1
2
Au Beau Milieu de la Foule (3 points de résistance)
Performance-spectacle
pour 3 acteurs / 3 partitions sonores / 3 casques / 1 table de travail / 1 mur et le monde
Durée 1h45
Pas souvent dans les théâtres, régulièrement dans les espaces publiques et les lieux de croisements, la cie Les guêpes rouges-
théâtre interroge cet aller-retour entre la vie et l'art, entre le temps de l'actualité et celui du théâtre, entre le corps des acteurs et
celui des spectateurs. Les propositions cherchent à ranimer le sens, l'engagement poétique des corps, l'engagement politique
des mots. Travaillant toujours autour de ces questions fondamentales : pourquoi quitte-t-on la "vraie vie" pour venir au théâtre?
Quelle rencontre se produit entre les spectateurs et le spectacle? Comment se parler ? Quelle est la place du théâtre (et de l'art
en général) dans le sens de la vie? Le théâtre que nous imaginons est une recherche esthétique qui s'appuie sur un rapport
social et politique entre l'art et le monde pour réactiver la possibilité d'une pensée commune, d'un enchantement lucide et d'une
poétisation du réel.
A partir de 3 témoignages réels, recueillis lors d’entretiens entre la metteure en scène et 3 témoins de la génération 68, ce spectacle construit un
dialogue entre deux générations : celle qui a vécu tous les possibles (collectifs, politiques, économiques) et celle qui assiste, assez désenchantée, à la
folle vitesse déshumanisée et hyper-mondialisée de nos vies.
3 acteurs s'emparent des voix des 3 témoins : prendre le souffle de la génération d'avant, porter l'héritage de l'intérieur et tracer son
chemin, ouvrir sa voie.
L'amour / le sommeil / l’art : 3 points de résistance. Encore et toujours, je m’intéresse à ces questions à la marge de l’intime et du politique : ce qui nous
engage en tant qu’individus aux prises avec nous-mêmes, nos biographies, nos héritages et en prise avec le monde, son urgence, sa complexité, ses
crises. Le sommeil, l’art et l’amour : c’est une sorte de trilogie au centre de ces questions. Chacune de ces notions est explorée comme un point de
résistance : à la morale sociale et religieuse, à la société du tout loisirs et du divertissement, à l'efficacité trompeuse des idées et des pensées
publicitaires.
3
Notre vrai moi n'est pas tout entier en nous.
Jean-Jacques Rousseau, cité par Annie Ernaux dans Journal du dehors
L'homme interroge la femme dans le train vers Paris, "vous travaillez combien d'heures par semaine ?", "vous commencez à quelle heure ?", "vous
pouvez prendre vos vacances quand vous voulez ?". Nécessité d'évaluer les avantages et les contraintes d'une profession, la matérialité de la vie. Non
pas curiosité inutile, conversation insipide, mais savoir comment les autres vivent pour savoir comment, soi, on vit ou l'on aurait pu vivre.
Annie Ernaux dans Journal du dehors.
4
L’amour
Le sommeil
L’art
(3 points de résistance)
5
Spectacle en 3 entretiens, la matière-texte est composée :
- d'une partition sonore construite à partir des témoignages que j'ai recueillis au cours d’une suite
d’entretiens :
Chaque codien a une partition sonore qui lui a été livrée. Établie à partir d'un montage sonore des entretiens réalisés avec
les 3 témoins. Chaque comédien prend en charge un seul témoin.
Mathieu, 41 ans, joue Jacques, 61 ans. Pierre-François, 38 ans, joue Alain, 63 ans. Leslie, 26 ans, joue Eveline, 66 ans.
Casque sur les oreilles, chacun essaie de restituer en direct la parole du témoin en étant au plus proche de son énonciation :
comment parle-t'il ? hésite-t'il ? re-formule-t'il ? Avec quel rythme ? Quel souffle ?
La voix de l'autre est un courant électrique qui entre dans les oreilles, passe par le corps et devient paysage théâtral. Quel
corps donner à cette voix, comment les mots deviennent une chorégraphie ?
La chorégraphie d'une génération qui parle à travers une autre génération.
Les 3 témoins ont tous entre 60 et 66 ans. C'est une jeunesse vécue dans mai 68, dans les engagements politiques et
collectifs, dans un avant-capitalisme qui a vu la montée puissante du tout-capitalisme. Pas encore dépassés - le seront-ils un
jour ? - ils cherchent comment attraper le monde encore, dans le sens, dans la possibilité de saisir et d'être.
Il s'agit littéralement et symboliquement de prendre le souffle de la génération de nos parents, d'être "enceinte" de cette
génération et de tracer le chemin de notre sens possible dans le monde.
de la parole personnelle des comédiens.
Nous avons travaillé à la construction d'une parole personnelle des comédiens. Sur scène, nous parlons en notre nom. Nous
cherchons à démêler ce que nous sommes, le paysage qui nous englobe, notre héritage, les phénomène générationnels qui
sont inscrits en nous, la possibilité d'une liberté consciente. Nous élaborons un aller-retour entre l'intime et le collectif pour
ouvrir une lecture de nos vies inscrites dans des paysages historiques, politiques et culturels dont nous avons plus ou moins
conscience.
Cette parole réinventée chaque soir - est conçue comme un activateur de relation avec les spectateurs. Le spectacle
démarre par cette parole associée à la cuisine (nous cuisinons au plateau) et en adresse directe au spectateur. Tout est en
1 / 24 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!