De la reproduction sexuée à la viviparité

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COMPOSITION
DE
BIOLOGIE
Sujet
De la reproduction asexuée à la viviparité. A l’aide de nombreux
exemples vous montrerez comment les différentes modalités de la
“reproduction” sont apparues et ont évolué dans le règne animal.
Durée 6 heures
L’usage de tout ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout matériel électronique est
rigoureusement interdit.
La notation prendra en compte la qualité de la rédaction et celle des schémas.
Document 1 Cycle de vie et contrôle de la gamétogénèse chez Patella vulgata établi pour une
durée de vie maximale de 5 ans. Il a été supposé que l’inversion sexuelle
intervenait après 2 cycles spermatogénétiques. G: période de gamétogénèse; R:
période de repos; trait plein: action de la gonadostimuline cérébrale; tiret: facteur
de vitellogénèse; pointillé: hormone inhibitrice tentaculaire; trait-point: évolution
de la lignée femelle.
Document 2 Morphologies générales de Hydra attenuata mâle (à gauche) et femelle (à droite);
coupe d’un testicule (gauche) ou d’une ampoule ovarique (droite).
AmpTest: ampoules testiculaires; Brg: bourgeon; Etc: ectoderme; End:
Endoderme; O: ovocytes; Ovg: ovogonies; Spc: spermatocytes; Spg:
spermatogonies; Spt: spermatides; Spz: spermatozoïdes.
Document 3 Coupe d’un scyphistome mûr en cours de
strobilisation de Aurelia aurita (Scyphozoaire).
EntSept: entonnoir septal; Etr: étranglement;
FGas: filament gastrique; Toe: toeniole.
Document 4 Coupe sagittale schématique d’un oeuf de poule au sixième jour d’incubation.
Al: Allantoïde; Am: amnios; CA: cavité amniotique; CEE: coelome extraembryonnaire; Ch: chorion; ChA: chambre à air; Coq: coquille; I: intestin; MCA:
membrane chorio-allantoïdienne; MV: membrane vitelline; SV: sac vitellin.
Document 5 Evolution de la gonade chez les gastéropodes. A: Archégastéropode femelle; B:
Néogastéropode femelle; C: Opisthobranche,
hermaphrodite; D: Pulmoné Stylommatophore,
hermaphrodite; E: Pulmoné Basommatophore,
hermaphrodite.
B Cop: bourse copulatrice; C Gen: canal génital;
%: canal hermaphrodite; Cl R Per: canal
Cl &
rénopéricardique; CV: conduit ventral; F: site de
fécondation; Fl: flagelle; G: gonade; Gd:
gonoducte; GlAbl: glande de l’albumine; GlCap:
glande de la capsule; Gl Cont: glande contournée;
%: glande hermaphrodite; Gl Mu: glande
Gl &
muqueuse; Gl Mult: glandes multifides
(muqueuses); Gl Oot: glande de l’oothèque; Gl
Prost: glande prostatique; L Gl: lèvre glandulaire;
O &: orifice femelle; O %: orifice mâle; OGenC:
orifice génital commun; O Ur Gen: orifice
urogénital; Ovd: oviducte; OvTest: ovotestis; Pen:
pénis; Po Dard: poche du dard; RD: rein droit; R
Sem: réceptacle séminal; Spd: spermiducte; Vag:
vagin; Vsem: vésicule séminale; V Def: vas
deferens; ZSperm: zone spermatogène; Z Vit:
zone de vitellogenèse.
Document 6 Reproduction à générations alternantes de Neuroterus lenticularis (Hyménoptère,
Cynipide).
RC: réduction chromatique.
Document 7 Différents types de stolonisation chez
les Annélides.
a: stolonisation par scissiparité simple;
b: stolonisation architomique; c:
stolonisation paratomique; d:
stolonisation paratomique avec
bourgeonnement pygidial.
Document 8 La régénération chez Linckia (Echinoderme,
Astéride). A: phase initiale de régénération à
partir d’un bras isolé (flèche épaisse); B:
phase avancée de la régénération.
M: plaque madréporique.
Document 9 Différents types de placenta des Mammifères.
Origine des documents
Document 1 : Cassier, Lafont et al. 1997; page 154
Document 2 : idem, page 48
Document 3 : idem, page 55
Document 4 : Beaumont Cassier, 2000; page 108
Document 5 :Cassier, Lafont et al. 1997; page 152
Document 6 :Cassier, Lafont et al. 1997; page 254
Document 7 :Cassier, Lafont et al. 1997; page 102
Document 8 :Cassier, Lafont et al. 1997; page 173
Document 9: Atlas Embryologie descriptive, Franquinet et Foucrier, Dunod, 1998, page 140
De la reproduction asexuée à la viviparité. A l’aide de nombreux exemples; vous montrerez
comment les différentes modalités de la “reproduction” sont apparues et ont évoluées dans le règne
animal.
Les éléments de correction présentés ci-dessous correspondent à l’essentiel de ce qu’il
fallait présenter. Toutefois, l’ordre dans lequel les éléments sont donnés ne correspond
pas forcément à un plan ou au seul plan à retenir. L’arrangement entre les parties peut
être différents, à condition de respecter une certaine logique et de montrer la continuité
et la graduation entre les différents types de reproduction sous-entendue dans l’énoncé
du devoir.
Introduction
Qu’est-ce que la reproduction ?
Définitions, modalités, répartition par groupes systématiques
- 2 grands types de reproduction : asexuée et sexuée
- Définition simple et modalités de chacune (bien évidemment, il fallait décrire la mitose et la
méiose. La notion de régénération et de gènes homéobox était également à présenter.
- Les principaux groupes systématiques impliqués (tableau de synthèse; Cassier et al., 19997:
page 3)
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Reproduction asexuée
Les principaux modes de division
- Fragmentation : souvent citée pour les bactéries; on est à la limite du règne animal.
- Bourgeonnement : Spongiaires, Cnidaires, Annélides, Bryozoaires
- Strobilisation : Scyphozoaires, Cestodes
- Scissiparité : Turbellariés, Annélides
- Régénération : Echinodermes
Attention à la polyembryonie. Elle est de règle chez les tatous. Selon les espèces on a 9 ou 4 individus
qui se forment à partir d’un oeuf et d’un placenta; tous de même sexe. Ce n’est pas réellement une
reproduction asexuée, car il a fallu une reproduction sexuée avant.
Avantages et limites de la reproduction asexuée
- Avantages : simplicité (pas de recherche de partenaire, de parade, de compétition);
rapidité; nombreux individus produits (clone isogénique); colonisation
rapide d’un milieu stable
- Limites :
pas de brassage génétique rapide;
si modification de l’environnement, pas de réaction assez rapide, sauf
si il y a développement de formes de résistance (kystes des Protozoaires, gemmules des Spongiaires, statoblastes des Bryozoaires d’eau
douce = Phylactolèmes)
- Il peut y avoir alternance entre des phases de reproduction asexuée et sexuée (Pucerons,
Daphnie)
La reproduction sexuée est avantageuse dans un
environnement en constante évolution car le
brassage permanent du génome favorise
l’association chez un même individu de caractères
favorables apparus par mutation chez des individus
différents.
En revanche, dans une reproduction asexuée, le
cumul de mutation ne peut se manifester que si ces
événements surviennent successivement chez des
individus de la même lignée.
modifié d’après Cassier et al., 19997: page 2
2
Commentaires sur les figures présentées dans les pages suviantes
Figure 117 (Grassé 1970. Zoologie Invertébrés. p. 140) :
La reproduction par bourgeonnement a été observée dans plusieurs familles de Spongiaires.
Lophocalyx philippiensis montre un bourgeonnement multiple. Les bourgeons s’élèvent à la
surface en divers points à partir d’amibocytes regroupés qui grossissent et se pédiculisent. Un
oscule apparaît sur le bourgeon qui finit par se détacher, tomber sur le fond et donner une éponge
indépendante, au voisinage du parent (pas de phase de dispersion).
Figure 107 (Grassé 1970. Zoologie Invertébrés. p. 131) :
Les éponges d’eau douce (Ephydatia, Spongilla) ont recours à la reproduction asexuée par
l’intermédiaire de gemmules. Les gemmules sont des groupes d’archéocytes, limités par une
capsule épaisse qui contient une assise de microsclères (=amphidisques), régulièrement et
radiairement disposés et contigus (107 A). Leur axe est perforé d’un canal, ouvert aux deux
bouts, qui met en communication l’intérieur de la gemmule avec l’eau. A l’approche de l’hiver,
l’éponge dégénère; elle est alors pourvue de nombreuses gemmules qui, par désintégration du
corps de l’éponge, finissent par tomber sur le fond. Au printemps, les gemmules germent et
donnent naissance à une nouvelle éponge.
Figure 320 (Grassé 1970. Zoologie Invertébrés. p. 345) :
Phylactolèmes = Ectoproctes (ou Bryozoaires) d’eau douce, avec des polypides regroupés en
colonie.
Figure 321 (Grassé 1970. Zoologie Invertébrés. p. 345) :
Les Phylactolèmes peuvent produire des bourgeons dormants, les statoblastes (A) qui naissent
à l’intérieur du funicule (voir Figure 320, 1). Les espèces de ce groupes sont vivipares, chaque
individu ne fournit qu’un seul embryon évoluant dans une poche incubatrice (= oécie).
Figure 322 (Grassé 1970. Zoologie Invertébrés. p. 346) :
Attention, les Bryozoaires sont généralement considérés comme des espèces sessiles (=
fixées),mais certaines espèces sont mobiles, comme Cristatella
mucedo, un Phylactolème de quelques centimètres chez qui les
polypides sont distribués en 3 rangées sur une sole plantaire
commune. Cette espèce est largement distribué en Europe et en
Amérique du nord.
http://www.civgeo.rmit.edu.au/bryozoa/phylactolaemata/cristatellida
e/crismuc.html
Remarque : Les statoblastes ingérés par des canards et rejetés dans les déjections sont encore viables et
peuvent se développer si le temps de transit intestinal n’est pas trop long. Ils peuvent ainsi être transportés
sur de longues distances (près de 300 km) et assurer une large dispersion de l’espèce.
Charalambidou I., Santamaría L., Figuerola J. 2003. How far the freshwater bryozoan Cristatella
mucedo disperse in duck guts ? Archiv für Hydrobiologie, 157(4): 547-554.
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Reproduction sexuée
Existence d’une lignée somatique et d’une lignée germinale
Trois voies : hermaphrodisme, gonochorisme, parthénogénèse
Hermaphrodisme
Simultané (lombric, trématodes, gastéropodes pulmonés);
Successif : Protérandrie ou protérogynie
Simultané et successif : Ostrea (plusieurs phases mâles et femelles successives)
Autofécondation est rare car il y a un désavantage certain dans sélection
naturelle (Cestodes); existe donc des mécanismes limitant pour empêcher
autofécondation.
La tendance à l’hermaphrodisme est générale chez les Crustacés. Les Insectes au contraire sont des
gonochoriques stricts et le nombre d’hermaphrodites dans cette classe est infime : 2 insectes seulement
sont de vrais hermaphrodites, une cochenille, Icerya purchasi et un Diptère termitophile, Termitoxenia.
Ce gonochorisme strict s’allie avec un dimorphisme sexuel assez net, non seulement chez l’adulte, mais
aussi la larve (chenilles de nombreux papillons, larves de Chironomes).
Gonochorisme
- La mise en place du gonochorisme est labile dans le sens où elle est sensible
aux facteurs épigénétiques (exemple : température et tortue). Par contre, une fois
atteint (mâle ou femelle), c’est un état stable.
Remarque : Récemment (Pour La Science
Janvier 2005; n/ 327; page 14) deux
zoologistes australiens ont mis en
évidence que la température extérieure
influence le sex-ratio d’un oiseau, ce qui
est une première. Cet oiseau, le talégalle
de Latham (Alectura lathami) est une
sorte de dindon de la famille des
Mégapodes; il dépose ses oeufs dans des
végétaux en décomposition. Le
changement de température n’a
d’influence sur le sexe que durant les
premiers stades embryonnaires.
- Mise en place : facteurs androgènes (neurohormones chez les Gastéropodes ou
hormones chez les Crustacés supérieurs)
Généralement, la différenciation d’hétérochromosomes est le signe d’un dimorphisme sexuel intense. La
présence d’hétérochromosomes a été mise en évidence chez les Insectes et quelques crabes (Arthropodes).
7
Parthénogénèse
C’est un cas particulier de reproduction sexuée : un oeuf se développe
spontanément sans intervention de gamètes mâles.
Avantages (mauvaise saison, parasitisme, production de nombreux individus);
(Voir page suivante)
Inconvénients (brassage génétique limité)
Parthénogénèse accidentelle : espèces où la fécondation est la norme. Selon le sexe des descendants,
différents types de parthénogénèse :
P. thélytoque :
P. deutérotoque :
P. arrhénotoque :
descendants femelles. Insectes Coccidies, Acrididae (criquet),
Phasmides. La diploïdie est régulièrement rétablie par fusion des
noyaux de l’ovocyte et du second globule polaire.
mâles et femelles. Divers Lépidoptères
mâles exclusivement. Hyménoptères, Homoptères, Coléoptères,
Thysanoptères, donc groupes très variés.
Chez les Rotifères Bdélloïdes - parthénogénèse indéfinie : on ne connaît pas de mâles dans les
populations.
Chez Rotifères, normalement parthénogénèse, mais reproduction sexuée quand conditions défavorables
avec formation de kystes. En période favorable, parthénogénèse permet multiplication rapide et en période
défavorable, oeufs fécondés = oeufs durables, riches en réserve (existence d’une coque de protection);
résistance au gel et à la dessiccation.
remarque : Rotifères = petits Métazoaires pseudocoelomates
Chez les abeilles (Hyménoptères), la Reine accumule dans la spermathèque le stock définitif de
spermatozoïde au cours du vol nuptial. Selon qu’elle pond dans alvéole des oeufs fécondées (femelles,
ouvrières ou Reine) ou vierge (mâles = faux-bourdons). Les alvéoles des futures reines sont les plus
grandes et celles des faux-bourdons plus larges que celles des ouvrières. Parthénogénèse accidentelle
arrhénotoque. Existe un reflex du sphincter qui permet l’une ou l’autre ponte. Sensible également à
d’autres facteurs que la taille des alvéoles car production faux-bourdons est saisonnière et dépend de la
composition de la société. Une Reine âgée ayant épuisé sa réserve de spermatozoïdes ne donne que des
mâles (ruche bourdonneuse). Méiose donne ovocytes haploïdes (n=16); le mâle est donc haploïde au
départ; la ligné germinale le reste, mais les tissus de la lignée somatique deviennent polyploïdes.
Mâles inconnus chez beaucoup de Nématodes Tylenchides
(Graphique page suivante; Cassier et al., 19997: page 5)
8
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Parthénogénèse régulière (normale). Assez caractéristique des Insectes; concerne tous les ovules (mode
obligatoire) ou une partie variable (mode facultatif). Fréquemment, cycle annuel comprend des
générations se reproduisant par parthénogénèse et alternant avec générations bisexuées. Généralement
parthénogénèse cyclique est saisonnière. Peut être géographique si une ou plusieurs races géographiques
sont parthénogénétiques et les autres bisexuées.
Elle est très rare chez les Vertébrés : quelques lézards d’Amérique du Nord (Cnemidophorus) et 3 sous
espèces de Lacerta saxicola du Caucase (parthénogénèse thélytoque) sont normalement
parthénogénétiques + 1 seule espèce de Serpent.
Certains cas de parthénogénèse ont pu dériver d’anomalie de la fécondation comme la gynogénèse : le
spermatozoïde active l’ovule, assure la régulation astérienne, mais ne participe pas à la caryogamie; l’oeuf
ne doit son patrimoine héréditaire qu’à l’ovule. Forme de reproduction connue chez les nématodes.
Alternance Parthénogénèse et Reproduction sexuée : selon les conditions du milieu; chez
Nématodes (exemple ci-dessous), insectes (document 6), etc.
10
Ovogénèse : protection croissante de l’embryon
- Différents types d’oeufs en fonction du milieu (Tableau ci-dessous; Cassier et al.,
19997: page 16). Milieu aquatique : oviparité; nombreux oeufs; stratégie de type r.
Milieu aérien : invertébrés encore ovipares, mais ovules peu nombreux (stratégie de type
K), riche en vitellus, protégés. Passage de la fécondation externe à la fécondation interne.
- Notion de protection indispensable de l’oeuf quand on passe d’un milieu aquatique à
un milieu aérien. En fonction du type de protection, on a :
- Protection par coquille : oviparité stricte
- Protection des oeufs dans le corps d’un des parents, généralement la mère.
Développement des oeufs dans les voies génitales femelle ou dans des poches
incubatrices diverses (marsupium, cavité hémocoelienne).
11
Nutrition de l’embryon
- Si les échanges entre les oeufs et l’organisme parent sont limités à de l’eau et des sels
minéraux, ovoviviparité, si les échanges impliquent également des produits organiques,
viviparité.
Les différents stades que l’on peut identifier sont les suivants :
1
2
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Rejet d’oeufs vierges ou ovules. La plupart des poissons et Batraciens
Ovuliparité
Rejet d’oeufs fécondés et plus ou moins embryonnés. Certains poissons (raies,
roussettes), qq Amphibiens, majorité de Reptiles Oiseaux et Monotrèmes
Oviparité
Rejet d’embryons éclos dans l’organisme maternel, mais n’ayant reçu de celui-ci aucune
nourriture, juste de l’eau et des sels minéraux. Certains Reptiles (Seps, Orvet, Lézard
vivipare, Vipère, Crotale, etc)
Ovoviviparité
Rejet d’embryons éclos dans organisme maternel et ayant reçus alimentation azotée et
carbonatée en complément de l’alimentation vitelline, mais sans élaboration d’un
placenta. Plupart des Téléostéens et Sélaciens dits vivipares, certains Batraciens et
certains Reptiles
Vivipares aplacentaires
Rejet embryons ou foetus ayant accompli tout leur développement dans organisme
maternel et auquel ils était reliés par un placenta (omphalo-placenta ou allantoplacenta).
Certains Sélaciens, qq Lacertiliens (Scincidae), plupart des Mammifères
Vivipares placentaires
Viviparité
- aplacentaire : embryon reçoit des substances organiques, mais pas de formation de
placenta. Développement dans les voies génitales femelles (scorpions; glossine, un
Insecte Diptère; salamandre noire) ou dans cavités non génitales (mâles hippocampes;
femelles Amphibiens Anoures).
Grassé, Tome VI. L’immense majorité des Arthropodes est ovipare. De nombreux Arthropodes
conservent leur ponte accrochée sur le corps, attachée à des pattes ovigères ou renfermée dans des poches
incubatrices. Les formes vivipares sont rares.
Tous les Onychophores, sauf un genre (Ooperipatus) sont vivipares.
Quelques Insectes sont vivipares, comme certains Ephémères (Chloeon dipterum) où les embryons
évoluent dans une cavité annexe de la cavité ovarienne. Viviparité rare chez les Lépidoptères. Chez les
Dictyoptères (blattes), Diploptera dytiscoides, une blatte, l’oeuf contient peu de vitellus et l’embryon
reçoit de l’extérieur les éléments nécessaires à son développement par l’intermédiaire de pseudopodes
très développés sur le 1/ segment abdominal. Chez les Dermaptères (perce-oreille), Hemimerus est
vivipare; la croissance de l’embryon, issu d’un oeuf très pauvre en vitellus, est assurée par une formation
placentaire qui se développe dans le follicule ovarien (exemple). Chez Diptères (Glossines, Musca
corvina, diverses Trachinaires, Pupipares) le développement se poursuit dans le vagin qui est
particulièrement vaste et a reçu le nom d’utérus (exemple).
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Commentaires sur les figures présentées dans les pages suviantes
Figure 22 (Grassé Tome VI. p. 21) :
La plupart des Péripates sont vivipares. Leurs embryons successifs en grossissement dilatent
l’utérus dont les parois se distendent considérablement. Les deux utérus s’unissent en une portion
commune très courte qui débouche au dehors par un orifice. Les espèces ovipares (Ooperipatus)
ont un vagin prolongé par un ovipositeur.
Figure 32 (Grassé Tome VI. p. 28) :
La blastula s’applique au cours du développement sur la paroi utérine. L’embryon est alors
suspendu dans une logette à laquelle il est reliée par un pédicule formant à sa base un
épaississement. Ce sont ces cellules qui vont donner naissance à un organe de nutrition et de
fixation de l’embryon (= placenta). C’est une zone de nutrition active où les cellules absorbantes
se multiplient. La nutrition aux dépens de la mère est démontrée par les grandes lacunes de la
couche conjonctivo-musculaire de l’utérus (placenta maternel). Quand l’embryon continue à
grandir dans l’utérus, placenta et pédicule disparaissent et l’embryon est libre.
Onychophores
Figure 400 et 401 (Grassé Tome IX. p. 765) :
Dermatpère (Insectes) vivant en parasite dans le pelage du Rat de Gambie, un gros rongeur
répandu en Afrique tropicale. Tous les Hemimerus (8 espèces) sont vivipares et présentent un
mode de reproduction particulier. Les oeufs sont pauvres en vitellus nutritif et il n’existe pas de
trophocyte assurant le développement de l’embryon. Sa croissance est assurée par une sorte de
formation placentaire qui se développe dans le follicule ovarien, avec une partie maternelle et une
partie embryonnaire.
Figure 537 (Grassé Tome X, Fascicule 1. p. 553) :
La glossine est un Diptère (Insecte) vivipare. Les larves sont nourries dans l’utérus maternel. La
larve éclôt dans l’utérus et est nourrie jusqu’à son développement complet par une sécrétion
produite par des glandes spéciales.
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Scorpions : oeufs avec peu de vitellus; embryons se développent dans des
diverticules ovariens qui se prolongent par un appendice. Cet appendice est en
contact avec les lobes intestinaux de la mère. Les parois du diverticule sont
sécrétrices; l’embryon est accolé par ses chélicères à la base du diverticule
(Figure 189; Grassé, Tomme VI, p. 422)
Diptères du genre Miastor : espèce pédogénétique; oeufs de grande taille et
peu nombreux. Après la ponte, un oeuf donne naissance à une grande larve
subhaline pourvue d’un ovaire impair. Cette larve se développe rapidement et
renferme 5 à 35 oeufs ovulaires (parthénogénèse). Ces oeufs contiennent des
larves semblables à la larve mère, toujours du même sexe et qui après
l’éclosion circulent dans le corps de la mère qu’elles dévorent (viviparité).
Quand il ne reste plus que la peau et les trachées, les larves sortent et se
multiplient de la même façon (pédogénèse). Les générations de larves sont de
plus en plus petites.
- placentaire : élaboration d’un placenta
* omphalo-placenta : sélaciens, téléostéens, reptiles. La nutrition de l’embryon
peut être complétée par absorption de lait utérin (histiotrophie), par ingestion
d’oeufs non fécondés (oophagie) ou par ingestion d’embryons frères abortifs ou
non (adelophagie)
Chez les Sélaciens vivipares, la nutrition de l’embryon peut s’effectuer par différents moyens :
1
par le vitellus enfermé dans le sac vitellin (Squatina squatina; exemple ci-dessous);
même chez les placentaires, ce sac vitellin joue un rôle important au début du
développement de l’embryon
2
par les liquides intra-utérins (lait utérin)
3
par le placenta
4
par l’absorption d’oeufs parvenant à portée des embryons (oophagie) : ex. Lamna nasus
Figure 1271, page suivante : Grassé, Tome XIII(II), p. 1765
17
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Dans l’ensemble du groupe des sélaciens, les vivipares constituent la majorité. Les aplacentaires sont les
plus nombreux (voir Tableau ci-dessus, tiré de Tortonese, 1950, adapté par Grassé, Tomme XIII, II, p.
1788). Chez tous les vivipares, le lait utérin joue dans la nutrition de l’embryon un rôle plus ou moins
actif, en rapport direct avec le type de paroi utérine. Même en l’absence de placenta, tout développement
intra-utérin implique un liaison physiologique entre la mère et le foetus.
Chez les Reptiles, évolution de la placentation des vivipares. Chez vivipares peu évolués, la membrane
coquillère subsiste en permanence au niveau de la surface placentaire; elle est mince, non calcifiée et
diminue d’épaisseur au cours de la gestation. Chez les vivipares nettement accentués, la coquille n’existe
qu’au début et disparaît ensuite pour se retrouver à l’état de débris sous la vésicule ombilicale. Si la
placentation et la vascularisation s’établissent au niveau de la vésicule ombilicale, omphalo-placenta, si
au niveau de l’allantoïde, allanto-placenta.
* intermédiaire : Marsupiaux. Placenta constitué par vésicule vitelline (plus de
réserve nutritive dedans) et allantoïde
* Euthériens : la vésicule vitelline (=lécithocoele) régresse fortement et ne
participe plus au placenta qui est donc formé par le chorion et l’allantoïde qui
s’est développé entre le chorion et la cavité amniotique. La placentation est
allantoïdienne. La cavité amniotique se développe ensuite aux dépend de
l’allantoïde.
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4 types de placentas chez les Euthériens selon la localisation des
villosités
- Placenta épichorial et diffus (= épithélio-chorial) : pachydermes, cétacés, jument, truie; nutrition par
lait utérin
- Placenta mésochorial et cotylédonaire (= épithélio-chorial) : ruminants; nutrition par lait utérin
- Placenta endochorial et zonaire (= endothélio-chorial) : carnivores; l’expulsion du placetna cause une
hémorragie car capillaires utérins dans le syncytium chorial
- Placenta hémochorial et discoïde : primates, insectivores, chéiroptère, rongeurs
Réalisation de la viviparité
Conditions requises : (1) fécondation interne, (2) formation d’un couple et accouplement,
(3) maturité sexuelle simultanée, (4) modification des voies génitales femelles, (5) soin
aux jeunes. Stratégie de type K
Significations adaptatives
- Protection de l’embryon : contre les prédateurs, la déshydratation, les chocs
mécaniques, le froid
- Colonisation de milieux défavorables : milieux froids, passage terre - mer ou milieux
variables.
En Europe, espèces ovipares jusqu’à 1200 m altitude; vivipares à partir de 1200 m et à partir 1500 m
uniquement vivipares, plus d’ovipares. Lacerta vivipera est vivipare dans les régions les plus froides et
ovipare dans les régions méridionales.
La viviparité des serpents marins les dispense de revenir pondre à terre comme sont obligées de faire les
tortues.
La viviparité de certains Amphibiens leur permet de conquérir totalement le milieu terrestre. Les larves
se développent et effectuent leur métamorphose dans le corps des parents, en dehors du milieu aquatique.
Quand les conditions du milieu sont variables, la viviparité peut être un avantage. Reptiles vivant dans
des régions de pluies variables; les insectes (nourriture des jeunes) pullulent lors fortes pluies; les jeunes
ont intérêt à naitre à ce moment là; date éclosion peut être fixe grâce à viviparité; quand oviparité, durée
développement variable selon température.
Conclusions
- Reproduction asexuée ou sexuée existe tout au long de l’échelle évolutive chez Invertébrés.
Reproduction sexuée uniquement chez Vertébrés.
- Invertébrés : de asexuée à viviparité (rarement utilisée)
Vertébrés : oviparité à viviparité
Les différentes modalités doivent être comprises comme des adaptations aux différents milieux
et conditions de vie et non pas comme l’acquisition d’une complexité croissante.
Par exemple, chez les Reptiles, on trouve des exemples de viviparité dans de nombreux groupes différents
(nombreux Scincidae, 3 Geckonidae, Lacerta vivipera, qq Ophidiens, qq Colubridae, qq Elaphidae et qq
Hydropiidae). Le caractère adaptatif apparaît clairement chez la vipère et l’orvet, Reptiles exceptionnels
des climats froids, ainsi que chez les Serpents marins du Pacifique.
20
Autres connaissances sur ce domaine
La ménopause
Pour la Science; octobre 2004; page 8 : La ménopause et l’effet “grand-mère”. La ménopause correspond
biologiquement a une perte de la possibilité d’avoir des enfants. Si une mère a des enfants à un âge proche
de la ménopause, ceux-ci auront moins de chance de survie que ceux nés de mères plus jeunes. La
ménopause n’est pas propre à l’espèce humaine et elle est observée chez les femelles chimpanzés et
gorilles. Mais pour ces dernières, la survie se réduit à quelques années après la ménopause, alors qu’elle
est de plusieurs dizaines d’années chez la femme. Dès qu’une grand-mère exerce un effet bénéfique sur
la fécondité de ses propres enfants, elle favorise indirectement la transmission de ses propres gènes.
Donc la longévité après la ménopause est un avantage adaptatif : c’est l’effet grand-mère.
Des comparaisons démographiques chez différents hominidés fossiles ont montré que chez Homo sapiens
fossilis, autrement dit l’Homme de Cro-Magon, la proportion des individus âgés a été multiplié par 5.
Ainsi au Paléolithique supérieur, s’est produite une significative augmentation de la durée de vie. Certains
pensent que l’effet grand-mère expliquerait ce boom démographique.
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De la reproduction asexuée à la viviparité. A l’aide de nombreux exemples; vous montrerez comment les
différentes modalités de la “reproduction” sont apparues et ont évolué dans le règne animal.
Introduction
Qu’est-ce que la reproduction ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Définitions, modalités, répartition par groupes systématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 grands types de reproduction : asexuée et sexuée
définition simple et modalités de chacune
les principaux groupes systématiques impliqués
Reproduction asexuée
Les principaux modes de division . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
- Bourgeonnement : Spongiaires, Cnidaires, Annélides, Bryozoaires
- Strobilisation : Scyphozoaires, Cestodes
- Scissiparité : Turbellariés, Annélides
- Régénération : Echinodermes
Avantages et limites de la reproduction asexuée
- Avantages : simplicité; rapidité; nombreux individus produits; colonisation rapide d’un milieu
stable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
- Limites : pas de brassage génétique rapide; si modification de l’environnement, pas de
réaction assez rapide, sauf si il y a développement de formes de résistance (kystes, gemmules,
statoblastes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
- Il peut y avoir alternance entre des phases de reproduction asexuée et sexuée (Pucerons,
Daphnie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Reproduction sexuée
Existence d’une lignée somatique et d’une lignée germinale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Trois voies : hermaphrodisme, gonochorisme, parthénogénèse
Hermaphrodisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Simultané (lombric, trématodes, gastéropodes pulmonés);
Successif : Protérandrie ou protérogynie
Simultané et successif : Ostrea (plusieurs phases mâles et femelles successives)
Autofécondation est rare; existe donc des mécanismes limitant
Gonochorisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
- La mise en place du gonochorisme est labile dans le sens où elle est sensible aux
facteurs épigénétiques. Par contre, une fois atteint (mâle ou femelle), état stable.
Parthénogénèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Cas particulier de reproduction sexuée
Différents types de parthénogénèse : P. thélytoque; P. deutérotoque P. arrhénotoque
Parthénogénèse régulière (normale)
Avantages (mauvaise saison, parasitisme, nombre d’individus formés); Inconvénients
(brassage génétique limité)
Ovogénèse : protection croissante de l’embryon
Différents types d’oeufs en fonction du milieu. Milieu aquatique : oviparité; nombreux oeufs;
stratégie de type r. Milieu aérien : invertébrés encore ovipares, mais ovules peu nombreux
(stratégie de type K), riche en vitellus, protégés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Fécondation interne ou externe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Notion de protection indispensable de l’oeuf quand on passe d’un milieu aquatique à un milieu
aérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
- Protection par coquille : oviparité stricte
- Protection des oeufs dans le corps d’un des parents
Nutrition de l’embryon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Si les échanges entre les oeufs et l’organisme parent sont limités à de l’eau et des sels
minéraux, ovoviviparité, si les échanges impliquent également des produits organiques,
viviparité
Viviparité
- aplacentaire : embryon reçoit des substances organiques, mais pas de formation de placenta.
Développement dans les voies génitales femelles (scorpions; glossine; salamandre noire) ou
dans cavités non génitales (mâles hippocampes; femelles Amphibiens Anoures) . . . . . . . . 2
- placentaire : éléboration d’un placenta
* omphalo-placenta : sélaciens, téléostéens, reptiles. Nutrition de l’embryon peut être
complétée par absorption de lait utérin (histiotrophie), par ingestion d’oeufs non
fécondés (oophagie) ou par ingestion d’embryons frères abortifs ou non (adelophagie)
................................................................. 2
* intermédiaire : Marsupiaux. Placenta constitué par vésicule vitelline (plus de réserve
nutritive dedans) et allantoïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
* Euthériens : la vésicule vitelline (=lécithocoele) régresse fortement et ne participe
plus au placenta. 4 types de placentas selon la localisation des villosités
................................................................. 2
Placenta épichorial et diffus (= épithélio-chorial) : pachydermes, cétacés, jument, truie
Placenta mésochorial et cotylédonaire (= épithélio-chorial) : ruminants
Placenta endochorial et zonaire (= endothélio-chorial) : carnivores; l’expulsion du placenta
cause une hémorragie
Placenta hémochorial et discoïde : primates, insectivores, chéiroptère, rongeurs
Réalisation de la viviparité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Conditions requises : (1) fécondation interne, (2) formation d’un couple et accouplement, (3)
maturité sexuelle simultanée, (4) modification des voies génitales femelles, (5) soin aux jeunes.
Stratégie de type K
Significations adaptatives
- Protection de l’embryon : contre les prédateurs, la déshydratation, les chocs mécaniques, le
froid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
- Colonisation de milieux défavorables : milieux froids, passage terre - mer ou milieux variables
........................................................................ 2
Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Invertébrés : de asexuée à viviparité (rarement utilisée); Vertébrés : oviparité à viviparité
Les différentes modalités doivent être comprises comme des adaptations aux différents milieux et
conditions de vie et non pas comme l’acquisition d’une complexité croissante
Richesse des exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -2 à +2
Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -2 à +2
Clarté et logique du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -2 à +2
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