sur les malades domiciliés outre-mer, inscrits sur la liste nationale
d’attente entre 1997 et 2000. Elle met en évidence, comparative-
ment à la situation des malades résidant en Métropole, un handi-
cap d'accès à la liste nationale d’attente de greffe pour les malades
des DOM, notamment aux Antilles. Peu de malades s'inscrivent en
proportion du nombre de nouveaux malades et du total de dialy-
sés (environ une vingtaine par an en Guadeloupe). En juillet 2003,
150 malades de la zone Antilles Guyane étaient inscrits, ce qui
représente seulement 17% du total des malades dialysés. Les
médianes d'attente avant greffe des malades diffèrent significative-
ment selon la région concernée: Antilles-Guyane: 35,4 mois, et en
Métropole: 12,2 mois. Après avoir ajusté l’origine géographique du
malade sur les autres facteurs susceptibles d’influencer significati-
vement le délai d’attente avant greffe, on observe un risque plus
élevé d’attendre plus longtemps avant la greffe pour les malades
des Antilles-Guyane (RR=1,4, p<0.05), comparativement aux
métropolitains. Cete étude démontre que le système consistant à
inscrire et greffer les malades Antillais en Métropole, se déroulant
pourtant dans de bonnes conditions médicales et avec des taux de
succès satisfaisants, ne répond pas adéquatement aux besoins de la
population, et aggrave la situation globale de pénurie en greffons au
niveau national.
LE PROJET DE CREATION D'UNE EQUIPE
MEDICO-CHIRURGICALE DE GREFFE RENALE
SUR LE SITE DU CHU DE POINTE-A-PITRE,
POUR LA PRISE EN CHARGE DES MALADES
DE LA ZONE ANTILLES-GUYANE.
Le programme de transplantation rénale au sein d’une équipe sur
le site de Pointe-à-Pitre, au bénéfice des patients insuffisants
rénaux de la zone Antilles-Guyane, est né de la coïncidence entre
la volonté de la tutelle (EfG et Ministère de la Santé) d’améliorer
l’accès des malades à la greffe, et du projet d’établissement du
CHU de Pointe-à-Pitre.
Pour corriger l’inégalité d’accès à la liste d’attente et à la greffe des
malades originaires des DOM, l'EfG a proposé plusieurs actions.
Pour la zone Antilles-Guyanes, l'attribution d'une autorisation pour
la création d'une équipe greffe rénale a été considérée comme la
mesure prioritaire. Compte tenu de l'existence d'un projet
d'établissement structuré au CHU de Pointe-à-Pitre, de son
inscription dans le schéma régional de l’organisation sanitaire
(SROS) de l'ARH-Guadeloupe 2002-2004, ce site a reçu la vocation
de devenir rapidement opérationnel.
Après avis du Conseil national de l'organisation sanitaire et socia-
le (CNOS), l'arrêté du 2 décembre 2002 relatif au bilan de la carte
sanitaire des activités de transplantations d'organe a modifié la
carte sanitaire et permis le dépôt d'un dossier d'autorisation
d'ouverture le. Après avis positif de l'EfG, le CNOS a rendu un avis
favorable le 26 mai 2003 pour la création de cette équipe. La déci-
sion ministérielle officialisant cette autorisation et désignant les
responsables médical et chirurgical a été prise le 29 octobre 2003.
La visite de conformité par les services de la Direction de la Santé
et du Développement Social s’est effectuée le 30 décembre 2003,
et a rendu un avis favorable au démarrage de l’activité. L'équipe
constituée a débuté son activité dès 2003 par le recrutement et la
réalisation de bilans préalables à l'inscription chez les malades des
Antilles – Guyane. Entre Juin 2003 et Juin 2004, 120 malades ont
bénéficié d'une consultation médico-chirurgicale pré-greffe. Le
démarrage effectif de l'activité de greffe s’est effectué le 26 avril et
les 2 premières greffes aux Antilles ont eu lieu le premier juin
2004.
L'ENVIRONNEMENT DE LA GREFFE
A POINTE-A-PITRE
La transplantation d’organe est le paradigme de l’activité médicale
multidisciplinaire et transversale, nécessitant d’abord la constitu-
tion d’un réseau de soins régional autour du malade insuffisant
rénal chronique. Au sein d’un établissement de santé, elle implique
la collaboration étroite de plusieurs spécialités médicales, chirurgi-
cales et biologiques. Elle s’y constitue autour d’un « noyau dur »
représenté par l’activité de prélèvement d’organes, la néphrologie,
la chirurgie urologique et le laboratoire d’histocompatibilité.
• Le prélèvement d'organes
Le service de réanimation médico-chirurgicale du CHU de Pointe-
à-Pitre a joué un rôle pionnier dans le prélèvement d'organes sur
suejet en état de mort encéphalique (SME) aux Antilles, qui est la
condition de la pérennisation d’un programme de greffes. L'activité
de prélèvement rénal sur SME a débuté en 1994 à Pointe-à-Pitre
et a atteint l’activité record de 20 prélèvements pmh en 2002. En
Martinique, le prélèvement a débuté en 1998 à l'hôpital Zobda-
Quitman de Fort-de-France. Cette activité doit se développer en
bénéficiant de la dynamique de la création d'une activité de greffe
rénale.
• L'équipe chirurgicale d’urologie et le bloc opératoire
Le service d'urologie a accédé en 2002 au statut hospitalo-univer-
sitaire et l'activité de chirurgie urologique est en pleine expansion,
Le personnel médical et soignant du service d'urologie a été ren-
forcé courant 2001-2002. Cette structure, tant sur le plan des
locaux récemment rénovés que du personnel médical et paramé-
dical mis à niveau, a été rendue opérationnelle pour absorber une
activité de greffe dans la première année de sa montée en charge.
Le bloc opératoire, l’équipe anesthésique et le personnel soignant
ont été également renforcés dans le cadre du « plan greffe ».
• L'équipe médicale du service de néphrologie et de dialyse
Le rôle du service de néphrologie est d’assurer la réalisation des
bilans chez les candidats à la greffe, de constituer les dossiers «pré-
transplantation» et d’inscrire les malades sur la liste nationale
d’attente «CRISTAL». Au moment de la proposition d’un greffon
(prélevé en Guadeloupe, en Martinique ou en Métropole), le per-
sonnel médical assure la coordination de l’appel des receveurs, et
leur préparation immédiate avant greffe, dans le service d’urologie.
Caraïbe Médical N°1 - 1er Semestre 2010 - 5