La Revue des Médecins des Antilles-Guyane fondée en 1964
46ème année - 1er Semestre 2010 - No 1
La Santé psychique du jeune et les
facteurs d’environnements : trou-
bles (déficit de l’attention et com-
portement perturbateur), addic-
tions comportementales : TCA,
addictions à Internet et aux jeux
vidéos
10 Novembre 2009
Les artériopathies périphériques :
AOMI
8 Décembre 2009
L’euthanasie, suicide assiste :
aspects légaux français (emphase
hospitalière°
12 Janvier 2009
Le défibrillateur
9 Février 2009
Une piqûre de rappel sur la contra-
ception en 2010
9 Mars 2010
La prise en charge de la maladie
d’Alzheimer
13 Avril 2010
Quels sont les critères de choix du
traitement du diabète de type 2 ?
11 Mai 2010
Kinésithérapie et Ostéopathie,
deux métiers différents mais com-
plémentaires
8 Juin 2010
Les pubalgies chez les footbal-
leurs en compétition en Martinique
9 Mars 2010
Particpation des médecins libé-
raux martiniquais dans la prise en
charge du séisme d’haïti
13 Avril 2010
Réémergence de la Syphilis en
Martinique au début des années
2000: une épidémie attendue
13 Avril 2010
Présentation de l’étude DEPIPA-
PUFR: projet de recherche par le
dépistage du cancer du col de
l’utérus par frottis + recherche
HPV
11 Mai 2010
AG
ENDA SMAG MARTINIQUE
LES DEUXIÈMES MARDI DE LA SMAG
La XXXIIIeme Journée Médicale : « Cancers, actualités et situation en
Guadeloupe » -
13 Mai 2010 - Pointe de Verdure Hôtel “Salako” - Guadeloupe
AG
ENDA SMAG GUADELOUPE
AG
ENDA URML MARTINIQUE
Siège de l’Union - ZAC de Rivières-Roches - Martinique
AG
ENDA URML GUADELOUPE
Centre Médical Boisripeaux 97139 Les Abymes - Tél.: 05 90 89 80 72
union des retraités de la
CARMF
28 janvier 2010
Soirée de la Comptabilité libérale :
Présentation de BNC Express
31 mars 2010
Réunion pour les médecins libé-
raux sur les grandes orientations
de l’ARS
13 avril 2010
DOCVADIS : Votre site Internet au
service de vos patients
15 avril 2010
EPU sur les vertiges et troubles de
l’équilibre
28 avril 2010
Les outils de l’Assurance Maladie:
le Web médecin
7 mai 2010
union d’information sur
l’importance du rôle du médecin
traitant dans la prise en charge
administrative de l’adulte et
l’enfant handicapé.
20 mai 2010
REVUE GÉNÉRALE
La greffe rénale :
Les enjeux pour les Antilles et la Guyane
C. HIESSE
Le Médecin Généraliste :
Son rôle dans la surveillance du sujet transplanté
rénal
C. HIESSE
CAS CLINIQUES
Pneumorax et sclérose tubéreuse de Bourneville
LUZUY Sandra, DE THORE Jacques
Les tumeurs osseuses bénignes
J. Bocquet, O
Sérome géant après cure d’éventration
avec prothèse en polyester
Olory-Togbé J-L
ARTICLES
Evaluation du dépistage organisé du cancer du sein
en Martinique
W. LOUIS-SIDNEY
Activité antifongique in vitro de quelques plantes
antillaises sur certains champignons responsables
de mycoses cutanées superficielles.
Henry JOSEPH
FORMATION MEDICALE CONTINUE
Intérêt de l’échographie de stress (EDS) couplée au
doppler tissulaire (SRI) pour le diagnostic de la mal-
adie coronaire.
Dr B. BENBRAHIM,
Catastrophes, procédures et moyens d’intervention.
Dr Olivier ORTHOLÉ
Réunion-débat dans le cadre des
jeudis de l’URMLG
Thème « Violences Sexuelles chez
l’Enfant »
Jeudi 25 février 2010 à 18h30 à
l'Espace Régional du Raizet. PRO-
GRAMME
Marche sportive et de découverte
sur le site de Petit Canal avec les
Médecins Libéraux.
Dimanche 7 mars 2010 à 7h du
matin dans le nord de la Grande
Terre, à l'Anse Maurice
Réunion débat dans le cadre des
jeudis de l’URMLG.
Thème :
« Médecine et Catastrophes »
23 mars 2010.
Soirée pour la mise place du plan
hépatites 2009-2012
29 avril 2010.
Soirée sur le thème :
« Problématique de dépendance et
adolescence »
20 mai 2010.
Participation au Relais Inter-
Entreprises
27 mai 2010.
Réunion-débat dans le cadre des
Jeudis de l’URMLG.
Thème : « Piercings et Tatouages
chez l’adolescent »
3 juin 2010.
L
a SMAGF fêtera ses quarante ans en 2011. Pour les fem-
mes et les hommes c’est le bel âge, celui de
l’épanouissement de l’esprit, d’une certaine expérience mais
aussi celui du changement.
En osant la comparaison nous sommes invités à faire le bilan des
actions menées et à rappeler les noms de ceux qui ont consacré de
leur temps pour satisfaire à la mission de la SMAGF : « Etudier les
sciences médicales et leurs progrès et en assurer la diffusion ».
Nous pourrions ainsi évoquer le rôle joué dans la mise en œuvre de
la faculté de médecine des Antilles et de la Guyane Françaises et du
CHU de Pointe à Pitre.
Les congrès internationaux des médecins de langue Française de
l’hémisphère Américains qui ont été des moments forts rappro-
chant des confrères de la caraïbe (Haïti, SaintDomingue, Cuba)
avec ceux du continent Américain (Le Canada).
Les journées médicales annuelles locales qui à la 33eme édition
n’ont pas pris une ride.
Les noms de Hyacinthe Bastaraud, François Halley, Roberte
Hamousin-Metregiste, et de Alain Alexandre, resteront dans les
mémoires tant leur dévouement et leur fidélité à la SMAGF auront
été exemplaire.
La SMAGF évolue dans un monde qui change, en particulier celui
de la communication, aussi doit-elle procéder à une réflexion en pro-
fondeur sur de nouvelles orientations afin d’intéresser la commu-
nauté médicale.
Le renouveau de Caraïbe Médical serait-il le premier pas ?
Nous aimerions y croire et invitons les professionnels
de la santé à soutenir notre revue.
Dr Edouard GALANTH
L
Union régionale des
médecins Libéraux
de la Guadeloupe
n’a pas hésité à s’inscrire dans une relation de partenariat avec la
Société Médicale des Antilles et de la Guyane afin d’offrir aux méde-
cins de la Guadeloupe la présente revue.
Il s’agit pour nous d’abord de rendre un hommage à tous ceux qui
au fil des ans ont su conserver l’esprit qui a présidé à la naissance
de notre société médicale.
La présente action s’inscrit nécessairement dans la continuité de
l’hommage rendu à l’un des membres éminent de la SMAGF, le doc-
teur François Halley, dont l’une des salles du siège de l’Union
Régionale des Médecins Libéraux de la Guadeloupe porte le nom.
Au-delà, l’URMLG tient à rendre hommage à tous ceux qui donnent
sa vitalité à la médecine sous nos cieux.
Docteur Guy URSULE
Président de l’URMLG
UNION RÉGIONALE DES MÉDECINS LIBÉRAUX DE LA GUADELOUPE
Centre Médical Boisripeaux 97139 Les Abymes
Tél.: 05 90 89 80 72 - Fax : 05 90 89 84 39
Site internet : http://www.medikar-web.com/
SMAGF GUADELOUPE
39 Chemin des Petites Abymes - 97110 Pointe-à-Pitre - Tél./Fax : 0590 90 37 17
C
e numéro spécial se veut un clin d’œil à notre
ancien directeur, le Docteur René Legendri
décédé le 4 novembre 2009 et un hommage à
ce grand homme aux immenses talents, cultivé et
humaniste, affable et disponible qui a por seul
Caraïbe Médical pendant de nombreuses années.
C’était sa façon de permettre aux praticiens et univer-
sitaires de diffuser leurs connaissances et leurs travaux
et de rendre accessible la formation médicale continue
au plus grand nombre. C’était surtout la possibilité
d’offrir une tribune antillo-guyanaise aux médecins et
étudiants de la région caribéenne et de poursuivre
l’action de la Société Médicale des Antilles-Guyane
Françaises (SMAGF)
Les difficuls rencontrées ces dernières années
tiennent pour l’essentiel dans la non participation des
annonceurs et particulièrement des laboratoires
pharmaceutiques. Sans leur soutien il devient
extrêmement difficile de pérenniser la parution de
cette revue médicale. C’est la raison pour laquelle, la
rédaction de la revue s’est tournée vers les Unions
Régionales des Médecins Libéraux pour tenter de
reprendre la diffusion de ce numéro déjà écrit depuis
2007 et de poursuivre cette œuvre sans autre pareille.
Grace aux Unions Régionales, nous pourrons sortir des
numéros en ligne consultables sur le site web des
Unions et adresser à leurs membres les supports
papiers par voie postale. C’est sans aucun doute le
meilleur hommage que nous pouvions rendre au
Docteur Legendri de continuer cette diffusion de la
pensée médicale de nos régions. Nous tenons à
remercier tout particulièrement les Unions Régionales
et leurs Présidents d’avoir accepté avec enthousiasme
ce projet de revue médicale.
La Rédaction de Caraïbe Médical
Fort-de-France le 3 Juin 2010
É
DITÉ PAR LA
SMAG
80, rue de la République
97 200 Fort-de-France
Tél. : 05 96 63 27 01
SMAG G
UADELOUPE
Président :
Dr HAMOUSIN-MÉTRÉGISTE Roberte
SMAG G
UYANE
Président :
Dr GANTY Jean
SMAG M
ARTINIQUE
Président :
Dr HELENON Raymond
S
ECRÉTARIAT
Cécile PERICARD
Tél. : 0596 55 23 26
R
ÉGIE PUBLICITAIRE
& R
ÉALISATION
:
Philippe PIED / PIMEDIAS sarl
Tél. : 0696 73 26 26
Fax : 05 96 75 58 46
Fondateur :
G. PLANET
Directeur de Publication :
Dr René LEGENDRI
Rédacteurs en Chefs :
Dr René FARDIN
Dr Raymond HÉLÉNON
Rédacteurs :
Dr Alain AMAR
Dr André EDOUARD
Dr Henri FRANCOIS
Dr Edouard GALANTH
Dr Jean GANTY
Dr Gustave RIBIER
Dr Jacques DE THORÉ
Comité de Lecture :
Dr Max GOTTIN
Dr Jocelyn INAMO
Dr Frédéric LOMBARD
Dr Jean-Paul MARRY
Dr Patrick NUMERIC
Dr Isabelle SAINT-CYR
Dr Ruddy VALENTINO
Dr Jean-Luc VOLUMENIE
Pr J-L.ROUVILLAIN
Les articles paraissant dans cette revue
constituent une tribune libre
et n’engagent que la responsabilité
de leurs auteurs.
En aucun cas, l’éditeur ne peut être tenu pour responsable des
textes, photos ou publicités qui lui sont confiés par des tiers.
Leur envoi traduit l’accord de leur auteur pour publication.
La Revue des Médecins des Antilles-Guyane fondée en 1964
46ème année - 1er Semestre 2010 - No 1
ÉDITORIAL
Caraïbe Médical N°1 - 1er Semestre 2010 - 3
REVUE NÉRALE
La greffe rénale :
Les enjeux pour les Antilles
et la Guyane p4
C. Hiesse, JB Daijardin, R. Chout,
P. Blanchet.
Le Médecin Généraliste :
Son rôle dans la surveillance du sujet
transplanté rénal
p7
C. Hiesse.
CAS CLINIQUES
Pneumothorax et sclérose tubéreuse
de Borneville p10
Luzuy Sandra, De Thoré Jacques
Les tumeurs osseuses bénignes p12
J. Bocquet, O. Labrada-Blanco, C. Draganescu,
A. Predescu, C. Tychyj, H. Azaloux,
Sérome géant après cure d’éventration
avec prothèse en polyester p15
Olory-Togbé J-L, Moulabbi M., De Souza N.,
Randriamanantena J., Biais B.
ARTICLES
Evaluation du dépistage organisé du cancer du
sein en Martinique
p19
W. Louis-Sidney, J. Baudin-Véronique* , M.J. Dorival**,
M. Dieye***
Activité antifongique in vitro
de quelques plantes antillaises sur
certains champignons responsables
de mycoses cutanées superficielles p24
Henry Joseph, Muriel Nicolas, Max Renier, Paul Bougeois,
Jacques Portecop, Nicolas Huc, Danielle Mandin, Jean
Chaumont.
FORMATION MEDICAL CONTINUE
Intérêt de l’échographie de stress (EDS)
couplée au doppler tissulaire (SRI) pour
le diagnostic de la maladie coronaire p27
Dr B. Benbrahim, Dr J. Inamo
Catastrophes, procédures et moyens
d’intervention p30
Docteur Olivier Ortolé
SOMMAIRE
1/ RESUME
L’équipe de greffe Antilles Guyane, qui a débuté son activité le 1er juin
2004 sur le site du CHU de Pointe-à-Pitre, a pour mission d’offrir aux
patients de la région la meilleure méthode thérapeutique de la maladie
rénale chronique: la transplantation rénale. Jusqu’à ce jour, les dialysés rési-
dant aux Antilles et en Guyane devaient, s’ils souhaitaient être greffés,
s’inscrire sur la liste d’attente d’une équipe Métropolitaine. Or le nombre
de greffes réalisées en Métropole est insuffisant, et défavorise les malades
résidant outre-mer. C’est la principale justification de la constitution d’une
équipe régionale qui permet de plus d’éviter les déplacements coûteux et
pénibles des patients. Cette étape marque l’aboutissement d’un long pro-
cessus administratif, et d’un considérable travail d’organisation. Elle a été
précédée en 1994, jalon essentiel, de la mise en place de l’activité de pré-
lèvement d’organes. Ensuite s’est constituée une équipe multidisciplinaire
dont le noyau dur est un pôle universitaire de néphrologie–urologie. S’y
est adjointe l’activité d’histocompatibilité d’urgence. Enfin, un véritable
réseau de soins oeuvrant dans tous les domaines de la greffe s’est consti-
tué autour du groupe « transplantation Antilles-Guyane » (TRAG), réunis-
sant les services de néphrologie, les laboratoires et les acteurs du prélè-
vement d’organe en Martinique et en Guyane.
1/ MOTS CLES
: Insuffisance rénale chronique. Dialyse. Transplantation rénale
La transplantation rénale est la meilleure option de traitement pour
la plupart des malades conduits à l’épuration extra-rénale par
l’insuffisance rénale chronique terminale (IRT). Ses bénéfices sont
quantifiables aussi bien en termes d’amélioration de la qualité de vie,
en termes d’économie de la santé, et même de prolongation de la vie
comme il a été démontré récemment aux USA (1). Ceci conduit les
auteurs à estimer que 50 à 60% des malades dialysés devraient béné-
ficier d’une greffe, et donc pourraient être inscrits sur une liste acti-
ve. En France, on évalue l’incidence annuelle des nouveaux patients
devant débuter la dialyse à 120 pmh en 2001, et cette incidence aug-
mente de 5% par an (2). Outre-mer, la maladie rénale prend une
dimension singulière, notamment aux Antilles et en Guyane. En effet,
les estimations épidémiologiques font état parmi les populations
créoles, d’une fréquence double de maladies rénales, qui semble être
principalement liée à deux facteurs: l’hypertension artérielle et le dia-
bète. Environ 950 malades insuffisants rénaux sont traités par épura-
tion extra-rénale (460 en Guadeloupe, 360 en Maritnique et 120 en
Guyane). Tous les ans, 200 à 250 malades pmh y débutent la dialyse
dont aumoins 30 à 40% pourraient bénéficier d’une greffe.
En regard de ces besoins, l’activité de transplantation rénale reste
malheureusement insuffisante. Les malades des Antillo-guyanais souff-
rent, parallèlement à la pénurie d’organes qui s’est installée en France
depuis plusieurs années, d’un déficit d’accès à la greffe. La création
d’une équipe de greffe rénale dans la zone a pour objectif de corriger
cette situation, et d’offrir au plus grand nombre d’insuffisants rénaux
des Départements français d’Amérique cette alternative thérapeu-
tique dans les meilleures conditions.
LES SOLUTIONS ACTUELLES DE GREFFE RENALE
POUR LES MALADES DE LA ZONE CARAÏBES - GUYANE.
Les malades Antillais et Guyanais peuvent depuis plusieurs décennies
bénéficier d'une greffe rénale, mais celle-ci doit être effectuée dans un
centre métropolitain. Ceci impose des déplacements (pour le bilan
préalable à l'inscription, la greffe et éventuellement les bilans de
contrôle). Ces déplacements sont difficiles à organiser (pour les bilans
pré-greffe avec dialyse, et les appels pour greffe), coûteux et pénibles,
notamment sur le plan moral pour les malades éloignés de leur
famille.
Ce système est de plus peu équitable par rapport à la situation des
malades métropolitains. Cette iniquité est liée à différents facteurs: 1)
le faible taux d'inscription malgré l'âge relativement jeune des
malades. 2) l'inscription préférentielle dans les centres parisiens où les
durées d'attente sont les plus prolongées; 3) le taux de greffes faible,
malgré une attente prolongée: le nombre annuel de greffes dépend de
l'adéquation globale pénurie/prélèvement dans la région Ile de France;
4) Malgré un mode particulier de répartition des greffons prélevés sur
place, l'insuffisance numérique du prélèvement local. 5) La contrainte
du transport qui conduit à réaliser des prélèvement locaux dans des
conditions ne permettant pas l'acheminement des greffons et des
malades dans les meilleurs délais. 6) La transplantation de donneur
vivant qui n’est que très rarement proposée et réalisée chez les
malades Antillo-guyanais.
L'Etablissement français des Greffes (EfG) a entrepris en 2001 une
analyse de l'accès des malades des DOM-TOM à la liste nationale
d’attente de greffe, et de leur durée d’attente (3). Cette étude a porté
LA GREFFE RENALE :
Les enjeux pour les Antilles et la Guyane
C. HIESSE, JB DAIJARDIN, R CHOUT, P. BLANCHET
Unité de transplantation rénale Antilles-Guyane
CHU de Pointe-à-Pitre
Revue Générale
4- Caraïbe Médical N°1 - 1er Semestre 2010
sur les malades domiciliés outre-mer, inscrits sur la liste nationale
d’attente entre 1997 et 2000. Elle met en évidence, comparative-
ment à la situation des malades résidant en Métropole, un handi-
cap d'accès à la liste nationale d’attente de greffe pour les malades
des DOM, notamment aux Antilles. Peu de malades s'inscrivent en
proportion du nombre de nouveaux malades et du total de dialy-
sés (environ une vingtaine par an en Guadeloupe). En juillet 2003,
150 malades de la zone Antilles Guyane étaient inscrits, ce qui
représente seulement 17% du total des malades dialysés. Les
médianes d'attente avant greffe des malades diffèrent significative-
ment selon la région concernée: Antilles-Guyane: 35,4 mois, et en
Métropole: 12,2 mois. Après avoir ajusté l’origine géographique du
malade sur les autres facteurs susceptibles d’influencer significati-
vement le délai d’attente avant greffe, on observe un risque plus
élevé d’attendre plus longtemps avant la greffe pour les malades
des Antilles-Guyane (RR=1,4, p<0.05), comparativement aux
métropolitains. Cete étude démontre que le système consistant à
inscrire et greffer les malades Antillais en Métropole, se déroulant
pourtant dans de bonnes conditions médicales et avec des taux de
succès satisfaisants, ne répond pas adéquatement aux besoins de la
population, et aggrave la situation globale de pénurie en greffons au
niveau national.
LE PROJET DE CREATION D'UNE EQUIPE
MEDICO-CHIRURGICALE DE GREFFE RENALE
SUR LE SITE DU CHU DE POINTE-A-PITRE,
POUR LA PRISE EN CHARGE DES MALADES
DE LA ZONE ANTILLES-GUYANE.
Le programme de transplantation rénale au sein d’une équipe sur
le site de Pointe-à-Pitre, au bénéfice des patients insuffisants
rénaux de la zone Antilles-Guyane, est de la coïncidence entre
la volonté de la tutelle (EfG et Ministère de la Santé) d’améliorer
l’accès des malades à la greffe, et du projet d’établissement du
CHU de Pointe-à-Pitre.
Pour corriger l’inégalité d’accès à la liste d’attente et à la greffe des
malades originaires des DOM, l'EfG a proposé plusieurs actions.
Pour la zone Antilles-Guyanes, l'attribution d'une autorisation pour
la création d'une équipe greffe rénale a été considérée comme la
mesure prioritaire. Compte tenu de l'existence d'un projet
d'établissement structuré au CHU de Pointe-à-Pitre, de son
inscription dans le schéma régional de l’organisation sanitaire
(SROS) de l'ARH-Guadeloupe 2002-2004, ce site a reçu la vocation
de devenir rapidement opérationnel.
Après avis du Conseil national de l'organisation sanitaire et socia-
le (CNOS), l'arrêté du 2 décembre 2002 relatif au bilan de la carte
sanitaire des activités de transplantations d'organe a modifié la
carte sanitaire et permis le dépôt d'un dossier d'autorisation
d'ouverture le. Après avis positif de l'EfG, le CNOS a rendu un avis
favorable le 26 mai 2003 pour la création de cette équipe. La déci-
sion ministérielle officialisant cette autorisation et désignant les
responsables médical et chirurgical a été prise le 29 octobre 2003.
La visite de conformité par les services de la Direction de la Santé
et du Développement Social s’est effectuée le 30 décembre 2003,
et a rendu un avis favorable au démarrage de l’activité. L'équipe
constituée a débuté son activité dès 2003 par le recrutement et la
réalisation de bilans préalables à l'inscription chez les malades des
Antilles Guyane. Entre Juin 2003 et Juin 2004, 120 malades ont
bénéficié d'une consultation médico-chirurgicale pré-greffe. Le
démarrage effectif de l'activité de greffe s’est effectué le 26 avril et
les 2 premières greffes aux Antilles ont eu lieu le premier juin
2004.
L'ENVIRONNEMENT DE LA GREFFE
A POINTE-A-PITRE
La transplantation d’organe est le paradigme de l’activité médicale
multidisciplinaire et transversale, nécessitant d’abord la constitu-
tion d’un réseau de soins régional autour du malade insuffisant
rénal chronique. Au sein d’un établissement de santé, elle implique
la collaboration étroite de plusieurs spécialités médicales, chirurgi-
cales et biologiques. Elle s’y constitue autour d’un « noyau dur »
représenté par l’activité de prélèvement d’organes, la néphrologie,
la chirurgie urologique et le laboratoire d’histocompatibilité.
Le prélèvement d'organes
Le service de réanimation médico-chirurgicale du CHU de Pointe-
à-Pitre a joué un rôle pionnier dans le prélèvement d'organes sur
suejet en état de mort encéphalique (SME) aux Antilles, qui est la
condition de la pérennisation d’un programme de greffes. L'activité
de prélèvement rénal sur SME a débuté en 1994 à Pointe-à-Pitre
et a atteint l’activité record de 20 prélèvements pmh en 2002. En
Martinique, le prélèvement a débuté en 1998 à l'hôpital Zobda-
Quitman de Fort-de-France. Cette activité doit se développer en
bénéficiant de la dynamique de la création d'une activité de greffe
rénale.
L'équipe chirurgicale d’urologie et le bloc opératoire
Le service d'urologie a accédé en 2002 au statut hospitalo-univer-
sitaire et l'activité de chirurgie urologique est en pleine expansion,
Le personnel médical et soignant du service d'urologie a été ren-
for courant 2001-2002. Cette structure, tant sur le plan des
locaux récemment rénovés que du personnel médical et paramé-
dical mis à niveau, a été rendue opérationnelle pour absorber une
activité de greffe dans la première année de sa montée en charge.
Le bloc opératoire, l’équipe anesthésique et le personnel soignant
ont été également renforcés dans le cadre du « plan greffe ».
L'équipe médicale du service de néphrologie et de dialyse
Le rôle du service de néphrologie est d’assurer la réalisation des
bilans chez les candidats à la greffe, de constituer les dossiers «pré-
transplantation» et d’inscrire les malades sur la liste nationale
d’attente «CRISTAL». Au moment de la proposition d’un greffon
(prélevé en Guadeloupe, en Martinique ou en Métropole), le per-
sonnel médical assure la coordination de l’appel des receveurs, et
leur préparation immédiate avant greffe, dans le service d’urologie.
Caraïbe Médical N°1 - 1er Semestre 2010 - 5
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