BIEN VIVRE
Equitable
mais pas
forcément Bio!
NUIT DU ZAPPING
SUR AIX ET MARSEILLE
RENCONTRE AVEC PATRICK MENAIS
Pour moi, le zapping est
une part de subjectivité
dans l’objectivité.
FEVRIER 2010 / n°110 / 20 000 EX / www.fanzyo.com
FEVRIER 2010 / n°110 / 20 000 EX / www.fanzyo.com
La voix est un instru-
ment. C’est même un
instrument central et
cela pour moi depuis
toujours.
INTERVIEW
Emilie SIMON
MIEUX VIVRE AVEC SA VILLE
NOUVELLE RUBRIQUE
MARTIGUES : Une ville vraiment
accessible pour les handicapés
LE JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES ET LOISIRS DE VOTRE REGION
HIVERNALES
La baraque
Afrique
Les Français veulent-ils
passer sur le divan ?
En France, un chiffre a défrayé la chro-
nique. Celui du nombre de salariés de
France Télécom s’étant donnés la mort
sur leur lieu de travail soit 32 personnes
en 2009.
Afin de palier à l’effet négatif de leur
image, les dirigeants de l’entreprise
nationale n’ont pas voulu se comparer à
la moyenne nationale qui est moindre.
Mais en agissant et en provoquant
l’écoute de leurs salariés.
Sur 120 000 personnes, 80 000 ont
répondu à un questionnaire, afin de
connaître le profond malaise qui existait
au sein de leur société.
France Telecom est-elle le reflet d’un
malaise existentiel au niveau du travail
dans notre pays ?
C’est un peu rapide pour en tirer des
conséquences sur le plan national mais
ce qui est grave, c’est qu’une certaine
génération qui avait du cœur à l’ou-
vrage, celle qui n’avait pas (encore)
connu le stress permanent de la peur
chômage, du sexe (Sida), de la baisse
du pouvoir d’achat (crise économique),
… cette génération qui était déjà ou
presque sur le marché de l’emploi dans
les années 80 ne s’épanouit plus à tra-
vers son travail.
Un manque de reconnaissance des diri-
geants qui soutiennent un management
moderne basé sur l’effort constant sous
la pression d’un licenciement sous cou-
vert de la crise ?
Des salaires qui n’augmentent pas,
avec un coût de la vie qui augmente trop
vite ?
Une société qui vit sur le paraître, celui
qui avec son argent, ses belles voitures
pensent tout posséder mais sans avoir
l’essentiel : l’estime des autres.
Cette même génération dont les enfants
majeurs qui n’ont plus la même
approche du travail que leurs anciens.
Cette jeune génération qui est née dans
le stress du sida, du chômage, de l’inter-
diction, de l’argent facile, des stars de
jeux débiles ou footballeurs immatures.
Cette même génération qui a vu ses
parents travailler sans compter leurs
heures, sans penser qu’ils avaient par-
fois une famille, parlant travail même au
sein de la maison.
Cette même génération n’a pas envie de
reproduire le mal être qu’ils ont vécu :
voir des parents absents à cause de leur
travail et espère et désire une vie meil-
leure et plus proche de leur idéal.
De nos jours, beaucoup sont surpris par
cette génération zapping, Secret Story,
Fric, … mais que leur dire ?
Travailler comme vos parents pour ne
voir votre vie qu’à travers le travail
jusqu’à en avoir une déprime, jusqu’à
abandonner les siens en se donnant la
mort sur son lieu de travail ?
Ces deux générations ont raison et
pourtant, aucune ne nous donne un ave-
nir meilleur.
Nous arrivons peut-être à la fin d’un
cycle ou l’argent ne fait pas nécessaire-
ment le bonheur, où le travail n’est pas la
seule cause de son épanouissement
individuel, que la vie est faîte de petits
bonheurs que l’on ne voit peut-être plus.
Un bonheur que beaucoup recherchent
allongés chez le psy, par internet, sur
des sites afin d’avoir des amis ou
(re)découvrir l’amour.
Un monde virtuel où seul le paraître
nous apporte ce que l’on croit être le
bonheur. Celui-ci est la quête du Graal
de chacun mais faut-il un fait de société
pour s’apercevoir que nous sommes loin
de cette quête alors que Dame Nature
que nous détruisons sans rien faire est à
la porte de notre bonheur éternel ! DJ Directeur publication & Rédacteur en chef :
Jérôme Derbès
Secrétaire de rédaction : Val.
Rédactrice chef adjointe : Muriel FORET
Photo couverture :
Dessin édito : Domas
Graphisme / mise en page : GR-Home
Pour nous contacter :
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Bouches du Rhône : [email protected]
Musique : DJ, Davidof, HB, Karine
Théâtre : Delphine Michelangelie, Nico Teen
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Fanz’yo est édité par
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L’édito du mois de Domas
http://domas.over-blog.com/
Hé Dîtes oh !
3 FEVRIER 2010
Dans masculin,
il y a masque et cul,
alors que dans fémi-
nin il n'y a rien
GODARD (parlant du désir)
DANS SON FILM “MASCULIN FEMININ”
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COUP DE COEUR DU MOIS
EN CADEAU !
THE HEAVY
EMILY JANE WHITE
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Lucie / Usine beau port
/ 84270 VEDENE
Ladylike / crédit Eric Vernazobres
> “j’ai rêvé d’un autre monde...”
Dans son rapport "Portraits de
familles", l'Institut national d'études
démographiques (Ined) révèle une
nouvelle tendance chez les couples
français: être ensemble sans vivre
ensemble.
La société, mais surtout les formes de
conjugalités sont en profonde mutation.
C'est la conclusion de l'étude sur les rela-
tions familiales et intergénérationnelles
parue vendredi. Un document mene par
l'Ined en collaboration avec l'Institut
national de la statistique et des études
économiques (Insee), auprès de 10 000
personnes représentatives de la popula-
tion en 2005.
Les jeunes et les divorcés veulent
plus d'indépendance
On y apprend que près de 8% des 18
à 79 ans, soit 3,8 millions
d'individus, choisissent de vivre en cou-
ple, mais séparément. Ce mode de rela-
tion à distance a été adopté par un tiers
des 40 ans ou plus, et par 4% des 55 à
79 ans.
Pourtant, cette indépendance au sein
du couple semble être subie
dans la plupart des cas, souvent pour des
motifs professionnels.
Les plus friands de ce mode de vie "à
deux mais pas sous le même toit" restent
les jeunes. C'est un bon moyen de faire
la transition entre la vie au sein du cocon
familial et celle du couple cohabitant.
28% des 18 à 25 ans ont opté pour
avoir un partenaire, sans vivre avec lui.
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SOMMAIRE
4 Théâtre
La Cie Guy Alloucherie
investit Cavaillon
Les Hivernales
sous influence africaine
Un lieux pour pleurer de rire ?
Théâtre de la Fontaine d’Argent
5Livre Chroniques
6Musique
My Major Compagny,
label sur le Net / Interview
Chroniques CD
Emilie Simon, l’envolée…
/ Interview
10 Art Visions plastiques
12 Cinéma
Chroniques des films
présent et à venir
Solidarité Sida, la nuit à ne pas
zapper ! / Interview de Patrick Menais
Chroniques DVD
14 La Culture
de la bonne table
Le Kombu, c’est Quoi ?
Vin : Domaine des Tours 2006 /
Sarrians
15 Vivre
avec sa nature
Commerce équitable, durable ?
16 Vie publique
Avis aux initiatives !
18 Festivals du mois
19 Agenda
écologique
20 Agenda
des sorties
OURS
4 FEVRIER 2010 Les échos du livre
Appel aux talents régionaux
Bien décidées à mettre en avant des écrivains
régionaux, les éditions de L’Écir lancent un nou-
veau concours littéraire : le Prix du Roman des
Cévennes. Cette récompense donnera la chance
THEATRE
Hivernales
la baraque
Afrique
Alors que le Centre de Développement
Chorégraphique (CDC) d'Avignon, les Hivernales,
repart avec son festival éponyme, le trente-
deuxième, du 13 au 20 février, Emmanuel Serafini,
son nouveau directeur, a souhaité l'orienter cette
année vers la danse africaine contemporaine,
mais pas uniquement : la "star" Régine Chopinot
et le provençal Thierry Baë seront aussi de la par-
tie. Décryptage.
Cameroun, Tunisie, Kenya, Egypte, Afrique du Sud
ou encore Burkina Faso. Plus que jamais, l'Afrique
débarque en force aux Hivernales, trente-deuxième
du nom. Il faut dire que ce cru 2010 l'un des plus
importants rendez-vous de la danse contemporaine
en France, revêt un caractère singulier avant même
son lancement. Ce sera en effet la toute première édi-
tion sans sa fondatrice et locomotive à sa tête. Amélie
Grand a tiré sa révérence l'été dernier et s'est remis
le plus sérieusement du monde à l'écriture de chan-
sons.
A la Manutention, depuis septembre, Emmanuel
Serafini a succédé à la dame aux lunettes fumées. Si
son nom ne parle pas plus que ça aux Avignonnais,
ce volontariste de 44 ans a travaillé en tant qu'admi-
nistrateur avec la romancière Christine Angot, le cho-
régraphe Daniel Larrieu ou le metteur en scène
Pascal Rambert. Il a également co-fondé en 1990 le
groupe Prodanse, premier rassemblement de profes-
sionnels du secteur chorégraphique. Son leitmotiv
aux Hivernales : continuer le travail d'Amélie Grand,
soit l'ouverture, les passerelles, mais en accélérant le
pas. Des premiers jalons ont déjà été posés depuis
l'automne avec "Les lundis au soleil" rendez-vous
convivial avec une plasticienne, une écrivaine, un
artiste-escaladeur ou un spécialiste de Pina Bausch.
Rafraichissant et de nature à mieux faire connaître ce
Centre de Développement Chorégraphique en
dehors du sérail.
Pour sa première programmation des Hivernales, le
nouveau directeur décide de mettre l'accent sur la
danse africaine, ce qui devrait attirer un public encore
plus large aux Hivernales. D'ailleurs, Emmanuel
Serafini parle à cet effet d'une nouvelle carte du
Monde, recomposée avec la danse d’artistes afri-
cains nés là-bas travaillant ici, mais aussi à des
artistes issus de l’immigration travaillant ici et mon-
trant leur travail là-bas".
Très attendue, la chorégraphe sud-africaine Robin
Orlin reprendra à l'Opéra-Théâtre "Daddy I've seen
this piece six times before and I still don't know why
they're hurting each other". Au menu, une parodie de
ballet classique, qui raconte le colonialisme et la
période post-Apartheid. Robin Orlin a aussi fait appel
aux services d'une compagnie de danse amateur de
la cité des Papes, l'association Beledi. Rare pour être
souligné.
Autres temps forts, trois solos présentés pour la
première fois en France, et signés de jeunes choré-
graphes égyptiens, que Laurence Rondoni a ren-
contré au Caire. Aux Pénitents blancs, le désir de
vivre et de laisser libre cours à l'expression de son
prochain, jaillissent à travers trois pièces complémen-
taires.
S'il est un spectacle qui a inspiré la thématique de
cette année, c'est bien celui de Rachid Ouramdane,
"L'A.". Déjà présent l'été dernier dans le In du Festival
d'Avignon, Ouramdane parle de l'Algérie, celle de son
père, dans un solo poignant à la salle Benoît XII.
Mais ces Hivernales 2010 ne se résumeront pas à
une diagonale de l'Afrique. L'immense Régine
Chopinot présentera à la Maison Jean Vilar une
création, "Le grand oral de la danseuse aveugle".
Laquelle Chopinot, qui aime à ne rien faire comme
personne, animera personnellement le stage de yoga
des Hivernales!
Côté stages précisément, pour la toute, première
fois, un stage ateliers-parents est mis en place, avec
Agnès Dufour. La passerelle est partout, même au
sein de la famille. Quant à l'Américain, Wayne Byars,
son stage de danse classique devrait parler de lui. Et
pour cause : Byars a participé aux chorégraphies des
plus grands noms de l'Histoire de la danse, de
Balanchine à Martha Graham, et ce aux Etats-Unis
ou au Ballet de Monte-Carlo.
Les Hivernales, du 13 au 20 février, dans
différents lieux à Avignon et alentours; specta-
cles, conférences, stages, expositions;
tél 04 32 70 01 07
Les rues de Cavaillon
"théâtralisées"
pendant deux semaines
Du 22 février au 5 mars, le Théâtre de Cavaillon, qui remporte un succès populaire exceptionnel
depuis le début de la saison (plus de 100% de remplissage), reprend la rue d'assaut avec
"Veillée Cavaillon". Le concept? Un spectacle conçu en complicité avec les acteurs de la ville où
la compagnie Guy Alloucherie / Cie HVDZ s’installe. La compagnie déambule dans la cité, les
quartiers, à la découverte de ses habitants pour collecter des témoignages et inventer ensemble
des formes d’art où les gens se sentent concernés. Se mêlent à ces rencontres danse, théâtre,
vidéo, cirque. Le spectacle se tisse ainsi au fil de ces découvertes, de ces "mises en jeu popu-
laires" et se termine par une représentation témoignant de la cité, de l’art, avec la précieuse par-
ticipation et création des habitants qui le désirent.
Mais peut-on mieux en parler que le metteur en scène, Guy Alloucherie : "Ce que j’ai découvert
avec le cirque m’a réconcilié avec mon métier de metteur en scène. J’avais exploré le théâtre de
textes, la danse contemporaine me fascinait mais le cirque et surtout le côté populaire de cet art
m’emmenait ailleurs. Je viens du peuple, je suis fils de mineur de fond et j’ai grandi dans une
famille où le théâtre n’était en rien une préoccupation. J’ai souvent eu l’impression, et j’ai tou-
jours l’impression d’ailleurs, de faire un métier bizarre par rapport à mes origines, à mon histoire.
A un moment dans mon histoire, ce décalage bizarre était trop grand, et il a fallu que je change
ma façon de faire. J’étais dans un fossé entre le public populaire et l’accès à la culture. Et c’est
avec le cirque que je suis revenu sur ça, que j’ai diminué ce fossé et que j’ai retrouvé l’endroit
d’où je viens".
Du 22 février au 5 mars dans les rues de Cavaillon, à 14h et 20h30
le 5 mars au Théâtre de Cavaillon
Au Daki Ling,
les clowns contemporains au firmament
Au Daki Ling, en plein coeur de Marseille (Noailles), on est aussi conservateur dans l'état d'es-
prit que Brice Hortefeux n'est ouvert envers les...auvergnats. Dans ce QG multi-disciplinaire qui
va de l'avant, danse, performances, théâtre, cirque, expos, marionnettes : le spectacle vivant
dans toute sa diversité s'exprime ici bas avec les pieds sur l'accélérateur. Favoriser les croise-
ments des publics, encourager les rencontres entre artistes et habitants, c'est peu de dire que le
Daki Ling est un lieu du XXIe siècle comme on aimerait en voir plus souvent. En mai, le festival
"Tendance clown 5" se déroulera durant plus de trois semaines. D'ici là, la programmation "clown
contemporain" monte en puissance, avec pas moins de cinq compagnies reçues en résidence
d'ici le printemps. Premiers à venir en découdre artistiquement, les ludions des Chiche Capon.
Du 10 au 13 février, ces parisiens pour qui le burlesque est une seconde nature, reviendront au
Daki Ling, qu'ils ont déjà foulé en 2009 avec succès. Cette fois, ils sont de retour avec un ovni
galvaniant, le "Olivier Saint-John Cogerty!" Une saga sur l'histoire de l'homme dont le point de
départ est un pub irlandais, ça vous pose une troupe! Ils sont trois sur le plateau, Fred, Matthieu
et Ricardo, qui partent d'un questionnement : "Pouvez-vous nous expliquer votre vision de
l'homme de sa naissance à aujourd'hui?" Une ferveur spontanée et une créativité époustouflante,
voilà à quoi s'attendre quand déboulent les Chiche Capon. Magie, comédie et spectacle musical,
c'est en tout cas par ces termes que les gaillards se présentent sur leur Myspace.
Du 10 au 13 février à 20h30 au Daki Ling le jardin des muses, Marseille
Orlin crédit J Hogg
Lire plus ne fait que rarement partie des bonnes
résolutions de début d’année. Pourtant, entre un
cours de gym (et oui, il faut bien éliminer les boites
de chocolat englouties pendant les fêtes !) et une
séance d’acupuncture (ça, c’est pour dire stoppe à
la clope !), il vous restera bien quelques instants à
consacrer à la lecture. Allez, finies les nourritures
terrestres, maintenant contentez-vous de nourri-
tures intellectuelles : c’est moins riche en calories
et tellement plus enrichissant ! CM
« Noces bourgeoises »
Roger Bréteille
/ Editions du Rouergue
Dans les années 30, loin des
angoisses économiques et poli-
tiques, Pauline Labarthe prépare
son baccalauréat dans un pen-
sionnat huppé. Pour cette jeune
bourgeoise, l’avenir s’annonce plutôt sous de
bons hospices. Au quotidien, l’amitié d’Emma
l’aide à supporter la sévérité des bonnes sœurs.
Ensemble, elles envisagent un avenir radieux. Le
père de Pauline est un manufacturier et négociant
qui a survécu à la crise de 1929. Et il compte bien
continuer à assurer l’avenir de sa famille. Mais le
décès de sa fille aînée a fragilisé le clan. Son gen-
dre se retrouve veuf avec deux enfants. Retirée
du pensionnat, Pauline accepte de se marier avec
Charles, son beau-frère. Mais, malgré la gentil-
lesse de celui-ci, ces noces bourgeoises se révè-
leront désastreuses. Le mari est pudique, la jeune
femme étouffée par des conventions, entre eux
une relation complexe se noue. Malgré des senti-
ments, l’abstinence charnelle maintient à distance
les époux. Dans ce très beau roman, Roger
Bréteille dresse le portrait d’une dynastie bour-
geoise dont le père est prêt à tout pour assurer la
pérennité de ses affaires et de son nom. Ce livre
aux charmes désuets séduit par l’élégance de son
écriture.
« Mauvaise fille »
Justine Lévy / Editions Stock
Quand Louise apprend qu’elle va
être mère, sa propre mère, Alice,
est mourante à l’hôpital. Difficile
dans ces conditions de partager
sereinement la bonne nouvelle.
Chaque jour, Louise repousse
donc le moment de partager l’heureux évènement
avec Alice. D’ailleurs cette mère-enfant peut-elle
accepter que sa fille qu’elle n’a pas vu grandir
devienne-t-elle aussi mère ? Et Louise, saura-t-
elle être mère alors qu’elle n’a pas eu de modèle
stable ? Se construire, se reconstruire… Avant
d’envisager son avenir avec un enfant, Louise doit
faire le deuil d’Alice et, en même temps, retracer
le parcours de cette femme tourmentée que fut sa
génitrice. Elle doit avancer pour préserver sa
petite Angèle. Dans ce troisième roman largement
autobiographique, Justine Lévy ne se donne pas
le beau rôle, elle ne cherche pas à se faire plain-
dre ni à se justifier. Mauvaise fille ? Mauvaise
mère ? Justine Lévy revient de loin. Fille du célè-
bre BHL et d’Isabelle Doutreluigne, mannequin et
muse de Newton, cette jeune fille bien aimée n’a
pas toujours été bien aimée. A travers cette fiction,
la jeune romancière laisse percevoir des brides de
vie personnelle. C’est avec finesse qu’elle explore
ses personnages et les livre à ses lecteurs. Sans
complaisance mais avec beaucoup de sensibilité,
l’écrivain se raconte, confie des secrets de famille.
Sa naïveté touche et son histoire blesse, son livre
ne laisse pas indifférent.
LIVRES
à un auteur méconnu de voir son œuvre publiée par
les éditions de L’Écir . Le Prix du Roman des
Cévennes concerne exclusivement les œuvres de
fiction écrites en prose. Les romans participants
devront être ancrés dans la région, et s’appuyer sur
son patrimoine, son histoire, sa culture, ses pay-
sages et ses habitants. Pour concourir, le candidat
doit remplir un bulletin de participation qu’il se sera
procuré auprès des éditions de L’Écir et à retourner
dûment complété et signé avant le 1er mai 2010 (le
cachet de la poste faisant foi), accompagné de deux
exemplaires de son manuscrit et d’une version
numérique de ce dernier. Le comité de lecture sera
composé de professionnels du livre, lesquels se réu-
niront au plus tard le 30 juin 2010 pour désigner le
gagnant.
Le Théâtre de la Fontaine d'argent
C'est à croire que le mot "proximité" a été créé ici,
dans cette petite artère d'Aix-en-Provence : la cro-
quignolette rue Fontaine d'argent où se niche le
théâtre du même nom. Proximité car dans ce QG
de l'humour, dont la direction artistique est assurée
depuis le milieu des années 2000 par la comé-
dienne Isabelle Parsy, il y a un accueil digne de ce
nom : la brasserie du théâtre permet par exemple
de se restaurer avant le spectacle où de mettre à
contribution votre estomac après coup s'il n'est pas
plié en quatre. Ce qui a de fortes chances d'arri-
ver...
Proximité aussi car dans ce lieu de 85 places dont
une scène peu adaptée pour l'adaptation d'un
peplum (5 mètres sur 2,50), le public est au
contact des artistes. Une sensation formidable, qui
rompt toute barrière. Laquelle barrière est de toute
façon abolie puisqu'au théâtre de la Fontaine d'ar-
gent, on rit, en one-men and women shows tout
autant qu'en pièces. Noelle Perna, Pakita,
Stéphanie Bataille, Patrick Adler, sont passés par
là. Même si citer ces noms ronflant ne reflète pas
l'identité d'un théâtre qui, précisément, donne sa
chance à des artistes inconnus du grand public.
Depuis quelques années, Isabelle Parsy et toute la
bande du "girl power" s'échinent en coulisses pour
ajouter à ce lieu d'une trentaine d'années ce sup-
plément d'âme qui manque à tant de théâtres.
N'oublions pas que le tout premier spectacle de
miss Parsy (qui fait d'ailleurs ses propres créations
à demeure, avant de les tourner en France) s'inti-
tulait "Caviar, champagne et patates chaudes".
Mitonner une programmation, elle sait donc de
quoi il retourne. Et en fin de saison, dès que l'été
pointe le bout de son nez, jeunes artistes (de
PACA mais pas seulement, loin, donc, du commu-
nautarisme géographique) se relaient sur scène
pour un Festival du rire qui emporte tout sur son
passage.
A la Fontaine d'argent, les fou rires coulent à flots
et ce n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin.
Pour preuve, du 16 au 27 février, le corrosif
Manuel Pratt, ex-chroniqueur de Ruquier à "Rien à
cirer" (France Inter) présente un cocktail de ses
meilleurs sketchs, tandis que le percutant Sellig
viendra jouer son "Episode 3" courant mars.
Ca s'appelle en avoir pour son...argent, comme
dirait...La Fontaine...
Le Théâtre de la Fontaine d'argent,
à Aix-en-Provence; www.lafontainedargent.com
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