DSF n° 32 1
La montagne en mouvement
Magazine d’information
des opérateurs de remontées
mécaniques et domaines skiables
Mars 2013
SOCIAL
Un nouvel accord
national interprofessionnel
Page 3
Domaines Skiables
de France
N0 32
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SOTCHI 2014
Les entreprises françaises
sur le front russe
Page 26
LE DOSSIER
m
Séjours à la neige :
sont les jeunes ?
Page 15 à 24
ÉCONOMIE
Les retombées économiques
des domaines skiables
Pages 9 à 13
DSF n° 32
2
Sommaire
Actualité : réforme des rythmes scolaires annuels page 3
Social : accord national interprofessionnel pages 4-5
De nouvelles actions au service de la qualification professionnelle pages 6-8
Les retombées économiques des domaines skiables de Rhône-Alpes pages 9-13
Séjours à la neige : où sont les jeunes ? pages 14-23
Métiers : les moniteurs de ski à l'heure européenne page 24
Communication : l'art sur les pistes page 25
Autour de nous : Sotchi 2014 et les brèves page 26-30
DOMAINES SKIABLES DE FRANCE N° 32
Magazine d’information de Domaines Skiables
DOMAINES SKIABLES DE FRANCE
Alpespace –Bâtiment Annapurna
24 rue Saint-Exupéry - 73800 Françin
Tél. : 04 79 26 60 70 - Fax : 04 79 96 08 71
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Laurent Reynaud
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Crédits Photos
Agence Zoom, AXIUBA/Domaines Skiables de France,
ANMSM, Eurotest, Th. Guillot (Dauphiné Libéré),
Thomas Hytte et Emmanuel Bergère (French Skiss),
Julien Leduc (Odcvl), B. Malus, OT Les Saisies, OT Valmorel,
K. Umrikhin (Sotchi), A. Prudor, Shutterstock.com,
X, droits réservés.
Impression
Imprimerie du Pont-de-Claix.
Souvent, nous avons le sentiment d’être noyés sous un déluge de réglementation
venant de toute part avec des subtilités parfois difficiles à décrypter. Face à des règles
déconnectées des réalités du terrain, il m’arrive de penser que nous ne sommes pas loin
de la limite acceptable.
Prenons l’exemple de l’environnement : grâce au système de veille réglementaire que
Domaines Skiables de France a organisé, nous avons pu dénombrer plus de 3 000 dispo-
sitions réglementaires auxquelles nos entreprises doivent se conformer.
S’ajoutent la récente réforme des études d’impact qui soumet désormais nos plus petits
projets à des examens « au cas par cas » de la part de l’administration, et celle des
enquêtes publiques qui assujettit tout projet nécessitant une étude d’impact à une
enquête publique.
Il y a aussi, par exemple, les conditions actuelles d’attribution des concessions de
service public qui pourraient être durcies par l’Union Européenne. Et je n’oublie évidem-
ment pas le droit français des délégations de service public et ses zones d’ombre.
Ce qui est inquiétant au-delà de cet excès de réglementation, c’est qu’il traduit un manque de confiance, notamment de la
sphère publique, à l’égard des acteurs économiques.
Or, nul ne peut nier que cette inflation réglementaire constitue un lourd handicap pour notre économie.
À l’appui de ce constat, je rappellerai cette citation d’un conteur Breton (Pierre Jakez-Hélias) :
« Ce qui manque souvent aux sociétés humaines pour aller de l’avant, c’est la confiance en elles-mêmes »
Oui, notre économie a besoin de confiance pour embaucher et investir. Et notre secteur d’activité néchappe pas à ce besoin.
Aucun d’entre nous ne doit ménager sa peine. Pour réussir, le monde du tourisme doit se rassembler et parler d’une voix
forte.
Pierre Lestas
Président de Domaines Skiables de France
ÉDITO
DSF n° 32 3
ACTUALITÉ k
RÉFORME DES RYTHMES
SCOLAIRES ANNUELS :
LA 5E ROUE DU CARROSSE !
ALORS QUE LE DÉBAT SUR LES RYTHMES SCOLAIRES DÉFRAIE LA CHRONIQUE,
LE SUJET INQUIÈTE TOUJOURS AUTANT LES PROFESSIONNELS DU TOURISME,
AVEC UN CALENDRIER QUI ÉTOUFFE LA FIN DE SAISON D’HIVER
POUR LA 3E ANNÉE CONSÉCUTIVE.
La fusée « refondation de l’école » s’est
séparée en plusieurs étages depuis la
remise du rapport de concertation le
9 octobre 2012 au Président de la
République.
Le 24 janvier 2013, Vincent Peillon a signé le
décret mettant en place la semaine de
4,5 jours dans les écoles maternelles et élé-
mentaires. Cette réforme fait apparaître
des coûts pour les collectivités, comme la
prise en charge rallongée des élèves dans le
cadre périscolaire ou les transports sco-
laires.
Parallèlement, un projet de loi d'orienta-
tion et de programmation pour la refonda-
tion de l'école a été présenté au Conseil
des Ministres le 23 janvier dernier et sera
en discussion au Parlement à partir du
11 mars. Il concerne la formation des
enseignants, les contenus enseignés ( y
compris au collège), etc. mais ne traite pas
des rythmes scolaires.
La question des rythmes annuels et de leur
impact sur l’économie touristique est donc
reportée sine die. Au salon « Grand Ski » le
22 janvier 2013, la directrice de cabinet de
Sylvia Pinel a évoqué la « fin du premier
semestre 2013 » pour cette partie de la
réforme : troisième étage de la fusée et…
cinquième roue du carrosse.
Les professionnels du tourisme ont pour-
tant alerté les décideurs sur les consé-
quences d’un mauvais calendrier annuel
comme celui qui prévaut depuis 2010-2011.
Avec 7 % du PIB national, on pourrait espé-
rer que les positions des professionnels
soient entendues, à l'image de celles
rendues publiques dans un communiqué
commun le 6 février par l’UMIH (hôteliers),
le SAV (Agences de Voyage), le CTO (TO), la
FNAM (transporteurs aériens) et le CNPA
(automobile).
DES EFFETS BIEN VISIBLES
À mi-parcours de la saison 2012-2013, on
constate pour la troisième année consécu-
tive que les réservations des vacances de
printemps continuent de s’effondrer avec
comme corollaire la baisse de 30 à 40 % des
résultats des entreprises sur 3 saisons.
ÉVOLUTION DES RÉSERVATIONS 2012-2013
PAR RAPPORT À L'HIVER PRÉCÉDENT
-25 %
-30 %
-35 %
-40 %
-45 %
-20 %
-15 %
-10 %
-5 %
0 %
-10,4 % -9,7 %-10,9 %
-44,1 %
-40,3 %-41,6 %
Inter-vacances
de mars/avril
Vacances
de printemps
Au 1er déc.
Au 1er décembre
Au 10 janvier
Au 1er février
Au 10 janvier
Au 1er fév.
Pourtant, « nous croyons quun
équilibre existe, dans lequel
un recentrage des vacances
d'hiver zonées sur le mois de
février et le retour des vacances
de printemps sur avril permettrait
tout d'abord de redonner du
corps au 3e trimestre scolaire,
actuellement très court, en par-
ticulier pour les établissements
centres d’examen et en même
temps de conforter l'activité des
stations touristiques et de péren-
niser l'emploi sur les territoires. »
Le calendrier scolaire publié en
2009 a retardé les vacances d’hiver
et de printemps d’une semaine
par rapport à la coutume et a
réduit de moitié la fréquentation
des stations pendant les vacances
de Printemps. Le 7 février der-
nier, Pierre Lestas et Dominique
Marcel, PDG de la Compagnie des
Alpes, ont rencontré Sylvia Pinel,
Ministre du Tourisme, pour l'aler-
ter sur le spectre d’une saison
touristique s’achevant fin mars,
35 000 emplois sont menacés.
Newsletter du 15 février 2013,
disponible sur :
www.domaines-skiables.fr
Magazine Domaines Skiables
de France n°31Décembre 2012
pages 10 à 13 : « Calendrier
Scolaire, un serpent de mer. »
Source : Comete
DSF n° 32
4
Si l'accord est jugé si important, c'est qu'un
équilibre a, en effet, été trouvé entre les
besoins d’adaptation des entreprises, qui
s’articulent autour de la flexibilité et de la
compétitivité, et les demandes des salariés,
qui se concentrent sur la sécurisation des
parcours.
La méthodologie mise en œuvre par le
MEDEF lors de l’élaboration de cet accord,
a consisté à associer experts du droit du
travail, fédérations professionnelles et
chefs d’entreprise.
Domaines Skiables de France, qui participe
à la Commission Relations du travail,
Emploi, Formation du MEDEF, a par
exemple pu largement défendre le CDD
saisonnier, qui n’est pas synonyme de
précarité et dont la sur-taxation n’aurait
permis aucune transformation en CDI.
C’est ainsi que les CDD saisonniers ont été
exclus de la nouvelle taxation.
Plus largement, CET ACCORD APPORTE
AUX ENTREPRISES :
m Une sécurité juridique qui les protège
des risques juridiques potentiellement
limitants et libère la peur de l’embauche.
Dans ce domaine, les principales avan-
ACCORD NATIONAL
INTERPROFESSIONNEL
POUR LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES
ET LA SÉCURISATION DE L’EMPLOI
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SOUHAITAIT UN ACCORD « HISTORIQUE ».
LE 11 JANVIER 2013, APRÈS PLUSIEURS MOIS DE NÉGOCIATIONS,
LES TROIS ORGANISATIONS PATRONALES (MEDEF, CGPME, UPA)
ET TROIS SYNDICATS DE SALARIÉS (CFDT, CFTC, CGC) ONT SIGNÉ
CET ACCORD NATIONAL INTERPROFESSIONNEL POUR LA COMPÉTITIVITÉ
DES ENTREPRISES ET LA SÉCURISATION DE L’EMPLOI
« POTENTIELLEMENT HISTORIQUE »… AUX DIRES DE CERTAINS.
cées sont la sécurisation juridique des
relations de travail, la primauté du fond
sur la forme, la facilitation de la concilia-
tion prud'homale et la réduction des
délais de prescription.
m Une plus grande flexibilité qui facilite la
gestion des ressources humaines en
allégeant certaines obligations et en
rendant possible la mobilité des sala-
riés, pour s’adapter aux fluctuations de
la conjoncture économique. Il sera
désormais possible de signer un accord
de maintien dans l’emploi pour surmon-
ter une phase d’activité difficile, de
recourir plus simplement au chômage
partiel, de négocier un accord majori-
taire relatif au Plan de Sauvegarde de
l’Emploi et de privilégier la compétence
lors d’un licenciement économique.
m SOCIAL
DSF n° 32 5
m Une amélioration de leur compétitivité
par la création d’une aide financière à
l’embauche et un assouplissement de
contraintes liées au code du travail.
Ainsi l’accord prévoit une exonération
totale de cotisations patronales d’assu-
rance-chômage pendant 3 mois pour
l’ensemble des entreprises et 4 mois
pour les entreprises de moins de 50 sala-
riés, pour toute embauche en CDI d’une
personne de moins de 26 ans. Il est aussi
prévu de permettre aux entreprises de
temporiser les dispositions sociales
résultant des franchissements de seuils
de 10 et de 50 salariés.
Concernant la SÉCURISATION DES
SALARIÉS, l’accord vise à associer plus
qu’aujourd’hui les salariés à la compréhen-
sion de la stratégie de l’entreprise, aux
leviers et contraintes qui la déterminent,
et à ses conséquences en matière d’emploi
et de conditions de travail. On retiendra
plus particulièrement :
m Renforcement de l’information des sala-
riés sur la stratégie : rationalisation et
amélioration de la qualité des informa-
tions données aux institutions représen-
tatives du personnel.
m Des taux majorés de cotisation d’assu-
rance-chômage seront appliqués à
certains CDD lorsqu’ils ne sont pas
transformés en CDI à l’issue du contrat.
m Développement de nouveaux droits
« portables » attachés, non plus au
statut du salarié, mais à la personne :
m Mise en place d’ici 2016 d’une couver-
ture complémentaire santé par les
entreprises ou les branches profes-
sionnelles, avec un mécanisme de
portabilité des droits. Le coût sera
partagé pour moitié entre salariés et
employeurs.
m Instauration d’un compte personnel
de formation, à coût constant pour
les entreprises. Il ouvre droit à
20 heures de formation par an
pour les salariés à temps plein. Il se
substituera au DIF.
m Mise en œuvre de droits rechar-
geables à l’assurance-chômage.
m Création d’un droit à une période de
mobilité volontaire sécurisée.
m Sécurisation juridique du cadre du
temps partiel, pour les entreprises
et les salariés, avec une durée
hebdomadaire minimale de
24 heures, sauf accord de branche.
m Facilitation de l’accès au logement.
m Élargissement des conditions
d’accès à des dispositifs de sécurisa-
tion professionnelle des salariés
en CDD.
Cet accord national interprofessionnel,
doit maintenant être retranscrit par le
Parlement dans la loi.
Le texte de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier
2013, ainsi que les textes de synthèse et d’analyse produits
par le MEDEF sont disponibles sur le site de Domaines Skiables
de France, dans la rubrique Actualités Adhérent.
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