4 FEVRIER 2010 Les échos du livre
Appel aux talents régionaux
Bien décidées à mettre en avant des écrivains
régionaux, les éditions de L’Écir lancent un nou-
veau concours littéraire : le Prix du Roman des
Cévennes. Cette récompense donnera la chance
THEATRE
Hivernales
la baraque
Afrique
Alors que le Centre de Développement
Chorégraphique (CDC) d'Avignon, les Hivernales,
repart avec son festival éponyme, le trente-
deuxième, du 13 au 20 février, Emmanuel Serafini,
son nouveau directeur, a souhaité l'orienter cette
année vers la danse africaine contemporaine,
mais pas uniquement : la "star" Régine Chopinot
et le provençal Thierry Baë seront aussi de la par-
tie. Décryptage.
Cameroun, Tunisie, Kenya, Egypte, Afrique du Sud
ou encore Burkina Faso. Plus que jamais, l'Afrique
débarque en force aux Hivernales, trente-deuxième
du nom. Il faut dire que ce cru 2010 l'un des plus
importants rendez-vous de la danse contemporaine
en France, revêt un caractère singulier avant même
son lancement. Ce sera en effet la toute première édi-
tion sans sa fondatrice et locomotive à sa tête. Amélie
Grand a tiré sa révérence l'été dernier et s'est remis
le plus sérieusement du monde à l'écriture de chan-
sons.
A la Manutention, depuis septembre, Emmanuel
Serafini a succédé à la dame aux lunettes fumées. Si
son nom ne parle pas plus que ça aux Avignonnais,
ce volontariste de 44 ans a travaillé en tant qu'admi-
nistrateur avec la romancière Christine Angot, le cho-
régraphe Daniel Larrieu ou le metteur en scène
Pascal Rambert. Il a également co-fondé en 1990 le
groupe Prodanse, premier rassemblement de profes-
sionnels du secteur chorégraphique. Son leitmotiv
aux Hivernales : continuer le travail d'Amélie Grand,
soit l'ouverture, les passerelles, mais en accélérant le
pas. Des premiers jalons ont déjà été posés depuis
l'automne avec "Les lundis au soleil" rendez-vous
convivial avec une plasticienne, une écrivaine, un
artiste-escaladeur ou un spécialiste de Pina Bausch.
Rafraichissant et de nature à mieux faire connaître ce
Centre de Développement Chorégraphique en
dehors du sérail.
Pour sa première programmation des Hivernales, le
nouveau directeur décide de mettre l'accent sur la
danse africaine, ce qui devrait attirer un public encore
plus large aux Hivernales. D'ailleurs, Emmanuel
Serafini parle à cet effet d'une nouvelle carte du
Monde, recomposée avec la danse d’artistes afri-
cains nés là-bas travaillant ici, mais aussi à des
artistes issus de l’immigration travaillant ici et mon-
trant leur travail là-bas".
Très attendue, la chorégraphe sud-africaine Robin
Orlin reprendra à l'Opéra-Théâtre "Daddy I've seen
this piece six times before and I still don't know why
they're hurting each other". Au menu, une parodie de
ballet classique, qui raconte le colonialisme et la
période post-Apartheid. Robin Orlin a aussi fait appel
aux services d'une compagnie de danse amateur de
la cité des Papes, l'association Beledi. Rare pour être
souligné.
Autres temps forts, trois solos présentés pour la
première fois en France, et signés de jeunes choré-
graphes égyptiens, que Laurence Rondoni a ren-
contré au Caire. Aux Pénitents blancs, le désir de
vivre et de laisser libre cours à l'expression de son
prochain, jaillissent à travers trois pièces complémen-
taires.
S'il est un spectacle qui a inspiré la thématique de
cette année, c'est bien celui de Rachid Ouramdane,
"L'A.". Déjà présent l'été dernier dans le In du Festival
d'Avignon, Ouramdane parle de l'Algérie, celle de son
père, dans un solo poignant à la salle Benoît XII.
Mais ces Hivernales 2010 ne se résumeront pas à
une diagonale de l'Afrique. L'immense Régine
Chopinot présentera à la Maison Jean Vilar une
création, "Le grand oral de la danseuse aveugle".
Laquelle Chopinot, qui aime à ne rien faire comme
personne, animera personnellement le stage de yoga
des Hivernales!
Côté stages précisément, pour la toute, première
fois, un stage ateliers-parents est mis en place, avec
Agnès Dufour. La passerelle est partout, même au
sein de la famille. Quant à l'Américain, Wayne Byars,
son stage de danse classique devrait parler de lui. Et
pour cause : Byars a participé aux chorégraphies des
plus grands noms de l'Histoire de la danse, de
Balanchine à Martha Graham, et ce aux Etats-Unis
ou au Ballet de Monte-Carlo.
Les Hivernales, du 13 au 20 février, dans
différents lieux à Avignon et alentours; specta-
cles, conférences, stages, expositions;
tél 04 32 70 01 07
Les rues de Cavaillon
"théâtralisées"
pendant deux semaines
Du 22 février au 5 mars, le Théâtre de Cavaillon, qui remporte un succès populaire exceptionnel
depuis le début de la saison (plus de 100% de remplissage), reprend la rue d'assaut avec
"Veillée Cavaillon". Le concept? Un spectacle conçu en complicité avec les acteurs de la ville où
la compagnie Guy Alloucherie / Cie HVDZ s’installe. La compagnie déambule dans la cité, les
quartiers, à la découverte de ses habitants pour collecter des témoignages et inventer ensemble
des formes d’art où les gens se sentent concernés. Se mêlent à ces rencontres danse, théâtre,
vidéo, cirque. Le spectacle se tisse ainsi au fil de ces découvertes, de ces "mises en jeu popu-
laires" et se termine par une représentation témoignant de la cité, de l’art, avec la précieuse par-
ticipation et création des habitants qui le désirent.
Mais peut-on mieux en parler que le metteur en scène, Guy Alloucherie : "Ce que j’ai découvert
avec le cirque m’a réconcilié avec mon métier de metteur en scène. J’avais exploré le théâtre de
textes, la danse contemporaine me fascinait mais le cirque et surtout le côté populaire de cet art
m’emmenait ailleurs. Je viens du peuple, je suis fils de mineur de fond et j’ai grandi dans une
famille où le théâtre n’était en rien une préoccupation. J’ai souvent eu l’impression, et j’ai tou-
jours l’impression d’ailleurs, de faire un métier bizarre par rapport à mes origines, à mon histoire.
A un moment dans mon histoire, ce décalage bizarre était trop grand, et il a fallu que je change
ma façon de faire. J’étais dans un fossé entre le public populaire et l’accès à la culture. Et c’est
avec le cirque que je suis revenu sur ça, que j’ai diminué ce fossé et que j’ai retrouvé l’endroit
d’où je viens".
Du 22 février au 5 mars dans les rues de Cavaillon, à 14h et 20h30
le 5 mars au Théâtre de Cavaillon
Au Daki Ling,
les clowns contemporains au firmament
Au Daki Ling, en plein coeur de Marseille (Noailles), on est aussi conservateur dans l'état d'es-
prit que Brice Hortefeux n'est ouvert envers les...auvergnats. Dans ce QG multi-disciplinaire qui
va de l'avant, danse, performances, théâtre, cirque, expos, marionnettes : le spectacle vivant
dans toute sa diversité s'exprime ici bas avec les pieds sur l'accélérateur. Favoriser les croise-
ments des publics, encourager les rencontres entre artistes et habitants, c'est peu de dire que le
Daki Ling est un lieu du XXIe siècle comme on aimerait en voir plus souvent. En mai, le festival
"Tendance clown 5" se déroulera durant plus de trois semaines. D'ici là, la programmation "clown
contemporain" monte en puissance, avec pas moins de cinq compagnies reçues en résidence
d'ici le printemps. Premiers à venir en découdre artistiquement, les ludions des Chiche Capon.
Du 10 au 13 février, ces parisiens pour qui le burlesque est une seconde nature, reviendront au
Daki Ling, qu'ils ont déjà foulé en 2009 avec succès. Cette fois, ils sont de retour avec un ovni
galvaniant, le "Olivier Saint-John Cogerty!" Une saga sur l'histoire de l'homme dont le point de
départ est un pub irlandais, ça vous pose une troupe! Ils sont trois sur le plateau, Fred, Matthieu
et Ricardo, qui partent d'un questionnement : "Pouvez-vous nous expliquer votre vision de
l'homme de sa naissance à aujourd'hui?" Une ferveur spontanée et une créativité époustouflante,
voilà à quoi s'attendre quand déboulent les Chiche Capon. Magie, comédie et spectacle musical,
c'est en tout cas par ces termes que les gaillards se présentent sur leur Myspace.
Du 10 au 13 février à 20h30 au Daki Ling le jardin des muses, Marseille
Orlin crédit J Hogg