
demande
Napoléon
fait
devient
,
le signal
d'une guerre nouvelle.
Bientôt quatre cent mille combattans se dirigent sur l'Oder et sur la Vistule
ne
vit
l'Europe
;
jamais une armée aussi imposante par
l'artillerie,
par
l'habileté et la réputation des
généraux , par
la
soldat, et enfin
,
bravoure et
la discipline
du
par l'immensité des appro-
visionnemens et des ressources de tous genres.
La garde impériale
trente-deux mille
seule, était
composée de
hommes d'élite
(infanterie),
y compris deux divisions de
C'est
avec ces forces et
princes de la Confédération
poléon prépare l'expédition
naire dont l'histoire
Le 9 mai,
Dresde où
,
il
les
la
jeune garde.
contingens des
du Rhin que Na,
la
moderne
plus extraordifasse
mention.
part de Paris; le 26,
il
est à
arrivent successivement l'empereur
d'Autriche, le roi de Prusse et tous les princes
Digitized
TROISIÈME ÉPOQUE.
de
la
Confédération
dans cette ville,
de
la guerre.
177
du Rhin qui se
réunissent
,
pour concerter
opérations
les
Là, Napoléon, par son luxe,
sa
magnificence, et plus encore par ce prestige
partout raccompagne
de gloire qui
être le roi des rois
souverains.
vœux
et
,
Mais tandis qu'il est environné de
d'hommages
traitent secrètement
la
,
Porte et
pour une paix
Cette circonstance , ignorée alors
français
,
changea tout-à-coup
la
que Napoléon
du monarque
les dispositions
29 ,
les
négociations furent rompues;
l'Empereur partit pour l'armée
à Dantzick, le 7 juin; le
le
les tenta-
près de lui pour éviter
guerre.
Le 28 mai,
le
fit
Russie
la
définitive.
d'Alexandre, et rendit vaines toutes
tives
paraît
,
au milieu d'une cour de
24 enfin,
il
passe
entre dans Wilna
du peuple de
Tous
les
,
où
le
il
;
il
était
12, à Kœnigsberg;
Niémen,
et le
reçoit les
28,
il
hommages
Lithuanie.
pas des Français sur
le territoire
12
f
HISTOIRE DE NAPOLÉON
78
russe, sont
let,
marqués par des succès;
Davoust
gration
,
,
Napoléon gagne la bataille de
Smolensk.., le
ville
de ce
23 juil-
Mohilow ; après quelques nouveaux
à
avantages
le
vainqueur du général Ba-
est
1
août
7
nom que
,
après y avoir mis
et se
,
les
le feu.
la
Russes abandonnent,
Seul boulevard de l'Em-
pire de Russie sur la
pour
cette place était
rend maître de
de Pologne,
frontière
les
Français
une im-
portante conquête.
On
assure que plusieurs chefs de l'armée
française, engagèrent Napoléon à terminer la
campagne à Smolensk. Mais
lan
,
Vienne
,
Berlin et
d'entrer aussi dans
conseils d'une
Dès
avait
le
vu
Madrid
Moskow
haute
,
,
et l'orgueil
l'emporta sur des
sagesse.
commencement de
les
avait pris Mi-
il
la
campagne, on
Russes, inférieurs en nombre aux
phalanges françaises, éviter constamment
batailles rangées
,
et se retirer
les
peu à peu vers
leurs frontières. Contraints de céder à des
ma-
nœuvres habiles Us continuent précipitamment
,
Digitized by
TROISIÈME ÉPOQUE.
Moskow,
leur retraite sur
leur passage:
la défaite
179
détruisant tout sur
de leurs armées, l'embra-
sement de leurs villes par leurs propres mains,
sont
telles
combinaisons de
les
leur empire
,
;
politique
*.
Nos troupes en
cle
la
Français au sein de
russe, pour attirer les
mais dans
effet
,
avancent sans obsta-
un espace de quatre-vingt lieues
de Smolensk à
Moskow
elles
,
ne rencontrent
sur leur route, que des hameaux déserts
des campagnes dévastées
que
;
elles
,
et
ne parviennent
difficilement à se procurer des vivres, et
ne trouvent pas
même
des guides pour les di-
riger.
7
Septembre 1812.
BATAILLE DE LA
MOSKOW A.
Cependant l'armée russe
Kutuzow, ne peut
pire , sans tenter le sort des
tend
*
les
Français
,
commandée par
livrer la capitale
de
combats ;
sur une hauteur
Neuvième médaillon. Ces ravages, ces incendies sur
l'em-
elle at,
entre
la
route c|ue
devaient parcourir les Français, étant un des caractères particuliers de
cette guerre
on
de Russie,
et
une des principales causes de nos désastres,
a cru devoir les indiquer dans ce médaillon.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
180
Ghjath
Mojaïsk
et
que
là
kowa
dans des retranchemens
,
deux cents pièces de canon.
hérissés de
fut livrée la sanglante bataille de la
dont
,
des braves
,
le
nom
çais furent tués
,
neur de
ou
hommes
Mosbrave
russes et fran-
blessés dans cette terrible
où chaque armée
la
le
maréchal Ney.
le
Quatre-vingt mille
journée
devait illustrer
C'est
victoire.
Les
s'attribua
l'hon-
Russes , toutefois
furent contraints d'évacuer leur position,
les
,
et
Français marchèrent sur Moskow.
15 Septembre 1812.
PRISE ET INCENDIE DE
Le 14 septembre, l'armée
les
capitale de la Russie
les palais
;
murs ,
ses
pour habitans
là,
sur
Napoléon apprend
de cette vaste
qu'une population de
abandonne
était arrivée
d'où l'on découvre l'ancienne
hauteurs,
que
MOSKOW.
,
trois
cité sont déserts
et qu'elle n'a
que des
;
cent mille âmes
plus enfin
blessés et des malades
incapables de fuir.
Digitized by
TROISIÈME ÉPOQUE.
i5, l'Empereur est aux portes de
Le
kow
;
181
elles s'ouvrent sans résistance
silence
de
règne
toutes
nombre d'hommes qui
de rester dans cette
la
Le
petit
vu contraints
abandonnée,
ville
naient enfermés et barricadés dans
A
,
parts....
s'étaient
Mos-
un morne
se te-
maisons.
les
vue de cette effrayante solitude, Napoléon
frémit. .
. .
Cependant
,
il
conservait l'espoir de
trouver, dans sa conquête,
sources et
un butin
d'immenses res-
inappréciable
quand
,
tOUt-à-COUp DES TOURBILLONS DE FLAMMES ET DE
fumée s'élancent dans les airs
,
et annoncent
un vaste incendie. C'est en vain qu'on
chercher à l'éteindre
,
veut
rien n'a été oublié
rendre ce malheur complet, toutes
les
pour
pompes
ont disparu!....
Le général Rostopchin,
homme
déterminé
auquel l'empereur de Russie avait confié
commandement de
lui-même
à
sa
la ville, avait
propre
mis
maison,
éloigné , après avoir pris ses mesures
ne restât aucun
moyen
et
le
le
feu
s'était
pour
qu'il
d'arrêter les ravages
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
182
de ce fléau destructeur. Tout semble conspirer
à l'exécution de ce cruel dessein: à neuf heures
du
soir,
favoriser
Moskow
elle est
Le
un
le
vent impétueux s'élève et vient
progrès des flammes; la
était construite
ville
de
en bois; en un instant
embrasée.
palais
du Kremlin défendu par de hautes
,
murailles, semblait seul à l'abri de toute atteinte;
mais
des
bientôt
viennent tomber sur
débris enflammés
la forteresse
douter une terrible explosion....
,
et font re-
Napoléon,
un danger
qui ne peut se résoudre à fuir
,
est
entraîné, malgré lui, hors de ce fatal séjour,
et c'est à travers
vient enfin
par
le
un océan de
feu , qull par-
au château de Pétroskoïe, occupé
prince Eugène.
Cet affreux incendie dura quatre jours entiers
cité
,
,
après lesquels
que
le
il
ne resta de cette immense
Kremlin
et
quelques bâtimens
épars çà et là;
le reste
de
la
au
acheva
la
ruine des immenses
pillage, et
provisions
population se livra
que renfermaient
les
magasins de
Digitized by
fROISIÈMË ÉPOQUE.
Moskow
185
rien n'en avait été soustrait, tant la
:
marche des Français
avait été rapide
,
et leur
entrée soudaine.
Cette terrible scène, qui se passait à huit
cents lieues de Paris, répandit la consternation
dans l'armée,
de
l'issue
et devint
un
funeste présage pour
cette expédition.
Du 15
Octobre au 13 Décembre 1812.
RETRAITE DE L'ARMEE FRANÇAISE.
La destruction de Moskow
non seulement de
léon,
pour
le
nécessaire;
il
général de
ciations.
la
se décida à la
Le général Lauriston
Napo-
précieuses ressources
moment, mais encore un
qui s'approchait ;
l'hiver,
enlevait à
asile
pour
paix devenait donc
demander.
fut envoyé
au
Kutuzow, pour entamer
quartier-
les
négo-
Espérant toujours obtenir une audience
de l'empereur Alexandre
,
il
perdit , dans
une
vaine attente, les trois semaines qui devaient
être
si
écoulé,
fatales à l'armée
le
française
;
ce temps
général russe lui adressa, dit-on,
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
184
cette réponse
«
:
«
Vous nous
notre guerre va commencer.
offrez la
paix
,
»
Cette circonstance explique assez la prolongation
du
Napoléon à Moskow
séjour de
seul désir d'obtenir la paix
départ; dès que cet espoir fut détruit,
hâta d'effectuer sa
avait quitté
;
le 2 3
,
le
se
il
Le 19 octobre,
retraite.
Moskow
;
son
lui fit différer
,
il
Kremlin sauta
le
par ses ordres.
L'armée française
mit en marche
se
lant avec effroi l'espace
rait
de
la patrie:
il
fallait
immense qui
,
calcu-
la sépa-
reprendre cette
même
route où naguère on marchait en vainqueur ;
on retrouva
le
champ de
bataille
kowa couvert encore de cadavres
,
de
la
Mos-
qui, depuis
près de deux mois, étaient restés sans sépulture,
et servaient
de pâture aux oiseaux de proie
Cependant
,
l'armée dans sa retraite
toujours victorieuse
;
!.
. .
,
de nombreux combats
sont livrés à l'avantage des Français, que
gloire
est
accompagne encore sur
la
cette terre de
destruction; le 5 novembre, l'arrière- garde
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
quante-six lieues de Moskow.
vembre
commencé
par
terrible
le
,
18J5
Wiasma
battait l'ennemi à
de l'armée
Mais
,
à cin-
le
6 no-
combat des élémens a
et la
guerre de l'hiver va surpasser
ses fléaux, la
guerre de toute la population;
,
couvre de frimats , et bientôt , aux
la terre se
rigueurs d'un froid excessif, se joignent les horreurs de la famine
;
arrachée aux
la paille
toits
des chaumières, est l'unique nourriture des
chevaux,
du
aliment
cosaques
neige
et leur chair devient bientôt le seul
,
soldat.
sur la glace
,
Harcelés par des nuées de
bivouaquer sur
contraints de
reux périssent chaque nuit , asphyxiés par
froid
ou meurent pendant
,
et d'épuisement....
VAINCU
*
,
,
que c'est
la
ici
— On
NON PAR LES
,
\
n'a pas cru devoir indiqtuT nos dé-
encombrés dans
rigueur de la saison
le
de fatigue
en Russie par des chars renverses, symboles de
chars sont présentés
les
jour
Le conquérant enfin est
MAIS PAR LES ELEMENS
Neuvième médaillon.
sastres
le
POUR LA PREMIÈRE FOIS
,
HOMMES
la
des milliers de malheu-
,
,
et
non
les
la
neiges
,
afin
défaites, les
de
faire sentir
force des armes qui a vaincu
Français en Russie.
- J'avais été
pour combattre des hommes en armes, a dit depuis
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
186
Les rives de
efforts
de
la
Bérésina virent les derniers
nos braves
;
Ney, qui avait protégé
çais, livra
ainsi à
fleuve, qui eut lieu les
hommes
et
27 novembre.
être
au comble,
néanmoins s'augmenter encore par
traitemens auxquels
ils
furent en
mille
posent en partie
la
population de
qui com-
malheureux
,
au milieu des rues où
rejetaient ainsi
,
faisait périr
barbarie des
,
dépouillaient entièrement
faibles débris
indignes
W ilna, après
avoir reçu dans leurs maisons les
les
et devait
les
butte dans
cette ville inhospitalière. Les juifs
-
ou
l'armée le passage
26
quarante - cinq
,
per-
tués
arrivèrent en désordre à Wilna; leur
malheur semblait
,
ils
,
Le 10 décembre
les
des Fran-
la retraite
un combat aux Russes où
11 facilita
blessés.
soldats
maréchal
un grand nombre d'hommes
dirent
du
l'intrépide
et les
le froid
en peu d'instans. Enfin,
de nos armées, échappés à
hommes
Napoléon, mais non
la nature
et
aux fléaux de
la
les
la
na-
en courroux. »
Digitized by
187
TROISIÈME ÉPOQUE.
ture
,
repassèrent le
perte
la
de tant
du
Niémen
men, que
du
un
le
1
3 décembre,
celle
aguerris était irréparable
Le maréchal Macdonald
retraite sur
le
immense , mais
matériel était
d'hommes
,
,
autre point
29 décembre;
!
qui avait opéré sa
ne passa
,
Nié-
le
se croyait suivi
il
général d'York et des corps prussiens , qui
avaient fait la
campagne sous
qu'il apprit, le
tulé.
ses ordres
,
lors-
3o , que ce général avait capi-
Cette défection inattendue livra tout- à
coup aux Eusses
la rive droite
de
la Vistule.
Pendant ce temps, l'Autriche qui
avait pris la
couleur d'une véritable neutralité , abandonnait
à ses propres forces le corps
par
et
comme
la défection
les
là,
général Ré-
mouvemens,
des Prussiens avait annulé
opérations défensives
nald.
du
enchaînait ses
gnier,
du maréchal Macdo-
Ainsi la France portait la peine de la
funeste confiance de Napoléon dans des souverains toujours prêts à
rompre
leur avaient dictés ses victoires.
les traités
que
I
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
188
L'Empereur
avait
5 dé-
quitté l'armée le
commandement
cembre
,
au
de Naples (Murât). Après avoir été
roi
laissant
le
général
exposé lui-même à d'innombrables dangers
arriva à Paris, le
il
19 décembre à minuit;
vingt-neuvième bulletin,
le
nouvelle de nos désastres
la capitale ;
il
mages
et les félicitations
on
à
les
des
de tous
les
les
hom-
corps de
que
courage des
le
maîtriser.
Une conspiration dont
instruit
moins
malheurs de l'armée furent
causes
hommes ne saurait
avait éclaté
la
précédé dans
remercia de n'avoir pas désespéré
de l'Empire , et
attribués
qui contenait
l'avait
n'en reçut pas
l'État;
le
,
Mallet était le chef,
pendant l'absence de l'Empereur;
de cet événement tandis
core à l'armée,
il
qu'il était en-
en apprit de nouveaux
détails
à son retour. Quoique cette tentative pour renverser son
elle
gouvernement eût
été sans succès
n'en produisit pas moins sur son esprit
impression profonde.
Il
y retrouvait
une
les traces
de
cette conspiration perpétuelle dirigée contre lui
Digitized by
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TROISIÈME ÉPOQUE.
par l'Angleterre dans le nord
rope, et ce fut
ses
ennemis
189
et le midi
,
de l'Eu-
un nouveau motif pour redouter
préparer à
et se
combattre.
les
Mai 1813.
CINQUIÈME COALITION.
DE
BATAILLE
Tandis que
nissent de
LUTZEN.
puissances étrangères se réu-
les
nouveau contre
la
France , l'Empe-
reur par une infatigable activité s'efforce, sinon
maux
de réparer des
irréparables
,
du moins
de relever sa gloire , ternie aux yeux de l'Europe.
trois
Un
met
sénat us-consul te
cent mille
il
SQ disposition
hommes; de nombreuses
hortes sont organisées
enfin, vont répondre
,
co-
d'immenses préparatifs
aux menaces des puis-
sances étrangères, et deux mois après sod re-
Napoléon
tour,
à
est
la
tête
d'une armée
nouvelle.
Le
1
5 avril
Mayence,
même
il
et le
part de Paris
,
le
1
7
il
25 à Erfurth. Impatient
de combattre
,
il
imprime sur
un mouvement électrique
à
la
est à
lui-
sa route
jeune armée qui
190
1I1STOTRE
DE NAPOLÉON,
bientôt allait se montrer digne de son chef et
de
France.
la
La campagne de Saxe
un combat où
duc
d'Istrie
,
er
i
mai par
Français eurent l'avantage
les
mais qui coûta
s'ouvrit le
la vie
au maréchal
commandant de la
,
Bessières
de
la
livrée la bataille
de
une armée toute nouvelle
et
cavalerie
garde.
Le lendemain,
Lutzen;
là
on
vit
2
mai, fut
sans cavalerie, marcher avec courage aux
bandes russes
chef et
la
et
prussiennes.
vieilles
L'habileté
du
valeur d'une brillante jeunesse sup-
pléèrent au
nombre
et à l'expérience.
reur s'exposa plus d'une
fois
L'Empe-
dans cette san-
glante journée; ses généraux, à son exemple,
rivalisèrent
de
zèle et
de courage,
soldats, selon la belle expression
et
nos jeunes
du
bulletin,
relevèrent dans cette circonstance , toute la noblesse
du sang
français.
Cette victoire, toutefois, fut chèrement payée
par l'armée française, dont
Baille
hommes environ;
la perte fut
de dix
celle des alliés était
plus
Digitized by
Google
191
TROISIÈME ÉPOQUE.
considérable encore;
ils
devant
se retirèrent
Napoléon sans oser risquer une nouvelle bataille.
Le Vice-Roi contribua puissamment à
remportée
toire
la vic-
du comman-
à Lutzen. Investi
dement général de l'armée de Russie après
le
départ de Murât, et après avoir opéré sa retraite
il
était arrivé à
fait
stationner ses
de Posen jusqu a l'Elbe,
Berlin, le 21 février, et avait
troupes jusqu'au 5 mars. Cette opération lui
ayant donné
Rhin, de
le
temps d'attendre
cette
l'arrivée
venait d'improviser.
Il
se trouva
avait pris
que nous
une part active
wich.
1
2.
suivant,
de Lutzen.
même
il
obtint plu-
général
Milorado-
avantages
Le 8
Dresde où
le
mai
et glorieuse, ainsi
l'avons vu, à la bataille
Les 5, 6 et 7 du
sieurs
le
en communi-
cation avec elle le 3 avril, et le 2
il
sur
grande armée que Napoléon
le
sur
enfin,
il
mois,
le
précéda l'Empereur à
souverain de
Ce prince,
reconnaissance
la
fidèle à ses
qu'il devait
Saxe fut rétabli
engagemens et à
à Napoléon,
la
s'était
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
192
éloigné à l'approche des alliés donf
fusé
constamment toutes
les
il
avait re-
propositions.
20 Mai 1813.
BATAILLE DE BAUTZEN.
L'empereur Alexandre attendait
dans une position
qu'il jugeait
Français
les
inexpugnable,
Napoléon l'attaque néanmoins, et bientôt tout
cède aux grandes vues , aux belles dispositions
du général
bat
à
s'est
français qui,en
commençant le com-
déclaré sûr de la victoire;
Wurtchen, à Bautzen,
il
et l'ennemi
triomphe
en
fuite se
retire derrière l'Oder.
L'armée russe fut poursuivie sans relâche par
l'avant- garde
française à la tête de laquelle
marcha toujours Napoléon. Le grand maréchal
Duroc
fut tué par
chenbach qui eut
sentit
vivement
un boulet
lieu le
la perte
22
à l'affaire de Rei:
l'Empereur
res-
d'un fidèle serviteur,
confident et témoin de ses prospérités et de
ses revers.
En
trois jours
,
la
Saxe avait été délivrée et
Napoléon, sacrifiant au désir de
la
paix
les
avan-
ï
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
conclut,
tages de sa position,
mistice de Pleswitz
Pendant
la
193
4 juin»
le
l'ar-
ou Neumark.
durée de cet armistice,
et
malgré
longues délibérations qui en remplirent
les
cours, on
temps
vit
et avec le
même soin
,
le
même
l'Empereur s'occuper en
des négociations et
de tout ce qui concernait Farinée; son
infati-
gable activité, son génie qui d'un coup-d'oeil
savait tout
fire
embrasser ,
lui permettaient
à tous les travaux à la fois
l'ordre le plus parfait
,
de
suf-
et d'établir
parmi tant d'élémens de
confusion.
21 Juin 1813.
-
•
BATAILLE DE VITTORIA EN ESPAGNE.
Un
congrès des principales puissances
ouvert à Prague
;
tenait les intérêts
pagne
tandis
que l'Empereur y sou-
de la France ,
d'affligeantes nouvelles
VITTORIA, PERDUE LE
:
il
reçut d'Es-
la bataille de
21 JUIN, AVAIT ENTRAÎNÉ
POUR JOSEPH LA PERTE DE SA COURONNE
les
s'était
,
et
pOUT
Français l'évacuation de la Péninsule. Cet
événement ignoré encore des
alliés,
décida tout13
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
194
à-coup Napoléon à accepter
la
médiation de
l'Autriche qu'il avait d'abord refusée.
Le congrès ouvert
le
10 août sans avoir
le
28
juillet, fut dissous
amené aucun
résultat:
l'Empereur n'ayant pas cru devoir accéder à des
conditions humiliantes pour la France; l'Autriche alors , quittant le rôle de médiatrice ar-
mée nous
,
déclara la guerre.
L'armistice qui s'était prolongé près de trois
mois ne fut avantageux qu'à nos ennemis. Les
,
Russes qui attendaient une armée
la
reçurent
;
Prussiens doublèrent leurs forces; les sub-
les
sides anglais arrivèrent; l'armée suédoise rejoi-
gnit
cfelle
des alliés
;
en un mot, Napoléon qui
n'avait accordé cette suspension d'armes
que
encore une
par
le désir sincère
fois
trompé par son inconcevable confiance dans
de
la paix, fut
l'Autriche, et vit bientôt s'évanouir toutes ses
espérances.
Ainsi l'armistice de Pleswitz et le congrès de
Prague ne servirent qu'à cimenter l'union des
Digitized
TROISIÈME ÉPOQUE.
ennemis de
la
France, et par conséquent, à ac-
croître les dangers
26
et
de sa situation actuelle.
27 Août 1813.
DE
BATAILLE
A
que
peine
toutes parts
DRESDE.
négociations sont-elles rompues,
les
hostilités
les
198
recommencent
on vole
aussitôt.
aux armes. Le 3 août
1
De
les
Autrichiens ont opéré leur jonction avec les Prussiens, et le
26, est livrée la bataille de Dresde
où Napoléon à
,
la tête
de cinquante-cinq mille
braves, va combattre cent quatre-vingt mille
Russes, Prussiens et Autrichiens. Le succès
n'est pas
gacité,
un
instant
douteux
au courage du héros
,
il
est
dû
à la sa-
français.
L'armée ennemie entièrement culbutée perd
quarante mille
un
hommes
,
et se
trouve menacét
instant de sa destruction totale.
Le général Moreau
dans
les
,
qui
était
venu
se placei
rangs ennemis, périt en combattant
contre cette même patrie qu'avaient illustrée
ses
1
HISTOIRE DE NAPOLÉON
96
exploits
:
il
même
yeux
fut atteint par
un boulet
sous
les
d'Alexandre.
Août 1813.
BATAILLE DE LA KATZBACH, etc.
L'éclatant succès remporté à Dresde, fut pour
Napoléon
le
dernier sourire de la fortune. Par
un enchaînement de
fatalité
sans exemple,
il
ne devait plus compter désormais que des revers
déjà la victoire qui lui était restée fidèle,
;
de
avait cessé
même
où
il
l'être
à ses généraux; le jour
triomphait à Dresde ,
Macdonald, qui commandait en
le
maréchal
Silésie, avait
pebdu contre Blûcher la sanglante bataille de
la Katzbach, qui coûta à l'armée française vingt-
cinq mille
niers.
hommes, dont
quinze mille prison-
Le prince de la Moscowa (Ney)
fut battu
lui-même à Juterbogt, par le prince royal de
Suède (Bernadotte)
corps de
Yandamme
;
enfin, presque tout le
qui avait été renvoyé en
Bohême, succomba sous le refoulement de
mée
des alliés précipitant sa fuite.
La
l'ar-
brillante
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
victoire
de Dresde,
n'était
197
qu'une
faible
com-
pensation à tant de revers.
Telle était la triste situation de l'armée, lors
que
les
négociateurs de Prague apportèrent à
l'Empereur les résultats de leurs nouvelles conférences
;
il
rejeta toutefois les conditions ri-
goureuses qu'on prétendait lui imposer et que
l'intérêt
de
cepter ;
il
solution
,
la
France ne
qu'il
dont l'unique but, en
de l'entraîner dans
D'après
pas d'ac-
ne voyait aucune garantie de
sincérité des alliés,
était
lui permettait
persista d'autant plus dans cette réla
effet,
le piège.
les refus réitérés
de Napoléon, l'Au-
triche, la Russie, l'Angleterre et la Prusse signè-
rent à Tœplitz, le 9 septembre une quadruple
alliance qui allait
une dernière
fois
réunir ces
puissances contre nous.
18 et 19 Octobre 1S13.
BATAILLE DE L2IP8ICK.
Comptant sur
taire
,
ses alliés,
sur son génie mili-
et peut-être encore sur son
bonbeur
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
198
Napoléon
se prépare â continuer la guerre
28 septembre
le
les hostilités
9 octobre, un premier succès semble
Mais
fier ses espérances.
abandonnent
ses
le
:
recommencent,
Le
et
justi-
i5, les Cavarois
drapeaux pour
se joindre
aux
Autrichiens, et cette première défection est le
signal de sa perte.
Le 18 octobre, Napoléon a réuni
dans
les plaines
ses forces
de Leipsick , son armée
se
com-
pose de cent cinquante-sept mille combattans
et cent pièces d'artillerie,
mais
les alliés lui
en
présentent mille et trois cent cinquante mille
bayonnettes; on se bat avec fureur....
L'armée, par des prodiges de valeur et d'audace , avait résisté à
un ennemi bien
en nombre, lorsque
la
éclate
et les
tout-à-coup
supérieur
trahison la plus infâme
Les Wurtembergeois
!
Saxons tournent leurs armes contre
Français leurs alliés;
artillerie et
il
les
les
foudroient de leur
passent dans les rangs de l'ex-mare-
chal Bernadotte.
. . .
Mais
tel est le
sang-froid
du
général français, son énergie, son habileté et
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TROISIÈME ÉPOQUE.
le
courage de nos soldats,
que
tout et
encore
champ de
le
199
remédient à
qu'ils
bataille
nous
reste
!
Ces deux terribles journées que
l'histoire
ap-
pelé des journées de géans , avaient coûté à l'en-
nemi cent-cinquante mille hommes de
ses meil-
leures troupes, dont cinquante mille tués, le
reste blessés
ou
prisonniers
;
nos pertes
vaient aussi à près de cinquante mille
La
retraite
au jour
trèrent avec
dans
commença
les alliés
les
,
nuit sur Leipsick ;
poursuivant
eux dans
rues
la
les
cette ville.
Français, en-
On
fatalité
temps
l'Elster
et
se battait
notre arrière-garde se défendait
vaillamment et sans grande perte
une
s'éle-
hommes.
désespérante, on
fit
par un mésentendu ,
par lequel
,
quand par
sauter à contrele seul
pont de
s'effectuait la retraite
;
alors
tout ce qui restait du côté de Leipsick fut perdu,
opposée se di-
et ce
qui
rigea
en toute hâte et en désordre sur Mayence.
se trouva sur la rive
L'Empereur, dans sa retraite, fut attaqué le ao,
octobre, à
Hanau par
soixante mille Austro-Ba-
JÏ
00
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
du
varois sous les ordres
Wrède; ce
général de
combat quoique meurtrier, ne l'empêcha pas
néanmoins d'entrer à Francfort
Le
2
novembre
repasse le Rhin
enfin,
pour
il
3 i Octobre.
dernière fois
la
débris rentrent en France en
pour comble
le
arrive à Mayence,oùil
de
;
même
faibles
temps ,
et
d'infortune, la contagion les ac-
compagne \
Tels furent les résultats de l'insigne trahison QUI FIT PERDRE AUX FRANÇAIS LA BATAILLE DE
Leipsick, également fatale aux
deux armées.
Cette défaite fut suivie de la perte
de nos
plus fortes places. Les Français qui défendaient
Dresde, Hambourg, Dantzick, Utrecht, Ams-
terdam
etc.,
furent contraints successivement
* Neuvième médaillon.
le
char représentant
ment
les pertes
•— Les branches de cyprès qui accompagnent
la bataille
faites
par
les
de Leipsick , indiquent
mais encore le deuil général dont
époque, par
ici
non-seule-
Français dans cette sanglante jonrnéo,
la
France fut couverte à cette
l'affreuse contagion, suite
de nos désastres, et qui, sous
la nota de tip/tus, étendît ses ravages sur les débris de nos armées
I
sur toute la population de nos frontières.
>...<...,
.
-s
.
'
»
Les drapeaux renversés indiquent
France, catrie principale de
la
perte
ici la
de
et
......
.
défection des alliés de la
cette bataille.
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
901
de signer des capitulations que l'ennemi viola
toutes, dès qu'il fut entré dans ces villes.
,
*
.
»
*
Arrivé à Paris , le 9
novembre
retrouva dans le Sénat, des
,
l'Empereur
hommes
disposés
encore à atténuer «es pertes, à exagérer ses
ressources,
France
qui lui firent espérer que
et
ferait
de nouveaux
la
pour dé-
sacrifices
fendre son territoire menacé.
Pendant ce temps, un simulacre de négoFrancfort
ciation réunissait à
tiaires
paix
10
le
,
furent
novembre
Rhin,
était
les
plénipoten-
des puissances; les bases posées pour
les
la
communiquées à Napoléon, le
:
la
France avait pour limites
Alpes et
les
Pyrénées. L'Espagne
rendue à son ancienne dynastie;
l'Italie v
l'Allemagne, la Hollande, étaient rétablis comme
états
indépendant.
'>•:
:;i
Ces propositions nouvelles n'eurent aucun
résultat,
conclure
prix.
quelque désir qu'eût Napoléon de
la
paix
,
il
ne pouvait Tacheter à ce
.,
j
.
»
•*
î"»«
.
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
«02
La
situation de l'armée d'Espagne était de
jour en jour plus alarmante
le
:
10 novembre,
le
maréchal Soult avait été forcé dans
les lignes
de Saint-Jean-de-Luz, par le général Wellington,
dont toutes
les forces anglaises
,
espagnoles et
portugaises, s'étaient réunies contre les Français.
»
Le
décembre , Napoléon signa
1 1
de Valençay, qui rendait
le
le
traité
trône d'Espagne
à Ferdinand.
Le 19,
il fit
tion
du Corps
l'ouverture
où son discours
,
qui
faisait
législatif,
connaître la situa-
de la France, produisit une sensation proEnfin,
fonde.
le
3o
nouveaux sacrifices
,
le
Sénat approuva
un
der-
C'est le
vœu
mais en suppliant l'Empereur de tenter
nier effort
«
de
«
c'est le
en
effet
mais
pour obtenir
France, dirent
la
,
elle
la paix.
les
«
députés du Sénat,
La paix
,
général de la nation
;
besoin de l'humanité 1....
était le
les
exigés parles circonstances
vœu
était impossible
;
les
>
ennemis ne
la
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
proposaient pas de bonne
trahison qui
,
,
espérant que la
en Allemagne, avait réparé leurs
pertes, viendrait,
succès.
foi
905
en France, assurer leurs
MÉDAILLON.
DU MOIS DI JANVIER X8l4 AU MOIS DE MAI l8ai.
Janvier 1814.
DERNIÈRE COALITION DES PUISSANCES.
INVASION DE LA FRANCE PAR LES ALLIÉS.
Nous avons vu Napoléon , tour à tour enne-
mi ou
allié
des différentes puissances de l'Eu-
rope, combattre contre
aujourd'hui,
lui,
elles
elles
et les souverains
elles;
abaissés par ses
naguère
armes, et ceux mêmes qui
élévation et
ou avec
vont ensemble s'armer contre
lui doivent
leur
leur grandeur, tous vont s'unir
*.
POUR RESSERRER LE FAISCEAU DE LA COALITION
*
Dixième médaillon.
— Dans
le
médaillon précédent, à
ao mars i8ii, on a vu Napoléon dans tout
l'éclat
de sa
la
date
gloire
,
du
do-
Digitized by
Googl
80S
TROISIÈME ÉPOQUE.
L'armée des
prête à envahir la France
alliés,
s'élève à près
d'un million d'hommes. Jamais
l'Europe n'avait vu une
battans
,
même
telle
réunion de com-
au temps des
croisades.
Mais ce n'esPpoint assez encore pour Napo-
léon, d'avoir tous
les
étrangers
souverains
contre lui, il trouve des ennemis et des traîtres
jusque dans sa propre famille. Murât , l'époux
de sa sœur , Murât
qu'il
,
a doté d'une bril-
lante couronne, tourne t*ut-à-coup ses armes
contre son ami et son bienfaiteur. Le
vier,
il
a signé
un
défensif avec l'Autriche , en vertu
mille Napolitains
1
2 jan-
traité d'alliance offensif et
duquel trente
doivent marcher contre la
France. Cette défection qui entraînait la perte
de
l'Italie,
allait
devenir une des principales
causes de la chute de l'Empire français.
Pour
résister
aux
forces
immenses qui
miner sur
peaux
les
puissances pacifiées ou vaincues. Les
abaissé* avaient
celte signification; ici ces
sont relevés, pour indiquer
la
France» ont vont de nouveau
s'u-
que
les
nombreux
dra-
nissent contre lui, Napoléon n'a plus
mêmes drapeaux
nouvelle attitude des ennemis de la
se réunir contre elle.
206
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
débris d'une
armée échappée aux malheurs des
dernières campagnes, et affaiblie par l'affreuse
contagion qui étend ses ravages sur toute la
population de
nos
frontières.
conscrits
ainsi
de 1814 et de 181 5
une armée nouvelle, qui,
secondée par
la nation
,
eût
rassemble
Il
à la hâte le reste de ses légiofl^
appelle les
,
si
suffi
compose
et
,
elle
eût été
encore pour
arrêter le torrent prêt à inonder nos provinces.
Dans
les
a franchi
la
premiers jours de janvier, l'ennemi
les
frontières sur plusieurs points
grande armée commandée par
Schwartzenberg, généralissime de
passe le
Rhin à Rheinfeld
La deuxième armée
ordres
la
,
le
;
prince de
la coalition
,
et à Bâle.
dite
de
Silésie
du feld-maréchal Blûcher
,
,
sous les
se dirige sur
Lorraine, par Manheim.
La
troisième, qui est celle de l'ex-maréchal
Bernadotte, alors prince royal de Suède
composée de Russes, Suédois
glais, etc., et
,
,
est
Prussiens, An-
doit envahir la France, par la
1
Digitized
TROISIÈME ÉPOQUE.
Belgique; mais
çais
,
que ces
telle est la
terreur
différens corps
du nom
,
et semblent
,
mutuellement pour pouvoir
ensemble à l'ennemi redoutable que ,
temps
fran-
qui déjà occupent
nos frontières , hésitent encore
s'attendre
207
résister
long-
si
ont appris à craindre et à respecter.
ils
Janvier 1814.
CAMPAGNE DE FRANCE \
BATAILLE DE BRIENNE , OU LAROTHIÈRE
Le a5
*
Napoléon quitte Paris, après
janvier,
Dixième médaillon.
— La campagne de France,
peut-être de toutes celles de Napoléon,
nombre de
faits
pace
d'un médaillon;
étroit
importans pour pouvoir
chaque époque de
il
a
donc
indiquent les revers du
commencement
Les
trois
seulement
un
trop
les retracer tous
grand
dans
l'es-
borner à généraliser
cette guerre nouvelle; ainsi les
et terminent la
admirable
la plus
présentait
fallu se
commencent
versés qui
etc.
,
deux chars ren-
seconde ligne du médaillon,
et
de
de
la fin
la
campagne.
chars accompagnés de branches de laurier désignent nonles batailles
de Champaubert, Montmirail
et
Vaucbamp,
mais encore cet enchaînement de victoires remportées à cette époque
par Napoléon.
Celte campagne toutefois, ayant en pour théâtre notre propre pays,
et ayant
en
suppléer
ici
même temps
décidé du sort de la France
à l'insuffisance du langage symbolique
avec plus de détails que
devant nous
offrir
les autres parties
un plus grand
de cette
,
on a cru devoir
en
,
la
présentant
histoire,
comme
intérêt.
Nota. Pour éviter toute confusion dans
la lecture
de cette
mémo-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
808
avoir conféré la régence à l'impératrice Marie-
Louise, et confié
prince Joseph.
pagne ;
le
la
défense de la capitale au
Le comte Bertrand raccom-
général Drouot
nombre de
,
la
les fonc-
garde,
est
au
ses aides-de-camp.
Les maréchaux Mortier
Macdonald
qui remplit
de
tions de major-général
,
Ney, Oudinot
,
mander sous
Marmont
Victor ,
etc.
,
vont com-
,
ses ordres.
-
*
Soult et Suchet défendent les frontières des
général Maison
Pyrénées ;
le
Augereau
est à
Lyon,
celles
,
et le prince
du nord
;
Eugène en
Italie.
Telle
des différées corps
est la disposition
d'armée à
l'ouverture
de
mémorable
cette
campagne , qui va décider du
sort de la France.
r
Le jour même de son départ de
Paris
pereur arrive à Châlons-sur-Marne
arrête
que douze heures;
et le
;
,
l'Em-
Une
s'y
lendemain, 26,
r
il
est à
VHry , où
rable campagne, appelée la
d'avoir sous tes
il
établit
son quartier-géné-
campagne des miracles ,
yeux une carte de France.
il
serait à propos
-
Digitized by
Google
209
TROISIÈME ÉPOQUE.
ral.
Dans
marche,
27
au point du jour, un pre-
,
mier engagement a
lieu
Vitry et Saint-Dizier
:
poléon
il
met en
la nuit suivante, l'armée se
et le
avec l'ennemi
maître de cette dernière
est
,
entre
en quelques heures, Na-
où
ville,
est reçu avec enthousiasme.
de ce premier succès a été de séparer
L'effet
en deux parties l'armée de Blûcher
ment où
elle passait de Lorraine
pagne, pour rejoindre
le
,
en
corps de
au mo-
ChamSchwar-
tzenberg.
Voulant s'opposer à
la
jonction des Prus-
l'armée autrichienne
siens avec
,
poursuite de Blûcher ;
l'Empereur
vole à
la
l'atteint
à Brienne, mais déjà Blûcher est maître
le
de cette position; Napoléon l'attaque,
bat est terrible,
heures
la ville
du
,
soir
que
y avoir. mis
les
,
les
le
et
le
même
jour,
29
le
,
il
com-
à onze
Français sont rentrés dans
Prussiens abandonnent après
feu
;
le
feld-maréchal et son
état-major, ont à peine le temps de s'échapper.
Napoléon,
maître de
Brienne, contemple
14
HISTOTRE DE NAPOLÉON,
§10
avec douleur
les
ravages exercés par l'ennemi,
dans ce lieu qui lui retrace
enfance
heur
,
les
souvenirs de son
profondément touché de leur mal-
:
témoigne aux habitans un
il
vif désir
de réparer leurs pertes et de rétablir leur
ville.
Cependant Blûcher, malgré son dernier échec,
a opéré sa jonction avec l'armée de Schwartzenberg, et
le
er
i
février, cent vingt mille
attendent Napoléon dans
il
les
hommes
plaines de l'Aube :
n'a pas quarante mille combattans à leur op-
poser, et n'accepte pas moins le
est livré près
du
village
de
la
oppose vainement à l'ennemi
la
il
plus vigoureuse
résistance: l'intrépidité française
fois,
combat, qui
Rothière; mais
ne peut, cette
l'emporter sur la supériorité
du nombre,
qui vient mettre un terme à l'action,
et la nuit
laisse la victoire incertaine.
A
le
onze heures
champ de
la pointe
du
du
soir,
nos troupes quittent
bataille sans être suivies
;
le 2,
à
jour, elles évacuent Brienne et vont
repasser l'Aube à Lesmont.
Le lendemain de
Digitized by
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911
TROISIÈME ÉPOQUE.
bonne heure ,
à Troyes après avoir
elles arrivent
opéré leur jonction avec
la vieille garde.
Février 1814.
COMBAT DE CHÀMPAUBERT.
Tandis que des deux côtés on se dispose à
continuer
guerre avec vigueur
la
encore l'espoir de la paix
congrès
s'est
et le
,
on conserve
f\
au
nom
tenir les intérêts
de
un
février,
ouvert à Châtillon-sur-Seinc
duc de Viceuce, ministre des
rieures, doit
,
;
le
relations exté-
de son souverain, y sou-
la
France
tout pouvoir pour amener
les
il
:
a reçu de lui
négociations à une
heureuse issue. Mais les dispositions des alliés
sont peu conformes à ce désir
;
ils
disconvien-
nent des bases posées à Francfort, et veulent que
la
France rentre dans
ses
anciennes limites.
Napoléon repousse vivement cette proposition
humiliante.
«
La France a besoin de
mais
celle qu'on
«
crie-t-il,
«
entraînerait plus de
•
la
plus acharnée.
*
la
,s'é-
prétend lui imposer
malheurs que
11
paix
compte sur
la
guerre
ses
succès
HISTOIRE DE NAPOLÉON
118
pour
affaiblir les prétentions
en
tôt,
effet,
lui rendre l'espoir
ser
rhonneur
Le 6
pour
de conclure
Nogent où
de
renforts. Mais, instruit
il
se dirige
victoires va
paix sans bles-
l'Empereur avait quitté Troyes
se replier sur
la
la
national.
février,
Blûcher sur
de l'ennemi. Bien-
un enchaînement de
la
il
attendait des
marche rapide de
grande route de Châlons à Paris,
précipitamment
et
en
'droite ligne
sur l'armée de Silésie, pour séparer les différons
corps qui la composent ,
les
attaquer et
les battre
isolément. La première rencontre a lieu a Champ-
aubert, où une division russe est presqu'entiè-
rement
détruite.
Après cet éclatant succès, l'Empereur
se
hâte d'écrire au duc de Vicence, qu'il est victorieux, qu'il va l'être encore, et qu'il ait à prendre
une attitude plus
fière
au congrès.
11 Février 1814.
BATAILLE DE MONTMIRAIL.
Napoléon abandonne
la poursuite de l'ennemi
Digitized by
Google
SIS
TROISIÈME ÉPOQUE.
pour
se retourner contre les
qui, déjà arrivés près de
La
Russes de Sacken
Ferté-sous-Jouare,
avaient rétrogradé en apprenant la
marche glo-
rieuse de l'armée française; les Prussiens d'York
accouraient également de Château - Thierry
lorsque Napoléon atteignit ces deux corps,
peu au-delà de Montmirail secondé de la
:
garde,
il
un
vieille
remporte sur eux une victoire comles
Prussiens, en pleine
déroute, fuient à travers
champs vers Château-
plète; les Russes et
Thierry,
où
ils
entrent pêle-mêle avec la cava-
lerie française; le
au-delà
duc de Tarente
du pont, sur
la
les
poursuit
route de Soissons.
v 15 Février 1814.
combats de vauchamp ,
Vainqueur de
sienne, Napoléon
laissée entre
cette partie
etc.
et
etc.
de l'armée prus-
marche contre
Champauhert
,
l'autre, qu'il a
Châlons;
le
duc
de Raguse, chargé d'observer cette dernière
et
de
vrier
,
la contenir, avait été
attaqué
le
i4
fé-
par Blùcher , dans la plaine de Vauchamp;
HISTOIRE DE NAPOLEON,
214
il
résistait
avec peine aux efforts de l'ennemi
quand tout-à-coup
l'Empereur qui s'avançait
,
en toute hâte, arrive à son secours. Effrayé
de
cette apparition
éviter
le
combat
bientôt son
fuite
jor,
;
subite,
mais
,
armée
il
Blûcher voudrait
temps
n'est plus
;
culbutée et mise en
est
enveloppé lui-même avec son état-ma-
ne parvient à se dégager que
il
sabre
le
à la main, et n'échappe qu'à la faveur de
l'obscurité, qui n'a pas
permis de
recon-
le
naître.
Six jours
de succès ont balayé
routes de Châions ,
les
deux
et les trophées de Cham-
paubert, Montmirail et Vauchamp, ont rendu
l'espoir
Huit mille prisonniers
à la France.
russes et prussiens sont envoyés à Paris,
pour
attester les triomphes de ces glorieuses jour-
nées
*.
Vainqueur sur tous
*
Dixième médaillon.
quent
les
ici
— On
non-seulement ces
les points
se rappellera
que
de l'armée de
les trois
trois dernières victoires,
chars indi-
mais encore tous
succès de cette époque.
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TROISIÈME ÉPOQUE.
Silésle
Napoléon va marcher contre £chwar-
,
profitant de
tzenberg qui,
parvenu à passer
arrive à
et
du
16,
Meaux
,
la Seine.
suivi
corps d'armée
il
fiig
son absence, est
Le i5 au
soir,
il
de son infatigable garde
du duc de Tarente
:
a rejoint dans la plaine de Guignes,
le
les
ducs de Bellune et de Reggio, qui se retirent
devant l'armée austro-russe. Napoléon
fait
rétrograde
triomphe
le 17
,
qui a
deux jours, arrête ce mou-
trente lieues en
vement
,
,
rallie
ses
troupes
et
,
au combat de Mormant, près
Nangis, où les colonnes russes sont bouleversées; l'infanterie
lerie
du
général Gérard, et
du général Drouot , décident
le
l'artil-
succès de
cette journée.
L'ennemi fut poursuivi dans toutes
directions
:
ses
général Pirée, qui atteignit la
le
cavalerie russe
au
défilé
du
bois de Nangis,
eut encore l'avantage dans cette rencontre
fit
un grand nombre de
six
bouches à
feu.
;
il
prisonniers, et prit
L'empereur
périale couchèrent à Nangis.
et la
garde im-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
916
Cette dernière victoire a rendu à Napoléon
toutes ses espérances
:
Maintenant,
dit-il,
je
Vienne que mon beau-père de
suis plus près de
Paris.
Dans
du
de ce
la soirée
même
un envoyé
jour,
prince de Schwartzenberg se présente aux
avant-postes. C'est le
de sa mission
est
comte de Pair
:
l'objet
de demander une suspension
d'armes. Espérant échapper par ce
moyen aux
lenteurs d'un congrès, Napoléon saisit cette
occasion pour écrire directement à l'empereur
d'Autriche, en lui adressant une lettre de MarieLouise.
le
Il
exprime vivement à son beau-père
désir qu'il a d'entrer en
accommodement
;
mais voulant néanmoins conserver l'avantage
que
lui
traiter
donnent
ses derniers succès
,
il
prétend
sur des bases plus convenables que celles
qui ont été proposées à Châtillon.
Toutes
les
espérances de
reposer désormais sur la
qu'il vient
Napoléon vont
négociation directe
d'entamer avec l'empereur d'Au-
Digitized by
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«i7
TROISIÈME ÉPOQUE.
triche'; cette' démarche n'a
pendu
les hostilités; la
une nouvelle fureur
:
pas toutefois sus-
guerre se poursuit avec
on
se bat tous les jours.
Le prince de Schwartzenberg
,
informé de
l'échec qu'avait essuyé son avant-garde à Mor-
mant
rive
,
s'était
hâté de replier son armée sur
gauche de
la Seine
Wurtemberg sur
,
laissant le prince
la
de
pour protéger
la rive droite,
ce mouvement.
Le 18
février, à la pointe
du
jour, Napoléon
attaque les Wurtembergeois, et triomphe encore
au combat de Montereau;
la victoire
d'abord
incertaine, est décidée par sa présence. Là, se
rappelant son ancien métier , il pointe lui-même
les
pièces d'artillerie,
commande les
décharges,
et répond gaîment aux alarmes et aux murmures
des soldats 1 Allez, mes amis
le
boulet qui
me
,
ne craignez rien,
tuera nest pas encore fondu.
Les combats de Mormant et de Montereau
ont jeté l'effroi dans l'armée de Schwartzenberg ;
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
a 18
l'Empereur envoie à Paria
les
drapeaux enlevés
dans ces deux journées.
Le 19
février,
Tannée
ser l'ennemi sur Troyes
reçoit Tordre de chaset les souverains alliés
,
se retirent avec précipitation.
Cependant Blùcher ayant
commençait à passer
la
rallié ses
jonction avec la grande armée
sion Boyer, arrivant à
ennemies au-delà de
les
Méry
la
corps,
Seine pour faire sa
,
,
lorsque la divi-
rejette les troupes
Seine , dont elle brûle
ponts.
Les Russes, chassés de Méry , sont contraints
de
se retirer sur
TAube,
ment rétrograde des
cent mille
tières
,
alliés
hommes se
devant
les
et bientôt le
mouve-
devient général; deux
précipitent sur nos fron-
quarante mille braves de Na-
poléon!.... Jamais peut-être la valeur nationale
ne
s'était signalée
avec plus d'énergie! Jamais
Napoléon lui-même, ne parut plus grand que
dans cette lutte inégale , où son immense génie,
son activité sans exemple, lui firent
un
instant
Digitiz
TROISIÈME ÉPOQUE.
fiiO
ressaisir la fortune et obtenir d'incroyables suc-
cès sur les forces combinées de l'Europe entière
\
Le 22
février, après la rencontre
de Méry-
sur-Seine, le quartier-général s'était transporté
au hameau de
la
passé la nuit dans
le
23 ,
Châtre , où l'Empereur avait
une chaumière.
se présenta le prince
tenstein,
et porteur
triche.
C'est là que,
de Wenszel Lich-
aide -de -camp de Schwartzcnberg,
d'une réponse de l'Empereur d'Au-
Napoléon eut avec lui un long entretien;
on assure qu'interrogé par
le
monarque
çais sur les intentions des alliés
au rétablissement de
,
fran-
relativement
la famille des
Bourbons,
prince de Lichtenstein avait répondu que
le
l'Autriche ne se prêterait à rien de semblable;
qu'on n'en voulait ni à l'existence de Napoléon,
ni à sa dynastie, et
*
En
sa mission était
parlant de cette mémorable campagne
à Sainte-Hélène
merveilles.
le
que
:
,
Napoléon a
une
dit depuis
Jamais une poignée de braves n'accomplit tant de
Les euueuûs avaient surnommé l'Empereur à cette époque
cent mille hommes, tant sa présence leur semblait redoutable.
MO
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
preuve sans réplique, qu'on ne désirait que
la
paix.
de cette assurance, l'Empereur con-
Satisfait
gédia
que,
et
prince de Lichtenstein , en lui disant
le
le soir
que dès
ral
même,
le
il
comptait rentrer à Troyes,
lendemain
il
,
enverrait
un géné-
aux avant-postes ennemis, pour y
traiter
d'un armistice.
A
peine l'envoyé de l'Autriche eut-il quitté
Napoléon que
,
frère
lui.
le
baron de Saint-Aignan beau,
du duc de Vicence
,
fut admis près de
De retour d'une mission
qu'il venait
de
remplir à Paris, M. de Saint-Aignan était chargé
de
faire
connaître au
nimes que
quelles
monarque
que fussent
les
les
Vœux una-
formait pour la paix,
la capitale
conditions exigées.
Mais
entièrement rassuré par ses succès et par
dernières
paroles
Napoléon
rejeta
du
les
prince de Lichtenstein
vivement
dont M. de Saint-Aignan
néanmoins crut devoir
les
représentations
était l'organe; celui-ci
insister,
et
termina en
0\ gitized
by
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221
TROISIÈME ÉPOQUE.
disant:
Sire
«
bonne
la paix sera assez
,
prompte.
«
assez
«
l'Empereur,
si elle
est
«Elle arrivera trop tôt, dit
»
si elle
honteuse.»
est
Plein de l'idée qu'il ne peut devoir qu'à ses
succès des conditions moins rigoureuses, Nam
poléon va marcher de nouveau à
poursuite
la
de l'ennemi.
Le même jour,
Troyes
ville
la
,
,
et le
2 3 février
lendemain,
,
il
est
paraît devant
maître de cette
qui depuis dix-huit jours, gémissait sous
À
domination étrangère.
alliés s'étaient retirés
que
là
il
le
son approche,
prince de Schwartzenberg
ser le village
de Lusigny
généraux qui devaient
,
pour
traiter
la
de
fit
Flahaut fut
France ;
les
nommé
propo-
réunion des
l'armistice.
Cette proposition ayant été acceptée
ral
,
le
géné-
commissaire pour la
généraux Duca , Rauch
et
Schou-
valoff , avaient été désignés par l'Autriche
Prusse et
la
Russie
,
les
sur Bar-sur-Aube ; c*est de
pour représenter
,
la
ces diffé-
rentes puissances.
L'ennemi ne
se proposait
qu'une suspension
222
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
d'armes
mais Napoléon
;
portant plus loin ses
,
vues, cherchait à profiter de l'occasion pour poser les bases
faire
d'une paix définitive;
aux circonstances
lande et de
donner
l'Italie
les limites
,
mais
il
sacrifice
le
il
consentait à
de
la
Hol-
se refusait à aban-
des Alpes et
du Rhin;
il
voulait encore conserver les côtes de la Belgique,
et surtout Anvers; c'était le prix qu'il se pro-
mettait des succès qu'il venait d'obtenir, et
comme
l'Angleterre était fortement opposée à
cette dernière
prétention,
il
que ce
désirait
point important fut arrêté à Lusigny
,
où
le
n'avait pas
de repré-
Malgré cette négociation nouvelle ,
les hosti-
gouvernement britannique
sentant.
lités
continuent
,
et l'ennemi poursuit son
vement rétrograde. La garde russe
traite
sur Langres,
sur Dijon
Colombey
,
,
le
le
est
mou-
en re-
corps de Lichtenstein
quartier-général
s'est
et les souverains alliés sont
retiré à
à Chau-
mont.
Tout semble en ce moment présager à Napo-
Digitized by
Google
933
TROISIÈME ÉPOQUE.
léon
un triomphe complet. D'innombrables
cohortes fuient épouvantées devant lui, et la
terreur de l'ennemi ajoute chaque jour à sa
confiance;
il
croit voir
dans
ses brillans succès
l'annonce de succès plus brillans encore,
gage assuré d'une paix glorieuse
le
stant de tous ses
vœux. Mais
c'est
,
et
objet con-
en vain
qu'il
compte encore sur son bonheur, de nombreux
revers vont bientôt succéder aux derniers jours
de
la victoire.
i
Mars 1814.
SUITE DE LA
CAMPAGNE DE FRANCE.
REVERS DE L'ARMEE FRANÇAISE.
Tandis que Napoléon poursuit vigoureuse-
ment Schwartzenberg
un
pour
instant
ken
et
d'Yorck
les
deux
Blûcher n'a pas perdu
rallier à lui les
,
et
,
projet qu'il a formé
par
;
rives
de
corps de Sac-
pour exécuter
d'arriver
la Seine.
le
seul à
hardi
Paris,
Voulant s'oppo-
ser à ses progrès, l'Empereur vole aussitôt sur
ses traces
;
il
laisse
Macdonald
et
Oudinot
,
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
224
pour contenir
mouvement.
les
per, change de route
sitôt la
pour
la
marche
échap-
et se dirige précipitam-
Soissons ; mais l'Empereur prend aus-
même
Marmont
,
,
lui
de
Instruit à son tour,
rapide de Napoléon , Blûcher
ment sur
masquer son
Autrichiens et
direction, tandis
se portent
que Mortier
et
également sur ce point. Le
général prussien se trouve placé alors dans la
position la plus critique; pressé d'un côté
l'Empereur qui
le
de Soissons
par
la ville
les
Français,
il
,
par
poursuit; arrêté de l'autre,
qu'il croit
se voit cerné
occupée par
de toutes parts,
Napoléon
et sa perte est certaine, si
l'atteint,
et si Soissons lui résiste.
Le 4 mars,
et
au
les
il
est
aux portes de
cette ville,
lieu de la résistance à laquelle
s'attend,
il
ponts s'abaissent devant lui
Par un hasard aussi heureux pour les alliés
que funeste pour la France
était
tombée
,
la ville
deux jours avant
d'une armée nouvelle
gique, sous
,
les
,
,
de Soissons
au pouvoir
descendue de
ordres des généraux
la
Bel-
Bulow
et
Digitized
22 S
TROISIÈME ÉPOQUE.
Wintzingerode. Le général
chargé de
,
dé-
la
fendre, avait capitulé à rapproche de rennemi.
Si la ville
de Soissons eût
quatre jours de plus
ainsi
,
résisté trois
qu'on pouvait
pérer, Blûcher, sans ressources ,
de mettre bas
l'es-
était contraint
Plus heureux que
armes.
les
sage, la fortune le tira de ce mauvais pas,
son imprévoyance habituelle
La
ou
où
l'avait précipité.
reddition inexcusable de Soissons fut,
peut-être,
sastres
de
une des causes
la
principales des dé-
campagne, par
le
changement
qu'apporta cette circonstance dans
respective des
Le 4
9
au
la situation
deux armées.
matin
>
l'Empereur apprit
à
Fismes, l'entrée des Prussiens dans Soissons
le
général qui avait livré la place
mait Moreau.
t
m'a
«
Ah
toujours
!
s'écria
été
fatal
se
,
Napoléon ce
,
I
»
Il
le
;
nom-
nom
fut
en
effet.
Soissons perdu ,
le
il
fallait
passage de l'Aisne
,
et
du moins surprendre
empêcher
,
par tous
i5
HISTO/RE DE NAPOLÉON,
226
moyens
,
les
communications de Blùcher avec
Tannée de Schwartzenberg.
Le 5 mars, l'Empereur
se dirige
en tonte hâte
sur Béry-au-Bac, où la route de Rheims à
Laon, traverse
l'Aisne sur
un pont récemment
construit; le général Nansouty enlève ce pont,
ét
culbute une brigade de cavalerie russe char-
gée de le défendre.
Le 6, Napoléon marche sur Laon,
contre, le 7
,
et ren-
une armée russe qui occupe
hauteurs de Graonne;
il
les
veut emporter cette
position , et s'en rend maître, en effet, après
une vigoureuse
résistance.
de Craonne fut encore une
payée toutefois par
les
Le combat
victoire,
Français
,
de
chèrement
qui essuyè-
rent des pertes considérables dans cette sanglante journée. L'ennemi fut poursuivi jusqu'à
l'embranchement des routes de Laon et de
Soissons, et Blùcher fut contraint d'évacuer
cette dernière ville.
Le 8 mars, Napoléon a
rejoint la téte
de
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427
TROISIÈME ÉPOQUE.
ses
colonnes
qui marchent sur Laon
est à l'avant-garde;
se voit arrêté
;
Ney
mais arrivé près de cette
par l'ennemi
maître d'un
ville,
il
défilé
au milieu des marais. Dans la nuit du 8 au
9 ,1e général Gourgaud surprend
alliés
,
et
ce
fait
d'armes à
hardi, ouvre le passage
,
les
la fois
du
gardes des
heureux
et
défilé, l'armée se
trouve alors sur les hauteurs de Laon. Le g
tout se dispose pour livrer
,
une grande bataille à
un ennemi bien supérieur en nombre mais dans
;
la
nuit qui précède l'attaque ,
surprendre
,
Marmont se laisse
Napo-
et son corps est dispersé:
léon, forcé alors de se retirer, perd, pour la
etd'une manière irréparable, tout
seconde
fois
le fruit
d'une marche savante et rapide.
Le 1 3 mars, l'Empereur bat
le
corps de Saint-
Priesten avant de Reims, et le lendemain, à une
heure du matin ,
cette vilk,
il
entre sans résistance dans
que l'ennemi
passe les journées
avait
du 4 , du 1 5
1
évacuée;
et
du
1
6.
il
y
Cet
instant de repos indispensable à ses troupes
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
928
lui est nécessaire à
lui-même , pour combiner
de nouveaux plans, et examiner
la situation
actuelle de la France et des armées.
Là,
il
apprend qu'Augereau
cuté ses ordres , qu'il a
de
rer des rives
la
laissé
Saône ,
n'a point exé-
l'ennemi s'empa-
et qu'enfin
on ne
,
peut plus compter sur cette précieuse réserve
qui devait
Jura, de la
rallier les
belliqueux habitans
Bourgogne, de
la
Champagne
du
et
des Vosges.
Soult, qui
commandait aux Pyrénées
occi-
dentales, après avoir tenu en échec pendant
deux mois toute l'armée de Wellington, a
forcé, le 27 février, à la bataille d'Orthez;
retire sur
le
midi, à
il
été
se
Toulouse et Wellington s'avance dans
la tête
de soixante-dix mille hommes.
Les progrès des
alliés
sur plusieurs points,
ont ajouté à la confiance des princes de la
maison de Bourbon;
le
duc d'Angoulême
est
entré à Bordeaux , et le comte d'Artois a paru
en Franche-Comté
et
en Lorraine.
L'acharnement des ennemis de
la
France
Digitized by
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229
TROISIÈME ÉPOQUE.
accru avec leur nombre;
s'est
le traité
à
de
la
quadruple
Chaumont. Par ce
pour
faire
nation.
de
la
Un
alliance a été conclu
traité, les
vent réunir leurs forces à
1" mars,
le
puissances doi-
de l'Angleterre
l'or
à Napoléon une guerre d'extermides articles dictés par la méfiance
Russie et de l'Angleterre, stipule
,
qu'au-
cune négociation séparée n'aura lieu avec l'ennemi
commun.
En conséquence de
Lusigny avait été
ce traité
la
,
réunion de
qualifiée d'infraction
aux
bases de la négociation. L'Autriche, d'ailleurs,
n'ayant plus besoin de
sollicité
par
l'armistice, naguères
elle, avait cessé
de favoriser cette
négociation secondaire sur laquelle Napoléon
,
trop facile à décevoir, avait fondé ses plus
grandes espérances. Dès-lors,
les
commissaires
des puissances s'étaient séparés. Tout annonçait
grès
également la dissolution prochaine
de Châtillon. Ainsi la paix
impossible
:
il
fallait
sinon avec espoir,
était
du con-
désormais
donc combattre encore,
du moins
avec courage.
1
«30
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Nous ayons vu Napoléon, pendant le cours
de cette mémorable campagne,
lutter
sans
cesse avec avantage , contre la coalition euro-
péenne
;
mais n'ayant à
que tour à tour
qu'il
opposer que des
a pu combattre
ce n'est
:
même
non en
et
,
lui
aux siennes
forces bien inférieures
temps
innombrables pha-
les
langes qui envahissent la France. Forcé alter-
nativement de s'éloigner
l'une
sur
ou
un
,
de se rapprocher de
armée à peine
l'autre
point
,
,
que son absence
autre la marcjie des
alliés.
triomphé
art-il
facilite
sur
Instruit par lui
un
au
courage, à la persévérance, l'ennemi qu'H cesse
de poursuivre, parvient bientôt à se
et retrouve à
fois ses forces
la
rances.
C'est ainsi
ter des
défaites
Schwartzenberg
rallier,
ses espé-
ejt
que Blûcher a su
de Schwartzenberg
à son tour
f
s'est
,
profiet
reprendre l'offensive, dès que Napoléon
éloigné
pour marcher contre
La grande armée des
trée à Troyes
,
k4
que
hâté de
s'est
les Prussiens.
alliés était
donc ren-
mars, et après avoir forcé
Digitized by
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TROISIÈME ÉPOQUE.
à la retraite
les
tSI
ducs de Ta rente et de Reggio
chargés de la contenir,
son
s'avançait à
elle
tour sur Paris.
n'y avait
Il
pas
un
au secours de
voler
instant à perdre
capitale
la
le
:
pour
17, au
matin, l'Empereur a quitté Reims pour se
par Epernay;
porter sur l'Aube,
est à
là,
Fère^Champenoise ,
il
apprend que
SainttPriest à
Reims
19
le 18,
,
retraite vers Troyes
mouvement
alliés
général des
Macdonald, qui
,
le
sur Paris.
s'était replié
également de
:
marche sur
et sa propre
Épernay , ont changé en
instruit
il
à Plancy
déroute du corps de
la
,
et le
la retraite
sur Provins,
de Schwar-
tzenberg et de l'arrivée de Napoléon sur l'Aube
s'était
mis aussitôt en mouvement pour
au
re-
soir,
il
avait
son quartier-général à YiUenauxe, sur
la
route
joindre ce dernier; le 19
de Provins à Plancy.
Cependant, Schwartzenberg
valle , avait
,
dans
l'inter-
changé encore une fois de résolution,
et revenant à son
premier plan
,
il
avait arrêté
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
232
en retraite,
ses colonnes
les
les
3e
e
,
4
et 6* corps
et fait partir de
de
la
Troyes
grande armée, pour
/
opposer à l'armée Française; ces différens
corps, composés de Bavarois, et soutenus de
la cavalerie russe
donc sur Arcis
de Wittgenstein , s'avançaient
lorsque
,
entra le 20 vers midi
bientôt après
au château
,
:
le
maréchal Ney y
l'Empereur y arriva
mais à peine
;
descendu
est-il
qu'on annonce l'ennemi ,
il
monte
à cheval aussitôt, et suivi des escadrons de service,
il
se porte
en toute hâte en avant d' Arcis
par la route de Troyes ;
là ,
il
aperçoit en effet, de
nombreuses colonnes qui s'avancent;
ordonne
il
au général Drouot de placer quelques pièces
pour
les arrêter
,
et ce
mouvement
exécuté
est
avec autant d'habileté que de promptitude
pendant ce temps ,
engagée
;
l'escorte
de l'Empereur
enveloppé lui-même dans
billon des charges
de cavalerie,
il
le
;
s'est
tour-
est obligé
de recourir à son épée pour se défendre des
masses qui l'entourent; loin d'éviter
il
le
braVe au contraire
,
et cent fois
le
,
danger,
il
expose
Digitized by
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953
TROISIÈME ÉPOQUE.
dans cet inégal et sanglant combat ; enfin
sa vie
une
de
batterie
placée
,
avantageusement
six pièces,
arrête la tête des colonnes, et
temps à toutes
les
de passer l'Aube
,
troupes
donne le
du maréchal Ney
de se former en avant
et
d'Arcis.
Tandis que notre
succès à
l'artillerie
garde approchait
taillons
:
,
l'infanterie
de
la
dès que ses premiers ba-
eurent passé
électrisa les autres
eurent dès ce
répondait avec
artillerie
ennemie
la rivière
,
troupes,
moment
leur présence
et les Français
l'avantage
avait
commencé à deux
nemi
se vit contraint
:
le
combat
heures: à cinq.» l'en-
de s'éloigner de nos bat-
teries.
A
lage
de
l'entrée
la nuit,
Ney
fit
attaquer le
vil-
de Torcy , sur lequel l'ennemi appuyait
sa
droite ; cette attaque , vivement repoussée par
les
troupes nombreuses qui défendaient ce
lage,
fut revouvelée par
chasseurs de
la
deux
bataillons
vil-
de
garde; vainqueurs cette fois,
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
S34
ils
culbutent l'ennemi, qui est poursuivi jus-
qu'à dix ou onze heures
du
soir,
dans
la di-
rection de Lesmont. Les Bavarois seuls avaient
perdu deux
mille trois cents
hommes dans cette
journée.
Pendant
jeter
la nuit
un pont sur
du 20 au
21
,
l'Aube , pour
l'Empereur
fait
faciliter le pas-
sage aux troupes restées sur la rive droite de
cette rivière , et
la retraite
,
en
si elle
Persuadé
qu'il
même
temps pour
servir à
devient nécessaire.
a combattu l'arrière-garde de
Schwartzenberg, Napoléon se dispose a suivre
la
grande armée dans
la direction
lorsqu'il
apprend que,
s'avance
au contraire pour
S'il
n'écoutait
loin
de se
de Troyes,
retirer, elle
lui livrer bataille...
que son propre courage,
drait encore soutenir ce
nouveau choc ;
il
vou-
ma
s il
a senti l'impossibilité de se commettre aux hasards d'une bataille rangée , avec des forces trop
disproportionnées, et dans
rable,
il
prend
une
position défavo-
dès-lors la résolution
de se por-
t
1
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*5$
TROISIÈME ÉPOQUE.
1er sur les derrières
ter
pour
ses
s'éloigner
de l'armée , afin de l'inquié-
communications ,
de la Seine.
et
de
la forcer à
A deux heures,
il
ordonne
à ses troupes de repasser l'Aube , et laisse le duc
de Reggio pour
couvrir ce
mouvement. Atta-
qué une heure après , Oudinot
soutint avec in-
trépidité tous les efforts
de l'ennemi
à le contenir jusqu'à
nuit;
la
ser l'Aube
à notre arrière-garde ,
brigade à
la tête
,
et parvînt
alors repas-
il fit
laissant
du pont pour en
une
protéger la
destruction.
L'ennemi qui, par sa force numérique, pourrait
en ce moment anéantir
semble
çante
la
l'armée, française
redouter encore, tant
même
elle est
mena-
en rétrogradant.
Cette retraite de Napoléon devant des masses
si
imposantes , est digne encore
prodiges; elle s'opéra dans
le
du
plus grand ordre
sur Yitry-le-Français. Le 2 3 mars,
général était à Saint-Dizier.
que
le
siècle des
le quartier
Là, on apprend
congrès est dissous , et que toutes
propositions de l'Empereur ont été rejetées.
les
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
956
Cependant
les
routes de la capitale sont
vrées à l'ennemi
11 s'y
que, pour masquer ce
tandis
général
un
,
li-
précipite aussitôt
mouvement
des licutenans de Blùcher
(
Win-
tzingerode), à la tête de dix mille cavaliers,
suit les traces
de Napoléon. L'Empereur ne doute
pas que toute l'armée de Schwartzenberg
pris la
même direction
,
et
n'ait
ne marche également
contrelui ; de faux rapports l'entretiennent dans
cette erreur , et les alliés
ne rencontrant plus
d'obstacles, s'avancent à grands pas sur Paris,
instruits d'avance
un
que
la trahison leur
prépare
facile succès.
Tout
adressés
dans cette guerre; des ordres
est fatal
poléon se
berg,
ils
et
Marmont
et persuadés
que Na-
aux maréchaux Mortier
avaient été interceptés
repliait sur
étaient
,
eux devant Schwartzen-
venus au devant de lui sur
route de Fère-Champenoise
trouvé, au lieu
;
là,
ils
la
avaient
des Français, les forces im-
menses de l'ennemi.... La surprise d'une rencontre inopinée, jointe à une pluie violente et
Digitiz
TROISIÈME ÉPOQUE.
à
un
terrible
3137
ouragan, avaient triomphé d'une
héroïque résistance, et forcé à
la retraite les
corps des deux maréchaux.
Après différens combats qui honorèrent encore
armes françaises
les
,
Mortier et
Marmont
qui se reployaient sur Paris , se séparèrent à
Nangis; l'un se dirigea sur Guignes , l'autre sur
Melun;
ils
se rejoignirent à
Brie-Comte-Robert,
et arrivèrent ensemble à Charenton, le 29 mars.
Le lendemain 3o, tout
taille
de
fut disposé
pour
la ba-
Paris.
Avant d'entreprendre
ment qui
allait
décider
du
sort de
Napoléon et
un moment cetenchaî-
de la France, considérons
nement de
d'un événe-
le récit
funestes circonstances
,
qui changea
tout-à-coup la situation respective des deux
armées
,
française et étrangère.
Si les ordres adressés
maréchaux Mortier
venus
,
si les
et
deux maréchaux n'eussent pas été
induits en erreur sur la
au
par l'Empereur aux
Marmont leur fussent par-
marche de Napoléon
lieu d'aller en avant, et d'être battus par
HISTOIRE DE NAPOLÉON
238
Schwartzenberg,
ils
se repliaient à l'instant sur
Paris , et présentaient alors à l'ennemi une force
autour
intacte qui eût réuni
d'elle
toute la po-
pulation de la capitale ; pendant ce temps
l'Empereur
derrières
de
serait arrivé
la
à vol d'aigle sur
grande armée de
les
la coalition
soutenu par l'insurrection générale des braves
du Jura, de l'Aube
habitans des Vosges,
la Côte-d'Or.
Il
magasins de réserve , de ses convois
ses
équipages , et
l'avait
,
de tous
l'élite
que
si
ce plan avait
de l'armée ennemie
perdue sans retour, et eût trouvé son
tombeau dans
si
de
placé dans une situa-
tion désespérée, telle enfin ,
eu son exécution ,
était
et
avait séparé l'ennemi de ses
ces belles contrées qu'elle avait
impitoyablement saccagées... Le sort en dé-
cida autrement....
30 Mars 1814.
PRISE
DE PARIS.
Âpres la bataille d'Àrcis, l'Empereur,
que nous Pavons vu,
général à Saint-Dizier.
ainsi
avait porté son quartierIl
était encore
dans
la
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TROISIÈME ÉPOQUE.
239
*
persuasion que la grande armée ennemie marchait contre lui, lorsque
prend que ce
le
le
,
27 au
soir,
ap-
il
Schwartzenberg qui
n'est point
poursuit; mais que, réuni à Blûcher,
ils
se
dirigent ensemble sur Paris.
A peine
est
tance, qu'il
il
instruit
de
abandonne à
manœuvrer sur
cette fatale circons-
l'instant le projet
les derrières
cède à l'impérieuse nécessité de délivrer
Quelqu'avantage que l'ennemi
pitale.
lui,
de
de l'armée; tout
la
ait
ca-
sur
espère encore arriver à temps, comptant
il
sur la vigoureuse résistance qu'offrira la
ville
de Paris,
que
et sur l'impression puissante
peut produire sa présence. Le 28 au point du
jour,
il
il
quitte Saint-Dizier; en quelques heures
est à Doulevent
:
là
reçoit
il
de M. de Lavalette, cet
un
avis secret
avis porte qu'il ri a
pas un instant à perdre pour sauver la capitale.
Le lendemain au matin ,
le soir
il
il
repart en toute hâte;
est à Troyes, c'est le
29 mars....; à
peine a-t-il pris quelques instans de repos, qu'il
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
240
apprend que
Paris, et
Il
que
sa
femme
bat aux portes
l'on se
se précipite
et son fils ont quitté
sur
la
route, se jette dans une
voiture de poste; à dix heures
du
cinq lieues de la capitale.
il
. .
mais
soir
il
est
à
est trop tard;
tout espoir est détruit, Paris vient de capitu-
Le général Belliard porteur de cette fatale
ler!...
nouvelle, avait rencontré l'Empereur au relai
de Fromenteau
sur
;
il
lui
évènemens de
les
La veille, 29 mars
les
avenues
,
du nord
donna les
les alliés
et
de
semblés devant Paris. Là ,
tier et
maîtres de toutes
l'est
les
:
,
s'étaient ras-
maréchaux Mor-
Marmont, toujours poursuivis dans leur
retraite, avaient
qu'ils
détails suivans
cette journée
pu
réunir aux glorieux débris
ramenaient quelques milliers de soldats
des dépôts et dix mille braves de la garde nationale,
y compris plusieurs compagnies d'ar-
tillerie,
spontanément formées par
de
l'école
les élèves
polytechnique.
La défense
matérielle de la capitale n'avait
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TROISIÈME ÉPOQUE.
341
point été organisée parle prince Joseph, ni par
le
général Clarke, ministre de la guerre; Joseph
croyant devoirattendre les ordresde l'Empereur,
avait tout perdu parce retard,et le 3o n'ayant plus
d'espoir de résister à l'ennemi,
où l'Impératrice régente
Blois
rendue ;
capitale
les
il
avait laissé le
il
était parti
s'était
pour
également
commandement de
la
au duc de Raguse (Marmont); mais
moyens de ce dernier
étaient insuffisans
,
et
l'héroïque dévouement d'une intrépide jeunesse
ne put retarder que de* quelques heures
triomphe des innombrables cohortes qui
aux portes de
geaient la capitale. Elles étaient
Paris
quand les
Marmont
le
assié-
hostilités cessèrent tout-à-coup.
une suspension
venait de conclure
d'armes, et le maréchal Mortier, qui avait op-
posé jusqu'au dernier
geuse résistance, se
moment
vit obligé
la plus coura-
de
duc de Raguse , pour donner à
tion le caractère
de dignité
et
se réunir
cette
au
conven-
d'honneur qui
convenait à la gloire nationale.
Il
avait été arrêté par cette capitulation,
16
que
HISTOIRE DE NAPOLEON,
242
l'armée se rendrait avec son matériel
toute
rait
et
,
au-
nuit pour évacuer Paris; d'a-
la
près cette convention, les troupes des deux
maréchaux Mortier
et
Marmont
,
s'étaient di-
rigées sur Fontainebleau.
A
récit
peine le général Belliard
a-t-il
dont on vient de rapporter
circonstances,
,
on
les principales
lui représente
aussitôt sur la
en vain
qu'il est trop
tard, qu'il n'y a plus de troupes à Paris
t
porte, dit-il,
j'y
nale; l'armée me
«
les affaires.
qui l'entoure
»
,
Il
«
N'im-
rejoindra et je rétablirai
Pressé de nouveau par tout ce
il
cide à envoyer le
tendre
:
trouverai la garde natio-
renonce à ce projet ,
et se dé-
duc de Vicence à Paris pour
traiter avec les souverains alliés,
se rendra
le
que l'Empereur, dans un pre-
miermouvement veut marcher
capitale;
terminé
tandis qu'il
lui-même à Fontainebleau pour at-
l'issue
des négociations.
part , tout espoir n'est pas encore perdu : il a
encore sous ses ordres cinquante mille hommes
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TROISIÈME ÉPOQUE.
de
arrivés
la
par Essonne
Champagne par
;
24S
Sens, et de Paris
maréchaux Moncey, Lefebvrc,
les
Berthier, Ney, Macdonald, Oudinot, Mortier
et
Marmont
rejoignent
successivement
son
quartier-général.
3 Avril 1814.
ABDICATION DE NAPOLÉON.
Le 3i mars,
les
souverains
alliés, à l'excep-
de l'empereur d'Autriche, avaient
tion
leur entrée dans la capitale,
proclamation par laquelle
ils
et publié
fait
une
déclaraient qu'ils
ne traiteraient plus avec Napoléon ni avec au-
cun membre de
nat à désigner
sa famille. Us invitaient le Sé-
un gouvernement provisoire qui
pût pourvoir aux besoins de l'administration
et
préparer la constitution qui conviendrait au
peuple français.
hommes
Les
désignés pour former ce gou-
vernement provisoire furent:
MM. de
Talley-
rand, de Jaucourt, de Beurnonville, de Dalberg
et l'abbé
Le
de Montesquiou.
2 avril fut publié l'acte
clarait
du Sénat qui dé-
Napoléon déchu du trône ,
le droit
dhé-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
244
rédité aboli dans sa famille, le peuple français
du serment de
et l'année déliés envers lui
Un grand nombre de
délité
vils et militaires,
faits
dont
fi-
courtisans ci-
oubliant les immenses bien-
les avait comblés le
monarque, s'em-
pressèrent d'adhérer à la déchéance
du héros
malheureux.
Le
même
avait obtenu
jour , 3 avril
,
le
dre ; après avoir plaidé en vain
poléon
,
il
avait entrepris
la régence et
duc de Vicence
une audience de l'empereur Alexan-
de
la
cause de Na-
de défendre
la dynastie;
celle
de
mais quoiqu'il eût
ébranlé sur ce point la résolution des souverains alliés,
ils
persistèrent toutefois à exiger
i'àbdicàtion.
Le duc de Vicence
repartit
pour Fontaine-
bleau, porteur de cette fatale décision; à peine
fut-elle
connue de l'Empereur, que ne pouvant
se résoudre à tant d'humiliation,
ter encore
de conjurer
l'orage.
il
voulut ten-
Deux nouveaux
négociateurs, Ney et Macdonald, furent adjoints
au duc de Vicence, pour
faire
près des
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948
TROISIÈME ÉPOQUE.
souverains une
mais plein de con-
avait été désigné d'abord;
fiance en sa fidélité
suite à lui laisser le
,
l'Empereur se décida en-
commandement des troupes
stationnées à Essonne
:
ce poste ayant d'autant
plus d'importance qu'il était
entre Paris et l'armée.
« il ,
«
Marmont
dernière tentative.
« Il
point de contact
le
faut
que
j'aie là dit-
un homme comme Marmont mon ami
,
mon
Les
enfant, élevé dans
trois
tir, l'acte
ma
tente,
»
négociateurs attendaient pour par-
d'abdication exigé
ne pouvaient
,
et sans lequel
ils
se présenter devant Alexandre;
on discuta long-temps sur
la
forme à
lui
don-
ner; enfin, après bien des hésitations , Napoléon signa la déclaration suivante
t
:
Les, puissances alliées ayant déclaré que
le seul obstacle
«
l'Empereur Napoléon
t
au rétablissement de la paix en Europe,
«
l'empereur Napoléon, fidèle à son serment,
«
déclare qu'il est prêt à descendre
était
«
à quitter la France, et
«
le
bien
de sa
patrie
même
,
du trône
la vie,
inséparable
,
pour
des
246
HISTOIRE DE NAPOLÉON
«
droits de son
«
l'Impératrice et
«
l'Empire.
fils
,
de ceux de
,
la
régence de
du maintien de
de
celui
»
Fait en noire palais de Fontainebleau, ce 4 avril
1814
NAPOLÉON.
Après avoir reçu cette déclaration,
les trois
pour
plénipotentiaires quittent l'Empereur,
rendre à Paris ; mais arrivés à Essone ,
prennent avec indignation
traité
que
avec
ses
le
ils
se
ap-
que Marmont
,
prince de Schwartzenberg
a
et
,
troupes, complices involontaires de
cette lâche trahison
sailles, laissant
,
ont été conduites à Ver-
Fontainebleau à découvert, et
livrant ainsi la
personne de l'Empereur à
la
discrétion des alliés.
Cette défection inattendue
allait
renverser
dernières espérances de Napoléon, et ac-
les
croître le
en
le
,
le
malheur de
sa
situation actuelle
rendre redoutable à l'ennemi
ses
,
dépouillant de ce qui pouvait seul encore
troupes.
En
effet,
:
la fidélité
de
l'empereur Alexandre,
qui avait paru disposé favorablement
,
lorsque
Digitized
247
TROISIÈME ÉPOQUE.
le
duc de Vicence
présenté pour remplir
s'était
changea tout -à -coup,
sa nouvelle mission,
lorsqu'il fut instruit
de cette défection;
gea de nouveau l'abdication absolue, et se
tra inflexible dans sa résolution
,
s
l'opinion de l'armée qui , disait-il
nifestée
par
la
exi-
il
mon-
appuyant de
,
ma-
s'était
conduite de Marmont.
Sans
espoir de rien changer à cette détermination
les trois plénipotentiaires
retournèrent â Fon-
tainebleau. Ils arrivèrent
au moment où l'Em-
pereur venait d'apprendre l'indigne trahison
de celui qu'il se
son enfant
plaisait à
nommer
loureux qu'imprévu ,
il
. .
.
ne pouvait croire en-
core étant de perfidie.... L'ingrat!
il
son ami.
Accablé de ce coup aussi dou-
sera plus malheureux que
moi
s'écriait-il,
!
La convention du maréchal Marmont avec
le
prince de Schwartzenberg portait , article 2
«
Si les
évènemens de
la
:
guerre faisaient tom-
mains des puissances
•
ber entre
«
personne de Napoléon Bonaparte , sa vie et
«
sa liberté lui seront garanties
les
alliées la
dans un espace
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
24S
«
«
<
de terrain et dans un pays circonscrit , au
choix des puissances
ment français.
alliées et
du gouverne-
»
Éprouvant l'impérieux besoin d'exhaler sa
douleur
le
et
son indignation
5 avril, Tordre
Fontainebleau
«
,
Napoléon adressa,
du jour suivant,
à l'armée de
:
L'empereur remercie l'armée pour
t
chement
«
ment parce
c
est
«
taie.
«
de son général , son honneur
en
qu'elle lui
lui et
non dans
le
«
Le duc de Raguse
mens à
t
aux
«
berté de la merci d'un sujet
,
il
est passé
L'Empereur ne peut approuver
la condition sous laquelle
avril
France
n'a pas inspiré ces senti-
marche
Le 6
la
est sa religion.
compagnons d'armes ;
«
il
que
peuple de sa capi-
»
;
l'atta-
et principale-
suit la fortune et l'infortune
«
alliés.
,
qu'elle reconnaît
Le soldat
ses
témoigne
il
ne peut accepter
a
fait cette
dé-
la vie , ni la li,
etc. »
un acte du gouvernement
provi-
Digitiz
249
TROISIEME ÉPOQUE.
soire,
approuvé par
princes alliés, appela
les
au trône Louis-Stanislas-Xavier de France ,
après lui
,
les
membres de
velle constitution devait
ceptation
du peuple
Le lendemain,
sa famille; la
et
nou-
être soumise à l'ac-
français.
Napoléon eut une
7 avril,
longue conférence avec
voulait connaître les
maréchaux dont
les
dispositions
;
les
il
ayant
trouvé opposés à toute entreprise nouvelle
me
«
Eh
«
à défendre plus long-temps la France;
«
lie n'est-elle
«
Veut -on m'y suivre une seconde
«
Marchons vers
bien ,
dit-il
,
puisqu'il
l'Ita-
pas une retraite digne de moi?
les
Alpes
fois ?....
»
Ce dernier projet rencontra
sition.
,
faut renoncer
la
Napoléon, convaincu dès
même
lors
oppo-
que
ses
espérances ne pouvaient plus reposer sur les
chefs de l'armée,
cation absolue qui
se décida à
,
signer l'abdi-
après de vives discussions
fut ainsi rédigée.
«
Les puissances
alliées
ayant proclamé que
ÎSO
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
«
Napoléon
«
sèment de
«
Napoléon ,
était le seul obstacle
la
au
fidèle à
son serment, déclare
«
renonce pour lui et ses héritiers
«
ronnes de France et
«
aucun
«
vie, qu'il
«
France.
soit
celui de la
prêt à faire à l'intérêt de la
au
n
avril
1814.
au duc de Vicence pour
n'était
il
Un
Napoléon
,
retirer
ce traité
son abdication
conclu
qui
,
le
1 1 ,
Napoléon, pour
la fois
entre le
et les puissances al-
réglait le sort
futur de
l'Empereur et de sa famille , fut présenté
vement
écrivit
plus temps.
traité avait été
gouvernement provisoire
;
aux
désir des souverains et
instances de ses conseillers
liées
même
peine cet acte fut-il signé, que regrettant
d'avoir cédé
mais
aux cou-
»
Fontainebleau,
A
,
qu'il
d'Italie, et qu'il n'est
sacrifice personnel,
ne
rétablis-
paix en Europe, l'empereur
le ratifier.
fut de le repousser ;
le
1
2,
à
Son premier mouil
s'y
dans son honneur et dans
voyait blessé à
ses affections les
plus chères. Après avoir refusé de traiter avec lui,
Digitiz
TROISIÈME ÉPOQUE.
281
on exigeait qu'il donnât l'ordre de livrer ses places
fortes aux alliés ; cette dernière condition lui semblait la plus injuste
il
ne pouvait
s'y
comme la plus
résoudre
pouillait lui-même du
cence passa
le
la soirée
le
dé-
de contribuer à
était
la France.
Le duc de
Vi-
près de lui sans pouvoir
convaincre; à onze heures, Napoléon se re-
tira
dans
appartemens ;
ses
que seul au fond de ce
chaque jour
moyen d'un poison
qu'il portait
naguères
pu
si
il
,
tenta de
inventé par Cabanis
la
tromper
crise violente qu'il avait
sans avoir
dit-on
de sa destinée, par
constamment sur
devait
,
palais qu'abandonnait
départ de Moskow. Mais
hommes,
c'est alors
la foule des courtisans
se soutraire à la rigueur
le
rigoureuse,
quand on
et
premier trône du monde,
son plus grand sacrifice
ceux qu'on imposait à
,
lui
,
nature
,
et
depuis son
comme
les
ses espérances, et la
provoquée,
se dissipa
mettre un terme à une existence
glorieuse, aujourd'hui
née! Le jour suivant, ses
taient encore l'empreinte
traits
de
ses
si
infortu-
altérés por-
souffrances
;
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
952
mais son âme, inébranlable désormais, avait repris cette grande
supériorité sur l'infortune
qui ne devait plus l'abandonner
une
ajouter
gloire
,
et
gloire nouvelle à cette
qui
allait
immense
acquise par ses armes. Résigné avec
courage, Napoléon signa
le traité
de Paris,
le
i3 avril.
Par ce
tous
les
traité,
l'Empereur, l'Impératrice et
membres de
la famille
impériale con-
servent leurs titres et leurs qualités. L'île d'Elbe
est
accordée en toute souveraineté à Napo-
léon,
un
la
avec deux millions de revenus, dont
réversible à l'Impératrice et à la charge de
France ;
les
duchés de Parme , Plaisance
et
Guastalla sont donnés à l'impératrice Marie-
Louise , et passeront à son
le titre.
fils
,
qui en prendra
Un million est assigné pour le traitement
annuel de l'impératrice Joséphine.
D'autres dispositions règlent les divers intérêts des
membres de
la famille
gratifications sont accordées
impériale; des
aux généraux de
TROISIÈME ÉPOQUE.
SftS
aux aides-de-camp de
la garde et
la
maison de
l'Empereur.
Un dernier article porte que Napoléon pourra
emmener
avec lui et conserver pour sa garde,
quatre cents
Tel fut
hommes de bonne
le traité
volonté.
de Fontainebleau, qui
ré-
duisait â la souveraineté d'une île celui qui
distribua des couronnes
néreux au sein de
,
et qui ,
la victoire
,
grand
et gé-
n'hésita jamais à
«rendre à leurs possesseurs celles qu'avaient con-
quises ses armes.
Tandis qu'au nord de
braves subissait la
loi
la
France, l'armée des
du vainqueur,
le
chal Soult venait de tenter dans le midi
maré-
un
nier et inutile effort contre les troupes de
lington.
Le 10
vrée sous les
avril,
der-
Wel-
une sanglante bataille ,
murs de Toulouse,
li-
avait été per-
due par les Français. Dix-huit mille hommes de
jeunes troupes, après avoir opposé une héroïque
résistance à quatre-vingt mille soldats aguerris,
s'étaient
vu
du nombre
contraints de céder à la supériorité
,
comme
si
tout ce qui restait de
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
954
dût
la gloire française
au
s'éclipser
même
in-
stant.
évènemens
ignorait alors les grands
Soult
qui venaient de se passer en France ,
bant sa marche à Wellington ,
toute hâte sur la capitale
porter à Napoléon
un
:
il
il
déro-
et
se dirigeait
en
espérait encore
puissant secours
,
lors-
de Paris et l'abdica-
qu'il apprit la reddition
cation de l'Empereur. Ainsi cette sanglante bataille
de Toulouse avait été un
pour
la
sacrifice inutile
France, déjà livrée à ses vainqueurs.
Le i5
avril, le
drapeau blanc
blanche avaient remplacé
les
et la cocarde
couleurs natio-
nales; le 14, Monsieur* frère de Louis XVIII,
qui avait
fait
son entrée à Paris
le
1
2
,
fut pro-
clamé lieutenant-général du royaume.
Le i5
avril, l'empereur
avoir détrôné son gendre
et
son
qu'il
fils
qu'il fit partir
,
d'Autriche, après
lui enleva sa
pour
femme
l'Autriche, sans
eût été permis à Napoléon de se réunir à
eux depuis
les
Cependant
derniers évènemens.
le
moment
approchait où lui-
Digitized
TROISIÈME ÉPOQUE.
même
jour
fut
le
,
admis dans son cabinet et
serait
là,
soit à
reçu par
Roanne
pressa vivement
le
,
d armée des maréchaux
cent mille
« dit-il
,
hommes.
j'ai
me
point avoir à
«
mais
t
vous êtes venu
je
« 11
SoiUt, Augereau,
d'une armée de
la tête
n'est plus
abdiqué , tout
«
le
la
ne veux
guerre
civile
n'oublierai jamais, général, ce
me proposer!
départ de Napoléon
mais ne saurait retarder.
nier palais, sa dernière
Il
compagnons d'armes vont
et leurs tristes regards
,
;
que
»
se dispose enfin
que
rien désor-
va quitter son der-
armée
Déjà rangés dans
dèle
temps, répon-
est fini. Je
reprocher
Le lendemain 20 avril , tout
terre
de ce
soit à Moulins, où
un corps de dix mille hommes:
Suchet , et se trouver à
pour
la veille
pourrait, lui dit ce général, rallier les
il
corps
;
2»J3
général Montholon arrivé de Moulins
de se rendre
il
France
allait quitter la
la
et sa garde
fi-
cour, ses vieux
recevoir ses adieux,
semblent
fixés sur cette
que leur maître abandonne. Une dernière
fois, il
va parcourir
les
rangs de ses braves
:
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
*JS6
en
voyant
les
au bonheur,
croit renaître
il
plus glorieux souvenirs s'éveillent à la
quelques guerriers
Marcngo,
terlitz,
se
6V Aréole
fois
d'Aboukir
,
!
,
ses
là
de
mêlent encore aux héros d'Aus-
d'Jéna, de Friedland, de
Wagram, de
Lutzen , de Bautzen , de Dresde de Champau,
bert, etc. . . .
Napoléon contemple avec une émo-
tion profonde ces témoins, ces
compagnons de
tant de travaux , de tant de gloire
!
et s'adres-
sant à eux d'une voix altérée par la douleur
t
Officiers , sous-officiers et soldats
vous
de
mes adieux!...
«
garde,
«
Je suis content de vous ,
«
trouvés sur le chemin de la gloire
a
les
t
contre moi
t
ont trahi leur devoir
s'écrie-t-il, je
fais
je
:
la vieille
vous
ai
toujours
:
toutes
puissances de l'Europe se sont armées
;
quelques-uns de mes généraux
et la
France elle-même
«
a voulu d'autres destinées
Avec vous et
<
les
t
pu entretenir
«
eût été malheureuse, ce qui était contraire
«
au but que je m'étais proposé. Je
braves qui
me
la
,
sont restés fidèles , j'aurais
guerre
civile
,
mais
la
France
devais
donc
Digitized
987
TROISIÈME ÉPOQUE.
«
sacrifier
mon intérêt personnel à son bonheur,
ce que
j'ai fait.
Soyez fidèles à votre nou-
«
c'est
«
veau roi , soyez soumis à vos chefs
«
donnez point notre chère patrie
«
gnez pas
mon
«
je saurai
que vous
l'êtes
vous-mêmes. J'aurais
*
pu mourir, mais je veux
suivre encore le che-
«
min de l'honneur
«
choses que nous avons
«
vous embrasser tous, mais j'embrasse votre
sort, je serai
et n'aban-
Ne
plai-
heureux lorsque
J'écrirai les
grandes
Je ne puis
faites
«général; venez, général Petit, que je vous
mon cœur
Qu'on m'apporte
«
presse sur
«
l'aigle,
«
aigle, puisse le baiser
que
«
dans
Adieu mes enfans, mes
«
vœux vous accompagneront toujours gardez
«
que
je
la postérité
je te
donne retentir
,
»
mon souvenir
A ces mots, Napoléon attendri,
per des larmes;
répondent
la fois
la
l'embrasse aussi.... Ah! chère
les
laisse
échap-
pleurs de ses soldats lui
Mais s'arrachant à cette scène à
déchirante et sublime
voiture qui l'attend;
il
,
il
s'élance
dans
part enfin, précédé
*7
HISTOIRE DE NAPOLÉON
î»a
par le général Drouot , et accompagné du maréchal Bertrand; une faible escorte
le suit et doit,
avec les commissaires des puissances étrangères,
protéger son voyage en France.
Du
15 Mai 1814, au 26 Février 1815.
NAPOLÉON A
L'ILE
DELBE.
De Fontainebleau jusqu'aux
Dauphiné
et
accueilli sur
l'Empereur
partie
!
de
la
Provence
son passage par
Partout
,
de son voyage,
dans
les
;
il
la malveillance,
Ô14 »
il
première
cette
populations firent
d'amour
,
où des émeutes
et
de
excitées
mirent plus d'une
jours en danger. Arrivé à Fréjus
î
de Vive
n'en fut pas ainsi dans les départe-
mens méridionaux
par
Napoléon fut
les cris
éclater les plus vifs témoignages
regrets
du
frontières
,
,
le
s'embarqua sur une frégate
Le 3 mai , étant en vue de
File
général Drouot fut détaché dans
entra à Porto-Ferrajo *, vers six
ou
fois ses
s8
avril
anglaise.
d'Elbe
-
9
un canot
le
et
sept heures
* Ville capitale de nie d'Elbe.
Digitized by
2S9
TROISIÈME EPOQUE.
du
La frégate mouilla peu après dans
soir.
port
,
où une députation
vint
complimenter
il
débarqua
du matin, au
bruit de
l'Empereur. Le lendemain, 4 mai,
de dix à onze heures
l'artillerie et
clés
de
de toutes
la ville
le
cloches
les
des mains
;
reçut les
il
du Maire,
et adressa
ensuite aux habitans la proclamation suivante,
par l'organe du général Dahesme
dant de
J'ai sacrifié
«
«
patrie
«
la
comman-
,
l'île.
,
et je
mes
me
droits
aux
intérêts
de
la
suis réservé la propriété et
souveraineté de
l'île
d'Elbe
*.
Toutes
les
«
puissances ont consenti à cet arrangement:
«
faites
«
ses, et le -choix
«
mon séjour , en considération de leurs mœurs
«
et
«
l'objet
connaître aux habitans cet état de cho-
que
de leur climat
de mon
;
j'ai fait
de leur
île
pour
dites-leur , qu'ils seront
intérêt le plus
vif. »
Fidèle à cet engagement, Napoléon, en effet,
se livra
*
bientôt avec
Dixième médaillon.
zèle
— La couronne
indique que Napoléon en était souverain.
aux
soins
placée dans
de son
l'île
dElbe
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
500
nouveau gouvernement,
et
l'administration de
d'Elbe
active
que
l'île
florissante : des
en peu de temps
devint
aussi
mines furent exploi-
tées, des routes ouvertes, des arbres plantés,
des maisons construites
fut négligé par le
,
en un mot
rien
surer
le
bonheur de
Un
si
grand changement dans
ne
,
nouveau souverain pour
as-
ses sujets.
de
la destinée
Napoléon, semblait n'en avoir produit aucun
dans son caractère et dans ses habitudes
;
actif, entreprenant, toujours prêt à se livrer
à l'espérance
,
il
supportait la rigueur de son
sort par l'attente d'un avenir plus
sa
mère
et sa
sœur
la princesse
tèrent leurs palais de
rochers de
frère
,
l'île
heureux;
Pauline
Rome pour
d'Elbe, consoler
aller
un
constamment chéri ; des amis
,
,
quit-
sur les
fils,
un
non de sa
puissance, mais de lui-même, vinrent égale-
ment adoucir son infortune en
Bertrand, Drouot, Cambrone ,
jamais à
la
gloire
comme
généreux dévouement
,
la partageant.
noms chers
à l'amitié
,
non moins que
à
votre
votre
Digitized by
261
TROISIÈME ÉPOQUE.
illustre courage, vous assure des droits à l'im-
mortalité
!
Cependant
exilé
la
,
qui
l'île
,
renfermait
l'illustre
semblait un dangereux voisinage pour
France ;
les
puissances alliées n'étaient pas
non plus sans inquiétude à ce
sujet, et bien-
tôt, oubliant les conditions d'un traité dont
elles
avaient recueilli les avantages ,
il
fut pro-
posé au congrès de Vienne, de surprendre Na-
poléon à
l'île
d'Elbe
et
,
de
transporter à
le
Sainte-Hélène.
Instruit de cette circonstance,
sitôt le projet
menace ;
les
il
de
se soustraire
il
forme aus-
au coup qui
le
moins que toutes
hésite d'autant
nouvelles venues de France, lui apprennent
que y dans tout
le
royaume
contentement général
,
,
il
règne
un mé-
excité par les fautes
du
ministère et les imprudences de quelques partisans trop zélés
Juge en
de l'ancien régime. Napoléon
même temps,
la coalition
qui
l'a
à quelques indices,
détrôné
,
est
moins unie
que
,
et
HISTOIRE DE NAPOLÉON
262
,
par conséquent moins redoutable; en un mot,
impatient de quitter une terre d'exil ,
que
les
ne
il
voit
motifs qui peuvent colorer d'un espoir
de succès une entreprise hasardeuse,
jette loin
et re-
de lui l'appréhension de tout obstacle
à ses desseins. Ses préparatifs se font en secret,
mais avec promptitude,
tine à conquérir
et l'armée qu'il des-
un empire
,
est
composée de
neuf cent soixante hommes , dont
sa garde, y
six cents
de
compris soixante-dix lanciers po-
lonais, et de plus, trois cent soixante chasseurs
corses. C'est avec cette faible escorte qu'il va
tenter l'expédition la plus extraordinaire dont
l'histoire fasse
mention.
Le colonel Campbell commandant de
,
la sta-
tion anglaise , et l'un des commissaires des puis-
sances, était parti
pour Livourne, Napoléon
se
hâte de profiter de son absence pour réaliser
son projet, et
soir
,
part.
le
26
février, à six
un coup de canon donne
«
Le
le signal
sort en est jeté, s'écrie-t-il
sur le vaisseau qui doit
le
heures
du
du dé-
en montant
transporter en France.
Digitized by
TROISIÈME ÉPOQUE.
Ce vaisseau
965
était le brick l'Inconstant,
portant
vingt-six canons et quatre cents grenadiers. Six
autres petits bâtimens légers, composaient la
impériale.
la flotille
Excepté
les
généraux Drouot
personne ne savait où
allait se diriger cette
pédition mystérieuse; après
Napoléon
dit-il *
Les
fit
Bertrand
et
une heure de
ex-
route,
cesser cette incertitude : Grenadiers,
nous allons en France, nous allons à Paris.
cris mille fois répétés
Vive Napoléon
!
de Vive
la
France!
furent la réponse de tout
l'é-
quipage.
La flotille échappa miraculeusement à la croisière française et anglaise. Plus loin elle fut ren-
contrée par
Zéphir,qni
un bâtiment de guerre
français , le
demanda à l'Inconstant des nouvelles
de l'Empereur. Napoléon répondit lui-même
avec
bien.
un
po/te-voix que CEmpereur
Enfin,
le i° F
la flotte entra
le
même
se portait
mars, à 5 heures du matin,
dans
jour dans
le golfe
Juan
le voisinage
,
et
débarqua
de Cannes. Le
bivouac fut établi dans une plantation
d'oliviers:
204
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Beau présage,
Napoléon,
s'écria
puisse-t-il se
réaliser!
A
heures
1 1
du soir,
l'armée se mit en marche
et poursuivit sa route jusqu'à
mars
riva le 5
tacle les
,
Gap, où
elle ar-
après avoir traversé sans obs-
départemens du Var et des Basses-Al-
pes. Là Napoléon
fit
imprimer
suivante, qui allait devenir
pour
la
proclamation
lui
un
puissant
auxiliaire:
Golfe Juan ,
«
«
Soldats
t
" mars
1
81
5.
!
Nous n'avons pas été vaincus, deux hommes
de nos rangs
*
ont trahi nos lauriers
«
sortis
«
leur pays
«
mon
«
rivé à travers tous les obstacles et tous les pé-
t rils ;
,
leur prince
exil j'ai
leur législateur. Dans
,
entendu votre voix
;
je suis ar-
nous devons oublier que nous avons été
maîtres des nations
mars nous ne devons
t
les
«
pas souffrir qu'aucune se mêle de nos
«
Qui prétendrait être maître chez nous?.
«
prenez ces aigles que vous aviez à
*
Marmont à
Paris,
Augereau
à
,
affaires.
. .
Re-
Ulm à Aus-
Lyon.
Digitized by
i
TROISIÈME ÉPOQUE.
2(5»
H
terlitz, à Jéna, à Montmirail.... Les vétérans
«
d'Égypte, de l'Ouest, de la grande
d'Italie,
«
armée sont humiliés
t
du Rhin,
l'armée de Sambre-et-Meuse ,
t. de'
«
sous
Venez vous ranger
!
drapeaux de votre chef;
les
la victoire
avec
«
marchera au pas de charge
«
couleurs nationales volera de clocher en clo-
«
cher jusqu'aux tours de Notre-Dame
,
l'aigle
les
!
Dans votre vieillesse, entourés et considérés
«
vous entendront avec
t
de vos concitoyens
«
respect raconter vos hauts
«
dire avec orgueil : Et moi aussi je faisais partie
«
de cette grande armée qui
ils
,
faits.
Vous pourrez
est entrée
«
dans les murs de Vienne, dans ceux
c
de Madrid , de
Moskow *; qui
«
de
que
«
de l'ennemi y ont empreinte
la souillure
deux
fois
de Berlin,
a délivré Paris
la trahison et la
présence
»
Cette proclamation se répandit avec la rapidité
tion.
*
de
l'éclair et
produisit la plus vive sensa-
Les habitans de
Voyez
les
ces capitales
la
haute Provence avaient
quatre premiers niédaillous de l'Empire. La prise dt
y
est indiquée, et
mal heureusement
la prise
de Pari
vient à la suite.
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Google
I
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
906
manifesté à la vue de Napoléon plus de curiosité
que d'enthousiasme mais arrivé en Dauphiné
;
la
scène changea
:
une foule immense accourut
sur son passage, toute
pagnes bordait
les
la joie, venait saluer le
population des
la
routes
,
et
,
dans
cam-
l'ivresse
de
grand homme!.... Na-
poléon put prévoir dès lors
le
succès inoui de
son entreprise.
Le 6 mars
Grenoble
le
:
il
partit
général
de Gap pour se rendre à
Cambrone avec
ses
qua-
rante grenadiers d'avant-garde venait de traver-
par un ba-
ser Sisteron, lorsqu'il fut arrêté
du
taillon
5
nw
régiment, envoyé de Grenoble
pour s'opposer au passage de l'Empereur. Le
général
struit
ciens
demande
de
à parlementer,
la résistance
que
lui
on refuse
:
in-
opposent d'an-
compagnons d'armes, Napoléon
suivi
de
sa garde se porte aussitôt en avant; à son ap-
proche
le bataillon à pris position
qu'il envoie
té....
On
pour
le
,
et l'officier
reconnaître n'est pas écou-
m* a trompé,
dit-il
alors
Bertrand, n'importe, en avant!....
au maréchal
Il
met pied
i
Digitized by
Google
2G7
TROISIEME ÉPOQUE.
à terre,
vous,
est
et
découvrant sa poitrine:
dit-il,
un
aux
soldats
de Grenoble,
il
le
peut;
les cris mille fois répétés
de
un
soldats
ils
taires
de
effet
moment
un
in-
magique.... Immobiles
aux
exilés volon-
d'Elbe, et font éclater ensemble
Le lendemain
!
7 mars, le colonel la Bédoyère,
de Grenoble amène à Napoléon
giment de ligne; ce puissant renfort
le
parait à
si
les
leur joie et leurs acclamations
entrer
toute
ont produit sur
se joignent bientôt
l'île
son
mots
cette redingotte grise
bien connue de l'armée,
stant,
,
La présence de l'Em-
disposition hostile à cessé.
,
ces
vive l'Empereur! s'é-
lèvent de toutes parts, dès ce
pereur, son costume
A
le voici....»
en
s'il
seul qui veuille tuer son Général
Empereur,
sorti
parmi
est
s'il
même
jour dans la ville;
une vigoureuse
haut des remparts
la
le 7
le
me
ré-
décide à
elle se
pré-
résistance, lorsque
du
garnison aperçoit Napo-
léon qui , sans crainte , sans défiance, s'avance
au milieu de
ses
troupes
:
ses soldats , l'arme
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
268
renversée marchent avec joie aux
Napoléon! Vive
À
cette
vue
,
la
les
de résolution,
de vive
cris
France ! Vive l'Empereur!...
habitans changent tout-à-coup
brisent
ils
portes, s'élancent
eux-mêmes
leurs
au devant de l'Empereur
:
•
Tiens, lui disent-ils, au défaut des clés de
«
ta
bonne ville, en
est décidé
voici les portes.
maintenant, dit Napoléon à ses
ciers, tout est décidé
rien en effet
offi-
nous allons à Paris!
:
ne devait
L'Empereur à
s'il
— Tout
»
l'arrêter désormais.
dit depuis, à Saint-Hélène,
eût voulu , ou ne
s'y fût
pas opposé,
il
que
eût
entraîné avec lui à Paris deux millions de paysans
:
à son approche, tous les habitans des
campagnes
tait-il
se levaient
en masse, aussi répé-
souvent, qu'il n'y a de véritables conspira-
teurs que l'opinion.
Napoléon
le
était entré
lendemain,
les félicitations
il
il
fut
à Grenoble
de toutes
7 mars
le
reconnu empereur
les autorités
,
de
et
reçut
la ville;
partit bientôt après , et sa route , dès ce
ment, fut une marche triomphale
:
mo-
partout sur
Uigiti
569
TROISIÈME ÉPOQUE.
son passage, l'enthousiasme public fut porté
jusqu'au délire.
Cependant
,
depuis sept jours
en France ,
était
et annonçait toutes
pour s'opposer à
duc d'Orléans,
Napoléon
ses
le
Moni-
le
le
mettait hors de
les
mesures prises
teur l'ordonnance royale qui
la loi,
,
lorsque parut dans
Monsieur,
progrès
maréchal Macdonald
le
etc.,
étaient partis en toute hâte pour marcher contre lui.
Monsieur, qui
s'était
obligé de quitter cette
ques heures avant
l'entrée
10 mars, quel-
de Napoléon;
il
un détachement de drale colonel Adam. De
par
partit
escorté
gons
,
commandé par
tous
les
val
rendu à Lyon, fut
ville le
nobles dont la garde d'honneur à che-
était
composée, un seul accompagna
le
prince jusqu'à ce que sa personne fût hors de
danger.
À
son arrivé à Lyon , l'Empereur
struit de cet acte de
homme
fidèle
et
laissé, lui dit-il,
dévouement,
courageux
une
:
fit
in-
appeler cet
Je n'ai jamais
belle action sans
récom-
*70
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
pense, et
lui
il
donna
la
décoration de
la lé-
gion d'honneur.
N'ayant plus de doute sur
le
entreprise , Napoléon écrivit de
Joseph
qu'il était remonté sur le trône, et le char-
gea défaire déclarer à
aux Prussiens,
ment
succès de son
Lyon au prince
le traité
la
Russie, à l'Autriche,
qu'il voulait
de Paris.
Il
observer loyale-
répéta aux Lyonnais
ce qu'il n'avait cessé de dire jusque là
par
été entraîné
«
une fausse route; aujourd'hui
«
amour de
«
mais qui a eu pour
«
tant de funestes résultats.
la force
:
•
J'ai
des évènemens dans
«
la gloire si naturel
j'abjure cet
aux Français
France et pour moi
la
»
Plusieurs décrets importans signalèrent le sé-
jour de Napoléon dans la seconde ville de France;
il
prononça
des Chambres, et
la dissolution
ordonna en même temps
collèges électoraux
extraordinaire
la
réunion à Paris des
de l'empire, en assemblée
du Champ de Mai,
et
comme
s'il
eût voulu insinuer que l'empereur d'Autriche
approuvait son entreprise ,
il
annonça que
l'im-
Digitized by
GoogI
371
TROISIÈME ÉPOQUE.
pératrice et le roi de
grande solennité
Rome
assisteraient à cette
!
Napoléon quitta Lyon
i3 mars, en disant:
le
«
Lyonnais, vous avez toujours été au premier
«
rang dans mes affections; sur le trône où dans
« l'exil,
vous m'avez toujours porté
et le caractère élevé
t
sentimens
«
tingue , vous a mérité toute
,
momens
les
mêmes
qui vous dis-
mon estime
;
dans
plus tranquilles, je reviendrai
«
des
«
pour m'occuper de vos manufactures, de
«
votre
ville....
Lyonnais,
je
vous aime!...
»
y
Les acclamations de Vive l Empereur ! répondirent
aux adieux de Napoléon.
Mais tandis
qu'il se dirige vers la capitale, les
puissances étrangères publient une déclaration
par laquelle elles disent
qu'il
ne peut y avoir ni
paix, ni trêve avec Napoléon; qu'en détruisant
le
seul titre légal, auquel le traité de Fontaine-
blau se trouvait attaché,
il
s'était
relations civiles et sociales,
vindicte publique
,
etc.
placé hors des
et s'était livré à la
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
37«
Cependant, ni cette déclaration menaçante,
ni les efforts
du gouvernement royal ne peuvent
s'opposer à ses progrès. Partout les soldats et le
peuple volent au-devant de ses pas, et chaque
jour son armée s'augmente des troupes que Von
tente en vain de lui opposer.
Le maréchal Ney arrivé à Àuxerrele
range avec
se
les
corps qu'il
drapeau impérial ;
jets hostiles
là
,
1
7 mars,
commande
sous
le
sans crainte sur les pro-
formés contre
ses jours
,
on vit Na-
poléon entourédes hommages tumultueux d'une
population ivre de joie , se confondre dans
de
foule avec l'abandon
fiance.
la
Ce jour laissa dans son âme de profonds
souvenirs ! Jamais
,
en
effet
montra si prodigue envers
tes faveurs
,
que dans
la
fortune ne se
de
ses plus
,
lui
le vit
pire.
«
je
«
de
«
hau-
cette entreprise merveil-
leuse, où, par la seule puissance de son
on
la
plus entière con-
nom,
en peu de jours reconquérir un em-
Je vous défends,
vous défends de
fusil, dites
dit-il,
à ses généraux,
laisser tirer
un
seul
coup
à vos soldats que je ne voudrais
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
ma
«
pas entrer dans
«
leurs armes étaient teintes
C'est ainsi
triomphe,
seul
275
capitale à leur tête,
si
du sang français. »
que, marchant de triomphe en
en coûtât
et sans qu'il
homme, Napoléon
la vie
d'un
arriva à Fontainebleau,
20 mars à quatre heures du matin.
le
Cette
même
nuit, Louis XYIII avait quitté
des Tuileries , pour reprendre avec sa
le palais
famille, la route
de
là à
de
l'exil. Il
se rendit à Lille, et
Gand
20 mars, 1815.
NAPOLÉON RÉTABLI SUR LE TRÔNE.
Le 20 mars, jour anniversaire de la naissance
de son
Napoléon
fit
son entrée dans
neuf heures
et
demie du
fils
pitale, à
,
la
ca-
soir; arrivé
aux Tuileries au milieu d'une foule immense
en
délire,
la salle
les
il
fut porté de l'escalier jusque dans
des maréchaux, tandis qu'au dehors,
acclamations de
de toutes parts.
les
et
U
la joie la
reçut
plus vive éclataient
les félicitations
de tous
corps de l'État, et répondit aux divers ora-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
974
teurs, dans le sens de la direction libérale qu'avait pris l'opinion publique.
Le lendemain 2 1 l'Empereur passa en revue
,
les
troupes accourues avec lui dans la capitale
et celles qu'il
ces dernières
y avait retrouvées ;
«
:
Soldats
!
s
adressant à
leur dit-il , je suis
hommes en France,
«
venu avec
«
que
«
sur le souvenir des vieux soldats ;
«
été
«
en remercie:
«
de
«
mienne
se réduit à
«
préçiés.
»
je
six cents
comptais sur l'amour
trompé dans
mon attente.
la gloire
Au moment où
officiers
du
le
«
«
t
l'île
la
m'a accompagné dans
mes amis ; ils
Toutes
et à
vous,
la
et les
d'Elbe parurent
garde,
il
reprit
:
Soldats! voilà les officiers
tous
Soldats, je vous
Gambrone
général
avec les anciennes aigles de
«
et
pas
vous avoir connus et ap-
bataillon de
la parole et dit
je n'ai
de ce que nous venons
au peuple
faire est toute
parce-
du peuple
les fois
que
du bataillon qui
mon malheur
étaient chers à
je les
voyais
,
;
ils
sont
mon cœur,
me repré-
ils
Digitized by
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»78
TROISIÈME ÉPOQUE.
«
sentaient les différens régimens de l'armée.
«
Dans
ces six cents braves ,
il
hommes
y a des
«
de tous les régimens, tous me rappelaient ces
«
grandes journées dont
«
cher.
«
vous servent de ralliement
«
circonstances malheureuses les avaient cou-
a
vertes d'un voile funèbre; mais,
«
peuple fronçais et à vous ,
t
resplendissantes de toute leur gloire. Jurez
«
qu'elles se trouveront toujours partout
où
«
l'intérêt
que
les
«
traîtres et
ceux qui voudraient envahir notre
•
territoire
n'en puissent jamais soutenir les
t
regards!....
nimité
:
souvenir m'est
le
vous rapportent ces
Ils
de
Nom
:
la
trahison et les
elles reparaissent
Les troupes s'écrièrent à l'una-
le jurons!
Le premier soin de l'Empereur
ser
un ministère
;
fut d'organi-
obligé ensuite de garantir par
des actes la sincérité de ses paroles,
censure et la direction
gligea rien
,
grâce au
la patrie les appellera;
»
si
aigles; qu'elles
de la
librairie
en un mot , pour
lider sa puissance.
Il fit
il
,
abolit la
et
ne né-
rétablir et conso-
observer par
les
géné-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
276
raux Excelmans
de
dans
même temps
gea en
Grouchy , de
la
Drouet-d'Erlon
et
la famille royale
la retraite
,
Pays-Bas , et char-
les
généraux Clausel et
les
armées que
dissiper les
le
duc
et
duchesse d'Ângoulême avaient formées dans
le Midi,
de Marseille à Bordeaux. Cette dernière
se vit contrainte de quitter
journée du
i*
r
avril; le duc
Bordeaux dans
la
d'Angoulême résista
plus long-temps , et devint par capitulation le
prisonnier
du
général Gilly. L'Empereur, qui
eût trouvé en lui
un précieux otage ne
,
semblait lui
commander de ne pas
de son prisonnier,
pour
sortir
du
territoire français.
port de Cette, le 16 avril ,
le
pour l'Espagne. Napoléon
esprit
de générosité
était si naturel
blait
en ce
dans
moment
et
tout
se déssaisir
accorda une escorte
lui
il
voulut
quand
point abuser de son malheur, et
Arrivé au
prince s'embarqua
agit
en cela avec cet
de modération qui
la victoire , et
dont
il
lui
sem-
vouloir étonner l'Europe,
prête à s'armer contre
lui.
Sa loyale conduite dans cette circonstance,
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TROISIÈME ÉPOQUE.
ne devait pas être imitée par
même
27T
ses
ennemis
,
ni
(en ce qui concernait sa famille), par ses
anciens partisans.
En reprenant
sa couronne, Napoléon avait
repris toutes ses habitudes impériales, et la na-
tion ne voyait pas sans inquiétude cette tendance
nouvelle au despotisme qui, chaque jour, se
faisait sentir
davantage. Le 21 avril i8i5, fut
proclamé l'acte additionnel aux
constitutions de
CEmpire. Cet acte supplémentaire, au moment
où l'on désirait une constitution nouvelle, excita
dans l'ojpinion un soulèvement général. Des
registres furent ouverts
dans toutes les mairies,
pour recueillir les votes pour ou contre l'adoption
de
comme
l'acte
il
additionnel; mais le pouvoir,
arrive trop souvent, s'assura la
ma-
jorité.
On
que
doit observer
la situation
ici
quelle était à cette épo-
respective
du monarque
et de
la nation.
Le retour de Napoléon
avait excité en France
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
S 78
un enthousiasme universel; mais le premier moment passé
,
le
peuple et le souverain cessèrent
en quelque sorte de s'entendre. L'Empereur
qui sentait la nécessité d'affermir son pouvoir
travaillait chaque jour à
la nation,
au
,
consolider sa puissance;
hautement
contraire, manifestait
son ardent amour pour
la liberté; les
fédéra-
tions qui avaient lieu dans les départemens, les
clubs ou assemblées populaires qui s'étaient
rouverts à Paris
l'effervescence
;
fin, tout semblait rappeler à la
du peuple en-
France
»
du gouvernement
l'accord apparent des volontés
la
les jours
m
*
du Prince
et
nation , une lutte d'opinion existait dans
térieur
,
et allait
la lutte des
t
républicain; ainsi, malgré
de
l'in-
rendre plus périlleuse encore
armes qui
se préparait au-dehors.
Après avoir conquis
la
France avec une ar-
mée de neuf cent soixante hommes* Napoléon allait
voir l'Europe entière réunie contre lui ;
seul roi de Naples (Murât) qui,
abandonné, voulut en 181 5,
le
en 1 8 14, l'avait
faire oublier ses
.
Digitized by
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279
TROISIÈME ÉPOQUE.
torts. Il tenta
une irruption contre l'Autriche,
espérant par là opérer une diversion utile aux
intérêts
de
la
France, tandis qu'il obtiendrait
pour lui-même un accroissement de puissance;
d'une expédition prématuré-
mais
le résultat
ment
entreprise fut loin de répondre à cette es-
pérance : en moins d'un mois , Murât perdit son
armée ,
en
sa couronne , et l'Empereur se vit privé,
même
temps, de l'appui de
retomba plus que jamais sous
le
qui
l'Italie,
joug Autri-
chien.
Les souverains de Prusse , d'Autriche
de
,
Russie, avaient tout disposé pendant ce temps
pour
la reprise des hostilités, et le
partirent de Vienne pour
se
27 mai
,
ils
rendre à l'armée qui
se dirigeait sur la Belgique.
Napoléon, de son côté,
ses préparatifs
pour
faisait
en toute hâte
cette guerre nouvelle; la
France, accoutumée aux miracles de ses créations
,
ne put voir néanmoins sans surprise , une
hommes,
et plus
de
armée de quatre cent
mille
trois mille bataillons
de garde nationale orga-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
88(1
nisés en moins de
trois mois.
Le départ de
l'Empereur fut précédé d'une grande cérémonie religieuse et militaire,
d'électrlser les esprits
en
dont
le
but
était
réveillant d'antiques
souvenirs.
du Champ-de-Mai,
L'assemblée
quante mille hommes de troupes
cents électeurs
réunit cin-
d'élite et
cinq
députés à Paris par tous
collèges électoraux.
les
Là, Napoléon contracta un
pacte solennel envers la France, en prêtant
serment sur l'évangile aux constitutions de
l'Empire.
lité
Il
reçut en retour
du peuple
et
serment de
fidé-
de l'armée , et distribua
lui-
le
même
des aigles aux gardes nationales de Paris
et des
départemens, ainsi qu'à
riale.
Le
cri
de
la
garde impé-
vive l'Empereur ! retentit
dans
tout le Champ-de-Mars, lieu de réunion de l'as-
semblée, et ce cri fut répété au loin par une
foule immense.
Cette grande solennité qui eut lieu le
produisit une vive sensation, mais
telle toutefois
qu'on aurait pu
s'y
i
M juin,
non point
attendre
;
on
Digitized by
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281
TROISIÈME ÉPOQUE.
avait pensé généralement qu'afi n d'épargner
guerre à
la
la
France, l'Empereur proclamerait
son fils à l'assemblée du Champ-de-Mai et par
une espérance bien peu fondée, on rattachait
cette
mesure
France.
mée
la
conservation
Déçue dans son
laissa
du
à
repos de la
attente, la nation alar-
percer quelques inquiétudes, Napo-
léon chercha à les dissiper par le discours qu'il
prononça èFouverture des chambres , le 7 juin;
ce discours remarquable contenait une abjuration des
maximes du pouvoir absolu ,
mençait ainsi
«
com-
il
:
Messieurs de la chambre des pairs , et Mes-
chambre des représentons, depuis
«
sieurs de la
«
trois
«
peuple m'ont revêtu d'un pouvoir
«
Aujourd'hui s'accomplit le désir
«
sant de
«
narchie constitutionnelle ;
«
trop impuissans pour assurer l'avenir;
«
stitutions seules fixent les destinées des na-
«
tions.
mois
»
les circonstances et la confiance du
mon
le
illimité.
plus pres-
cœur: Je viens commencer
les
ta
hommes
mo-
sont
les in-
HISTOIRE DE NAPOLÉON
S89
Plus loin
«
il
ajouta
:
« Il
,
est possible
que
le
premier devoir d'un prince m'appelle bientôt
«
à la tête des enfans de la nation, pour
t
battre
pour
«nous
la patrie
notre
ferons
;
Tannée
et
com-
moi-même
Vous, pairs
devoir.
et
«
représentais , donnez l'exemple de la con-
«
fiance,
de l'énergie
«
comme
le
du
et
patriotisme, et,
du grand peuple de
Sénat
l'anti-
<
quité, soyez décidés à mourir, plutôt que de
«
survivre
«
de
«
triomphera.
la
au déshonneur
La cause
France.
et à la dégradation
sainte
de
la patrie
»
Les adresses des deux chambres en réponse à
ce discours, furent
elles félicitaient
pouvoir absolu ,
éminemment
patriotiques;
Napoléon de sa renonciation au
c'était lui faire
entendre que la
France désormais voulait un gouvernement
pur de tout despotisme.
gal et
pairs
«
:
<
La
lutte
dans laquelle nous sommes
engagés est sérieuse, l'entraînement de
« prospérité n'est
«
Il
lé-
répondit aux
le
c'est
sous les fourches cau-
pas
nace aujourd'hui,
la
danger qui nous me-
Digitized by
Google
883
TROlSIÈxME ÉPOQUE.
que
étrangers veulent nous
«
dines
«
passer.... Mais c'est
«
que
«
hommes,
«
caractère, et deviennent
«
tion
les
les
dans
temps
les
comme
grandes nations,
difficiles,
pour la postérité
!
un
grands
les
toute l'énergie
déploient
faire
de leur
objet d'admira-
. . .
18 Juin 1815.
DERNIÈRE COALITION DES PUISSANCES.
BATAILLE DE WATERLOO.
Impatient de combattre ses ennemis; Napoléon comptait encore sur la victoire pour ré-
pondre sinon à
la
méfiance ,
du moins aux
quiétudes que les chambres et
la
nation avaient
manifestées. Incertain
d' abord
où
campagne , 0
devrait ouvrir la
il
tout-à-coup à prévenir les
vaient être en
juin
il
il
fait
part de Paris, et le
publier
un
ordre
rappelle à ses troupes
versaire de
Marengo
3,
se décida
qui ne pou-
i5 juillet; le 12
il
est à
Avesne;
du jour dans
que
et
1
le
moment
sur le
alliés,
mesure avant
le
in-
lequel
là
il
14 juin est l'anni-
de Friedland.
«
Pour
HISTOIRE DE NAPOLEON,
984
«
tout Français qui a
«
moment est
du cœur,
arrivé de vaincre
Le lendemain 14 juin,
directions , son
deux
il
ajoute-t-il, le
ou de mourir,
armée composée de cent vingt-
hommes.
mille
Le quartier-général de Wellington
Bruxelles
»
dispose, sur trois
Namur
de Blûcher à
celui
,
était
;
à
Napo-
léon calcule que quarante-huit heures étant nécessaires aux deux
tion ,
il
mens,
ainsi
pourra
les
armées pour opérer leur jonc-
en leur dérobant
ses
mouve-
surprendre séparément, et les mettre
dans l'impossibilité de se réunir.
Le 15 à
taquer
les
journée
tion
,
du
la pointe
du
jour,
se décide à at-
il
Prussiens , et tout l'avantage de cette
est
pour les Français, malgré la
défec-
lieutenant-général Bourm ont, qui passe
à l'ennemi.
Le 16, Napoléon
bataille
de Ligny
,
est
encore victorieux à
des forces bien inférieures
s'attendait à
une
la
où l'ennemi est culbuté par
aux
affaire décisive
main; mais par une déplorable
siennes.
pour
On
le lende-
fatalité, les or-
Uigiti
888
TROISIÈME ÉPOQUE.
dres de Napoléon n'avaient pas"été exécutés , ce
qui donna
le
temps aux troupes de Blûcher de
rejoindre celles de Wellington. Enfin , le
est livrée la bataille
1
8 juin,
de Waterloo, où soixante-
huit mille Français vont disputer la victoire à
cent vingt mille étrangers.
Deux fois, dans
cette
sanglante journée, Napoléon est vainqueur;
mais, malgré des prodiges de valeur dignes de
l'armée et de son chef,
généraux,
les
le
manœuvres de quelques
entraînent vers
traîtres,
du maréchal Grouchy,
et la fatale séparation
la nuit
défaut de concert des
le soir
une déroute complète;
qui survient ajoute au désordre , mais
sans pouvoir refroidir le courage de nos braves :
opposent encore à l'ennemi une héroïque ré-
ils
sistance
,
mais accablé par
sant de se rendre
,
ils
le
nombre
meurent,
et se
et refu-
défendent
jusqu'au dernier soupir.*
Napoléon, confondu avec
*
Dixième médaillon.
gnent
le
— Des
ses soldats, oubliait
lauriers unis
mort de tant de braves qui, vaincus dans
périrent
aux cyprès , accompa-
char représentant la bataille de Waterloo, afin d'indiquer la
du moin» avec
gloire.
cette
sanglante journée,
HISTOIRE DE NAPOLÉON
986
ou
bravait
le
danger ,
à cette scène de destruction
rallier les
,
lorsqu'il fut enlevé enfin
Désespérant de
fuyards sur la frontière
Laon comme point de réunion à ses
•et
prit
lui-même
la
,
il
indiqua
lieutenans,
route de Paris, pour conju-
rer l'orage qu'il prévoyait devoir s'élever contre
lui
,
à
la nouvelle
de nos désastres.
En perdant la bataille de Waterloo, Napoléon avait perdu la couronne. Arrivé à Paris
21 juin,
apprit
descendit
il
que
les
permanence
chef de
la
:
au palais de
chambres
l'Élisée; là,
;
la
il
en
s'étaient déclarées
c'était lui dire qu'il n'était
nation
le
plus
le
chambre des députés avait
déclaré en outre, que toute tentative pour la
dissoudre serait considérée
comme un crime
haute trahison, et que quiconque
coupable de cette tentative ,
tre à la patrie, et
tel.
se rendrait
serait déclaré traî-
sur-le-champ jugé
La chambre des
de
comme
pairs, l'ancien Sénat
de
Napoléon , ne manifesta aucune opposition aux
desseins avoués de la
chambre
élective;
plu-
Digitized by
Goog
38 7
TROISIÈME ÉPOQUE.
membres, au
sieurs
contraire, les secondaient
hautement.
Profondément blessé des attaques de Tune
des chambres et de rindifférence de l'autre,
Napoléon se repent d'avoir quitté l'armée où
résidait son véritable pouvoir; bientôt il se voit
entouré des
hommes
tune, leur élévation;
qui lui ont dû leur foril lit
dans leurs regards,
juge à leurs discours qu'on va
il
une abdication nouvelle. ...
t
solliciter
Eh
!
quoi ,
<
on veut que j'abdique?. ...
«
moi
«
d'hui, dans
«
d'armée....
«
à Cannes, je l'aurais conçu.... Si
il
,
s'agit
«
renversé
il
de la France ;
mais
je fais partie
que l'étranger attaque ,
«
ce
«
pas
En
dit-il,
pas de
j'abdique aujour-
on m'eût
y a quinze jours, c'eût été
rage...;
qui
du cou-
actuellement de ce
je fais
donc partie de
France doit défendre
la liberté
c c'est
s'agit
deux jours vous n'aurez plus
«
la
si
ne
Me repousser quand je débarquai
«
que
Il
de lui
me dépose
,
c'est
Ce
n'est
Waterloo,
la peur....
ce
moment, une
foule tumultueuse se
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
1*8
presse autour
vive
du
de
palais
l'Élisée,
CEmpereur! répétés avec
aux
de
cris
enthousiasme.
«
Que me
«
lésai trouvés, je les ai laissés pauvres; l'instinct
«
de la nécessité
«
par leur bouche, et
t
mets, la chambre rebelle, dans une heure
doivent ceux-ci, ajoute Napoléon, je
les éclaire, la voix du
veux,
si je le
pays parle
si
je le
per-
homme
«
n'existera plus.... Mais la vie
«
ne vaut pas ce prix. Je ne suis pas revenu de
« l'île
<
d'un
d'Elbe , pour que Paris soit inondé de
sang....
»
Le lendemain 22
on
,
vient de
nouveau
demander de renoncer au trône;
ciens serviteurs, ses frères
et
Joseph
sacrifice.
)
ses
eux-mêmes
insistent sur la nécessité
lui
plus an(
Lucien
de ce grand
Entouré, pressé de toutes parts, mé-
content des
hommes,
fatigué de
lui-même,
cède enfin.... et se résigne une second
fois
il
à
RENONCER A LA COURONNE. Lucien écrit SOUS Sa
dictée la déclaration suivante
:
AU PEUPLE FRANÇAIS.
«
\
En commençant
la
guerre pour l'indépen-
Digitized by
Ooog
TROISIÈME ÉPOQUE.
«
daiice nationale
«
de tous les
le
,
efforts,
989
comptais sur
je
de toutes
réunion
la
les volontés,
et
concours de toutes les autorités nationales.
fondé à en espérer
le
succès
et j'avais
«
J'étais
«
bravé toutes les déclarations des puissances
«
contre moi. Les circonstances
«
changées. Je m'offre en sacrifice à la haine
«
des ennemis de la France , puissent-ils être
«
sincères dans leurs déclarations et n'en avoir
«
voulu seulement qu'à
«
politique est
« fils
sous
ma
me
,
paraissent
personne
!
Ma vie
mon
terminée, et je proclame
le titre
de Napoléon II, Empereur des
«
Français. Les ministres actuels formeront pro-
«
visoirement
«
térêt
•
viter les
que
je
le conseil
porte à
fils,
m'engage à in-
chambres à organiser sans
«
régence par une
«
le salut
«
de gouvernement. L'in-
mon
loi.
délai la
Unissez-vous tous pour
public et pour rester une nation in-
dépendante.
»
Au
palais
de
l'Élisée,
aa juin i8i5.
Napoléon.
Cet acte,
communiqué d'abord
à la
l
9
chambre
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
290
des représentais , donna lieu aux plus violentes
discussions:
l'abdication
on
était
d accord en apparence sur
de Napoléon
nombre de représentans
I
or
mais un grand
;
refusaient de reconnaî-
tre Napoléon II, sous prétexte
que les puissances
ne traiteraient pas plus avec l'un qu'avec l'autre:
des factions cachées excitaient aussi une vive opposition: la majorité cependant se
faveur de l'hérédité au trône.
prononça en
N'avons-nous
c
pas une monarchie constitutionnelle
«
conseiller d'État Boulai
«
pereur mort, l'Empereur
«
déclaré son abdication
«
par cela seul , par la force des choses , par une
«
conséquence
irrésistible,
t
Empereur des
Français.
•
même
«
reur Napoléon II
l'insertion
de
la
,
de
la
dit le
MeurthePl'Em-
vit.
vous
?
Napoléon
I
er
a
l'avez acceptée
Napoléon
II est
Vous ne pouvez pas
délibérer; nos lois fondamentales ont
décidé la question....
se lève d'enthousiasme
V
«
/.
. . .
»
A ces mots l'assemblée
aux cris de
vive
fEmpe-
On demande et on adopte
au procès-verbal, de ce mouvement
chambre,
et bientôt l'assemblée et les tri-
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
bunes
se lèvent
dre les
mêmes
une seconde
991
fois et font
enten-
acclamations : ainsi Napoléon II
venait d'être proclamé par la
chambre des
re-
présentans.
même
Le
jour, dans une séance très ora-
geuse , la chambre des pairs adopta les conclusions
de
la
chambre
élective
,
et
il
fut proposé
de donner au gouvernement provisoire
le titre
de régence.
Le duc de Vicence,
néraux Carnot
(
Fouché
)
le
baron Quinette,
et Grenier, et le
furent désignés par la
pairs et des représentans,
la
les gé-
duc d'Otrante
chambre des
comme membres
de
commission exécutive qui devait composer
gouvernement
élu président.
sieurs
la
Le duc d'Otrante
le
fut
Ainsi Fouché, qui depuis plu-
mois n'avait cessé de trahir en secret Na-
poléon , se
de
provisoire.
vit
un moment maître
des destinées
France , ainsi que lavait été Taleyrand en
i8i4- Aussitôt après son installation,
vernement provisoire arrêta que tous
seraient publiés au
nom du
le
gou-
les actes
peuple français.
La
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
99S
cette étrange disposition,
chambre, étonnée de
voulut en connaître
pliquer ,
le
le
motif;
sommé
duc d'Otrante, par une
subtilité
litique digne de lui, répondit que,
II n'avait
de s'ex-
pas encore été reconnu
«
Napoléon
«
par aucune puissance, on ne pouvait
«
en son nom,
«
nemi tout
et qu'il avait fallu
prétexte à
un
Ainsi cette commission
traiter
ôterà
l'en-
refus de négocier.
éphémère
quelle ne reconnaissait pas le
comme
po-
«puisque
fils
»
déclarait
de Napoléon
son successeur, tandis qu'elle n'était
faite
elle-même qu'un résultat de l'abdication
proclamé
solennellement
cetenfant,
de
en faveur
Empereur.
Cependant , l'ennemi approchait de la capisous les ordres
tale, et l'armée organisée
maréchal Davoust
se préparait à la défendre
général Drouot commandait la
Napoléon; Masséna
était
du
;
le
garde fidèle de
à la tête de
la
garde
nationale parisienne.
Malgré ces moyens de défense ,
ment
provisoire voulut tenter
le
gouverne-
un accommode-
Digitized by
Google
995
TROISIÈME ÉPOQUE.
ment
avec les puissances, et
tation à lord Wellington,
envoya une dépu-
pour négocier un
armistice et lui porter la nouvelle de l'abdication
de l'Empereur. Craignant toutefois que cette
abdication ne parût pas sincère tant
que Napo-
léon resterait à Paris , on l'engagea, pour
rêt
de
la
l'inté-
France et pour sa sûreté personnelle,
on lui
à s'éloigner;
offrait les
moyens de passer
en Amérique. Le véritable motif de ce désir était
la crainte
qu'il inspirait
encore au gouverne-
ment qui
l'avait renversé.
Napoléon sans doute
ne put
méprendre, mais ne voulant
s'y
laisser
à la malveillance
aucun prétexte de calomnier
ses intentions
se décida à aller attendre à la
Malmaison,
saire
tait
pour
le
se
il
,
sauf conduit qui lui était néces-
rendre à Rochefort d'où
Le 25 juin,
il
comp-
quitta l'Élisée et se rendit à la
Malmaison, où il fut reçu par
C'est près
lieu
il
s'embarquer pour les États-Unis.
de
la fille
qui lui retrace à
gloire et
la reine Hortense.
de Joséphine,
c'est
dans ce
la fois les souvenirs
ceux de son bonheur
,
qu'il
de sa
achève de
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
294
consommer son dernier sacrifice, en adressant
son dernier adieu à ses anciens compagnons
d armes
:
Napoléon aux braves soldats de l'armée devant
Paris.
»
t
Soldats!
Quand je cède à
la nécessité
qui me force de
m'éloigner de la brave armée française, j'emporte
moi rheureuse
avec
par
éminens que
services
les
d'elle, les éloges
peuvent
«
certitude qu'elle justifiera
la patrie
attend
que ses ennemis eux-mêmes ne
lui refuser.
Soldats! je suivrai vospasquoiqu'absent. Je
connais tous
portera
justice
les
corps , et aucun d'eux ne rem-
un avantage
au courage
moi nous avons
signalé
qu'il
,
que
je
ne rende
aura déployé. Vous
été calomniés.
Des
dignes d'apprécier vos travaux, ont
et
hommes
in-
vu dans
les
marques d'attachement que vous m'avez données,
un
zèle
dont
j'étais
seul l'objet;
que vos
succès futurs leur apprennent que c'était
patrie par dessus tout
la
que vous serviez en m'o-
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393
TROISIÈME ÉPOQUE.
béissant, et
fection
que
si j'ai
je le dois à
,
quelque part à votre
mon
ardent
af-
amour pour la
France , notre mère commune. Soldats encore
!
quelques
efforts
,
et la coalition est dissoute
Napoléon vous reconnaîtra aux coups que vous
allez porter....
Sauvez l'honneur, l'indépen-
dance des Français ; soyez jusqu'à la fin
je
vous
ai
tels que
connus depuis vingt ans, et vous serez
invincibles.
»
Cette belle proclamation fut soustraite à la publicité, parle
tait
gouvernement provisoire; il redou-
avec raison sans doute, l'impression qu'elle
eût produite sur l'armée, qui chaque jour en-
core élevait la voix pour rappeler son chef.
Jusqu'au dernier moment, Napoléon conserva
le
pouvoir de se placer encore à
braves que
mais
il
si
souvent
il
résista à leurs
qu'il formait
la
tête
des
conduisit à la victoire;
désirs
comme au vœu
lui-même, craignant que
l'issue
d'une nouvelle entreprise ne répondîfrpas à son
attente,
cher.
ou que
le
succès n'en fût payé trop
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
296
Déchu du
Napoléon
jet
encore pour ses ennemis
était
de crainte
visoire
trône, captif en quelque sorte,
un ob-
Le gouvernement pro-
et d'effroi.
qui n'avait pas cessé de
le
redouter,
s'alarmait de son séjour à la Malmaison, et sous
l'apparence
du zèle
et de l'intérêt,
pressait vi-
il
vement son départ, prétextant l'approche de
l'ennemi; Blûcher, en effet, menaçait déjà d'envahir la capitale, lorsque Napoléon , cédant aux
circonstances
Tout
était
,
se décida enfin à s'éloigner.
disposé pour son départ;
allait
il
monter en voiture lorsque le bruit d'un canon
ennemi
vint tout-à-coup bouleverser ses réso-
lutions.
Qu'on me" fasse général
commanderai l'armée ,
je vais
,
s'écria-t-il
en
faire la
,
je
de-
mande.... Puis s'adressant au général Becker
qui devait l'escorter
porterez
ma
quez-leur
:
«
Général, lui
dit-il
de suite
;
lettre, partez
que
je
,
veux écraser l'ennemi
vous
expliet le
forcer par sa destruction, à traiter d'une manière
plus
avantageuse
pour
qu'ensuite je poursuivrai
le
ma
peuple
français,
route. ...»
uigitized
297
TROISIÈME Kl'OQUE.
Sans espoir pour
le
succès de sa mission
,
le
général Becker partit néanmoins pour présenter
cette demande au gouvernement provisoire; mais
elle fut
repoussée vivement par Fouché, qui,
peu
pour croire à tant de grandeur d'âme,
fait
ne voulut voir dans cette noble requête que
Napoléon de
désir qu'avait
le
sa puis-
ressaisir
sance.
Ce refus auquel
l'infortuné
s'attendre , n'en fut pas
le plus sensible
ne lui
était
:
monarque devait
moins pour
la patrie était
lui le
coup
en danger,
pas permis de la défendre
et
il
de
!
tous ses sacrifices ce fut le plus douloureux
«
Partons,
faut!....
»
s'écria-t-il
,
partons
puisqu'il
|le
Quelques instants encore furent ac-
cordés aux touchans adieux de la reine Hortense et d'un petit
fidèles
nombre de
serviteurs restés
à leur maître; enfin, profondément ému,
mais avec l'apparence de
la résignation,
Napo-
*
léon s'arracha de leurs bras et partit, le 29 juin
à cinq heures
fort. Il était
du
soir,
pour
se rendre à
Roche-
accompagné des généraux Bertrand,
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
996
Rovigo
le
Becker ; ce dernier
et
gouvernement provisoire, de
qu'au lieu où
poléon dans
Niort,
soldats
,
le
avec
le
plus vif enthou-
habitans et la garnison. Officiers,
les
tous
attendaient encore Na-
cours de son voyage: arrivé à
est accueilli
il
siasme par
l'escorter jus-
devait s'embarquer.
il
De nouvelles épreuves
,
le
conjurent de se mettre à leur
téte, tous sont prêts à se ranger
Touché de
peaux
sous ses dra-
ce dévouement et en-
traîné par les acclamations dont
l'objet,
il
veut de nouveau que
ker écrive au gouvernement.
«
connaît mal
t-il, qu'il
«
qu'il s'est trop pressé
«
vêliez l'offre
«
soldat!....
On
chargé par
était
que
j'ai
«
le
est
il
général Bec-
Dites-lui
l'esprit
encore
de
la
,
ajouta-
France,
de m'éloigner; renoufaite
de servir
comme
»
a dit de Napoléon qu'en ce
moment
il
mendiait la gloire. La gloire en effet était pour
son
âme pour son
,
nécessaire
;
génie ,
y renoncer
un aliment devenu
était
pour
lui plus
que
renoncer à l'existence.
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-
999
TROISIÈME ÉPOQUE.
Forcé enfin de quitter Niort et de poursuivre
son pénible voyage
trouva
juillet, et
,
arriva à Rochefort le 3
il
les issues
de
la
mer occupées;
la veille encore elles étaient libres; ainsi la fuite,
devenue pour
pérance,
la
allait
première fois sa plus chère es-
encore lui être refusée.
Ce même jour
signée
au
(3 juillet)
,
une convention
palais de Saint-Cloud avec les puis-
sances alliées , remettait la capitale en leur pouvoir, et envoyait l'armée
au-delà de la Loire,
pour y recevoir son arrêt de licenciement.
Le 8
juillet enfin
faisait sa
,
au moment où Louis XVIII
rentrée à Paris, Napoléon quittait la
France pour toujours.
Il
s'embarqua sur
gate la Saal, après avoir résisté avec
que constance aux
celle
une héroï-
vives sollicitations de l'armée
de Lamarque dans
victorieuse
la fré-
la
Vendée, et de
que commandait Clauzel à Bordeaux. La
guerre
civile
des fléaux
,
étant à ses yeux le plus
il
repoussa
l'idée
horrible
de voir couler
le
sang français, non plus pour la patrie, mais pour
lui-même.
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300
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Le lendemain, 9
d'Aix;
10,
le
la
d'appareiller, le
duc de Rovigo
juillet
1 1
descendit à File
il
,
Anglaise
croisière
enfin, Napoléon chargea le
et le
comte de Las-Cases
demander au commandant de la
la
du
lui serait
s'il
d'aller
station, quelles
étaient définitivement les intentions
de Londres à son égard, et
de suivre
empêcha
route de l'Amérique. Le
cabinet
permis
comman-
dant demanda deux ou trois jours pour prendre
les
ordres de l'amiral. Pendant ce temps on pro-
posa à Napoléon divers moyens d'évasion, mais
tous présentaient ou des obstacles
ou des dande
gers. Enfin,
ayant appris,
Paris et le
rétablissement du gouvernement
le
1
2, la reddition
royal, toute hésitation dut cesser; résolu dès
de chercher un refuge sur un vaisseau an-
lors
glais
,
il
envoya de nouveau
Cases en parlementaire,
le
comte de Las-
pour demander une
réponse aux ouvertures qu'il avait
capitaine Maitland,
dit
aux envoyés de Napoléon,
risé àâle recevoir à
faites.
Le
commandant le Bellérophon*
qu'il était auto-
son bord, et à
le
conduire en
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50 i
TROISIÈME ÉPOQUE.
Angleterre
s'il
nique
le désirait.
Plein d'une noble con-
du gouvernement britan-
la loyauté
fiance dans
au
la lettre suivante
Napoléon adressa
,
régent d'Angleterre.
«
a
En
Altesse royale,
butte aux factions qui divisent
mon
«
pays , et à l'inimitié des plus grandes puis-
«
sances de l'Europe
«
politique, et je viens
t
m'asseoir
«
Je
me
«
je
réclame de V. A. R.
«
sant,
«
de mes ennemis.
au
foyer
mets sous
du plus
la
,
terminé
j'ai
comme
ma
Thémistocle,
du peuple
britannique.
protection de ses
comme du
du
constant et
Rochefort
,
1
3
carrière
lois,
que
plus puis-
plus généreux
juillet 1
8 1 5.
r
t
Napoléon.
Le général Gourgaud , porteur de cette lettre,
était
chargé en outre de
faire connaître
au
Prince Régent l'intention où était Napoléon de
descendre en Angleterre, sous
ral
Duroc
,
et
de
s'y établir
le
nom du
dans
la
géné-
province
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
309
mieux
dont
le
climat conviendrait
Mais
il
ne fut pas permis au général de remplir
sa mission
1
5
il
partit sans avoir
à sa santé.
pu obtenir une
du Prince Régent.
audience
Le
;
le
du matin l'Empe-
à quatre heures
,
,
reur, en habit de colonel des chasseurs de la
garde, s'embarqua sur
brick YÉpervier; le
le
général Becker l'avait suivi jusque là
moment
d'aborder
le
,
vaisseau anglais
léon lui adressa ces belles
paroles
:
mais au
,
Napo-
Retirez-
vous général, je ne veux pas qu'on puisse croire
qu'un Français
mis....
dit
soit
venu
me
En mettant le pied
au capitaine
:
«
Le
«
plus cruel ennemi
«
loyauté.
,
livrer
sur
sort
à mes enne-
le Bellérophon,
mais
compte sur
je
sa
»
Accueilli d'abord avec tout le respect
son rang et à son infortune
bientôt
il
m'amène chez mon
,
aux précautions dont
qu'il avait cessé d'être libre
dû
à
Napoléon s'aperçut
;
il
était l'objet,
cependant
,
dernière illusion lui était encore réservée
une
:
le
Uigiti
TROISIÈME ÉPOQUE.
vaisseau qui le portait, avait jeté
dans
de Torbay
la baie
arrivée dans le port
la
,
foule sur le rivage, et
population se porta en
fit
loin d'innombrables
santes encore
pour
ancre, le 24,
1
à la nouvelle de son
éclater le plus vif en-
En un instant,
thousiasme.
au
;
305
mer fut couverte
la
embarcations
insuffi-
satisfaire l'impatience
multitude avide de contempler
d'une
les traits
du
grand homme.
A Plimouth
jours après
,
,
où
le
vaisseau
arriva
deux
l'empressement et l'enthousiasme
furent peut-être plus vifs encore; Napoléon
ne put voir, sans en être profondément tou-
ché , ces témoignages de respect
et d'intérêt
Mais
universel
c'est l'éclair
,
du peuple
d'admiration
britannique.
qui brille dans une nuit sombre
pour ajouter ensuite à son obscurité,
et cette
dernière lueur de bonheur et d'espérance va
rendre plus sensible encore à
le
coup affreux qui
Le 3o
juillet
,
l'illustre
victime
se prépare.
lord Keith
,
amiral de
la
HISTOIRE DE NAPOLÉON
504
flotte
,
se
.
rend à bord du Bellérophon
et
,
remet à Napoléon cette décision des puissances
•
«
Il
:
i
ne peut convenir ni â nos devoirs en-
que le géné-
t
vers notre pays, ni à nos alliés
«
néral Bonaparte conserve les
«
bler
t
L'île Sainte -Hélène
a été choisie pour sa
climat
de nouveau
paix
la
,
moyens de trou-
du
«
future résidence
«
situation locale permettra
«
avec plus d'indulgence qu'on ne
vu
le
;
est
Continent,
sain
qu'on
le
faire ailleurs,
qu'on serait obligé d'employer pour
«
de sa personne, etc.
À
la lecture
Napoléon
de ce
et la
traite
pourrait
précautions indispensables
t
«
les
,
l'y
s
assurer
»
de
terrible arrêt, le visage
se couvrit d'une pâleur mortelle;
il
de s'indigner d'un
si
lui était permis,
en
effet,
lâche abus de la plus noble confiance
qui pendant quinze années, maître de
lui
;
ses ri-
vaux, n'avait semblé renverser des empires, que
pour
les restituer
aux monarques vaincus
!
Digitized
305
TROISIÈME ÉPOQUE.
11
protesta en ces termes contre cette inique et
fatale décision
«
En
:
présence de Dieu et des
proteste
c
qui m'est
«
droits les plus sacrés
ici
faite,
de ma
contre la violation de
,
force ,
«
suis
c
je
«
l'Angleterre. J'y suis
mes
ma
liberté.
suis pas le prisonnier, je suis l'hôte
la
Je
venu à l'instigation
de
même
du capitaine, qui a dit avoir des ordres du gou-
me
recevoir et de
vernement , de
«
en Angleterre , avec
ma
suite
,
me conduire
cela m'était
si
me suis présenté de bonne foi
me mettre sous la protection des
«
agréable. Je
«
pour venir
«
lob d'Angleterre. Aussitôt à bord
«
phon, je fus sur
«
je
venu librement à bord du Bellérophon;
ne
«
«
,
en disposant par
personne et de
«
«
hommes
solennellement contre la violence
«
nique;
si
le
le foyer
du
Belléro-
du peuple
britan-
gouvernement, en donnant des
ordres au capitaine
du
que ma
Beliérophon, de
suite, n'a
t
cevoir ainsi
«
tendre une embûche,
il
me re-
voulu que me
a forfait à l'honneur,
20
HISTOIRE DE NAPOLÉON
30
a
flétri
son pavillon
,
acte se
si cet
consom-
•
il
«
mait , ce
c
draient parler désormais de leur loyauté
«
de leurs
«
nique se trouvera perdue dans
«
du
«
dira
«
au peuple
•
infortune, chercher
«
Quelle plus éclatante preuve pouvait-il lui
a
t
serait
lois
,
;
en vain que
de leur
les
liberté
:
Anglais
vou,
la foi britan-
l'hospitalité
Bellêrophon. J'en appelle à l'histoire, elle
qu'un ennemi qui
vingt ans la guerre
fit
anglais vint librement, dans son
un
asile
sous ses
lois.
donner de son estime et de sa confiance ?.
. .
Mais comment répondit-on en Angleterre à une
magnanimité ?
«
telle
«
main
t
se fut livré
On feignit de
hospitalière à cet
de bonne
ennemi;
foi
,
tendre une
et
quand il
on l'immola
l
»
NAPOLÉON.
A
bord du Bellêrophon
,
à la mer.
Cette admirable protestation resta sans ré-
ponse
prit
et sans effet.
que
,
malgré
Le 6 août, Napoléon ap-
la vive sollicitude
tuation inspirait au peuple anglais
,
que
la
sa
si-
sentence
portée contre lui était irrévocable. Enfin,
le
Digitized by
507
TROISIÈME ÉPOQUE.
lendemain 7 août, l'hôte du
le
Bellèropkon devint
du Northumberland.
prisonnier
Les généraux Bertrand, Montholon, Gour-
gaud
et le
obtinrent
dans
comte de Las-Cases ,
la terre
noms de
sollicitèrent et
ces
L'histoire conservera les
d'exil.
hommes
dévoués , qui
fidèles et
abandonnèrent leur patrie pour
cette
Napoléon
permission de suivre
la
s'associer à
grande infortune.
Effrayé de l'avenir qui s'ouvrait devant lui,
Napoléon eut un instant
traire à la
la
pensée de se sous-
rigueur de son sort
,
en mettant un
terme à son existence , mais rappelant
et
son courage
dit-il,
Le
:
«
On
que les miennes
1 1
sa force
doit remplir sa destinée,
s'accomplissent!....
août, on mit à
»
la voile: le vaisseau
qui
portait l'illustre captif se dirigea vers l'Océan
africain , et se trouva le
Hogue.
C'est là
France,
adieux. ...
«
que,
Napoléon
«
Adieu
,
les
lui
1
7 en
vue du cap La
regards tournés vers la
adressa
dit-il
,
ses
derniers
terre des braves ! . . .
Adieu chère France!... quelques
traîtres
de
HISTOIRE DE NAPOLÉON
308
«
moins ,
«
la
et tu serais encore la
maîtresse
,
grande nation
et
du monde !....»
1815-1816-1817-1818-1819-1820-1821.
NAPOLÉON A SAINTE-HÉLÈNE*.
Le gouvernement britannique, mécontent
et
peut-être inquiet des témoignages de respect dont
Napoléon avait été entouré à bord du Bellérophon, avait pris des mesures pour qu'il n'en fût
pas ainsi sur
le
Northumberland;
avait été sé-
il
vèrement enjoint à tous ceux qui composaient
l'équipage, de ne lui donner d'autre qualifica-
tion
que celle dégénérai,
et
de le
traiter
en con-
séquence. Qu'importe, dit Napoléon, quelque
titre qu'ils
me donnent
,
ils
ne m'empêcheront pas
d'être moi.
Tant de rigueurtoutefois , céda bientôt à
*
Au
l'as-
milieu de toutes les merveilles enfantées par Napoléon dans
sa toute-puissance, l'intérêt qui s'attache à sa personne
heurs, semble être encore le premier de
le tableau indique
du suppléer
ici
cette
tous.
Un
grande infortune , un
à l'insuffisance
du
«et
seul
à ses mal-
emblème sur
récit plus
étendu a
langage symbolique.
Digitized by
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509
TROISIÈME ÉPOQUE.
cendant
irrésistible
qu'exerça
sur tout ce qui l'approchait:
le
les
grand homme
plus fortes pré-
ventions s'évanouirent en sa présence et firent
place aux égards,
au respect
et à l'admiration;
ce dernier sentiment surtout, fut porté à
tel
degré, que
l'amiral
Cockburn
craignit
un
un
instant de voir son prisonnier devenir maître du
vaisseau.
Napoléon trouva dans les témoignages
inattendus d'un
vif intérêt,
si
quelque adoucis-
sement aux ennuis d'un long et pénible voyage;
enfin, le i5 octobre, après trois mois de traversée, le Northumberland parut devant Sainte-
Hélène,
et le
18, Napoléon débarqua sur ce
ROCHER, OU SA CAPTIVITÉ NE DEVAIT CESSER QU'AVEC
sa vie! Là, séparé
rempli
du reste du monde qu'il avait
du bruit de son nom,
objets les plus chers à son
privé à jamais des
cœur
,
il
allait offrir
dans ce funeste isolement, l'exemple d'une résignation sublime ! L'adversité manquait a
ma
en
ef-
il
ne
carrière , avait dit
fet devait
Napoléon ; l'adversité
,
ajouter à sa gloire, car jamais
parut plus digne d'admiration, que dans
cette
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
510
lutte
où
mémorable du courage
sa grande
âme
resta
et
du malheur,
constamment supé-
rieure à l'infortune.
L'île
Sainte-Hélène
est située, sous
orageux, son climat est pestilentiel
:
un
ciel
des varia-
tions fréquentes dans l'atmosphère exposent les
indigènes
eux-mêmes à des maladies fréquentes
et mortelles. Et c'est dans le lieu le plus insa-
lubre de
l'île, c'est
au milieu d'arides rochers
battus par les tempêtes, qu'un soin barbare a
choisi la
demeure de l'homme tout-puissant qui
naguères occupait le premier trône du monde!.
«
Transformer
l'air
Napoléon, à
en instrument de meurvue de cet affreux sé-
«
tre, dit
«
jour, cette idée n'était pas venue
au plus
«
rouche de nos proconsuls;
ne pouvait
«
germer que sur
les
la
elle
bords de la Tamise.
fa-
»
Réduit à l'humble habitation de Longwood,
l'illustre
captif vit
chaque jour
s'apesantir ses
chaînes. Cette générosité britannique qu'avait
invoquée sa noble confiance, exerçait envers lui
la
plus odieuse tyrannie , sans qu'aucune récla-
Uigitized
Sit
TROISIÈME ÉPOQUE.
mation pût obtenir
le
moindre adoucissement
à tant d'injustice et de rigueur.
«
«
Nous avons parcouru
les
contrées les plus
infortunées de l'Europe, écrivait Napoléon
«
dans des notes adressées au gouvernement
«
anglais
«
cet aride rocher.
t
rendre la vie supportable,
il
a
nouveler à chaque instant
les angoisses
«
mort ;
«
chrétienne et
•
l'homme de
«
soit,
,
aucune ne saurait
les
être
comparée à
Privé de tout ce qui peut
est
propre à re-
premiers principes de
ce grand
devoir
la
de
la
morale
imposé
à
suivre sa destinée quelle qu'elle
peuvent seuls empêcher l'Empereur de
«mettre lui-même un terme à son existence;
« il
met de la gloire à demeurer au-dessus d'elle,
gouvernement britannique devait
«
mais
«
persister dans ses violences contre lui,
«
garde
«
ner la mort. ...
si le
comme un
Les membres
tion
,
bienfait qu'il lui fasse
il
re-
don-
»
les
plus distingués de l'opposi-
tentèrent vainement d'élever la voix pour
appuyer
cette juste requête
,
ils
ne furent point
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
519
écoutés.
. .
Cherchant au contraire de nouveaux
moyens pour
exciter les esprits contre l'illustre
victime, lord
chambre des
Hélène avait
Bathurst osa affirmer dans
pairs,
que
le captif
à sa disposition
la
de Sainte-
d'immenses tré-
sors.
«
Youlez^vous connaître ces trésors, dit Na-
«
poléon, instruit de cette accusation nouvelle;
immenses
«
ces trésors sont
il
est vrai,
«
sont exposés au grand jour;
les voici
«
gue,
«
que, du Hâvre, de Nice ,
•
Le beau bassin d'Anvers,
«de
«
les
celui
de
mais
ils
:
Flessin-
ouvrages hydrauliques de Dunker-
Cherbourg,
les
le
gigantesque bassin
ouvrages maritimes de
Venise.
•
Les belles routes d'Anvers à Amsterdam de
,
«
Mayenceà Metz, de Bordeaux à Bayonne, des
«
Pyrénées aux Alpes,
«
Simplon , du Mont-Cenis du Mont-Genèvre,
etc.
Les passages du
,
Corniche, qui ouvrent
Alpes en
«
de
c
directions.
«
hardiesse, en grandeur et en effort de
la
les
Ces passages surpassent en quatre
l'art,
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE
tous
les
513
,
travaux des Romains
:
dans cela seul
vous trouveriez plus de 800 millions.
«
i
Les ponts d'Jéna , d'Austerlitz , des Arts , de
Sèvres, de Tours, de
Turin, de
Durance, de
la
deaux , de Rouen ,
«
le
Roanne, de Lyon, de
Le canal qui
etc.
,
joint le
Doubs , unissant
les
la Méditerranée; celui
l'Isère,
Rhin au Rhône par
mers de Hollande avec
qui unit l'Escaut à
1
Somme, joignant Amsterdam à
«
d'Arles , celui de Pavie
«
,
celui
«
publics, de la Ranque,
«
la distribution
t
Paris; les quais, les
«
monumens
sieurs
ses
du
du Rhin,
etc.
greniers
canal de l'Ourcq
eaux dans
la ville
embellissemens et
de cette grande capitale
,
;
de
les
plu-
pour l'encourage-
millions amassés
ment de l'agriculture qui
la
Paris ; le canal
La construction du Louvre, des
de
de Ror-
etc.
est l'intérêt
premier
travaux pour l'embellis-
«
de
«
sèment de Rome; soixante millions de dia-
«
mans de
la
France
la
,
les
couronne
,
tous
payés avec
«l'argent de Napoléon; le rétablissement des
«
manufactures en tous genres qui occupent
314
<
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
Le Musée Napo-
plusieurs milliers d'ouvriers.
«
léon estimé à plus de quatre cents millions
«
et
«
acquis,
«
tions de
t
Code
«
nistratif , le
«
polytechnique
«
sité
c
«
ne contenant que des objets légitimement
ou par de l'argent, ou par des condîconnus de tout le monde.
traités
Enfin
les
,
grandes fondations
que
telles
régime financier,
etc.
,
le
admi-
civil, l'ordre judiciaire, l'ordre
etc.
Les fondations secondaires telles que l'école
,
les
,
le» écoles militaires, l'univer-
établissemens delà légion d'honneur;
des arts et métiers, l'exposition des
«
l'école
t
produits de l'industrie, la fondation des prix
«
décennaux,
«
mot tous les encouragemens donnés aux
«aux
«
etc.
»
les
sciences,
,
etc.
,
brevets d'invention, en
aux nouvelles
un
arts,
découvertes,
etc.
Yoilà ce qui forme
un
trésor de plusieurs
«
milliards, et qui durera des siècles
•
monumens
«
L'histoire dira
«
milieu des guerres continuelles
qui confondront
que tout
!
Voilà les
la calomnie!!...
cela fut accompli
,
sans
au
aucun
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
même
«
emprunt
«
diminuait tous
« les
et
,
3ili
lorsque la dette publique
les jours, et
qu'on avait allégé
taxes de près de cinquante millions!!
aux
Telle fut la réponse de l'auguste captif,
accusations de lord Bathurst : quelle grande
elle vivra
quelle belle réfutation!!
postérité, et flétrira à jamais le
presseurs
Malgré
nom
dans
de
la
ses op-
!
les refus réitérés
de l'Angleterre, Na-
poléon, toujours porté à l'espérance, conservait
encore
que
il
celle
ses
s'occupait
dification
trait à
de son retour en Europe ; persuadé
ennemis se lasseraient de le persécuter,
constamment du
rôle
qu'une
quelconque dans sa destinée,
même de
le
momet-
remplir. C'est sans doute dans
cette attente qu'il conserva toujours sur la terre
d'exil,
l'étiquette
dernière illusion,
monarchique,
que
les
flatteuse
et
compagnons de
ses
disgrâces se plaisaient à entretenir par
un
res-
pect, par une soumission sans bornes!
Souvent
il
parlait des
hommes
et des circon-
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
316
stances qui avaient influé sur les derniers évè-
nemens de
sa vie, mais c'était toujours sans
passion, sans
amertume et
ment. Jamais on ne
le
sans
aucun
cun de ceux dont il avait eu le plus à
la seule
ressenti-
surprit animé contre au-
marque de réprobation
se plaindre;
qu'il
donnait
lorsqu'on en parlait devant lui, était de garder
le silence.
En
butte chaque jour à des persécu-
tions nouvelles
vaient
«
,
comme
ne pou-
ses fidèles serviteurs
contenir leur indignation.
lui
Faites vos plaintes, Messieurs, leur disait-il,
entende et en gémisse ,
«
que l'Europe
«
miennes sont au-dessous de
«
donne ou
je
les
me
tais. »
ma dignité,
les
j'or-
Toujours calme, tou-
jours impassible, jamais le dominateur des rois
ne régna avec tant d'empire sur lui-même.
J'écrirai les grandes choses que nous avons
faites, avait dit
Napoléon, et ce fut a Sainte-
Hélène sa première et sa plus douce occupation.
Le
travail, répétait-il sans cesse est la
Temps. Seul, en
effet
, il
faux du
pouvait abréger les lon-
gues heures de souffrance dont tous
ses jours
Uigitiz
347
TROISIÈME ÉPOQUE.
étaient composés.
Gourgand,
les
Les généraux Bertrand et
comtes Las-Cases
recueillirent desa
et
Montholon,
bouche les précieux documens
que leur devra l'histoire. Ces continuels retours
sur le passé , l'espoir qu'il nourrissait encore
l'avenir, produisaient sur
pour
heureuse
son esprit une
diversion, et dérobaient
par
fois
à ses
yeux l'horreur de sa situation présente.
Cependant
les jours, les
mois,
les
années se
succédaient sans apporter aucun changement
dans le sort de Napoléon: déjà on
que
le climat
s'était apperçu
de Sainte-Hélène détruisait de
plus en plus sa santé , lorsqu'au mois de sep-
tembre 1817, 0 éprouva une grave indisposition.
Le départ de quelques-uns de ses compa-
gnons pour l'Europe * et les contrariétés souvent
barbares que son geôlier
fit
sir
Hudson-Lowe
lui
essuyer, vinrent ajouter à Finfluence perni-
*
Le comte de Las Cases, son
fils
et le
docteur O'Méara, chirur-
gien de l'Empereur, furent renvoyés en Europe par
pour
le seul
époque,
sir
Hudson-LoTe,
crime de leur attachement à Napoléon. Vers
le général
Gourgaud
la
même
fut forcé par le délabrement total de sa
santé, de retourner dans sa patrie.
HlSTOïKE DE NAPOLÉON,
,318
rieuse
du
maladie.
climat, et précipiter la
Il
tion dans
demanda , mais en
un lieu plus
sain
,
et
marche de sa
vain , sa transla-
une
surveillance
cruelle.
Cette juste réclamation ne fut
point écoutée.
Le docteur O'Méara, à son retour
moins
de Sainte-Hélène joignit ses prières aux instances
de Napoléon,
glais
que
,
la
et déclara
nier était aussi certaine,
était
au gouvernement an-
mort prématurée de son prisonsi le
même traitement
continué à son égard, que
si
on
le livrait
aux boureaux. Le digne O'Méara ne put
obtenir;
on
rien
autorisa seulement la famille de
Napoléon à lui envoyer
le
docteur Antomarchi,
qui arriva à Sainte-Hélène le 2 3 septembre 1819.
Il
apportait à l'Empereur le portrait de son fils,
de ce
tude!
fils,
En
objet constant de sa plus vive sollici-
revoyant ces
traits chéris,
Napoléon,
pour un moment, crut encore au bonheur , et
ses
regards attendris se fixèrent avec transport
sur cette douce image !.
. . .
Privé de toute
munication avec l'Europe, on
croire,
com-
lui avait laissé
par un raffinement de barbarie, que son
Digitized
519
TROISIÈME ÉPOQUE.
fils n'existait plus.
leurs
,
Ce
n'était
pas assez des dou-
des souffrances, des tourmens de tous
genres qui chaque jour se multipliaient pour lui,
il
fallait y
joindre le supplice, plus cruel encore
d'une funeste appréhension , afin sans doute d'abattre à la fois toutes les forces physiques et morales
de l'illustre victime.
et ni les soins
,
On y parvint en effet,
ni le zèle, ni l'habileté
veau médecin, ne purent arrêter
les
du nouprogrès
d'un mal que tant de causes avaient contribué
à rendre mortel. Napoléon
,
enfin, s'avançait
vers la tombe, et tandis que tout ce qui l'entourait se berçait
lui seul
encore de l'espoir de
le
conserver,
ne s'abusait pas sur le danger imminent
de son état mais
,
il
l'envisageait sans effroi.
Trois mois avant sa mort, une comète parut
à Sainte-Hélène;
un
jour qu'on en parlait en sa
présence , son silence fut remarqué d'un de ses
officiers
qui , ainsi que lui , n'avait pris aucune
part à cet entretien
«
:
«
Vous m'avez compris,
vous, lui dit Napoléon....
effet
à
la
»
Il
avait songé
comète qui parut avant
la
en
mort de
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
590
Jules César, et l'étoile de Sainte-Hélène lui sem-
un
blait aussi
Le
1
7
deux mois après,
vait l'enlever
«
funeste présage.
mars 1821, commença la crise qui de-
disait-U,
<
Là,
en montrant sa poitrine...
»
«
Oh! non,
«
s'écria-t-il
«
la vie qui
,
tue
une fenêtre ouverte,
«17 mars,
«
« il
«
U
»
y avait des nuages au
guéri
main du docteur,
«
boucher
c
la
«
La patrie!
«rocher!
«
s'élança
il
y a
le
ciel
à
:
six ans. .
plaie... »
la patrie!
France, je
me
;
ah
l
nuages!
je serais
»
et l'appuyant for-
C'est
qu'ils ont mis là,
lame dans la
était la
il
ciel
je les revoyais ces
si
saisit la
Puis
regardant
et
à Auxerre, venant de l'île d'Elbe)
tement sur son cœur :
•
qui m'étouffe , c'est
dit -il, à pareil jour,
(il était alors
flacon
ce n'est pas faiblesse,
c'est la force
me
Le doc-
un
teur Àntomarchi lui ayant présenté
d'alcali,
c'est là,
un couteau de
dit-il,
et ils ont brisé
Souvent
si
plairais
il
s'écriait:
Sainte-Hélène
sur cet affreux
•
Cependant le danger, chaque jour, devenait
Digitized
TROISIEME ÉPOQUE.
551
plus pressant , on cherchait toutefois à écarter
de
de Napoléon, l'idée d'une fin pro-
l'esprit
chaine, mais sans espérance
à cet égard,
il
souriait
de
comme sans crainte
ou plutôt de
pitié,
compassion à ceux qui semblaient se
core....
t
Pouvez-vous joindre cela?
M. Munckhouse
anglais
officier
,
coupé en deux
,
flatter en»
après avoir
cordon de sa sonnette
le
me
«
aucun remède ne peut
«
sera un
«
J'aurais désiré revoir
«
mais non... Je dois renoncer à tout
heaume
de
ne
le fut
douleur ,
les
;
Ma mort
ma femme et mon fils.
ses derniers
qu'il
la victoire, la
guérir.
salutaire pour mes ennemis.
Admirable dans
grand peut-être
à
dit-il,
.
. .
;
momens, plus
jamais aux jours
souffrances
,
l'as-
pect d'un imminent danger, ne sauraient ébranler
son âme.
«
« il
H n'y
a rien de terrible dans la mort, disait-
à ceux qui l'entouraient; depuis trois se-
compagne de mon oreiller
f
maines ,
«
et à présent elle est sur le point
t
de moi pour jamais... Les monstres,
elle
a été la
de s'emparer
me
font-
>
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
352
r
« ils
assez souffrir?... encore
s'ils
m'avaient
eu la mort d'un soldat,
fait
y eût
«
fusiller, j'aurais
c
eu au moins quelqu 'énergie dans ce crime...
«
Puis
•
guste, que ne suis-je
«
de leur pardonner
il
Le 1 5
ment
,
ajoutait
avril,
il
:
il
plus d'ingrats qu'Au-
J'ai fait
comme lui, en
situation
»
! . . . .
voulut s'occuper de son testa-
dans lequel furent rappelés avec une
minutieuse reconnaissance,
ainsi, tous
si l'on peut
s'exprimer
ceux qui pouvaient avoir des droits
anciens ou récens à ce dernier témoignage
Son vœu le plus
plus honorable souvenir
cher,
les
dit-il,
bords de
qu'il
est
que
ses
la Seine
a tant aimé !.
. . .
de ne jamais oublier
,
cendres reposent sur
au milieu de ce peuple
Il
recommande à son
çais, etc.* etc.
fils
qu'il est né prince français,
de ne jamais combattre contre
dopter enfin sa devise
du
:
la
Tout pour
France , d'a-
le
peuple fran-
Àntomarchi arrive en ce moment:
mes apprêts , docteur ,
en
«
Voilà
«
montrant quelques papiers épars sur une
lui dit-il
,
lui
Digitized by
Google
TROISIÈME ÉPOQUE.
m'en
«
table. Je
«
résigné....»
vais
,
333
plus d'illusion.... je suis
Le docteur Arnold , chirurgien d'un
ment anglais
«
lui dit
«
à
se présenta ensuite.
Napoléon ,
ma fin
réchal;
«
le
«
coup est porté
,
je
Approchez, Bertrand,
dit-il,
ma-
traduisez
à Monsieur ce
que vous allez entendre
«
n'omettez pas
un mot
J'étais
fait,
touche
Puis s'adressant au grand
t
«
régi-
C'en est
:
venu m'asseoir au foyer du peuple bri-
tannique. Je demandais une loyale hospitalité:
«
contre tout ce qu'il y a de droits sur la terre
«
on
me
«
un
autre accueil d'Alexandre, de l'empereur
«
François,
répondit par des
fers.
. . .
J'eusse reçu
du roi de Prusse; mais il appartenait
«
à l'Angleterre de surprendre, d'entraîner
«
rois et
«
de quatre grandes puissances , s'acharnant sur
de donner au monde ,
•
un
•
a choisi cet affreux rocher
«
moins de
seul
homme!...
trois
les
le spectacle inouï
C'est votre ministère
qui
où se consomme en
ans la vie des Européens, pour y
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
334
un
c
achever la mienne par
«
comment m'avez-vous
traité
«
suis sur cet écueil ?
Il
t
gnité dont vous ne vous soyez fait
Et
assassinat
depuis que je
n'y a pas
une
une
indi-
joie
de
«m'abreuver. Les plus simples communica-
de famille,
celles
mêmes qu'on n'a ja-
«
tions
«
mais
«
refusées....
«
existé
•
dans la torture du secret, et dans cette
«
inhospitalière, vous m'avez
«
meure,
o
habité, celui
•
pique se
fait le
«
assassiné
longuement, avec préméditation,
«
et l'infâme
«
des hautes-œuvres de vos ministres.... Vous
«
finirez
«
nise; et
•
privé des miens.... privé de tout, je lègue
«
l'opprobre de
•
d Angleterre
interdites à personne ,
pour moi
le
moins
avez
n'ont plus
pour
climat meurtrier
plus sentir
la
,
six ans
île
donné pour de-
fait
Hudson-Lowe a
comme
fils
vous m'avez tenu
:
l'endroit le
où
me les
vous
Ma femme, mon
être ha-
du
tro-
Vous m'avez
été l'exécuteur
superbe république de Ve-
moi, mourant sur cet affreux rocher,
ma
mort à
la
maison régnante
Digitized
TROISIÈME ÉPOQUE.
35tf
Tel fut le manifeste testamentaire de Napo-
Un
léon.
il
allait
,
soin plus
doux
vint l'occuper ensuite:
adressa des conseils aux généreux amis qu'il
quitter pour toujours.
«
Vous avez partagé
«
mon
«
Montholon ; vous
«
Vous ne
t
sanctionné tous les principes, je
«
dans mes lois
exil,
dit-il
aux généraux Bertrand
ferez rien
,
qui puisse
dans mes actes j
et
ma mémoire
serez fidèles à
;
la blesser. J'ai
les ai infusés
il
n'y en a pas
c
un seul que
«
sèment les circonstancesétaient graves,
t
obligé de sévir, d'ajourner; les revers sont
je n'aie consacré.
«
venus.... * Je n'ai
•
France a
•
je
. . .
malheureu-
pu débander
j'ai
l'arc, et la
été privée des institutions libérales
Elle
lui destinais
me
tient
été
que
compte de
mon nom
«
mes
intentions; elle chérit encore
«
mes
victoires....
«
opinions que nous avons défendues, à la gloire
imftez»la, soyez fidèles
«
que nous avons acquise; hors de
«
que honte et confusion. ...»
Envisageant avec calme
tion prochaine
,
il
l'idée
là,
il
aux
n'y a
de sa destruc-
chargea le docteur Antomar-
-
Digitized by
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HISTOIRE DE NAPOLÉON,
5ÎW5
chi de faire l'autopsie de son corps
muniquer
observations à
ses
de com-
et
,
son
fils;
lui
il
demanda de mettre son cœur dans de l'esprit de
vin, et de le porter à sa chère Marie-Louise.
Vous
direz
à Rome, docteur, ajouta-t-il, vous
irez
aux miens que
sur un
triste rocker,
manquant de
le
grand Napoléon
dans
est expiré
l'état le plus déplorable,
abandonné à lui-même
tout,
à
et
la gloire....
Mais l'instant fatal approchait, et
la nature eût
voulu
comme
si
grand dé-
s'associer à ce
sastre,
une horrible tempête éclata sur Sainte-
Hélène
le
4 mai ; ce funeste présage ne jdevait
pas tarder à
se réaliser
Le 5 mai,
à sept heures
du matin, Napoléon
qui depuis plusieurs jours avait
pied de son
lit le
buste de son
gards éteints sur les
traits
Rien,
mon
dit-il,
rien à
Dès ce moment
fait
fils,
placer au
fixa ses re-
de cet enfant
fils
que
sa voix affaiblie
mon
ne
fit
chéri. .
nom!....
plus en-
tendre que quelques paroles sans suite
Dieu!
la
nation Française
:
mon
France.....
Digitizëd by
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TROISIÈME ÉPOQUE.
France
soir,
557
Enfin vers cinq heures et demie du
prononça encore ces mots
il
mée; peu d'instans après
il
tête
:
expira!.....
d'ar-
H
était
âgé de cinquante-un ans et huit mois.
La
Je
veille,
suis en
dans un élan sublime,
paix avec tout
mort son
sa
le
il
avait dit:
genre humain ! Après
visage conserva l'empreinte
du
calme de son ame!
Le lendemain, à
six
du
heures
soir
,
le
docteur Antomarchi s'acquitta religieusement
du
triste
devoir qui lui était imposé. Huit
decins anglais ,
rèrent
sir
,
Sir
d'après les insinuations
Hudson-Lowe,
combé
ou
les
que Napoléon
ordres de
avait suc-
à une affection cancéreuse héréditaire.
Hudson-Lowe
soustraire son
espérait par-là, sans doute,
gouvernement
et
lui-même à
responsabilité étemelle d'un crime
dra jamais la postérité. Mais
marchi
mé-
témoins de l'autopsie , décla-
refusa
mensongère,
de
signer
et attribua la
le
la
que n'absou-
docteur Anto-
cette
déclaration
mort prématurée
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
538
du
captif de Sainte - Hélène à
une maladie
U climat.
chronique produite par
Le corps de Napoléon
revêtu de runiforme
,
des chasseurs de la garde impériale , et couvert
de tous
ordres qu'il avait créés
les
ou
reçus
pendant son règne, fut exposé ensuite sur son
lit
de mort transformé en
ce
même
lit
de
fer
,
lit
où
il
de parade ;
se reposa
c'était
pendant
vingt ans des quarante-neuf batailles rangées
dans lesquelles
avait vaincu tous les souve-
il
rains de l'Europe....
Le manteau bleu de Ma-
rengo lui servait de drap mortuaire.
La mort, qui
éteint toute les haines
,
sem-
bla dans cette circonstance confondre aussi tous
les regrets.
De
vit accourir
en foule
toutes les parties de
les
qui, réunis aux amis de
templaient avec
habitans,
l'illustre
un respect
l'île
,
on
les soldats
,
victime, con-
religieux et
nération profonde les restes' précieux
une vé-
du
vain-
queur de l'Europe!.... Tous déploraient une
si
grande infortune
;
tous versaient des larmes
sur Napoléon!....
Digitized by
Google
5S9
TROISIÈME ÉPOQUE.
Le corps
il
fut
resta exposé le 6 et le 7
embeaumé
quadruple
mai
le
;
et renfermé ensuite dans
cercueil.
Napoléon,
que 'nous lavons vu,
ainsi
avait
demandé par son testament de reposer sur
bords de
comme
la Seine
elles
si
ombre, en
vance ,
8
ttet
mais
,
les
puissances
les
alliées',
eussent redouté jusqu'à son
avait
autrement ordonné;
et d'a-
congrès d'Aix-la-Chapelle avait prévu
le
et rejeté cette
demande.
narques auxquels
Ainsi, ces
mêmes mo-
donna ou rendit des cou-
il
un tombeau
ronnes, lui refusèrent
!.....
Dans
l'impossibilité d'accomplir la dernière volonté
du héros
expirant
,
ses
amis se rappelèrent
qu'au commencement de son
repos favoris dans
était
un
site
ses
exil,
un de
ses
longues promenades,
romantique au fond d'une
petite
vallée,
(Geranium's-walley). Ce lieu lui plai-
sait, et
un
souvent.
«
sentiment mélancolique
Si je dois
«
avait-il
dit
«
faites -
moi
un jour au
enterrer
l'y attirait
mourir sur ce rocher
général Bertrand
près de
ce ruisseau
,
HISTOIRE DE NAPOLÉON,
540
«
au-dessous de ces saules
»
Le premier vœu
de Napoléon pour sa sépulture, se retraça au souvenir des dignes
compagnons de
ses disgrâces:
heureux encore de pouvoir tromper
de
l'arrêt
européen ,
ils
la
rigueur
désignèrent la vallée du
Géranium.
C'est
donc vers ce
lieu à jamais révéré
se dirigea le cortège funèbre, trois mille
de troupes anglaises reçurent
de Long-Wood;
le
le
le
hommes
corps au sortir*
et
Marchand, premier
valet-de-chambre , escortaient à pied
les coins
que
grand maréchal Bertrand,
comte de Montholon
portant
,
le convoi,
du drap mortuaire ,
l'épée de
Napoléon était sue son cercueil. Arrivé près du
tombeau où devaient
pouilles mortelles
fit
être déposées les dé-
du grand homme
entendre sa dernière bénédiction
,
,
le
prêtre
et
douze
que Na-
salves d'artillerie apprirent à l'Océan
poléon AVAIT CESSÉ D'EXISTER .
1
Ainsi repose sur un rocher , au sein des mers
orageuses , l'homme à jamais célèbre
,
dont
la
prospérité et les revers ont étonné le inonde.
Digitize
TROISIÈME ÉPOQUE.
841
Les vagues de l'O céan entourent ce tombeau
que réclament encore les
console-toi
,
ombre
rives
de
mais
la Seine;
illustre et sacrée! la
France
privée de tes cendres n'en est pas moins fidèle
à ta
mémoire monarque de son choix,
:
réalisas pas toutes ses espérances
,
si
tune
pourrait-elle
oublier que tu remplis l'univers de l'éclat de
son
a
nom
et
du
tien?....
Une
marqué ton passage sur
voir des
hommes,
trace lumineuse
la terre
,
et le
pou-
ni la durée des siècles ne
sauraient effacer désormais, l'immortel souvenir
de tant de grandeur, de génie
et
de
gloire.
FIN DE LA TROISIEME
«515 ET DERNIÈRE ÉPOQUE.
Digitized by
Google
TABLE ANALITIQUE
ET CHRONOLOGIQUE
DE L'HISTOIRE DE NAPOLÉON.
PREMIERE EPOQUE.
Bonaparte i&énévai.
CUI1TD. CAXEKD.
OkBGOK.
L'année
Z/aBDc*
PREMIER MBDAILLOV.
commerce commence
m as iept. >
1
janr
1793.
99
frini.
19 déc.
Prise de Toulon à laquelle Bonaparte, simple
officier d'artillerie,
est
contribue puissamment.
nommé général de brigade
à la fin
du
11
siège.
«794Nivose,
Mars,
etc.
Campagne de Piémont.
chef de
aV
IV.
Suite de victoires
remportées par Bonaparte, commandant en
l'artillerie
de l'armée
d'Italie.
1795.
i3 vend. f octob.
Journée du 13 vendémiaire.
ment du
Directoire,
—
Etablisse-
composé de cinq membres.
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544
B
TABLE ANALYTIQUE.
Aï
^g6
IV.
!
Germin.
-
Avril.
Campagne
Rnninarfp
Miliésimo
3 floréal.
io mai.
Mai
PrairiaL
Juin.
,
Mondovi
— Du
,
ri
5 août.
1
etc.
J
Cînnniipfp
An Milanais
Trophées de
la
Hp
pf
campagne
la T
Bataille
f
nmHaivîîo
d'Italie.
—
il
Chefs-I
peinture italienne joints aux!
nombreux drapeaux envoyés à
iher.
J
au 22
par Bonaparte sur l'armée autrichienne,
d'oeuvre de la
z8
avril
o \f Anton ntto
1 1
VtatQilloc
lf»o
Passage du pont de Lodi. Victoire rempor-l
tée
r joreai.
d'Italie.
Cfaornp
Paris,
de Gastiglione, gagnée sur
les
Autri-
chiens.
AH
a6
V.
et
»7 i&et 16
Nov.
brumair.
Célèbre bataille d'Àrcole et passade du pont
par Bonaparte vainqueur des Autrichiens.
*797-
24 niv.
14
janv.
Bataille
de Rivoli gagnée sur
le
gênerai au-
trichien Alvinzi.
1 3 niv.
i5 janv.
Combat de
Saint -Georges,
où les Français
sont encore vainqueurs des Autrichiens.
a6 niv. tH janv.
14 pluv. a
févr.
Combat de
la Favorite.
— Idem.
Reddition de Mantoue où
général autrichien
*
Ventôse.
Mars.
était
enfermé
le
Wurmser.
Campagne du Tyrol. —
•
Bataille
du
Taglia-
mento , combats de Tarvis, Klagenfurth,
etc.
Digitized by
I
!
TABLE ANALYTIQUE.
Al» VI.
1797.
a6 vend.
17 oct.
Glorieux
traité
de Campo-Formio
France et l'Autriche.
,
entre
la
— Formation des répu-
bliques Ligurienne et Cisalpine.
DEUXIÈME MEDAILLON.
rnA Q
I790.
Floréal
Mai.
Prairial.
Juin.
14 mess.
5
3 therra.
ai
Départ de l'expédition d'Egypte
—
Prise de
l'Ile
de Malte
le
19 mai.
12 juin.
le
Prise d'Alexandrie par l'armée française.
juil.
Célèbre bataille des Pyramides, gagnée par
juil.
Bonaparte sur l'armée des Mamelucks.
5
ihertn.
14
Iher.
a3
juil.
1
août
Prise de la viHe
Combat naval d'Aboukir , perdu contre
flotte
Fructid.
AW
3o
du Caire.
Sept
la
anglaise.
Institut
d'Egypte créé par Bonaparte.
Vit
vend.
Révolte du Caire contre
2 a oct*
*799«
a 7 germ. 17
Expédition de Syrie.
avril.
les
—
Français.
Bataille
du Mont-
Thabor gagnée par Bonaparte.
PrairiaL
Siège de Saint- Jean-d'Acre en Syrie. Après
Mai.
*
avoir détruit en partie les remparts qui dé-
tendent cette
et
ville
abandonnent
.
les Français lèvent le siège
,
la Syrie.
Digitized by
Google
TABLE ANALYTIQUE.
therm.
7
a5
Bonaparte quitte l'Egypte
juil.
barque à Fréjus
in* à Paris
le
es'
le
22 août
8 octobre. Le
Dour
lui
trajet
et
dé-
de Fre-
une marche triom-
phale.
PI* »B Là FftEMIKRB EPOQUE.
DEUXIEME ÉPOQUE.
00napartf
fllrrmitr Consatl.
TROISIÈME MÉDAILLON.
IIak vii r.
1
1
8
1799-
brum 9 nov.
—
Etablissement
Journée du 18 brumaire.
meiiiurc».
trois
ae
compose
Consulat
du
naparte est premier consul.
j
Brum.
!
Nov.
Amnistie générale.
tablie
|3 nivose. 14 déc.
— La
tranquillité est ré-
en France.
Promulgation de la Constitution de l'an Tin,
le Consulat , le
qui établit quatre pouvoirs
:
Tribunat, le Corps-Législatif et le Sénat.
.800.
V Nivose. Janvier.
Liste des émigrés.
— Un grand nombre de
Français sont rayés de cette
liste et
rentrent en
France.
i
a6nW. 18 jtnv.
Pacification de la Vendée.
Digitized by
TABLE ANALYTIQUE.
an vin.
1800.
Pluv.ctc.
fcv.ctc.
547
Nouvelle organisation de l'ordre judiciaire
et
de l'ordre administratif.
Cours d'appel
— Etablissement des
des Préfectures
,
de France. Code
civil
,
de
la
Banque
commencé.
Traité de paix avec les Etats-Unis
7 gerni. 28 mars.
Nouvelle organisation de l'école polytech-
— Cours
nique.
litaire,
d'application
l'artillerie,
les
pour
le
génie mi-
ponts et chaussées,
construction des vaisseaux
,
la
etc.
QUATRIÈME MÉDAILLON.
du a
a4
1
au du
flor.
1 1
Passage du mont Saint- Bernard par l'armée
au
14 mai. française.
lerie,
les
En
Alpes.
Floréal.
quatre jours, l'infanterie, la cava-
bagages,
les
les
^
Suite de victoires.
Mai.
canons franchissent
—
Conquête rapide du
Piémont par Bonaparte.
i3prair.
Prise de Milan par les Français.
2 juin.
Continuation de succès en
Prai.etc. J n
i
iï
Montebello
a5prair.
Bataille
Italie.
de
etc.
,
etc.
Célèbre bataille de Marengo. Bonaparte réu-
14 juin.
nit à la
France des nations amies plutôt que des
contrées vaincues.
(
Voyez 4 m « médaillon
—
Air ix.
lu
frim.
Guerre d'Allemagne.
3déc.
llinden
I
Lierre uni aux lauriers.
—
Bataille
)
d'Hohen-
gagnée par Moreau. Cette importante
22
Digitized by
Google
TABLE ANALYTIQUE.
348
AN
IX.
1800.
victoire est suivie
de nouveaux succès en Allé-
iiiagne.
3 nit
a5 déc.
Conspiration contre
le
Premier Consul. Ex-
plosion d'une machine infernale.
180
Nivose.
1.
remportées a Vallegio, Salionzo,
toires
20
pluv.
9
Vie-
Suite de la guerre contre l'Autriche.
Janvier.
etc.
Traité de Lunéville entre la France et l'Au-
févr.
triche.
26 mess.
1
5
Traité
juill.
ou concordat avec
le
pape Pie VII.
Rétablissement du culte catholique en France.
De nombreux traites conclus vers
que
firent
,
la
donner à Vannée 1801
même éponom d'an-
le
née de paix.
(
AJf X.
4
gertn.
Voyez 4 m ' médaillon
(
- Ce
Voyez
4~
jointes
18 mat.
France et l'Anglepeu sobde devait bientôt être
Traité d'Amiens entre la
traité
rompu.
flor.
d'olivier. )
1802.
a5 mars.
terre.
a8
— Branches
médaillon
,
— Deux mains rapprochées
indiquent le peu de solidité de ce
Institution
de
la
et
non pas
traité, )
Légion d'honneur pour ré-
compenser le mérite
civil et militaire.
CINQVlàMB MÉDAILLOK.
U ther.
a août.
Bonaparte
est
proclamé consul
à vie.
•
Digitized by
Google
TA BLE ANALYTIQUE.
ait xi.
1802.
Vend.
Ortnhrp
%*j m c
w
549
urbanisation de 1 instruction publique. -^
Encouragemens accordés aux sciences, aux
arts, au commerce et à l'industrie.
Etat
—
prospère de
i8o3.
•
•
3oniv.
i9fév.
la
France.
Expédition de Saint-Domingue
en 1801
et finie
Acte de médiation du Premier Consul pour
les troubles des
3o
flor.
20 mai.
commencée
en 1803.
La guerre
Cantons Suisses.
se renouvelle avec l'Angleterre.
Envahissement du Hanovre.
ait xii.
10
niv.
1
janv.
L'île
dance
*
*
Saint-Domingue proclame son indépenet
reprend son
Préparatifs de la
Réunion de
la flotille
FIN DE
nom
à'HaUi.
descente
\
en Angleterre.
dans le port de Boulop-ne
LA DEUXIÈME ÉPOQUE.
Digitf/ed by
v^oogle
TAIULE ANALYTIQUE.
580
TROISIÈME ÉPOQUE.
ttapoiéon dmytvtvir.
SIXIÈME MÉDAILLON.
AN
XIII.
ii frim.
1804.
a déc.
Bonaparte
çais sous le
14 frim.
5 déc.
est
couronné Empereur des Fran-
nom
de Napoléon.
L'aigle devient l'ornement du
elle est
drapeau français,
adoptée également dans
les
nouvelles
armoiries de France.
6 prair. 26 mai.
Napoléon
couronné roi
est
Le prince Eugène
Air xiv.
|j
1
6 vend.
180$.
8 oct.
4
Guerre contre l'Autriche et
toires à
Wertingen
plusieurs villes
(
29
vend.
à Milan.
d'Italie
est déclaré vice-roi.
21
ocl.
Voyez
,
,
Munich , Ulm
les
la
Elchingen
,
Russie. Vic-J
etc.
drapeaux joints aux char».
Combat naval de
Prise de
etc.
)
Trafalgar perdu contre les
AUginlw.
Brum.
Nov.
Nombreuses
victoires en Allemagne.
— Com-
bat de Diernstein, etc.
j
22 bru.
i3 nov.
11 frim.
2 déc.
Prise de Vienne par les Français.
Célèbre bataille d'Austerlitz.
drapeaux enlevés à l'ennemi
,
De nombreux
deux Empereurs
)
\
Digitized by
Google
TABLE ANALYTIQUK.
à
la
de Napoléon
discrétion
tels
;
sont les tro-
phées de cette éclatante victoire.
Traité de Presbourg entre la France et l'Au-j
triche.
Rétablissement
Calendr. Grég.
i
janvier
x8o6
Les princes de Bavière, de Wurtemberg,
reçoivent de Napoléon le
de
titre
roi.
Traité conclu avec la Prusse,
Colonne de
place
la
Vendôme. Monument]
décrété par le Sénat en l'honneur de Napoléon-!
le-Grand.
(
Elle
ne
fut achevée qu'en
1808.
)
SEPTIÈME MEDAILLON
Mars.
Souverainetés données par Napoléon. Ber-|
thier est créé prince
de Ncufchâtel
et
Mural
grand-duc de Berg.
Idem.
La couronne de Naples
frère
Mai.
est
donnée à
Josej
de Napoléon.
Création de duchés ou grands
fiefs
de l'Em-
pire.
Idem.
Louis, frère de Napoléon, reçoit la couronnej
de Hollande
— Le
maréchal Bernadotte est
prince de Ponte-Corvo
- M.
ci
de Talleyrand,|
duc de Bénévent.
tizsd by
TABLE ANALYTIQUE.
382
1806.
Mai
12
juillet.
Promulgation du Code
civil.
Fondation de l'Université impériale de France.
*
Confédération du Rhin
,
dont Napoléon est
déclaré le protecteur.
14 octobre.
Guerre contre
gagnée sur
à Kosbach en
— Bataille
Prusse.
la
—
les Prussiens.
mémoire de
d'Jéna
,
La colonne élevée
des Fran-
la défaite
çais, est renversée.
Octobre.
t
27
Prise d'Erfurth, Leipsick
,
Brandebourg
etc.
Prise de Berlin.
oct.
Les places de Stettin , Custrin, etc., tombent
Novembre.
au pouvoir des Français.
6
Combat de Lubeck, qui achève de
et 7 nov.
la
détruire
monarchie prussienne.
1807.
ao mai.
14 juin.
Prise de Dantzick. frand port de
Bataille
alliés
16 juin.
a5
juin.
de Friedland
,
la
gagnée sur
Baltique.
les
Russes
des Prussiens.
Prise de Kœnigsberg.
Entrevue sur
le
Niémen, des trois souverains,
de France, de Prusse
et
de Russie.
Digitized by
Google
TABLE ANALYTIQUE.
Traité de Tilsitt
,
entre la France
,
la
Prusse
et la Russie.
HUITIÈME MÉDAILLON.
Abdication du roi d'Espagne Charles IV. Joseph, roi de Naples est proclamé roi d'Espagne.
Constitution donnée à l'Espagne et rejetée
par une partie de
la
nation. Insurrection géné-
rale excitée par le clergé espagnol. Massacre
d'un grand
nombre de
Français.
La couronne de Naples
est
donnée à Murât
grand-duc de Berg.
Guerre d'Espagne. Prise de Madrid par Napoléon.
Suite de
la
guerre d'Espagne, nombreux suc-
cès obtenus par l'armée française sous les ordres
de Napoléon.
ai février.
ao
avril.
Prise et incendie de Sarragosse.
Nouvelle guerre contre l'Autriche.
d'Eckmuhl gagnée par
i3 mai
aa
mai
— Bataille
les Français.
Prise de Vienne pour la seconde fois.
Sanglante bataille d'Esling
,
où
périt le
ma-
réchal Lannes.
*
ed by
Google
334
TABLE ANALYTIQUE.
1S09.
iiupuituu catCAWUJUJUlllG Uni
Juin
6
Bataille décisive
juillet.
de
1C UilUt; 1 lu Vil.
Wapram famipp
«nr
1
1p«
Autrichiens.
6
Le pape
juillet.
est
détrôné par Murât roi de Naples.
Traité de Vienne entre la France et l'Autriche,
14 octobre.
Continuation de
la
guerre d Espagne avec
desalternations de revers et de succès.
1810.
Traité de paix avec la Suède.
6 Janvier.
x"
Mariage de Napoléon avec la princesse Marie-
avril.
Louise, archiduchesse d'Autriche.
Les rois, reines, princes et princesses de
famille
la
de Napoléon assistent à cette cérémonie.
NEUVIÈME MEDAILLON.
x8n.
|l
Naissance du roi de
ao mars.
Rome.
—
parvenu au plus haut degré de
bonheur
et
de
Napoléon est
sa gloire,
de son
;
sa puissance.
j
x8xa.
j
C ommencement
Juin. etc.
ces des Français.
guerre de Russie , suc-
de
la
—
Les Russes se retirent
,
:
i
brûlant, dévastant les villes et les campagnes/
<
qu'ils laissent derrière eux.
\
t
*
Digitized by
Google
sas
TABLE ANALYTIQUE.
181a.
17 août.
Bataille de
Smolensk.
Moskowa.
7 septembre.
Sanglante bataille de
i5 septembre.
Prise et incendie de Moskow.
du iG octobre
au 1 3 déc.
la
Retraite de l'armée française
goureux
et
prématuré
l'armée sans qu'elle
(Voyez
"ç)
m * médaillon
ait été
—
neiges et
périr
fait
— Un
une
froid ri
partie
Les chars sont encombrés dans
non
d
vaincue.
renversés.
les
)
i8i3.
Bataille
a mai.
de Lutzen gagnée par
la
jeune armée
sur les puissances alliées.
ao mai.
ai juin.
Bataille
Bataille
de Bautzen
,
Idem.
de Vittoria en Espagne. La perte de
pour Joseph la perte de
cette bataille entraîne
sa couronne.
a6
et a 7
août
Bataille
les
de Dresde, gagnée par Napoléon sur
puissances coalisées.
Revers de l'armée française, qui
la bataille
x8
et
19
oct.
Funeste
de
la
est battue à
Katzbach.
bataille
Français par suite
de Leipsick , perdue par
de
la
les
défection des alliés de
Napoléon qui abandonnent
ses drapeaux.
Digitjged by
Google
3J6
TABLE ANALYTIQUE.
i8i5.
•
Une
maladie contagieuse étend ses ravages
sur l'armée et
(Voyez
population des frontières.
la
mèdailon
le
— Les branches
de cyprès indiquent
les
malheurs de cette époque ).
DIXIÈME MÉDAILLON.
NOUVELLE COALITION.
x9i4.
Toutes les puissances naguère abaissées par
Napoléon , [réunissent leurs armes contre lui.
Invasion de la France par 1 innombrable ar-
Janvier.
i
—
mée
des
alliés.
Commencement de
i février.
oataiiie
de
la
la
campagne de France,
nothiere perdue par
les
Français,
contre le feld-maréchal prussien BlQcher.
Suite de victoires a Chaupaubert,
février.
rail
;
Vauchamp,
Fin de
la
Montmi-
etc.
campagne de France. Revers de
l'armée française.
3o
Prise de Paris par la coalition européenne.
niai».
•
Abdication de Napoléon.
3 avril.
j
•
du 5 mai 1814
au
afl
fcv.
181
Napoléon
à
l'île
d'Elbe dont
il
est déclaré sou-
5.
verain.
f8i5.
ao mars
Napoléon! quitte
l'île
d'Elbe
le
26
février.
>
1.
Digitized by
Google
TABLE ANALYTIQUE.
i8i5.
— Après avoir traversé la France sans obstacle,
il
arrive à Paris le
20 mars.
—
Il est rétabli
sur
le trône.
iS juin.
Funeste
la
de i8i5
à 1821.
bataille
Napoléon
Anglais
,
fut
s'étant
y mourut
livré
fois la
couronne.
avec conâance aux
retenu prisonnier et conduit à
Sainte-Hélène, où
Il
de Waterloo. Napoléon en
perdant, perd une seconde
le 5
il
l'île
arriva le 18 octobre 1815.
mai 1821
«
FIN DE LA TABLE ANALYTIQUE.
i
Digitized
Digitized by
Google
TABLE DES MATIÈRES.
AYANT-PROPOS.
Observations sur
appliquée a
1
nisioire
VjOIlJ LXjDlllvJJLl
UU
Méthode mnémonique
la
ue iiapoieuii ,
JLClUlCtlU
y
.
lUUUll'lV/
.
/"«g
.
.
VI*-
i
-
1
A.
\jA
13
HISTOIRE DE NAPOLÉON.
Notions préliminaires sur
1
origine et les
17
première époque, Bonaparte général.
Explication
du premier médaillon du mois
,
de décembre 1796, au mois de mai 1797. .. .
Deuxième médaillon, du mois de mai 1798,
23
53
DEUXIÈME ÉPOQUE, BONAPARTE PREMIER CONSUL.
Troisième médaillon
,
du mois de novembre
71
TABLE DES MATIÈRES.
360
Quatrième médaillon.
Du
mois de mai 1800
au mois de mai 1801
Cinquième médaillon.
82
Du mois d'août 1802
*
au mois de mars 1805
TROISIÈME ÉPOQUE
Sixième médaillon.
,
100
NAPOLEON EMPEREUR.
Du mois de décembre
1804 au mois de décembre 1805
Septième médaillon.
Du
mois de mars
114
1
806
au mois de juin 1807
Huitième médaillon.
au mois
d'avril
130
Du
mois de mai 1808
1810
Neuvième médaillon.
149
Du mois
de mars 1801
au mois d'octobre 1813..
Dixième médaillon.
Du
173
mois de juin 1814
au mois de mai 1821. >.
205
Table analytique et chronologique
333
FIN.
TotJL, IMriUMÏRIS DE
\
l
BiSTIEIf.
Di
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