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Document pédagogique
À l’intention des enseignants
et des étudiants
Le jeu
Une production du collectif du Vestiaire
Premier Acte
Du 17 janvier au 4 février 2017
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Table des matières
I Qu’est-ce que Le jeu ? p. 2
II Présentation du collectif du Vestiaire p. 4
III Les pistes de réflexion p. 5
IV Quelques inspirations p. 6
V Artisans du spectacle et biographies p. 7
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I - Qu’est-ce que Le jeu ?
Nous en sommes à notre troisième production en tant que compagnie de théâtre émergente à Québec. Dès
notre sortie de l’école, nous nous sommes donné comme mandat de créer des spectacles vivants qui tout
en s’adressent à des publics variés, comprennent des enjeux concrets et des personnages à qui on peut
s’identifier. Rapidement, nous nous sommes rendu compte qu’une chose en particulier nous importait
dans notre travail à titre de compagnie : faire ressentir quelque chose de fort au spectateur. Lui faire vivre
quelque chose de marquant.
Nous sommes donc partis, pour la création de ce spectacle, d’une nouvelle littéraire qui nous a beaucoup
marqués : «Le jeu de l’auto-stop», qui se trouve dans un recueil Risibles amours de Milan Kundera.
Dès le départ, nous avons eu envie de travailler différemment de nos deux premiers spectacles. Nous ne
voulions pas amorcer le travail par des séances d’écriture. Nous voulions que notre processus soit plus
vivant, plus organique. Nous avions envie de faire des laboratoires, d’explorer de nouvelles avenues. Nous
voulions également aller à la rencontre d’autres créateurs.
Ce qui est ressorti de ces premiers laboratoires, c’est une réelle excitation par rapport au thème principal
de la nouvelle : le fait de jouer des rôles. Nous avons donc élaboré un scénario que nous nous efforcerons,
au cours de notre travail, de rendre le plus vivant, le plus vibrant et le plus cohérent possible avec le thème.
Synopsis
De jeunes amoureux en vacances s’empêtrent tranquillement dans un jeu de rôles anodin. Utilisant au
départ ce prétexte pour se séduire, ils sont peu à peu pris dans ce manège qui les pousse vers leurs derniers
retranchements, faisant surgir un rapport malsain d’orgueil et de force. Progressivement, le couple oscille
sur la mince frontière entre invention et réalité cohabitent le plaisir libérateur de jouer et une
angoissante torture psychologique. L’arrivée d’un inconnu dans leur histoire les sortira-t-il de cet étrange
gouffre qu’ils creusent doucement ?
On accueille le jeu par amusement, on y reste captifs par perversité.
Présentation de l’auteur
Nous sommes quatre auteurs à travailler sur Le jeu. Nous nous répartissons le travail d’écriture de
manière fluide, distribuant les tâches plus ou moins importantes selon les individus, déléguant davantage
la recherche, l’élaboration du scénario et des personnages à certains, puis l’écriture des dialogues et
l'enchaînement des scènes à d’autres. Au moment de rédiger ce document pédagogique, l’écriture de la
pièce n’est pas terminée. C’est le propre d’une création que d’être en changement jusqu’à la toute fin.
Ce qui a été notre point de départ, c’est, comme nous l'avons mentionné plus haut, une nouvelle de Milan
Kundera.
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Milan Kundera. Image tirée de l’encyclopédie Larousse en ligne.
Kundera est en 1929 en République tchèque. À 46 ans, il déménage en France. Il a d’abord écrit en
tchèque avant de se mettre à écrire uniquement en français. Ses écrits ont été maintes fois récompensés
par des prix prestigieux. Il a aussi souvent été mis en nomination pour le prix Nobel de littérature.
Il y a, dans son œuvre, certains thèmes récurrents. Il réfléchit d’abord beaucoup au concept même du
roman. Selon lui, le roman permet de sublimer le quotidien et d'en faire quelque chose de plus vaste. À une
époque l’individu est devenu le centre de tout, le roman, selon lui, remet l’existence en perspective.
Notre compagnie a voulu, dès le début, explorer le potentiel du jeu réaliste afin de faire ressortir ce qu’il y a
de plus poignant dans l’existence. Ce désir de Kundera d’aspirer à quelque chose de plus grand, tout en
partant de vies concrètes, est un élément qui résonne énormément pour nous.
Il parle aussi beaucoup d’amour et de relations de couple. Il s’agit bien sûr d’un thème exploité très
souvent dans la littérature comme dans le théâtre. C’est cependant un thème qui devient particulièrement
intéressant quand il permet, grâce à la relation de deux personnes, que les personnages en apprennent
encore davantage sur eux-mêmes. Cette autorévélation de soi par l’autre, extrêmement présente dans «Le
jeu de l’auto-stop», est un enjeu riche et extrêmement théâtral. La relation permet donc la découverte de
soi.
Ce qu’il y a de fantastique dans l’écriture de Kundera, et notamment dans la nouvelle que nous avons
utilisée, c’est sa capacité de décrire des émotions très complexes de manière claire et concise. «Le jeu de
l’auto-stop» est une joute psychologique entre deux amoureux qui va très loin, dans des subtilités et des
recoins obscurs de la pensée, mais l'auteur réussit à rendre le parcours psychologique des personnages
tout à fait limpide.
II - Le collectif du Vestiaire
Le jeu est notre troisième production. Nous avons d’abord créé Julie Tragédie canine, une comédie
grinçante sur les responsabilités qui viennent avec l’âge adulte, dans laquelle un couple explosait après la
perte d’un chien.
Ensuite, nous avons produit Sauver des vies, un chassé-croisé on voyait deux femmes atteintes du
cancer faire face à la maladie de manière très différente. Nous avons tenu à ce que la duredu sujet soit
compensée par des moments d’humour et de tendresse. La réception de la pièce a été très bonne.
Avec Le jeu, nous souhaitons consolider notre démarche artistique et continuer d’affirmer notre place dans
le milieu théâtral de la ville de Québec. La force de notre collectif side dans notre complicité et notre
complémentarité. Ayant étudié trois ans dans la même classe, nous avons développé un langage commun,
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une méthode de travail qui nous rassemble, et nous savons unir nos forces. Nous avons toutefois des
parcours différents qui viennent bonifier notre apport à la compagnie. Marc-Antoine a effectivement
entamé des études en littérature à l’Université Laval, Samuel effectue une maîtrise en gestion d’entreprises
à l’Université Laval et Pascale est diplômée du baccalauréat en Stratégies de production à l’UQÀM.
Démarche
Nous trouvons parfois que certaines compagnies oublient ce qui est, à notre avis, la raison primordiale de
faire du théâtre : rassembler les gens. Effectivement, c’est ce qui différencie encore et toujours les arts de la
scène des autres arts : la rencontre avec un public. Nous tenons donc à toujours garder le public en tête
quand nous créons un spectacle. Et dans le cas présent, nous avons eu l’envie de le déstabiliser un peu.
Afin de sortir le public de sa zone de confort, nous avons convenu de nous sortir nous-mêmes de notre
méthode habituelle de création. Ainsi, nous avons eu envie d’essayer une nouvelle démarche de travail
stimulante. Effectivement, nous nous sommes tournés vers des créateurs de la ville de Québec qui nous
inspirent beaucoup afin d’entamer notre travail et d’évaluer les avenues qui s’offraient à nous.
Ainsi, nous avons rencontré Olivier Normand, avec qui nous avons fait un travail d’entrevues filmées par
lesquelles nous avons exploré les mécanismes du mensonge et les espaces de liberté qui nous permettent,
dans la vie, d’être quelqu’un d’autre que soi-même. Avec Harold Rhéaume, nous avons réfléchi aux
attitudes physiques qui accompagnent les moments nous nous éloignons de nous-mêmes. Avec Marie-
Josée Bastien, nous avons réfléchi, par le biais d'improvisations, à ce que représente le concept de jeu
central de la nouvelle. Finalement, avec Maxime Robin, nous avons fait de l’exploration et de l’observation
directement sur les routes du Québec, où nous avons accueilli de réels autostoppeurs.
Ces différents laboratoires nous ont permis d’identifier ce qui nous faisait vibrer le plus, ce qui nous
excitait principalement dans ce projet. :le jeu de rôle, le mensonge, les peurs sociales et personnelles que
nous développions et l’envie de vivre de réelles émotions en tant que comédiens et de les transmettre aux
spectateurs.
Cette envie nous a amenés à réfléchir aux types d’émotions que l’on ne vit traditionnellement pas au
théâtre, notamment la peur, ainsi qu’à tout ce qui entoure l’idée conventionnelle que l’on se fait d’une
représentation théâtrale. Nous travaillons activement à nous approprier ces codes afin de jouer avec ceux-
ci.
Photos prises lors d’une séance de travail avec Olivier
Normand. Sur la photo de gauche : Danielle Le Saux-
Farmer et Pascale Renaud-Hébert. En bas: Marc-Antoine
Marceau et Samuel Corbeil
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