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1 EXAMEN DU MALADE FÉBRILE
1. Mesure de la température
La prise de la température doit être pratiquée le matin au
réveil (et non au lever), l'après-midi ou le soir après
20 minutes de repos en position allongée, ainsi que lors d'un
frisson ou d'une poussée sudorale.
Elle doit être pratiquée à distance de toute ingestion d'ali-
ments chauds ou froids.
La référence actuelle est la température tympanique.
On parle de fièvre si la température centrale est supérieure
à 37,5 °C le matin et 37,8 °C le soir.
La prise au moins 2 fois/24 h permet d'établir une courbe
utile au diagnostic et/ou à l'évaluation de l'efficacité théra-
peutique.
2. Interrogatoire et examen
L'interrogatoire précise :
Les caractéristiques de la fièvre
– Mode d'installation.
– Date d'apparition.
– Allure de la courbe thermique.
Le terrain
– Activités du patient (mode de vie, loisirs, profession)
.
– Antécédents personnels.
– État des vaccinations.
– Séjour à l'étranger dans les 3 mois précédents.
– Présence d'animaux dans l'environnement.
– Notion de contage.
Les symptômes d'accompagnement
– Frissons.
– Sueurs.
– Céphalées.
– Myalgies.
– Arthralgies.
– Signes fonctionnels viscéraux (respiratoires, ORL, digestifs,
urinaires, neurologiques).
Les traitements déjà suivis et en cours (antibiotiques,
anti-inflammatoires)
L'interrogatoire et l'examen clinique complets sont plus
“rentables” qu'une multitude d'examens complémentaires.
3. Classification selon l’ancienneté
On distingue les fièvres aiguës récentes de moins de
5 jours et les fièvres prolongées évoluant depuis plus de
20 jours.
2 FIÈVRES AIGUËS RÉCENTES < 5 JOURS
1. Urgences
Signes de gravité imposant l'hospitalisation:
• troubles de la conscience, présence de signes neurolo-
giques, état de déshydratation;
• tachycardie > 120/min, fréquence respiratoire > 26/min,
PA systolique < 100 mmHg, oligo-anurie, purpura.
Les explorations urgentes sont nécessaires avant tout trai-
tement en cas de:
– présence de matériel étranger (valve cardiaque, prothèse
articulaire ou vasculaire);
– foyer focalisé (abcès, ostéite, fasciite…).
Toute symptomatologie douloureuse abdominale fébrile
risque d'engager le pronostic vital: un avis chirurgical est
nécessaire.
2. Virose commune
Une fièvre isolée bien tolérée, survenant chez un enfant, un
adolescent ou un adulte jeune, traduit le plus souvent une
virose.
Elle guérit spontanément en moins de 7 jours.
Aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
3. Foyers infectieux bactériens
L'examen clinique et l'interrogatoire sont le plus souvent
suffisants pour les identifier. Dans les cas où l'épidémiologie
bactérienne est connue, une antibiothérapie probabiliste
peut être instituée: angine, otite, sinusite, érysipèle...
Certains tableaux cliniques nécessitent des examens com-
plémentaires (radiographie pulmonaire, ECBU, échogra-
phies rénale et abdominale, hémocultures…).
4. Fièvres aiguës au retour de pays tropicaux
Le paludisme doit être envisagé systématiquement au
retour d'un voyage d'une zone d'endémie.
Les autres étiologies les plus fréquentes sont les hépatites
virales, la typhoïde et l'amibiase hépatique.
5. Causes non infectieuses
L'absence de foyer infectieux n'est pas une indication d'anti-
biothérapie, mais d'explorations complémentaires à la
recherche d'autres causes telles que: maladie thrombo-
embolique, maladies inflammatoires…
6. Terrains particuliers
Nourrisson
Il faut se méfier des conséquences de la fièvre : convul-
sions, déshydratation, syndrome d'hyperthermie maligne.
La ponction lombaire est à effectuer au moindre doute.
Symptôme le plus fréquent des maladies infectieuses, la fièvre n'est cependant pas toujours synonyme d'infec-
tion ; inversement, au cours de certaines toxi-infections (choléra, tétanos, botulisme) et infections chroniques
(ostéite, sinusite…), la température est normale ; un choc septique à bacilles à Gram négatif peut être associé à
une hypothermie.
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Abord diagnostique d’une fièvre aiguë