1
UNIVERSITE D’ORAN
Faculté des Sciences Economiques,
des Sciences de gestion et des Sciences Commerciales
THESE DE
DOCTORAT D’ETAT EN SCIENCES ECONOMIQUES
DES LIMITES DE LA FINANCE CONVENTIONNELLE
A LEMERGENCE DE LA FINANCE ALTERNATIVE
Présentée et soutenue publiquement par
TRARI- MEDJAOUI Hocine
JURY
Président : SALEM Abdelaziz, Professeur, Université d’Oran
Rapporteur : DERBAL Abdelkader, Professeur, Université d’Oran
Examinateur : BENBOUZIANE Mohamed, Professeur, Université de Tlemcen
Examinateur : SALHI Salah, Professeur, Université de Sétif
Examinateur : BOUTELDJA Abdenacer, Maître de conférences (A), U. de Tlemcen
Ane universitaire 2011-2012
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La Faculté nentend donner aucune approbation ni improbation
aux opinions émises dans cette thèse ; ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur.
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1- Crise financière et remise en question de la finance conventionnelle
La crise financière mondiale a mis à nu les inconvénients du système fondé sur le
commerce de dettes et de crédits, entretenu par la spéculation comme finalité. L’instrument
privilégié de cette logique n’est autre que l’intérêt, et son corollaire, le taux d’intérêt. La crise
des subprimes en est la parfaite illustration, amplifiée par des techniques financières telle que
la titrisation. Une crise qui s’est répandue tel un tsunami financier d’une crise immobilière
vers une crise bancaire et se terminant par une crise boursière sans précédent. Il s’agit, comme
avertit notamment le Nobel d’économie de 1988, Maurice ALLAIS, dans ses multiples travaux,
d’une économie construite sur une pyramide de dettes et le canisme de crédit ex nihilo,
complètement déconnectée de la sphère réelle qui montre clairement ses limites. Cet
économiste, et bien d’autres le suivent, n’a-t-il pas jà affirmé : « Au regard d’une telle
situation une conclusion s’impose : sur le plan national, comme sur le plan international, les
principes fondamentaux sur lesquels repose actuellement le système monétaire et financier
doivent être entièrement repensés. » ? (ALLAIS, 1993 : p. 329).
Il faut bien situer la source des tensions du système financier et bancaire. Elle réside,
croyons-nous fortement, dans le système de l’intérêt dont la remise en cause est séculaire : il
est certainement à l’origine de nombres de crises bancaires, monétaires, financières et
économiques débouchant sur des déséquilibres et des conflits à tous les niveaux ;
surendettement des ménages, faillites d’entreprises, lourdes dettes publiques intérieure et
extérieure hypothéquant le développement économique et l’avenir des nérations futures.
Ces inconvénients ont été décriés à travers toute l’histoire humaine, dans toutes les
civilisations et par toutes les sagesses émanant de la philosophie, du droit et des textes
religieux sacrés.
En dépit de leur expérience, les autorités monétaires des pays concernés en premier
par cette crise n’ont pu juguler les effets de son expansion à toutes les sphères et au monde
entier. Ni les injections de liquidités aux banques, ni les abaissements historiques des taux
5
directeurs des Banques centrales n’ont réussi à stopper les ravages du commerce des crédits
diablement véhiculés par des instruments dits sophistiqués.
Aussi a-t-il fallu l’intervention des États pour sauvegarder la confiance des agents
économiques et maîtriser les désordres précipitant l’écroulement du système libéral dominant.
Les États ont accouru en mobilisant des sommes astronomiques pour garantir les engagements
du système bancaire et financier en sarroi mais surtout en nationalisant ou en s’introduisant
dans le capital des institutions financières et bancaires, des compagnies d’assurances et des
grandes entreprises en déconfiture.
De même les autorités de régulation boursières ont pris des mesures urgentes telle
l’interdiction des opérations de vente à découvert. L’objectif est bien entendu d’atténuer la
spéculation et limiter les dégâts du krach boursier qui a fondu l’épargne financière et les
retraites de millions de ménages.
Que ce soit l’entrée de l’État dans le capital des institutions financières et des
entreprises, ou les mesures pour sécuriser les transactions boursières, par exemple, montrent
bien une prise de conscience des limites du système financier dominant et que ces décisions
financières relèvent bien d’une autre finance. Tandis que certains appellent, en effet, à
réformer voire à refondre la finance actuelle, d’autres soutiennent qu’il faut carrément une
finance alternative.
Plus clairement, à l’heure où les fondamentaux de la finance conventionnelle sont
remis en cause par la crise financière, une autre forme de finance est sur le point de s’imposer
dans l’environnement des décisions financières. Il s’agit de la finance islamique. Certains la
considèrent comme « une finance sans spéculation, sans intérêts. Loin de la débâcle de la crise
des crédits. ». D’autres la qualifient de finance éthique, socialement responsable, et peut être
complémentaire voire alternative à la finance dite classique ou conventionnelle.
La finance islamique a même été relativement épargnée par la crise financière, bien
qu’elle subisse les répercussions de la crise économique, en particulier via ses nombreux
investissements sur le marché immobilier en difficulté. Pour ses défenseurs, cette relativement
bonne santé s’explique notamment par sa logique de partage des bénéfices qui associe
systématiquement le prêteur au risque. « Elle l’oblige donc à réfléchir à ces risques, insiste
Eloyes Jouini. Une différence fondamentale avec la finance classique qui l’avantage dans le
contexte actuel. » (Enguix, 2009 : p. 45).
La finance islamique connaît, depuis quelques années, une croissance vertigineuse.
Elle est désormais une composante essentielle de la finance mondiale. En outre, la crise des
subprimes et le ficit de liquidiqui s’en est suivi sur le marché interbancaire international
ont renforcé son caractère attractif. Cette forme de finance alternative suscite encore
davantage l’attention de très nombreux pays dans tous les continents qui prennent mesures
fiscales accompagnées d’aménagement juridique pour faciliter son implantation.
Cette contribution tâchera de mettre en évidence la vive croissance qui caractérise la
finance islamique. Comment est-elle définie ? En quoi consistent ses fondements essentiels et
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