Domaines Skiables de France

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Domaines Skiables
de France
La montagne en mouvement
sı
sge
Magazine d’information
des opérateurs de remontées
mécaniques et domaines skiables
Central ı Pyrénée
Vo
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ı Ma
a
r
Ju
es ı
p
l
A
s
Mars 2013
m
N0
32
LE DOSSIER
Séjours à la neige :
où sont les jeunes ?
Page 15 à 24
SOCIAL
Économie
Sotchi 2014
Un nouvel accord
national interprofessionnel
Page 3
Les retombées économiques
des domaines skiables
Pages 9 à 13
Les entreprises françaises
sur le front russe
Page 26
DSF n° 32
1
ÉDItO
Souvent, nous avons le sentiment d’être noyés sous un déluge de réglementation
venant de toute part avec des subtilités parfois difficiles à décrypter. Face à des règles
déconnectées des réalités du terrain, il m’arrive de penser que nous ne sommes pas loin
de la limite acceptable.
Prenons l’exemple de l’environnement : grâce au système de veille réglementaire que
Domaines Skiables de France a organisé, nous avons pu dénombrer plus de 3 000 dispositions réglementaires auxquelles nos entreprises doivent se conformer.
S’ajoutent la récente réforme des études d’impact qui soumet désormais nos plus petits
projets à des examens « au cas par cas » de la part de l’administration, et celle des
enquêtes publiques qui assujettit tout projet nécessitant une étude d’impact à une
enquête publique.
Il y a aussi, par exemple, les conditions actuelles d’attribution des concessions de
service public qui pourraient être durcies par l’Union Européenne. Et je n’oublie évidemment pas le droit français des délégations de service public et ses zones d’ombre.
Ce qui est inquiétant au-delà de cet excès de réglementation, c’est qu’il traduit un manque de confiance, notamment de la
sphère publique, à l’égard des acteurs économiques.
Or, nul ne peut nier que cette inflation réglementaire constitue un lourd handicap pour notre économie.
À l’appui de ce constat, je rappellerai cette citation d’un conteur Breton (Pierre Jakez-Hélias) :
« Ce qui manque souvent aux sociétés humaines pour aller de l’avant, c’est la confiance en elles-mêmes »
Oui, notre économie a besoin de confiance pour embaucher et investir. Et notre secteur d’activité n’échappe pas à ce besoin.
Aucun d’entre nous ne doit ménager sa peine. Pour réussir, le monde du tourisme doit se rassembler et parler d’une voix
forte.
Pierre Lestas
Président de Domaines Skiables de France
Sommaire
Actualité : réforme des rythmes scolaires annuels • page 3
Social : accord national interprofessionnel • pages 4-5
De nouvelles actions au service de la qualification professionnelle • pages 6-8
Les retombées économiques des domaines skiables de Rhône-Alpes • pages 9-13
2
Séjours à la neige : où sont les jeunes ? • pages 14-23
Métiers : les moniteurs de ski à l'heure européenne • page 24
Communication : l'art sur les pistes • page 25
Autour de nous : Sotchi 2014 et les brèves • page 26-30
DSF n° 32
DOMAINES SKIABLES DE FRANCE N° 32
Magazine d’information de Domaines Skiables
DOMAINES SKIABLES DE FRANCE
Alpespace –Bâtiment Annapurna
24 rue Saint-Exupéry - 73800 Françin
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Directeur de la publication
Laurent Reynaud
Coordination et rédaction
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Tél. : 04 56 20 20 50 – 06 77 65 07 23
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Agence Zoom, AXIUBA/Domaines Skiables de France,
ANMSM, Eurotest, Th. Guillot (Dauphiné Libéré),
Thomas Hytte et Emmanuel Bergère (French Skiss),
Julien Leduc (Odcvl), B. Malus, OT Les Saisies, OT Valmorel,
K. Umrikhin (Sotchi), A. Prudor, Shutterstock.com,
X, droits réservés.
Impression
Imprimerie du Pont-de-Claix.
actualité k
Réforme des rythmes
scolaires annuels :
la 5e roue du carrosse !
Alors que le débat sur les rythmes scolaires défraie la chronique,
le sujet inquiète toujours autant les professionnels du tourisme,
avec un calendrier qui étouffE la fin de saison d’hiver
pour la 3e année consécutive.
La fusée « refondation de l’école » s’est
séparée en plusieurs étages depuis la
remise du rapport de concertation le
9 octobre 2012 au Président de la
République.
Le 24 janvier 2013, Vincent Peillon a signé le
décret mettant en place la semaine de
4,5 jours dans les écoles maternelles et élémentaires. Cette réforme fait apparaître
des coûts pour les collectivités, comme la
prise en charge rallongée des élèves dans le
cadre périscolaire ou les transports scolaires.
Parallèlement, un projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école a été présenté au Conseil
des Ministres le 23 janvier dernier et sera
en discussion au Parlement à partir du
11 mars. Il concerne la formation des
enseignants, les contenus enseignés ( y
compris au collège), etc. mais ne traite pas
des rythmes scolaires.
Avec 7 % du PIB national, on pourrait espérer que les positions des professionnels
soient entendues, à l'image de celles
rendues publiques dans un communiqué
commun le 6 février par l’UMIH (hôteliers),
le SAV (Agences de Voyage), le CTO (TO), la
FNAM (transporteurs aériens) et le CNPA
(automobile).
Des effets bien visibles
À mi-parcours de la saison 2012-2013, on
constate pour la troisième année consécutive que les réservations des vacances de
printemps continuent de s’effondrer avec
comme corollaire la baisse de 30 à 40 % des
résultats des entreprises sur 3 saisons.
évolution des réservations 2012-2013
par rapport à l'hiver précédent
Inter-vacances
de mars/avril
Vacances
de printemps
0%
-5 %
Les professionnels du tourisme ont pourtant alerté les décideurs sur les conséquences d’un mauvais calendrier annuel
comme celui qui prévaut depuis 2010-2011.
-10 %
-10,4 % -9,7 % -10,9 %
-15 %
Au 10 janvier
-25 %
-30 %
-35 %
Au 1er fév.
Au 1er février
Au 1er déc.
Au 10 janvier
-20 %
Au 1er décembre
La question des rythmes annuels et de leur
impact sur l’économie touristique est donc
reportée sine die. Au salon « Grand Ski » le
22 janvier 2013, la directrice de cabinet de
Sylvia Pinel a évoqué la « fin du premier
semestre 2013 » pour cette partie de la
réforme : troisième étage de la fusée et…
cinquième roue du carrosse.
-40 %
-45 %
Source : Comete
-40,3 % -41,6 %
-44,1 %
Pourtant, « nous croyons qu’un
équilibre existe, dans lequel
un recentrage des vacances
d'hiver zonées sur le mois de
février et le retour des vacances
de printemps sur avril permettrait
tout d'abord de redonner du
corps au 3e trimestre scolaire,
actuellement très court, en particulier pour les établissements
centres d’examen et en même
temps de conforter l'activité des
stations touristiques et de pérenniser l'emploi sur les territoires. »
Le calendrier scolaire publié en
2009 a retardé les vacances d’hiver
et de printemps d’une semaine
par rapport à la coutume et a
réduit de moitié la fréquentation
des stations pendant les vacances
de Printemps. Le 7 février dernier, Pierre Lestas et Dominique
Marcel, PDG de la Compagnie des
Alpes, ont rencontré Sylvia Pinel,
Ministre du Tourisme, pour l'alerter sur le spectre d’une saison
touristique s’achevant fin mars,
35 000 emplois sont menacés.
Newsletter du 15 février 2013,
disponible sur :
www.domaines-skiables.fr
Magazine Domaines Skiables
de France n°31 – Décembre 2012
pages 10 à 13 : « Calendrier
Scolaire, un serpent de mer. »
DSF n° 32
3
m social
Accord national
interprofessionnel
pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi
Le Président de la République souhaitait un accord « historique ».
Le 11 janvier 2013, après plusieurs mois de négociations,
les trois organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA)
et trois syndicats de salariés (CFDT, CFTC, CGC) ont signé
cet Accord national interprofessionnel pour la compétitivité
des entreprises et la sécurisation de l’emploi…
« potentiellement historique »… aux dires de certains.
Si l'accord est jugé si important, c'est qu'un
équilibre a, en effet, été trouvé entre les
besoins d’adaptation des entreprises, qui
s’articulent autour de la flexibilité et de la
compétitivité, et les demandes des salariés,
qui se concentrent sur la sécurisation des
parcours.
La méthodologie mise en œuvre par le
MEDEF lors de l’élaboration de cet accord,
a consisté à associer experts du droit du
travail, fédérations professionnelles et
chefs d’entreprise.
Domaines Skiables de France, qui participe
à la Commission Relations du travail,
Emploi, Formation du MEDEF, a par
exemple pu largement défendre le CDD
saisonnier, qui n’est pas synonyme de
précarité et dont la sur-taxation n’aurait
permis aucune transformation en CDI.
C’est ainsi que les CDD saisonniers ont été
exclus de la nouvelle taxation.
Plus largement, cet accord apporte
aux entreprises :
m Une sécurité juridique qui les protège
des risques juridiques potentiellement
limitants et libère la peur de l’embauche.
Dans ce domaine, les principales avan-
4
DSF n° 32
cées sont la sécurisation juridique des
relations de travail, la primauté du fond
sur la forme, la facilitation de la conciliation prud'homale et la réduction des
délais de prescription.
mU
ne plus grande flexibilité qui facilite la
gestion des ressources humaines en
allégeant certaines obligations et en
rendant possible la mobilité des salariés, pour s’adapter aux fluctuations de
la conjoncture économique. Il sera
désormais possible de signer un accord
de maintien dans l’emploi pour surmonter une phase d’activité difficile, de
recourir plus simplement au chômage
partiel, de négocier un accord majoritaire relatif au Plan de Sauvegarde de
l’Emploi et de privilégier la compétence
lors d’un licenciement économique.
Concernant la sécurisation des
salariés, l’accord vise à associer plus
qu’aujourd’hui les salariés à la compréhension de la stratégie de l’entreprise, aux
leviers et contraintes qui la déterminent,
et à ses conséquences en matière d’emploi
et de conditions de travail. On retiendra
plus particulièrement :
m Renforcement de l’information des salariés sur la stratégie : rationalisation et
amélioration de la qualité des informations données aux institutions représentatives du personnel.
mU
ne amélioration de leur compétitivité
par la création d’une aide financière à
l’embauche et un assouplissement de
contraintes liées au code du travail.
Ainsi l’accord prévoit une exonération
totale de cotisations patronales d’assurance-chômage pendant 3 mois pour
l’ensemble des entreprises et 4 mois
pour les entreprises de moins de 50 salariés, pour toute embauche en CDI d’une
personne de moins de 26 ans. Il est aussi
prévu de permettre aux entreprises de
temporiser les dispositions sociales
résultant des franchissements de seuils
de 10 et de 50 salariés.
mD
es taux majorés de cotisation d’assurance-chômage seront appliqués à
certains CDD lorsqu’ils ne sont pas
transformés en CDI à l’issue du contrat.
mD
éveloppement de nouveaux droits
« portables » attachés, non plus au
statut du salarié, mais à la personne :
m Mise en place d’ici 2016 d’une couverture complémentaire santé par les
entreprises ou les branches professionnelles, avec un mécanisme de
portabilité des droits. Le coût sera
partagé pour moitié entre salariés et
employeurs.
m Instauration d’un compte personnel
de formation, à coût constant pour
les entreprises. Il ouvre droit à
20 heures de formation par an
pour les salariés à temps plein. Il se
substituera au DIF.
mM
ise en œuvre de droits rechargeables à l’assurance-chômage.
mC
réation d’un droit à une période de
mobilité volontaire sécurisée.
mS
écurisation juridique du cadre du
temps partiel, pour les entreprises
et les salariés, avec une durée
hebdomadaire minimale de
24 heures, sauf accord de branche.
m Facilitation de l’accès au logement.
mÉ
largissement des conditions
d’accès à des dispositifs de sécurisation professionnelle des salariés
en CDD.
Cet accord national interprofessionnel,
doit maintenant être retranscrit par le
Parlement dans la loi.
Le texte de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier
2013, ainsi que les textes de synthèse et d’analyse produits
par le MEDEF sont disponibles sur le site de Domaines Skiables
de France, dans la rubrique Actualités Adhérent.
DSF n° 32
5
m examens
De nouvelles actions
au service de la qualification
professionnelle
Un des principaux thèmes de travail de Domaines Skiables de France
est la qualification des salariés de la branche
dans tous les métiers, pour tous et à tous les niveaux.
Dans un souci de modernisation et de
meilleure prise en compte des enjeux de
formation au poste, d’évaluation, de
sécurité, de responsabilité, Domaines
Skiables de France et les partenaires
sociaux de la profession se sont désormais orientés vers les Certificats de
Qualification Professionnelle (CQP) qui
remplacent progressivement les attestations professionnelles.
Certificat
de qualification
professionnelle
« conducteur d’engin
de damage »
m Améliorer les résultats
En 2010 apparaissait le premier Certificat de
qualification professionnelle « conducteur
d’engin de damage », qui permet de reconnaître et valider la compétence de ces
professionnels de la neige au travers d’une
épreuve théorique et pratique. Après deux
années d’expérience et au regard du bilan,
Domaines Skiables de France Formations
met en place une nouvelle action,
« Formation préparatoire aux examens
CQP Conducteur d’engin de damage » avec
un objectif clair : s’approcher du taux de
réussite aux examens de 100 % !
Car en 2012, deux ans après la première
promotion, le taux de réussite à l’examen
CQP Conducteur d’Engin de damage, partie
théorique a baissé de façon importante.
6
DSF n° 32
Devant ce constat, certains adhérents
se sont mobilisés, à l’image de la réflexion
menée entre la SAMSO, la SATVAC
(Société des remontées mécaniques de
Villarembert, Arves, Le Corbier et SaintSorlin) et Domaines Skiables de France
Formation afin de bien préparer leurs
20 candidats au Certificat de qualification
professionnelle de Conducteur d’engin de
damage. L’objectif visé : un taux de réussite
à l’examen théorique de 100 % pour ces
candidats !
Cette réflexion a conduit à la mise en place
d’une formation qualifiante sur 3 jours,
temps d’examen, théorique et pratique
compris. Basée sur l’apport de connaissances liées à la technologie des engins,
aux comportements sécuritaires ou encore
à la nivologie, cette formation a été mise
en place sur des fonds FSE et en partenariat avec l’AGEFOS.
Désormais, elle est étendue à toutes les
entreprises.
les résultats des examens cqp depuis 2010
CQP CONDUCTEUR ENGIN DE DAMAGE SAISON 2010-2011
TOUTES SECTIONS
Présentés
Admis
Refusés
% Réussite
Théorie
Pratique
166
145
21
136
133
3
87,35 %
97,79 %
CQP CONDUCTEUR ENGIN DE DAMAGE SAISON 2011-2012
TOUTES SECTIONS
Présentés
Admis
Refusés
% Réussite
Théorie
Pratique
221
155
24
143
139
3
70 %
97 %
CQP CONDUCTEUR TÉLÉPORTÉ À ATTACHES DÉBRAYABLES
SAISON 2011-2012
TOUTES SECTIONS
Présentés
Admis
Refusés
% Réussite
Théorie
Pratique
102
100
2
86
80
6
98%
93 %
Jury d’examen CQP
m Entreprises,
mobilisez-vous !
Nous souhaitons professionnaliser nos
jurys et le système des examens dans sa
globalité et reconnaître et valoriser la
compétence des gens de terrain, experts,
à qui sont confiées les clés de l’examen.
C'est pourquoi nous avons intégré à la
formation « Jury d’examen, option
membre de jury CQP Conducteur d’engin
de damage ou Conducteur de téléportés
à attaches débrayables » le passage d’un
test de connaissance sous forme de QCM
(70 questions cœur de métier). Pour Lydia
Lefèvre, responsable du pôle Examens-
Formations de Domaines Skiables de
France, il faut former plus de candidats au
Jury d’examen. « Nous manquons de jurés
mais surtout, il est indispensable que
les entreprises prennent du temps pour
préparer à minima leur personnel à
passer ce test. Trop souvent, le support
pédagogique qui permet au candidat de
se préparer au test est remis trop tard. Les
personnes qui souhaitent devenir membre
de jury sont tous des experts sur le terrain
mais le passage de ce test demande un
peu de préparation. Au sein du Jury, ces
professionnels sont identifiés Domaines
Skiables de France et représentent la
profession au national : ils doivent donc
être parfaitement bien formés et assurer
ainsi la pérennité et la crédibilité de nos
examens. »
DSF n° 32
7
m examens
« FORMATION DE JURY D’EXAMEN »
Pôle Examens-Formations :
une nouvelle recrue
Option MEMBRE DE JURY ou Option PRÉSIDENT DE SESSION
Rappel des prérequis :
m Jury : Être proposé par son employeur,
être un professionnel de la chose
jugée, avoir des fonctions d’encadrement au quotidien.
m P résident : Être proposé par son
employeur, avoir des fonctions
d’encadrement et des capacités
d’organisation et de contrôle.
m Les candidats présentés à la formation « jury d’examens » en tant que
« Membre de Jury » CQP Engin de
Damage ou Téléporté à Attaches
débrayables se verront attribuer leur
carte de membre de jury selon leur
spécificité (carte de Membre de Jury
CQP ED ou CQP TSD), à la condition
d’obtenir la note de 13/20 au test
QCM qui leur sera soumis en début de
formation.
m Les questions aux tests QCM étant
tirées des supports pédagogiques,
il est vivement conseillé de remettre
au futur membre de jury le support
pédagogique de la spécialité visée 15
jours avant la session de formation.
Frédérique
MOREAU PERNET
vient renforcer
le pôle
Examens–
Formations.
Titulaire d’un 3e cycle en Commerce
International et d’une maîtrise
Administration Économique et Social,
Frédérique est en charge des aspects
administratifs, organisationnels et
promotionnels des actions de formation et d’examens déployés sur tout
le territoire.
le nombre de jury d’examen CQP formés depuis 2010
SECTION
ALPES DU SUD
HAUTE-SAVOIE
ISÈRE
JURA
MASSIF-CENTRAL
PYRÉNÉES
SAVOIE
VOSGES
TOTAL
8
DSF n° 32
E. Damage
TS Débrayable
TOTAL
%
23
21
9
5
4
16
21
8
20
33
9
3
7
21
46
2
43
54
18
8
11
37
67
10
17%
22%
7%
3%
4%
15%
27%
4%
107
141
248
100 %
ÉCONOMIE k
Les retombées
économiques
des domaines skiables
de Rhône-Alpes
© Savoie Mont Blanc/Raïh
Une nouvelle étude révèle que les retombées économiques
du ski sont encore plus importantes qu'on le pensait.
Pour 1 € dépensé en forfait, les clients venus pour le ski
dépensent 7 € en moyenne en station.
En effet, si le chiffre d’affaires des opérateurs de domaines skiables est facile à
suivre, il ne représente qu’une partie de la
dépense globale des partants aux sports
d’hiver. La consolidation des données au
niveau d’une région est par conséquent
encore plus délicate.
C’est pourtant essentiel pour la gouvernance des communes-supports de stations de sports d’hiver et pour l’évaluation
des retombées économiques du ski.
Partant de ce constat, Domaines Skiables
de France, Rhône Alpes Tourisme, Savoie
Mont Blanc Tourisme, Atout France
(Maître d’ouvrage de l’étude) et la Caisse
des Dépôts se sont rapprochés pour
mesurer et analyser l'activité induite par
le ski en Rhône-Alpes.
Ce travail avait déjà été réalisé, dans
un cadre différent, pour les stations
des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées
Atlantiques, et pour la station des Arcs.
© Savoie Mont Blanc/Raïh
DSF n° 32
9
m ÉCONOMIE
L’étude
L’étude ne prend en compte que les
dépenses des skieurs et de leurs accompagnants dans la station. Elle n’intègre pas
les dépenses hors station (p. ex. transport),
ni les dépenses des professionnels et populations locales, ni les dépenses des personnes présentes en station dès lors
qu’elles ne seraient elles-mêmes pas des
skieurs ou des accompagnants de skieurs,
ni enfin les dépenses liées à d’autres
périodes touristiques que l’hiver.
Cette étude minore donc le poids
réel de l’économie des stations et
ne prend en compte que l'économie
induite par la présence du domaine
skiable.
4 954 enquêtes, en français, anglais, hollandais, ont été réalisées dans 17 stations : Les
Arcs/Peisey, La Plagne, Val Thorens, Val
d’Isère, Tignes, les Karellis, Valloire, Val Cenis,
Avoriaz, Châtel, Morzine, Chamonix, La
Clusaz, L’Alpe d’Huez, les Deux Alpes,
Chamrousse, Chalmazel. 4 052 enquêtes ont
été conservées après nettoyage des bases
de données. Il n’y a pas eu de redressement
des enquêtes au plan individuel. En revanche
des ratios ont été établis par type de station
et par massif. À partir de ces ratios, les résultats ont été extrapolés aux massifs.
Le questionnaire s’adressait aux skieurs et
non skieurs (marginal) et était administré
à la fin de leur séjour pour qu’ils puissent
évaluer l’intégralité de leurs dépenses.
Les principales
conclusions de l’enquête
Les retombées économiques du ski
dans la région Rhône-Alpes.
Interview
« pierre lestas,
Président de Domaines Skiables de France
lus qu’une économie, le ski est depuis bien longtemps un art de vivre. Le ski
P
alpin enchante, fascine et envoûte et l’on ne peut pas expliquer pourquoi.
Sa magie est partout : dans les paysages comme dans les sensations que
procurent la pratique de ce sport irremplaçable. Et, chaque année, cette magie est au
rendez-vous dès que l’hiver est de retour.
C’est à la base de notre économie et, à bien y regarder, le rêve opère toujours. Une des
raisons pour laquelle notre secteur résiste si bien à la crise.
Mais ayons toujours à l’esprit que la magie peut échouer, parfois. Les magiciens disent
alors que les conditions n’étaient pas réunies.
Pour éviter de devoir un jour brandir, nous aussi, cette excuse, je me dis qu’il faut
consacrer sans relâche toute notre énergie à défendre nos spécificités et à lutter
contre les clichés qui prospèrent sur notre activité. 
» Calcul des retombées économiques du ski
pour l’ensemble des stations de Rhône-Alpes
Volume journées-skieurs (JS)
Taux de séjournants
Nombre de JS séjournants
Taux de transformation
Taux de non-skieurs
Volume de nuitées skieurs
Volume de nuitées non-skieurs
Volume de nuitées totales
Taux d’excursionnistes
Volume JS excursionnistes
Taux de non-skieurs
Journées excursionnistes
Les skieurs et leurs accompagnants
génèrent 6,5 milliards € de dépenses dans
les stations de montagne de la région
Rhône-Alpes (Isère 11 %, Savoie 60 % et
Haute-Savoie 29 %). Ce montant est
dépensé par la clientèle séjournante à
97 %. Le poids du forfait de ski dans cette
dépense totale est de 14 %.
65 % des dépenses sont concentrées dans
les plus grandes stations (c’est-à-dire celles
dont les recettes billetterie de forfait sont
supérieures à 25 M€), 20 % dans les stations
moyennes (recettes billetteries RM comprises entre 10 et 25 M€) et 16 % dans les
autres stations.
10
DSF n° 32
Dépense moyenne
CA TOTAL RHÔNE-ALPES
CA des RM RHÔNE-ALPES
COEF. Multiplicateur du CA des RM
38 155 121
90,60 %
34 568 231
71,65 %
8,06 %
48 244 538
3 888 188
52 132 716
9,40 %
3 586 890
3,20 %
3 701 752
117 e
6 547 480 765 e
931 887 650 e
7,03
La fréquentation totale induite par le domaine skiable est
la somme des nuitées skieurs, des nuitées non-skieurs absolus et des excursionnistes.
Sur cette fréquentation totale, le taux d’accompagnant par des non-skieurs est
de 8 % en moyenne. C’est-à-dire que, en moyenne, la fréquentation induite par
les domaines skiables est une population de skieurs (relatifs ou absolus) à 92 %.
pour 1 € dépensé en forfait,
6 € supplémentaires sont La répartition des postes
dépensés par le client en
de dépenses hors package
station, soit au total 7 €
Nourriture : 15 %
dépensés
Le ski est l’élément central de l’économie
des stations. Cette étude le confirme avec
un résultat clair : les dépenses en station
induites par le domaine skiable sont
7,03 fois supérieures aux dépenses de
forfait. À noter que ces dépenses varient
selon la taille des stations, la dépense additionnelle étant 12 % plus importante en
grande station qu’en petite station.
Les dépenses en activités complémentaires (ou de diversification) représentent
une faible part de la consommation. Il est
évident que les clients viennent d'abord
pour le ski.
Les dépenses selon
l’origine des clientèles
Les clientèles internationales pèsent
pour 34 % du total des dépenses en
Rhône-Alpes en stations.
Le client français en séjour génère
en moyenne 108 € par nuit, le client
international 136,5 €, soit 26,3 % en plus.
Le client anglais 152 €, le belge 124 €.
Forfait RM : 16 %
Déjeuner : 6 %
Dîner : 5 %
Location de skis : 5 %
Bars : 4 %
Cours de ski : 2 %
Vêtements/Matériel : 2 %
Logement : 29 %
Transfert : 1 %
Postes non identifiés : 15 %
La ventilation des dépenses n’est connue que pour les clients n’ayant pas acheté un
package, c’est-à-dire pour 57 % des clients. Pour eux, la part du forfait dans les
dépenses n’est pas de 14 % mais de 16 %.
La dépense moyenne
Tout type de clientèle confondue, la
dépense moyenne est de 117 € par jour
par personne.
Cette dépense est plus forte pour les
clients en package que pour ceux hors
package. Naturellement, les excursionnistes ont une dépense moyenne bien
inférieure aux séjournants.
DSF n° 32
11
Interview
Gérard Octroy,
« Responsable de l’Observatoire régional du Tourisme de la Région Rhône-Alpes
ette étude a confirmé le poids de la montagne dans le tourisme rhônalpin.
C
Elle reste l’endroit le plus fréquenté hiver comme été. Un des compléments
intéressant concerne la clientèle étrangère. Nous avons ici une appréciation plus
précise de ce que nous savions empiriquement : l’impact de la clientèle étrangère est
très important et se retrouve sur les produits haut de gamme et les grandes stations, en
particulier pour les visiteurs venus de pays hors zone de montagne ou des marchés
lointains. Très clairement, ils viennent chercher du grand ski et de l’art de vivre.
L’autre surprise est le faible poids des excursionnistes. C’est évident qu’à terme, nous
devons analyser de manière plus précise cette clientèle, sachant que c’est la plus difficile
à cerner dans sa composition, ses choix et ses dépenses.
C’est la première fois que nous avons une enquête sur ce sujet avec un niveau de
détail élevé sur les stations. Cette première photographie, née de la volonté
commune des partenaires, devra être renouvelée à moyen terme avec, pour
objectif, de dégager des tendances
» TYPOLOGIE DES CLIENTS INTERROGÉS SUR :
Les profils des clients
interrogés
GRANDES stations MOYENNES stations PETITES stations
% Âge
- de 25 ans
15 % 8 %
de 25 à 34 ans
30 %
de 35 à 44 ans
28 %
45 ans et plus
27 %
% Revenus*
- de 1 500 €
11 % 6 %
52 %
17 %
23 %
23 %
32 %
28 %
38 %
33 %
26 %
42 %
40 %
de 3 000 à 6 000 €
19 %
*revenus nets
mensuels par foyer
« Interview
53 %
20 %
30 %
de 1 500 à 3 000 €
6 000 € et plus
%
59 %
% Hommes
Les typologies Homme/Femme et âge
sont plutôt homogènes selon la taille
des stations. Seul le niveau de revenu est
discriminant pour les petites stations.
Les grandes stations se caractérisent par
un fort déséquilibre hommes/femmes,
des revenus élevés et une clientèle jeune,
entre 25 et 34 ans.
Les 25/44 ans aux revenus supérieurs
à 3 000 euros sont plus présents dans les
stations moyennes.
Les jeunes aux revenus modérés ont
davantage tendance à fréquenter les
petites stations.
53 %
16 %
31 %
7%
Jean BERTHIER, Délégué Montagne ATOUT FRANCE
Plus que jamais, le tourisme de montagne a besoin de données pour décrypter ses enjeux économiques et optimiser
ses potentiels de développement. Atout France en partenariat
avec Domaines
Skiables
NATIONALITÉS
INTERROGÉES
SURde
: France, la Caisse des Dépôts,
Rhône-Alpes Tourisme et Savoie Mont-Blanc Tourisme ont ainsi souhaité évaluer le chiffre d’affaires généré par les domaines
GRANDES stations MOYENNES stations PETITES stations
skiables des stations de sports d’hiver de la région Rhône-Alpes. Cette étude confiée au cabinet Contours actualise les éléments chiffrés
74 %
79 %
% Français
en termes de dépenses générées, elle met également
en valeur l'impact53
du%ski dans l'économie touristique
régionale en analysant
la
structure des dépenses selon les massifs, la typologie des stations et les profils clientèles. Les résultats complets sont en cours
Origine en %
d'extrapolation et viendront enrichir le prochain Panorama de la Montagne d'Atout France consacré à l'emploi et aux retombées
%
19 %à être reconduite réguliè17 %
Ile de France
économiques dont l'édition est programmée au deuxième
trimestre 2013.17Une
telle étude a vocation
9%
13 %
26 %
rement et à se déployer également sur les autres Rhône-Alpes
massifs.
12
DSF n° 32
Est
Centre/Ouest
6%
8%
12 %
» 8%
15 %
11 %
%
40 %
de 3 000 à 6 000 €
6 000 € et plus
19 %
53 %
16 %
*revenus nets
mensuels par foyer
31 %
7%
ÉCONOMIE k
NATIONALITÉS INTERROGÉES SUR :
GRANDES stations MOYENNES stations PETITES stations
53 %
% Français
74 %
79 %
Le cas des exploitations
structurellement
déficitaires
Origine en %
17 %
Ile de France
Rhône-Alpes
Est
Centre/Ouest
9%
13 %
6%
6%
Sud
3% 3%
Suisse
Autres pays
%
9%
11 %
9%
6%
4 % 2% 3 %
19 %
Royaume Uni
Pays-Bas
10 %
6%
Ou comment générer 7 millions d’€
d’activité avec seulement 100 000 €.
8%
15 %
% Étrangers
Belgique
17 %
26 %
12 %
8%
Nord
PACA/Corse
19 %
9%
8%
2%
10 %
3 % 6%
2% 3% 1 %
10 %
3 % 4%
Note : Le Cabinet Contours confirme que les chiffres issus de l’enquête (4 000 questionnaires) sont semblables à ceux menés sur un échantillon beaucoup plus large (80 000).
Si nous prenons l’exemple d’un
domaine skiable qui réaliserait
1 million d’euros de recettes billetterie et qui présenterait un déficit
annuel de 10 %, soit 100 000 €.
Dans ce cas, la collectivité comble
généralement le déficit pour soutenir l’activité du domaine skiable.
Dans le même temps, les retombées
économiques du domaine skiable
sont de 7 millions d’€.
Ainsi, en apportant 100 000 €
chaque année, la collectivité rend
possible l’activité économique et
l’emploi à hauteur de 7 millions d’€
sur le territoire.
L’exemple
des Pyrénées
Les retombées économiques
des stations de ski alpin
des Hautes-Pyrénées et
des Pyrénées Atlantiques.
Réalisée pendant l’hiver 2010, une étude
commandée par N’Py sur les départements des Pyrénées Atlantiques et des
Hautes-Pyrénées a donné des résultats
très utiles.
Pour Christine Massoure, Directrice
générale de N’Py, la surprise majeure est
venue du coefficient multiplicateur « qui
a démontré que sans domaine skiable,
c’est toute l’économie des stations qui
stagnait. Aujourd’hui, nous assistons à un
fort développement des investissements
de bien-être, c’est le résultat de la vitalité
des domaines skiables. Cette enquête a
permis de changer le regard des politiques,
des financiers et des populations locales
qui se sont emparés de ces conclusions
pour faire bouger les lignes et mettre en
place des stratégies plus globales. »
Retombées économiques
et coefficient multiplicateur
hautes-pyrénées
Pyrénées atlantiques
En nuitées
1 journée-skieur produit…
1,71
1,34
Pour une dépense
par nuit de
93 E
89 E
Soit
Avec un
coefficient
multiplicateur
RM de :
La dépense RM
est de :
159 E
119 E
7
6
22,71 E
19,83 E
DSF n° 32
13
m Dossier
séjours à la neige :
où sont les jeunes ?
La question de la relation des jeunes à la glisse,
et plus globalement à la montagne, est au cœur des réflexions
de l’ensemble des acteurs touristiques.
Car c’est bien dans l’enfance et dans l’adolescence que se construit
l’adulte skieur et amateur des vacances à la neige.
Au-delà de l’attirance naturelle des jeunes
pour la montagne l’hiver, se pose la question de la transformation de cette motivation passagère en fidélisation. Depuis
quelques années des pistes émergent, des
idées naissent et au-delà du diagnostic de
l’apparent désamour des jeunes français
pour la neige se dessinent les contours d’un
avenir plein de bonnes intentions.
Carnet de route
de la montagne
« La pratique de la mer est naturelle,
celle de la montagne est culturelle. »
En 2012, Atout France, dans ses Carnets de
route, consacre un important chapitre au
rapport entre les jeunes français et la montagne. Cette clientèle, définie selon son âge
(moins de 35 ans) se compose des jeunes
adultes, actifs ou non, des jeunes, des
adolescents et des enfants. Leurs modes de
consommation posent les bases des perspectives de développement du tourisme en
montagne de demain.
Ce qu’il faut noter, c’est que la fréquentation de la montagne par les jeunes est en
retrait dans de nombreux territoires de
montagne. En été, c’est très net mais le tassement de la fréquentation des 18-25 ans
s’opère également sur l’hiver.
C’est un milieu qui présente des « barrières
à l’entrée » que ce soit sur le plan financier
(matériel, infrastructures nécessaires,
coût de transport…) ou sur le plan pratique
(apprentissage, accompagnement, météo…).
Ce qui tendrait à faire de la destination
montagne un véritable choix culturel,
porteur de valeurs et d’engagements.
14
DSF n° 32
Et Atout France de conclure sur les
premières pistes concrètes de réflexion
pour redynamiser la destination montagne
auprès des jeunes :
m Élargir le positionnement de la montagne en s’ouvrant davantage aux
valeurs des plus jeunes : convivialité,
vitalité, autonomie, fun…
m Améliorer la connaissance de la montagne et de ses opportunités,
m Démultiplier les acteurs qui jouent le
rôle de « passeurs »,
m Revitaliser les liens entre enfance et
montagne : classes de neige, de découverte, etc.
m Développer des offres qui répondent aux
attentes, valeurs et moyens des plus
jeunes.
Le ski, une transmission
d’abord familiale
De plus en plus de jeunes de 16 ans
qu’ils vivent en piémont des stations
ou plus loin ne savent pas skier et n’ont
pas la culture du ski. Malgré les plans
« ski jeunes » des Départements, les
efforts tarifaires ou encore les labels
comme Famille Plus, ce mouvement ne
semble pas s’enrayer. Avec un constat
alarmant : les jeunes qui ne viennent
pas d’une famille de skieurs apprennent
rarement à skier eux-mêmes.
clientèle k
Grande Traversée des Alpes
Coup de jeune sur la montagne
Les jeunes n’aimeraient plus la montagne ? La clientèle vieillit
et son renouvellement par les nouvelles générations serait menacé…
Ces questions pertinentes ont poussé La Grande Traversée des Alpes
à mener une réflexion objective et argumentée aux côtés de l’UCPA,
sous l’égide du Comité de Massif des Alpes, dont Joël Giraud,
le Député des Hautes Alpes, préside la commission permanente.
Avec une entrée qui inverse la vapeur : et si
c’était la montagne qui n’aimait plus les
jeunes ?
Initialement mené sur l’été, ce travail
d’analyse recensé dans le livre blanc
« Coup de jeune sur la montagne », édité
en 2010, va se prolonger sur l’hiver.
Grégoire Bel, Chargé de projet Via Alpina et
GTA/GR®5, également Coordinateur du
Comité « Jeunes et Montagne » suit de près
ces questions, persuadé que le défi à relever
pour faire revenir les jeunes à la montagne
sera de trouver le bon équilibre entre les
valeurs classiques du dépassement de soi,
de l’effort, de l’engagement et un élargissement du champ d’intervention vers des activités plus ludiques, plus urbaines. Avec un
facteur déterminant primordial : c’est la
garantie de la présence d’autres jeunes qui
fait venir les jeunes à la montagne. « C’est
d’ailleurs ce qui fait la différence entre
l’offre hiver et l’offre été. Les stations de
sports d’hiver attirent plus les jeunes car
elles sont depuis longtemps organisées,
gérées et structurées pour cette clientèle. Il
faut que la montagne soit festive et ludique.
À l’image des animations ou des fêtes de La
Folie Douce par exemple qui attirent une
clientèle jeune et urbaine qui vient skier
mais aussi s’amuser. »
Un constat qui n’empêche pas de réfléchir
au meilleur moyen de faire aimer la montagne dans ce qu’elle a d’unique et de particulier. Sans opposer les valeurs et les
attentes des uns et des autres mais en
jouant plutôt sur la complémentarité, avec
un dénominateur commun, la culture montagne. C’est sans doute une des clés d’entrée
du retour des jeunes à la montagne en
toutes saisons. Illustration pendant le
Festival des métiers de la montagne qui s’est
tenu à l’automne 2012, au cours d’un colloque réunissant jeunes et socioprofessionnels sur la question. Avec des échanges qui
devraient réjouir ceux qui craignent que la
montagne perde son âme en élargissant le
champ des possibles.
La Grande Traversée
des Alpes
Créée sous forme associative en 1971
pour « promouvoir le tourisme de
randonnée entre le lac Léman et la
Méditerranée », la GTA est à l'origine
du concept même de gîte d'étape et
du 1er grand itinéraire pédestre alpin
qui porte toujours son nom. Elle est
aujourd'hui un outil de développement touristique au service des collectivités territoriales de l'ensemble
du massif alpin (régions, départements, collectivités locales).
www.grande-traversee-alpes.com
Morceaux choisis
Muriel FAURE (GTA) : La montagne,
vous l'aviez pratiquée plus jeune ?
Collégienne
Par un grand hasard, en centre de
vacances, et notamment par le biais de
l'aspect pédagogique : j'ai rencontré un
guide qui m'a transmis sa passion, son
amour de la montagne. J'ai accroché et
maintenant, c'est ce que je veux faire
plus tard.
Je pense que ce qui est vraiment primordial et vraiment très intéressant, c'est
justement cet amour de la montagne
qu'il faut savoir transmettre pour
ensuite le faire aimer à d'autres jeunes.
Muriel FAURE :
Et comment le transmettre ?
Quels sont ces modes d'apprentissage ?
Collégienne
Je pense que, tant qu'on aime vraiment,
sincèrement et lorsqu'on en parle et
qu'on le transmet, les personnes en face
ne seront forcément pas indifférentes.
DSF n° 32
15
m Dossier
French skiss :
la naissance d'un produit
pour la première fois, les professionnels des stations créent
ensemble un produit touristique au sein de France Montagnes,
sous l'impulsion de Domaines Skiables de France.
Présenté à Grand Ski, il sera commercialisé à partir de 2013/2014
L’originalité de ce qui se dessine
aujourd’hui tient dans le fait que les
professionnels peuvent être relayés
dans le rôle de passeur par des passionnés
non-professionnels. Laurent Reynaud, l’a
d’ailleurs souligné lors du colloque du
FIMM 2012 évoqué plus haut :
« Les meilleurs ambassadeurs ce sont tous
ceux qui aiment la montagne. Nous avons
réfléchi sur cette problématique et nous
nous sommes dit que le meilleur moyen
pour faire partir à la montagne des jeunes
qui n’y avaient jamais été, c’était de leur
permettre d'accompagner ceux de leurs
copains qui y vont déjà. Nous avons donc
imaginé, pour l’hiver 2013-2014, de créer un
produit dédié aux 16/25 ans non-skieurs,
leur permettant d'accompagner un groupe
de skieurs ; avec une offre défiant toute
concurrence au niveau des leçons de ski,
puisque ce sont des non-skieurs et qu'ils
ont besoin d'apprendre à skier. Avec en
plus l'équipement de ski et le forfait à un
prix très accessible. Nous sommes donc
dans la logique de l'effet « boule de neige ».
Si un groupe de dix personnes peut accompagner et motiver une ou deux personnes
non-skieurs, nous aurons gagné. Et avec le
matériel actuel, skis paraboliques, pistes
sans bosses, on peut rapidement atteindre
le niveau ‘piste bleue’ et découvrir le plaisir de la glisse. »
Deux mois plus tard, au Salon « Grand Ski »,
Gilbert Blanc Tailleur présentait le produit
French Skiss initié par Domaines Skiables
de France au sein de France Montagnes,
en partenariat avec le SNMSF et la FPS. Le
but poursuivi par French Skiss est de
faire grandir le socle global du marché en
recrutant des clientèles de jeunes adultes
qui débutent à ski.
16
DSF n° 32
clientèle k
Ce produit sera distribué par les intermédiaires uniquement.
French Skiss,
3 jours gratuits
pour apprendre
m 50 % de réduction sur le forfait 6 jours
avec accès progressif au domaine
skiable adapté aux débutants 16-25 ans.
m 50 % de réduction sur les cours de ski
avec un minimum de 2 h 30 par jour
en cours collectif, encadré par un
moniteur.
m Une réduction sur la location du matériel adapté pour les débutants.
m Période de validité : toutes périodes,
sauf avant-saison et vacances scolaires
françaises (possibilité de déroger selon
accord spécifique station).
m Produit réservé exclusivement aux
16-25 ans, non-skieurs.
m Les réductions accordées au distributeur (tour-opérateur ou autre intermédiaire) sont répercutées au client jeune
débutant.
m Offre capée à 10 % d’un groupe constitué.
Un site pour tout savoir :
www.frenchskiss.fr
Partenaires à l'initiative du produit :
sous l'égide de :
Déjà 22 stations
participantes :
La Clusaz, Le Grand Bornand, Arêches
Beaufort, Les Arcs, Courchevel, La
Tania, Méribel, Les Menuires, Val
Thorens, La Norma, L’Alpe d’Huez, Les
2 Alpes, Serre Chevalier, Orcières 1850,
Risoul 1850, Val d’Allos, Auron, Isola
2000, Font Romeu Pyrénées 2000,
Guzet Neige, Saint- Lary, Artouste.
Le témoignage
d'un Tour-opérateur
jeunes
Parmi les métiers de Travel Factory, l’organisation de voyages pour les étudiants
(60 000 par an). Interrogé sur French Skiss,
Stéphane Pradeloux, Chef de projet, y voit
une réponse à l’érosion constatée de la
clientèle étudiante. « Depuis 4 à 5 ans, nous
notons un fléchissement en volume de 15 %.
Cette diminution touche surtout les jeunes
qui ne sont jamais allés à la montagne.
Au cours de nos échanges avec les bureaux
des élèves, nous avons constaté que sur
150 places, les 100 premières sont généralement vendues rapidement à ceux qui pratiquent déjà le ski. Pour les autres, il y a une
hésitation certaine due à l’effort budgétaire
et à la difficulté supposée d’apprendre à
skier. French Skiss nous semble donc une
réponse très adaptée. Nous mettons cet
hiver 5 groupes en test sur le mois de mars
selon les mêmes principes que French Skiss
et nous sommes plutôt confiants dans le
remplissage. Le prix va jouer mais également le fait qu’une attention toute particulière soit portée aux débutants. »
Le témoignage
de l'UCPA
L’UCPA est un des intermédiaires qui a participé activement à la réflexion conduite
par Domaines Skiables de France. Depuis sa
création en 1965, l’UCPA n’a pas changé de
cap et son projet éducatif est de participer
à l’éducation des enfants et des adolescents par la voie du sport et des activités
physiques, dans un cadre de vie collective.
Pourtant, l’association à but non lucratif fait
le constat que la pratique sportive qu’elle
propose vieillit, concurrencée notamment
par le loisir qui s’est introduit à domicile
(écrans, jeux, Internet). La génération de
18 à 25 ans est également confrontée à de
graves problèmes d’emploi, d’insertion,
et d’accès aux loisirs sportifs, obligeant
l’association à élargir son action et à mettre
ses centres à disposition d’une clientèle
jeune moins favorisée, en partenariat avec
le Crous par exemple.
« La crise économique et l’évolution de
la société confrontent les acteurs de l’économie sociale et solidaire, et notamment
ceux du secteur du tourisme, à des enjeux
nouveaux. Ce contexte met en lumière
la nécessité de trouver des réponses nouvelles. À titre d’exemple, l’UCPA a déjà des
produits qui correspondent à la vocation de
French Skiss, à l’image de Happy Ski, notre
produit Spécial Étudiants. »
Christian Dupraz (pôle montagne UCPA) :
« Petit à petit, la montagne et le ski sortent
du champ mental des jeunes : il faut agir ! »
DSF n° 32
17
m Dossier
Les départements
en action
Nous avons déjà relayé différentes opérations menées par des Conseils généraux
des départements alpins pour initier les
scolaires aux joies de la glisse. L’exemple
pyrénéen est, lui aussi, intéressant car
il s’adresse également aux enfants du
primaire. Dans les Hautes-Pyrénées et
les Pyrénées Atlantiques, les jeunes
enfants vont passer quatre journées au
ski sur la saison d’hiver. Dans les HautesPyrénées, au collège, les jeunes pourront
ensuite bénéficier d’un programme monté
grâce à un partenariat entre le Conseil
général, Haute Pyrénées Tourisme, N P’y,
les stations, les écoles de ski, Esprit
Montagne, l’inspection académique et
Jeunesse et Sports. Plus de 2000 collégiens
effectuent trois sorties par saison et en
profitent pour découvrir les métiers des
domaines skiables et les règles à suivre
et plus globalement les valeurs de la montagne.
Et même si aujourd’hui personne n’a
encore le recul nécessaire pour évaluer le
taux de transformation de ces enfants en
skieurs adultes, tous s’accordent pour
reconnaître qu’il est indispensable d’inculquer cette culture du ski aux enfants
vivant dans les régions de montagne et
dans les zones de piémont.
Relancer les classes de découvertes :
un enjeu fédérateur
À l’occasion du 60e anniversaire de la première classe de découvertes
agréée par le Ministère de l’Éducation nationale et alors que celles-ci
sont moins nombreuses d’années en années, l’Association Nationale des
Maires des Stations de Montagne (ANMSM) a fait de la relance
des classes de découvertes un de ses enjeux majeurs.
Pour nourrir les réflexions sur ce sujet,
l’association a mandaté l’Institut Opinion
Way pour une enquête auprès de plus
de 1 000 parents d’enfants scolarisés, afin
de connaître leurs opinions et leurs perceptions de ces classes de découvertes.
9 parents sur 10 plébiscitent
les classes de découvertes
pour leurs enfants :
une expérience utile
et enrichissante sur le plan
pédagogique et personnel.
91% des parents interrogés, toutes catégories socioprofessionnelles confondues,
souhaitent que leur enfant puisse, au cours
de sa scolarité, participer à une classe de
découvertes. Les parents de collégiens
sont aussi motivés que les parents d’enfants en élémentaire !
C’est « l’occasion pour les enfants de faire
l’apprentissage du vivre ensemble », de
faire « plein de découvertes et de nouvelles
expériences » (95 % des parents interrogés)
sans oublier que c’est « un bon moyen de
souder une classe et de rapprocher les
enfants et leurs enseignants » (91 %).
18
DSF n° 32
clientèle k
La montagne,
destination préférée
pour une vraie respiration.
La montagne apparaît comme le territoire
le plus adapté à une véritable aération. La
classe de neige est pour 94 % des parents
une occasion privilégiée de découvrir la
montagne et d’apprendre à faire du ski
(94 %) et une vraie respiration pour les
enfants (93 %).
Pour Ronan Chastellier, sociologue
« L’intensité des rythmes scolaires et la
cadence dans l’apprentissage des connaissances théoriques finissent par être
source de stress pour les enfants.
L’aération des esprits lors de classes de
découvertes semble être intuitivement la
bonne voie. Les résultats de ce sondage
évoquent de mon point de vue la force du
lien intergénérationnel dans l’expérience
des classes de découvertes mais également « l’école de la vie » qu’elles offrent
aux enfants (découvertes, responsabilisation, autonomisation, vivre ensemble…). »
Depuis une dizaine d’années, on observe
une baisse inquiétante et continue des
classes de découvertes (de -20 à -30 % selon
le type de séjours). « Ce déclin nous
inquiète. Mais nous sommes convaincus
qu’il existe des solutions pour lever les
freins réels, mais pas insurmontables, au
développement des classes de découvertes et notamment des classes de neige.
Depuis plus de deux ans, l’ANMSM conduit
un certain nombre d’actions à travers le
groupe de travail présidé par Mme Sylviane
Grosset-Janin, maire de Megève. Notre
objectif est de faciliter l’accueil en toute
sécurité des enseignants et de leurs
élèves, en amont et pendant les séjours,
pour que ces classes restent des moments
exceptionnels du temps scolaire. Le
Ministère de l’Education nationale détient
les clefs d’une politique nationale en la
matière » souligne Gilbert Blanc-Tailleur,
Président de l’ANMSM et maire de St-Bon
Courchevel.
Un outil d’information
pour les enseignants
et les parents
À voir : un documentaire retraçant
les grands moments d’une classe
de neige, depuis son organisation
par l’enseignant jusqu’au retour
des enfants dans leurs familles sur :
www.anmsm.fr
DSF n° 32
19
m Dossier
Les enseignants
sur le terrain
Parmi les actions menées par l’ANMSM, un
programme de visites destiné aux enseignants, les « Eductours », leur fait visiter les
stations et les informe sur les conditions
d’accueil des classes. Cet hiver 2012/2013,
plusieurs visites se déroulent dans les
Pyrénées, les Alpes et les Vosges.
À La Bresse mi-février, cet événement a permis de lever les freins souvent évoqués par
les enseignants dans l’organisation d’une
classe de neige. Ils ont ainsi pu mesurer les
efforts conjugués de tous pour mettre en
place un vrai projet pédagogique. De la
garantie neige grâce à la production de
neige de culture, y compris sur le stade de
ski de fond, au parc ludique et sécurisé
pour les enfants sur le domaine skiable,
des possibilités multiples de découvertes,
des métiers des domaines skiables en passant par la visite d’une ferme ou la connaissance de la neige, les enseignants ont
découvert qu’une « classe de neige » présentait des atouts pédagogiques multiples
grâce à une complémentarité exemplaire
entre tous les acteurs et grâce aux efforts
consentis par les professionnels pour offrir
des prestations de qualité à un coût
maîtrisé, à l’image des moniteurs ESF ou
des remontées mécaniques ou du domaine
skiable.
Des enseignants ravis de cette initiative de l'ANMSN.
Les classes de neige, une invention historique
C’est du 9 au 30 mars 1950 que les classes
de neige furent inventées. Une première
française que l’on doit à des enseignants
aux idées « révolutionnaires » pour
l’époque. Pour être précis, elles ont eu
lieu du 9 au 30 mars 1950 à Praz sur Arly.
L’établissement appelé aujourd’hui Val
Soleil accueille toujours des groupes dans
la station haut-savoyarde. Lancée à l’initiative des directeurs du cours Victor Hugo
à Paris, la formule était révolutionnaire
pour l’époque. La Haute-Savoie reste le
premier département français en matière
d’accueil de groupes d’enfants et Savoie
Haute Savoie Juniors, l’association née
dans le berceau haut-savoyard en 2000, n’y
est pas pour rien. Mais les changements
sont perceptibles : la durée des classes
de découvertes, est passée de 21 jours en
1971 à 7 jours en 1995, date à laquelle la
20
DSF n° 32
réglementation s’est renforcée suite à
des accidents survenus en classes de
découvertes. Et le nombre de classes
de neige a commencé à baisser.
Le nombre de nuitées dans les centres
de vacances a chuté de 40 % en 15 ans.
À Praz-sur-Arly comme dans de nombreuses stations de montagne, les
classes de neige restent un enjeu majeur.
Pour les professionnels du ski, c’est
d’abord une activité durant les périodes
hors vacances scolaires. En janvier
et en mars, moniteurs et loueurs de
skis travaillent beaucoup avec les
résidences accueillant les groupes
d’enfants. L’enjeu va plus loin. Les
enfants qui viennent apprendre les
joies des sports d’hiver sont les clients
de demain.
clientèle k
Le ski, c’est la classe !
Jusque dans les années 90, les classes de
neige étaient très répandues. En 1995, la
réglementation s’est renforcée suite à
des accidents survenus en classes de
découverte. Et le nombre de classes de neige
a commencé à baisser. Parallèlement, les
centres de vacances susceptibles de recevoir des enfants ferment massivement,
et sont transformés en hébergements
touristiques (en Haute-Savoie, leur nombre
est passé de 500 à 350 en une vingtaine
d’années).
Plus de 60 ans après l’invention de la
première classe de neige (lire ci-contre),
cette pratique sociale qui a marqué des
générations d’enfants, vit donc des heures
difficiles. C’est pourtant là que pourrait se
jouer en partie l’avenir. Comment relancer
cette belle dynamique des classes de neige,
et préparer les skieurs de demain ? Nous
avons posé la question à Bruno Colin,
Directeur d’Odcvl, et représentant du massif des Vosges au sein du groupe de travail
« Classes de découvertes » de l’Association
des Maires des Stations de Montagne.
Quel regard portez-vous sur l’évolution des
classes de découvertes, classes de neige ?
Je vois deux évolutions majeures. La première sur la durée : il y a encore une vingtaine d’années, on partait plus longtemps
en mixant les temps de classe et les temps
de découverte. Aujourd’hui les séjours sont
plus courts et les temps de classe ont disparu. La nature de l’engagement des enseignants est donc différente et se réduit de
facto à 4 ou 5 jours maximum. Par contre,
pour être positif, l’offre portée par les différents opérateurs est aujourd’hui beaucoup
plus professionnelle qu’il y a 30 ans. Il ne
s’agit plus seulement de transplanter une
classe mais bien de faire découvrir autre
chose grâce à des intervenants spécialisés
et des ateliers pédagogiques proposés par
les opérateurs. C’est en ce sens qu’une classe
de neige aujourd’hui peut réellement permettre la découverte « grandeur nature »
de la culture montagnarde et de ses valeurs.
Pourquoi est-ce si difficile de maintenir
cette offre ?
Ce n’est pas difficile mais cela nécessite un
vrai partenariat avec tous les acteurs. Dans
les Vosges, nous avons réussi à maintenir
des centres très actifs grâce à l’engagement
des communes, des domaines skiables de
La Bresse et de Gérardmer et de tous les
socioprofessionnels qui participent à nos
côtés à l’opération « Les Vosges, territoire
classe ! ». Avec l’aide du Commissariat de
massif et de la Région, nous maintenons une
offre dynamique et très ouverte. C’est aussi
l’avantage de notre massif : nous pouvons
offrir un produit ski accessible mais aussi
une palette d’activités culturelles et de
découvertes en lien avec le territoire proche
des stations.
Et nos élus ont compris une chose : notre
tourisme est un tourisme d’investissement.
Si vous posez la question à un adulte du
choix de sa première destination de
vacances, c’est souvent celle où il est allé en
colo ou en classe de neige. Avec une
certitude, moins il y aura de classes de neige
ou de classes de découvertes, moins il y aura
de skieurs ou d’accros à la montagne.
Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?
Je vais vous faire une réponse mitigée.
Oui je suis optimiste grâce à la prise de
conscience qui voit le jour depuis peu. Mais
il va falloir accélérer et ne pas en rester aux
bonnes intentions. Un territoire ne peut pas
se revendiquer territoire touristique s’il
ne répond pas aux attentes de toutes les
clientèles. La collectivité locale et au-delà
les pouvoirs publics doivent mettre en
œuvre des solutions pour servir une politique sociale et recréer les conditions pour
accueillir tous les jeunes. C’est l’essence
même de l’éducation populaire.
Créé en 1939 par des enseignants,
Odcvl est une des associations pionnières de l’Éducation Populaire et du
droit aux vacances pour tous, devenue
Coopérative d’Intérêt Collectif. Son
projet réside dans la maîtrise complète des séjours, de la conception, à
l’organisation et à leur réalisation.
En savoir plus : www.odcvl.fr
DSF n° 32
21
m Dossier
Savoie Haute-Savoie Juniors
« Chaque jeune devrait, au moins une fois dans sa vie d’enfant,
participer à une colo ou une classe de découvertes. »
Avec plus de 12 ans d’expérience au service
des organisateurs de séjours enfants, Savoie
Haute-Savoie Juniors est très engagé dans
la sauvegarde des centres de vacances sur
les deux départements de Savoie Mont
Blanc. Catherine Millon, Directrice, y voit un
enjeu d’avenir qui va bien au-delà de la
simple organisation de séjours, celui de la
relance d’un tourisme social au service de
tous à commencer par toute l’économie du
territoire qui est mise à mal avec la fermeture des centres, la cessation d’activité des
prestataires travaillant pour ces centres
mais aussi la baisse du nombre d’emplois.
« La clientèle d’aujourd’hui s’est construite
en partie grâce aux classes de découvertes
et colonies de vacances. La génération qui
avait découvert la montagne dans les
années 70/80 revient aujourd’hui faire
découvrir cet environnement à ses enfants.
Avec la baisse du nombre de séjours
enfants, l’effet prescripteur s’essouffle et
la montagne ne peut donc plus compter sur
le renouvellement de sa clientèle. »
Aujourd’hui, Savoie Haute-Savoie Juniors
tient à alerter professionnels du tourisme,
collectivités locales et structures institutionnelles du tourisme sur ces dangers
et les inciter à engager les démarches
pour renouveler la clientèle montagne.
L’organisation des Rencontres Annuelles,
tout comme les formations et les échanges
tout au long de l’année, donnent l’occasion
aux adhérents, partenaires, élus et institutions du tourisme d’avancer sur ces sujets.
Les 5es Rencontres Annuelles organisées à
Chambéry fin 2012 ont permis de mettre en
avant l’augmentation constante des
demandes de séjours traités par Savoie
Haute-Savoie Juniors (près de 600 en 2012
pour un chiffre d’affaires de 2 millions
d’euros) et l’impérieuse nécessité d’une plus
forte mobilisation des territoires pour
faciliter l’accueil des enfants. Savoie
Haute-Savoie Juniors travaille d’ailleurs
actuellement à la rédaction d’un document
sur l’impact économique des centres
de vacances sur un territoire. Nul doute que
ce document sera un outil précieux pour
accélérer l’implication de tous.
22
DSF n° 32
www.savoie-haute-savoie-juniors.com
Et ailleurs ?
Le risque de désengagement des jeunes
en montagne est identifié par tous les
pays d'Europe.
Voici quelques initiatives venues
d’ailleurs avec le plus souvent à l’esprit
une forte volonté de réenchanter le
ski et d’en faire un moment de fête et
de partage.
Andorre
6 000 enfants suivent un programme obligatoire dans le cadre scolaire, en primaire
(7 jours de ski alpin et une journée de ski
de fond). Le gouvernement prend en
charge la totalité des dépenses, y compris
le transport et les forfaits vendus par
les opérateurs à un prix symbolique de
6 € pour les 7 jours. En dehors de ces journées, les enfants scolarisés bénéficient
d’un forfait spécial pour skier quand ils
le souhaitent.
Suisse
Le nombre de jeunes pratiquant les sports
de neige en Suisse est en baisse. En outre,
les enseignants sont toujours moins nombreux à organiser des « camps de sports
de neige ». La principale raison de ce recul
est avant tout la charge imposée par l’organisation, les coûts et l’encadrement 24/24h
des élèves. Les régions concernées sont
principalement les villes et les agglomérations. Dans les écoles de campagne, les
camps de ski sont une tradition de longue
date et continuent à être organisés.
En lançant un ambitieux programme
de relance des « camps de neige », les
Remontées Mécaniques Suisses se
donnent pour objectif, avec l’aide d’un
programme spécial de l’état d’amener
100 nouvelles classes par saison sur les
pistes. Les coûts des camps doivent être
principalement couverts par des sponsors
et des partenaires et ne doivent pas dépasser 200 francs par jeune.
La cible : les 11/14 ans.
compétition k
Champions du Monde !
Le Ski Français est à la fête avec cette formidable moisson historique
de médailles dans toutes les disciplines : alpin, nordique, et snowboard !
Domaines Skiables de France, partenaire de la Fédération Française de Ski, s’associe à la joie et aux succès des équipes de France.
Merci et bravo, les domaines skiables français sont fiers de leurs athlètes !
Tessa Worley
Championne du Monde de Géant
Marion Rolland
Championne du Monde de Descente
Gauthier de Tessières
Médaille d'Argent en Super G
David Poisson
Médaille de Bronze en Descente
Martin Fourcade
Biathlon : Médaille d'Or en individuel
Médaille d'Argent en Poursuite
Médaille d'Argent en Sprint
Sophie Rogriguez
Médaille de Bronze Half Pipe
Snowboard
Relais hommes Biathlon
Médailles d'Argent pour Martin Fourcade, Alexis Bœuf
Jean Guillaume Béatrix et Simon Fourcade
Relais mixte Biathlon
Médailles d'Argent pour Marie-Laure Brunet,
Marie Dorin-Habert, Alexis Bœuf et Martin Fourcade
DSF n° 32
23
m métiers
Les moniteurs de ski
à l’heure européenne
Avec la mise en place d’un projet pilote pour une carte
professionnelle européenne, sous l’égide de la Commission
Européenne, les moniteurs de ski se dotent d’un outil permettant
à leurs élèves d’avoir une garantie de compétence du professionnel
de leur choix, quel que soit le pays d’origine et d’exercice.
Ce nouvel outil permet aux professionnels
de circuler librement dans les États
membres concernés. Roger Mure-Ravaud,
Directeur de la Réglementation et des
Affaires Internationales du SNMSF, y voit
le signe d’une prise en compte cohérente
dans tous les États membres, de la notion de
sécurité dans l’exercice du métier. « En se
basant sur la spécificité et la dangerosité du
milieu naturel dans lequel s’exerce cette
profession, la Commission de Bruxelles
reconnaît avec cette carte que les moniteurs de ski sont de véritables professionnels hautement qualifiés et exigeants sur la
sécurité. »
Le Mémorandum of Understanding (MoU),
vient officialiser les deux éléments
incontournables que sont l’Eurotest et
l’Eurosésurité. Ce dispositif sera désormais
attesté par la carte professionnelle, reconnue par l’ensemble des signataires du
mémorandum, certifiant le plus haut degré
de qualification. Cette carte permettra aux
moniteurs de ski professionnels de bénéficier d’une reconnaissance automatique de
leurs qualifications dans les pays signataires
sans toutefois les dispenser de se conformer
aux procédures déclaratives en vigueur dans
les États membres d’accueil. À ce jour, 9
des 27 états membres ont adhéré au MoU
(Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne,
Roumanie, France, Italie, Royaume-Uni et
Autriche). Pour Roger Mure-Ravaud, « les
moniteurs professionnels des pays de l’arc
alpin ont déjà acquis depuis longtemps les
compétences en matière de sécurité. Il faut
maintenant élargir ces exigences aux autres
pays européens. » Le timbre MoU, garantie
de la qualification des moniteurs de ski qui
le présentent, permettra de reconnaître
et de considérer à leur juste valeur, et
de manière fiable, ces moniteurs professionnels. Cette saison, il sera apposé sur la
carte professionnelle par l’État membre
d’origine.
2012-09-15
2013-06-30
MoU
FR - XXXXX
Un jury Eurotest très européen parmi lesquels des ouvreurs français, italiens et britanniques.
24
DSF n° 32
communication k
L’art sur les pistes
Se retrouver face à un éléphant
géant ou devant le célèbre
crocodile rouge d’Orlinski
en haut des pistes de Courchevel
peut paraître très surprenant.
D’autant que pour y accéder, vous êtes
transporté dans des « œufs » customisés
par des reproductions d’œuvres contemporaines, héritage de « L’art, au fil des
sommets », qui, l’année dernière, avait
transformé la station en un véritable
musée à ciel ouvert.
Depuis quelques années, la station
savoyarde développe une stratégie culturelle étroitement liée à l’art contemporain et dictée par les attentes de clients
qui aiment retrouver à la montagne des
expositions, des découvertes patrimoniales et des interventions culturelles en
lien avec leur vie urbaine. Car, même si le
ski reste au cœur du choix des vacances
à la neige, les stations doivent explorer
de nouveaux champs de découverte.
Beaucoup s’y investissent, à l’image de
Serre Chevalier, Flaine, Megève ou
Courchevel avec cette exposition
« Orlinski à Courchevel ». Un événement
en forme de clin d’œil : ce sculpteur français contemporain est en effet passionnément engagé dans notre époque et
dénonce les travers de la société de
consommation de masse.
J u s q u’a u 2 6 a v r i l 2 0 1 3 , t o u t
Courchevel et certains de ses
sommets, sont comme habités par
des sculptures monumentales. Tout
en haut de la Vizelle (2 659 m),
« le Loup hurlant » de trois mètres
surprend les skieurs, à l’arrivée des
remontées mécaniques… de même
que « l’Éléphant » de 4,50 m, au
sommet des Chenus (2 243 m) !
Des créations à fort impact visuel qui
se glissent dans le paysage de montagne pour mieux en souligner le côté
sauvage.
DSF n° 32
25
m autour de nous
SOTCHI 2014
Le savoir-faire français s’exporte en Russie
Avec l'attribution en juillet 2007
à la Russie de l'organisation des
Jeux Olympiques d'hiver en 2014, les
territoires de montagne occupent
une place plus importante dans le
plan de développement économique
du gouvernement russe.
Au cœur du dispositif russe, un plan très
ambitieux de développement de stations de sports d’hiver en vue de Sotchi
2014 ainsi qu’un nouveau plan de développement Caucase Nord 2025, rendu
public en juillet 2010. Avec des investissements massifs dans le Caucase, de
l’ordre de 75 à 80 milliards d’euros à l’horizon 2025, un accompagnement par des
investisseurs privés, le tout dans les
infrastructures de transport, énergétiques, sociales et touristiques, le tourisme de montagne devient un secteur
clé pour la Russie.
Le pays ambitionne de créer 5 nouvelles
stations de sports d’hiver au niveau
européen, en plus des 4 stations actuellement en phase finale de construction
pour les Jeux olympiques de Sotchi.
L’espace touristique de montagne ainsi
dynamisé s’étendra de la mer Caspienne
à la mer noire et créera 100 000 emplois
directs et indirects.
26
DSF n° 32
Un immense terrain
d’exploration
Le Caucase fait figure de nouvel eldorado pour les entreprises du monde
entier et France Neige International,
devenue depuis le Cluster Montagne, a
été une des premières organisations à se
pencher sur le berceau de cette région
éloignée de l'essor économique russe et
frappée par la pauvreté. Dès 1994, à la
demande du ministre des sports russe,
Géode, le bureau d’étude du Cluster
Montagne réalise la première étude
« ski » de la vallée de Krasnaya-Polyana,
révélant le formidable potentiel du site
pour accueillir des stations.
De là naissent les stations de GornayaKarussel, Laura, Rosa Khutor, aujourd’hui
célèbres dans l’histoire des sports d’hiver en Russie. Un territoire de glisse
naît et quand Vladimir Poutine décide
d’engager son pays dans une candidature à l’organisation des jeux Olympiques d’hiver avec Sotchi comme ville
hôte et la vallée de Krasnaya Polyana
pour accueillir les épreuves alpines et
nordiques, toutes les conditions sont
réunies pour gagner et pour que la
France, leader mondial du tourisme de
montagne hivernal, positionne son
expertise sur ce projet.
Les entreprises françaises
sur le front
Avec les JO comme vitrine et, aussitôt
derrière, le développement de nouvelles
stations, la stratégie russe est parfaite.
Dès l’annonce de la victoire, un formidable transfert de compétences se met
en place entre les spécialistes français et
les russes, sans expérience technique et
sportive dans l’organisation des JO. Car
pour les entreprises françaises, expertes
mondiales en matière d’aménagement
de montagne, l’occasion est trop belle et
les défis à relever innombrables parmi
lesquels: développer les stations, achever les plans d’urbanisme et d’architecture, régler les problèmes énergétiques,
parer aux risques naturels, intégrer les
exigences environnementales, former
les équipes en charge de l’exploitation
et préparer les épreuves sportives internationales. Autant de domaines où les
savoir-faire français se sont exprimés
avec force durant ces dix dernières
années.
La Compagnie des Alpes est présente à Rosa
Khutor, une des stations des JO de Sotchi
En charge de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage et au management
de la station de Rosa Khutor, la Compagnie des Alpes est bien placée pour
proposer son savoir-faire en matière de construction de station.
Jean-François Blas, Directeur Général adjoint et Directeur des Opérations
DS suit la stratégie du groupe, initiée depuis quelques années, et qui
consiste à vendre l’expertise de la CDA sur les nouveaux sites des pays
émergents. Votre présence à Rosa Khutor
est-elle uniquement liée
à la préparation
des Jeux Olympiques ?
Le contrat de Sotchi est pour nous le premier dans un pays émergent. Être prêt
pour accueillir les Jeux Olympiques est une
première étape. On ne pouvait pas rêver
mieux pour installer notre savoir-faire
dans le Caucase. Et dans la mesure du possible, nous faisons appel en priorité à des
entreprises françaises pour fournir les
équipements nécessaires au fonctionnement du domaine.
Notre vision est de déployer notre expertise et celle de la montagne française sur
la création de nouveaux sites dans la
région. Depuis 3 saisons, nos équipes sont
sur place autour du Directeur général,
Jean-Marc Farini, du Directeur d’Exploitation, Jean-Louis Tuaillon et de nos experts
« neige et avalanche ». Nous avons un
contrat de 25 ans pour l’exploitation du site.
Aujourd’hui, nous devons organiser une
station capable d’accueillir des épreuves
internationales avant les JO et qui soit une
vitrine pour de futurs contrats. L’année dernière des épreuves pré-olympiques se sont
déroulées avec succès.
DSF n° 32
27
m autour de nous
Que pensez-vous du site
et de la clientèle?
C’est un très beau site alpin avec du dénivelé, une trentaine de pistes et des possibilités de liaisons. Le personnel russe est
maintenant formé et peut prendre en
charge l’exploitation et l’entretien des
pistes avec des professionnels compétents, nivoculteurs, dameurs, spécialistes
en avalanche, etc. La Russie est traditionnellement un pays de neige et cela a facilité cette étape de formation. C’est un site
d’altitude et nous ne sommes pas inquiets
sur l’enneigement.
La localisation de l’aéroport international
de Sotchi, à ¾ d’heure de trajet par route
ou train depuis la station est un point fort
pour la clientèle russe des grandes villes,
Moscou, Saint-Pétersbourg… La Turquie,
l’Ukraine, le sud de l’Europe et la proximité de l’Asie sont des réservoirs importants. La clientèle européenne reste
marginale. La priorité est pour le moment
à l’organisation et à la réussite des JO,
expérience dont devraient bénéficier par
la suite les futurs clients de la station. On
voit déjà que la montée en puissance se
passe bien avec une forte croissance du
nombre de journée-skieurs (45 000 en
2010-2011, 83 000 en 2011-2012).
Vos objectifs aujourd’hui ?
Ce qui nous occupe désormais, c’est le
montage d’une structure internationale
pour proposer notre savoir-faire et, en liaison avec le Cluster Montagne et certaines
grosses entreprises bien implantées sur
ces marchés tels que POMA et EGIS, autre
filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, prospecter efficacement dans les
nouvelles zones de croissance dans les
métiers du ski à l’étranger, en Asie et en
Europe.
28
DSF n° 32
Ne craignez-vous pas
que ces nouvelles destinations
puissent à terme faire concurrence
à nos stations françaises ?
On est en droit de se poser la question
mais nous pensons que le mouvement est
inéluctable. Ces stations vont se développer avec ou sans nous. Il faut plutôt voir
l’aspect positif de ces nouvelles destinations qui sont de nouvelles opportunités
pour nos entreprises et la possibilité de
créer de nouveaux marchés.
C’est surtout une belle vitrine pour les stations françaises et le savoir-faire des entreprises de notre secteur. Notre présence
valorise la destination France qui n’est pas
aussi connue que ce qu’on peut imaginer.
Les Autrichiens, nos principaux concurrents, ne s’y sont pas trompés et sont très
présents sur ces nouvelles destinations.
Enfin, pour rassurer les sceptiques, il faut
regarder les choses avec lucidité : l’ensemble des domaines skiables de Sotchi
ne représente pas plus que l’équivalent
d’une station française du groupe et les
5 stations du projet Nord Caucase sont
réparties sur… 1 000 km !
Les entreprises
du Cluster Montagne
qui ont participé
à l’aménagement
des stations olympiques
de Sotchi 2014.
m ABEST
m COMPAGNIE DES ALPES
m DIANEIGE
m ENGINEERISK
m LACROIX
m LST
m LUMILPLAN
m MBS ADIC
m MyNeige
m POMA
m SKI DATA France
m TAS
CLUSTER MONTAGNE
www.cluster-montagne.com
Le Cluster Montagne est
une association, dont l’objectif est
d’accompagner le développement
des entreprises de la filière
aménagement de la montagne,
en France et à l’international.
ISWW 2013 : appel à contribution
L'ISSW2013 est un rassemblement international de scientifiques et de professionnels de la montagne, qui aura lieu pour la première fois en France du 7 au 11 octobre
2013 à Grenoble et à Chamonix. Ce rassemblement est une occasion exceptionnelle
de pouvoir partager théorie, expérience et savoir-faire avec des professionnels et
des scientifiques du monde entier sur le thème de la neige et des avalanches.
L'ANENA et ses partenaires organisateurs (IRSTEA-CEN) sollicitent les opérateurs de
domaines skiables et leurs fournisseurs pour participer à l'ISSW2013, à la fois en
tant qu'auditeurs mais aussi en tant que contributeurs.
En effet, parmi les 13 sessions proposées, 5 sessions pourraient bénéficier de l'apport de contributions de la part des professionnels de terrain:
m Gestion de la neige (damage, neige de culture, déneigement et conservation de
la neige),
m Hydrologie et écologie des zones enneigées,
m Protection paravalanche, déclenchement artificiel et réduction des risques,
m Impact du changement climatique,
m T ransport de la neige par le vent.
Les contributions peuvent se faire soit sous forme de présentations orales de
15-20 minutes devant l'ensemble des congressistes (500 personnes attendues, traductions simultanées en 4 langues) soit sous forme d'explication informelle devant
un poster illustrant l'objet de la discussion. Un résumé de la présentation devra
dans les deux cas être soumis sur le site internet de l'ISSW2013 avant le 15 avril 2013
pour être pris en compte.
Chaque contributeur ou auditeur devra s'acquitter d'une inscription au rassemblement à hauteur de 300 à 350 € pour la semaine ou de 100 € par jour (détails à venir).
Les inscriptions au rassemblement commenceront à partir de mois d'avril.
Merci de contacter le service communication de l'ANENA
[email protected] ou le comité scientifique
et technique de l'ISSW2013 [email protected] pour plus d'explications.
carnet
Jean-Pierre Cathiard n’est plus.
C’est avec tristesse que nous avons appris, le 9 février dernier, la disparition de Jean-Pierre Cathiard à l’âge de 70 ans.
Né à Val d’Isère, son village auquel il était resté
très fidèle, Jean-Pierre Cathiard, ancien PDG de POMAGALSKI, a mené une carrière
exemplaire de 1980 à 2000 au sein de cette
entreprise, partenaire des domaines skiables
dans le monde entier.
Il a accompagné le développement urbain du transport par câble en Asie et en Amérique Latine. Il fut également
Président de l’IARM, l’Association internationale des constructeurs de remontées
mécaniques. Domaines Skiables de France
adresse à sa famille et à ses amis, ses plus sincères condoléances.
Plus d’informations et détail des sessions sur www.issw2013.com
DSF n° 32
29
m autour de nous
Un stade de ski alpin
prend son avenir en main
Ou comment un petit site, isolé géographiquement et acculé à la
fermeture décide de tout faire pour rester ouvert…
Situé sur le domaine skiable de Saint-Pierre de Chartreuse / Le
Planolet (Isère), le stade de ski des Egaux se compose de quatre
téléskis. Après une mauvaise saison 2010-2011, le SIVU, gestionnaire
du site, décide de réduire les coûts en ne procédant pas aux inspections « I30 » de deux des quatre téléskis, signant ainsi leur disparition et donc à court terme la fermeture complète du site.
Ne pouvant se résigner à voir disparaître le site emblématique où depuis plus de 40 ans,
nombre de Grenoblois, Voironnais et bien d’autres ont exécuté leurs premiers virages
à ski, un groupe d’habitants du Bourg, propose alors au SIVU de confier la gestion du
site à l’association qui gérait déjà le Foyer de ski de fond. Une convention de mise à
disposition des équipements est signée entre le SIVU et l’association « Ski Saint-Hugues
- Les Egaux » qui obtient du service de contrôle un report d’un an des inspections des
deux téléskis concernés.
Après une première saison positive, l’Association est retenue au titre de la DSP lancée au
cours de l’été 2012 et semble très confiante dans cette nouvelle saison avec un chiffre
d’affaires à peu près équivalent à celui de l’an dernier à la même époque et de nouveaux
investissements en neige de culture. C’est un bel exemple de solidarité montagnarde
entre passionnés, fournisseurs et collectivité pour le maintien d’un site indispensable à
l’activité au pays et pour l’apprentissage des petits en toute sécurité et pour un coût
modique. Car ces microstations, c’est certain, ont un rôle à jouer dans le renouvellement
des jeunes skieurs !
Plus de services
bancaires
pour les salariés
de la branche
Dans la foulée des partenariats signés
dans les Savoie et dans les Pyrénées,
le Crédit Agricole Centre France vient
de mettre au point avec la section
Massif Central de Domaines Skiables
de France un ensemble de services
bancaires (compte, crédit immobilier,
assurance, etc.) dédiés spécifiquement aux salariés des entreprises de
remontées mécaniques et de domaines
skiables. Une brochure qui synthétise
l’ensemble de ces services est disponible dans les bureaux du Crédit
Agricole et auprès des entreprises du
Massif Central.
Les spécialistes du droit
sur le terrain Les sections de Domaines Skiables de France veillent à ouvrir
Les magistrats aux Arcs.
30
DSF n° 32
régulièrement leurs portes aux magistrats et aux officiers de police
judiciaire qui ont à connaître des affaires liées à la montagne. La
société Deux Alpes Loisirs a accueilli, avec les maires des communes supports du domaine skiable, ces hommes de droit en
janvier 2013 afin d’échanger sur les sujets de sécurité sur les remontées mécaniques et sur les pistes, à l’initiative du PGHM 38 et du
Procureur Général de Grenoble. En Savoie, c’est sur le domaine
skiable des Arcs que se sont retrouvés gendarmes et magistrats de
Chambéry et d’Albertville. Des journées terrain toujours très utiles
pour mettre en perspective des dossiers dont il est difficile d’apprécier la nature sans avoir « les pieds dans la neige ».
SAVOIEXPO
Les acteurs de la montagne réunis à Chambéry
les 24, 25 et 26 avril
C’est devenu un rendez-vous incontournable des acteurs de la montagne avec 3 événements :
m Les Salons Alpipro permettant aux acteurs de l’économie de la
montagne (fournisseurs et clients) de se rencontrer en fin de saison
d’hiver.
m Les 2es Assises nationales de l’aménagement et de l’économie
durables en montagne : un lieu de débat autour des problématiques de l'aménagement et de l’économie durables des villes et
territoires de montagne, véritables enjeux du développement futur.
m Le concours d’architecture et d’urbanisme « Stations de montagne
Horizon 2030 » qui a pour objectif de valoriser les projets architecturaux créatifs intégrant les mutations auxquelles les territoires
de montagnes sont confrontés et la manière dont ils imaginent en
terme de vision globale la montagne touristique de demain.
Plus d’informations sur http://www.alpipro.com
Agenda 2013
international
m du 10 au 13 avril L'Interalpin // Salon professionnel
des technologies alpines // www.interalpin.eu
Innsbruck
m du 11 au 13 avril
Séminaire OITAF 2013 // L'exploitation des installations à câbles en conditions exceptionnelles :
retour d'expérience et mesures envisagées Innsbruck
m du 24 au 26 avril • Salon ALPIPRO
• 2 es Assises nationales de l'aménagement
et de l'économie durables en montagne Chambéry
m 26 avril
Ski Debrief France Montagnes - FPS
Val-d'Isère
Ils bougent
Nous souhaitons la bienvenue à Annick
Girard, Directrice marketing chez Deux
Alpes Loisirs (DAL).
Elle remplace Jean Bourcet à la présidence
de la Commission Communication et
Économie.
DSF n° 32
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ÉQUIPE PROFESSIONNELLE
DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL
Laurent Reynaud
CHARGÉS DE MISSION
Social-Formation : Pierre-Yves Manfredi
Pistes : Serge Riveill
Juridique et Fiscal : Claire Smaniotto
Remontées Mécaniques - QSE : Robert Tardieu
ÉQUIPE SECRÉTARIAT
Coordination : Martine Dumas
Agnès Darbon
Solange Durand
Fabienne Rozier
pÔle Examens - Formations
Lydia Lefèvre
Frédérique Moreau-Pernet
LES COMMISSIONS ET LES PRÉSIDENTS
Pistes et Environnement : Louis Cometto, Régie des Karellis
Social-Formation : Jean-Yves Remy, Groupe Labellemontagne Management
Communication et Économie : Annick Girard, Deux-Alpes Loisirs Remontées Mécaniques : Pascal Tournier, Domaine Skiable de Flaine
Juridique et Fiscal : Jean-François Blas, Groupe Compagnie des Alpes
Santé et Sécurité au Travail : Jean-Yves Salle, Serre Chevalier/ Deux Alpes Loisirs
LES SECTIONS ET LES PRÉSIDENTS
Haute-Savoie : Alain Barbier, SA Téléphérique du Pleney, Morzine
Pyrénées : Alain Luneau, Altiservice, Font-Romeu Pyrénées 2000
Savoie : David Ponson, Groupe Compagnie des Alpes
Massif Central : Hervé Pouneau, SEM du Lioran
Vosges : Jean-Yves Remy, Groupe Labellemontagne Management
Jura : Philippe de Rosa, Syndicat Mixte des Monts Jura
Alpes du Sud : Laurent Thélène, Régie de Pra Loup
Isère-Drôme : Jean-Pierre Vichier-Guerre, Col de Porte
s.fr
e
l
b
a
s-ski
e
n
i
a
www.dom
www.frenchskiss.fr
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