Les pays développés se sont engagés à aider prioritairement ces pays en leur
accordant :
- Une priorité dans l’allocation de leur aide publique au développement
- Une préférence dans l’accès à leurs marchés.
II- LE DECOLLAGE ECONOMIQUE DES PAYS EMERGENTS
A- LE RATTRAPAGE DES PAYS DEVELOPPES
1- La croissance des pays émergents
Les économies des pays émergents ont assuré plus de la moitié de la production
mondiale depuis 2005. La croissance économique de ces pays représente plus de la
moitié de l’augmentation du PIB mondial. Par exemple, la Chine a réussi à doubler le
revenu réel par habitant en seulement dix ans alors que les États-Unis et le
Royaume-Uni ont accompli la même performance en cinquante ans au cours de leur
révolution industrielle.
2- Les gains de productivité des pays émergents
Ils combinent à la fois des gains de productivité importants et des salaires plus
faibles que ceux des pays développés. Cette amélioration de la productivité provient
des effets du progrès technique. Ils tirent avantage de cette amélioration de la
productivité de leur travail, qui favorise leurs exportations vers les pays développés,
et les ménages des pays riches bénéficient d’importations moins coûteuses et
améliorent ainsi leur pouvoir d’achat.
3- La libéralisation des économies émergentes
De nombreux pays émergents ont réalisé des réformes pour ouvrir et libéraliser leur
économie. En Chine, ces réformes suivent un double mouvement de libéralisation
interne et d’ouverture au marché mondial. Parallèlement, le monopole d’État sur le
commerce extérieur a été supprimé, ce qui a dynamisé les échanges extérieurs des
entreprises privées. Le rôle du secteur privé dans l’économie s’est renforcé grâce à
l’évolution du droit de la propriété privée.
4- Les pays émergents dans la globalisation financière
Sur le plan financier, la mise en place de zones franches et l’abaissement des droits
de douane ont permis le développement des IDE et des prises de participation
dans les pays développés. Ce mouvement a été rendu possible par les rentrées
financières des entreprises qui ont tiré parti de l’augmentation du cours des matières
premières et de la performance de leurs marchés boursiers jusqu’à la mi-2008.
C. LES EFFETS DE LA CROISSANCE SUR LES INEGALITES INTERNES
La croissance soutenue de l’économie s’est accompagnée, dans certains pays, d’un
accroissement des inégalités qui a conduit à des mouvements sociaux. Dans
l’exemple chinois, l’écart de revenus entre les villes de la côte et les campagnes a
explosé. Le chômage dans les campagnes et les anciennes régions industrielles du
Nord et de l’intérieur est énorme, l’exode vers les villes riches n’est ralenti qu’au prix
du maintien du système du passeport intérieur. Dans les zones où les anciennes
entreprises d’État sont en voie de disparition, des mouvements se sont développés
contre la disparition des filets de protection sociale du socialisme, et dans les villages
contre la pression fiscale et les abus des bureaucrates locaux. Par ailleurs,
l’exceptionnelle croissance économique à grande vitesse a des effets très néfastes
sur l’environnement naturel, dont la dégradation devient alarmante. La croissance
peut s’accompagner d’un recul de la pauvreté absolue et d’une augmentation des
inégalités. Au contraire, dans les pays à tradition égalitaire (les pays scandinaves,
par exemple), la croissance et la mondialisation ne s’accompagnent pas d’une
hausse des inégalités, alors que dans les pays de tradition inégalitaire (Brésil, Chili
ou Afrique du Sud), elles s’accompagnent d’une hausse des inégalités.