Domaines Skiables de France La montagne en mouvement sı sge Magazine d’information des opérateurs de remontées mécaniques et domaines skiables Central ı Pyrénée Vo ssif ı Ma a r Ju es ı p l A s Mars 2013 m N0 32 LE DOSSIER Séjours à la neige : où sont les jeunes ? Page 15 à 24 SOCIAL Économie Sotchi 2014 Un nouvel accord national interprofessionnel Page 3 Les retombées économiques des domaines skiables Pages 9 à 13 Les entreprises françaises sur le front russe Page 26 DSF n° 32 1 ÉDItO Souvent, nous avons le sentiment d’être noyés sous un déluge de réglementation venant de toute part avec des subtilités parfois difficiles à décrypter. Face à des règles déconnectées des réalités du terrain, il m’arrive de penser que nous ne sommes pas loin de la limite acceptable. Prenons l’exemple de l’environnement : grâce au système de veille réglementaire que Domaines Skiables de France a organisé, nous avons pu dénombrer plus de 3 000 dispositions réglementaires auxquelles nos entreprises doivent se conformer. S’ajoutent la récente réforme des études d’impact qui soumet désormais nos plus petits projets à des examens « au cas par cas » de la part de l’administration, et celle des enquêtes publiques qui assujettit tout projet nécessitant une étude d’impact à une enquête publique. Il y a aussi, par exemple, les conditions actuelles d’attribution des concessions de service public qui pourraient être durcies par l’Union Européenne. Et je n’oublie évidemment pas le droit français des délégations de service public et ses zones d’ombre. Ce qui est inquiétant au-delà de cet excès de réglementation, c’est qu’il traduit un manque de confiance, notamment de la sphère publique, à l’égard des acteurs économiques. Or, nul ne peut nier que cette inflation réglementaire constitue un lourd handicap pour notre économie. À l’appui de ce constat, je rappellerai cette citation d’un conteur Breton (Pierre Jakez-Hélias) : « Ce qui manque souvent aux sociétés humaines pour aller de l’avant, c’est la confiance en elles-mêmes » Oui, notre économie a besoin de confiance pour embaucher et investir. Et notre secteur d’activité n’échappe pas à ce besoin. Aucun d’entre nous ne doit ménager sa peine. Pour réussir, le monde du tourisme doit se rassembler et parler d’une voix forte. Pierre Lestas Président de Domaines Skiables de France Sommaire Actualité : réforme des rythmes scolaires annuels • page 3 Social : accord national interprofessionnel • pages 4-5 De nouvelles actions au service de la qualification professionnelle • pages 6-8 Les retombées économiques des domaines skiables de Rhône-Alpes • pages 9-13 2 Séjours à la neige : où sont les jeunes ? • pages 14-23 Métiers : les moniteurs de ski à l'heure européenne • page 24 Communication : l'art sur les pistes • page 25 Autour de nous : Sotchi 2014 et les brèves • page 26-30 DSF n° 32 DOMAINES SKIABLES DE FRANCE N° 32 Magazine d’information de Domaines Skiables DOMAINES SKIABLES DE FRANCE Alpespace –Bâtiment Annapurna 24 rue Saint-Exupéry - 73800 Françin Tél. : 04 79 26 60 70 - Fax : 04 79 96 08 71 [email protected] — Directeur de la publication Laurent Reynaud Coordination et rédaction AXIUBA Communication / Catherine Claude Tél. : 04 56 20 20 50 – 06 77 65 07 23 www.axiuba.com Graphisme / Mise en page Originell / Fleur Henno Tél. : 04 56 40 54 32 – 06 81 90 06 06 Crédits Photos Agence Zoom, AXIUBA/Domaines Skiables de France, ANMSM, Eurotest, Th. Guillot (Dauphiné Libéré), Thomas Hytte et Emmanuel Bergère (French Skiss), Julien Leduc (Odcvl), B. Malus, OT Les Saisies, OT Valmorel, K. Umrikhin (Sotchi), A. Prudor, Shutterstock.com, X, droits réservés. Impression Imprimerie du Pont-de-Claix. actualité k Réforme des rythmes scolaires annuels : la 5e roue du carrosse ! Alors que le débat sur les rythmes scolaires défraie la chronique, le sujet inquiète toujours autant les professionnels du tourisme, avec un calendrier qui étouffE la fin de saison d’hiver pour la 3e année consécutive. La fusée « refondation de l’école » s’est séparée en plusieurs étages depuis la remise du rapport de concertation le 9 octobre 2012 au Président de la République. Le 24 janvier 2013, Vincent Peillon a signé le décret mettant en place la semaine de 4,5 jours dans les écoles maternelles et élémentaires. Cette réforme fait apparaître des coûts pour les collectivités, comme la prise en charge rallongée des élèves dans le cadre périscolaire ou les transports scolaires. Parallèlement, un projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école a été présenté au Conseil des Ministres le 23 janvier dernier et sera en discussion au Parlement à partir du 11 mars. Il concerne la formation des enseignants, les contenus enseignés ( y compris au collège), etc. mais ne traite pas des rythmes scolaires. Avec 7 % du PIB national, on pourrait espérer que les positions des professionnels soient entendues, à l'image de celles rendues publiques dans un communiqué commun le 6 février par l’UMIH (hôteliers), le SAV (Agences de Voyage), le CTO (TO), la FNAM (transporteurs aériens) et le CNPA (automobile). Des effets bien visibles À mi-parcours de la saison 2012-2013, on constate pour la troisième année consécutive que les réservations des vacances de printemps continuent de s’effondrer avec comme corollaire la baisse de 30 à 40 % des résultats des entreprises sur 3 saisons. évolution des réservations 2012-2013 par rapport à l'hiver précédent Inter-vacances de mars/avril Vacances de printemps 0% -5 % Les professionnels du tourisme ont pourtant alerté les décideurs sur les conséquences d’un mauvais calendrier annuel comme celui qui prévaut depuis 2010-2011. -10 % -10,4 % -9,7 % -10,9 % -15 % Au 10 janvier -25 % -30 % -35 % Au 1er fév. Au 1er février Au 1er déc. Au 10 janvier -20 % Au 1er décembre La question des rythmes annuels et de leur impact sur l’économie touristique est donc reportée sine die. Au salon « Grand Ski » le 22 janvier 2013, la directrice de cabinet de Sylvia Pinel a évoqué la « fin du premier semestre 2013 » pour cette partie de la réforme : troisième étage de la fusée et… cinquième roue du carrosse. -40 % -45 % Source : Comete -40,3 % -41,6 % -44,1 % Pourtant, « nous croyons qu’un équilibre existe, dans lequel un recentrage des vacances d'hiver zonées sur le mois de février et le retour des vacances de printemps sur avril permettrait tout d'abord de redonner du corps au 3e trimestre scolaire, actuellement très court, en particulier pour les établissements centres d’examen et en même temps de conforter l'activité des stations touristiques et de pérenniser l'emploi sur les territoires. » Le calendrier scolaire publié en 2009 a retardé les vacances d’hiver et de printemps d’une semaine par rapport à la coutume et a réduit de moitié la fréquentation des stations pendant les vacances de Printemps. Le 7 février dernier, Pierre Lestas et Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes, ont rencontré Sylvia Pinel, Ministre du Tourisme, pour l'alerter sur le spectre d’une saison touristique s’achevant fin mars, 35 000 emplois sont menacés. Newsletter du 15 février 2013, disponible sur : www.domaines-skiables.fr Magazine Domaines Skiables de France n°31 – Décembre 2012 pages 10 à 13 : « Calendrier Scolaire, un serpent de mer. » DSF n° 32 3 m social Accord national interprofessionnel pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi Le Président de la République souhaitait un accord « historique ». Le 11 janvier 2013, après plusieurs mois de négociations, les trois organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA) et trois syndicats de salariés (CFDT, CFTC, CGC) ont signé cet Accord national interprofessionnel pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi… « potentiellement historique »… aux dires de certains. Si l'accord est jugé si important, c'est qu'un équilibre a, en effet, été trouvé entre les besoins d’adaptation des entreprises, qui s’articulent autour de la flexibilité et de la compétitivité, et les demandes des salariés, qui se concentrent sur la sécurisation des parcours. La méthodologie mise en œuvre par le MEDEF lors de l’élaboration de cet accord, a consisté à associer experts du droit du travail, fédérations professionnelles et chefs d’entreprise. Domaines Skiables de France, qui participe à la Commission Relations du travail, Emploi, Formation du MEDEF, a par exemple pu largement défendre le CDD saisonnier, qui n’est pas synonyme de précarité et dont la sur-taxation n’aurait permis aucune transformation en CDI. C’est ainsi que les CDD saisonniers ont été exclus de la nouvelle taxation. Plus largement, cet accord apporte aux entreprises : m Une sécurité juridique qui les protège des risques juridiques potentiellement limitants et libère la peur de l’embauche. Dans ce domaine, les principales avan- 4 DSF n° 32 cées sont la sécurisation juridique des relations de travail, la primauté du fond sur la forme, la facilitation de la conciliation prud'homale et la réduction des délais de prescription. mU ne plus grande flexibilité qui facilite la gestion des ressources humaines en allégeant certaines obligations et en rendant possible la mobilité des salariés, pour s’adapter aux fluctuations de la conjoncture économique. Il sera désormais possible de signer un accord de maintien dans l’emploi pour surmonter une phase d’activité difficile, de recourir plus simplement au chômage partiel, de négocier un accord majoritaire relatif au Plan de Sauvegarde de l’Emploi et de privilégier la compétence lors d’un licenciement économique. Concernant la sécurisation des salariés, l’accord vise à associer plus qu’aujourd’hui les salariés à la compréhension de la stratégie de l’entreprise, aux leviers et contraintes qui la déterminent, et à ses conséquences en matière d’emploi et de conditions de travail. On retiendra plus particulièrement : m Renforcement de l’information des salariés sur la stratégie : rationalisation et amélioration de la qualité des informations données aux institutions représentatives du personnel. mU ne amélioration de leur compétitivité par la création d’une aide financière à l’embauche et un assouplissement de contraintes liées au code du travail. Ainsi l’accord prévoit une exonération totale de cotisations patronales d’assurance-chômage pendant 3 mois pour l’ensemble des entreprises et 4 mois pour les entreprises de moins de 50 salariés, pour toute embauche en CDI d’une personne de moins de 26 ans. Il est aussi prévu de permettre aux entreprises de temporiser les dispositions sociales résultant des franchissements de seuils de 10 et de 50 salariés. mD es taux majorés de cotisation d’assurance-chômage seront appliqués à certains CDD lorsqu’ils ne sont pas transformés en CDI à l’issue du contrat. mD éveloppement de nouveaux droits « portables » attachés, non plus au statut du salarié, mais à la personne : m Mise en place d’ici 2016 d’une couverture complémentaire santé par les entreprises ou les branches professionnelles, avec un mécanisme de portabilité des droits. Le coût sera partagé pour moitié entre salariés et employeurs. m Instauration d’un compte personnel de formation, à coût constant pour les entreprises. Il ouvre droit à 20 heures de formation par an pour les salariés à temps plein. Il se substituera au DIF. mM ise en œuvre de droits rechargeables à l’assurance-chômage. mC réation d’un droit à une période de mobilité volontaire sécurisée. mS écurisation juridique du cadre du temps partiel, pour les entreprises et les salariés, avec une durée hebdomadaire minimale de 24 heures, sauf accord de branche. m Facilitation de l’accès au logement. mÉ largissement des conditions d’accès à des dispositifs de sécurisation professionnelle des salariés en CDD. Cet accord national interprofessionnel, doit maintenant être retranscrit par le Parlement dans la loi. Le texte de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, ainsi que les textes de synthèse et d’analyse produits par le MEDEF sont disponibles sur le site de Domaines Skiables de France, dans la rubrique Actualités Adhérent. DSF n° 32 5 m examens De nouvelles actions au service de la qualification professionnelle Un des principaux thèmes de travail de Domaines Skiables de France est la qualification des salariés de la branche dans tous les métiers, pour tous et à tous les niveaux. Dans un souci de modernisation et de meilleure prise en compte des enjeux de formation au poste, d’évaluation, de sécurité, de responsabilité, Domaines Skiables de France et les partenaires sociaux de la profession se sont désormais orientés vers les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) qui remplacent progressivement les attestations professionnelles. Certificat de qualification professionnelle « conducteur d’engin de damage » m Améliorer les résultats En 2010 apparaissait le premier Certificat de qualification professionnelle « conducteur d’engin de damage », qui permet de reconnaître et valider la compétence de ces professionnels de la neige au travers d’une épreuve théorique et pratique. Après deux années d’expérience et au regard du bilan, Domaines Skiables de France Formations met en place une nouvelle action, « Formation préparatoire aux examens CQP Conducteur d’engin de damage » avec un objectif clair : s’approcher du taux de réussite aux examens de 100 % ! Car en 2012, deux ans après la première promotion, le taux de réussite à l’examen CQP Conducteur d’Engin de damage, partie théorique a baissé de façon importante. 6 DSF n° 32 Devant ce constat, certains adhérents se sont mobilisés, à l’image de la réflexion menée entre la SAMSO, la SATVAC (Société des remontées mécaniques de Villarembert, Arves, Le Corbier et SaintSorlin) et Domaines Skiables de France Formation afin de bien préparer leurs 20 candidats au Certificat de qualification professionnelle de Conducteur d’engin de damage. L’objectif visé : un taux de réussite à l’examen théorique de 100 % pour ces candidats ! Cette réflexion a conduit à la mise en place d’une formation qualifiante sur 3 jours, temps d’examen, théorique et pratique compris. Basée sur l’apport de connaissances liées à la technologie des engins, aux comportements sécuritaires ou encore à la nivologie, cette formation a été mise en place sur des fonds FSE et en partenariat avec l’AGEFOS. Désormais, elle est étendue à toutes les entreprises. les résultats des examens cqp depuis 2010 CQP CONDUCTEUR ENGIN DE DAMAGE SAISON 2010-2011 TOUTES SECTIONS Présentés Admis Refusés % Réussite Théorie Pratique 166 145 21 136 133 3 87,35 % 97,79 % CQP CONDUCTEUR ENGIN DE DAMAGE SAISON 2011-2012 TOUTES SECTIONS Présentés Admis Refusés % Réussite Théorie Pratique 221 155 24 143 139 3 70 % 97 % CQP CONDUCTEUR TÉLÉPORTÉ À ATTACHES DÉBRAYABLES SAISON 2011-2012 TOUTES SECTIONS Présentés Admis Refusés % Réussite Théorie Pratique 102 100 2 86 80 6 98% 93 % Jury d’examen CQP m Entreprises, mobilisez-vous ! Nous souhaitons professionnaliser nos jurys et le système des examens dans sa globalité et reconnaître et valoriser la compétence des gens de terrain, experts, à qui sont confiées les clés de l’examen. C'est pourquoi nous avons intégré à la formation « Jury d’examen, option membre de jury CQP Conducteur d’engin de damage ou Conducteur de téléportés à attaches débrayables » le passage d’un test de connaissance sous forme de QCM (70 questions cœur de métier). Pour Lydia Lefèvre, responsable du pôle Examens- Formations de Domaines Skiables de France, il faut former plus de candidats au Jury d’examen. « Nous manquons de jurés mais surtout, il est indispensable que les entreprises prennent du temps pour préparer à minima leur personnel à passer ce test. Trop souvent, le support pédagogique qui permet au candidat de se préparer au test est remis trop tard. Les personnes qui souhaitent devenir membre de jury sont tous des experts sur le terrain mais le passage de ce test demande un peu de préparation. Au sein du Jury, ces professionnels sont identifiés Domaines Skiables de France et représentent la profession au national : ils doivent donc être parfaitement bien formés et assurer ainsi la pérennité et la crédibilité de nos examens. » DSF n° 32 7 m examens « FORMATION DE JURY D’EXAMEN » Pôle Examens-Formations : une nouvelle recrue Option MEMBRE DE JURY ou Option PRÉSIDENT DE SESSION Rappel des prérequis : m Jury : Être proposé par son employeur, être un professionnel de la chose jugée, avoir des fonctions d’encadrement au quotidien. m P résident : Être proposé par son employeur, avoir des fonctions d’encadrement et des capacités d’organisation et de contrôle. m Les candidats présentés à la formation « jury d’examens » en tant que « Membre de Jury » CQP Engin de Damage ou Téléporté à Attaches débrayables se verront attribuer leur carte de membre de jury selon leur spécificité (carte de Membre de Jury CQP ED ou CQP TSD), à la condition d’obtenir la note de 13/20 au test QCM qui leur sera soumis en début de formation. m Les questions aux tests QCM étant tirées des supports pédagogiques, il est vivement conseillé de remettre au futur membre de jury le support pédagogique de la spécialité visée 15 jours avant la session de formation. Frédérique MOREAU PERNET vient renforcer le pôle Examens– Formations. Titulaire d’un 3e cycle en Commerce International et d’une maîtrise Administration Économique et Social, Frédérique est en charge des aspects administratifs, organisationnels et promotionnels des actions de formation et d’examens déployés sur tout le territoire. le nombre de jury d’examen CQP formés depuis 2010 SECTION ALPES DU SUD HAUTE-SAVOIE ISÈRE JURA MASSIF-CENTRAL PYRÉNÉES SAVOIE VOSGES TOTAL 8 DSF n° 32 E. Damage TS Débrayable TOTAL % 23 21 9 5 4 16 21 8 20 33 9 3 7 21 46 2 43 54 18 8 11 37 67 10 17% 22% 7% 3% 4% 15% 27% 4% 107 141 248 100 % ÉCONOMIE k Les retombées économiques des domaines skiables de Rhône-Alpes © Savoie Mont Blanc/Raïh Une nouvelle étude révèle que les retombées économiques du ski sont encore plus importantes qu'on le pensait. Pour 1 € dépensé en forfait, les clients venus pour le ski dépensent 7 € en moyenne en station. En effet, si le chiffre d’affaires des opérateurs de domaines skiables est facile à suivre, il ne représente qu’une partie de la dépense globale des partants aux sports d’hiver. La consolidation des données au niveau d’une région est par conséquent encore plus délicate. C’est pourtant essentiel pour la gouvernance des communes-supports de stations de sports d’hiver et pour l’évaluation des retombées économiques du ski. Partant de ce constat, Domaines Skiables de France, Rhône Alpes Tourisme, Savoie Mont Blanc Tourisme, Atout France (Maître d’ouvrage de l’étude) et la Caisse des Dépôts se sont rapprochés pour mesurer et analyser l'activité induite par le ski en Rhône-Alpes. Ce travail avait déjà été réalisé, dans un cadre différent, pour les stations des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées Atlantiques, et pour la station des Arcs. © Savoie Mont Blanc/Raïh DSF n° 32 9 m ÉCONOMIE L’étude L’étude ne prend en compte que les dépenses des skieurs et de leurs accompagnants dans la station. Elle n’intègre pas les dépenses hors station (p. ex. transport), ni les dépenses des professionnels et populations locales, ni les dépenses des personnes présentes en station dès lors qu’elles ne seraient elles-mêmes pas des skieurs ou des accompagnants de skieurs, ni enfin les dépenses liées à d’autres périodes touristiques que l’hiver. Cette étude minore donc le poids réel de l’économie des stations et ne prend en compte que l'économie induite par la présence du domaine skiable. 4 954 enquêtes, en français, anglais, hollandais, ont été réalisées dans 17 stations : Les Arcs/Peisey, La Plagne, Val Thorens, Val d’Isère, Tignes, les Karellis, Valloire, Val Cenis, Avoriaz, Châtel, Morzine, Chamonix, La Clusaz, L’Alpe d’Huez, les Deux Alpes, Chamrousse, Chalmazel. 4 052 enquêtes ont été conservées après nettoyage des bases de données. Il n’y a pas eu de redressement des enquêtes au plan individuel. En revanche des ratios ont été établis par type de station et par massif. À partir de ces ratios, les résultats ont été extrapolés aux massifs. Le questionnaire s’adressait aux skieurs et non skieurs (marginal) et était administré à la fin de leur séjour pour qu’ils puissent évaluer l’intégralité de leurs dépenses. Les principales conclusions de l’enquête Les retombées économiques du ski dans la région Rhône-Alpes. Interview « pierre lestas, Président de Domaines Skiables de France lus qu’une économie, le ski est depuis bien longtemps un art de vivre. Le ski P alpin enchante, fascine et envoûte et l’on ne peut pas expliquer pourquoi. Sa magie est partout : dans les paysages comme dans les sensations que procurent la pratique de ce sport irremplaçable. Et, chaque année, cette magie est au rendez-vous dès que l’hiver est de retour. C’est à la base de notre économie et, à bien y regarder, le rêve opère toujours. Une des raisons pour laquelle notre secteur résiste si bien à la crise. Mais ayons toujours à l’esprit que la magie peut échouer, parfois. Les magiciens disent alors que les conditions n’étaient pas réunies. Pour éviter de devoir un jour brandir, nous aussi, cette excuse, je me dis qu’il faut consacrer sans relâche toute notre énergie à défendre nos spécificités et à lutter contre les clichés qui prospèrent sur notre activité. » Calcul des retombées économiques du ski pour l’ensemble des stations de Rhône-Alpes Volume journées-skieurs (JS) Taux de séjournants Nombre de JS séjournants Taux de transformation Taux de non-skieurs Volume de nuitées skieurs Volume de nuitées non-skieurs Volume de nuitées totales Taux d’excursionnistes Volume JS excursionnistes Taux de non-skieurs Journées excursionnistes Les skieurs et leurs accompagnants génèrent 6,5 milliards € de dépenses dans les stations de montagne de la région Rhône-Alpes (Isère 11 %, Savoie 60 % et Haute-Savoie 29 %). Ce montant est dépensé par la clientèle séjournante à 97 %. Le poids du forfait de ski dans cette dépense totale est de 14 %. 65 % des dépenses sont concentrées dans les plus grandes stations (c’est-à-dire celles dont les recettes billetterie de forfait sont supérieures à 25 M€), 20 % dans les stations moyennes (recettes billetteries RM comprises entre 10 et 25 M€) et 16 % dans les autres stations. 10 DSF n° 32 Dépense moyenne CA TOTAL RHÔNE-ALPES CA des RM RHÔNE-ALPES COEF. Multiplicateur du CA des RM 38 155 121 90,60 % 34 568 231 71,65 % 8,06 % 48 244 538 3 888 188 52 132 716 9,40 % 3 586 890 3,20 % 3 701 752 117 e 6 547 480 765 e 931 887 650 e 7,03 La fréquentation totale induite par le domaine skiable est la somme des nuitées skieurs, des nuitées non-skieurs absolus et des excursionnistes. Sur cette fréquentation totale, le taux d’accompagnant par des non-skieurs est de 8 % en moyenne. C’est-à-dire que, en moyenne, la fréquentation induite par les domaines skiables est une population de skieurs (relatifs ou absolus) à 92 %. pour 1 € dépensé en forfait, 6 € supplémentaires sont La répartition des postes dépensés par le client en de dépenses hors package station, soit au total 7 € Nourriture : 15 % dépensés Le ski est l’élément central de l’économie des stations. Cette étude le confirme avec un résultat clair : les dépenses en station induites par le domaine skiable sont 7,03 fois supérieures aux dépenses de forfait. À noter que ces dépenses varient selon la taille des stations, la dépense additionnelle étant 12 % plus importante en grande station qu’en petite station. Les dépenses en activités complémentaires (ou de diversification) représentent une faible part de la consommation. Il est évident que les clients viennent d'abord pour le ski. Les dépenses selon l’origine des clientèles Les clientèles internationales pèsent pour 34 % du total des dépenses en Rhône-Alpes en stations. Le client français en séjour génère en moyenne 108 € par nuit, le client international 136,5 €, soit 26,3 % en plus. Le client anglais 152 €, le belge 124 €. Forfait RM : 16 % Déjeuner : 6 % Dîner : 5 % Location de skis : 5 % Bars : 4 % Cours de ski : 2 % Vêtements/Matériel : 2 % Logement : 29 % Transfert : 1 % Postes non identifiés : 15 % La ventilation des dépenses n’est connue que pour les clients n’ayant pas acheté un package, c’est-à-dire pour 57 % des clients. Pour eux, la part du forfait dans les dépenses n’est pas de 14 % mais de 16 %. La dépense moyenne Tout type de clientèle confondue, la dépense moyenne est de 117 € par jour par personne. Cette dépense est plus forte pour les clients en package que pour ceux hors package. Naturellement, les excursionnistes ont une dépense moyenne bien inférieure aux séjournants. DSF n° 32 11 Interview Gérard Octroy, « Responsable de l’Observatoire régional du Tourisme de la Région Rhône-Alpes ette étude a confirmé le poids de la montagne dans le tourisme rhônalpin. C Elle reste l’endroit le plus fréquenté hiver comme été. Un des compléments intéressant concerne la clientèle étrangère. Nous avons ici une appréciation plus précise de ce que nous savions empiriquement : l’impact de la clientèle étrangère est très important et se retrouve sur les produits haut de gamme et les grandes stations, en particulier pour les visiteurs venus de pays hors zone de montagne ou des marchés lointains. Très clairement, ils viennent chercher du grand ski et de l’art de vivre. L’autre surprise est le faible poids des excursionnistes. C’est évident qu’à terme, nous devons analyser de manière plus précise cette clientèle, sachant que c’est la plus difficile à cerner dans sa composition, ses choix et ses dépenses. C’est la première fois que nous avons une enquête sur ce sujet avec un niveau de détail élevé sur les stations. Cette première photographie, née de la volonté commune des partenaires, devra être renouvelée à moyen terme avec, pour objectif, de dégager des tendances » TYPOLOGIE DES CLIENTS INTERROGÉS SUR : Les profils des clients interrogés GRANDES stations MOYENNES stations PETITES stations % Âge - de 25 ans 15 % 8 % de 25 à 34 ans 30 % de 35 à 44 ans 28 % 45 ans et plus 27 % % Revenus* - de 1 500 € 11 % 6 % 52 % 17 % 23 % 23 % 32 % 28 % 38 % 33 % 26 % 42 % 40 % de 3 000 à 6 000 € 19 % *revenus nets mensuels par foyer « Interview 53 % 20 % 30 % de 1 500 à 3 000 € 6 000 € et plus % 59 % % Hommes Les typologies Homme/Femme et âge sont plutôt homogènes selon la taille des stations. Seul le niveau de revenu est discriminant pour les petites stations. Les grandes stations se caractérisent par un fort déséquilibre hommes/femmes, des revenus élevés et une clientèle jeune, entre 25 et 34 ans. Les 25/44 ans aux revenus supérieurs à 3 000 euros sont plus présents dans les stations moyennes. Les jeunes aux revenus modérés ont davantage tendance à fréquenter les petites stations. 53 % 16 % 31 % 7% Jean BERTHIER, Délégué Montagne ATOUT FRANCE Plus que jamais, le tourisme de montagne a besoin de données pour décrypter ses enjeux économiques et optimiser ses potentiels de développement. Atout France en partenariat avec Domaines Skiables NATIONALITÉS INTERROGÉES SURde : France, la Caisse des Dépôts, Rhône-Alpes Tourisme et Savoie Mont-Blanc Tourisme ont ainsi souhaité évaluer le chiffre d’affaires généré par les domaines GRANDES stations MOYENNES stations PETITES stations skiables des stations de sports d’hiver de la région Rhône-Alpes. Cette étude confiée au cabinet Contours actualise les éléments chiffrés 74 % 79 % % Français en termes de dépenses générées, elle met également en valeur l'impact53 du%ski dans l'économie touristique régionale en analysant la structure des dépenses selon les massifs, la typologie des stations et les profils clientèles. Les résultats complets sont en cours Origine en % d'extrapolation et viendront enrichir le prochain Panorama de la Montagne d'Atout France consacré à l'emploi et aux retombées % 19 %à être reconduite réguliè17 % Ile de France économiques dont l'édition est programmée au deuxième trimestre 2013.17Une telle étude a vocation 9% 13 % 26 % rement et à se déployer également sur les autres Rhône-Alpes massifs. 12 DSF n° 32 Est Centre/Ouest 6% 8% 12 % » 8% 15 % 11 % % 40 % de 3 000 à 6 000 € 6 000 € et plus 19 % 53 % 16 % *revenus nets mensuels par foyer 31 % 7% ÉCONOMIE k NATIONALITÉS INTERROGÉES SUR : GRANDES stations MOYENNES stations PETITES stations 53 % % Français 74 % 79 % Le cas des exploitations structurellement déficitaires Origine en % 17 % Ile de France Rhône-Alpes Est Centre/Ouest 9% 13 % 6% 6% Sud 3% 3% Suisse Autres pays % 9% 11 % 9% 6% 4 % 2% 3 % 19 % Royaume Uni Pays-Bas 10 % 6% Ou comment générer 7 millions d’€ d’activité avec seulement 100 000 €. 8% 15 % % Étrangers Belgique 17 % 26 % 12 % 8% Nord PACA/Corse 19 % 9% 8% 2% 10 % 3 % 6% 2% 3% 1 % 10 % 3 % 4% Note : Le Cabinet Contours confirme que les chiffres issus de l’enquête (4 000 questionnaires) sont semblables à ceux menés sur un échantillon beaucoup plus large (80 000). Si nous prenons l’exemple d’un domaine skiable qui réaliserait 1 million d’euros de recettes billetterie et qui présenterait un déficit annuel de 10 %, soit 100 000 €. Dans ce cas, la collectivité comble généralement le déficit pour soutenir l’activité du domaine skiable. Dans le même temps, les retombées économiques du domaine skiable sont de 7 millions d’€. Ainsi, en apportant 100 000 € chaque année, la collectivité rend possible l’activité économique et l’emploi à hauteur de 7 millions d’€ sur le territoire. L’exemple des Pyrénées Les retombées économiques des stations de ski alpin des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées Atlantiques. Réalisée pendant l’hiver 2010, une étude commandée par N’Py sur les départements des Pyrénées Atlantiques et des Hautes-Pyrénées a donné des résultats très utiles. Pour Christine Massoure, Directrice générale de N’Py, la surprise majeure est venue du coefficient multiplicateur « qui a démontré que sans domaine skiable, c’est toute l’économie des stations qui stagnait. Aujourd’hui, nous assistons à un fort développement des investissements de bien-être, c’est le résultat de la vitalité des domaines skiables. Cette enquête a permis de changer le regard des politiques, des financiers et des populations locales qui se sont emparés de ces conclusions pour faire bouger les lignes et mettre en place des stratégies plus globales. » Retombées économiques et coefficient multiplicateur hautes-pyrénées Pyrénées atlantiques En nuitées 1 journée-skieur produit… 1,71 1,34 Pour une dépense par nuit de 93 E 89 E Soit Avec un coefficient multiplicateur RM de : La dépense RM est de : 159 E 119 E 7 6 22,71 E 19,83 E DSF n° 32 13 m Dossier séjours à la neige : où sont les jeunes ? La question de la relation des jeunes à la glisse, et plus globalement à la montagne, est au cœur des réflexions de l’ensemble des acteurs touristiques. Car c’est bien dans l’enfance et dans l’adolescence que se construit l’adulte skieur et amateur des vacances à la neige. Au-delà de l’attirance naturelle des jeunes pour la montagne l’hiver, se pose la question de la transformation de cette motivation passagère en fidélisation. Depuis quelques années des pistes émergent, des idées naissent et au-delà du diagnostic de l’apparent désamour des jeunes français pour la neige se dessinent les contours d’un avenir plein de bonnes intentions. Carnet de route de la montagne « La pratique de la mer est naturelle, celle de la montagne est culturelle. » En 2012, Atout France, dans ses Carnets de route, consacre un important chapitre au rapport entre les jeunes français et la montagne. Cette clientèle, définie selon son âge (moins de 35 ans) se compose des jeunes adultes, actifs ou non, des jeunes, des adolescents et des enfants. Leurs modes de consommation posent les bases des perspectives de développement du tourisme en montagne de demain. Ce qu’il faut noter, c’est que la fréquentation de la montagne par les jeunes est en retrait dans de nombreux territoires de montagne. En été, c’est très net mais le tassement de la fréquentation des 18-25 ans s’opère également sur l’hiver. C’est un milieu qui présente des « barrières à l’entrée » que ce soit sur le plan financier (matériel, infrastructures nécessaires, coût de transport…) ou sur le plan pratique (apprentissage, accompagnement, météo…). Ce qui tendrait à faire de la destination montagne un véritable choix culturel, porteur de valeurs et d’engagements. 14 DSF n° 32 Et Atout France de conclure sur les premières pistes concrètes de réflexion pour redynamiser la destination montagne auprès des jeunes : m Élargir le positionnement de la montagne en s’ouvrant davantage aux valeurs des plus jeunes : convivialité, vitalité, autonomie, fun… m Améliorer la connaissance de la montagne et de ses opportunités, m Démultiplier les acteurs qui jouent le rôle de « passeurs », m Revitaliser les liens entre enfance et montagne : classes de neige, de découverte, etc. m Développer des offres qui répondent aux attentes, valeurs et moyens des plus jeunes. Le ski, une transmission d’abord familiale De plus en plus de jeunes de 16 ans qu’ils vivent en piémont des stations ou plus loin ne savent pas skier et n’ont pas la culture du ski. Malgré les plans « ski jeunes » des Départements, les efforts tarifaires ou encore les labels comme Famille Plus, ce mouvement ne semble pas s’enrayer. Avec un constat alarmant : les jeunes qui ne viennent pas d’une famille de skieurs apprennent rarement à skier eux-mêmes. clientèle k Grande Traversée des Alpes Coup de jeune sur la montagne Les jeunes n’aimeraient plus la montagne ? La clientèle vieillit et son renouvellement par les nouvelles générations serait menacé… Ces questions pertinentes ont poussé La Grande Traversée des Alpes à mener une réflexion objective et argumentée aux côtés de l’UCPA, sous l’égide du Comité de Massif des Alpes, dont Joël Giraud, le Député des Hautes Alpes, préside la commission permanente. Avec une entrée qui inverse la vapeur : et si c’était la montagne qui n’aimait plus les jeunes ? Initialement mené sur l’été, ce travail d’analyse recensé dans le livre blanc « Coup de jeune sur la montagne », édité en 2010, va se prolonger sur l’hiver. Grégoire Bel, Chargé de projet Via Alpina et GTA/GR®5, également Coordinateur du Comité « Jeunes et Montagne » suit de près ces questions, persuadé que le défi à relever pour faire revenir les jeunes à la montagne sera de trouver le bon équilibre entre les valeurs classiques du dépassement de soi, de l’effort, de l’engagement et un élargissement du champ d’intervention vers des activités plus ludiques, plus urbaines. Avec un facteur déterminant primordial : c’est la garantie de la présence d’autres jeunes qui fait venir les jeunes à la montagne. « C’est d’ailleurs ce qui fait la différence entre l’offre hiver et l’offre été. Les stations de sports d’hiver attirent plus les jeunes car elles sont depuis longtemps organisées, gérées et structurées pour cette clientèle. Il faut que la montagne soit festive et ludique. À l’image des animations ou des fêtes de La Folie Douce par exemple qui attirent une clientèle jeune et urbaine qui vient skier mais aussi s’amuser. » Un constat qui n’empêche pas de réfléchir au meilleur moyen de faire aimer la montagne dans ce qu’elle a d’unique et de particulier. Sans opposer les valeurs et les attentes des uns et des autres mais en jouant plutôt sur la complémentarité, avec un dénominateur commun, la culture montagne. C’est sans doute une des clés d’entrée du retour des jeunes à la montagne en toutes saisons. Illustration pendant le Festival des métiers de la montagne qui s’est tenu à l’automne 2012, au cours d’un colloque réunissant jeunes et socioprofessionnels sur la question. Avec des échanges qui devraient réjouir ceux qui craignent que la montagne perde son âme en élargissant le champ des possibles. La Grande Traversée des Alpes Créée sous forme associative en 1971 pour « promouvoir le tourisme de randonnée entre le lac Léman et la Méditerranée », la GTA est à l'origine du concept même de gîte d'étape et du 1er grand itinéraire pédestre alpin qui porte toujours son nom. Elle est aujourd'hui un outil de développement touristique au service des collectivités territoriales de l'ensemble du massif alpin (régions, départements, collectivités locales). www.grande-traversee-alpes.com Morceaux choisis Muriel FAURE (GTA) : La montagne, vous l'aviez pratiquée plus jeune ? Collégienne Par un grand hasard, en centre de vacances, et notamment par le biais de l'aspect pédagogique : j'ai rencontré un guide qui m'a transmis sa passion, son amour de la montagne. J'ai accroché et maintenant, c'est ce que je veux faire plus tard. Je pense que ce qui est vraiment primordial et vraiment très intéressant, c'est justement cet amour de la montagne qu'il faut savoir transmettre pour ensuite le faire aimer à d'autres jeunes. Muriel FAURE : Et comment le transmettre ? Quels sont ces modes d'apprentissage ? Collégienne Je pense que, tant qu'on aime vraiment, sincèrement et lorsqu'on en parle et qu'on le transmet, les personnes en face ne seront forcément pas indifférentes. DSF n° 32 15 m Dossier French skiss : la naissance d'un produit pour la première fois, les professionnels des stations créent ensemble un produit touristique au sein de France Montagnes, sous l'impulsion de Domaines Skiables de France. Présenté à Grand Ski, il sera commercialisé à partir de 2013/2014 L’originalité de ce qui se dessine aujourd’hui tient dans le fait que les professionnels peuvent être relayés dans le rôle de passeur par des passionnés non-professionnels. Laurent Reynaud, l’a d’ailleurs souligné lors du colloque du FIMM 2012 évoqué plus haut : « Les meilleurs ambassadeurs ce sont tous ceux qui aiment la montagne. Nous avons réfléchi sur cette problématique et nous nous sommes dit que le meilleur moyen pour faire partir à la montagne des jeunes qui n’y avaient jamais été, c’était de leur permettre d'accompagner ceux de leurs copains qui y vont déjà. Nous avons donc imaginé, pour l’hiver 2013-2014, de créer un produit dédié aux 16/25 ans non-skieurs, leur permettant d'accompagner un groupe de skieurs ; avec une offre défiant toute concurrence au niveau des leçons de ski, puisque ce sont des non-skieurs et qu'ils ont besoin d'apprendre à skier. Avec en plus l'équipement de ski et le forfait à un prix très accessible. Nous sommes donc dans la logique de l'effet « boule de neige ». Si un groupe de dix personnes peut accompagner et motiver une ou deux personnes non-skieurs, nous aurons gagné. Et avec le matériel actuel, skis paraboliques, pistes sans bosses, on peut rapidement atteindre le niveau ‘piste bleue’ et découvrir le plaisir de la glisse. » Deux mois plus tard, au Salon « Grand Ski », Gilbert Blanc Tailleur présentait le produit French Skiss initié par Domaines Skiables de France au sein de France Montagnes, en partenariat avec le SNMSF et la FPS. Le but poursuivi par French Skiss est de faire grandir le socle global du marché en recrutant des clientèles de jeunes adultes qui débutent à ski. 16 DSF n° 32 clientèle k Ce produit sera distribué par les intermédiaires uniquement. French Skiss, 3 jours gratuits pour apprendre m 50 % de réduction sur le forfait 6 jours avec accès progressif au domaine skiable adapté aux débutants 16-25 ans. m 50 % de réduction sur les cours de ski avec un minimum de 2 h 30 par jour en cours collectif, encadré par un moniteur. m Une réduction sur la location du matériel adapté pour les débutants. m Période de validité : toutes périodes, sauf avant-saison et vacances scolaires françaises (possibilité de déroger selon accord spécifique station). m Produit réservé exclusivement aux 16-25 ans, non-skieurs. m Les réductions accordées au distributeur (tour-opérateur ou autre intermédiaire) sont répercutées au client jeune débutant. m Offre capée à 10 % d’un groupe constitué. Un site pour tout savoir : www.frenchskiss.fr Partenaires à l'initiative du produit : sous l'égide de : Déjà 22 stations participantes : La Clusaz, Le Grand Bornand, Arêches Beaufort, Les Arcs, Courchevel, La Tania, Méribel, Les Menuires, Val Thorens, La Norma, L’Alpe d’Huez, Les 2 Alpes, Serre Chevalier, Orcières 1850, Risoul 1850, Val d’Allos, Auron, Isola 2000, Font Romeu Pyrénées 2000, Guzet Neige, Saint- Lary, Artouste. Le témoignage d'un Tour-opérateur jeunes Parmi les métiers de Travel Factory, l’organisation de voyages pour les étudiants (60 000 par an). Interrogé sur French Skiss, Stéphane Pradeloux, Chef de projet, y voit une réponse à l’érosion constatée de la clientèle étudiante. « Depuis 4 à 5 ans, nous notons un fléchissement en volume de 15 %. Cette diminution touche surtout les jeunes qui ne sont jamais allés à la montagne. Au cours de nos échanges avec les bureaux des élèves, nous avons constaté que sur 150 places, les 100 premières sont généralement vendues rapidement à ceux qui pratiquent déjà le ski. Pour les autres, il y a une hésitation certaine due à l’effort budgétaire et à la difficulté supposée d’apprendre à skier. French Skiss nous semble donc une réponse très adaptée. Nous mettons cet hiver 5 groupes en test sur le mois de mars selon les mêmes principes que French Skiss et nous sommes plutôt confiants dans le remplissage. Le prix va jouer mais également le fait qu’une attention toute particulière soit portée aux débutants. » Le témoignage de l'UCPA L’UCPA est un des intermédiaires qui a participé activement à la réflexion conduite par Domaines Skiables de France. Depuis sa création en 1965, l’UCPA n’a pas changé de cap et son projet éducatif est de participer à l’éducation des enfants et des adolescents par la voie du sport et des activités physiques, dans un cadre de vie collective. Pourtant, l’association à but non lucratif fait le constat que la pratique sportive qu’elle propose vieillit, concurrencée notamment par le loisir qui s’est introduit à domicile (écrans, jeux, Internet). La génération de 18 à 25 ans est également confrontée à de graves problèmes d’emploi, d’insertion, et d’accès aux loisirs sportifs, obligeant l’association à élargir son action et à mettre ses centres à disposition d’une clientèle jeune moins favorisée, en partenariat avec le Crous par exemple. « La crise économique et l’évolution de la société confrontent les acteurs de l’économie sociale et solidaire, et notamment ceux du secteur du tourisme, à des enjeux nouveaux. Ce contexte met en lumière la nécessité de trouver des réponses nouvelles. À titre d’exemple, l’UCPA a déjà des produits qui correspondent à la vocation de French Skiss, à l’image de Happy Ski, notre produit Spécial Étudiants. » Christian Dupraz (pôle montagne UCPA) : « Petit à petit, la montagne et le ski sortent du champ mental des jeunes : il faut agir ! » DSF n° 32 17 m Dossier Les départements en action Nous avons déjà relayé différentes opérations menées par des Conseils généraux des départements alpins pour initier les scolaires aux joies de la glisse. L’exemple pyrénéen est, lui aussi, intéressant car il s’adresse également aux enfants du primaire. Dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées Atlantiques, les jeunes enfants vont passer quatre journées au ski sur la saison d’hiver. Dans les HautesPyrénées, au collège, les jeunes pourront ensuite bénéficier d’un programme monté grâce à un partenariat entre le Conseil général, Haute Pyrénées Tourisme, N P’y, les stations, les écoles de ski, Esprit Montagne, l’inspection académique et Jeunesse et Sports. Plus de 2000 collégiens effectuent trois sorties par saison et en profitent pour découvrir les métiers des domaines skiables et les règles à suivre et plus globalement les valeurs de la montagne. Et même si aujourd’hui personne n’a encore le recul nécessaire pour évaluer le taux de transformation de ces enfants en skieurs adultes, tous s’accordent pour reconnaître qu’il est indispensable d’inculquer cette culture du ski aux enfants vivant dans les régions de montagne et dans les zones de piémont. Relancer les classes de découvertes : un enjeu fédérateur À l’occasion du 60e anniversaire de la première classe de découvertes agréée par le Ministère de l’Éducation nationale et alors que celles-ci sont moins nombreuses d’années en années, l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM) a fait de la relance des classes de découvertes un de ses enjeux majeurs. Pour nourrir les réflexions sur ce sujet, l’association a mandaté l’Institut Opinion Way pour une enquête auprès de plus de 1 000 parents d’enfants scolarisés, afin de connaître leurs opinions et leurs perceptions de ces classes de découvertes. 9 parents sur 10 plébiscitent les classes de découvertes pour leurs enfants : une expérience utile et enrichissante sur le plan pédagogique et personnel. 91% des parents interrogés, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, souhaitent que leur enfant puisse, au cours de sa scolarité, participer à une classe de découvertes. Les parents de collégiens sont aussi motivés que les parents d’enfants en élémentaire ! C’est « l’occasion pour les enfants de faire l’apprentissage du vivre ensemble », de faire « plein de découvertes et de nouvelles expériences » (95 % des parents interrogés) sans oublier que c’est « un bon moyen de souder une classe et de rapprocher les enfants et leurs enseignants » (91 %). 18 DSF n° 32 clientèle k La montagne, destination préférée pour une vraie respiration. La montagne apparaît comme le territoire le plus adapté à une véritable aération. La classe de neige est pour 94 % des parents une occasion privilégiée de découvrir la montagne et d’apprendre à faire du ski (94 %) et une vraie respiration pour les enfants (93 %). Pour Ronan Chastellier, sociologue « L’intensité des rythmes scolaires et la cadence dans l’apprentissage des connaissances théoriques finissent par être source de stress pour les enfants. L’aération des esprits lors de classes de découvertes semble être intuitivement la bonne voie. Les résultats de ce sondage évoquent de mon point de vue la force du lien intergénérationnel dans l’expérience des classes de découvertes mais également « l’école de la vie » qu’elles offrent aux enfants (découvertes, responsabilisation, autonomisation, vivre ensemble…). » Depuis une dizaine d’années, on observe une baisse inquiétante et continue des classes de découvertes (de -20 à -30 % selon le type de séjours). « Ce déclin nous inquiète. Mais nous sommes convaincus qu’il existe des solutions pour lever les freins réels, mais pas insurmontables, au développement des classes de découvertes et notamment des classes de neige. Depuis plus de deux ans, l’ANMSM conduit un certain nombre d’actions à travers le groupe de travail présidé par Mme Sylviane Grosset-Janin, maire de Megève. Notre objectif est de faciliter l’accueil en toute sécurité des enseignants et de leurs élèves, en amont et pendant les séjours, pour que ces classes restent des moments exceptionnels du temps scolaire. Le Ministère de l’Education nationale détient les clefs d’une politique nationale en la matière » souligne Gilbert Blanc-Tailleur, Président de l’ANMSM et maire de St-Bon Courchevel. Un outil d’information pour les enseignants et les parents À voir : un documentaire retraçant les grands moments d’une classe de neige, depuis son organisation par l’enseignant jusqu’au retour des enfants dans leurs familles sur : www.anmsm.fr DSF n° 32 19 m Dossier Les enseignants sur le terrain Parmi les actions menées par l’ANMSM, un programme de visites destiné aux enseignants, les « Eductours », leur fait visiter les stations et les informe sur les conditions d’accueil des classes. Cet hiver 2012/2013, plusieurs visites se déroulent dans les Pyrénées, les Alpes et les Vosges. À La Bresse mi-février, cet événement a permis de lever les freins souvent évoqués par les enseignants dans l’organisation d’une classe de neige. Ils ont ainsi pu mesurer les efforts conjugués de tous pour mettre en place un vrai projet pédagogique. De la garantie neige grâce à la production de neige de culture, y compris sur le stade de ski de fond, au parc ludique et sécurisé pour les enfants sur le domaine skiable, des possibilités multiples de découvertes, des métiers des domaines skiables en passant par la visite d’une ferme ou la connaissance de la neige, les enseignants ont découvert qu’une « classe de neige » présentait des atouts pédagogiques multiples grâce à une complémentarité exemplaire entre tous les acteurs et grâce aux efforts consentis par les professionnels pour offrir des prestations de qualité à un coût maîtrisé, à l’image des moniteurs ESF ou des remontées mécaniques ou du domaine skiable. Des enseignants ravis de cette initiative de l'ANMSN. Les classes de neige, une invention historique C’est du 9 au 30 mars 1950 que les classes de neige furent inventées. Une première française que l’on doit à des enseignants aux idées « révolutionnaires » pour l’époque. Pour être précis, elles ont eu lieu du 9 au 30 mars 1950 à Praz sur Arly. L’établissement appelé aujourd’hui Val Soleil accueille toujours des groupes dans la station haut-savoyarde. Lancée à l’initiative des directeurs du cours Victor Hugo à Paris, la formule était révolutionnaire pour l’époque. La Haute-Savoie reste le premier département français en matière d’accueil de groupes d’enfants et Savoie Haute Savoie Juniors, l’association née dans le berceau haut-savoyard en 2000, n’y est pas pour rien. Mais les changements sont perceptibles : la durée des classes de découvertes, est passée de 21 jours en 1971 à 7 jours en 1995, date à laquelle la 20 DSF n° 32 réglementation s’est renforcée suite à des accidents survenus en classes de découvertes. Et le nombre de classes de neige a commencé à baisser. Le nombre de nuitées dans les centres de vacances a chuté de 40 % en 15 ans. À Praz-sur-Arly comme dans de nombreuses stations de montagne, les classes de neige restent un enjeu majeur. Pour les professionnels du ski, c’est d’abord une activité durant les périodes hors vacances scolaires. En janvier et en mars, moniteurs et loueurs de skis travaillent beaucoup avec les résidences accueillant les groupes d’enfants. L’enjeu va plus loin. Les enfants qui viennent apprendre les joies des sports d’hiver sont les clients de demain. clientèle k Le ski, c’est la classe ! Jusque dans les années 90, les classes de neige étaient très répandues. En 1995, la réglementation s’est renforcée suite à des accidents survenus en classes de découverte. Et le nombre de classes de neige a commencé à baisser. Parallèlement, les centres de vacances susceptibles de recevoir des enfants ferment massivement, et sont transformés en hébergements touristiques (en Haute-Savoie, leur nombre est passé de 500 à 350 en une vingtaine d’années). Plus de 60 ans après l’invention de la première classe de neige (lire ci-contre), cette pratique sociale qui a marqué des générations d’enfants, vit donc des heures difficiles. C’est pourtant là que pourrait se jouer en partie l’avenir. Comment relancer cette belle dynamique des classes de neige, et préparer les skieurs de demain ? Nous avons posé la question à Bruno Colin, Directeur d’Odcvl, et représentant du massif des Vosges au sein du groupe de travail « Classes de découvertes » de l’Association des Maires des Stations de Montagne. Quel regard portez-vous sur l’évolution des classes de découvertes, classes de neige ? Je vois deux évolutions majeures. La première sur la durée : il y a encore une vingtaine d’années, on partait plus longtemps en mixant les temps de classe et les temps de découverte. Aujourd’hui les séjours sont plus courts et les temps de classe ont disparu. La nature de l’engagement des enseignants est donc différente et se réduit de facto à 4 ou 5 jours maximum. Par contre, pour être positif, l’offre portée par les différents opérateurs est aujourd’hui beaucoup plus professionnelle qu’il y a 30 ans. Il ne s’agit plus seulement de transplanter une classe mais bien de faire découvrir autre chose grâce à des intervenants spécialisés et des ateliers pédagogiques proposés par les opérateurs. C’est en ce sens qu’une classe de neige aujourd’hui peut réellement permettre la découverte « grandeur nature » de la culture montagnarde et de ses valeurs. Pourquoi est-ce si difficile de maintenir cette offre ? Ce n’est pas difficile mais cela nécessite un vrai partenariat avec tous les acteurs. Dans les Vosges, nous avons réussi à maintenir des centres très actifs grâce à l’engagement des communes, des domaines skiables de La Bresse et de Gérardmer et de tous les socioprofessionnels qui participent à nos côtés à l’opération « Les Vosges, territoire classe ! ». Avec l’aide du Commissariat de massif et de la Région, nous maintenons une offre dynamique et très ouverte. C’est aussi l’avantage de notre massif : nous pouvons offrir un produit ski accessible mais aussi une palette d’activités culturelles et de découvertes en lien avec le territoire proche des stations. Et nos élus ont compris une chose : notre tourisme est un tourisme d’investissement. Si vous posez la question à un adulte du choix de sa première destination de vacances, c’est souvent celle où il est allé en colo ou en classe de neige. Avec une certitude, moins il y aura de classes de neige ou de classes de découvertes, moins il y aura de skieurs ou d’accros à la montagne. Êtes-vous optimiste pour l’avenir ? Je vais vous faire une réponse mitigée. Oui je suis optimiste grâce à la prise de conscience qui voit le jour depuis peu. Mais il va falloir accélérer et ne pas en rester aux bonnes intentions. Un territoire ne peut pas se revendiquer territoire touristique s’il ne répond pas aux attentes de toutes les clientèles. La collectivité locale et au-delà les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre des solutions pour servir une politique sociale et recréer les conditions pour accueillir tous les jeunes. C’est l’essence même de l’éducation populaire. Créé en 1939 par des enseignants, Odcvl est une des associations pionnières de l’Éducation Populaire et du droit aux vacances pour tous, devenue Coopérative d’Intérêt Collectif. Son projet réside dans la maîtrise complète des séjours, de la conception, à l’organisation et à leur réalisation. En savoir plus : www.odcvl.fr DSF n° 32 21 m Dossier Savoie Haute-Savoie Juniors « Chaque jeune devrait, au moins une fois dans sa vie d’enfant, participer à une colo ou une classe de découvertes. » Avec plus de 12 ans d’expérience au service des organisateurs de séjours enfants, Savoie Haute-Savoie Juniors est très engagé dans la sauvegarde des centres de vacances sur les deux départements de Savoie Mont Blanc. Catherine Millon, Directrice, y voit un enjeu d’avenir qui va bien au-delà de la simple organisation de séjours, celui de la relance d’un tourisme social au service de tous à commencer par toute l’économie du territoire qui est mise à mal avec la fermeture des centres, la cessation d’activité des prestataires travaillant pour ces centres mais aussi la baisse du nombre d’emplois. « La clientèle d’aujourd’hui s’est construite en partie grâce aux classes de découvertes et colonies de vacances. La génération qui avait découvert la montagne dans les années 70/80 revient aujourd’hui faire découvrir cet environnement à ses enfants. Avec la baisse du nombre de séjours enfants, l’effet prescripteur s’essouffle et la montagne ne peut donc plus compter sur le renouvellement de sa clientèle. » Aujourd’hui, Savoie Haute-Savoie Juniors tient à alerter professionnels du tourisme, collectivités locales et structures institutionnelles du tourisme sur ces dangers et les inciter à engager les démarches pour renouveler la clientèle montagne. L’organisation des Rencontres Annuelles, tout comme les formations et les échanges tout au long de l’année, donnent l’occasion aux adhérents, partenaires, élus et institutions du tourisme d’avancer sur ces sujets. Les 5es Rencontres Annuelles organisées à Chambéry fin 2012 ont permis de mettre en avant l’augmentation constante des demandes de séjours traités par Savoie Haute-Savoie Juniors (près de 600 en 2012 pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros) et l’impérieuse nécessité d’une plus forte mobilisation des territoires pour faciliter l’accueil des enfants. Savoie Haute-Savoie Juniors travaille d’ailleurs actuellement à la rédaction d’un document sur l’impact économique des centres de vacances sur un territoire. Nul doute que ce document sera un outil précieux pour accélérer l’implication de tous. 22 DSF n° 32 www.savoie-haute-savoie-juniors.com Et ailleurs ? Le risque de désengagement des jeunes en montagne est identifié par tous les pays d'Europe. Voici quelques initiatives venues d’ailleurs avec le plus souvent à l’esprit une forte volonté de réenchanter le ski et d’en faire un moment de fête et de partage. Andorre 6 000 enfants suivent un programme obligatoire dans le cadre scolaire, en primaire (7 jours de ski alpin et une journée de ski de fond). Le gouvernement prend en charge la totalité des dépenses, y compris le transport et les forfaits vendus par les opérateurs à un prix symbolique de 6 € pour les 7 jours. En dehors de ces journées, les enfants scolarisés bénéficient d’un forfait spécial pour skier quand ils le souhaitent. Suisse Le nombre de jeunes pratiquant les sports de neige en Suisse est en baisse. En outre, les enseignants sont toujours moins nombreux à organiser des « camps de sports de neige ». La principale raison de ce recul est avant tout la charge imposée par l’organisation, les coûts et l’encadrement 24/24h des élèves. Les régions concernées sont principalement les villes et les agglomérations. Dans les écoles de campagne, les camps de ski sont une tradition de longue date et continuent à être organisés. En lançant un ambitieux programme de relance des « camps de neige », les Remontées Mécaniques Suisses se donnent pour objectif, avec l’aide d’un programme spécial de l’état d’amener 100 nouvelles classes par saison sur les pistes. Les coûts des camps doivent être principalement couverts par des sponsors et des partenaires et ne doivent pas dépasser 200 francs par jeune. La cible : les 11/14 ans. compétition k Champions du Monde ! Le Ski Français est à la fête avec cette formidable moisson historique de médailles dans toutes les disciplines : alpin, nordique, et snowboard ! Domaines Skiables de France, partenaire de la Fédération Française de Ski, s’associe à la joie et aux succès des équipes de France. Merci et bravo, les domaines skiables français sont fiers de leurs athlètes ! Tessa Worley Championne du Monde de Géant Marion Rolland Championne du Monde de Descente Gauthier de Tessières Médaille d'Argent en Super G David Poisson Médaille de Bronze en Descente Martin Fourcade Biathlon : Médaille d'Or en individuel Médaille d'Argent en Poursuite Médaille d'Argent en Sprint Sophie Rogriguez Médaille de Bronze Half Pipe Snowboard Relais hommes Biathlon Médailles d'Argent pour Martin Fourcade, Alexis Bœuf Jean Guillaume Béatrix et Simon Fourcade Relais mixte Biathlon Médailles d'Argent pour Marie-Laure Brunet, Marie Dorin-Habert, Alexis Bœuf et Martin Fourcade DSF n° 32 23 m métiers Les moniteurs de ski à l’heure européenne Avec la mise en place d’un projet pilote pour une carte professionnelle européenne, sous l’égide de la Commission Européenne, les moniteurs de ski se dotent d’un outil permettant à leurs élèves d’avoir une garantie de compétence du professionnel de leur choix, quel que soit le pays d’origine et d’exercice. Ce nouvel outil permet aux professionnels de circuler librement dans les États membres concernés. Roger Mure-Ravaud, Directeur de la Réglementation et des Affaires Internationales du SNMSF, y voit le signe d’une prise en compte cohérente dans tous les États membres, de la notion de sécurité dans l’exercice du métier. « En se basant sur la spécificité et la dangerosité du milieu naturel dans lequel s’exerce cette profession, la Commission de Bruxelles reconnaît avec cette carte que les moniteurs de ski sont de véritables professionnels hautement qualifiés et exigeants sur la sécurité. » Le Mémorandum of Understanding (MoU), vient officialiser les deux éléments incontournables que sont l’Eurotest et l’Eurosésurité. Ce dispositif sera désormais attesté par la carte professionnelle, reconnue par l’ensemble des signataires du mémorandum, certifiant le plus haut degré de qualification. Cette carte permettra aux moniteurs de ski professionnels de bénéficier d’une reconnaissance automatique de leurs qualifications dans les pays signataires sans toutefois les dispenser de se conformer aux procédures déclaratives en vigueur dans les États membres d’accueil. À ce jour, 9 des 27 états membres ont adhéré au MoU (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Roumanie, France, Italie, Royaume-Uni et Autriche). Pour Roger Mure-Ravaud, « les moniteurs professionnels des pays de l’arc alpin ont déjà acquis depuis longtemps les compétences en matière de sécurité. Il faut maintenant élargir ces exigences aux autres pays européens. » Le timbre MoU, garantie de la qualification des moniteurs de ski qui le présentent, permettra de reconnaître et de considérer à leur juste valeur, et de manière fiable, ces moniteurs professionnels. Cette saison, il sera apposé sur la carte professionnelle par l’État membre d’origine. 2012-09-15 2013-06-30 MoU FR - XXXXX Un jury Eurotest très européen parmi lesquels des ouvreurs français, italiens et britanniques. 24 DSF n° 32 communication k L’art sur les pistes Se retrouver face à un éléphant géant ou devant le célèbre crocodile rouge d’Orlinski en haut des pistes de Courchevel peut paraître très surprenant. D’autant que pour y accéder, vous êtes transporté dans des « œufs » customisés par des reproductions d’œuvres contemporaines, héritage de « L’art, au fil des sommets », qui, l’année dernière, avait transformé la station en un véritable musée à ciel ouvert. Depuis quelques années, la station savoyarde développe une stratégie culturelle étroitement liée à l’art contemporain et dictée par les attentes de clients qui aiment retrouver à la montagne des expositions, des découvertes patrimoniales et des interventions culturelles en lien avec leur vie urbaine. Car, même si le ski reste au cœur du choix des vacances à la neige, les stations doivent explorer de nouveaux champs de découverte. Beaucoup s’y investissent, à l’image de Serre Chevalier, Flaine, Megève ou Courchevel avec cette exposition « Orlinski à Courchevel ». Un événement en forme de clin d’œil : ce sculpteur français contemporain est en effet passionnément engagé dans notre époque et dénonce les travers de la société de consommation de masse. J u s q u’a u 2 6 a v r i l 2 0 1 3 , t o u t Courchevel et certains de ses sommets, sont comme habités par des sculptures monumentales. Tout en haut de la Vizelle (2 659 m), « le Loup hurlant » de trois mètres surprend les skieurs, à l’arrivée des remontées mécaniques… de même que « l’Éléphant » de 4,50 m, au sommet des Chenus (2 243 m) ! Des créations à fort impact visuel qui se glissent dans le paysage de montagne pour mieux en souligner le côté sauvage. DSF n° 32 25 m autour de nous SOTCHI 2014 Le savoir-faire français s’exporte en Russie Avec l'attribution en juillet 2007 à la Russie de l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver en 2014, les territoires de montagne occupent une place plus importante dans le plan de développement économique du gouvernement russe. Au cœur du dispositif russe, un plan très ambitieux de développement de stations de sports d’hiver en vue de Sotchi 2014 ainsi qu’un nouveau plan de développement Caucase Nord 2025, rendu public en juillet 2010. Avec des investissements massifs dans le Caucase, de l’ordre de 75 à 80 milliards d’euros à l’horizon 2025, un accompagnement par des investisseurs privés, le tout dans les infrastructures de transport, énergétiques, sociales et touristiques, le tourisme de montagne devient un secteur clé pour la Russie. Le pays ambitionne de créer 5 nouvelles stations de sports d’hiver au niveau européen, en plus des 4 stations actuellement en phase finale de construction pour les Jeux olympiques de Sotchi. L’espace touristique de montagne ainsi dynamisé s’étendra de la mer Caspienne à la mer noire et créera 100 000 emplois directs et indirects. 26 DSF n° 32 Un immense terrain d’exploration Le Caucase fait figure de nouvel eldorado pour les entreprises du monde entier et France Neige International, devenue depuis le Cluster Montagne, a été une des premières organisations à se pencher sur le berceau de cette région éloignée de l'essor économique russe et frappée par la pauvreté. Dès 1994, à la demande du ministre des sports russe, Géode, le bureau d’étude du Cluster Montagne réalise la première étude « ski » de la vallée de Krasnaya-Polyana, révélant le formidable potentiel du site pour accueillir des stations. De là naissent les stations de GornayaKarussel, Laura, Rosa Khutor, aujourd’hui célèbres dans l’histoire des sports d’hiver en Russie. Un territoire de glisse naît et quand Vladimir Poutine décide d’engager son pays dans une candidature à l’organisation des jeux Olympiques d’hiver avec Sotchi comme ville hôte et la vallée de Krasnaya Polyana pour accueillir les épreuves alpines et nordiques, toutes les conditions sont réunies pour gagner et pour que la France, leader mondial du tourisme de montagne hivernal, positionne son expertise sur ce projet. Les entreprises françaises sur le front Avec les JO comme vitrine et, aussitôt derrière, le développement de nouvelles stations, la stratégie russe est parfaite. Dès l’annonce de la victoire, un formidable transfert de compétences se met en place entre les spécialistes français et les russes, sans expérience technique et sportive dans l’organisation des JO. Car pour les entreprises françaises, expertes mondiales en matière d’aménagement de montagne, l’occasion est trop belle et les défis à relever innombrables parmi lesquels: développer les stations, achever les plans d’urbanisme et d’architecture, régler les problèmes énergétiques, parer aux risques naturels, intégrer les exigences environnementales, former les équipes en charge de l’exploitation et préparer les épreuves sportives internationales. Autant de domaines où les savoir-faire français se sont exprimés avec force durant ces dix dernières années. La Compagnie des Alpes est présente à Rosa Khutor, une des stations des JO de Sotchi En charge de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage et au management de la station de Rosa Khutor, la Compagnie des Alpes est bien placée pour proposer son savoir-faire en matière de construction de station. Jean-François Blas, Directeur Général adjoint et Directeur des Opérations DS suit la stratégie du groupe, initiée depuis quelques années, et qui consiste à vendre l’expertise de la CDA sur les nouveaux sites des pays émergents. Votre présence à Rosa Khutor est-elle uniquement liée à la préparation des Jeux Olympiques ? Le contrat de Sotchi est pour nous le premier dans un pays émergent. Être prêt pour accueillir les Jeux Olympiques est une première étape. On ne pouvait pas rêver mieux pour installer notre savoir-faire dans le Caucase. Et dans la mesure du possible, nous faisons appel en priorité à des entreprises françaises pour fournir les équipements nécessaires au fonctionnement du domaine. Notre vision est de déployer notre expertise et celle de la montagne française sur la création de nouveaux sites dans la région. Depuis 3 saisons, nos équipes sont sur place autour du Directeur général, Jean-Marc Farini, du Directeur d’Exploitation, Jean-Louis Tuaillon et de nos experts « neige et avalanche ». Nous avons un contrat de 25 ans pour l’exploitation du site. Aujourd’hui, nous devons organiser une station capable d’accueillir des épreuves internationales avant les JO et qui soit une vitrine pour de futurs contrats. L’année dernière des épreuves pré-olympiques se sont déroulées avec succès. DSF n° 32 27 m autour de nous Que pensez-vous du site et de la clientèle? C’est un très beau site alpin avec du dénivelé, une trentaine de pistes et des possibilités de liaisons. Le personnel russe est maintenant formé et peut prendre en charge l’exploitation et l’entretien des pistes avec des professionnels compétents, nivoculteurs, dameurs, spécialistes en avalanche, etc. La Russie est traditionnellement un pays de neige et cela a facilité cette étape de formation. C’est un site d’altitude et nous ne sommes pas inquiets sur l’enneigement. La localisation de l’aéroport international de Sotchi, à ¾ d’heure de trajet par route ou train depuis la station est un point fort pour la clientèle russe des grandes villes, Moscou, Saint-Pétersbourg… La Turquie, l’Ukraine, le sud de l’Europe et la proximité de l’Asie sont des réservoirs importants. La clientèle européenne reste marginale. La priorité est pour le moment à l’organisation et à la réussite des JO, expérience dont devraient bénéficier par la suite les futurs clients de la station. On voit déjà que la montée en puissance se passe bien avec une forte croissance du nombre de journée-skieurs (45 000 en 2010-2011, 83 000 en 2011-2012). Vos objectifs aujourd’hui ? Ce qui nous occupe désormais, c’est le montage d’une structure internationale pour proposer notre savoir-faire et, en liaison avec le Cluster Montagne et certaines grosses entreprises bien implantées sur ces marchés tels que POMA et EGIS, autre filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, prospecter efficacement dans les nouvelles zones de croissance dans les métiers du ski à l’étranger, en Asie et en Europe. 28 DSF n° 32 Ne craignez-vous pas que ces nouvelles destinations puissent à terme faire concurrence à nos stations françaises ? On est en droit de se poser la question mais nous pensons que le mouvement est inéluctable. Ces stations vont se développer avec ou sans nous. Il faut plutôt voir l’aspect positif de ces nouvelles destinations qui sont de nouvelles opportunités pour nos entreprises et la possibilité de créer de nouveaux marchés. C’est surtout une belle vitrine pour les stations françaises et le savoir-faire des entreprises de notre secteur. Notre présence valorise la destination France qui n’est pas aussi connue que ce qu’on peut imaginer. Les Autrichiens, nos principaux concurrents, ne s’y sont pas trompés et sont très présents sur ces nouvelles destinations. Enfin, pour rassurer les sceptiques, il faut regarder les choses avec lucidité : l’ensemble des domaines skiables de Sotchi ne représente pas plus que l’équivalent d’une station française du groupe et les 5 stations du projet Nord Caucase sont réparties sur… 1 000 km ! Les entreprises du Cluster Montagne qui ont participé à l’aménagement des stations olympiques de Sotchi 2014. m ABEST m COMPAGNIE DES ALPES m DIANEIGE m ENGINEERISK m LACROIX m LST m LUMILPLAN m MBS ADIC m MyNeige m POMA m SKI DATA France m TAS CLUSTER MONTAGNE www.cluster-montagne.com Le Cluster Montagne est une association, dont l’objectif est d’accompagner le développement des entreprises de la filière aménagement de la montagne, en France et à l’international. ISWW 2013 : appel à contribution L'ISSW2013 est un rassemblement international de scientifiques et de professionnels de la montagne, qui aura lieu pour la première fois en France du 7 au 11 octobre 2013 à Grenoble et à Chamonix. Ce rassemblement est une occasion exceptionnelle de pouvoir partager théorie, expérience et savoir-faire avec des professionnels et des scientifiques du monde entier sur le thème de la neige et des avalanches. L'ANENA et ses partenaires organisateurs (IRSTEA-CEN) sollicitent les opérateurs de domaines skiables et leurs fournisseurs pour participer à l'ISSW2013, à la fois en tant qu'auditeurs mais aussi en tant que contributeurs. En effet, parmi les 13 sessions proposées, 5 sessions pourraient bénéficier de l'apport de contributions de la part des professionnels de terrain: m Gestion de la neige (damage, neige de culture, déneigement et conservation de la neige), m Hydrologie et écologie des zones enneigées, m Protection paravalanche, déclenchement artificiel et réduction des risques, m Impact du changement climatique, m T ransport de la neige par le vent. Les contributions peuvent se faire soit sous forme de présentations orales de 15-20 minutes devant l'ensemble des congressistes (500 personnes attendues, traductions simultanées en 4 langues) soit sous forme d'explication informelle devant un poster illustrant l'objet de la discussion. Un résumé de la présentation devra dans les deux cas être soumis sur le site internet de l'ISSW2013 avant le 15 avril 2013 pour être pris en compte. Chaque contributeur ou auditeur devra s'acquitter d'une inscription au rassemblement à hauteur de 300 à 350 € pour la semaine ou de 100 € par jour (détails à venir). Les inscriptions au rassemblement commenceront à partir de mois d'avril. Merci de contacter le service communication de l'ANENA [email protected] ou le comité scientifique et technique de l'ISSW2013 [email protected] pour plus d'explications. carnet Jean-Pierre Cathiard n’est plus. C’est avec tristesse que nous avons appris, le 9 février dernier, la disparition de Jean-Pierre Cathiard à l’âge de 70 ans. Né à Val d’Isère, son village auquel il était resté très fidèle, Jean-Pierre Cathiard, ancien PDG de POMAGALSKI, a mené une carrière exemplaire de 1980 à 2000 au sein de cette entreprise, partenaire des domaines skiables dans le monde entier. Il a accompagné le développement urbain du transport par câble en Asie et en Amérique Latine. Il fut également Président de l’IARM, l’Association internationale des constructeurs de remontées mécaniques. Domaines Skiables de France adresse à sa famille et à ses amis, ses plus sincères condoléances. Plus d’informations et détail des sessions sur www.issw2013.com DSF n° 32 29 m autour de nous Un stade de ski alpin prend son avenir en main Ou comment un petit site, isolé géographiquement et acculé à la fermeture décide de tout faire pour rester ouvert… Situé sur le domaine skiable de Saint-Pierre de Chartreuse / Le Planolet (Isère), le stade de ski des Egaux se compose de quatre téléskis. Après une mauvaise saison 2010-2011, le SIVU, gestionnaire du site, décide de réduire les coûts en ne procédant pas aux inspections « I30 » de deux des quatre téléskis, signant ainsi leur disparition et donc à court terme la fermeture complète du site. Ne pouvant se résigner à voir disparaître le site emblématique où depuis plus de 40 ans, nombre de Grenoblois, Voironnais et bien d’autres ont exécuté leurs premiers virages à ski, un groupe d’habitants du Bourg, propose alors au SIVU de confier la gestion du site à l’association qui gérait déjà le Foyer de ski de fond. Une convention de mise à disposition des équipements est signée entre le SIVU et l’association « Ski Saint-Hugues - Les Egaux » qui obtient du service de contrôle un report d’un an des inspections des deux téléskis concernés. Après une première saison positive, l’Association est retenue au titre de la DSP lancée au cours de l’été 2012 et semble très confiante dans cette nouvelle saison avec un chiffre d’affaires à peu près équivalent à celui de l’an dernier à la même époque et de nouveaux investissements en neige de culture. C’est un bel exemple de solidarité montagnarde entre passionnés, fournisseurs et collectivité pour le maintien d’un site indispensable à l’activité au pays et pour l’apprentissage des petits en toute sécurité et pour un coût modique. Car ces microstations, c’est certain, ont un rôle à jouer dans le renouvellement des jeunes skieurs ! Plus de services bancaires pour les salariés de la branche Dans la foulée des partenariats signés dans les Savoie et dans les Pyrénées, le Crédit Agricole Centre France vient de mettre au point avec la section Massif Central de Domaines Skiables de France un ensemble de services bancaires (compte, crédit immobilier, assurance, etc.) dédiés spécifiquement aux salariés des entreprises de remontées mécaniques et de domaines skiables. Une brochure qui synthétise l’ensemble de ces services est disponible dans les bureaux du Crédit Agricole et auprès des entreprises du Massif Central. Les spécialistes du droit sur le terrain Les sections de Domaines Skiables de France veillent à ouvrir Les magistrats aux Arcs. 30 DSF n° 32 régulièrement leurs portes aux magistrats et aux officiers de police judiciaire qui ont à connaître des affaires liées à la montagne. La société Deux Alpes Loisirs a accueilli, avec les maires des communes supports du domaine skiable, ces hommes de droit en janvier 2013 afin d’échanger sur les sujets de sécurité sur les remontées mécaniques et sur les pistes, à l’initiative du PGHM 38 et du Procureur Général de Grenoble. En Savoie, c’est sur le domaine skiable des Arcs que se sont retrouvés gendarmes et magistrats de Chambéry et d’Albertville. Des journées terrain toujours très utiles pour mettre en perspective des dossiers dont il est difficile d’apprécier la nature sans avoir « les pieds dans la neige ». SAVOIEXPO Les acteurs de la montagne réunis à Chambéry les 24, 25 et 26 avril C’est devenu un rendez-vous incontournable des acteurs de la montagne avec 3 événements : m Les Salons Alpipro permettant aux acteurs de l’économie de la montagne (fournisseurs et clients) de se rencontrer en fin de saison d’hiver. m Les 2es Assises nationales de l’aménagement et de l’économie durables en montagne : un lieu de débat autour des problématiques de l'aménagement et de l’économie durables des villes et territoires de montagne, véritables enjeux du développement futur. m Le concours d’architecture et d’urbanisme « Stations de montagne Horizon 2030 » qui a pour objectif de valoriser les projets architecturaux créatifs intégrant les mutations auxquelles les territoires de montagnes sont confrontés et la manière dont ils imaginent en terme de vision globale la montagne touristique de demain. Plus d’informations sur http://www.alpipro.com Agenda 2013 international m du 10 au 13 avril L'Interalpin // Salon professionnel des technologies alpines // www.interalpin.eu Innsbruck m du 11 au 13 avril Séminaire OITAF 2013 // L'exploitation des installations à câbles en conditions exceptionnelles : retour d'expérience et mesures envisagées Innsbruck m du 24 au 26 avril • Salon ALPIPRO • 2 es Assises nationales de l'aménagement et de l'économie durables en montagne Chambéry m 26 avril Ski Debrief France Montagnes - FPS Val-d'Isère Ils bougent Nous souhaitons la bienvenue à Annick Girard, Directrice marketing chez Deux Alpes Loisirs (DAL). Elle remplace Jean Bourcet à la présidence de la Commission Communication et Économie. DSF n° 32 31 ÉQUIPE PROFESSIONNELLE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL Laurent Reynaud CHARGÉS DE MISSION Social-Formation : Pierre-Yves Manfredi Pistes : Serge Riveill Juridique et Fiscal : Claire Smaniotto Remontées Mécaniques - QSE : Robert Tardieu ÉQUIPE SECRÉTARIAT Coordination : Martine Dumas Agnès Darbon Solange Durand Fabienne Rozier pÔle Examens - Formations Lydia Lefèvre Frédérique Moreau-Pernet LES COMMISSIONS ET LES PRÉSIDENTS Pistes et Environnement : Louis Cometto, Régie des Karellis Social-Formation : Jean-Yves Remy, Groupe Labellemontagne Management Communication et Économie : Annick Girard, Deux-Alpes Loisirs Remontées Mécaniques : Pascal Tournier, Domaine Skiable de Flaine Juridique et Fiscal : Jean-François Blas, Groupe Compagnie des Alpes Santé et Sécurité au Travail : Jean-Yves Salle, Serre Chevalier/ Deux Alpes Loisirs LES SECTIONS ET LES PRÉSIDENTS Haute-Savoie : Alain Barbier, SA Téléphérique du Pleney, Morzine Pyrénées : Alain Luneau, Altiservice, Font-Romeu Pyrénées 2000 Savoie : David Ponson, Groupe Compagnie des Alpes Massif Central : Hervé Pouneau, SEM du Lioran Vosges : Jean-Yves Remy, Groupe Labellemontagne Management Jura : Philippe de Rosa, Syndicat Mixte des Monts Jura Alpes du Sud : Laurent Thélène, Régie de Pra Loup Isère-Drôme : Jean-Pierre Vichier-Guerre, Col de Porte s.fr e l b a s-ski e n i a www.dom www.frenchskiss.fr