2.4 LES MILIEUx HUMIDES
2.4 Portrait du bassin versant de la rivière du Diable
nons toutefois que ces deux inventaires n’apportent aucun renseignement quant aux espèces fauniques et
floristiques présentes et que, par conséquent, la valeur écologique de chacun de ces milieux ne peut être évaluée.
La carte Le milieu hydrique présente l’inventaire des milieux humides de la MRC des Laurentides ainsi que les zones
inondables (0-20 ans). Au-delà de ces deux études, les connaissances sur les milieux humides du bassin ver-
sant se résument aux inventaires ponctuels réalisés par les promoteurs dans le cadre de différents projets de
développement.
Selon les sources d’information précitées, les milieux humides occuperaient environ 5 % du territoire du bassin
versant dans sa portion située à l’extérieur du parc du Mont-Tremblant (Chabot, 2006). À la lecture de la carte
Le milieu hydrique, il apparaît clairement que la répartition des milieux humides répertoriés est inégale dans le
bassin versant. Ceux-ci se situent plus particulièrement dans les sous-bassins de la rivière Le Boulé, des ruis-
seaux Noir et Clair et du lac Ouimet. De nombreux délaissés de méandres (ou « fer à cheval »), aujourd’hui trans-
formés en milieux humides, sont par ailleurs observés en bordure de la rivière du Diable dans sa section aval,
entre l’arrivée de la rivière Cachée et l’embouchure sur la Rouge. Ces milieux offrent des superficies importantes
d’habitats productifs pour une multitude d’espèces animales telles que les amphibiens, les mammifères semi-
aquatiques, la sauvagine et autres oiseaux (Biofilia, 2004).
Quant au Parc du Mont-Tremblant, les milieux humides qui y sont répertoriés se retrouvent principalement à la
tête du bassin versant, soit autour des lacs Escalier et des Sables, de même que le long de la rivière du Diable
(SEPAQ). Mentionnons par ailleurs qu’à l’extérieur du parc du Mont-Tremblant, les milieux humides se retrou-
vent principalement en terres privées.
La superficie de terres humides perdue au fil des ans à l’intérieur du bassin versant, au profit du développe-
ment, n’a jamais été calculée ni documentée. Toutefois, jusqu’à maintenant, le développement immobilier et
villageois a vraisemblablement profité des meilleures terres (bien drainées). Avec la croissance du développe-
ment de la région, les terres moins favorables, dont principalement les milieux humides, sont dans la mire. Le
développement du réseau routier et de commerces de grande surface constitue la principale menace pour les
milieux humides dans le bassin versant de la rivière du Diable (Léonard, 2006).
Mesures de protection et suivi
Les milieux humides sont protégés en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement et de la Politique de protec-
tion des rives, du littoral et des plaines inondables. La future politique sur les milieux humides, attendue pour 2007,
devrait apporter des précisions sur leur protection légale.
Sur les terres privées et municipales, la protection légale des milieux humides est essentiellement renforcée au
niveau municipal par l’entremise de la réglementation d’urbanisme. De façon générale, tous les ouvrages ou
travaux de construction sont interdits dans les milieux humides. Toute demande municipale de permis pour
des travaux ou des constructions (incluant le remblais) prévus dans un milieu humide doit être accompagnée
d’un certificat d’autorisation délivré par le MDDEP ou d’une preuve justifiant qu’ils ne sont pas assujettis à cette
réglementation d’urbanisme. Les milieux humides se trouvant sur les terres publiques sujettes à l’exploitation
forestière ne sont pas protégés par le Règlement sur les normes d’intervention dans les forêts du domaine de l’État
(RNI).
Malgré les mécanismes en place, il est néanmoins certain que des lacunes existent quant à l’application de la
réglementation. D’une part, quoique les inspecteurs municipaux effectuent généralement des visites sur le
terrain avant la délivrance de permis de construction et de travaux, la reconnaissance sur le terrain des milieux
humides est problématique, notamment en ce qui a trait à leur délimitation et à l’identification des milieux non
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