Office de lutte contre le cancer -
19, chemin de la Dhuy - Maupertuis -
BP 139 - 38244 MEYLAN Cedex
Tél. 04 76 41 25 25 - Fax 04 76 41 29 57 -
www.odlc.org
Les résultats de l’enquête montrent une bonne
mobilisation pour cette pratique et mettent en
avant les besoins des médecins généralistes.
Ils sont demandeurs d’informations complémen-
taires sur ce dépistage (en particulier les CAT suite
à un frottis positif) et de formations pratiques et
théoriques.
Même si cet échantillon n’est pas représentatif de
l’ensemble des médecins de l’Isère, cela montre
un investissement important en la matière dans
notre département.
Les conclusions de cette enquête vont
nourrir la réflexion du groupe de travail
qui pilote le programme expérimental,
notamment sur la formation et l’information des
praticiens.
■
Conclusions
Lettre éditée par l’Office de lutte contre le cancer – Directeur de la publication : Docteur Philippe Winckel
Rédaction et relecture : Jocelyne Chevallier, Dr Catherine Exbrayat, Dr Anne Garnier – Photos : Jocelyne Chevallier – Création : Créaprim – Impression : Imprimerie Notre Dame
■
Introduction
En Isère, le programme de dépistage des cancers
du col de l’utérus est en cours depuis 2009 pour
les femmes entre 25 et 65 ans. Une cartographie
des taux de couverture de femmes par frottis cervi-
cal (FCU), d’après les données de remboursement
du régime général a révélé que 3 zones géogra-
phiques de l’Isère montraient un sous dépistage du
cancer du col. Il s’agit des territoires suivants : Isère
rhodanienne, Oisans et Ville de Grenoble. Nous
avons donc souhaité connaître dans ces 3 zones, la
pratique des médecins généralistes en matière de
prélèvement du frottis pour évaluer les actions sus-
ceptibles d’améliorer sa couverture.
■
Méthodologie
L’enquête a été menée par envoi de questionnaire
sur internet avec réponse en ligne et de question-
naire papier en cas d’adresse mail inconnue.
L’ODLC a listé les médecins généralistes (en exercice
et hors médecine particulière) exerçant dans les 3
zones géographiques ciblées soit 252 praticiens.
Parmi eux, l’ODLC avait recueilli 175 adresses mail,
transmises précédemment par ces médecins. Pour
cette enquête, le logiciel “Voozanoo” d’Epiconcept
a été utilisé. Les 77 médecins sans adresse mail ont
reçu un questionnaire par voie postale. 25 questions,
ouvertes ou à choix multiples étaient posées avec un
envoi initial en juin 2011 et une relance unique des
252 médecins, en septembre.
■
Résultats
Participation : 98 praticiens ont répondu, 66 suite
au questionnaire web, 32 suite à l’envoi papier. Les
taux de réponse sont de 39,2 % du total des sollici-
tés, 37,7 % suite à l’envoi par mail et 42,7 % des
sollicités par courrier. Pour l’âge et le sexe, les
répondants ne diffèrent pas des médecins généra-
listes de l’Isère.
Pratique des frottis : 50% des répondants (58% des
femmes et 43% des hommes) indiquent interroger
systématiquement leur patientes sur leur suivi
gynécologique. Ils sont 79% à prélever des frottis
(96% des femmes et 64% des hommes). Parmi les
77 praticiens indiquant prélever des frottis, entre
un quart et un tiers seulement suivent les recom-
mandations de la Haute Autorité de Santé en
matière d’âge de réalisation et de fréquence entre
2 examens (figure 1 à 3).
Une majorité (58 %) prélève entre 10 et 50 frottis
par an.
Parmi les 21 médecins ne réalisant pas eux même les
frottis, la majorité adresse ses patientes à un gyné-
cologue ou prescrit sa réalisation en laboratoire
d’analyse médicale. (figure 4). Les médecins répon-
dants indiquent disposer dans 67% des cas (souvent
ou systématiquement) du compte rendu du frottis
pour ces femmes. C’est presque toujours la patiente
qui le transmet. Les différents motifs invoqués pour
la non-réalisation des frottis sont essentiellement la
difficulté d’intégrer cette pratique en médecine
générale et le manque de temps disponible. Près de
60% d’entre eux n’envisagent pas d’en réaliser à
l’avenir. La question de la possibilité ouverte aux
sages-femmes de prélever des frottis y compris en
dehors de la grossesse et du post-partum, est mal
connue des praticiens : 62% n’en ont pas connais-
sance du tout et 72% n’avaient pas entendu parler
de cette possibilité récente.
Suivi des positifs : 35% (51% des médecins femmes)
disent suivre eux-même les frottis ASC-US (aty-
piques) et 80% souhaiteraient disposer d’un rappel
de la conduite à tenir en cas d’anomalie sur les
frottis, de préférence inscrit sur le compte rendu du
frottis.
Formation : Plus de 50% des répondants disent avoir
suivi une ou plusieurs formations au frottis, essen-
tiellement par l’intermédiaire de FMC, et 60%,
toutes spécialités confondues, souhaiteraient faire
ou refaire une formation, en majorité pratique et
théorique.
Pratiques du frottis en médecine générale :
enquête auprès des médecins généralistes
de 3 territoires isérois (juin 2011)
C
ol
U
térin
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Figure 4
Formation de “personnes relais du dépistage”
et actions menées en quartiers prioritaires.
Etude quantitative et qualitative
Catherine Exbrayat1, Jocelyne Chevallier1, Pierre Mazet2, Catherine Chauveaud2, Benjamin Gilardi1, Patrick Baguet3.
1. ODLC (Office De Lutte Contre le Cancer Isère). 2. ODENORE (Observatoire des Nons recours aux droits et aux services). 3. MÉTRO (Communauté d’Agglomération Grenoble Alpes).
■
Contexte
L’ODLC a mis en place depuis 2008, en collaboration
avec les Ateliers Santé Villes des communes de l’Isère,
des actions visant à sensibiliser au dépistage des
cancers du sein, les populations des quartiers priori-
taires (population en situation de vulnérabilité
sociale). Ces actions se sont largement appuyées sur
la formation de personnes relais. Elles ont débuté sur
le terrain avec comme 1er objectif, la mobilisation
autour d’Octobre Rose 2008. Une évaluation de ces
actions a été proposée dans le cadre de l’appel à
projets de l’INCa de février 2009*.
■
Résultats
Etude quantitative
Globalement la participa-
tion est plus faible dans les
quartiers prioritaires que
dans les villes et le dépar-
tement. En 2008 la pro-
gression observée dans les
villes et l’Isère n’a pas été
retrouvée dans les quar-
tiers alors qu’en 2009,
après la mise en place des
différentes actions, la par-
ticipation de ces quartiers
a rattrapé celle de l’Isère.
Etude qualitative
Les personnes relais enquê-
tées sont quasi exclusive-
ment des femmes, actives
ou à la retraite, dont les
plus mobilisées sont mem-
bres d’associations ou de
collectifs d’habitants. La
légitimité du rôle de relais
de dépistage, qui interroge
les groupes débutants ne
pose plus question après
2 ans d’existence. Les
actions sont plutôt réalisées sur un mode collectif.
Les démarches individuelles, plus accessibles au
départ, dépassent rarement le message vers les
proches et arrivent rapidement à épuisement. L’en-
quête montre un fort besoin d’outils pour aller vers
les populations et aborder le thème du cancer et du
dépistage. Enfin, l’accompagnement des groupes se
révèle essentiel pour maintenir la dynamique sur le
long terme.
■
Objectifs
Cette étude comporte deux volets distincts.
1. Quantitatif : comparer la participation au dépis-
tage du cancer du sein, des habitants domiciliés sur
les quartiers prioritaires de la ville des 7 ASV (Atelier
Santé Ville), avant et après les actions menées à
partir d’Octobre 2008.
2. Qualitatif : évaluer par une approche sociologique
la formation de personnes relais dans les 3 quartiers
prioritaires situés à Fontaine / Grenoble Teisseire /
Pont de Claix.
■
Méthodologie
Etude quantitative
Une identification
des quartiers où ont
été menées des ac-
tions pour “Octobre
Rose 2008” (quar-
tiers AOR) a été
réalisée dans le fi-
chier ODLC à partir
des adresses, en
collaboration avec
l’AURG (Agence d’Urbanisme de la Région Greno-
bloise) et le Registre du cancer de l’Isère. Le calcul
de la participation a été fait pour trois années
consécutives : 2007,2008,2009, par le rapport : nom-
bre de mammographies / nombre de femmes invi-
tées. Les résultats des quartiers ont été comparés à
ceux des villes dans lesquelles ils sont situés et à
l’ensemble du département.
Etude qualitative
Les trois groupes ont été suivis à des stades différents
de la démarche (formation, réunions, mise en place
d’actions). Les séances de formation ont fait l’objet
d’une observation participante. Chaque personne re-
lais a par la suite été interviewée, de manière indivi-
duelle ou en binôme, en face à face ou par téléphone,
au cours de deux vagues d’entretiens.
S
ein
*Cette étude a été réalisée dans le cadre de l’appel à projet
INCa “soutien aux actions menées par les associations pour
améliorer le dépistage, la détection précoce et la prévention
des cancers” de février 2009.
Les actions de proximité menées dans les quar-
tiers prioritaires et notamment l’implication de
personnes relais du dépistage peuvent permettre
un bénéfice dans l’adhésion au programme des
populations en situation de précarité. Il est cepen-
dant nécessaire de prévoir un accompagnement
constant des groupes en particulier par une
collaboration étroite avec les ASV.
■
Conclusions
Janvier 2013
n° 26
de l’Office de lutte contre le cancer
La lettre
d’information
Jeudi 17 Janvier
■Réunion URPS LYON
Place de la médecine libérale
dans le dépistage et le suivi des cancers
Mardi 23 et Mercredi 24 avril
■Côlon Tour Isère ECHIROLLES
Partenariat Ligue contre le cancer de l’Isère
Mutualité Française Rhône Alpes
Leclerc Comboire
Dimanche 8 septembre
■La Grenobloise GRENOBLE
Partenariat ASPTT Athlétisme
Carré Fleurs, Ville de Grenoble
Lisez-vous
cette lettre d’info ?
Mené en Isère auprès d’une centaine de
médecins généralistes visités de janvier à
juin 2010, un sondage a permis d’observer
qu’un tiers des répondants se souvenaient
avoir reçu la “Lettre d’information de
l’ODLC”. La majorité d’entre eux reconnais-
saient l’avoir seulement parcourue (faute
de temps ou d’intérêt). A l’inverse certains
disent utiliser ce support comme référence
dans leur pratique médicale du dépistage.
Pour tenir compte de ces observations, un
espacement des parutions, une réduction du
texte et un enrichissement des contenus
avec arguments scientifiques ont été effec-
tués. Enfin, une dématérialisation de “La
Lettre d’Information de l’ODLC” est prévue
courant 2013. Vous serez informé de sa
parution par l’envoi d’une Newsletter sur
l’actualité des dépistages en Isère.
2014 :
3ème plan cancer
Lors des 4èmes rencontres annuelles de
l’INCa le 4 décembre dernier, François
Hollande annonçait le lancement du 3ème
plan cancer début 2014 avec 5 axes priori-
taires. Les campagnes de dépistage organisé
des cancers sein et côlon seront amplifiées
tout comme les mesures de réduction des
inégalités d’accès à la santé sur tous les
territoires et pour toutes les catégories
sociales. Le président a largement souligné
que ce plan aurait une approche transver-
sale. Ainsi, outre le dépistage, la prévention
visera la lutte contre le tabagisme et l’al-
coolisme chez les jeunes. L’épidémiologie
des risques environnementaux sera renfor-
cée ainsi que la surveillance et la prévention
des risques professionnels. La médecine
préventive est une préoccupation de tous
que ce soit sur le plan national ou départe-
mental. Elle ne peut être effective que
grâce à la collaboration avec les médecins
et en particulier les généralistes dont le rôle
central en matière de prévention est à
rappeler.
:: AGENDA
à la une
:: ÉDITO
D
epuis plus d’un an,
aucune “Lettre d’infor-
mation de l’ODLC”
n’est arrivée sur votre bureau. Cette ab-
sence fait suite à un sondage mené auprès
de médecins isérois qui nous a amené à
envisager un calendrier de parution diffé-
rent. Dans ce numéro, vous découvrirez
des éléments de réponse aux récentes
controverses sur le surdiagnostic du can-
cer du sein et sur l’efficacité du test
Hémoccult. Lors des 4èmes rencontres
annuelles de l’INCa le 4 décembre dernier,
François Hollande annonçait le lancement
du 3ème plan cancer début 2014. La pré-
vention y tient une place centrale. La par-
ticipation Iséroise aux examens de
dépistage a bien augmenté de 2009 à 2011
(voir page 3). De nouveaux repères et do-
cuments seront utilisés en 2013 (page 4).
L’étude quantitative et qualitative sur la
formation et les actions des personnes
relais du dépistage dans les quartiers prio-
ritaires de l’agglomération grenobloise,
est à lire en page 5. La dernière page est
consacrée à une étude sur la pratique du
frottis en médecine générale en Isère.
Dr Philippe Winckel
Président de l’ODLC
:: 5
La lettre d’information de l’ODLC n°26
62%
4% 3%
31%
Age des frottis Limite inférieure
Suivi des préconisations HAS
Suivi des préconisations
Age des frottis Limite supérieure
Périodicité entre deux frottis
Orientation vers un autre professionnel
si FCU non prélevé
En soutien de l'action du Réseau Prométhée,
un document sur les hépatites B et C comme
facteur de risque majeur de cancer primitif
du foie, est joint à cette lettre.
Toute l’équipe vous souhaite une bonne année 2013 !
études et recherche études et recherche