L’histoire du Français
Ateliers en ligne / Orthographe dusage
L’ancien français
Au moment où l'ancien français produit des oeuvres, de La
Chanson de Roland à François Villon, la langue présente,
selon les régions, des traits particuliers que l'on appelle
traits dialectaux. Il ne s'agit pas de langues différentes
mais d'une seule et même langue ayant ici et des
particularités surtout de prononciation.
La France du Nord compte alors cinq (5) dialectes
principaux : le normand, le picard, le champenois, le
wallon et le lorrain.
À Paris, principal centre économique et intellectuel,
s'effectuent un amalgame de ces dialectes et un certain
travail d'uniformisation. Les traits dialectaux disparaîtront
alors peu à peu des gions au profit de la langue unifiée
parlée dans la capitale. Ce phénomène d'uniformisation de
la langue se produit dans toutes les langues de civilisation
autour d'une ville capitale.
L'influence extérieure importante de cette époque fut
celle de l'arabe auquel l'ancien français emprunte quantité
de mots par suite de contacts avec l'Orient au cours des
Croisades : alchimie, alcool, algèbre, amiral, azur,
chiffre, épinard, gazelle, goudron, jupe, magasin,
orange, sirop, zéro.
Le moyen français
Marquée par la Guerre de Cent Ans avec l'Angleterre et les
guerres de religions à l'intérieur de la France, cette époque
est accompagnée sur le plan de la langue par de grands
bouleversements, qui vont conduire le français à des
formes qui ressemblent à celles que nous lui connaissons
aujourd'hui.
Le français coupe les derniers fils qui le rattachent encore
au latin, stabilise son système phonétique et fait fleurir son
lexique comme jamais auparavant. C'est l'époque de la
création de mots savants formés le plus souvent à partir du
grec (pédagogie, encyclopédie, économie, etc.)
Mais les emprunts les plus nombreux viennent, pour cette
époque, de l'italien (plus de 600 mots : arcade, balcon,
banque, bouffon, brave, caleçon, caporal, caprice,
carnaval, masque, moustache, soldat, vedette.
C'est à cette époque que nous devons, pour l'essentiel,
notre orthographe complexe.
L’histoire du Français
Ateliers en ligne / Orthographe dusage
Le français classique
Après le débordement de l'époque précédente, on sentit le
besoin de discipliner la langue en la simplifiant au
maximum. C'est l'époque des grammairiens et des
penseurs de la langue, qui n'ont pas toujours été aussi
sévères qu'on le prétend. Ils réagissent surtout contre
l'extravagance des créateurs de l'époque précédente.
L'usage est désormais considéré comme maître de tout.
Le français a à peu près achevé l'évolution du système
que lui a légué le latin. Il ne lui reste qu'à raffermir son
système syntaxique en le rendant le plus cohérent
possible par l'intervention de la raison.
Les emprunts aux langues étrangères sont plutôt rares à
cette époque, étant donle grand travail entrepris sur le
français lui-même. On remarque pourtant une influence
anglaise : budget, club, congrès, parlement, pudding,
punch, redingote, sandwich, session, vote.
C'est pendant cette époque que le français fut
transplanté en Nouvelle-France. C'est à cette époque
aussi qu'il devint la langue par excellence de toute
l'Europe : le Tsar de Russie et le Grand Turc traitent entre
eux en français.
Le français moderne
Après la Révolution française de 1789, le français entre
dans une nouvelle phase de son évolution qui se poursuit
jusqu'à nos jours. Si l'on accepte de nombreuses créations
de mots, surtout dans le domaine scientifique, la langue
est, depuis, demeurée à peu près telle quelle quant à la
syntaxe et à la morphologie.
On estime à environ 4 000 le nombre de mots nouveaux
créés chaque année en français : mais sur ce nombre,
seuls quelques-uns ont quelque chance de passer dans
l'usage courant : les autres sont réservés à des usages
techniques ou spécialisés.
L'emprunt est généralisé, aussi bien à l'anglais (week-
end, match) qu'à l'allemand (blockhaus, leitmotiv), qu'au
russe (spoutnik, isba, samovar), qu'au japonais (kimono,
geisha) qu'au suédois (ski), qu'à l'arabe (bled, toubib).
• Le français est l'une des cinq langues officielles de l'ONU,
avec l'anglais, le chinois, l'espagnol et le russe.
Les rectifications orthographiques
Ateliers en ligne / Orthographe dusage
Résumé des principales nouvelles règles :
Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d'union.
Exemples : vingt-et-un, deux-cents
Dans les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du
pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
Exemples : un compte-goutte, des compte-gouttes ; un après-midi, des après-midis
On emploie l'accent grave (plutôt que l'accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), et au futur et
au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder.
Exemples : évènement, règlementaire, je cèderai
L'accent circonflexe disparait sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif, et
dans cinq cas d'ambigüité.
Exemples : cout ; entrainer, nous entrainons
Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent comme peler ou acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font
exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler).
Exemples : j'amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras
Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui
s'appliquent aux mots français.
Exemples : des matchs, des miss
La soudure s'impose dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)-, dans les mots
composés de extra-, infra-, intra-, ultra-, dans les mots composés avec des éléments « savants » et dans les onomatopées et dans les
mots d'origine étrangère.
Exemples : contrappel, entretemps, weekend
Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s'écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont
aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu'un nom en -otte (comme
botter, de botte).
Exemples : corole ; frisoter, frisotis
Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots.
Exemples : aigüe, ambigüe
Enfin, certaines anomalies sont supprimées.
Exemples : asséner, assoir, charriot, joailler, relai, ognon
Source pour les rectifications orthographiques : http://www.orthographe-recommandee.info/
Règles d'application des recommandations orthographiques
Le trait d’union et la soudure
1. Le trait d'union est remplacé par la soudure dans tous les composés de contr(e)- et entr(e)-, pour lesquels on poursuit l'action
commencée par l'Académie en 1835, 1878 et 1935 (ex. : contrappel, entretemps sur le modèle de contrepoint, entrevue).
2. Le trait d'union est remplacé par la soudure dans tous les composés de extra-, infra-, intra-, ultra- (ex. : extrafort sur le
modèle de extraordinaire), comme les composés de en, sur, supra, déjà soudés.
N.B. Le trait d'union est maintenu dans les mots la soudure engendrerait une prononciation défectueuse (ex. : extra-
utérin).
3. Le trait d'union est remplacé par la soudure dans les composés d'éléments savants, en particulier en -o (ex. : autoécole sur
le modèle de radioactif).
4.
N.B. Le trait d'union est maintenu dans les noms propres et termes géographiques il sert à marquer une relation de
coordination entre les deux termes (ex. : gréco-romain).
5. Le trait d'union est remplacé par la soudure dans les composés de formation onomatopéique ou dans des mots d'origine
étrangère (ex. : bouiboui, weekend, un apriori sur le modèle de coucou…).
6. Le trait d'union est remplacé par la soudure dans certains composés formés à l'origine d'un verbe et d'un nom, ou d'un verbe
et de -tout, les composés avec basse-, mille-, haut(e)-, et quelques autres composés (ex. : croquemonsieur, mangetout,
millepatte, portemonnaie, rondpoint sur le modèle de faitout, passeport, portefeuille).
N.B. Ces mots étant devenus des mots simples, ils suivent la règle générale du singulier et du pluriel (ex. : un
millepatte, des millepattes sur le modèle de un millefeuille, des millefeuilles).
7. Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d'union (ex. : vingt-et-un-mille-six-cent-deux, quatre-
centième, un-million-cent).
N.B. On distingue ainsi quarante-et-un tiers (41/3) de quarante et un tiers (40 + 1/3), et aussi mille-cent-vingt septièmes
(1120/7) de mille-cent vingt-septièmes (1100/27), de mille cent-vingt-septièmes (1000/127), ou encore de mille-cent-vingt-
septième (1127e).
Ateliers en ligne / Orthographe d’usage
Règles d'application des recommandations orthographiques
Ateliers en ligne / Orthographe d’usage
Les accents et le tréma
15. Devant une syllabe graphique contenant un e instable (dit e muet), on
écrit è et non é. Ainsi : on écrit évènement sur le modèle de
avènement, règlementaire sur le modèle de règlement, etc.
16.
17. les formes conjuguées des verbes du type céder, au futur et au
conditionnel, s'écrivent avec un accent grave ex. : elle cèderait sur le
modèle de elle lèverait
18.
19. dans les inversions interrogatives, la première personne du singulier
en e suivie du pronom personnel je porte un accent grave ex. : aimè-
je.
20.
Exceptions, en raison de leur prononciation normée en syllabe
initiale :les préfixes dé- et pré- (ex. : dégeler, prévenir) ; les é- initiaux
(ex. : échelon, édredon, élever) ; ainsi que médecin et médecine.
21. L'accent circonflexe disparait sur les lettres i et u (ex. : nous
entrainons, il parait, flute, traitre).
22.
Exceptions : le circonflexe est maintenu, pour sa fonction analogique
ou distinctive, dans les terminaisons verbales du passé simple (ex. :
nous vîmes, vous lûtes) et du subjonctif (ex. : qu'il partît, qu'il eût
voulu) ; dans jeûne(s), les masculins singuliers dû, mûr et sûr, et les
formes de croitre qui, sinon, seraient homographes de celles de croire.
23. Le tréma est déplacé sur la lettre u qui correspond à un son dans les
suites -güe- et -güi- (ex. : aigüe, ambigüe, ambigüité).
N.B. Afin de corriger des prononciations jugées défectueuses, le tréma
est ajouté dans quelques mots (ex. : argüer, gageüre, rongeüre).
24. Pour l'accentuation (comme pour le pluriel et la soudure), les mots
empruntés suivent la règle des mots français (ex. : homéo-, un
imprésario).
1 / 27 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !